Note sur la possibilité d’un monde basé sur le don

03/11/2020 (2020-11-03)

Est-ce que ceci serait impossible sous le prétexte que les mathématiques le démontrent ?
Est-ce que ceci serait impossible sous le prétexte qu’une société basée sur le don et la gratuité n’aurait jamais fonctionné sur Terre en dehors de petits groupes ?

Si les êtres humains s’étaient arrêtés à ce genre d’arguments, nous en serions encore à vivre dans des cavernes.
Les inventeurs des premiers avions ne sont pas laissés stopper par ceux qui leur rétorquaient que jamais quelque chose d’aussi lourd ne parviendrait à voler (en dépit de l’existence préalable des dirigeables et de l’observation des oiseaux). Ils sont parvenus à concrétiser ce qu’ils avaient d’abord imaginé, puis visualisé.

Pour ce qui est des mathématiques, elles ne démontrent rien par elles-mêmes en dehors de leur univers purement mental. Ce qui compte dans la nature et dans le domaine matériel, ce sont les lois physiques. Les mathématiques ne sont alors que des outils permettant de formuler ces dernières. Comme pour l’informatique, si on a au départ des données ou des hypothèses erronées, la conclusion ne peut pas être valide. « Garbage in, garbage out » [Détritus à l’entrée implique détritus à la sortie]. Il suffit de négliger ou d’oublier certains facteurs, certains aspects, certaines propriétés ou certaines variables pour rendre un modèle inadapté à décrire le réel ou le possible.

La nature est basée sur le don, la gratuité, le partage. Elle n’utilise aucune forme de monnaie. Elle n’utilise pas non plus nécessairement un système de troc. Le Soleil fournit généreusement sa lumière et sa chaleur aux plantes, au plancton et aux diverses plantes de la Terre, entre autres choses. La pluie ou les Hommes arrosent ces dernières. L’air leur fournit de quoi respirer et produire la photosynthèse. Des bactéries et des champignons s’associent à leurs racines pour leur permettre de prélever des nutriments du sol et fixer l’azote atmosphérique. Les bactéries reçoivent des glucides de la plante par l’intermédiaire des champignons. Etc. Il existe une véritable symbiose entre ces trois types d’espèces. Les fruits, les graines, les feuilles, les racines, etc. des plantes peuvent aussi nourrir d’autres familles d’êtres vivants, dont les humains. Les bactéries présentes dans nos propres intestins nous aident à assimiler certains nutriments pendant qu’elles en prélèvent leur propre nourriture. La nature est la preuve flagrante et implacable qu’une organisation complexe basée sur le don et le partage des ressources est possible. Quand un de ses participants donne quelque chose, il ne reçoit pas nécessairement une contrepartie directement des bénéficiaires. De plus, il peut exister un délai entre ce qui est donné et ce qui est reçu. Et le plus généreux donateur est le Soleil. Lui ne reçoit strictement rien en retour.

Pourquoi les êtres humains qui se croient si intelligents ne seraient-ils pas capables de faire aussi bien que les autres participants à la vie naturelle ? Qu’est-ce qui les en empêche ?
Eh bien, il semble que ce soit l’égoïsme, la tendance à prendre plutôt qu’à donner gratuitement, le parasitisme. Et cette tendance est fortement stimulée par l’existence des psychopathes. Cependant, à partir du moment où nous ne donnerons plus aucun pouvoir à ces derniers, nous évoluerons plus spontanément et facilement vers une société libérée des contraintes produites par l’existence de l’argent, à l’image de ce qui existe depuis la nuit des temps dans le reste de la nature.

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