Criminalité noire & blanche aux USA

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

Les chiffres ou les statistiques mis en avant par différents articles sur le sujet peuvent différer grandement selon la tendance politique ou socioculturelle de leur auteur et selon son degré d’impartialité ou au contraire d’implication émotionnelle. Après l’article «Il est faux de dire que c’est du racisme que les Blancs tuent les Noirs»: Éric Zemmour sur les émeutes aux USA qui présentait l’opinion d’Éric Zemmour sur le problème de la criminalité raciale aux États-Unis, voici deux autres articles suivis de statistiques du FBI pour l’année 2014 (en supposant que celle-ci ne soit pas significativement différente des autres années).

[Photo d’en-tête : Lors d’une marche durant les émeutes de Baltimore, le 28 avril 2015. Photo Jim Bourg. Reuters]


Éric Zemmour pris en flagrant délire raciste sur CNews

[Source externe : Réseau International]

par Cyprien Caddeo

« 80 % des Blancs sont tués par des Noirs aux États-Unis. »

C’est l’infâme sottise prononcée par le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour sur le plateau de CNews, lundi soir. Ce dernier voulait sous-entendre que la population afro-américaine serait coupable plus que victime, alors que les États-Unis se sont embrasés après que George Floyd, un Noir de 46 ans, a été tué par un policier blanc.

Or, sa prétendue statistique est complètement fausse, comme l’a souligné l’AFP en s’appuyant sur les données du FBI. Celles-ci démontrent que, en 2018, 80 % des Américains blancs ont été tués par des Blancs, dans un pays où les homicides se déroulent d’abord au sein d’une même communauté.

Zemmour affirmait aussi que « les Blancs aux États-Unis ont deux fois plus de chances d’être tués que les Noirs ». Tout faux là encore : selon le FBI, 7 407 Afro-Américains ont été tués en 2018, contre 6 088 Blancs.

source : https://www.humanite.fr/eric-zemmour-pris-en-flagrant-delire-raciste-sur-cnews-689849?


[Source externe : Le Journal de Montréal]

USA: le sujet tabou de la criminalité noire

CA_Daniel-Girard

[Auteur :] Daniel Girard 18 août 2014

MARTHA’S VINEYARD,
MASSACHUSETTS.
Si l’enquête du ministère de la justice des États-Unis révèle que Michael Brown, tué par un policier à Ferguson, a été la victime d’une bavure, on s’attend à ce que le policier subisse les conséquences de ses actes. Mais il n’appartient pas aux médias et aux groupes de défense des minorités à se substituer aux autorités. L’éditorialiste Jason Riley, du Wall Street Journal, un Noir, en a assez de toute cette attention médiatique concentrée sur les cas où le travail des policiers est en cause. Il ne minimise pas leur importance. Il se demande juste pourquoi pourquoi la mort quotidienne de Noirs assassinés par d’autres Noirs partout aux États-Unis ne génère par le même niveau d’indignation.

Les chiffres?

Les chiffres sont accablants. D’après Bureau of Justice Statistics, les Noirs, 13% de la population américaine, comptent pour la moitié des meurtres aux États-Unis. 85% des morts sont des hommes; la moitié d’entre eux ont entre 17 et 29 ans. Huit Noirs sur 10 sont tués par des armes à feu. Les conséquences sociales? Les prisons sont surpeuplées de Noirs, plus des deux tiers des enfants Noirs sont élevés dans des familles monoparentales. Laurence Thomas, un professeur Noir qui enseigne à l’école Maxwell de l’Université de Syracuse est curieux de savoir pourquoi aucun des leaders Noirs ne s’élève contre le massacre quotidien des Noirs par des Noirs. Il se demande comment se fait-il que Al Sharpton et Jesse Jackson n’aient rien à dire là-dessus? Il ajoute: On dirait que la vie d’un Noir a plus de valeur parce qu’il est tué par un Blanc plutôt que par un Noir. L’éditorialiste Jason Riley a des inquiétudes similaires. Il digère mal de voir le président Obama, de Martha’s Vineyard, mettre sur le même pied des groupes de vandales et les forces de l’ordre qui tentent de contenir les émeutes, en parlant de réponse militaire à la crise. Pour Jason Riley, il est impératif que les Noirs s’attaquent à leur principal problème: leur propre criminalité.


