C’est reparti comme en 40

Par Jean-Michel Grau

Chassez le naturel, il revient au galop.

On connaissait déjà la couverture du Monde de Macron sur fond de foule aux Champs-Élysées qui avait plagié l’affiche d’Hitler du graphiste Lincoln Agnew sur fond de foule à Nuremberg.(([1] rtbf.be/info/medias/detail_le-monde-a-t-il-vraiment-assimile-emmanuel-macron-a-adolf-hitler?id=10108123))

Le Monde avait probablement été inspiré par le slogan de campagne de Macron en 2017 de « La France en marche » repris du même slogan de Vichy…

Aujourd’hui, c’est le groupe européen « Renaissance », soutien de la majorité présidentielle, qui récidive dans une affiche vantant la politique européenne des vaccins dans un message et un graphisme dignes des pires affiches de la collaboration pétainiste de 1940.(([2] francais.rt.com/france/90203-vaccins-europe-fait-taire-nationalistes-propagande-macroniste-malhonnete-renaissance))

Il y a des noms de mouvements politiques qui sentent fort la réminiscence des années 40.

« Renaissance » en fait partie, surtout lorsque le mot est accolé à l’Europe. Doit-on rappeler ici que les premiers européistes étaient fascistes, nazis et pétainistes et que Walter Hallstein le premier président de la Commission européenne était un ancien nazi ?(([3] comite-valmy.org/spip.php?article8641))

Ainsi Goebbels, chargé par Hitler de développer un « programme européen », déclarait dans son journal : « Le but de notre combat doit être, toujours et encore, de créer une Europe homogène. »

Et il ajoutait : « Mais l’Europe ne peut connaître une organisation claire que par les Allemands. »

Sans commentaire.

Par ailleurs, les unités de Waffen SS, étaient déjà européennes : belges, hongroises, néerlandaises, françaises, baltes… S’il n’y avait pas aujourd’hui l’OTAN fermement et durablement installée à Bruxelles, le rêve de Macron d’armée européenne aurait été exaucé depuis longtemps.

Mais le fantasme d’une « gross Europa » n’était pas qu’allemand…

Pierre Laval, chef du gouvernement français, était déjà un partisan de la Nouvelle Europe (Das Neue Europa). Le 22 juin 1942, il prononce le discours suivant :

« De cette guerre surgira inévitablement une nouvelle Europe. On parle souvent d’Europe, c’est un mot auquel, en France, on n’est pas encore très habitué. On aime son pays parce qu’on aime son village. Pour moi, Français, je voudrais que demain nous puissions aimer une Europe dans laquelle la France aura une place qui sera digne d’elle. Pour construire cette Europe, l’Allemagne est en train de livrer des combats gigantesques. Elle doit, avec d’autres, consentir d’immenses sacrifices. Et elle ne ménage pas le sang de sa jeunesse. Pour la jeter dans la bataille, elle va la chercher dans les usines et aux champs. Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout. »(([3] comite-valmy.org/spip.php?article8641))

Le 20 avril 1943, il est reçu par Hitler, avec Ribbentrop et le fasciste italien Bastianini, afin de participer à l’organisation de la Nouvelle Europe.

Sous-secrétaire d’État aux affaires étrangères, Bastianini avait proclamé le « programme Europe » qui fut massivement diffusé en Italie. Il s’agissait d’un plan de future union ou confédération européenne, repris par Ribbentrop et relancé en avril par Mussolini et Laval lors de leurs entrevues avec Hitler.(([3] comite-valmy.org/spip.php?article8641))

Comme on le voit ici, les origines de l’Union européenne n’ont rien de franchement démocratique.

Quant au rôle joué par Jean Monnet dans la construction européenne, je rappelais dans un article précédent(([4] nouveau-monde.ca/de-lunion-europeenne-a-lunion-de-lenfermement/)) qu’il avait préconisé avec les traités, un effet d’engrenage, à savoir un transfert « en douceur, mais irréversible des compétences régaliennes vers des organismes techniques échappant à la volonté des peuples.» On ne peut être plus clair…

Si l’on ajoute que l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker déclarait en 2015: « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens », faut-il encore s’étonner qu’aujourd’hui l’Union européenne impose le pass sanitaire à tous ses ressortissants ?

