« Vous aurez un QR code » : Les JO de Paris inaugurent la ville-prison de l’Agenda 2030

[Source : olivierdemeulenaere.wordpress.com]

Restrictions de circulation, dérogations, QR code, biométrie… Le passeport sanitaire, rebaptisé fort à propos « pass nazitaire » par les complotistes, était bien un test grandeur nature pour la mise en place des « villes 15 minutes » du Great Reset. Je rappelle que Paris, où se dérouleront les Jeux olympiques qui vont donc servir d’alibi aux mondialistes pour imposer la reconnaissance faciale, les QR codes et la mobilité réduite, est membre des C40 Cities qui font « la course vers zéro »

Olivier Demeulenaere

« Vous aurez un QR code » : une dérogation sera nécessaire pour circuler dans Paris lors des JO 2024

Par Ariel Guez

Automobilistes et piétons ne pourront pas circuler librement dans certaines zones de la capitale et en Île-de-France cet été. Sauf s’ils inscrivent sur une plateforme numérique dédiée, annonce Laurent Nunez.

Une attestation comme lors des confinements ? À quelques mois du début des Jeux olympiques de Paris, le préfet de Police dévoile auprès de nos confrères du Parisien les contours du dispositif de sécurité qui sera en vigueur à l’été 2024. Laurent Nunez annonce notamment qu’une dérogation sera nécessaire pour circuler librement dans Paris lors de la compétition.

« Il faudra s’enregistrer en amont sur une plateforme numérique en fournissant un certain nombre de justificatifs, de domicile mais pas que », prévient-il dans les colonnes du quotidien régional.

Toutes les personnes qui souhaitent ou qui doivent s’approcher des nombreux sites olympiques à Paris et en Île-de-France seront concernées : « Vous aurez un QR code à présenter lors des contrôles », dit Laurent Nunez.

« Le principe est l’interdiction à la circulation motorisée »

Concrètement, explique le préfet de Police, si un Parisien habite à proximité de la Seine et souhaite inviter des amis pour suivre depuis sa fenêtre la cérémonie d’ouverture, « il faut les inscrire sur la plateforme ».

Idem si vous souhaitez passer la soirée de la cérémonie d’ouverture dans un restaurant à proximité de la Seine.

« Le principe c’est de laisser ouvert. Mais oui, il faudra justifier du fait qu’on rentre dans le périmètre pour se rendre dans un restaurant et donc, il y aura forcément une inscription sur la plate-forme ».

« Pour les personnes les plus vulnérables, celles qui n’ont pas accès à Internet, la ville de Paris, avec laquelle nous travaillons étroitement, a prévu la possibilité d’obtenir un macaron ou justificatif. D’autres collectivités sont sur la même idée de proximité », indique Laurent Nunez.

Le préfet annonce qu’une consultation va être lancée jusqu’à mi-janvier « afin de valider nos hypothèses auprès d’un public qui sera reçu à Paris et dans les préfectures des départements d’Île-de-France accueillant des épreuves olympiques et paralympiques ». « Le principe est l’interdiction à la circulation motorisée, et l’exception, la dérogation », résume Laurent Nunez.

Quelles sont les zones concernées ?

Autour de chaque site, les autorités ont délimité quatre périmètres de sécurité. Le premier « à proximité immédiate du site, est le périmètre organisateur où ne rentrent que les gens accrédités ou munis d’un billet ».

Se trouve ensuite le périmètre de protection (dénommé « Silt »). « Pour y entrer, tout le monde est fouillé », explique Laurent Nunez, qui assure que cette délimitation « n’englobe en général pas de riverains, sauf pour la cérémonie d’ouverture et de manière limitée pour quelques sites ».

Deux autres « périmètres de circulation » existent, où les restrictions ne concerneront pas les piétons ou cyclistes, mais que les véhicules motorisés. « Au plus près du site, le rouge : le principe est l’interdiction de circulation, sauf dérogation ».

Le « bleu », dernier périmètre, est un périmètre de réglementation de la circulation. « Nous ne voulons laisser entrer en voiture que ceux qui y vivent, travaillent ou veulent se rendre dans un commerce ou un restaurant ».

Le préfet de police annonce que des cartes seront mises en ligne. Nos confrères du Parisien indiquent toutefois dans une infographie qu’une large zone englobant la Tour Eiffel, les Invalides et la place de la Concorde notamment sera comprise dans le périmètre bleu.

Lire la suite sur bfmtv.com

Rappels :

NEW WORLD ORDER : Et voilà, l’OMS veut lancer un pass “sanitaire” mondial !

« La folie du Covid n’était qu’un test. La prochaine étape, ce sont les ghettos du quart d’heure » (Christine Anderson)

Le Forum économique mondial crache le morceau : le Covid était un « test » !

Les banques centrales du monde entier sont lancées dans une course effrénée vers les monnaies numériques, tandis que les villes se convertissent aux infrastructures « intelligentes » : un réseau de surveillance et de contrôle est en train de se mettre en place sous nos yeux

Habitants d’Oxford : à l’avenir, élevage en enclos avec sorties limitées

La ville de 2030 : une prison à ciel ouvert


[Voir aussi :
Le Pacte mondial des maires et les villes de 15 minutes
La vision mondialiste : Les villes-prisons « 15 minutes » et la fin de la propriété privée
Comment les Villes Intelligentes vont enfermer l’humanité dans des camps de concentration à ciel ouvert
Agenda 2030 — 17 objectifs de destruction durable]




Le portrait du roi Charles 3

« Le roi Charles en monarque orwellien et méphitique, digne héritier de Dorian Gray (voir la version de Lewin, 1945, avec George Sanders) et de mille ans de satanisme mondialiste depuis 1066. »

Nicolas Bonnal




Mike Stone — Les Américains sont possédés par des démons

[Source : henrymakow.com]

14 mai 2024

Pour les Israéliens, ce ne sont pas des enfants. Ce sont de futurs « terroristes » ou des mères de futurs terroristes. C’est ainsi que fonctionne le génocide.

L’Occident est complice du génocide.
Son compte en banque moral est vide.

« En mai 2024, des millions d’Américains salivent de soif de sang devant les massacres d’enfants palestiniens perpétrés par Israël. Ces mêmes personnes applaudissent la police en tenue antiémeute qui bat et arrête brutalement des étudiants, non pas pour avoir commis des crimes, mais pour avoir protesté pacifiquement contre l’assassinat de ces enfants ».

Par Mike Stone

Cela fait deux ans que je vous dis que Donald Trump va gagner largement en novembre. Une telle idée était considérée comme impensable lorsque je l’ai évoquée pour la première fois, mais chaque jour qui passe, de plus en plus de gens se rallient à l’idée d’un retour de Trump à la Maison-Blanche.

À moins que Trump ne meure — et il y a eu une tentative par un agent des services secrets d’assassiner Trump avec une arme à feu pour crise cardiaque lors de son récent rassemblement dans le New Jersey, dont vous n’avez probablement pas entendu parler — il n’y a rien sur terre qui puisse empêcher Trump de gagner cet automne avec la plus grande marge de victoire jamais vue lors d’une élection présidentielle américaine.

Rien ne changera

Mais si Trump va gagner en 2024 et si c’est une bonne chose — certainement une amélioration par rapport à l’imposteur qui prétend être Joe Biden — un autre mandat de Trump en tant que président ne va rien changer à long terme.

L’économie va s’améliorer et les Américains, qui sont parmi les personnes les plus égoïstes de la planète, ne verront pas plus loin. Tant qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent, ils ne se soucient pas des autres. Cependant, la société américaine continuera à glisser vers l’abîme. Le pays a rejeté le christianisme (le catholicisme traditionnel) à un point tel qu’un rétablissement complet est impossible.

Et pourquoi devrions-nous nous attendre à un rétablissement de toute façon ? En mai 2024, des millions d’Américains salivent de soif de sang devant les massacres d’enfants palestiniens perpétrés par Israël. Ces mêmes personnes applaudissent la police en tenue antiémeute qui bat et arrête brutalement des étudiants, non pas pour avoir commis des crimes, mais pour avoir protesté pacifiquement contre l’assassinat de ces enfants.

C’est l’essence même du dérangement mental. C’est un exemple aussi clair que d’appeler le mal « bien » et le bien « mal ».

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal. »

Isaïe 5:20

Que feront ces paysans au cerveau lavé quand Dieu leur rappellera ses paroles :

« Il vaudrait mieux pour lui qu’on lui pende au cou une meule de moulin et qu’on le jette dans la mer, que d’offenser un seul de ces petits. »

Luc 17:2

Pensent-ils que Dieu va dire : « Ces enfants qui ont été torturés et tués étaient des Palestiniens, alors nous laisserons passer » ?

S’attendent-ils à ce qu’Il dise : « Ces manifestants étaient pacifiques, mais leurs tentes étaient une horreur, alors leur frapper la tête ne compte pas. »

Que peuvent-ils penser d’autre ? Soit ils se font des illusions au point de croire que Dieu leur pardonnera de soutenir le meurtre de masse d’enfants innocents, soit ils ne réfléchissent pas du tout. Dans ce dernier cas, ils ne prennent pas la peine de réfléchir, parce qu’ils sont trop occupés à se branler avec de la pornographie, à écouter la radio et à se faire raconter des mensonges par Fox News.

Nous assistons à un grave dérèglement mental, voire à une possession démoniaque. Après tout, qui soutiendrait ouvertement l’assassinat massif d’enfants si ce n’est une personne diaboliquement possédée ? Qui soutiendrait que des policiers de type bolchevique frappent et arrêtent des étudiants innocents si ce n’est quelqu’un qui a totalement basculé du côté obscur ?

Le meurtre délibéré d’enfants en Palestine est une chose si extrême, si éloignée de la sainteté et de Dieu, que la possession démoniaque et le dérèglement mental qui en résulte semblent être la seule explication qui tienne la route.

C’est un niveau de mal qui s’apparente au massacre des Innocents par Hérode. Seulement, alors qu’Hérode était un individu isolé, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont littéralement des millions de personnes consumées par la haine et appelant au meurtre (au sacrifice) d’enfants.

Comment un pays dont les citoyens soutiennent le massacre d’enfants peut-il survivre à long terme ? À quoi sert un pays dont les citoyens s’obstinent à cracher au visage de Dieu et à condamner leurs propres âmes à l’enfer ?

Les conservateurs sont aussi mauvais que les libéraux

Ce qui est amusant, d’une manière un peu malsaine, c’est que les libtards1 ont été les plus dupes du canular du virus, alors que le génocide en Palestine est soutenu presque entièrement par les cuckservatives2, les dupes qui regardent Fox News, écoutent la radio et pensent qu’ils savent tout.

Leur niveau de pensée est en fait plus dangereux que celui des libtards. Les libtards pensaient que le canular du virus était réel et leurs actions, bien que malavisées, étaient basées sur la conviction qu’ils sauvaient des vies. Les « cuckservatives », en revanche, n’ont aucun intérêt à sauver des vies. Ils se font les champions de la famine et du massacre d’enfants.

Ce sont vraiment des individus dérangés. Imaginez le niveau de noirceur auquel une personne devrait descendre pour soutenir et défendre le meurtre de masse d’enfants.

Sur les 100 000 personnes qui ont assisté au rassemblement de Trump dans le New Jersey, je doute que plus de dix d’entre elles se soient réellement battues contre le canular du virus et aient boycotté les auteurs du canular. Ils sont tous prêts à remettre Trump à la Maison-Blanche, malgré sa responsabilité dans la pandémie et les « vaccins » toxiques. Ils ne sont pas prêts à faire le moindre sacrifice pour défendre leur pays.

Ils votent pour des gens comme Lindsey Graham, qui dit maintenant qu’il veut bombarder la Palestine, tout en suivant aveuglément tout ce que leurs manipulateurs à la télévision leur disent de faire. Un pays peuplé de gens comme ça ne mérite pas de continuer.

Oui, Trump gagnera en novembre. Oui, l’économie s’améliorera — pour quatre ans seulement. Mais un pays comme le nôtre ne peut pas survivre au-delà. Oubliez le pays. Il est mort. Votre travail consiste à sauver votre propre âme.


1 Libtard est une insulte généralement utilisée par les conservateurs pour qualifier les libéraux de stupides. NdT

2 Conservateur politique considéré comme faible, inefficace ou trop modéré. Terme utilisé surtout par l’extrême droite pour décrire les conservateurs traditionnels. NdT




René Guénon et les raisons de notre impuissance

Par Nicolas Bonnal

Nous sommes impuissants face au mal, surtout en Occident — et en France : nous le voyons progresser, se diversifier, faire semblant de s’opposer (toute maison divisée contre elle-même triomphera…) lors d’élections dérisoires et truquées, ridiculiser toute opposition même faible et bavarde, imposer sans problème notre agonie digitale. La monstruosité de nos dirigeants mondialistes-progressistes et de ces bienveillants milliardaires génocidaires échappe totalement au troupeau qui est hébété (mot utilisé par Mgr Gaume, Baudrillard, Tocqueville ou Guénon tout de même…) mais aussi « parfaitement enthousiaste », comme disait Céline. Car le Kali-Yuga a la vie dure. Je l’ai compris en relisant McLuhan : la mutilation que nous a fait jadis subir la typographie fut irréparable (voir ici mon texte sur Lévi-Strauss et l’invention de l’Écriture). Nous irons au génocide sur ordre précédé par le camp d’extermination électronique et sanitaire. Merci à nos hommes politiques et à leurs électeurs.

Pourquoi ne pouvons-nous plus rien faire alors ? C’est que notre mal vient de plus loin, comme dit Jean Racine. Relisons juste le chapitre de Guénon sur la Grande Muraille (Règne de la Quantité, XXV) :

« Aussi avons-nous parlé de “fissures” par lesquelles s’introduisent déjà et s’introduiront de plus en plus certaines forces destructives ; suivant le symbolisme traditionnel, ces “fissures” se produisent dans la “Grande Muraille” qui entoure ce monde et le protège contre l’intrusion des influences maléfiques du domaine subtil inférieur. »

Il y avait une grande muraille, il n’y en a plus. Guénon défend cette grande muraille pourtant matérielle (c’était comme les frontières, mieux que rien) :

« il importe d’ailleurs de remarquer qu’une muraille constitue à la fois une protection et une limitation ; en un certain sens, elle a donc, pourrait-on dire, des avantages et des inconvénients ; mais, en tant qu’elle est essentiellement destinée à assurer une défense contre les attaques venant d’en bas, les avantages l’emportent incomparablement, et mieux vaut en somme, pour ce qui se trouve contenu dans cette enceinte, être limité de ce côté inférieur que d’être incessamment exposé aux ravages de l’ennemi, sinon même à une destruction plus ou moins complète. »

Ce courageux (pour lui) point de vue pragmatique défend l’idée d’une société figée et protégée. Nos sociétés sont devenues « ouvertes » ; j’ai expliqué ailleurs pourquoi Guénon avait raison de s’en prendre à Bergson (sa sœur était l’épouse du patron de la Golden Dawn…) et à sa spiritualité ouverte qui inspire le vieux saurien.

Guénon ajoute que nous allons encore descendre (NDLR : « nous » allons TOUJOURS descendre) et qu’il n’y a plus de protection) :

« Or, comme nous l’avons dit, la “descente” n’étant pas encore achevée, cette “coquille” ne peut que subsister intacte par le haut, c’est-à-dire du côté où précisément le monde n’a pas besoin de protection et ne peut au contraire que recevoir des influences bénéfiques ; les “fissures” ne se produisent que par le bas, donc dans la véritable muraille protectrice elle-même, et les forces inférieures qui s’introduisent par-là rencontrent d’autant moins de résistance que, dans ces conditions, aucune puissance d’ordre supérieur ne peut intervenir pour s’y opposer efficacement ; le monde se trouve donc livré sans défense à toutes les attaques de ses ennemis, et d’autant plus que, du fait même de la mentalité actuelle, il ignore complètement les dangers dont il est menacé. »

Un rappel sur les entités qui nous dirigent et dont des gens comme John Buchan, Chesterton ou Jack London avaient conscience :

« Dans la tradition islamique, ces “fissures” sont celles par lesquelles pénétreront, aux approches de la fin du cycle, les hordes dévastatrices de Gog et Magog, qui font d’ailleurs des efforts incessants pour envahir notre monde ; ces “entités”, qui représentent les influences inférieures dont il s’agit, et qui sont considérées comme menant actuellement une existence “souterraine”, sont décrites à la fois comme des géants et comme des nains… »

Puis vient l’essentiel dans ce chapitre : le caractère progressif et historique du processus. Ici on sort de la Tradition gelée et on reconnaît l’historique effondrement. Il fut un temps où on pouvait encore résister donc :

« Seulement, si le Kali-Yuga tout entier est proprement une période d’obscuration, ce qui rendait dès lors possibles de telles “fissures”, cette obscuration est bien loin d’avoir atteint tout de suite le degré que l’on peut constater dans ses dernières phases, et c’est pourquoi ces “fissures” pouvaient alors être réparées avec une relative facilité… »

C’est qu’il y a eu deux époques des Temps modernes : les temps mécaniciens de Moscovici (le père de l’autre…) liées à la solidification guénonienne ; puis les temps de mon ère du cool…

Première époque :

« Il vint ensuite une époque où, par suite de l’excessive “solidification” du monde, ces mêmes “fissures” furent beaucoup moins à redouter, du moins temporairement ; cette époque correspond à la première partie des temps modernes, c’est-à-dire à ce qu’on peut définir comme la période spécialement mécaniste et matérialiste, où le “système clos” dont nous avons parlé était le plus près d’être réalisé, autant du moins que la chose est possible en fait. »

C’est l’époque bourgeoise et on se souvient combien nos cinéastes (voyez ma destruction de la France au cinéma) ou nos littérateurs ont aimé la détruire cette époque bourgeoise : en réalité on ne visait que le christianisme et une fois ce dernier anéanti (il y en a encore qui jouent au grand monarque ou aux messies, on voit ce que ça donne en Israël ou en Amérique), on a pu liquider comme le demandait Sartre « le mâle blanc et bourgeois » — et c’est pourquoi on adore Joe Biden (ne jamais oublier la sottise du diable dont Guénon parle) !

Guénon aurait pu ajouter que même l’époque de la solidification avait ses temps de débauche et de débâcle (Blanchot dans son dernier bouquin a bravement parlé de désastre) : on a eu ainsi la Renaissance italienne, la Régence, l’époque géorgienne, et enfin les fameuses et méphitiques sixties. À partir de cette époque comme me disait Serge Beketch avant de mourir tout est devenu irréparable. Les années 2020 marquent la fin des deux générations de la culture du satanisme et du néant. Ils en sont maintenant nos ministres et commissaires européens aux temps de la récolte : agonie digitale, famine sur ordre et guerre mondiale au programme avec consécration de toutes les antivaleurs méphitiques de notre histoire. Ces Jeux Olympiques vont sonner le glas, attentat russe-bidon ou pas à la clé.

Guénon donc voit cette époque venir sans doute dès la fin du XIXe siècle : il n’est pas le seul. On a Tolstoï et son livre sur l’art, on a aussi Max Nordau qui dénonce cette culture de la déchéance en occident, si bien illustrée ensuite par Visconti et le cinoche italien.

Deuxième partie des temps modernes donc (temps de la dissolution en termes guénoniens), temps où nous sommes IMPUISSANTS :

« Maintenant, c’est-à-dire en ce qui concerne la période que nous pouvons désigner comme la seconde partie des temps modernes, et qui est déjà commencée, les conditions, par rapport à celles de toutes les époques antérieures, sont assurément bien changées : non seulement les “fissures” peuvent de nouveau se produire de plus en plus largement, et présenter un caractère bien plus grave que jamais en raison du chemin descendant qui a été parcouru dans l’intervalle, mais les possibilités de réparation ne sont plus les mêmes qu’autrefois ; en effet, l’action des centres spirituels s’est fermée de plus en plus, parce que les influences supérieures qu’ils transmettent normalement à notre monde ne peuvent plus se manifester à l’extérieur, étant arrêtées par cette “coquille” impénétrable dont nous parlions tout à l’heure ; où donc, dans un semblable état de l’ensemble humain et cosmique tout à la fois, pourrait-on bien trouver une défense tant soit peu efficace contre les “hordes de Gog et Magog” ? »

Puis Guénon cite un mot important : l’inertie (cf. l’hébétude…).

