Incendie de Notre Dame : les travaux n’avaient même pas commencé, les protections à leur plus haut niveau. Les experts dubitatifs sur l’origine du sinistre

25/02/2020 (2020-02-25)

[NdNM : Les témoignages et faits rapportés suivants semblent plutôt concorder avec l’hypothèse d’un acte criminel intentionnel.]

[Source : Fawkes News]

Incendie de Notre Dame : les travaux n’avaient même pas commencé, les protections à leur plus haut niveau. Les experts dubitatifs sur l’origine du sinistre

TÉMOIGNAGE.

Alors que le ministre de la Culture Franck Riester affirmait ce matin que la structure de la cathédrale Notre-Dame de Paris était « sauvée », « rien n’est fini », selon l’ancien architecte en chef des Monuments historiques Benjamin Mouton, en charge de l’édifice religieux jusqu’en 2013.

Au lendemain d’un incendie qui a englouti une grande partie des toitures et l’intégralité de la flèche de la cathédrale Notre-Dame, les inquiétudes ne retombent pas. Ce matin sur Franceinter, le ministre de la Culture Franck Riester a affirmé que « la structure principale [était] sauvée » mais que des inquiétudes demeuraient du côté des architectes sur place, en lien avec les quantités d’eau déversées sur la structure pour venir à bout de l’incendie.

En tant qu’architecte en chef des Monuments historiques, Benjamin Mouton a été en charge de la cathédrale Notre-Dame de 2000 à 2013, pour laquelle il a piloté le lourd chantier de la détection incendie. Ce dernier n’a pas encore pu se rendre à l’intérieur de l’édifice, mais redoute déjà l’impact de l’incendie et de l’effondrement des charpentes sur la stabilité globale de l’édifice.

Reprenant les propos de son successeur Philippe Villeneuve, avec qui il est en contact, Benjamin Mouton affirme auprès de Batiactu que ce dernier était « totalement incrédule » face à cet incendie qui aurait pu partir du chantier de rénovation, et que les soupçons pourraient se porter sur la « noue », où se croisent la nef et le transept de la cathédrale.

« Rien n’est fini, tout commence » 

« L’ensemble des charpentes effondrées, cela ne fera pas de bien aux voûtes, et cela crée un choc mécanique important », craint Benjamin Mouton. Et d’attirer notamment l’attention sur l’état des pierres qui composent la voûte, « calcinées » par l’incendie, et qui constituent la partie « la plus importante » de la structure.

« La protection incendie mise en place dans la cathédrale était à son plus haut niveau »

« Les pierres vont se transformer en chaux, et les jets d’eau lancés par les pompiers créent un deuxième choc thermique. L’incendie est peut-être terminé mais rien n’est fini, tout commence », confie-t-il, voix grave. 
Lors d’un point presse commun aux côtés de Franck Riester, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nunez a confirmé des « points de vulnérabilité » constatés sur la voûte, en partie détruite par la chute de la flèche de 96 mètres de haut. Le pignon du transept nord et une partie du beffroi sud sont également surveillés de près. Des travaux d’urgence de sécurisation dureront 48 heures.

Un important dispositif de détection et protection des incendies 
« En 40 ans d’expérience, je n’ai jamais connu un incendie de la sorte », affirme celui qui estime que la protection incendie mise en place dans la cathédrale était à son plus haut niveau. 

« Lorsque je me suis occupé de la détection incendie, qui a été un dispositif très onéreux, il fallait très peu de minutes pour qu’un agent aille faire la levée de doute, nous avons fait remplacer de nombreuses portes en bois par des portes coupe-feu, nous avons limité tous les appareils électriques, qui étaient interdits dans les combles », affirme-t-il auprès de Batiactu.
« Il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant. » 

Le mystère sur les causes de l’incendie reste donc entier. Un expert du secteur de la construction, confie également son incompréhension auprès de Batiactu : « L’incendie n’a pas pu partir d’un court circuit, d’un simple incident ponctuel. Il faut une vraie charge calorifique au départ pour lancer un tel sinistre. Le chêne est un bois particulièrement résistant. »
Source : Batiact


L’entreprise spinalienne Aubriat a travaillé sur la charpente de Notre-Dame de Paris, l’an dernier. Le patron témoigne.

La charpente de Notre-Dame de Paris, une entreprise vosgienne a pu la découvrir et travailler dessus. La société spinalienne Aubriat a été chargée de traiter le bois, contre les insectes et les champignons l’an dernier.

Elle est intervenue pendant deux semaines dans les combles en février 2018. Pour le gérant, Edouard Aubriat, toutes les conditions de sécurité pour éviter un incendie étaient réunies :

« J’ai eu le privilège d’entrer dans cette charpente. On entend beaucoup depuis 24 heures que la sécurité n’était pas optimale, moi ce que j’ai pu constater, c’est une sécurité renforcée et très importante, plus importante que ce que je n’ai jamais vu. Quand j’entends dire que tout n’a pas été fait, moi à l’époque, j’ai constaté une sécurité plus qu’accrue. »

Source : Magnum la radio


MAJ: Pas de soudure ni de point chaud: l’entreprise qui restaurait Notre-Dame livre sa version

Aucun travail sur la charpente n’avait commencé au moment où l’incendie s’est déclaré à la cathédrale Notre-Dame, endommageant grièvement l’édifice, a déclaré dans un commentaire à l’AFP un représentant de l’entreprise en charge non seulement de l’échafaudage, mais aussi de la rénovation de la charpente en bois de la flèche et de sa couverture.

L’entreprise Le Bras Frères, qui montait l’échafaudage autour de la flèche de Notre-Dame de Paris, a «exclu» mercredi «toute responsabilité» dans l’incendie qui a ravagé l’édifice. «Ils excluent de fait toute responsabilité», cite l’AFP un porte-parole de l’entreprise, assurant qu’après «le premier choc», elle envisageait la situation avec «sérénité» puisque «les procédures ont été respectées».

Selon lui, les douze salariés présents sur le site lundi, jour de l’incendie, ont été entendus par la police judiciaire à Paris et «collaborent parfaitement» avec les enquêteurs. «Ils ont confirmé qu’il n’y avait pas de point chaud sur l’échafaudage» et n’avoir effectué «aucun travail de soudure», a-t-il poursuivi. «Quand on quitte un chantier on doit couper toute l’électricité, le disjoncteur du chantier, fermer la porte à clef et remettre les clefs à la sacristie de la cathédrale, ce qui a été fait et dûment noté dans les cahiers», a assuré ce porte-parole. «Le dernier a quitté les lieux à 17h50 (soit une heure avant le déclenchement de l’incendie, NDLR) et le premier à 17h20», descendant «par les deux ascenseurs qui desservaient l’échafaudage», a-t-il détaillé.

Toujours selon lui, une «mission d’expertise» est en cours «pour voir comment démonter l’échafaudage (…) fragilisé par l’incendie», l’idée étant de «mettre en place un autre échafaudage pour démonter le premier en toute sécurité».

L’échafaudage, a-t-il précisé, était en cours de construction, devant «être livré à la mi-juillet» et «aucun travail sur la charpente n’avait encore commencé». L’entreprise Le Bras Frères, installée à Jarny (Meurthe-et-Moselle), avait remporté un appel d’offres portant sur trois lots, l’échafaudage mais aussi la rénovation de la charpente en bois de la flèche et sa couverture extérieure. Ces deux dernières opérations n’avaient pas encore été engagées, rappelle l’agence.

Source : Sputnik

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