15/08/2023 (2021-12-04)
Par Nicolas Bonnal
La fin du monde a donc pu venir avec une simple boîte de Pandore : la télévision. C’est elle qui impose tout, avec le Pentagone et Madison avenue, disait Patrick McGoohan en répondant à Warner Troyer à une question sur notre feuilleton préféré [Le prisonnier]. Là, elle impose le nazisme médical (les camps en Australie sont réels), le génocide malthusien sans frontières, la peur omniprésente, le transhumain et la misère universelle. Rien que ça ? Oui, oui, rien que ça. Déjà Ovide et Virgile décrivent (je les ai commentés aussi sur ce point) le rôle sinistre de Fama qui ne désigne pas, comme le disent nos imbéciles cours de latin, la renommée, mais les news et leur rôle apocalyptique sur les consciences (voyez aussi mon texte De Platon à Cnn).
Comment disait Lucien sans la télévision on n’aurait même pas su qu’il y avait épidémie. La peste noire évoquée par les bouffons fascistes aux commandes a tué 40 % des Européens, le coronavirus 0,4 % de la population globale, et encore ; on a transformé une petite grippe bien moins mortelle que l’espagnole et tout aussi suspecte en Fin du monde pour les besoins de la cause : la Fin du monde précisément — renommée Reset. Plein d’imbéciles refusent encore de voir la réalité du complot, n’y voyant sans rire que l’incompétence. La théorie du complot devient l’insulte supérieure — et donc l’ultime stratagème — dont parle Schopenhauer à la fin de son Art d’avoir toujours raison :
« Ultime stratagème Soyez personnel, insultant, malpoli Lorsque l’on se rend compte que l’adversaire nous est supérieur et nous ôte toute raison, il faut alors devenir personnel, insultant, malpoli. Cela consiste à passer du sujet de la dispute (que l’on a perdue), au débateur lui-même en attaquant sa personne… »
La télévision (coup de génie de ces chaînes news avec l’actu en bandeau – répétition, seule figure de rhétorique importante, disait Napoléon qui s’y connaissait mieux qu’un pape jésuite en propagande) est donc la grande triomphatrice de cette fausse pandémie. Elle a maté le monde pour les oligarques fous et es gouvernements dictatoriaux et elle imposera le Reset et la dictature informatique comme à la parade. Nous aurons le grand camp de concentration électronique promis dans l’indifférence ou l’assentiment général du troupeau. Debord sur la question dans les années soixante et Gunther Anders dans les années cinquante nous avaient prévenus. La messe des téléphages imposera sa laisse électronique aux non-vaccinés qui seront de toute manière transformés en parias, les Vladimir et Estragon de la terrifiante pièce de Beckett citée et commentée par Anders.
Philosophe de formation allemande, juif libre et non libéral de noble fibre (même Adorno se moque des « juifs libéraux » dans son essai sur les médias), Anders brosse un tableau d’épouvante de cette humanité abrutie dans sa peu connue Obsolescence de l’homme écrit en 1956, quand la télé fait des ravages aux USA (c’est elle qui fera élire le catastrophique — n’en déplaise à certains — Kennedy). Le cinéma s’en rendait compte. Voyez le film « Il fait toujours beau temps » de Stanley Donen (et par là même notre ouvrage sur la comédie musicale, très bons pour les « fêtes ») et « l’Homme au complet gris » de Mervyn Le Roy qui montre la destruction de la famille américaine de l’époque (trois enfants, le chien, la caravane, le pavillon, etc.) par cette même télévision. La télévision c’est la disparition du foyer, de la vie intérieure et du noyau solidaire. Anders écrit à ce propos des lignes extraordinaires :
« Ce mode de consommation permet en réalité de dissoudre complètement la famille tout en sauvegardant l’apparence d’une vie de famille intime, voire en s’adaptant à son rythme. Le fait est qu’elle est bel et bien dissoute : car ce qui désormais règne à la maison grâce à la télévision, c’est le monde extérieur — réel ou fictif — qu’elle y retransmet. Il y règne sans partage, au point d’ôter toute valeur à la réalité du foyer et de la rendre fantomatique — non seulement la réalité des quatre murs et du mobilier, mais aussi celle de la vie commune. Quand le lointain se rapproche trop, c’est le proche qui s’éloigne ou devient confus. Quand le fantôme devient réel, c’est le réel qui devient fantomatique. Le vrai foyer s’est maintenant dégradé et a été ravalé au rang de “container” : sa fonction n’est plus que de contenir l’écran du monde extérieur. »
Or le monde extérieur c’est le virus et il va tout conditionner : je suis l’alpha et l’omicron, le principe et la Fin de votre monde.