« Ce n’est pas tout encore : ce que nous venons de dire ne représente en quelque sorte que le côté négatif des difficultés croissantes que rencontre toute opposition à l’intrusion de ces influences maléfiques, et l’on peut y joindre aussi cette espèce d’inertie qui est due à l’ignorance générale de ces choses et aux “survivances” de la mentalité matérialiste et de l’attitude correspondante, ce qui peut persister d’autant plus longtemps que cette attitude est devenue pour ainsi dire instinctive chez les modernes et s’est comme incorporée à leur nature même. »

Enfin Guénon ajoute quelque chose de juste mais de déplaisant : nous qui luttons sommes aussi imbibés d’esprit moderne que les autres. D’où cette incapacité à résister sérieusement (voyez mon texte sur Evola et l’homme fuyant) :

« … c’est que ceux qui voudraient le plus sincèrement combattre l’esprit moderne en sont eux-mêmes presque tous affectés à leur insu, si bien que tous leurs efforts sont par-là condamnés à demeurer sans aucun résultat appréciable ; ce sont là, en effet, des choses où la bonne volonté est loin d’être suffisante, et où il faut aussi, et même avant tout, une connaissance effective ; mais c’est précisément cette connaissance que l’influence de l’esprit moderne et de ses limitations rend tout à fait impossible, même chez ceux qui pourraient avoir à cet égard certaines capacités intellectuelles s’ils se trouvaient dans des conditions plus normales. »

La suite ? On verra bien. Je ne me satisfais pas de cette fin de l’illusion dont parle Guénon, je ne me satisfais pas de sa Cité divine qui ressemble à celle de Davos et de Schwab (un super-cerveau pour mille marionnettes), et je voudrais savoir à quoi va ressembler leur monde de “mangeurs inutiles” en 2030.

On aura fait ce qu’on a pu, c’est-à-dire rien.

Sources 

http://classiques.uqac.ca/classiques/guenon_rene/regne_de_la_quantite/regne_de_la_quantite.html

https://www.dedefensa.org/article/max-nordau-et-lart-degenere-du-goy-1900

https://lesakerfrancophone.fr/informatique-et-nouvel-ordre-mondial-un-rappel-de-claude-levi-strauss

http://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-guenon-la-cite-divine-115900712.html

https://lesakerfrancophone.fr/julius-evola-et-la-race-de-lhomme-fuyant




BHL et le terrorisme intellectuel en France

Par Nicolas Bonnal

On devrait décompter comme pour les candidats aux européennes le nombre d’heures qu’il a été imposé à la télé pour promouvoir toutes ses insanités, notre increvable clerc obscur : quelques milliers ? Quelques millions peut-être ?

Cela fait cinquante ans qu’il dure (grâce à Pivot entre autres) et ce n’est pas ce papier qui fera mettre à la retraite le BHL qui réclame tout le temps avec notre presse mobilisée et subventionnée sa guerre contre la Russie après la Libye — en attendant la Chine et les prochains non-acheteurs du futur vaccin Bourla. BHL synthétise à lui seul le mal français plus ou moins défini par le ministre gaulliste Alain Peyrefitte. Mais Tocqueville parle déjà dans son Ancien Régime de cette « nation abstraite et littéraire » et Paul Hazard de cette (toujours) « nation implacable quand il s’agit d’idées »… Faute à Voltaire ? Faute à Rousseau ?

BHL incarne la chasse aux sorcières à la française, le fanatisme à la française, la superficialité à la française, le manque de professionnalisme à la française, le style pompeux à la française ; le goût enfin pour la lutte contre les tyrans qui s’est exprimé au-delà du ridicule ces dernières années avec ces présidents héritiers de Guy Mollet et de la Convention — sans oublier le gouvernement de 1849 qui voulait faire la guerre pour rien à la Russie (voyez la fin des Souvenirs de Tocqueville).

Mais j’ai parlé de terrorisme intellectuel. Rappelons l’expert absolu Augustin Cochin alors :

« La Terreur régnait sur la France en 1793, mais elle régnait déjà sur les lettres, au temps où le philosophisme jetait Fréron à Vincennes, Gilbert à l’hôpital et Rousseau hors de ses sens et fermait l’Académie aux “hérétiques”. Avant la Terreur sanglante de 1793, il y eut, de 1765 à 1780 dans la république des lettres une Terreur sèche dont l’Encyclopédie fut le Comité de Salut public et d’Alembert le Robespierre. Elle faucha les réputations comme l’autre les têtes ; sa guillotine, c’est la diffamation, “l’infamie”, comme on disait alors… Et les têtes tombent en grand nombre : Fréron, Pompignan, Palissot, Gilbert, Linguet, l’abbé de Voisenon, l’abbé Barthélemy, Chabanon, Dorat, Sedaine, le président de Brosses, Rousseau lui-même pour ne parler que des gens de lettres, car le massacre fut bien plus grand dans le monde politique. »

Le grand esprit ajoute toujours dans son opus sur les sociétés de pensée :

« M. Roustan, dans son livre sur Les philosophes et la Société française au dix-huitième siècle, a fort justement insisté sur la formation de la “secte” philosophique vers 1760, et ce qu’il appelle le “clergé laïc”. Elle règne à l’Académie sous d’Alembert, dispose de la censure par Malesherbes, fait interdire les livres de ses adversaires, et jeter les auteurs à Vincennes et à la Bastille, répand sur l’opinion et sur le monde des lettres une sorte de terreur sèche. Les lettres de lord Chesterfield, les mésaventures du président de Brosses, de Palissot, de Gilbert, de Rousseau, de Fréron, de Linguet, pour ne citer que les plus célèbres, montrent ce que risquaient les indépendants et les héroïques. »

Bref BHL est (horresco referens) français et incarne ce typique terrorisme intellectuel.

Ce n’est pas un hasard si les derniers intellectuels juifs libéraux comme Raymond Aron et Simon Nora l’avaient remis à sa place, après la publication de son idéologie antifrançaise. Car BHL incarne — et sans le vouloir — la stupidité du cuistre à la française, certainement pas le complot juif pour attardés des Alpes. Il n’est certainement pas le grand Marx ou le Trotski que je référence ici ; il est le pédant de salon plastifié que nous avons connu depuis des lustres, le Trissotin salonard dont se moque Molière, ou tel jésuite défroqué qui lançait jadis ses croisades roboratives contre le monde entier (Albion à midi, l’Autriche l’après-midi, la lointaine Russie le soir — en attendant la raclée contre la Prusse le lendemain). 

Aude Lancelin a eu maille à partir avec lui et elle en parle bien ici — à propos de je ne sais plus quel scandale à la française :

« Qu’une telle affaire fût simplement possible constituait décidément un terrible symptôme. Ce Bernard-Henri Lévy, en soi, était un hapax, une bizarrerie à tous égards, mais la situation qui lui était faite, l’état d’exception permanent dont il jouissait, disait tout de la dégradation à peine concevable dans laquelle la société culturelle et médiatique française était tombée. »

La faute à Pivot qui en effet lança les ludions néo-cons ridiculisés alors par Sartre ou Deleuze — Pivot qui médiatisa et liquida la vie culturelle française — ou ce qu’il en restait après le tiers-mondisme et le nouveau roman.

Aude Lancelin excusait l’homme de la rue, moi pas. L’homme de la rue soutient l’euro, l’OTAN, les guerres socialistes et il bouge encore moins que ses ancêtres. Et elle nous dénonce aussi la presse à ses ordres.

Or il y a erreur encore. La presse française n’est pas à ses ordres. Subventionnée, non commerciale, nulle, elle pense simplement comme lui sur tous les sujets : c’est ce qu’a justement rappelé Serge Halimi. Les journalistes n’écrivent plus pour obéir ou pour manger. Ils ne sont pas aux ordres, ils sont volontaires, encore et toujours « parfaitement enthousiastes » (Céline, encore et toujours, dans les Beaux Draps). Ils veulent guerre, reset, génocides, QR codes, vaccins…

Les médias officiels ne le lâchent jamais tout à fait cependant. Plutôt que de pousser de nouveaux noms, ils préfèrent crever avec cet « intellectuel institutionnel (elpais.com) ». C’est facile quand on est financé à hauteur de 600 millions.

Notre BHL n’est que le président, le chef de la cabale du Don Juan de Molière — de la minable accablante république des lettres sous l’éteignoir de laquelle nous vivons depuis des siècles ; il incarne la nullité impétueuse du cuistre à la française. Il n’est même que cela, au-delà de son indécente incompétence et de ses prédictions ridicules. Cette nullité est caractéristique de la presse mainstream que certains s’échinent encore à lire, fût-ce pour la critiquer.

Voilà pourquoi on ne s’intéressera qu’à la littérature de la trop rare Restauration, celle de Tocqueville, Chateaubriand, Balzac, Gautier, romantiques amis de la Russie, de l’esprit libre et aristocratique — dont de Gaulle fut le dernier héritier, littéraire et politique…




France : retour en mode QR de la Grande Terreur

Par Nicolas Bonnal

Un rappel alors : les mots de liberté et de citoyen mènent à l’abattoir ou à la dictature, et ce de manière régulière. J’en ai parlé déjà en citant Cochin ou Guénon. Ce qui se prépare pour cet hiver (pas de courant, d’eau, de nourriture, etc.) avec la touche de fascisme médiatique et de tyrannie numérique (fin du cash et compagnie) s’annonce inédit sur fond d’absence de réaction ou de protestation minoritaire, liquide et cliquée. Pas de souci pour le pouvoir : cette populace lasse est enthousiaste (Céline), conditionnée ou résignée.

De 1792 à 1795, une Anglaise anonyme décrit les horreurs librement consenties de la Révolution française. Taine préface. Florilège de citations du Séjour en France alors ; la première est notre préférée. Le Français supporte la tyrannie si on lui laisse (déjà) miroiter un petit amusement au bout de son code QR :

« Au lieu d’imposer sa douleur à la société, un Français est toujours prêt à accepter des consolations et à se joindre aux divertissements. Si vous lui racontez que vous avez perdu votre femme ou vos parents, il vous dit froidement : “Il faut vous consoler” — et s’il vous voit atteint d’une maladie : “Il faut prendre patience.” Lorsque vous leur dites que vous êtes ruiné, leurs traits s’allongent davantage, leurs épaules se lèvent un peu plus et c’est avec plus de commisération qu’ils répondent : “C’est bien malheureux ; mais enfin, que voulez-vous ?” Et, au même instant, ils vous racontent leur bonne fortune aux cartes ou s’extasient sur un ragoût. »

Les Français adorent leur administration, surtout si elle est oppressive (Macron a compris que plus il tape, plus il est respecté) :

« Les Français semblent n’avoir d’énergie que pour détruire, et ils ne s’insurgent que contre la douceur ou l’enfance. Ils se courbent devant une administration oppressive ; mais ils deviennent agités et turbulents devant un prince pacifique ou pendant une minorité. »

Les préfets, les commissaires, les experts, les décideurs, on adore ça :

« La plupart des départements sont sous la juridiction d’un de ces souverains dont l’autorité est presque illimitée. Nous avons en ce moment dans la ville deux députés qui arrêtent et emprisonnent selon leur bon plaisir. Vingt et un habitants d’Amiens ont été saisis, il y a quelques nuits, et sont encore enfermés, sans qu’on n’ait spécifié aucune charge contre eux. Les grilles de la ville sont fermées ; on ne permet à personne d’entrer ni de sortir sans un ordre de la municipalité, et on exige cet ordre même pour les habitants des faubourgs. Les fermiers et les paysans qui viennent à cheval sont obligés de faire noter sur leur passeport les traits et la couleur de leur bête aussi bien que les leurs. »

Le courage s’évapore en conversations

Parfois on se rend compte que tout va mal, mais, comme dit notre Anglaise (elle en a fait autant pour la Liberté que mon Tolkien), le courage s’évapore en conversations :

« Vous pouvez voir maintenant combien la liberté s’est accrue en France depuis la révolution, la déposition du roi et l’avènement d’une république. Quoique les Français subissent ce despotisme sans oser en murmurer ouvertement, on voit beaucoup de chuchotements mélancoliques et de petits mouvements d’épaules significatifs. Le mécontentement politique a même un langage approprié qui, quoique peu explicite, n’en est pas moins parfaitement compris. Ainsi, quand vous entendez un homme dire à un autre : “Ah ! mon Dieu ! on est bien malheureux dans ce moment-ci !”, “Nous sommes dans une position très-critique” ou “Je voudrais bien voir la fin de tout cela !”, vous pouvez être sûr qu’il désire ardemment la restauration d’une monarchie et qu’il espère avec une égale ferveur vivre assez longtemps pour voir pendre la Convention. Cependant leur courage s’évapore en conversations ; ils avouent que leur pays est perdu, qu’ils sont gouvernés par des brigands ; puis ils rentrent chez eux et cachent tous leurs objets précieux qui sont encore exposés. Cela fait, ils reçoivent avec une complaisance obséquieuse la prochaine visite domiciliaire. La masse du peuple, quoiqu’aussi peu énergique, est plus obstinée et naturellement moins traitable. Mais quoiqu’ils murmurent et usent de délais, ils ne résistent pas, et tout se termine généralement par leur soumission implicite. »

Guerre contre le virus, contre l’islam, contre la Russie, contre l’Allemagne, contre l’Europe ? On est toujours en guerre et on recrute le surplus de population affamée :

« Les députés-commissaires dont je vous ai parlé ont passé quelque temps à Amiens pour hâter la levée des recrues. Les dimanches et jours de fête, ils ordonnaient aux habitants de se rendre à la cathédrale, où ils les haranguaient en conséquence, les appelant à la vengeance contre les despotes coalisés, s’étendant sur l’amour de la gloire et sur le plaisir de mourir pour son pays. »

La clé c’est l’absence de courage :

« Enfin, après beaucoup de murmures, la présence des commissaires et de quelques dragons a fini par arranger les choses très-pacifiquement. Beaucoup sont partis, et, si les dragons restent, les derniers suivront bientôt. Ceci est un compte rendu exact de l’état des choses entre la Convention et le peuple ; tout est effectué par la crainte, rien par l’attachement ; l’une n’est obéie que parce que l’autre n’a pas le courage de résister. »

Août 1792-août 1793 : les douze mois où la première puissance du monde a fait naufrage

La presse est aussi manipulée et monocorde qu’aujourd’hui (pas besoin des oligarques !) :

« Tous les journaux français sont remplis des descriptions de l’enthousiasme avec lequel les jeunes gens s’élancent aux armes à la voix de leur patrie. »

Crise financière et économique, une question d’habitude :

« La défiance contre les assignats et la rareté du pain ont fait promulguer une loi qui oblige les fermiers, sur tous les points de la république, à vendre leur blé à un certain prix, infiniment au-dessous de celui qu’ils exigeaient depuis quelques mois. La conséquence fut qu’aux marchés suivants il n’y eut aucun arrivage de blés, et maintenant les dragons sont forcés de courir la contrée pour nous préserver de la famine. »

Notre écrivain note dans un bel élan l’impressionnant bilan :

« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les mœurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art ; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes. Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. »

La dette immonde est déjà là, c’est une habitude révolutionnaire qu’on ne perdra jamais :

« Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours ; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles. Tout ceci est l’œuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris ; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise… »

Vive les commissaires qui en profitent pour se venger (on dénonce et guillotine aussi les prêtres qui confessent) :

« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés… ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé ; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu. »

La servitude volontaire

Dans cette maison des morts digne de Dostoïevski (cf. l’homme qui s’habitue à tout — voyez mon livre), on exige en plus le sourire :

« L’homme est enclin à tout supporter, et souvent la volonté de faire le mal suffit pour nous donner un plein pouvoir sur le bonheur des autres. Mais le système de la Convention est plus original ; non contente de réduire le peuple à l’esclavage le plus abject, elle exige un semblant de satisfaction et édicte des peines, à des époques déterminées, contre ceux qui refusent de sourire… Il y a à Paris de splendides fêtes où chaque mouvement est réglé d’avance par un commissaire ; les départements, qui ne peuvent imiter la magnificence de la capitale, sont obligés néanmoins de témoigner leur satisfaction. Dans toutes les occasions où une réjouissance publique est ordonnée, on garde la même discipline ; et les aristocrates, dont les craintes surmontent généralement les principes, ne sont pas les moins zélés… L’extrême despotisme du gouvernement semble avoir confondu tous les principes de bien et de mal, d’honneur et de déshonneur. »

La soumission des imbéciles est telle qu’on n’a plus besoin de les arrêter. Ils vont d’eux-mêmes à la prison. Un email, pardon, un message suffit :

« Cependant, telle est la soumission du peuple à un gouvernement qu’il abhorre, qu’on juge à peine nécessaire maintenant d’arrêter quelqu’un dans les formes. Souvent ceux dont on veut s’assurer ne reçoivent rien de plus qu’un mandat écrit, leur enjoignant de se rendre à telle prison et ils sont plus ponctuels à ce désagréable rendez-vous qu’à la visite la plus cérémonieuse ou à la plus galante assignation. On empaquette à la hâte quelques objets nécessaires, on fait ses adieux, on va à pied à la prison et on place son lit dans le coin désigné, comme si la chose était toute naturelle. »

La centralisation rêvée, la voici :

« Le comité de salut public marche rapidement à la concentration absolue du pouvoir suprême, et la Convention, qui est l’instrument de l’oppression universelle, devient elle-même un corps insignifiant, dont les membres sont peut-être moins en sûreté que ceux qu’il tyrannise. Ils cessent de discuter et même de parler. »

On arrêtera là. Les amateurs pourront aussi découvrir un grand livre recommandé par Taine : L’Histoire de la Terreur de Mortiner-Ternaux.

Sources

Nicolas Bonnal

• https://archive.org/details/histoiredelaterr06ternuoft?view=theater
• http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-et-notre-civilisation-hallucinatoire
• http://classiques.uqac.ca/classiques/taine_hippolyte/sejour_en_france/sejour_en_france.html
• https://www.amazon.fr/Coq-hérétique-Autopsie-lexception-française/dp/2251441182/
• https://strategika.fr/2020/07/19/augustin-cochin-et-le-piratage-mental-des-francais-depuis-1789/




La pression politique peut échouer à censurer des artistes

[Source : koreaherald.com]

Des hommes d’affaires assistent au concert d’Hélène Mercier, épouse du PDG de LVMH

Par Park Ga-young

Un concert qui s’est déroulé mercredi au Lotte Concert Hall est resté relativement discret en termes de couverture médiatique, en dépit de la présence d’un chaebol très en vue et d’une manifestation contre l’un des musiciens.

Le concert, qui s’inscrivait dans le cadre du festival international de musique Classical Bridge, réunissait le violoniste russe Vladimir Spivakov et la pianiste Hélène Mercier, épouse de Bernard Arnault, fondateur, président et directeur général de LVMH. La pianiste est également la mère de Frédéric Arnault, PDG de LVMH Watches, qui, selon les rumeurs, sortirait avec Lisa de Blackpink.

Parmi les spectateurs se trouvaient les première et deuxième femmes les plus riches de Corée du Sud — Hong Ra-hee, ancienne directrice du musée d’art Leeum, et Lee Boo-jin, PDG de l’hôtel Shilla et femme la plus riche de Corée du Sud — ainsi que Chung Eui-sun, président exécutif et PDG du groupe Hyundai Motor, selon un participant au concert.

Le violoniste Vladimir Spivakov (à gauche) et la pianiste Hélène Mercier saluent le public
après un récital en duo le 8 mai au Lotte Concert Hall.
(Fourni par un lecteur du Korea Herald).

À l’extérieur de la salle de concert, à la gare de Jamsil, une manifestation a été organisée contre Vladimir Spivako par Arts Against Aggression, qui a organisé une série de manifestations en ligne et hors ligne au cours des derniers mois. Ils ont accusé Spivako d’être un musicien de propagande pour Poutine. Arts Against Aggression est né d’une protestation contre la prestation de Vladimir Spivako à l’université de Harvard en 2014 et s’est depuis transformé en un mouvement international contre la propagande culturelle russe.

Le festival international de musique Classical Bridge s’est déroulé en Corée du Sud du 7 au 9 mai au Lotte Concert Hall et au Seoul Arts Center. Augustin Dumay, Alissa Margulis, Eric Silberger, Lyda Chen-Argerich, Mate Szucs, Aurélien Pascal, Julien Quentin, le trio Maisky (Mischa Maisky, Lily Maisky, Sascha Maisky), l’ensemble Mostly Cello, David Fray, Reed Tetzloff et Klara Min étaient au programme.




L’enfant et le dauphin

[Source : Voie Nature]

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Des Jeux olympiques déjà calés pour le succès

[Source : Hashtable via RI]

Par H16

Jamais le titre de Hemingway n’aura été aussi vrai que depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel maire de Paris, Annie Dingo Anne Hidalgo : décidément, « Paris est une fête » et le curseur de celle-ci, qui pointait résolument sur « totale » jusqu’à présent, va passer d’un coup à « plus folle » dans les prochaines semaines pour heurter souplement « irrémédiable » une fois les Jeux olympiques officiellement lancés dans la capitale.

Il suffit pour s’en convaincre de voir l’ensemble des signes qui s’accumulent tous dans le même sens : non seulement, les préparations avancent bon train, mais on sent qu’absolument rien n’a été négligé pour que tout se passe au mieux et même que Paris reste une fête, malgré tout et surtout quoi qu’il en coûte.