Statistiques 2014 du FBI

Source externe : Tableau complet (anglais)

Extrait traduit de la partie concernant la race :

Tableau 6 élargi des données sur les homicides

Meurtres

Race, origine ethnique et sexe de la victime selon la race, l’origine ethnique et le sexe du criminel, 2014

[Victime unique / criminel unique]

Race de la victime Total Race du criminel
Blanche Noire ou Afro-américaine Autre [1] Inconnue
Blanche 3 021 2 488 446 35 52
Noire ou Afro-américaine 2 451 187 2 205 15 44
Autre race [1] 168 47 25 93 3
Race inconnue 63 34 17 3 9

Par Joseph :

Quelques constats sur la base du tableau

Le nombre total de victimes étant 5703 (3021 + 2451 + 168 + 63),
53 % (3021 / 5703) sont des blancs
et 43 % (2451 / 5703) sont des noirs.

Le pourcentage d’assassinats effectués est :
48 % (2756 / 5703) par des Blancs
et 47 % (2693 / 5703) par des Noirs ou des Afro-américains.

Cependant, le Bureau du Recensement des États-Unis (United States Census Bureau) fournit pour 2014 les populations suivantes (estimations à environ 0.1 % de marge d’erreur) :

Population totale
314 107 084
Blancs
231 849 713 73.8 %
Noirs et Afro-américains
39 564 785 12.6 %

Alors que moins de 13 % des États-Uniens sont des Noirs ou des Afro-américains, 43 % des victimes sont noires ou afro-américaines et 47 % des assassinats dont commis par des Noirs ou des Afro-américains.

Il existe donc un large sur représentation de victimes et d’assassins parmi les populations noires ou afro-américaines aux États-Unis.

Par ailleurs, 90 % (2205 / 2451) des victimes noires ou afro-américaines sont tuées par des Noirs ou par des Afro-américains,
alors que dans le même temps, 82 % (2488 / 3021) des victimes blanches sont tuées par des Blancs.

Les crimes sont très majoritairement commis dans le milieu racial et concernent plus rarement des victimes d’une race différente de celle de l’assassin.

Conclusion

Les crimes violents aux États-Unis ont rarement un cause raciste.

On pourrait être tenté de considérer que les populations noires et afro-américaines sont plus violentes que les autres. Cependant, c’est oublier que celles-ci appartiennent le plus souvent à des milieux socio-culturels défavorisés, ceci remontant au temps de l’esclavage.

Ainsi, la cause de la violence criminelle est-elle bien davantage le fait de la surpopulation, de la pauvreté et de l’analphabétisme que de la couleur de la peau des individus.

On peut alors se demander pourquoi plusieurs pays, par la stimulation ou l’aide de leurs médias dominants, se sont récemment empressés de monter en épingle une affaire criminelle qui aurait en d’autres temps été reléguée dans les faits divers de quelques journaux locaux et ignorée ailleurs. Il y a visiblement une instrumentalisation dont le but n’est certainement pas celui de la paix et de l’harmonie des peuples et de leurs différentes cultures et ethnies constitutives. Dans les faits que l’on peut observer, spécialement aux États-Unis, les conséquences de cette amplification médiatique sont plutôt une accentuation du désordre, des divisions et du chaos.

De manière générale, lorsque l’on focalise son attention et ses pensées sur un secteur particulier de l’existence, celui-ci acquiert rapidement un caractère disproportionné par rapport au reste. Et au lieu de résoudre les problèmes éventuels qui lui sont liés, on tend à les aggraver. Si nous voulons faire disparaître le racisme, cessons d’accorder de l’attention, et donc de l’importance, à la couleur de la peau des individus ! Par contre, développons la compréhension, l’empathie, la compassion, l’esprit d’entraide et de fraternité avec tous les êtres humains, sans distinction.

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