Justement, pour revenir à l’affiche du groupe « Renaissance » auquel appartient Macron, on ne s’étonnera donc pas qu’elle puise son inspiration dans le régime de Vichy.

Si l’on compare cette affiche à celle de la Ligue française éditée en 1941 sous Vichy, on ne peut qu’être surpris par leur parenté visuelle : même regard haineux du personnage principal. Contre le juif, le capitaliste, le franc-maçon pour Marianne… Contre Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Viktor Orban et Boris Johnson pour la présidente de la Commission européenne.

Ensuite, l’accent est mis sur le contraste entre la figure principale et ses cibles : têtes angéliques de Marianne et d’Ursula Van der Leyen, respectivement ceintes de lauriers et d’étoiles, symboles de gloire pour l’une et de divinité pour l’autre, les étoiles entourant la tête de Van der Leyen telle une auréole…

Inversement, les cibles – juif, capitaliste et franc-maçon pour l’affiche de Vichy – et les nationalistes, ou perçus comme tels, pour l’affiche du groupe « Renaissance UE », sont caricaturés avec une expression négative, voire grimaçante.

Il s’agit là de grosses ficelles utilisées par la propagande de toutes les dictatures, auxquelles on peut rajouter le bâton tenu fermement dans la main de Marianne, mais que les commanditaires de l’affiche du groupe européen se sont abstenus de rajouter, car dans leur esprit, l’arme fatale contre le nationalisme réside dans les « vaccins ». Certes, on aurait pu imaginer la présidente de la Commission européenne armée d’une seringue à la main, mais apparemment, ils n’ont pas osé…

Enfin, mettre dans le même paquet deux adversaires politiques français, qui, soit dit en passant, ne sont ni anti-UE, ni même anti-vaccins Covid, avec deux chefs d’État européens en dit long sur le désarroi des européistes pour défendre l’indéfendable : une UE aux abois pour qui il ne reste plus que la dictature sanitaire à proposer aux européens comme avenir.

Avec le premier président de la Commission européenne de 1958 à 1967, Walter Hallstein, toute la rhétorique du IIIe Reich fut adoptée suite à la reprise du projet de « la nouvelle Europe ». La différence était que la propagande exercée était dorénavant accompagnée de deux nouveaux concepts de communication importés des USA : le marketing politique et le storytelling. Cette nouvelle force de communication fut facilitée par le soft power, développé par l’américain Joseph Nye. La propagande se transforma alors en communication. (([3] comite-valmy.org/spip.php?article8641))

Mais c’était sans compter avec le forum de Davos de Klaus Schwab, né dans l’Allemagne d’Hitler et dont le père était un nazi fanatique, qui nous fait faire aujourd’hui un grand pas en arrière de 80 ans avec le grand retour de la propagande des années 40. La preuve par Macron et son groupe européen « Renaissance UE ». Le plus paradoxal est que cette propagande pour le moins vintage se veut être au service de l’innovation et de l’intelligence artificielle dont Klaus Schwab est le chantre le plus fanatique et Macron, le serviteur le plus zélé.

En témoignent les derniers mots échangés entre le maître et son dauphin dans une visioconférence en direct du Forum de Davos en janvier dernier :(([5] nouveau-monde.ca/le-loup-garou-explique-aux-innocents/))

— Macron :

« Les innovations vont nous permettre de créer de la valeur et de répondre aux défis économiques. Mais elles vont poser des problèmes auxquels nous n’avons pas assez réfléchi en termes démocratiques, en termes de libertés publiques et d’augmentation des inégalités sociales. »

— Schwab :

« Il y a des dirigeants qui ont une idée très claire de ce qu’ils veulent faire de cet avenir que l’on veut construire pour le bien de tout le monde. »

— Macron :

« N’oublions jamais que notre objectif est toujours en société de construire la vie bonne (sic), avec les vertus qui vont avec, et la volonté de respecter l’autre. »

« Le bien de tout le monde » et « la volonté de respecter l’autre » : quand on sait que cette dictature sanitaire, dont Schwab est le grand architecte et Macron le chef de chantier, nous mène droit à l’esclavage et ne s’arrêtera que quand on aura mis hors d’état de nuire cette bande de criminels au service de l’oligarchie financière mondialiste, il y a de quoi s’étrangler. Pour mieux s’insurger.