Ainsi, pendant que les tests sur la sécurité aérienne et les parades anti-drones se multiplient dans la joie et la bonne humeur, la liste des porteurs de la flamme olympique se dévoile un peu plus chaque jour. Pour les organisateurs, c’est l’occasion de repousser toujours plus vite, plus haut et plus fort les canons habituels de l’olympisme, par exemple en proposant que, cette fois-ci, la flamme soit portée par un flamboyant Drag Queen.

Et pourquoi pas ? Comment ne pas voir dans le port de talons de 25 centimètres, de perruques bigarrées ou de corsets tailles XL une forme très particulière de performance sportive et, de ce fait, un lien évident avec l’olympisme en particulier et le sport en général ?

En parallèle à ces tests sociétaux décalés multipliés tout le long des cérémonies et tant qu’à parler saucisse, signalons aussi que ces jeux seront l’occasion de pousser des recettes végétariennes pour les touristes qui viendront nombreux dans la capitale française pour se passionner pour les événements qui vont s’y enchaîner à un rythme trépidant et sous une météo qu’on pressent déjà radieuse : sur le site de la Concorde qui devrait accueillir les sports urbains (le rodéo en moto, le lancer de mortiers, l’incendie de véhicules, etc.), l’offre de restauration proposée au public sera uniquement végétarienne. Une palpitante « première » dans l’histoire des Jeux qui ne sera heureusement pas étendue aux athlètes qui auront, eux, accès à une offre avec viande, les malheureux.

Et puisqu’il s’agit d’aller toujours plus fort, plus haut et plus vite, ces Jeux ne s’arrêteront pas à ce genre d’expériences sociétales ou culinaires !

Pourquoi se contenter de bassins proprets à l’eau niaisement chlorée alors que la Seine offre ses rives chatoyantes et ses ondes transparentes ? C’est décidé ! Des épreuves de natation auront lieu dans le fleuve parisien, pour le plus grand bonheur des équipes sportives qui se trémoussent déjà d’excitation à l’idée d’aller tremper les fesses dans l’eau parisienne, et ce, malgré les moqueries de certains Français — dont certains vont jusqu’à s’y noyer pour enquiquiner les autorités — que la maire de Paris a intelligemment recadrés.

Ainsi, les Britanniques, connaissant bien le fleuve parisien, ont déjà mis sur pied un audacieux plan sanitaire leur garantissant un impact minimal sur leur tégument sensible de rouquins anglo-saxons : désinfection de la tête au pied après chaque test et chaque épreuve dans les eaux fluviales, désinfection systématique des combinaisons de nage, probiotiques pour renforcer la bonne flore intestinale et éviter les infections intestinales, rien n’est laissé au hasard par Mike Cavendish, le directeur de la performance des triathlètes britanniques.

Tout ça alors que tout le monde sait que la Seine sera aussi claire et praticable au moment des Jeux qu’elle l’est déjà actuellement, et les saumons qui la remontent régulièrement pourront en témoigner. Ah décidément, quels petits blagueurs ces Britons !

Pendant que nos amis d’outre-Manche font des insinuations à peine voilées, au moins peut-on d’ores et déjà se réjouir du fait que la billetterie tourne à plein régime. Véritablement, cela se bouscule au portillon des Jeux. Dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde. À moins d’être un VIP ou de rechercher des forfaits haut de gamme, qui, pour le coup, sont encore laAargement disponibles : de façon surprenante, il apparaît en effet que, par exemple, les billets pour la cérémonie d’ouverture au prix modique de 8500 euros la place ne se vendent pas tout à fait aussi bien que prévu. Rassurez-vous : « La demande est forte mais tardive » selon le directeur de l’agence chargé de la vente de ces billets. Grâce aux achats de dernière minute, ça va le faire.

Ce qui devrait ravir les responsables de la billetterie des Jeux paralympiques (dont la flamme sera apportée par un Drag Queen unijambiste je présume), dont seulement 900 000 billets sont partis sur les 2,8 millions prévus. Là encore, les vendeurs espèrent que leur stock partira dans les prochaines semaines voire pendant les épreuves olympiques, quitte à mettre encore une fois le public (c.-à-d. l’État) à contribution, 80 % des billets achetés jusqu’à présent l’ayant été par des acteurs publics, à savoir l’État pour 300 000 places et le reste par les partenaires publics des Jeux…

Cette petite tension palpable au niveau des billets se ressent d’une façon similaire au niveau des hôtels et des locations particulières (via des sites comme AirBnB) qui affichent « pas tout à fait complet » : après avoir copieusement augmenté leurs tarifs, les hôtels et les locations diverses et variées se retrouvent devant une petite déconfiture et… une baisse des réservations hôtelières pendant la période convoitée.

Il apparaît en effet que non seulement, les réservations ne rentrent pas trop, mais que les hôteliers font aussi face à des vagues d’annulation : certains touristes, prenant en compte les paramètres contextuels extérieurs de la ville de Paris (c.-à-d. il y a des travaux partout, la circulation est un enfer, l’insécurité foisonne, les grèves se multiplient, les dirigeants sont incompétents et l’organisation globale sent mauvais à 1000 bornes à la ronde), décident de remettre à plus tard leur passage dans la capitale, lorsque les festivités seront terminées et que la poussière nucléaire sera retombée…

Pas de doute, les astres s’alignent, les compétences s’accumulent, les événements s’emboîtent bien les uns dans les autres, comme il faut, de façon propre et carrée. Paris va être encore plus une fête que d’habitude.

Et pour que la fête soit encore meilleure, on conseillera aux lecteurs de s’en tenir éloignés.




La France, troisième pays en nombre de millionnaires

[Source : statista.com via nicolasbonnal.wordpress.com]

Comme le montre le graphique suivant, le nombre de millionnaires en dollars américains a fortement augmenté depuis le début du 21e siècle. En 2000, il y avait 14,7 millions de millionnaires dans le monde, soit une multiplication par quatre en vingt ans (300 %). Si l’on compare ce chiffre à la lutte contre l’extrême pauvreté, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté mondial — qui s’élève aujourd’hui à 2,15 dollars par jour — a diminué à un rythme beaucoup plus lent. Au début du siècle, 1,7 milliard de personnes vivaient dans l’extrême pauvreté, contre environ 700 millions aujourd’hui, soit une baisse d’environ 60 %.

Les États-Unis abritent de loin le plus grand contingent de millionnaires en dollars : 22,7 millions en 2022, soit 6,7 % de la population du pays. Viennent ensuite la Chine avec 6,2 millions (0,4 % de la population) et la France avec 2,8 millions (4,2 % de la population).

Le nombre de millionnaires a explosé.
Nombre de millionnaires (en millions) [en l’an 2000 et en 2022] et part de la population en 2022.



La déconnexion de l’élite américaine

[Source : lesakerfrancophone.fr]

[Illustration : propriété des Obama à Kalorama]

Par Simplicius Le Penseur – Le 3 Mars 2024 — Source Dark Futura

Le mois dernier est paru un nouveau rapport fascinant de l’institut de Scott Rasmussen, fondateur du célèbre centre de sondage Rasmussen Reports. Son objectif était de définir quantitativement, pour la première fois, la véritable « élite » de la société, qui contrôle la plupart de nos récits sociaux, de nos politiques et de notre « orthodoxie » générale.

[NDLR On retrouve une situation similaire dans la plupart des pays « développés ».]

https://www.rmgresearch.com/wp-content/uploads/2024/01/Elite-One-Percent.pdf

Il s’agit de la toute première enquête définissant les caractéristiques et les convictions d’une élite de 1 %, qui est à l’origine des dysfonctionnements politiques de l’Amérique d’aujourd’hui.

Elle a été reprise par diverses publications, dont le NYPost [New York Post] :

Une enquête choquante révèle la raison pour laquelle les élites sont déconnectées — et ce n’est pas ce que vous pensez
https://nypost.com/2024/01/19/opinion/shocking-survey-reveals-the-reason-elites-are-out-of-touch-and-it-isnt-why-you-think

au Boston Globe et dans d’autres journaux :

Les élites américaines vivent dans un monde à part
Le véritable « 1 % » n’est pas constitué par les super riches, mais par ceux qui ont de l’influence,
des réseaux relationnels et un diplôme d’études supérieures.
https://www.bostonglobe.com/2024/01/24/opinion/real-one-percent-elites-rasmussen-poll

Le rapport complet a été présenté par Rasmussen lors d’un webinaire réservé aux membres, mais le fichier PDF fourni résume les graphiques les plus marquants de l’enquête et la répartition des points.

Pour les personnes intéressées, M. Rasmussen a participé au podcast de Newt Gingrich pour discuter des résultats, où il a résumé avec éloquence ses principales conclusions, ainsi que la manière dont il les a trouvées pour la première fois.

L’article du NYPost résume le mieux l’ensemble des données :

Les États-Unis disposent d’une classe d’élite riche et partisane qui est non seulement immunisée et insensible aux problèmes de ses concitoyens, mais aussi extrêmement confiante en elle-même et désireuse de leur imposer des politiques impopulaires.

C’est la recette d’un désastre.

Cet article complémentaire sur Newt Gingrich décrit comment Rasmussen a eu vent de tout cela pour la première fois :

Lors de leurs deux enquêtes nationales hebdomadaires, Rasmussen et son équipe ont remarqué une anomalie. Sur environ 1 000 personnes interrogées, il y en avait toujours trois ou quatre qui étaient beaucoup plus radicales que les autres. Après plusieurs mois de recherche de ces réponses inhabituelles, M. Rasmussen s’est rendu compte qu’elles partageaient toutes trois caractéristiques.

Les réponses radicales émanaient de personnes titulaires d’un diplôme d’études supérieures (et pas seulement d’études supérieures), dont le revenu familial était supérieur à 150 000 dollars par an et qui vivaient dans de grandes villes (plus de 10 000 personnes par code postal).

Qui plus est, parmi cette « élite » de 1 %, il existe un sous-ensemble encore plus radicalisé que Rasmussen appelle la « super-élite », qui se caractérise par le fait qu’elle fréquente principalement l’une des douze écoles d’élite identifiées :

Gingrich ajoute :

Charles Murray, dans son ouvrage classique « Coming Apart », a analysé les codes postaux et a prouvé que les diplômés de la « sale douzaine » d’universités décrites par Rasmussen vivent, travaillent et se divertissent dans les mêmes codes postaux. Ils forment un groupe isolé et créent une « aristocratie du pouvoir » qui ne connaît pas le reste de la population et méprise la plupart d’entre nous. Cela explique parfaitement la phrase d’Hillary Clinton sur la « bande de déplorables “.

Mais nous y reviendrons plus tard.

Tout d’abord, qui sont ces 1 % d’élites en question ? Rasmussen les répartit en trois catégories :

  • Diplôme de troisième cycle
  • Gagner plus de 150 000 dollars par an
  • Vivre dans une zone urbaine densément peuplée

Leurs autres caractéristiques de base sont les suivantes, qui révèlent qu’ils sont « étonnamment jeunes » :

Il est vrai que la plupart d’entre nous considèrent qu’il s’agit là d’une évidence. Mais les données ont rarement été rassemblées de manière aussi intuitive et présentable.

Examinons d’abord les disparités réelles entre la population normale et les élites au cœur de l’analyse, avant de les extrapoler.

La première concerne la perception des libertés individuelles :

Près de 60 % des électeurs ordinaires estiment qu’il n’y a pas assez de liberté, alors que seulement 21 % des élites sont de cet avis. Il est choquant de constater que près de 50 % des élites estiment qu’il y a trop de liberté, alors que seulement 16 % des électeurs sont de cet avis.

Dans l’interview de Gingrich, Rasmussen développe ce point de vue, expliquant qu’une grande partie de ce haut monde éprouve un profond ressentiment à l’égard de la manière dont le hoi polloi a agi pendant l’ère de la « pandémie » de Covid, en particulier — non seulement leur refus de se masquer, mais aussi la consolidation ultérieure de leur position antivax. Cela a creusé le fossé entre les deux camps, les « élites » reléguant encore davantage leur classe marginale au rang d’ayant-droit. Comme toujours, il n’y a rien de plus efficace que la peur d’un dommage corporel pour forger un ressentiment viscéral entre les gens.

Mais le mécanisme qui est le plus à l’origine de cette ligne de faille a la source suivante : 70 % des élites font confiance au gouvernement, alors que seulement un minuscule moins de 20 % du public le fait :

Le fossé qui sépare les deux camps en matière de confiance dans la « classe professionnelle » est encore plus stupéfiant :

Vérifiez les chiffres : seuls 6 % des électeurs ont une opinion favorable du Congrès, 10 % pour les journalistes et 17 % pour les professeurs. Parmi les élites (1 %), ces chiffres sont en moyenne supérieurs à 70 %, ce qui, à lui seul, révèle pratiquement toute l’histoire.

Autre chose :

77 % de l’élite serait prête à imposer des restrictions sur l’essence, le rationnement de la nourriture, etc., en raison du « changement climatique », alors que 63 % des électeurs ordinaires s’opposent à de telles mesures. En fait, l’élite en général soutient largement l’interdiction des véhicules à gaz, des poêles à bois, des SUV, des voyages aériens non essentiels et même de l’air conditionné, alors que la grande majorité des électeurs y est totalement opposée.

Voici l’une des douze universités citées d’où sont issus la plupart des 1 % :

En ce qui concerne les institutions, il n’est pas surprenant que les douze écoles clés, principalement de l’Ivy League, forment une sorte de conduit qui filtre l’élite vers les piédestaux du pouvoir dans la société. Il s’agit d’un pipeline bien établi qui alimente un segment étroit et présélectionné de la société, de plus en plus haut, à travers une passoire de purification idéologique destinée à éliminer tous les intrus non conformes.

Quiconque a étudié l’histoire de la montée en puissance des institutions transnationales au XXe siècle sait que, dès le début des années 1900, des cohortes comme celles de Milner et Rhodes ont mis en place divers programmes et bourses, comme la « bourse Rhodes », précisément dans ce but. De tels « pipelines » se sont développés dans tout le monde occidental et comprennent le laboratoire de formation moderne connu sous le nom de « Young Global Leaders », d’origine Klaus Schwab.

Ces programmes institutionnels servent de mécanisme de triage à l’élite financière globaliste pour distinguer les candidats ayant les bons pedigrees, les penchants sociopathes, les compositions philistines et transnationales, afin de trouver des candidats aptes à être préparés pour de futures nominations à des postes de direction. Si l’on examine les antécédents de n’importe quel dirigeant ou décideur globaliste — qu’il s’agisse d’institutions financières comme la BCE, le FMI ou la Réserve fédérale, ou d’organisations de sécurité comme l’OTAN — on constate invariablement une appartenance de longue date à la poignée de programmes établis de l’« ancien ordre » ou des distinctions de leur part. Les copains non élus, qui sont en fait sélectionnés et nommés par la nomenklatura anonyme ci-dessus, sont presque toujours issus de la même petite clique.

Il est bien connu que les meilleurs économistes, directeurs de fonds spéculatifs — pour des firmes comme Goldman Sachs, par exemple — avocats constitutionnalistes, etc. sont tous issus de ce collectif exigu d’écoles telles Harvard. Ce système est conçu pour permettre aux élites de contrôler avec précision le petit groupe de loyalistes sélectionnés avant de les intégrer dans leurs rangs raréfiés et étroitement surveillés. Il s’agit d’un système en boucle fermée, qui joue un rôle central dans la régulation des strates supérieures, lesquelles constituent la trame du mécanisme de contrôle de l’élite.

En ce qui concerne le rapport de Rasmussen, il est clair que la « super élite » sert de pilier d’influence dans la société, agissant comme garde-fou pour mieux gérer et réguler les intérêts de la classe managériale la plus exclusive, liée aux vieilles familles de banquiers. En bref, il s’agit d’un pipeline bien huilé et hautement sélectif qui achemine continuellement les « bonnes personnes » — ambitieuses, mais malléables et serviles aux intérêts globalistes — vers le sommet.

L’enquête de Rasmussen révèle à quel point ils sont déconnectés de la société. Étant donné que leur milieu reste leur propre cohorte fermée, ces personnes ne se mélangent jamais vraiment et ne connaissent jamais les soucis ou les frustrations du travailleur moyen dans la rue. Ils n’existent que dans une réalité parallèle simulée, qui est renforcée quotidiennement par les moteurs générateurs de biais de confirmation des médias sociaux gauchistes et des grandes entreprises technologiques contrôlées et dominées par les libéraux, qui filtrent la société pour eux comme une paire de lunettes de réalité augmentée.

Les cas extrêmes de leurs attitudes déconnectées sont observés tous les jours, par exemple :

Le Washington Post se moque des histoires de vol à l’étalage en les qualifiant de « panique »
d’une « nation aux doigts collants construite sur des terres volées ».

La seule contradiction apparente est que ces élites vivent principalement « dans des codes postaux dépassant une densité de population de 10 000 personnes par km/carré ». Cette affirmation trompeuse implique qu’elles vivent dans de grandes villes comme New York, où elles seraient en fait obligées de se mêler quotidiennement à la paysannerie. En réalité, nous savons qu’ils sont retranchés dans des quartiers aristocratiques hautement séquestrés de ces villes, comme l’Upper East Side à Manhattan ou Kalorama à Washington. Transportés dans des voitures de luxe, ils daignent rarement croiser les roturiers, pour lesquels ils n’ont que mépris, à l’exception d’une petite poignée de main symbolique au café du coin pour se rassurer et se dire qu’ils sont « en contact » avec le peuple.

Le film Cosmopolis, adapté de DeLillo et réalisé par Cronenberg, est la meilleure représentation récente de cette classe.

Le film métaphorise parfaitement l’idée de la réalité cloisonnée des élites en situant toute l’intrigue dans la luxueuse limousine du PDG riche, bien évidemment ; son seul lien avec le monde réel, dont il a une faim névrotique, se fait à travers les vitres pare-balles qui l’entourent comme des écrans numériques. Bien entendu, le film traite également des nombreux problèmes liés à la déconnexion entre l’élite et la population, et se termine par une scène violente avec l’un des employés du PDG, pathologiquement mécontent et sous-apprécié.

À bien des égards, il s’agit d’un problème vieux comme le monde : les élites ont toujours existé dans des sociétés parallèles. Cependant, l’avènement des technologies numériques et des médias sociaux leur a permis de s’enfermer comme jamais auparavant dans une bulle de confirmation toujours imperméable. Écoutez les interviews de hauts responsables politiques de Washington, de grands patrons d’entreprises, etc., et notez comment ils s’inspirent exclusivement des publications d’entreprises les plus corporatistes comme le WaPo [Washington Post], le NYTimes [New York Times], etc. Cela devient une boucle de rétroaction hermétique d’autoréférence, de plus en plus coupée du monde extérieur réel de l’expérience humaine.

Comme le décrivait l’article précédent du NYPost :

Si l’Amérique veut éviter de basculer dans cette boucle de rétroaction toxique, ses élites devront sortir de leur bulle, cesser de se conformer pour se fondre dans la masse et commencer à répondre aux doléances légitimes de leurs concitoyens.

Cela explique l’obsession des élites pour le changement climatique, car il s’agit d’une question qui n’existe que « sur le papier » — en tant qu’abstraction — et qui n’est pas ressentie de manière réaliste dans les quartiers populaires. Les aristos qui reflètent de manière répétée leur propre alarmisme strident sur cette question se radicalisent de plus en plus, d’autant plus que, comme nous l’avons déjà dit, ils accordent beaucoup plus d’importance aux institutions d’autorité que le prolétaire moyen. Cela a pour effet de calcifier leur croyance aveugle en des spectres tels que le changement climatique, même s’ils n’y prêtent qu’un intérêt de pure forme et n’agissent pas en conséquence à la lumière d’une telle « menace » existentielle.

Le problème est exacerbé par les maux sociaux qui créent des divisions entre les sexes, donnant un poids disproportionné aux préoccupations centrées sur les femmes, selon la théorie Longhouse :

La Longhouse fait référence à la remarquable surcorrection des deux dernières générations vers des normes sociales centrées sur les besoins féminins et les méthodes féminines de contrôle, de direction et de modélisation du comportement.

Les femmes sont naturellement plus sympathiques — et donc plus influençables — aux impératifs de l’ingénierie sociale qui cooptent le récit actuel. Les hommes sont de plus en plus écartés de l’enseignement supérieur, ce qui signifie que même parmi les élites qui ont été canalisées vers le haut, les positions penchent de plus en plus du côté de la « Longhouse » :

Cette féminisation de la classe dirigeante peut être observée de différents points de vue :

Comme tout le monde le sait maintenant, les femmes célibataires sont de loin celles qui font le saut le plus disproportionné dans les terres Démocrates, ainsi que dans les politiques hyperlibérales de plus en plus radicalisées — ce qui se reflète d’autres manières intéressantes :

Par ailleurs, un utilisateur de X a fait un commentaire pertinent sur la capture d’écran ci-dessous :

La plupart des analyses de l’effondrement des inscriptions des hommes à l’université se concentrent sur le fait qu’il est inquiétant que ces hommes n’épousent pas les opinions politiques de l’élite.

