J’ai honte que la France s’associe à la folle guerre américaine contre Moscou

13/05/2022 (2022-05-13)

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

J’ai honte que la France s’associe à cette croisade anti-russe injustifiée. Nous menons une guerre contre des chrétiens, contre un peuple à la pointe de la recherche scientifique, un peuple d’une richesse culturelle incomparable. Comment pouvons-nous céder à cette hystérie collective orchestrée par Washington pour conserver son hégémonie planétaire ?

Avec nos sanctions sans limites, nos insultes humiliantes, avec la mise au ban injustifiée de tout un peuple dont je me sens proche, j’ai le sentiment que nous distillons dans le cœur des Russes une haine durable de l’Occident, qui aura de graves conséquences dans le futur. Tout cela va mal finir.

Si nous avions arrimé la Russie à l’Europe en 1990, notre continent serait aujourd’hui la première puissance de la planète, avec ses ressources minières gigantesques et son génie scientifique. Mais les Européens ont fait le choix suicidaire de l’Amérique, qui n’a d’autre ambition que d’affaiblir tout ce qui menace son impérialisme.

[Voir aussi :
J’ai honte pour vous, lâches Occidentaux]

La France a tout à perdre en s’engageant dans cette guerre qui ne nous concerne aucunement. Il devient urgent de quitter l’OTAN qui est devenue une alliance antirusse offensive, bien loin de son concept initial de protection et de défense de l’Europe.

Malgré tous les fiascos de la politique agressive de Washington depuis la fin de la guerre froide, Macron n’a pas eu la sagesse de dire « non » aux Américains, comme l’avait fait Chirac il y a vingt ans, en refusant de s’engager dans une folle guerre en Irak, laquelle a conduit le Moyen-Orient au chaos, en enfantant l’État islamique, ce monstrueux modèle de barbarie qu’on croyait disparu à jamais.

Oui, il s’agit bien d’une guerre américaine qui monte en puissance de jour en jour. Pour Biden, il ne s’agit plus de défendre l’Ukraine, mais de vaincre la Russie une bonne fois pour toutes, en menant une guerre par procuration sur le dos des Ukrainiens. L’escalade qu’il mène avec l’Europe est des plus dangereuses.

Mais qui peut croire une seule seconde que Poutine va renoncer et accepter une défaite cuisante, alors qu’il défend la sécurité de son pays et de son peuple ? Qui peut croire que la deuxième armée du monde va plier sous les sanctions économiques et les aides militaires de l’Occident, inconsidérément fournies à Kiev ?

Poutine n’est pas le fou qu’on nous dépeint. S’il s’est lancé dans cette guerre, ce n’est pas pour avaler l’Ukraine et ensuite dévorer toute l’Europe, comme veut le faire croire l’hystérique Zelensky, ce pitre qui en appelle au monde entier pour sauver l’Ukraine, même au prix de l’apocalypse nucléaire. Personne n’aurait dû écouter cet illuminé qui rêve de nous mener à la guerre totale.

Voilà vingt ans que Poutine réclame des garanties de sécurité pour la Russie et l’Europe. En réponse, l’OTAN a ouvert ses portes à 14 pays de l’ex-URSS.

En 1999, l’OTAN a agressé la Serbie, alliée de Moscou, sous un faux prétexte de génocide au Kosovo

En 2008, l’Occident a dépecé la Serbie en accordant l’indépendance au Kosovo, au mépris du droit international. Pour Washington, seule prévaut la loi du plus fort.

L’Occident a soutenu en 2014 la révolution de Maïdan pour renverser le gouvernement prorusse de Kiev.

La France et l’Allemagne, cosignataires des accords de Minsk de 2015, avec Kiev et Moscou, n’ont jamais levé le petit doigt pour les faire respecter par les Ukrainiens,censés accorder l’autonomie aux républiques prorusses du Donbass.

Bien au contraire, le gouvernement antirusse de Kiev a bombardé et martyrisé le Donbass, faisant 13 000 morts en huit ans de conflit fratricide.

En promettant à l’Ukraine son intégration à l’UE et à l’OTAN, les Occidentaux ne font qu’exaspérer l’ours russe.

Mais attention ! Humilier et acculer la Russie, en la mettant au ban des nations, en ajoutant aux sanctions économiques des sanctions sportives et artistiques aussi injustes que stupides, cela ne fait que braquer tout le peuple russe contre l’Occident et persuader Poutine que nous sommes ses ennemis mortels.

Poutine ne lâchera rien et son peuple le soutiendra toujours, car il se sent haï par cet Occident agressif.

Il faut sortir de ce toboggan vers la guerre totale, où veut nous entraîner Biden, qui ne défend que ses intérêts économiques et stratégiques. Peu lui importe une partition de l’Ukraine, peu lui importe un effondrement économique de l’Europe suite à la crise énergétique et financière. Comme toujours, c’est « L’Amérique d’abord ».

Faire de Poutine un fou et un boucher, un dictateur sanguinaire qui massacre le peuple ukrainien, souhaiter ouvertement son renversement, c’est un mensonge criminel pour entretenir la haine antirusse.

Washington oublie que sa politique agressive a fait des centaines de milliers de morts, ensevelis sous des tapis de bombes depuis 1990.

La soif de domination des États-Unis nous mène à la guerre totale.

Il y aura tôt ou tard des frappes nucléaires tactiques si Poutine juge les intérêts vitaux de la Russie menacés. Il peut aussi y avoir des frappes ciblées vers les pays européens les plus agressifs armant l’Ukraine et prêchant l’escalade sans fin. Les missiles hypersoniques, c’est fait pour s’en servir…

La paix durable en Europe passe par un arrêt de l’élargissement de l’OTAN et par la finlandisation de l’Ukraine, en écartant toute intégration à l’Alliance atlantique ou à l’UE.

Hélas, ce n’est pas la vision de Biden qui veut anéantir économiquement la Russie, oubliant qu’elle détient 20 % des richesses minières mondiales, et que son peuple a montré au cours de l’histoire qu’il ne capitulait jamais.

Ce qui est certain, c’est que Poutine ne reculera sous aucune menace, il en a les moyens militaires.

Ce qui peut faire reculer Biden, c’est la division des Européens, entraînés dans une escalade risquée dont ils sont les premiers perdants.

Le sort des armes aidera à y voir plus clair.

Contrairement à l’odieuse propagande pro-ukrainienne, l’armée russe ne cesse d’avancer, lentement mais sûrement, tandis que l’armée ukrainienne ne cesse de s’affaiblir, en matériels et en personnels.

Et la reddition des troupes d’Azovstal devrait être porteuse d’enseignements majeurs, quant à l’engagement des Occidentaux dans ce conflit. Combien de mercenaires ? Pour quelle mission ? Quel projet ?

Les différentes tentatives de Kiev pour sauver les chefs ukrainiens ou étrangers enfermés dans cette usine, des missions-suicide qui se sont toutes soldées par un désastre, laissent supposer que les sous-sols d’Azovstal cachent des informations explosives pour le camp occidental.

De quoi faire chanceler les convictions antirusses des opinions européennes ?

À suivre…

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.