Le livre de Gunther Anders et riche et long, on ne va se concentrer que sur cette seule question de la destruction de la famille, à l’heure où les parents (comme les profs) détruisent, vaccinent et masquent leurs enfants, sauf une poignée de louves. Il ajoute :
« La télévision a liquidé le peu de vie communautaire et d’atmosphère familiale qui subsistait dans les pays les plus standardisés. »
Rappelons que ce sont les pays les plus riches — les plus standardisés — qui se sont jetés sur les vaccins. Certains aiment citer l’occident et sa civilisation (qui a disparu depuis deux siècles — voir mes textes sur Guénon et Chateaubriand), ils sont servis ! Être un occidental signifie être un riche et vieux consommateur et téléphage abruti, strictement rien d’autre. L’homme libre n’est jamais occidental. Le moyen âge se référait à l’orient comme le psalmiste.
« Les fantômes (les envahisseurs du célèbre feuilleton) ont gagné : Sans même que cela déclenche un conflit entre le royaume du foyer et celui des fantômes, sans même que ce conflit ait besoin d’éclater, puisque le royaume des fantômes a gagné dès l’instant où l’appareil a fait son entrée dans la maison : il est venu, il a fait voir et il a vaincu. Dès que la pluie des images commence à tomber sur les murailles de cette forteresse qu’est la famille, ses murs deviennent transparents et le ciment qui unit les membres de la famille s’effrite : la vie de famille est détruite. »
La télé aussi a marqué la Fin du christianisme (Cène) :
« Ce qui ne veut pas dire que la télévision est maintenant devenue le centre de la famille. Au contraire. Ce que l’appareil représente et incarne, c’est précisément le décentrement de la famille, son excentration.
Il est la négation de la table familiale. »
Être ensemble c’est regarder la télé ensemble. On est certes réunis, dit Guy Debord, mais dans le séparé.
Simple auditeur, le téléspectateur devient un serf. Et dans une brillante note le traducteur Christophe David écrit :
« Die Horige, qui désigne le serf, est un dérivé du verbe horen, écouter. Le serf est celui qui écoute silencieusement les ordres de son maître et ne les conteste jamais. Son statut juridique est proche de celui de l’enfant. C’est donc par un calembour étymologique qu’Anders assimile au cours de ce paragraphe l’attitude infantile de l’auditeur (der Horer) à celle du serf. »
Internet qui n’est qu’une énorme télé pour 90 ou 99 % de la masse a renforcé cette aliénation. Il y a vingt ans j’avais forgé la notion de techno-serf dans mon livre sur Internet (notion qui m’a été volée). Nous y sommes.
On se consolera avec Guénon en rappelant qu’il y a longtemps que l’occident est une civilisation hallucinatoire : le mythe de Faust, l’imprimerie…
Sources :
Gunther Anders – L’obsolescence de l’homme (Ivréa)
Nicolas Bonnal – Internet nouvelle voie initiatique
Debord – La Société du Spectacle
Schopenhauer — L’art d’avoir toujours raison (Wikisource !)
http://www.dedefensa.org/article/de-platon-a-cnn-lenchainement-par-les-infos
https://www.dedefensa.org/article/divagations-et-citations-sur-les-simulacres
https://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civilisation-hallucinatoire
https://www.dedefensa.org/article/chateaubriand-et-la-conclusion-de-notre-histoire
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