Mais l’une des disparités les plus révélatrices de l’enquête Rasmussen montre à quel point les élites sont déconnectées des questions économiques qui affectent le plus la plèbe — par opposition aux abstractions aériennes des questions de guerre culturelle des intellectuels marginaux :

Ici, vous pouvez voir qu’un énorme 82 % des élites pensent que Biden réussit en matière d’emploi — ce qui signifie par extension qu’ils approuvent l’état de l’économie. Seuls 41 % des électeurs sont de cet avis.

Ce résultat est particulièrement révélateur, car l’emploi et l’économie sont des questions vitales que les électeurs ordinaires ressentent directement. Les élites n’y sont guère sensibles, car, quelle que soit l’ampleur des chiffres du chômage, elles restent bien ancrées dans leur vie de nantis de la haute société.

Le dernier point qui, selon Rasmussen, l’a choqué lui-même, est la question de l’amoralité des élites. Il a constaté que près de 70 % des super-élites accepteraient que leur candidat triche plutôt que de perdre une élection. Seuls 7 % des électeurs ordinaires ont des prédilections aussi amorales :

Rasmussen a déclaré que ce projet a révélé le chiffre le plus effrayant qu’il ait vu en près de 35 ans d’étude de l’opinion publique. Selon ses données, 35 % de l’élite de 1 % (et 69 % de l’élite de 1 % obsédée par la politique) ont déclaré qu’ils préféreraient tricher plutôt que de perdre une élection serrée. Parmi les Américains moyens, 93 % rejettent la tricherie et acceptent la défaite lors d’une élection honnête. Seuls 7 % d’entre eux ont déclaré qu’ils seraient prêts à tricher. — Source

Ce résultat est stupéfiant, ne serait-ce que parce qu’il présente de loin la plus grande marge de différence de toutes les autres questions. Il explique à lui seul de nombreux maux de la société, notamment la facilité avec laquelle l’élite influente s’est déjà montrée capable d’utiliser sa richesse et son influence considérables pour mettre le « pouce sur la balance » de l’élection de 2020.

Il n’est donc pas surprenant que cette culture omniprésente de l’amoralité se reflète dans tous les récits actuels menant à l’élection de 2024 :

https://www.foreignaffairs.com/united-states/age-amorality-liberal-brands

L’article ci-dessus, tiré de Foreign Affairs — le journal officiel du Council on Foreign Relations — est particulièrement emblématique à cet égard, notamment parce que le CFR représente à bien des égards le totem de la super-élite, le 1 % dont il est question. Le conclave ne regroupe pas seulement une classe particulière, comme les dirigeants mondiaux, mais cherche à mettre en réseau et à uniformiser l’ensemble du tissu de l’échelon supérieur, qu’il s’agisse de l’élite des affaires, de la royauté bureaucratique ou même de personnalités influentes de la culture pop comme Angelina Jolie, qui en est membre depuis de nombreuses années.

L’article témoigne précisément des types d’hypocrisie inhérents à une grande partie de la classe dirigeante. Ils parlent de « buts valables » poursuivis par des « moyens indignes » au nom d’objectifs « libéraux » et démocratiques, mais le problème est le suivant : qui décide de ces « buts valables » ? Selon leur estimation, renverser une variété de dirigeants peu recommandables, ou simplement « incompatibles », dans le monde entier était un « objectif louable ». Mais l’approbation démocratique par les citoyens de ces orientations politiques est inhérente à la « démocratie » et aux idéaux libéraux qu’ils prétendent défendre.

Dans l’Occident « libéral », ce petit groupe d’élites fait passer ses propres objectifs égoïstes par des euphémismes bidons présentés comme des « idéaux démocratiques », alors qu’en réalité, le peuple n’a pas son mot à dire. C’est pourquoi cette version de la « démocratie libérale » n’est rien d’autre qu’une contrefaçon destinée à réaliser les objectifs géopolitiques nécessaires au maintien de la domination de l’élite bancaire et financière mondiale.

Asservir ses propres citoyens dans un réseau de mensonges n’est pas du tout un monde de « liberté » — c’est un asservissement intellectuel et moral, même si les citoyens jouissent involontairement du confort matériel d’un système construit sur une exploitation prédatrice hideusement déguisée. Le problème est que de telles circonstances ne sont jamais viables à long terme : bien sûr, elles peuvent créer des conditions semi-utopiques pour vos propres enfants, mais le reste du monde finit par s’apercevoir de l’escroquerie, exigeant sa part de chair en guise de compensation. Les élites feraient mieux de cesser cette mascarade et de dire simplement la vérité : cela n’a rien à voir avec des ersatz de grands idéaux comme la « liberté » et le « libéralisme », mais plutôt avec la préservation de la primauté de l’Occident et d’un mode de vie privilégié ; c’est tout.

L’article est un burlesque simulacre d’hypocrisie : il insiste sur les prétendues « agressions » et politiques « illibérales » de la Russie et de la Chine — comme l’« invasion » de l’Ukraine — tout en ignorant de manière crétine les transgressions, invasions et occupations bien plus nombreuses des États-Unis dans divers États souverains, sans parler de la facilitation actuelle d’un génocide total à Gaza, pour lequel les États-Unis viennent de livrer un nouveau lot de bombes à Israël à l’heure où nous écrivons ces lignes. Les élections en Chine et en Russie se sont également révélées bien plus démocratiques et « libérales » que la « production » électorale bidon des États-Unis, qui a vu une « victoire » évidente volée pour un candidat honni en 2020, ou même que la mascarade actuelle de l’invasion coordonnée de millions de clandestins dans le but de bouleverser une autre élection « démocratique » en 2024. Les jérémiades haletantes des fantassins de l’establishment ne sont rien d’autre que des tentatives désespérées destinées à soutenir l’édifice en ruine de leur vieil ordre suranné.

Il suffit de voir les idéaux de la « démocratie libérale » dont les élites se gargarisent avec tant de constance :

Qui aurait cru que la démocratie était si compliquée ?

Et les idéaux « libéraux », qui étaient censés représenter la liberté individuelle, font fureur de nos jours :

En réalité, tous ces termes et concepts ne sont que des artefacts de la façade shibbolethique érigée pour servir le paradigme de contrôle des élites. Tout cela nous ramène au sujet qui nous occupe : la classe des 1 %, selon le sondage de Rasmussen, a créé un niveau d’institutions suprapositionné qui sert d’engrenage à la préservation de la domination du système. La conception autoréférentielle est un mécanisme d’application idéologique délibéré destiné à conduire les « bonnes personnes » au sommet de la structure pyramidale, tout en mettant de côté les indésirables qui n’ont pas le sang assez bleu pour participer à la soirée exclusive.

En fin de compte, l’auteur de l’article de Foreign Affairs sur l’amoralité, Hal Brands, est un bon exemple de ce pipeline. Un coup d’œil sur son wiki montre qu’il porte non seulement la marque « distinctive » d’un certain honneur de Henry A. Kissinger — précisément le type de bourse Rhodes pour les élites dont j’ai parlé — mais qu’il a même fréquenté non pas une, mais deux des 12 institutions « choisies » par Rasmussen :

Cela fait de Brands l’enfant-vedette de cette classe d’élite isolée. Assis sur leurs interminables allocations et sinécures des ONG, des personnages comme Brands passent leur vie à écrire des articles malhonnêtes, les uns après les autres, pour promouvoir les agendas globalistes les plus radicaux pour leurs compagnons olympiens, tout en se détachant des basses préoccupations des gens du peuple.

Pour une autre démonstration exemplaire de cette déconnexion, ne cherchez pas plus loin que ce nouveau clip de MSNBC sur l’événement à venir intitulé « White Rural Rage » (la rage rurale blanche) :

Voir la vidéo sur le site

Naturellement, les auteurs sont représentatifs du beau monde intellectuel et aisé de Rasmussen — l’un d’entre eux est professeur de sciences politiques à l’université du Maryland, l’autre est rédacteur au WaPo et membre d’une « fondation » liée à une ONG de la Ceinture [la Rocade de Washington DC, NdT] qui incube précisément le type d’auxiliaires de l’establishment dont il est question.

Ces personnes finissent généralement par être couronnées « senior fellows » ou, plus risible encore, « scholars » dans ces fondations douteuses ; des noms ambigus et autoproclamés censés évoquer l’érudition et l’autorité, qui ne représentent en réalité rien d’autre qu’une consécration vide de sens par des institutions corporatistes-globalistes qui les ont désignés comme des factotums fiables et des diffuseurs de l’ordre du jour de la Co-Glo [Compagnie du globalisme, NdSF].

Malheureusement, il n’y a pas de solution à la fracture sociétale. Les institutions qui reçoivent des fonds d’entreprise de quelque nature que ce soit peuvent être considérées comme captives, car il y a toujours des conditions à remplir. La seule façon d’avancer est donc d’éviter, de profaner et de vilipender toutes les institutions, de sorte que la rupture puisse finalement se traduire par un découplage total de la société originale et authentique. Une fois qu’un système parallèle est mis en place, les « institutions » vides de toutes conséquences doivent se dessécher et se ratatiner en carapaces floconneuses, pour être piétinées comme des croûtes de sauterelles.

Simplicius Le Penseur

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone




Poutine va-t-il limoger Choïgou ?

[Source : edwardslavsquat.substack.com]

[Illustration : kremlin.ru]

Par Edward Slavsquat — 27 avril 2024

L’arrestation du vice-ministre de la défense Timur Ivanov, accusé d’avoir accepté un important pot-de-vin, a suscité de nombreuses spéculations sur l’Internet russe. Et ce pour une bonne raison.

Ivanov est l’homme de Choïgou. Il a été gouverneur adjoint pendant le bref passage de ce dernier à la tête de l’oblast de Moscou avant de suivre son patron au ministère de la Défense. (Si vous souhaitez en savoir plus sur Ivanov, Rurik a rédigé un article amusant.)

De plus, tout le monde savait que Timur détournait des milliards de roubles et empochait des pots-de-vin gargantuesques depuis longtemps. Alors, pourquoi lui passer les menottes maintenant, quelques semaines seulement avant que Poutine ne choisisse un nouveau cabinet ?

Ce sont ces deux éléments — le fait qu’Ivanov fasse partie de l’équipe Choïgou et le moment de son arrestation — qui suggèrent qu’Ivanov pourrait ne pas être le seul haut fonctionnaire à être démis de ses fonctions. C’est du moins ce qu’affirment les médias russes patriotiques et pro-OMS.

Voici un commentaire d’un politologue publié par Nakanune :

Il est clair que la formulation officielle de l’accusation — un pot-de-vin d’un million de roubles — n’est que le début du processus, d’autres accusations viendront s’y ajouter. L’affaire Ivanov était en cours depuis longtemps, le dossier était bien ficelé, le président a personnellement délivré le mandat d’arrêt et ce n’est probablement pas une coïncidence si cela s’est produit maintenant, car après le 7 mai, après l’investiture du président, les nominations pour les principaux postes seront faites, et c’est, bien sûr, un signal que notre ministère de la défense pourrait être sur le point de changer.

Nous devons examiner les nominations qui seront faites ; toute la logique du processus suggère que notre ministre de la défense pourrait également changer.

Katyusha pense qu’il y a une chance que Choïgou ne soit pas le seul à perdre son poste :

Une partie de la nomenklatura russe, comme à l’époque du raid de Prigozhin sur Moscou, perçoit l’arrestation d’Ivanov comme l’explosion d’une bombe sous-marine, qui s’accompagne d’un tsunami de démissions et de révélations. Parmi les relations de la personne arrêtée, ils citent non seulement le vice-ministre de la Défense Tsalikov et Choïgou lui-même, mais aussi le vice-premier ministre Siluanov et le secrétaire de presse Dmitry Peskov. De la même équipe vient le scientifique numérique en chef du pays, Maksud Shadayev, qui a annoncé cette semaine un nouveau montant de ses revendications pour la numérisation de tout (1 600 milliards de roubles), et continue de faire de son mieux pour « éteindre le feu avec du kérosène », en poussant à l’utilisation généralisée de la biométrie. Pour comprendre les motivations de ces personnes, ou plutôt le degré de leur folie numérique, il suffit de se familiariser avec leurs déclarations.

Katyusha termine son article en observant que l’agenda du lézard de l’espace est bien vivant en Russie, et en avertissant qu’Ivanov pourrait avoir été jeté sous le bus dans une tentative d’apaiser les cercles patriotiques de la droite du Kremlin en Russie. Mais en fin de compte, rien ne changera vraiment.

Je ne sais pas. Nous verrons bien.

Mais la simple suggestion que Choïgou pourrait être mis à la porte est bien sûr profondément troublante pour les Occidentaux mécontents qui s’abusent en écoutant des experts très sérieux et leurs sermons sur le Bingo 5 D. Après tout, pourquoi Poutine voudrait-il renvoyer Choïgou, l’inventeur de la brillante stratégie militaire « restez assis dans une tranchée et attendez qu’un drone vous tue pendant que Gazprom paie Kiev pour faire transiter son savoureux gaz russe vers l’Europe » ? Moscou est sur le point d’introduire le rouble adossé à l’or et de vaporiser Bill Gates avec quinze missiles surface-espace-lézard S-700 : pourquoi limoger Choïgou alors que tout se déroule comme prévu ? Pourquoi les commentateurs russes patriotes pro-OMS suggèrent-ils quelque chose d’aussi farfelu et offensant ?

Je n’en sais rien. Je vous dis simplement ce que les gens disent ici en Russie.

Et on joue avec des chiots.

Tout le reste est futile.




« La langue anglaise n’existe pas »

C’est du français mal prononcé

[Source : folio-lesite.fr]

Par Bernard Cerquiglini

Extraits du livre

Langue officielle et commune de l’Angleterre médiévale durant plusieurs siècles, le français a pourvu l’anglais d’un vocabulaire immense et surtout crucial. Traversant la Manche avec Guillaume le Conquérant, il lui a offert le lexique de sa modernité. C’est grâce aux mots français du commerce et du droit, de la culture et de la pensée que l’anglais, cette langue insulaire, est devenu un idiome international.

Les « anglicismes » que notre langue emprunte en témoignent. De challenge à vintage, de rave à glamour, après patch, tennis ou standard, de vieux mots français, qui ont équipé l’anglais, reviennent dans un emploi nouveau ; il serait de mise de se les réapproprier, pour le moins en les prononçant à la française. Avec érudition et humour, Bernard Cerquiglini inscrit la langue anglaise au patrimoine universel de la francophonie.

Parti pris

« C’est icy un Livre de mauvaise foy, Lecteur. » Il faut de l’audace pour citer Montaigne à rebours ; nous aurons cet aplomb : la mauvaise foi est ici proclamée, assumée, réfléchie.

Nul n’ignore en effet, et au premier chef le linguiste de profession auteur de ces lignes, que la langue anglaise existe. Elle est parlée (langue maternelle ou seconde) par plus d’un milliard d’êtres humains ; et tant d’autres la désirent, qui en barbouillent leur parlure native. L’anglais domine la production éditoriale et l’espace numérique de la Toile. C’est en outre un idiome difficile, qu’il est fort aisé de mal parler, tout en particularités et en coutumes ; si le réel est ce à quoi on s’affronte, l’anglais témoigne âprement de la réalité langagière.

Contre toute évidence, nous soutiendrons néanmoins qu’il n’est pas de langue « anglaise », telle du moins que la présentent les manuels et encyclopédies : un parler germanique occidental issu du nord de l’Europe (Saxons) et développé en Angleterre. Cette pensée de l’origine masque la vérité (et le succès) de la langue anglaise, qui doit tout à son histoire. Car ce vainqueur de la mondialisation est un ensemble hétéroclite d’emprunts, manteau d’Arlequin lexical, porte ouverte avec bienveillance à tous les mots du large. Sa souplesse, sa capacité d’absorption sont une vertu : l’anglais manque rarement de mots pour dire le monde, car il les a glanés çà et là. Comme le remarquait en 1578 John Florio (qui écrivit peut-être les pièces de Shakespeare) : « Ouvrez un livre et observez ; vous n’y trouverez pas quatre mots ensemble de vrai anglais. » Nous irons plus loin : la puissance véritable de l’anglais et son prestige universel, sa valeur, son aptitude à traiter de tout, tiennent au recours massif à une langue particulière : le français.

Les manuels de linguistique en conviennent, avec un rien d’aigreur quand ils sont anglophones : plus du tiers du vocabulaire est d’origine française ; si l’on ajoute les mots imités du latin, la barre des 50 % est dépassée. L’anglais, empli de français, de normand, de latin est une langue plus romane que germanique ; l’ossature saxonne se revêt d’une plantureuse et précieuse chair issue de la romanité. Au-delà des chiffres, il importe de comprendre que la langue française a fourni à l’anglais sa couleur et son originalité, son prix : un vocabulaire abstrait, le lexique du commerce et de l’administration, ses termes du droit et de la politique, etc., tout ce qui a fait d’elle une langue internationale recherchée, employée, estimée comme telle. Nous ne craindrons pas d’affirmer que l’anglais doit au français son rayonnement mondial ; nous soutiendrons qu’à travers lui, c’est le français qui rayonne.

Georges Clemenceau, qui parlait l’anglais, cultivait l’humour et pratiquait l’effronterie avec aisance, avait coutume de dire : « La langue anglaise n’existe pas ; c’est du français mal prononcé. » De plus, il ne manquait pas de lectures : dans Le Vicomte de Bragelonne, Alexandre Dumas fait prononcer à d’Artagnan, en mission secrète à Londres, ce jugement définitif ; rendons à Dumas ce qui appartient à Alexandre. Mais l’on doit aussi à Clemenceau cette affirmation péremptoire : « L’Angleterre n’est qu’une colonie française qui a mal tourné. » Le Tigre nous a régalés de tant de mots brillants ; nous lui attribuerons, au nom d’une mauvaise foi partagée et dont cet ouvrage s’honore, la formule qui résume notre propos.

Une variété de français semée puis élevée en Angleterre a transmué l’anglo-saxon, qui est ainsi parti à la conquête du monde ; nous pouvons nous en montrer satisfaits, et témoigner à la langue anglaise une paternelle sympathie. En regrettant toutefois que son triomphe s’accompagne désormais d’une tendance au minimalisme : l’envahissant anglais d’aéroport se révèle du français singulièrement indigent. Nous ne saurions donc lui donner la palme ni notre faveur ; encore moins nous y rallier.

L’essor mondial de l’anglais est un hommage à la francophonie, l’acquittement d’une dette séculaire envers notre idiome. De cette langue française, universelle et prodigue, nous avons les meilleures raisons de faire le plus constant et intrépide usage, ainsi que le plus grand cas.

Un peu d’histoire

Que le vieil anglo-saxon parlé en Angleterre depuis le Ve siècle ait bénéficié, à partir du XIe siècle, d’une véritable transsubstantiation francophone tient à des faits historiques bien connus et que nul ne conteste. Il convient, en ouverture de cet ouvrage, de les rappeler à grands traits : le cadre sera ainsi posé, dont nous ne manquerons pas toutefois de nous échapper dès que possible.

La francisation de l’anglo-saxon est due à une véritable colonisation (1066-1260), suivie par une période d’emploi en langue seconde (1260-1400) ; elle fut complétée par une ascendance prestigieuse (xve siècle-1945).

La colonisation a commencé le plus simplement du monde : par une flèche normande pénétrant l’œil de Harold. Depuis l’an mille des liens étroits rapprochaient l’Angleterre et la Normandie. Le roi Édouard le Confesseur (1042-1066), petit-fils d’un duc de Normandie, y avait été élevé. À sa mort sans héritier, le trône échoit à Harold, comte de Wessex. Mais Guillaume, puissant duc de Normandie, qui avait été secrètement encouragé par Édouard, revendique la Couronne. Ayant levé une armée, il débarque en septembre 1066, rencontre l’armée adverse à Hastings le 14 octobre. Harold est tué, son armée mise en déroute ; en décembre, Guillaume, désormais « Le Conquérant », est couronné roi d’Angleterre. Commence alors une colonisation normande : Guillaume confisque les terres, les biens des nobles, les charges ecclésiastiques ; il les distribue à ses fidèles. Une aristocratie normande se substitue à la Couronne et s’installe, fait venir marchands et artisans du continent ; le peuple anglo-saxon et sa langue subissent le joug. Pendant plus d’un siècle, les classes supérieures ont pour langue maternelle le français, dans lequel est rédigée une brillante littérature, que favorisent les Plantagenêts ; les échanges avec la Normandie, avec la France sont constants ; les prétentions au trône de France en témoignent.

