Courir à la catastrophe

19/10/2023 (2023-10-19)

[Source : paulcraigroberts.org]

Par Paul Craig Roberts

Le régime Biden refuse de défendre les frontières des États-Unis, mais n’hésite pas à envoyer des forces spéciales de porte-avions et la 101e division aéroportée américaine pour défendre les frontières d’Israël. « Nous soutenons Israël », proclame sans cesse le secrétaire d’État juif américain. « L’Amérique peut se permettre deux guerres », proclame le secrétaire juif au Trésor. Mais oublions la protection de nos propres frontières et les charges qui pèsent sur les contribuables américains.

Il semble que notre gouvernement soit capturé et risque nos vies et notre bien-être dans l’intérêt d’un autre pays.

Il semble que tout le monde à Washington, républicains et démocrates, surtout les républicains, ait la fièvre de la guerre. Alors que Washington a rapidement intensifié le conflit en déployant des forces militaires américaines dans la région, le sénateur républicain de Caroline du Sud, Lindsey Graham, rejette la responsabilité de l’escalade sur l’Iran et profère une menace : « si vous intensifiez cette guerre, nous viendrons vous chercher ». Graham poursuit ses menaces à l’encontre de l’Iran en notre nom, en disant que les États-Unis « mettront l’Iran hors du marché du pétrole ». Comme Israël et les néoconservateurs juifs américains, la cible de Graham est la milice libanaise, le Hezbollah : « Je suis prêt à utiliser la force militaire pour détruire la source de financement du Hamas et du Hezbollah ».

Un autre républicain de la Chambre des représentants, originaire du Texas, Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, déclare qu’il est en train de rédiger un projet de loi pour obtenir l’autorisation d’engager l’armée américaine dans la guerre d’Israël contre la Palestine.

Ce à quoi nous assistons, c’est à des républicains aussi extrémistes que le Hamas. Cette folie est-elle réelle ou s’agit-il d’une mise en scène, avec à l’esprit le financement des campagnes politiques, pour le complexe militaire/sécuritaire américain qui bénéficiera grandement du fait que l’Amérique « s’offre deux guerres » ?

Nous sommes également témoins de l’échec total du leadership occidental, non seulement à Washington, mais dans l’ensemble du monde occidental. Au lieu d’aggraver la situation en envoyant des forces militaires, Washington aurait dû utiliser ses bureaux pour calmer les choses. Pourquoi Washington n’a-t-il pas calmé la situation au lieu de la faire exploser ?

Le site web www.moonofalabama.org spécule que les forces américaines qui s’accumulent dans la zone de guerre sont une « flotte de guerre », dont le but est de provoquer enfin un changement de régime en Syrie et de chasser les Russes dans un acte de vengeance pour les Russes qui ont empêché le renversement prévu du gouvernement Assad par le président Obama.

Je peux comprendre que les néoconservateurs du régime Biden veuillent poursuivre leur politique de nettoyage du Moyen-Orient en vue de l’expansion israélienne, mais jusqu’à quel point peut-on supposer que Poutine s’enfuira la queue entre les jambes ? Cela achèverait Poutine en tant que leader du monde dissident et probablement aussi à l’intérieur de la Russie. Une démonstration de la lâcheté russe provoquerait certainement une escalade de l’engagement de l’OTAN en Ukraine. Il semble certain qu’une attaque américaine contre la Syrie entraînerait un conflit militaire entre les États-Unis et la Russie.

Les Israéliens massacrent les Palestiniens et leur volent leur pays petit à petit depuis 1947, et personne n’a jamais rien fait. L’ONU adopte des résolutions, mais les États-Unis y opposent leur veto. Cette fois-ci, Netanyahou ne s’attend donc à aucune opposition, il s’attend même à ce que les États-Unis et leur empire l’aident à commettre ses crimes de guerre.

Il est clair pour moi que la situation est pleine d’erreurs de calcul. Le Hezbollah est à la hauteur d’Israël. En effet, la milice a vaincu à deux reprises la valeureuse armée israélienne et l’a chassée du Liban malgré la puissance aérienne d’Israël. L’armée syrienne est endurcie par les combats contre les mercenaires envoyés par Washington pour renverser Assad. Comme le Hezbollah et le Hamas, l’Iran a de l’ardeur et un grand nombre de missiles qui peuvent frapper Israël. Si, comme on le prétend, 5 000 missiles du Hamas ont submergé le Dôme de fer d’Israël, celui-ci n’a aucune chance contre 100 000 ou 200 000 missiles.

Si l’armée israélienne est envoyée à Gaza, le Hamas la maintiendra sur place et Israël risque d’être envahi par le Hezbollah, la Syrie, l’Irak et l’Iran s’ils veulent participer. Face à la défaite d’Israël, Washington engagerait ses forces avec des conséquences catastrophiques.

Nous assistons à un manque total de jugement de la part d’Israël et des États-Unis. Les risques sont ignorés. Cela commence à ressembler à l’Armageddon que décrit l’Apocalypse.

Le problème de l’humanité est qu’elle a développé des armes capables de détruire toute vie, et que ces armes sont entre les mains de personnes émotives incapables de retenue et de raison.

J’ai été, et je continue d’être, préoccupé par le conflit en Ukraine qui échappe à tout contrôle. La situation qui se développe au Moyen-Orient est encore plus dangereuse. Il semble que ce danger ne soit pas suffisamment reconnu. La propagande de guerre des journalistes est extrême et rend les gens aveugles à la réalité. Les dirigeants pensent qu’ils contrôlent la situation, mais ce n’est pas le cas.

La Russie pourrait peut-être empêcher un conflit plus large en renforçant sa présence militaire en Syrie, mais Poutine n’est pas proactif.

Dites-moi, où sont les dirigeants susceptibles d’empêcher une catastrophe ?

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