28/08/2021 (2021-08-28)
[Source : ripostelaique.com]
Par Pierre-Antoine Pontoizeau
Les médias ont relayé les prévisions de Ferguson (Oxford) promettant des millions de morts du coronavirus. Les politiques affirmaient que nous allions vivre une épidémie à l’instar des grandes pestes médiévales ou des XVIIe et XVIIIe siècle. Je m’attendais à compter les morts par dizaines de millions dans le monde. J’imaginais que nous aurions une telle surmortalité que nos populations diminueraient, comme lors de ces pestes auxquelles les scientifiques faisaient référence. J’ai douté, quand début 2021, les données démographiques mondiales et françaises m’ont permis de constater deux choses. Les taux de mortalité étaient les mêmes que ceux des quarante dernières années et la population mondiale continuait de croître. Et, en France, ni surmortalité tragique, ni baisse de la population. Aucun signe d’une épidémie au sens des historiens et des démographes, alors que la chose avait été scrupuleusement ancrée dans nos esprits. Nous avons tous été manipulés par la technique de l’ancrage. Elle consiste à donner un premier avis sur un événement ou une personne pour marquer l’esprit. On nous a annoncé une épidémie, il suffisait de compter les morts pour avoir raison. Pour en sortir et aider nos compatriotes, il existe deux méthodes. La première, les aider à sortir de leur fiction en leur apportant d’autres informations. C’est le but de cet article à exploiter autour de vous. La seconde, donner envie d’agir contre les conséquences toujours plus délirantes dont les manipulateurs tirent profit pour imposer leur volonté.
1. La mise en perspective de la mortalité : épidémie ?
Commençons par apporter la preuve de cette réalité démographique par le tableau produit par l’INSEE.
Le taux de mortalité pour 1000 habitants en 2020 (en gras) est semblable à ceux des années 1982 à 1986 et inférieur même à celui de 1983 (10,1). Une épidémie au sens des historiens et des démographes aurait provoqué quelques centaines de milliers ou millions de morts sur un ou deux ans. Cela se traduirait par un taux de mortalité voisinant les 20/1000 habitants avec 1,2 millions de morts par exemple, ou même 40/1000 h. avec environ 2,5 millions de morts. La leçon est là. La démographie est une science des grands nombres et elle a cela de redoutable qu’elle nous met les choses en perspective. Redoutable pour les manipulateurs à la petite semaine.
2. La mise en perspective de la mortalité mensuelle et journalière
Les médias ne cessent de nous traumatiser par le décompte macabre des morts par jour, prenant bien soin de livrer en pâture un chiffre isolé, preuve manifeste d’une œuvre de propagande et de manipulation, puisque le commun des mortels (sans jeu de mot) ne peut rien comprendre de ce qu’il signifie. Faisons ici cet effort. Prenons le nombre de morts moyen des 10 dernières années : 595 000/an. Divisons-le simplement par 365 jours, cela nous donne 1630 décès par jour. Les démographes savent par le suivi depuis des années que ce nombre varie selon les saisons avec un nombre plus élevé l’hiver que l’été par exemple. Évaluons les morts de la Covid annoncés par les journalistes relativement à ces morts journaliers. Quand ils nous parlent de 50 morts, de 100 morts ou même de 150 morts attribués à cette maladie (sans oublier que la moitié de ces morts, ce sont des personnes de plus de 80 ans), nous parlons de 50 ou 100/1630. Il serait plus loyal de suivre ce nombre-là et son évolution en la comparant sur plusieurs années pour apprécier la surmortalité. Exemple, ce jour-ci, cette année, 1677 morts, l’année dernière 1546, l’année précédente 1708. Tout deviendrait plus clair.
Constatons que la surmortalité a été très faible. Sur ces 6 dernières années, les trois mois les plus mortifères sont mars et avril 2020, période où ce virus va tuer des personnes très âgées, mais comparable et même légèrement inférieur à janvier 2017, pic d’une épidémie de grippe sévère. Même avril 2020 (65 900) ne dépasse pas janvier 2017 (66 990).
Cette seconde mise en perspective montre que la mortalité mensuelle n’a pas été épidémique au sens des historiens et démographes. La mortalité journalière de même. Quand les chiffres des démographes démontrent l’inverse de la désinformation au jour le jour. À ce jour, les chiffres de l’INSEE pour les 6 premiers mois de 2021. À l’exception de janvier 2021 (65 500), les mois suivants sont dans la ligne des mois d’hiver (56 000 à 57 000 décès) et mai et juin marquent le reflux (51 200 et 44 300 en juin) totalement comparable aux mois de juin des 6 dernières années.