Toutefois, la perte de la Normandie par la couronne anglaise (1204), la fin des échanges, les rivalités et les guerres (dont celle de Cent Ans), l’essor d’un sentiment patriotique (et linguistique) anglais font reculer l’usage du français, qui n’est plus langue maternelle. Il maintient néanmoins largement ses positions, les renforçant même, au cours des XIIIe et XIVe siècles, en tant que langue seconde (apprise), dans l’enseignement, le commerce et le droit. Le français est alors la langue de culture, de gouvernement, d’administration et de justice, de commerce, de communication de la société anglaise : il est le véhicule d’innombrables professions et activités. Cette langue officielle et commune perd lentement ses emplois et privilèges à partir du XVe siècle jusqu’à la fin du XVIe ; ensuite, l’usage universel de l’anglais s’impose.

Durant quatre siècles l’empreinte du français sur cette langue fut puissante et profonde ; la francisation qui en résulte se comprend. On l’attribue très généralement à un bilinguisme socialement hiérarchisé ; le français a pourvu l’anglo-saxon d’un lexique noble et de registre élevé. On cite à l’envi ce passage d’Ivanhoé de Walter Scott (1819) ; au premier chapitre du roman, le serf Wamba déclare à son ami porcher :

« Le bœuf s’appelle ox quand il est sous la garde de misérables serfs comme toi ; mais il devient beef lorsqu’il arrive devant les honorables mâchoires destinées à le consommer. De même mynheer calve devient monsieur le veau ; il est saxon tant qu’il a besoin de soins, et prend un nom normand aussitôt qu’il peut être mangé. »

Bien avant les recherches savantes sur l’histoire de la langue anglaise, Scott, en ouverture d’un roman patriotique, avait relevé et déchiffré la dualité (ox/beef, calf/veal, pig/pork, etc.) du lexique anglais : le même animal est désigné par un mot saxon quand il pait dans le pré, par un terme français quand on le sert à table. La langue française des nobles, des écrivains, des commerçants, plus tard des juristes, est venue s’installer au sein de l’anglo-saxon.

Cela d’autant plus que, l’anglais étant maitre chez lui à partir du XVIe siècle, il a continué à bénéficier de l’apport du français, langue prestigieuse de l’Europe jusqu’au XIXe siècle. Un volumineux lexique a traversé la Manche, selon un flux qui ne s’est inversé véritablement qu’à partir de 1945. On redoute et dénonce de nos jours une « invasion » d’anglicismes ; jusqu’à la Libération, voire les années 1960, c’est le français qui se plut à « envahir » l’anglais. Ou plutôt, qui fut appelé à enrichir un idiome qui manquait de termes dans bien des domaines : commerce, artisanat, armée, art de vivre, galanterie. Des centaines de mots furent importées. Au XVIIIe siècle, une gallomanie qui emprunte ballet, connoisseur, coquette, coterie, intrigue, soubrette, etc., déclenche la fureur des puristes et défenseurs de l’idiome national. En 1708, Daniel Defoe s’insurge contre le recours aux mots étrangers :

« I cannot but think that the using and introducing of foreign terms of art or foreign words into speech while our language labours under no penury or scarcity of words is an intolerable grievance. » (Essay upon Projects)

Sans en avoir conscience, il use dans sa diatribe d’une majorité de termes issus du français (nous les avons placés en italiques). Que l’on ouvre aujourd’hui un roman, un journal, un blog anglophones pour y compter les termes venus du continent, on vérifiera alors aisément cette maxime : qui s’exprime en anglais parle largement français.

Il est manifeste que l’influence du français sur l’anglais fut des plus fortes : elle est sans doute un des exemples les plus spectaculaires d’emprise d’un idiome sur un autre. Sans les Normands, l’anglais serait aujourd’hui un second néerlandais.

Dans cet ouvrage, nous irons plus loin. Dépassant cet historique généralement admis, nous adopterons une autre perspective. Nous montrerons d’abord que la langue anglaise est du français : pour l’essentiel et dans ce qui lui assure sa prépondérance internationale. Revenant ensuite à nouveaux frais sur les raisons historiques de l’éminente francité de cette langue, nous établirons tout simplement que la francophonie est née en Angleterre, dans les années 1300.

Chapitre premier
L’ANGLAIS EST (LARGEMENT) DU FRANÇAIS

« The trouble with the French is that they have no word for entrepreneur. » On attribue cette déclaration péremptoire au président des États-Unis d’Amérique George W. Bush, blâmant l’incapacité économique française. Dans le parler du président étatsunien, « an entrepreneur » énonce mieux que « a businessman » la dynamique du capitalisme ; un entrepreneur prend des risques pour fonder une entreprise, créer des emplois, faire du profit : tout ce que les Français, englués dans la routine et l’administration, dans les corporatismes, ne sauraient faire. Le président Bush semble ignorer toutefois que ce mot entrepreneur, emblématique de l’anglais des affaires, est français. L’anecdote, si elle est avérée, est piquante ; elle montre la part centrale du vocabulaire français au sein du lexique anglo-saxon le plus moderne.

Le premier contact avec la langue anglaise en donne le sentiment ; bien des mots d’usage courant laissent transparaitre leur origine, et tout spécialement à la lecture ; citons age, advantage, air, approach, balance, beauty, blame, cage, chair, charge, chimney, cider, city, country, cruel, different, fine, flower, fruit, gain, guide, jolly, journey, judge, juice, just, language, lamp, large, marriage, money, niece, nourish, part, to pay, people, person, place, prince, profound, real, river, season, siege, sojourn, table, travel, use, vain, vice, etc. Ces termes donnent raison à Georges Clemenceau. Inversement, nous verrons dans cet ouvrage que des mots à l’allure très saxonne et paraissant strictement indigènes, comme avoid, disease, endeavour, faith, fee, fuel, gown, plenty, poor, rob, rule, size, stay, very, wait, proviennent du continent. L’anglais est tissé de français. « My tailor is rich », la célèbre première phrase de L’anglais sans peine (Assimil, 1929) est à moitié française : le substantif tailor (fr. tailleur) et l’adjectif rich (fr. riche) trahissent leur provenance ; ils procurent en outre son sémantisme à la phrase. Notre ami Daniel Levin Becker, de l’Oulipo, a recueilli pour nous des phrases franco-anglaises ; citons :

The judge, in her robes, regarded me with an air of reproach.

Despite all my rage, I am still just a rat in a cage.

Le nombre confirme cette impression : l’anglais actuel comporte plus de 80 000 termes d’origine française, c’est-à-dire l’équivalent d’un Petit Larousse. On relève en moyen anglais (état de la langue anglaise de la conquête normande à la seconde moitié du XVe siècle) 10 000 mots français, dont les trois quarts sont encore en usage. Plus tard, on note que 40 % des 15 000 mots de l’œuvre de Shakespeare (de 1590 à 1613) sont d’origine française. On trouve enfin le même pourcentage dans la version anglaise actuelle de la Bible. Les chiffres sont stables ; au total, afin de mesurer une influence qui a duré, rappelons-le, de 1066 à 1945, on s’accorde sur les estimations suivantes :

Origine du vocabulaire anglais
Français 29 %
Latin 29 %
Germanique 26 %
Autres 16 %

La langue anglaise est donc majoritairement (58 %) « romane ».

Au-delà du quantitatif observons que le français s’est installé en souverain dans la langue anglaise. « Invasion », pour reprendre le terme dont on qualifie de nos jours l’influence de l’anglais sur notre idiome ? Quelques faits donnent à le penser : la colonisation des terres et des biens s’est accompagnée de celle des mots. Au cours du Moyen Âge, des vocables français éliminent des termes bien vivants du vieil anglais (état de la langue du Ve siècle à la conquête normande), et cela en tout domaine : le saxon chapman, « commerçant », sort de l’usage, au profit du français merchant, comme le fait le vieil anglais lēod(e), supplanté par le français people ; les nombreux vocables du vieil anglais désignant un conflit (dont le courant orlege) sont évincés par le normand war ; le vieil anglais ēam disparait devant le français uncle (il en est de même pour d’autres termes de parenté, qui cèdent la place à aunt, nephew, niece). Des couples lexicaux sont défaits, le second élément étant éliminé en faveur d’un emprunt. Ainsi, le lien ancien peut se rompre entre un substantif et son correspondant adjectival : mouth a désormais pour adjectif le français oral ; de même town avec urban, house avec domestic, mind avec mental. Un verbe n’a plus de substantif dérivé propre : to owe a désormais pour correspondant le français debt.

Le français est venu garnir une langue qui manquait de vocabulaire. Cet apport est immense, varié, décisif : Anthony Lacoudre, dans son Incroyable histoire des mots français en anglais en donne un tableau saisissant. Nous étudierons cette emprise. Pour chacun des domaines examinés, une liste donnera l’impression générale ; certains mots seront éclaircis entre parenthèses, d’autres, dignes d’intérêt, commentés en dessous : ce sera l’occasion de mesurer concrètement l’influence française et de se donner une première idée des chemins qu’elle a suivis1.

LA FRANCITÉ DU VOCABULAIRE ANGLAIS

L’influence française ayant commencé par la colonisation normande, et notamment par la substitution d’une aristocratie à une autre, on ne s’étonnera pas que le vocabulaire nobiliaire anglais soit français :

Noblesse : baron, baronet, count, countess, court, crown (fr. couronne), duchess, duke, esquire, majesty, monarch, monarchy, noble, nobility, peer (fr. pair), prince, realm (a. fr. realme, fr m. royaume), regent, reign, royal, sire, sovereign, throne, vassal, viscount.

  • Esquire, « Monsieur », de l’a. n. esquier, variante de l’a. fr. escuyer, issu d’escu, « bouclier » : c’est au départ le jeune homme qui porte le bouclier du chevalier. L’anglais a conservé la forme médiévale normande (avec i).

Le vocabulaire nobiliaire est français : earl, king, kingdom, knight, lord, queen font seuls exception. On sait que la monarchie britannique affiche encore des estampilles de sa francophonie. « Honni soit qui mal y pense » est la devise de l’Ordre de la Jarretière, créé en 1348 par le roi Edward III, qui ne craignit pas d’arborer la jarretière que la comtesse de Salisbury avait perdue en dansant ; « Dieu et mon droit » est le cri de guerre lisible sur les armes d’un monarque qui approuve les bills (forme normande du latin bulla, « bulle ») du parliament (fr. parlement) par la formule « Le Roi le veult », etc. Ajoutons que l’on note encore dans certains titres, comme Prince Regent, Princess Royal, la postposition française de l’adjectif.

La féodalité s’exprimait en français ; elle a fécondé la langue anglaise :

Féodalité : chivalry, homage, liege (fr. lige), peasant (fr. paysan), poor, suzerain, tenant, vassal, villain.

  • Poor, « pauvre », de l’a. n. poure, var. de l’a. fr. povre (fr. m. pauvre), issu du latin pauper.

  • Villain, « paysan de basse condition », de l’a. fr. vilain, « habitant de la compagne », issu du latin villa, « ferme ». L’anglais a gardé le sens primitif de vilain, qui a rapidement pris en français des valeurs morales et physiques péjoratives.

Plus généralement, le vocabulaire médiéval de l’administration, de la politique, de la justice, etc., était français ; il l’est resté, conforté par de nouveaux emprunts à la Renaissance.

Gouvernement : authority, baillif (fr. bailli), council (fr. conseil), country (fr. contrée), government, mayor (fr. maire), obey, parliament, people (fr. peuple), rule, state (fr. État), treaty.

  • Parliament, « parlement », de l’a. fr. parlement, « conversation », puis « assemblée délibérante », issu du verbe parler. En anglais le terme a désigné un corps législatif : il a pris le sens d’assemblée législative, puis de réunion de la chambre des lords et de celle des communes. En français, parlement se disait d’un corps judiciaire : un Parlement était une cour souveraine de justice jusqu’à la Révolution. Au XIXe siècle, le français a adopté la signification anglaise, « assemblée détenant le pouvoir législatif ». L’actuel mot parlement est donc à la fois un anglicisme et un ancien mot français.

  • Rule (verbe), « commander », de l’a. fr. riule, « règle », issu du latin regula. L’anglais a conservé le mot médiéval, éliminé du français par la forme règle, copiée sur le latin.

Relèvent de ce vaste domaine institutionnel :

Art de la guerre : admiral, armour (fr. armure), army, artillery, battalion, battle (fr. bataille), captain, cavalry, colonel, combat, defense, dungeon, garrison (fr. garnison), general, infantry, lieutenant, navy, peace, rampart, regiment, sergent, troops, war.

  • Navy, « marine », de l’a. fr. navie, issu du latin pluriel collectif navia, de navis, « bateau », qui a donné nef. Navie a disparu du français, au profit de flotte et de marine.

  • Peace, « paix », de l’a. fr. pais (fr. m. paix), issu du latin pacem. L’anglais prononce encore la consonne finale de l’a. fr. pais.

  • War, « guerre », de l’a. n. warre, var. de l’a. fr. guerre, d’un germ. werra. Le mot anglais war possède deux traits phonétiques normands (que nous verrons plus loin) : l’initiale w pour le fr. g, l’ouverture de la voyelle e en a par la consonne r.

Notons que war and peace sont deux mots venus de France ; le premier est normand.

Église : abbey, benediction, bible, cardinal, cathedral, clergy, cloister (fr. cloître), confession, convent (fr. couvent), diocese, divine, faith, friar, mass (fr. messe), paradise, parish, prayer (fr. prière), preach (fr. prêcher), priest (fr. prêtre), religion, repent, sacrament, saint, sermon, temple, vicar.

  • Faith, de l’a. fr. feid, issu du latin fides. Feid est devenu foi par évolution du groupe ei en oi, et disparition du d final, qui fut quelque temps prononcé avec la langue entre les dents. La prononciation anglaise actuelle témoigne de cette prononciation médiévale.

  • Friar, issu d’une variante normande de l’a. fr. frère. En normand, la consonne r ouvre en a la voyelle e qui précède : mar pour mer, Piarrot pour Pierrot ; frère est devenu friare, qui a donné l’anglais friar.

  • Parish, « paroisse », de l’a. n. paroche, variante de l’a. fr. paroisse. En normand, le groupe -ss- est prononcé -ch-.

Justice : accuse, advocate, appeal, arrest, arson, assizes, attorney, burglar, claim, clerk, court, crime, damage (fr. dommage), deliberation, evidence, heir, felon, judge, jury, justice, larceny (fr. larcin), magistrate, pardon, plead (fr. plaider), pledge, prison, sentence, slander, treason, tribunal, victim.

  • Arson, « incendie volontaire », de l’a. fr. arson, de même sens, fait sur le participe passé ars du verbe ardoir, « brûler », du latin ardere.

  • Attorney, « avocat », de l’a. fr. atorné, « nommé » puis « qui représente devant un juge ». Atorné était le participe passé du verbe atorner, de a + torner, « mettre dans un état », d’où « nommer, mandater ».

  • Burglar, « cambrioleur », de l’a. n. burgler, « cambrioleur », var. de l’a. fr. burgier, de même sens, déverbal de burgier, « piller », d’un bas latin furicare, « heurter », avec changement de l’initiale.

  • Claim (verbe), « revendiquer », de l’a. fr. clamer, « citer en justice », du latin médiéval clamare, « faire appel à une autorité ». L’anglais conserve l’emploi ancien d’un verbe qui a pris en français le sens du latin classique, « s’écrier à voix forte ».

  • Evidence, emprunté (avec sa signification) à l’a. fr. évidence, issu d’un latin evidentia dérivé d’evidens, « qui se voit de loin ». Toutefois l’anglais evidence a pris au XVIe siècle le sens d’« information établissant un fait dans une enquête » ; d’où l’emploi courant de « preuve ».

  • Heir, « héritier », de l’a. fr. heir, de même sens, issu d’un bas latin herem (latin classique heredem). L’a. fr. heir est devenu hoir, avant d’être remplacé (vers 1300) par héritier. Hoir ne subsiste plus que dans le français juridique.

  • Jury, de l’a. fr. jurée, « serment », les personnes réunies pour enquêter ou statuer étant liées par un serment. L’anglais jury a été emprunté par le français du droit à la fin du XVIe siècle ; un vieux mot français a fait retour.

  • Pledge, « caution, promesse », de l’a. fr. plege, de même sens, d’un bas latin plebium, issu d’un germ. plegan, de même sens. En français, le mot, sous la forme pleige et avec le sens « qui sert de caution », ne s’emploie plus qu’à propos du droit ancien ; il est courant en anglais, avec la signification nouvelle et propre de « promesse, engagement ».

  • Slander, « diffamation », de l’a. fr. (et fr. m.) esclandre, du latin scandalum, « piège » (qui a aussi donné scandale par calque savant). L’anglais a conservé le sens médiéval dérivé de « calomnie », en pratiquant la chute de l’initiale (les linguistes parlent d’aphérèse) : esclandre > slander. Cette disparition de l’initiale du mot est systématique ; elle sera étudiée plus loin.

Comme le remarquait avec humour la philologue Mildred K. Pope, « en matière de justice et de police, seule la potence (gallows) est une institution anglaise ».

Un cas particulier exemplaire, celui des impôts :

Administration fiscale : chancellor, budget, control, exchequer, revenue, tax, treasury.

  • Exchequer, « échiquier, ministère des Finances », de l’a. fr. eschequier (fr. échiquier), dérivé du mot échec. Eschequier, « jeu d’échecs », s’est dit de toute surface faite de carrés contigus, notamment des tapis quadrillés sur lesquels les banquiers médiévaux faisaient leurs comptes ; d’où l’emploi, en Normandie puis en Angleterre, au sens de « trésor royal ». L’anglais Chancellor of the Exchequer a conservé ce sens médiéval.

Ces termes administratifs sont des emprunts anciens. Notons que la langue politique anglaise, au cours des siècles suivants, s’est nourrie de vocabulaire français (constitution, democracy, election, ministre, motion, petition, etc. ; vote fut copié au XVIe siècle sur le latin votum, « vœu »). Le lexique parlementaire britannique fut adopté au XVIIIe siècle par les philosophes des Lumières puis par la Révolution. Ces anglicismes venant équiper la pensée puis l’action politiques françaises étaient en fait des vocables autochtones.

L’aristocratie normande ayant encouragé le commerce, l’effet s’en fit sentir :

Commerce : barber, bargain, butcher (fr. boucher), butler, caterer, debt, grocer, merchant, money, pay, shop, store, tailor.

  • Bargain (verbe), « marchander », de l’a. fr. bargainier, « marchander », puis « hésiter », d’origine germanique discutée. En France, le verbe ne se relève que dans la locution sans barguigner, « sans hésiter » ; il est resté fréquent au Canada (barguiner) au sens de « marchander ».

  • Cater (verbe), « fournir, alimenter », issu (avec aphérèse) de l’a. n. acater, var. de l’a. fr. acheter, d’un latin accaptare, « se procurer ». Le sens propre à l’anglais provient sans doute du métier de caterer, issu (par aphérèse) de l’a. n. acatour, qui désignait « celui qui achète des provisions, afin de les fournir à d’autres ».

  • Grocer, « épicier », de l’a. n. grosser, var. de l’a. fr. grossier, « épicier en gros », dérivé de gros.

  • Shop, « boutique », de l’a. fr. eschoppe (fr. m. échoppe), du néerlandais schoppe, de même sens. Le mot anglais résulte d’une chute de l’initiale (aphérèse) : échoppe > shop.

  • Store, « provisions, magasin », de l’a. fr. estore, « provisions », déverbal d’estaurer, « renouveler », d’un latin instaurāre, de même sens. Chute de l’initiale : estore > store.

Plus tard, vinrent, copiés sur le latin ou le français savant, des termes formant un vocabulaire de l’économie :

Économie : commerce, economy, entrepreneur, enterprise, finance, inflation, recession, speculation.

Notons en revanche le faible nombre d’emprunts dans le secteur agricole (à l’exception de farm, issu du français ferme), la pêche et la navigation, secteurs laissés au peuple saxon.

Au-delà de la gestion des personnes et des biens, et dépassant la période médiévale, plusieurs domaines témoignent d’une très forte influence française sur le lexique anglais.

Nourriture : appetite, bacon, beef, boil (fr. bouillir), cellar (fr. cellier), claret, dinner, feast, flour, fry (fr. frire), goblet, grape, mackerel (fr. maquereau), mince, mushroom, mustard, mutton, oil, plate, pork, porridge, roast (fr. rôtir), salad, salmon, sauce, sausage, soup, stew, stout, sugar (fr. sucre), supper, taste, toast, veal.

  • Claret, de l’a. fr. (vin) clairet, « vin aromatisé de miel et d’épices ». En anglais, le mot a désigné le vin rouge, puis le bordeaux, production de l’Aquitaine, longtemps possession anglaise.

  • Flour, « farine », de l’a. fr. fleur, « poudre issue de la mouture de froment », issu du latin florem, « fleur, partie la plus fine ». Le français, qui a adopté farine, ne connait plus que la locution la fine fleur ; l’anglais est conservateur.

  • Mince (verbe), « hacher », de l’a. fr. mincier, « couper en petits (minces) morceaux », issu d’un latin minutiare, dérivé de minutus « menu ». Mincier s’est maintenu en français dans son dérivé émincer.

  • Mushroom, « champignon », de l’a. n. mousheron, variante du fr. mousseron, du bas latin mussario : le groupe -ch- normand correspond au français -ss-. On voit que le terme général anglais pour désigner le champignon provient d’un mot français désignant un cryptogame particulier, le mousseron.

  • Oil, « huile (d’olive) », de l’a. n. olie, var. de l’a. fr. oile, du latin oleum, de même sens. L’anglais conserve la forme ancienne du mot, devenue uile puis huile au XIIIe siècle.

  • Plate, « assiette », de l’a. fr. plate, « pièce de vaisselle à fond plat », issu du latin plattus, « plat ». L’anglais témoigne de la pratique collective du repas médiéval : on mangeait dans le même plat. Le français a suivi l’évolution des manières de table, en adoptant assiette, issu d’asseoir, « situation d’un convive à table », puis « plat dans lequel on le sert ».

  • Porridge, « bouillie de céréales », de l’a. fr. pottage, « aliments cuits au pot ». La forme anglaise ancienne porredge laisse penser à un croisement avec porée, « soupe de poireaux », dérivé de poireau. L’anglicisme porridge, emprunté par le français au XIXe siècle, marque le retour d’un vieux mot.

  • Roast beef, « rosbif », composé de l’adjectif roast, issu du participe passé du verbe français médiéval rostir et du substantif beef, de l’a. fr. buef, « bœuf ».

  • Stew, « ragout » de l’a. fr. estuver (fr. m. étuver), d’un latin extupare, d’extupa, « bain de vapeur ». Le français d’Angleterre lui a donné le sens de « cuire lentement à l’étouffée » (XIVe siècle), passé en anglais (XVe siècle), d’où le déverbal stew, « ragout » (XVIIIe siècle).

  • Stout, « bière brune », de l’adjectif anglais stout, « robuste », issu de l’a. fr. estout « hardi », du germ. stolt, de même sens.

  • Taste (verbe), « gouter, avoir une saveur », de l’a. fr. taster (fr. m. tâter), d’un latin taxare, « toucher fortement ». Taster a pris dès le XIIe siècle le sens de « gouter à », conservé dans taste-vin et par l’anglais. En revanche seule cette langue a développé (au XVIe siècle) la signification « avoir une saveur ».

1. a. n. = ancien normand ; a. fr. = ancien français ; fr. m. = français moderne ; germ. = germanique.

Conviction

Du long séjour qu’il fit en Angleterre, entre 1066 et 1400, le français peut se montrer fier. Il a développé la langue anglo-saxonne, lui offrant le lexique de sa modernité et de son rayonnement. L’anglais en tant qu’idiome international est pour l’essentiel du français : la fortune de la langue anglaise est un de ses plus beaux achèvements.

Dans le même temps, le français insulaire s’est accru lui-même, rénovant son lexique plus vite et mieux que dans sa variante continentale : les innombrables faux amis et anglicismes pendulaires en témoignent. Le dynamisme ilien dont il fit preuve a multiplié les inventions : la littérature, l’écrit professionnel, l’enseignement de la langue, la grammaire, la francophonie. Le français connut outre-Manche une de ses périodes les plus fécondes.

Nous constatons aujourd’hui, non sans chagrin, qu’afin de gagner des parts de marché et les cœurs l’anglais international se simplifie. Le global English est délibérément basic, jargon utilitaire à la syntaxe appauvrie, au lexique minimal. Dans ce fâcheux « desespéranto », les francophones ne reconnaissent rien de leur langue ; ils ont toutes raisons d’en refuser l’usage. En outre, pourquoi se résoudre à cette pauvreté quand la traduction automatique, aux progrès vertigineux, permettra bientôt de s’exprimer, avec aisance et précision, dans son langage et de se faire comprendre ? Le proche avenir est aux langues.

Le plurilinguisme mondial, dialogue des idiomes et des cultures, est une richesse ; le français y prend toute sa part, tenant son rang, sauvegardant sa différence, préservant ses valeurs. Il y a sept siècles, il accompagna l’essor de la langue anglaise ; l’espace francophone aujourd’hui valorise de multiples compagnonnages. Il ne tient qu’à nous que la langue française serve encore longtemps le monde et sa diversité.

À propos de l’auteur

Universitaire, Bernard Cerquiglini fut professeur aux universités de Paris, Bruxelles et Baton Rouge, directeur de l’Institut national de la langue française (C.N.R.S.) ; il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, dont L’Accent du souvenir et L’invention de Nithard (Minuit), Le Ministre est enceinte et Un participe qui ne passe pas (Seuil), Les Mots immigrés (avec Erik Orsenna) aux éditions Stock. Haut fonctionnaire, il fut notamment délégué général à la langue française et aux langues de France, recteur de l’Agence universitaire de la francophonie.

Il est membre de l’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), et auteur-présentateur de l’émission « Merci professeur ! » (TV5Monde).




Au Royaume-Uni, les enseignants sont priés de diffuser les opinions de Bill Gates et de George Soros

[Source : lecourrierdesstrateges.fr]

Par Éric Verhaeghe

Le COVID a largement cristallisé une insurrection à bas bruit, insurrection légale, numérique, mais qui a conduit de nombreux citoyens à se rebeller contre la mise en place d’un crédit social plus brutal qu’en Chine, appelé passe sanitaire. La caste a largement puisé dans les techniques de contre-insurrection, théorisées en Occident, notamment aux USA, pour combattre cette insurrection balbutiante qui n’a pas dit son nom. Mais… l’opération n’est sans doute pas terminée. Au point que, au Royaume-Uni (en pointe sur les techniques de contre-insurrection), les enseignants vont désormais être chargés d’inculquer à leurs élèves les grandes thématiques de la contre-insurrection, telles qu’elles sont formalisées par Soros et Gates. La France devrait rapidement suivre ce modèle. Une pratique qui fleure bon la rééducation en mode communiste.

L’affaire est révélée par le Guardian : les enseignants britanniques vont disposer de guides rédigés par les pouvoirs publics pour lutter contre le « complotisme ».

  • Les guides à destination des enseignants sont rédigés par des organismes directement liés à la caste mondialiste, dont Full Fact, financé par George Soros, et l’Institute for Strategic Dialogue, notamment financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.
  • Ces organismes sont également financés par les GAFAM.
  • Leur objectif est de donner des arguments aux enseignants face aux théories complotistes, notamment vis-à-vis du COVID et des vaccins à ARN messager, mais aussi vis-à-vis de la consommation d’insectes, du réchauffement climatique ou du Great Reset.
  • Cette opération signale l’échec de la stratégie de contre-insurrection fondée sur l’infiltration des réseaux sociaux.
  • Les structures d’enseignement devraient être, de façon grandissante, la cible d’opérations de « réinformation » menées par la caste.
  • La France ne devrait pas tarder à suivre, sous une forme ou sous une autre.



États-Unis : un projet de loi déclare le Nouveau Testament antisémite

[Source : fsspx.news]

[Illustratioin : La Chambre des Représentants]

La Chambre des représentants des États-Unis a approuvé une proposition de loi visant à adopter une définition de l’antisémitisme incluant l’affirmation que les Juifs ont été impliqués dans l’exécution de Jésus-Christ. Ainsi, le Nouveau Testament deviendrait légalement un texte antisémite.

La guerre à Gaza et la position des États-Unis risquent d’avoir une retombée redoutable pour le Nouveau Testament. Le projet de loi intervient d’ailleurs alors que les universités américaines ont été le théâtre de manifestations propalestiniennes qui, selon leurs détracteurs, ont parfois basculé dans l’antisémitisme. Pour de nombreux politiciens, critiquer l’invasion relève de l’antisémitisme.

Le Congrès a adopté, le 1er mai 2024, ce projet de loi, qui obligerait le ministère de l’Éducation à utiliser la définition de l’antisémitisme donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) dans le cadre de l’application des lois antidiscriminatoires. De nombreux membres du Congrès, démocrates et républicains, qui prétendent être chrétiens, l’ont votée.

« L’antisémitisme est une certaine perception des juifs, qui peut s’exprimer par la haine des juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, contre des institutions de la communauté juive et des installations religieuses », peut-on lire dans cette définition.

Le projet de loi a reçu le soutien de 320 membres du Congrès, tandis que 91 ont voté contre. Il faut préciser que la définition implique que l’antisémitisme s’exprime par l’utilisation de symboles et d’images associés à l’antisémitisme classique — par exemple, l’affirmation que les Juifs ont tué Jésus ou la diffamation du sang pour caractériser Israël ou les Israéliens.

Le texte du projet de loi stipule qu’il exigerait que le département de l’éducation « prenne en considération la définition de l’antisémitisme dans le cadre de l’évaluation par le département de la question de savoir si la pratique était motivée par une intention antisémite » lorsqu’il enquête sur une discrimination antisémite présumée, dans les établissements d’enseignement supérieur.

Les opposants à la mesure ont mis en garde. La représentante Marjorie Taylor Greene a écrit :

« L’antisémitisme est mauvais, mais aujourd’hui je ne voterai pas pour l’Anti-Semitism Awareness Act of 2023 (HR 6090) qui pourrait condamner les chrétiens d’antisémitisme pour avoir cru l’Évangile qui dit que Jésus a été remis à Hérode pour être crucifié par des juifs. »

« Si vous soutenez ce projet de loi sur l’incitation à la haine contre l’antisémitisme, vous ne crachez pas seulement sur le premier amendement, vous niez aussi ouvertement la Bible », a écrit Lauren Chen, animatrice de Blaze TV.

Outre la question de la Bible, les critiques affirment que le projet de loi menace la liberté d’expression et pourrait conduire à des restrictions injustifiées de l’expression politique. La viabilité du projet de loi au Sénat, contrôlé par les démocrates, est incertaine, et son interprétation fait l’objet d’un débat animé, reflétant les profondes divisions de la politique américaine à l’égard d’Israël.

La proposition a également divisé la communauté juive, certains groupes juifs libéraux s’opposant à la mesure qu’ils jugent trop large.

Il semble que les républicains cherchent à exploiter les divisions internes sur la manière de gérer d’autres politiques de sécurité nationale, telles que la guerre en Ukraine. Cette loi et les mesures de surveillance des universités permettent aux conservateurs d’afficher une position claire en faveur d’Israël tout en soulignant les divisions entre les démocrates.

(Sources : Newsweek/InfoCatolica — FSSPX.Actualités)




La Russie et le Nouvel Ordre Mondial

Par Nicolas Bonnal

La nature du maître m’importe bien moins que l’obéissance.

Tocqueville

Certains esprits rebelles pensent que la Russie est une opposition biaisée, comme la Chine. Covid, CBDC, surveillance numérique, contrôle social, tout en fait réunit les États mondiaux contrôlés directement ou indirectement (via l’ONU et les institutions internationales comme l’OMS) par les GAFAM et les fonds de pension US, dont le plus connu est Black Rock dirigé par Larry Fink, le Blofeld du moment. On ne parlera pas du vieux Schwab et de Davos, moins en vogue en ce moment.

D’autres plus militants et plus « multipolaires » accusent ces mêmes rebelles de faire le jeu de l’ennemi ; ils ne me paraissent pas plus sérieux que jadis les fans de Staline ou bien Mao.

Mon amie Laurence Guillon vit depuis de nombreuses années en Russie ; écrivaine, poétesse, mais aussi peintre et musicienne (Rt.com avait fait un reportage sur elle), elle recense sans lâcheté aucune les imperfections du pays où elle réside pour des raisons SPIRITUELLES et écrit récemment :

« Z.W. m’a envoyé une vidéo d’une jeune Russe qui dit expressément que Poutine marche pour l’ordre mondial, et me demande ce que j’en pense. En ce qui concerne une partie de ce qu’elle raconte, il y a matière à se poser des questions, je m’en suis posée, je m’en pose. Je ne peux avoir qu’un avis personnel, basé sur mon intuition et mon observation de ce qui nous est accessible, de ce que j’ai vu, entendu ou lu. Cependant, elle me semble, par moments, exagérer et même biaiser, ce qui n’est pas bon signe, ce qui jette, à mes yeux, une ombre sur tout le reste de son discours. Ce qui est sûr, c’est que comprendre ce qui se passe vraiment ici n’est pas simple et qu’on ne peut se bercer de l’illusion que Poutine est le sauveur du monde, d’ailleurs, à part Jésus Christ sur un plan spirituel, personne n’est en mesure de jouer ce rôle. “Ne mettez pas votre confiance dans les princes et les fils des hommes, en eux il n’est point de salut”. »

Puis son témoin attaque plus sérieusement Poutine :

« Elle remarque qu’il y a un grand contraste entre ce que dit Poutine et ce qu’il fait, et c’est exact, en tous cas à l’intérieur du pays. Retour aux traditions, mais les ministères de la culture successifs ne semblent exister que pour permettre encore plus de destruction du patrimoine et financer des spectacles dégradants à l’occidentale, au détriment de la qualité et de la production nationale. »

Cela c’est pour la culture. Pour la folie LGBTQ maintenant :

« Récemment, j’ai appris par Dany qu’un adolescent qui voulait changer de sexe a été retiré à sa mère qui s’y opposait par les autorités, alors qu’il existe, si j’ai bien compris, une loi interdisant les interventions médicales en ce sens. Comment se fait-il ? »

Sur l’immigration et l’islamisme (toujours « galopant », sauf à Gaza…), même topo :

« De même, on va lutter contre l’immigration, mais on construit à Moscou encore une mosquée géante. Poutine, dit la jeune femme, laisse péricliter les villages russes faute d’infrastructures minimales, mais installe trente villages modernes pour des Africains ; “c’est comme en France”, commente la journaliste. Cependant là, je soupçonne qu’il s’agit de villages établis à l’intention des Afrikanders, qui sont massacrés en Afrique du Sud, facilement assimilables en Russie, travailleurs et entreprenants. »

Renseignement pris Laurence nous rassure (enfin, pas tous) :

« Ce n’est pas la première fois que j’entends parler de cela, et, renseignements pris, il s’agit des Afrikanders, pour qui c’est pratiquement une question de vie ou de mort, et qui ne représentent pas un afflux de population colossal. »

Il reste que la Russie ne correspond en rien au Regain de Giono-Pagnol (qui lui-même ne produisit pas grand-chose…). On a vu l’horreur de ce Crocus (le centre, pas l’attentat) qui n’est rien qu’un énième énorme Barnum américain, d’ailleurs aux mains d’affairistes azéris, destiné à être un Exhibition Center de plus. Et toute la Russie semble être comme ça ; je me souviens d’un blog se vantant de magasins sans employés humains en Biélorussie. Comme on sait, les républiques musulmanes ex-soviétiques sont plus avancées que nous en matière de tyrannie informatique — l’Éthiopie aussi d’ailleurs, me confirme un lecteur. Le contrôle informatique sera cette chaîne d’union globale dont nous parlaient sans rire Nerval dans Aurélia ou Guénon dans ses Symboles de la Science sacrée. Le clergé aux commandes sera Bezos, Gates, Zuckerberg, les actionnaires américains comme toujours.

Laurence ajoute :

« Il n’en reste pas moins qu’on ne soutient pas vraiment la paysannerie, bien que le retour à la terre ne soit pas empêché non plus, si l’on ne demande rien à personne et qu’on va s’installer au fin fond du nord dans un village perdu, alors qu’en France, ce n’est pas garanti. Un retour aux traditions et à la souveraineté impliquerait la propagande du retour à la terre et des encouragements à ceux qui l’opèrent, ainsi qu’une mise en valeur de la culture paysanne. »

Laurence dénonce ensuite un comportement inquiétant de l’administration russe :

« Il y a une complaisance judiciaire envers les criminels asiates ou caucasiens quand ils agressent des Russes, cela me semble le fait de la corruption des juges par des bandits de ces nationalités, et non forcément celui du gouvernement lui-même, mais il est bien connu que les ramifications de la pègre et de la mafia s’insinuent partout, ici comme ailleurs. »

Il y a une différence avec la France, les gens :

« La différence avec la France est que les Russes, souvent, ne se laissent pas faire, là encore, la résistance locale joue sûrement son rôle. »

Le fond Javert et Thénardier du froncé de souche moderne (relisez Hugo, mon Dieu) héritier du binôme Terreur-Empire fait que l’hexagone est à l’avancée de toutes les avanies du monde moderne.

Puis Laurence évoque le Covid. Même guillotine sanitaire et cybernétique partout (NDLR À côté du cauchemar français, je me sentais bien tranquille en Espagne) :

« Autre point inquiétant, la soumission au covidocircus, aux mesures, au vaccin, beaucoup moins tyranniques et prolongées qu’en occident, cependant. La jeune femme attribue ce fait à la résistance du peuple russe, et elle n’a sans doute pas tort, je l’ai aussi pensé. Le peuple russe n’a pas bien passé le test d’obéissance que les Français ont remporté haut la main, dénonçant leurs voisins et traquant les contrevenants dans l’espace public. Des gens ont été acculés à se faire vacciner, sous peine de perdre leur travail, dans le meilleur des cas, ils ont quand même développé des covids, parfois à répétition, pour les autres conséquences, mystère. On en parle peu. »

Comme on sait, l’épisode Covid a servi de drill pour les mondialistes. Le prochain épisode sera tyrannique et génocidaire. La Russie n’ayant pas été fameuse, un fan trouve à Poutine ces excuses :

« La thèse d’un ami poutiniste français, c’est que le gouvernement russe ne voulait pas prendre le risque d’une opposition prématurée et déclarée au système mondialiste. Peut-être. N’empêche que c’est la principale raison que j’aurais de douter. »

Laurence conclut, philosophe :

« La numérisation. Oui, c’est vrai, cependant, il faut tenir compte du fait que les gouvernements, quels qu’ils soient, sont obligés de s’aligner sur les avancées technologiques qu’adoptent leurs concurrents, ennemis ou ennemis potentiels. Pour l’instant, cela ne prend pas le caractère coercitif et inhumain que cela prend ailleurs, mais cela peut venir, peut-être est-ce encore la résistance passive du peuple russe qui joue son rôle. »

Soyons aussi philosophes alors et relisons Tocqueville :

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux est comme étranger à la destinée de tous les autres. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir ; il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages. Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »

Mais ce n’est pas tout. C’est le Mordor partout sinon (Tolkien le dénonçait dans sa correspondance, voyez mon livre). Laurence écrit sur le saccage de sa belle cité médiévale traditionnelle :

« Il fait un froid terrible, les feuilles des fougères, qui me ravissaient comme chaque année en déployant leur manteau translucide sous leurs petites têtes courbées, ont gelé. J’ai pitié des plantes et des bêtes autant que de moi-même… Pereslavl, outre “l’architecture” de ses nouvelles maisons qui ne ressemble à rien, se distingue par ses rues défoncées à un point indécent, le délabrement de certains quartiers, des terrains vagues qui suivent des destructions incompréhensibles et qui s’installent pour des années, avec déversements subreptices d’ordures, tas de ciments, poutres abandonnées, ferrailles… Cependant les “administrations” successives et leur architecte-conseil fantôme font mumuse avec l’aménagement jamais terminé de la plage municipale qui ne s’imposait pas ; l’achat de faux topiaires en plastique, car le plastique inaltérable, il n’y a rien de mieux, on les a répartis dans toute la ville, au milieu du désastre, c’est bien festif. »

Remercions Laurence et relisons Tocqueville toujours pour conclure :

« Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »

Il faudrait être sacrément naïf pour croire qu’un chapelet d’îles tropicales échappera au cauchemar digital. Alors la feinte Russie ou la Ville lumière…

Sources :

https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2024/05/humeur-pascale.html

https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2024/04/sans-se-retourner.html

https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/01/De-la-d%C3%A9mocratie-en-Am%C3%A9rique.pdf




« La force de dissuasion française n’existe plus que dans les rêves »

[Auteur de https://www.amazon.fr/PROCHAINE-GUERRE-SERA-NUCLEAIRE/dp/2958814904]



Un vrai JUIF parle des sionistes

[Source : @granier.francis]

Il vous restait 2 ou 3 questions en suspend pour comprendre le monde de dégénérés qui gouverne ?

Un vrai JUIF vous parle des sionistes.