Les commentaires de l’institut sont sans appel :
« Le nombre moyen de décès enregistrés quotidiennement, qui avait un peu augmenté en janvier 2021 par rapport à fin 2020, a diminué ensuite jusqu’à la mi-mars pour se stabiliser sur un plateau jusqu’à début mai. Il baisse depuis. Au cours du mois de janvier, environ 2 150 décès ont été enregistrés en moyenne chaque jour contre 2 035 la deuxième moitié du mois de décembre. En février, le nombre moyen de décès quotidien diminue et s’établit à 2 040, avec une baisse entre la première quinzaine et la seconde quinzaine. La baisse qui s’était poursuivie la première quinzaine de mars (avec 1 880 décès en moyenne par jour), fait place ensuite à une relative stabilisation jusqu’à début mai (avec 1 900 décès en moyenne par jour entre la mi-mai et la fin avril). La première quinzaine de mai, le nombre moyen de décès s’établit à 1 750 par jour. Il continue de diminuer ensuite et s’établit en moyenne à 1 620 décès par jour la seconde quinzaine de mai, soit un niveau qui se rapproche de celui de 2019.
https://www.insee.fr/fr/statistiques/5404610?sommaire=4487854
Et plus précisément encore, les tranches d’âges les plus jeunes meurent moins,, ce qui rend encore plus absurde les quelques cas exhibés en propagande concernant quelques jeunes décédés de la covid-19, pour ceux-là de manière certaine, évidemment :
« Le nombre de décès enregistré entre le 1er janvier et le 31 mai 2021 est inférieur à celui constaté sur la même période en 2019 pour les jeunes (- 12 % pour les moins de 25 ans) mais aussi pour les personnes âgées de 25 à 49 ans (- 5 %). Il est relativement stable pour les personnes âgées de 50 à 64 ans (+ 2 %). » (Insee)
3. Le critère de létalité
Le législateur comme le Conseil constitutionnel peuvent-ils alors se prévaloir d’une crise sanitaire au seul motif que le nombre de lits ne suffit pas à traiter des nouveaux malades ? Non, il s’agit-là d’une crise capacitaire, d’un mauvais dimensionnement de l’organisation hospitalière, d’un désordre dans le parcours de soin, entre les premiers soins de la médecine de ville, puis les cas graves à hospitaliser. La saturation hospitalière a largement résulté d’un interdit de soin en médecine de ville. N’ouvrons pas cette polémique. Mais y a-t-il un critère justifiant l’épidémie et la crise sanitaire ? Cherchons pour terminer du côté de la létalité. Une crise sanitaire n’a de sens pour limiter les activités économiques et atteindre aux libertés fondamentales, que si elle est de nature à tuer dans des proportions très élevée. C’est la létalité, soit le nombre de morts parmi les personnes ayant contracté la maladie sur une période. L’OMS et l’Institut Pasteur convergent pour un taux entre 0,5 % et 1 %, sachant qu’il varie selon les classes d’âge pour la covid-19. Quelle est la létalité du choléra ou d’Ebola par comparaison : pour le choléra, l’institut Pasteur mentionne deux données : 1,8 % et plus de 6 % pour les régions les plus exposées (https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/cholera). Cela signifie, 2 fois plus ou 5 fois plus. Pour Ebola, l’OMS mentionne un taux de 50 %, avec des variations liées à des flambées jusqu’à 90 %. En clair, vous l’avez, vous mourrez. (https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ebola-virus-disease). La table des létalités montre que la covid-19 est très très loin derrière ces épidémies dévastatrices. La peste bubonique, à laquelle certains comparaient à la hâte ce nouveau coronavirus à une létalité de 30 à 60 % sans traitement indique l’OMS. (https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/plague). Bref, chacun voit que les maladies fatales : peste, cholera, VIH (Sida) durant les premières années ont une létalité dramatique, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il en est de même de la contagiosité, vitesse à laquelle une population diffuse en son sein la maladie.
Reste un dernier facteur qui serait celui de l’impuissance médicale. Il y a aussi crise sanitaire, ce qui fut le cas pour durant les premières années du Sida, avant l’avènement des traitements au milieu des années 90. Ce n’est pas le cas non plus.
En conclusion, que pouvons-nous dire sur les critères scientifiques qui permettraient de légitimer un état de crise sanitaire ? Que dire à nos amis encore sous l’emprise de cet ancrage ? Constatons-nous un pic de mortalité qui bouleverse les moyennes ? Non. Il aurait fallu doubler, tripler pour constater que la mortalité journalière explose vraiment. Rien de tout cela ne s’est produit, pas même lors des premiers mois de l’année 2020. Ce recul, nous démontre qu’il n’y a rien d’épidémique au sens premier de cette notion. Ni surmortalité, ni baisse de la population. Enfin, les deux derniers critères de létalité ou d’impuissance temporaire de la médecine n’existent pas. En conséquence, le législateur ne peut pas se prévaloir de critères qui motiverait un état de crise sanitaire du fait d’une hypothétique épidémie. Il faut éclairer nos élus, les députés en tête et plus encore réinformer nos concitoyens. Allez sur les sites, notez les chiffres, posez-leur des questions, dialoguez tranquillement, faites-les douter. Quand on est sous l’emprise d’un ancrage, il faut plusieurs discussions pour accepter d’interroger sa croyance. Il faut « désintoxiquer » nos contemporains.
Pierre-Antoine Pontoizeau
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.