Le rabbin Alon Anava y répond avec la plus grande lucidité et tout le monde en prend pour son grade. 😉👏

[Voir aussi :
L’ÉTAT PROFOND FRANÇAIS — Qui, comment, pourquoi… ?
et
Alan Dershowitz : « Nous sommes puissants, riches et contrôlons les médias, et en tant que juifs nous avons gagné le droit d’influencer le débat public. »]






Poutine entre discours et actes

[Source : chroniquesdepereslavl.blogspot.com]

Par Laurence

Z.W. m’a envoyé une vidéo1 d’une jeune Russe qui dit expressément que Poutine marche pour l’ordre mondial, et me demande ce que j’en pense. En ce qui concerne une partie de ce qu’elle raconte, il y a matière à se poser des questions, je m’en suis posé, je m’en pose. Je ne peux avoir qu’un avis personnel, basé sur mon intuition et mon observation de ce qui nous est accessible, de ce que j’ai vu, entendu ou lu. Cependant, elle me semble, par moments, exagérer et même biaiser, ce qui n’est pas bon signe, ce qui jette, à mes yeux, une ombre sur tout le reste de son discours. Ce qui est sûr, c’est que comprendre ce qui se passe vraiment ici n’est pas simple et qu’on ne peut se bercer de l’illusion que Poutine est le sauveur du monde, d’ailleurs, à part Jésus Christ sur un plan spirituel, personne n’est en mesure de jouer ce rôle.

« Ne mettez pas votre confiance dans les princes et les fils des hommes, en eux il n’est point de salut ».

Elle remarque qu’il y a un grand contraste entre ce que dit Poutine et ce qu’il fait, et c’est exact, en tous cas à l’intérieur du pays. Retour aux traditions, mais les ministères de la culture successifs ne semblent exister que pour permettre encore plus de destruction du patrimoine et financer des spectacles dégradants à l’occidentale, au détriment de la qualité et de la production nationale. Récemment, j’ai appris par Dany qu’un adolescent qui voulait changer de sexe a été retiré à sa mère qui s’y opposait par les autorités, alors qu’il existe, si j’ai bien compris, une loi interdisant les interventions médicales en ce sens. Comment se fait-il ? De même, on va lutter contre l’immigration, mais on construit à Moscou encore une mosquée géante. Poutine, dit la jeune femme, laisse péricliter les villages russes faute d’infrastructures minimales, mais installe trente villages modernes pour des Africains ; « c’est comme en France », commente la journaliste. Cependant là, je soupçonne qu’il s’agit de villages établis à l’intention des Afrikanders, qui sont massacrés en Afrique du Sud, facilement assimilables en Russie, travailleurs et entreprenants. Ce n’est pas la première fois que j’entends parler de cela, et, renseignements pris, il s’agit des Afrikanders, pour qui c’est pratiquement une question de vie ou de mort, et qui ne représentent pas un afflux de population colossal. Il n’en reste pas moins qu’on ne soutient pas vraiment la paysannerie, bien que le retour à la terre ne soit pas empêché non plus, si l’on ne demande rien à personne et qu’on va s’installer au fin fond du nord dans un village perdu, alors qu’en France, ce n’est pas garanti. Un retour aux traditions et à la souveraineté impliquerait la propagande du retour à la terre et des encouragements à ceux qui l’opèrent, ainsi qu’une mise en valeur de la culture paysanne. Il y a une complaisance judiciaire envers les criminels asiates ou caucasiens quand ils agressent des Russes, cela me semble le fait de la corruption des juges par des bandits de ces nationalités, et non forcément celui du gouvernement lui-même, mais il est bien connu que les ramifications de la pègre et de la mafia s’insinuent partout, ici comme ailleurs. La différence avec la France est que les Russes, souvent, ne se laissent pas faire, là encore, la résistance locale joue sûrement son rôle.

[NDLR Une explication d’une différence entre les actes et les paroles de Poutine pourrait s’expliquer par l’existence d’un État profond russe. Si les pays occidentaux sont en réalité dirigés par un État profond, pourquoi la Russie échapperait-elle à la tendance ? Même un dictateur doit composer avec son entourage et son administration (à supposer que Poutine en soit un).]

Autre point inquiétant, la soumission au covidocircus, aux mesures, au vaccin, beaucoup moins tyranniques et prolongées qu’en occident, cependant. La jeune femme attribue ce fait à la résistance du peuple russe, et elle n’a sans doute pas tort, je l’ai aussi pensé. Le peuple russe n’a pas bien passé le test d’obéissance que les Français ont remporté haut la main, dénonçant leurs voisins et traquant les contrevenants dans l’espace public. Des gens ont été acculés à se faire vacciner, sous peine de perdre leur travail, dans le meilleur des cas, ils ont quand même développé des covids, parfois à répétition, pour les autres conséquences, mystère. On en parle peu. La thèse d’un ami poutiniste français, c’est que le gouvernement russe ne voulait pas prendre le risque d’une opposition prématurée et déclarée au système mondialiste. Peut-être. N’empêche que c’est la principale raison que j’aurais de douter.

La numérisation. Oui, c’est vrai, cependant, il faut tenir compte du fait que les gouvernements, quels qu’ils soient, sont obligés de s’aligner sur les avancées technologiques qu’adoptent leurs concurrents, ennemis ou ennemis potentiels. Pour l’instant, cela ne prend pas le caractère coercitif et inhumain que cela prend ailleurs, mais cela peut venir, peut-être est-ce encore la résistance passive du peuple russe qui joue son rôle.

Le démolissage du service public, commencé sous Eltsine et poursuivi sous Poutine. Elle considère que les années quatre-vingt-dix n’étaient pas si horribles que cela, et que si l’on doit prendre un point de comparaison, il faudrait choisir les années soixante-dix quand tout allait super bien. Mon impression personnelle est que d’une part, les années quatre-vingt-dix étaient vraiment un désastre qui laisse un très mauvais souvenir à beaucoup. Le comptable du café, qui a la cinquantaine, me disait qu’on commençait à vivre mieux et qu’on ne voulait pas tout foutre en l’air pour les petits libéraux de Moscou. Mon voisin à la radio considère qu’on n’a « jamais mieux vécu ». Et d’autre part, les deux voyages que j’ai faits en URSS dans les années soixante-dix, qui plus est à Moscou, et pas en province ou dans les campagnes, ne m’ont vraiment pas laissé une impression de prospérité merveilleuse et de joie de vivre en dépit de tout ce que me racontent les Russes maintenant. Je n’envisageais absolument pas de quitter nos années soixante-dix pour les leurs. La fille du père Valentin, partie à Paris à la fin des années quatre-vingt-dix, disait à sa mère communiste : « Le communisme, c’est les Français qui l’ont réalisé, la médecine et l’éducation sont gratuites, tout le monde reçoit des allocations, et la vie y est plus douce que chez nous ». Quant au quotidien des campagnes, il ne semblait pas non plus très riant, je me souviens de ces files grises de paysans mal fagotés qui venaient acheter à Moscou ce qu’ils ne trouvaient pas chez eux. Ce que j’ai vu ne correspond pas au mythe…

Enfin elle évoque l’alcoolisme comme un véritable fléau, et j’observe que les choses ont beaucoup changé sur ce plan. Dans les années quatre-vingt-dix, tous mes copains étaient des alcoolos finis, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, on ne voit plus d’ivrognes écroulés partout, son affirmation est de l’exagération épique. Déjà, en 18, un ami, à Férapontovo, me disait qu’on ne voyait plus d’ivrognes et que les routes étaient meilleures. Pour les routes, à Pereslavl-Zalesski, on ne peut pas dire cela, mais disons que les routes fédérales sont en bon état.

La pauvreté, dont elle trace un tableau épouvantable, et c’est pareil, je ne dis pas que tout le monde est riche, mais je pense qu’il faut nuancer. Elle le fait en indiquant que les Russes sont souvent propriétaires de leur appartement, et ne paient pas de loyer. Et les impôts qu’ils paient dessus sont dérisoires, les charges, même si elles ont sensiblement augmenté, n’atteignent pas les sommets fantasmagoriques des charges en France, en relation avec les salaires respectifs. Il y a de très petits salaires, cependant, mon électricien m’a dit que chez mosenergo, il touchait 150 000 roubles, soit 1500 euros, il a acheté une maison à crédit. Et j’ai vu une affiche de recrutement pour des chauffeurs routiers avec une proposition de salaire de 100 000 roubles. À côté de cela, les postiers d’ici touchent 12 000 roubles, les employés du supermarché sont recrutés à 25 ou 30 000 roubles, ce qui est loin d’être royal. Mais je ne suis pas une spécialiste des chiffres et de l’économie. Personne ici, à ma connaissance, ne meurt de faim. Les magasins sont pleins, et l’histoire des appartements gelés, à moins que cela ne se produise et que je ne sois pas au courant, c’était dans les années 90.

La dépopulation. Eh bien là, je ne la crois pas beaucoup. Elle parle de quatre-vingts millions de Russes au lieu de 140 millions, et ne semble pas trop sûre elle-même de cette différence fantastique entre les chiffres réels et les chiffres officiels. Ce que j’observe, c’est que la natalité est réellement encouragée par l’attribution d’un « capital maternel » de 10 000 euros qui permet parfois d’acquérir une maison ou un appartement, avec un complément personnel, l’attribution d’appartements communaux à des familles nombreuses, comme ce fut le cas pour un de mes amis, d’aide alimentaire, aussi, la fille du père Valentin a droit à de nombreux produits gratuits. Je n’ai pas le sentiment que le gouvernement planifie l’extermination, ou disons la disparition de sa population. Il est, me semble-t-il, plutôt économe de la vie des soldats et des civils en Ukraine, Marioupol est reconstruite en un temps record. C’est vrai que la justice juvénale retire parfois les enfants aux familles nombreuses pauvres, ce qui est un scandale, la justice juvénale a été instaurée sous pression occidentale, chez nous, on les retire aux familles dissidentes, c’est probablement le but occulte de cette institution.

La démolition de l’armée. Là non plus, a priori, et sans être spécialiste, au feeling, je ne pense pas que le gouvernement actuel soit à incriminer, car l’essentiel du travail avait été fait sous Eltsine, et j’ai même entendu dire que si Poutine n’était pas intervenu plus tôt, c’est qu’il était occupé à réarmer discrètement, en tous cas, on voit aujourd’hui qu’il ne fait pas la guerre avec des moteurs de machine à laver. Depuis le début de l’affaire du Donbass, et même bien avant, je savais que l’occident ferait tout pour déclencher une guerre avec la Russie, et Poutine a reculé huit ans devant l’obstacle. Pour réarmer ? Quand l’intervention a commencé, j’ai pensé qu’il avait fait profil bas le temps de le faire et qu’il avait été drôlement astucieux… 

A ce propos, elle ne parle pas de ce qui s’est passé au Donbass dès 2014, elle prétend que les Russes et les Ukrainiens étaient bien copains, qu’ils étaient des frères, et que les gouvernements occidentaux et russe ont organisé cette guerre, sans aucune motivation de part et d’autre, faisant peur aux uns avec le désir de conquête imaginaire de la Russie, aux autres avec les dangers imaginaires de l’OTAN, et c’est là que je tique vraiment. Parce que moi, depuis des années et des années, j’ai observé l’attitude agressive et fourbe de l’OTAN envers la Russie, ses provocations permanentes, la réticence des autorités russes à entrer dans la danse et même à considérer les Occidentaux comme des ennemis, et la tolérance envers les intellectuels libéraux qui soutenaient la propagande occidentale. Elle définit l’armée russe comme complètement détruite, avec des armes rouillées, des types peu mobilisés, on dirait les discours de Van der Layen au parlement européen. Je sais qu’il y a des dysfonctionnements dans l’armée russe, que les soldats sont obligés de payer des pièces de leur équipement, mais quand même, question armements, les Russes ne semblent pas à court, ni fonctionner avec des bouts de fil de fer. Je crois que le danger otanesque est bien réel et que la plupart des Russes le comprennent bien, et tout le monde a vu comment cela se passait en Serbie. La population du Donbass, quand elle s’est mise à résister, prenait des bombes sur la gueule, et subissait des exactions affreuses. La propagande antirusse menée en Ukraine depuis la chute de l’URSS n’était pas le fait de Poutine. Et je me souviens avec horreur des commentaires ukrainiens sur les « doryphores » grillés dans la maison des syndicats à Odessa, des gâteaux en forme de bébés russes mangés dans les discothèques, des manifestants criméens accueillis à Kiev à coups de barre de fer, et autres amabilités des « frères » contre lesquels la jeunesse russe avertie qui fuyait en Géorgie ou ailleurs ne voulait pas se battre. C’était un concentré de méchanceté stupide, dans le genre de la télé française ou de certains intellectuels ou même orthodoxes de chez nous.

Elle parle du démembrement de la Russie, objectif du projet Harvard de Kissinger, et oui, c’est clair, ce projet existe, et il est ouvertement soutenu depuis longtemps par des libéraux russes, Echo Moskvy etc… En effet, si Poutine est souverainiste, comment tolère-t-il par exemple le centre Eltsine, centre de propagande pro-occidentale et antirusse situé à l’épicentre du projet, la ville d’Ekaterinbourg ? Comment l’a-t-il laissé construire, comment le laisse-t-il ouvert, en temps de guerre ? Mikhalkov, qui est un chaud partisan de Poutine, a consacré toute une émission à cet abcès purulent. D’après la jeune femme, tout ceci est le fait d’une « secte juive » (à ne pas confondre avec les juifs normaux et gentils, bien entendu) qui, depuis New York, organise tout cela, et Poutine en est membre. À moins que le métropolite Tikhon, qu’on dit son père spirituel, et le patriarche Cyrille n’en soient complices, on se demande comment il concilie tout cela avec une foi orthodoxe affichée, si on en est là, alors cela craint vraiment, tout le monde aux catacombes… Que des juifs, disons qu’une mafia juive, qu’une secte, chez nous, on dit les straussiens, soit impliquée dans la destruction de la Russie par l’Ukraine, et réciproquement, je n’en doute pas tellement, cela remonte à 1917, et même avant, et la preuve en est à mes yeux la haine écumante de la compagnie BHL, Glucksmann, Ackerman, Nuland, et autres néocons situés dans divers pays, qui elle non plus ne date pas d’hier et à propos de laquelle aucune accusation de racisme, pourtant largement justifiée, n’a jamais été proférée. Et puis la mafia juive n’est pas la seule en cause, il y a d’autres mafias, les intérêts de la famille Biden, par exemple, Blackrock, Monsanto… Maintenant, que toute l’affaire soit une symphonie à laquelle Poutine participe avec enthousiasme… ? Mais peut-être ont-ils des moyens de pression. Je ne saurais le dire. Disons que je sais pour qui se battent les Ukrainiens, qu’ils le sachent ou non : pour eux. Les Russes se battent pour la Russie et le savent, même si l’on admet que ce n’est pas forcément tout à fait le cas de leur gouvernement.

Est-ce ou n’est-ce pas le cas ? Moi, à l’intuition, je dirais que la guerre est réelle entre le gouvernement russe et les gouvernements occidentaux. Le gouvernement russe défend-il sa terre et son peuple ou bien son fief mafieux ? Peut-être les deux. Peut-être son cul d’abord et le peuple ensuite. Et puis parfois, les affaires n’empêchent pas les sentiments… En tous cas, si la moitié de ce que déclare cette jeune femme est vrai, Poutine est bien meilleur comédien que Macron. La jeune femme dit que 30 % des Russes soutiennent Poutine, en réalité. Peut-être que s’il laissait émerger des opposants sérieux, ses scores ne seraient pas les mêmes, mais je pense qu’il bénéficie d’un soutien populaire suffisamment large, surtout en ce moment, évidemment.

Pour ce qui est de la médecine, je ne la contredirai pas, c’est plutôt la cata. « En Union soviétique, tout était gratuit ». Oui, mais j’ai entendu raconter aussi des horreurs sur la médecine soviétique, et du reste, j’ai été soignée gratuitement, à Pereslavl-Zalesski, je ne faisais pas une confiance aveugle au personnel, mais c’était gratuit. Que ce soit ici ou chez nous, en effet, la privatisation de la santé publique démolit complètement la qualité des soins, mais il y a du blé à faire, et des requins à l’œuvre, pas besoin d’inviter une secte juive à la curée.

Auparavant, j’ai écouté l’interview du père Tkatchev où il recommande aux orthodoxes ukrainiens de fuir Sodome sans se retourner. Il dit que l’ethnos n’a plus le même sens qu’avant, parce que tous les ethnos ont été cassés. On avait fait l’expérience de créer l’inimitié entre deux peuples frères, les Ukrainiens et les Russes, qui appartiennent absolument au même ethnos, beaucoup plus qu’un breton et un basque ou un provençal, par exemple, avec la même culture, la même histoire et la même foi, et qu’on y était arrivé. Le peuple russe avait une grande homogénéité, il s’apparentait à une espèce de famille mystique, d’où le désarroi de Napoléon qu’on sent si bien dans Guerre et Paix, devant ce phénomène incompréhensible, le peuple qu’il pensait délivrer de la tyrannie et qui se levait contre lui comme un seul homme, et cela, un siècle seulement avant la révolution d’octobre et la guerre civile. On arrive à tout avec une rééducation qui joue sur les mauvais sentiments, comme on l’a déjà vu au XX° siècle. C’est très triste, dit-il, mais c’est comme ça. Et la Laure de Kiev ? Ses reliques profanées, ses objets saints dispersés à l’encan dans une Europe apostate et sacrilège ? Eh bien tant pis pour la Laure de Kiev, son sort démontre d’autant plus la nécessité de partir sans se retourner. Je me suis fait la même réflexion, quand je suis partie moi-même, au fond. Sans se retourner, c’est le plus difficile… Autant pour la Laure de Kiev que pour Notre-Dame, la France de mon enfance ou le monastère de Solan. Mais quand j’ai vu que Macron avait reçu Bartholomée à l’Élysée, ce fut comme la revendication du crime qui s’affichait avec insolence, sa signature affichée : en effet, il fallait partir, je n’en doute pas. Et il ne faut plus se retourner. Que la thèse de la jeune Russe soit ou non exacte. Je fais confiance au père Tkatchev. Il a vu ce qui se passait là-bas, il en vient. Il est parfois un peu raide, mais au moment du covidocircus, il n’avait pas peur d’exprimer la vérité. Il dit qu’un noir orthodoxe lui est plus proche qu’un Russe renégat, et que les gens vont désormais se regrouper par affinités spirituelles, morales, intellectuelles, éthiques. C’est ce que je ressens quand j’écoute Youssef Hindi, par exemple, et je le ressentais à Solan, où les gens sont d’origine très diverse. Et c’est probablement ce qui s’esquisse dans le mouvement des étrangers occidentaux vers la Russie et son orthodoxie. Le père Tkatchev évoque la responsabilité collective de Dostoïevski, qui nous fait assumer à tous le péché d’un seul, et qui fait du salut d’un seul le salut de tous, cette révélation qui m’a fait découvrir le christianisme, à l’âge de quinze ans. C’est de cela qu’il faut se souvenir, devant ce qui nous arrive.

Si j’étais plus jeune, je songerais à l’issue de mon roman Epitaphe. Pas pour des raisons de survivalisme, mais pour vivre debout encore quelque temps.

1 Pour voir la vidéo :
https://nouveau-monde.ca/sortir-du-schisme-mental-la-russie-vue-par-une-citoyenne-russe/




Alan Dershowitz : « Nous sommes puissants, riches et contrôlons les médias, et en tant que juifs nous avons gagné le droit d’influencer le débat public. »

[Source : lelibrepenseur.org via @SinedWarrior]

Le célèbre avocat américain, Alan Dershowitz, très proche du pédocriminel Jeffrey Epstein, tient ici des propos ahurissants d’arrogance et de bêtise qui vont conduire à la perte du lobby sioniste à n’en point douter. Il avoue l’existence d’un lobby juif puissant qui contrôle les médias et influence le débat public ajoutant des propos bellicistes affirmant qu’il faut utiliser la « force » car cette « force » pourra « libérer » le peuple juif selon la promesse divine ! On ne savait pas que le peuple juif était emprisonné, surtout aux USA et dans le monde occidental général ! En d’autres termes, il s’agit ici de religion et de messianisme, rien d’autre.

LLP

Le professeur Alan Dershowitz lors de la conférence anti-BDS 2017 de StandWithUs : « Ne jamais s’excuser d’être un juif fort ».
(Source : Professor Alan Dershowitz at the 2017 StandWithUs Anti-BDS Conference: « Never apologize for being a strong Jew. » | By StandWithUsFacebook | Facebook)

Alan Morton Dershowitz, né à Brooklyn (New York) le 1er septembre 1938, est un avocatécrivain et universitaire américain, professeur de droit à l’université Harvard de 1964 à 2013.
Il se distingue en tant qu’avocat pénaliste en représentant des personnalités célèbres et controversées, notamment O. J. SimpsonHarvey WeinsteinJeffrey Epstein et le président américain Donald Trump.
(Source : Wikipédia)


Extrait de The Hidden Tyranny

[Source :
https://ia601002.us.archive.org/32/items/ContemporaryHistory/Walter%20White%20-%20The%20Hidden%20Tyranny%20Harold%20Wallace%20Rosenthal.pdf]

Ce livret contient le texte d’une interview très révélatrice et choquante d’un juif du nom de Harold Rosenthal, réalisée en 1976 par un patriote inquiet, Walter White, Jr. M. Rosenthal, un juif influent, versé dans les traditions juives et impliqué dans les rouages du gouvernement à Washington, D.C., a expliqué l’implication des juifs et la cause des principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Rosenthal, en exposant certains aspects du « monde intérieur invisible de la juiverie », a révélé les méthodes et les tactiques utilisées par les juifs pour détruire la civilisation chrétienne et prendre secrètement le contrôle de nos vies et de nos gouvernements. Il en est résulté pour nous une « tyrannie cachée » semblable à la tyrannie exercée contre les saints par le système de la bête écarlate de l’Apocalypse, appelé « mystère de Babylone ».

« Nous sommes le peuple élu de Dieu… La plupart des Juifs n’aiment pas l’admettre, mais notre dieu est Lucifer — je ne mentais donc pas — et nous sommes son peuple élu. Lucifer est bien vivant. »

Harold Rosenthal


Lord Rothschild explique comment sa famille a créé Israël


Voir aussi, par exemple :

https://editionsethos.com/produit/la-controverse-de-sion

La controverse de Sion est le fruit de plus de trois années de recherches approfondies et intensives, menées en grande partie à la bibliothèque centrale de New York, à partir de sources difficilement accessibles. Dans ce livre, Douglas Reed associe aux données recueillies toutes ses connaissances et son expérience d’ancien correspondant pour le compte du London Times à l’étranger, ayant observé de près et analysé les événements politiques en Europe sur plusieurs années. Cet ouvrage, enrichi de citations bibliques et talmudiques ainsi que celles d’érudits anciens et modernes, se fonde sur une compréhension pleine et sincère de l’histoire du peuple juif à travers plusieurs siècles, et il explore en profondeur des questions morales centrales, en puisant dans des sources faisant autorité. Les informations contenues dans ce livre révèlent une dimension d’intérêt et d’importance supérieure, car elles sont mises en relation avec les événements historiques antérieurs à la captivité de Babylone, jusqu’à notre époque moderne.

« Après moi, viendront les historiens, qui d’après les fragments exhumés, assembleront l’histoire dans tous ses éléments. »

« J’ai senti, durant le travail de préparation de ce livre, que je côtoyais le mal. »




Jacques Attali, ce faux bienveillant aux idées prophétiques immorales, glauques, macabres, perverses et même génocidaires…

[Source : aulnaycap.com]

Par Catherine Medioni

Le 1er février 1981 paraissait le livre d’entretiens de Michel Salomon, journaliste et médecin, aux éditions Seghers, avec 20 personnalités considérées comme appartenant au cercle des plus grands savants au monde. Jacques Attali y donne sa vision du futur et les impérieuses nécessités qu’elle impliquera selon lui… 41 ans plus tard et en pleine pandémie conduisant à une obligation vaccinale abusive en pleine phase expérimentale, ses propos s’éclairent d’un jour nouveau et nous montre une réalité que l’on ne pensait jamais connaître… Tant les prospectives sont effrayantes, exclusivement comptables, sombres, inhumaines, criminelles et révoltantes ! Pour autant, les propos immoraux tenus par Jacques Attali sont-ils acceptables et ne décrivent-ils pas précisément ce que les dirigeants de la planète tentent coûte que coûte de mettre en place et d’imposer aux peuples, aux « gueux », et aux « sans dents » que nous sommes pour nos « élites » perverses et malveillantes ? Ci-dessous des morceaux choisis de la doxa décomplexée de Jacques Attali qui n’envisage la vie humaine que sous l’angle du consumérisme et de son coût en termes de dépenses de santé !

Michel Salomon : Page 265 : « pourquoi un économiste s’intéresse-t -il avec tant de passion à la médecine à la santé… »

Jacques Attali, page 265 :

« J’ai constaté en étudiant les problèmes économiques généraux de la société occidentale que les coûts de la santé sont un des facteurs essentiels de la crise économique. La production de consommateurs et leur entretien coûtent cher, plus cher encore que la production de marchandises elles-mêmes. Les hommes sont produits par des services qu’ils se rendent les uns aux autres, en particulier dans le domaine de la santé, dont la productivité économique n’augmente pas très vite. La productivité de la production de machines augmente plus rapidement que la productivité relative de la production de consommateurs. Cette contradiction sera levée par une transformation du système de santé et d’éducation vers leur marchandisation et leur industrialisation. (…) Est-ce que la médecine peut, elle aussi, être produite par des machines qui viendraient remplacer l’activité du médecin ? »

Jacques Attali, page 269 et 270 :

« Le système tente de durer en surveillant ses coûts financiers. Mais cette volonté débouche sur la nécessité de surveiller les comportements et donc de définir des normes de santé, d’activités auxquelles l’individu doit se soumettre. Ainsi apparaît la notion de profil de vie économe en dépenses de santé. Dès lors, on passe à la seconde phase qui est celle de l’auto-dénonciation du mal grâce aux outils d’autocontrôle du comportement. L’individu peut ainsi se conformer à la norme de profil de vie et devenir autonome par rapport à sa maladie. Le principal critère du comportement (…) est la recherche d’un profil de vie économe en dépenses de santé. »

Jacques Attali, page 272 :

« Toutes les médecines du futur qui sont liées au contrôle du comportement peuvent avoir une incidence politique majeure. Il serait possible en effet de rendre conciliable la démocratie parlementaire avec le totalitarisme puisqu’il suffirait de maintenir toutes les règles formelles de la démocratie parlementaire, mais en même temps de généraliser l’utilisation de ces produits pour que le totalitarisme soit quotidien. »

Jacques Attali, page 272 :

« je crois plutôt à un totalitarisme implicite avec un “Big Brother” invisible et décentralisé. Ces machines pour surveiller notre santé, que nous pourrions avoir pour notre bien, nous asserviront pour notre bien. En quelque sorte nous subirons un conditionnement doux et permanent. »

Michel Salomon, page 273 : « Est-il possible et souhaitable de vivre 120 ans ? »

Jacques Attali, page 273 :

« Est-ce souhaitable ? (…) Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir. Pourquoi ? Parce qu’aussi longtemps qu’il s’agissait d’allonger l’espérance de vie afin d’atteindre le seuil maximum de rentabilité de la machine humaine, en termes de travail, c’était parfait ! Mais dès qu’on dépasse les 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. D’où je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une durée de vie déterminée, l’homme vive le mieux possible, mais de telle sorte que les dépenses de santé seront les plus réduites possibles en termes de coût pour la collectivité. Alors apparaît un nouveau critère d’espérance de vie : celui de la valeur d’un système de santé, fonction non pas de l’allongement de l’espérance de vie, mais du nombre d’années sans maladie et particulièrement sans hospitalisation. En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement, plutôt qu’elle se détériore progressivement. C’est parfaitement clair si l’on se rappelle que les deux tiers des dépenses de santé sont concentrées sur les derniers mois de vie. (…) »

Jacques Attali, page 274 :

« Ainsi force est de reconnaître que la logique ne réside plus dans l’augmentation de l’espérance de vie, mais dans celle de la durée de vie sans maladies. (…) Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l’allongement de la vie parce que c’est un leurre, un faux problème. »

Michel Salomon, page 274 : « le monde à venir, libéral ou socialiste, aura besoin d’une morale biologique, de se créer une éthique du clonage ou de l’euthanasie par exemple »

Jacques Attali, page 274 et 275 :

« l’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste, c’est la liberté et la liberté fondamentale, c’est le suicide. En conséquence le droit au suicide, direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. »

Jacques Attali, page 276 :

« (…) les moyens électroniques permettront de définir avec précision le normal et de quantifier le comportement social. Ce dernier deviendra économiquement consommable puisqu’existeront les moyens et les critères de conformité aux normes. (…) La médecine est révélatrice de l’évolution d’une société qui s’oriente demain vers un totalitarisme décentralisé. »

Jacques Attali, page 277 :

« je crois que ce monde en préparation sera tellement affreux qu’il signifie la mort de l’homme. il faut donc se préparer à y résister. »

Michel Salomon, page 277 : « la pénétration croissante de l’informatique dans la société invite à une réflexion éthique. N’y a-t-il pas là une menace sous-jacente pour la liberté de l’homme ? »

Jacques Attali, page 277 :

« il est clair que les discours sur la prévention, l’économie de la santé, la bonne pratique médicale amèneront à la nécessité pour chaque individu de posséder un dossier médical qui sera mis sur bande magnétique. Pour des raisons épidémiologiques, l’ensemble de ces dossiers seront centralisés dans un ordinateur auquel les médecins auront accès. La question se pose : la police aura-t-elle accès à ces fichiers ? (…) À des menaces nouvelles, sachons créer le rempart de procédures nouvelles. La démocratie a le devoir de s’adapter à l’évolution technique. Les vieilles constitutions confrontées aux technologies nouvelles peuvent conduire à des systèmes totalitaires. »

Il est à noter que certains affirment qu’une seconde édition du livre de Michel Salomon serait parue expurgée des propos les plus dérangeants et les plus polémiques de Jacques Attali, qui est très loin d’apparaître pour le bienfaiteur de l’humanité pour lequel il essaie de se faire passer. Bizarrement le livre serait depuis devenu introuvable…

Il est évident que si l’on s’en tient aux propos choquants et très inquiétants publiés ci-dessus et qui font véritablement froid dans le dos, tant il n’est même plus question d’humanisme ni de reconnaissance du caractère sacré de la vie, mais de gestion exclusivement comptable et économique de la vie humaine et de ses dépenses de santé, l’euthanasie prônée comme mode de gestion du futur, toujours selon Jacques Attali, est une sentence de mort programmée et programmable dès l’instant où les humains deviennent sexagénaires….

On peut se demander alors pourquoi les travailleurs et les salariés qui s’échinent au travail toute leur vie pour cotiser à l’assurance chômage, à l’assurance maladie, à l’assurance invalidité et à l’assurance retraite, si les choix politiques visent à les priver de tous leurs salaires différés en ne les soignant plus ou en les euthanasiant dès qu’ils passent le cap des soixante ans, parce que selon cette abominable vision, ils ne seraient plus productifs, et seraient donc trop coûteux ?

Pourquoi également Jacques Attali savait-il dès 1981 ce qui se pratiquerait plus tard et notamment durant cette période de pandémie crée par un virus fabriqué en laboratoire et intentionnellement lâché dans la nature pour décimer l’humanité, à la fois par le virus lui-même, mais également par son (faux) remède ? En effet, voilà qu’il osait affirmer péremptoirement et sans complexe que :

« À l’avenir il s’agira de trouver un moyen de réduire la population. Nous commencerons par les vieux, car dès qu’il dépasse 60-65 ans l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Ensuite les faibles puis les inutiles qui n’apportent rien à la société, car il y en aura de plus en plus, et surtout enfin les plus stupides. Une euthanasie ciblant ces groupes ; l’euthanasie devra être un instrument essentiel de nos sociétés futures, dans tous les cas de figure. On ne pourra bien sûr par exécuter les gens ou faire des camps. Nous nous en débarrasserons en leur faisant croire que c’est pour leur bien. La population trop nombreuse, et pour la plupart inutile, c’est quelque chose d’économiquement trop coûteux. Sociétalement, il est également bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. On ne pourra pas non plus faire passer des tests d’intelligence à des millions et des millions de gens, vous pensez bien !
Nous trouverons quelque chose ou le provoquerons, une pandémie qui cible certaines personnes, une crise économique réelle ou pas, un virus qui touchera les vieux ou les gros, peu importe, les faibles y succomberont, les peureux et les stupides y croiront et demanderont à être traités.
Nous aurons pris soin d’avoir prévu le traitement, un traitement qui sera la solution. La sélection des idiots se fera ainsi toute seule : ils iront d’eux-mêmes à l’abattoir. »

Né le 1er novembre 1943, Jacques Attali qui prône l’euthanasie pour les retraités et les « inutiles » de la société ne devrait-il pas s’euthanasier lui-même, puisqu’il a depuis bien longtemps déjà dépassé le cap des soixante ans et qu’il coûte désormais très cher à la collectivité ?

Dossier et article réalisés les 2 et 3 février 2022 par Catherine Medioni




Bienvenue dans la société où tout est déterminé par votre téléphone portable

[Source : quebecnouvelles.info]

Par Anthony Tremblay

En Chine, cela fait depuis qu’une méga-application, nommée en anglais Wechat, contrôle tous les éléments dans la vie de centaines de millions de Chinois. Ils ont besoin de Wechat pour payer les comptes, réserver des taxis, des billets de train, mais aussi pour payer leurs dépenses au quotidien. C’est aussi une pièce d’identité numérique. Si le Québec et le Canada n’en sont pas encore là, ni le reste du monde, nous assistons néanmoins à un virage autoritaire par le biais des applications et autres codes QR. Petit tour d’horizon sur une société numérisée où vous devez posséder un téléphone portable pour exister.

La taxe imposée aux visiteurs par les Îles-de-la-Madeleine est désormais en vigueur. Pour avoir l’autorisation de circuler sur l’île sans être résident, il faut payer 30 $ par un portail en ligne, pour se voir ensuite générer un code QR qui devra être présenté sur demande aux autorités locales. Sous peine de se voir infliger une amende de 1000 $. Disons que comme accueil, on a déjà vu mieux.

[Voir : Une municipalité québécoise veut faire concurrence à la Chine communiste…]

Ce n’est pas tant l’idée du 30 $ le problème, mais c’est que l’on impose aux visiteurs et aux habitants de présenter soit un code QR valide ou une pièce d’identité pour circuler dans l’archipel ou y revenir. Si l’on avait voulu réellement taxer les visiteurs sans introduire cette technologie intrusive, on aurait pu simplement mettre des caméras qui prennent les plaques d’immatriculation. Un peu comme celles d’un péage routier. Et envoyer une facture de 30 $ aux plaques non immatriculées aux îles. Ou pour ceux qui y vont en avion, mettre une charge de 30 $ aux frais lors de l’achat du billet.

Les îles ne sont pas le seul endroit à désormais imposer une taxe d’entrée aux visiteurs. Venise impose également une taxe de 5 euros. L’idée peut sembler saugrenue de charger à des gens un tarif pour visiter une ville, un peu comme s’il s’agissait que d’un simple musée. Il faudra montrer aux autorités que l’on a bien payé.

L’idée d’imposer un code QR pour circuler est née avec la pandémie. Plusieurs en gardent un très mauvais souvenir. L’idée de devoir présenter un code sur un téléphone afin de pouvoir fréquenter les restaurants et les grandes surfaces aurait dû être jetée dans les poubelles de l’Histoire. Pourtant, c’est devenu un outil de plus en plus fréquent pour le contrôle de foules.

D’autres technologies que le code QR ont envahi notre quotidien. Pensez à toutes ces cartes de points que l’on vous demande à l’épicerie, à la station-service, au magasin ou même à la SAQ1. Ces points sont une bien maigre récompense pour les informations qu’ils accumulent sur vous. La quantité de données recueillies valent bien plus que le rabais de 10 $ que vous obtiendrez à l’épicerie d’ici 3 mois.

De plus, il est désormais obligatoire d’être membre du programme afin de bénéficier de rabais supplémentaires, ce qui est une entrave à la liberté de choix des gens, ainsi qu’aux personnes peu habiles avec la technologie. On impose de plus en plus d’obligations à des gens souvent âgés, qui se voient lentement disparaître de l’espace public à mesure que tout se numérise.

La technologie est censée libérer le potentiel des individus et leur faciliter la vie. Mais ce que l’on constate désormais, c’est qu’elle devient un outil de contrôle et de perception de diverses taxes. Si on ne vous vole pas carrément vos données. En Chine, « disparaître » de Wechat suite aux répressions gouvernementales signifie littéralement votre mort sociale. Vous ne disparaîtrez pas dans un camp comme à l’époque maoïste, mais vous serez incapable de payer vos factures, d’acheter des billets de train ou de simplement circuler d’une ville à l’autre.

Il est peu probable que le Canada aille aussi loin dans la répression numérique, mais il faut demeurer vigilant pour éviter que des cas comme celui de l’entrée aux îles ne deviennent de plus en plus communs. Trudeau a déjà voté des lois pour contrôler davantage Internet, et il est plus difficile de s’informer suite aux boycottages de Meta contre les médias canadiens. Nous ne souhaitons pas que ces horribles mesures locales deviennent la norme. Pendant qu’il en est encore temps.





Le retour de bâton arrive parfois vite




Marion Le Pen : « Je prône un traditionalisme intelligent contre des élites hostiles. »

Interview de Marion Le Pen par Tatiana Popova — 23 juillet 2013

[NDLR À comparer peut-être avec de nos jours, où Marion a retiré « Le Pen » de son nom pour intégrer un parti qui ne promeut pas le Frexit.]

[Source : english.pravda.ru]

Marion Maréchal Le Pen est la petite-fille du leader nationaliste français Jean-Marie Le Pen. Élue l’an dernier — à 22 ans — à la chambre des députés, elle a fermement défendu ses convictions et ses valeurs familiales traditionnelles au cours de la longue lutte qui a opposé le gouvernement socialiste français en difficulté au mouvement chrétien et conservateur motivé. Illustrant sa dynastie démocratique et paradoxale, elle a répondu aux questions de Tatiana Popova et de Pravda.ru.

« Mlle Le Pen, vous êtes la plus jeune députée du Parlement français. Vous avez également manifesté une forte réticence à l’égard du prétendu mariage pour tous. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs les détails de votre position ? Et comment expliquez-vous la réaction excessive du gouvernement français ? »

« En fait, ce combat me tient à cœur et je suis d’accord avec la jeunesse de France qui s’est levée ces derniers mois pour défendre le cadre indépassable de nos valeurs et le respect des lois naturelles. Nous avons assisté à la toute-puissance d’un “nano-lobby” qui, à lui seul, avec ses quelques centaines de membres, a pu détruire l’institution du mariage comme élément de la filiation et consacrer le désir égoïste et individuel au-dessus de toute autre considération comme le bien-être de l’enfant adopté, et ce contre l’avis de nombreux psychiatres français reconnus. Je voulais aussi dénoncer les nombreuses atteintes portées par la gauche libertaire à nos libertés individuelles ; le gouvernement socialiste a sous-estimé le nombre de manifestants, et nous avons assisté à des provocations, à un usage excessif de la violence policière, et à des emprisonnements pour délit d’opinion… La démocratie française se meurt sous nos yeux par la volonté d’une élite idéologue qui oblige les Français à abandonner tout attachement à la famille ou à la nation pour mieux imposer l’utopie mondiale. Heureusement, la vigueur de ces derniers mois a montré que la conscience française n’était pas morte ! »

« La science et l’agenda transhumain continuent de défier et de rebuter toute éthique ; vous avez entendu parler des bébés Google, achetés sur Internet, conçus en Amérique, et dont les “mères” délocalisées gisent quelque part en Inde, où les produits humains peuvent être achetés et livrés. Pensez-vous qu’une conscience chrétienne ou humaniste puisse encore intervenir dans ces circonstances ? »

« La réalité est qu’aujourd’hui nous arrivons à l’apogée du nihilisme moderne dans lequel l’homme est en fin de compte une marchandise de plus. Dans ce règne du libre-échange, la conception du “progrès” est calquée sur le développement social du progrès technique. L’étrange raisonnement par analogie nous amène à considérer que les sociétés humaines, à l’instar des progrès technologiques, ne peuvent évoluer que vers plus de progrès social et donc vers toujours plus de bien. Le véritable danger de cette loi réside dans les dérives qui conduiront à l’arrivée de l’Assistance Médicale à la Procréation pour les couples lesbiens et de la Gestation pour autrui pour les hommes au nom de “l’égalité”. Le corps humain et la personnalité deviennent ainsi un produit consommable au nom du progrès et de l’égalité. Les vraies féministes devraient se rebeller contre un tel mépris des femmes ».

« Toujours pour nos lecteurs, pouvez-vous nous donner une idée de votre parcours intellectuel et même familial (votre relation avec votre grand-père, par exemple) ? Quel est votre modèle du passé, s’il y en a un ? Votre grande figure historique ? »

« Je suis issu d’une célèbre famille politique française dont la figure historique Jean-Marie Le Pen a, pendant de nombreuses années, déchaîné les passions pour défendre seul le courant national, méprisé et rejeté par nos élites au nom de la lutte contre la “haine nationaliste” et “l’extrémisme.” Ma vie personnelle m’a depuis appris l’adversité et c’est pourquoi, aujourd’hui, l’arène politique ne me fait pas peur. J’ai grandi dans l’amour de mon pays et j’assume chaque erreur et chaque réussite. Napoléon disait que de Jeanne d’Arc à Robespierre, il prenait tout le monde ! Je ne prône pas un conservatisme arrogant, mais un traditionalisme intelligent, car une nation qui oublie son passé oublie aussi ses erreurs et peut les reproduire. Ma nation a plus de 1000 ans et il serait bien de commencer à ne pas réduire son histoire à la Révolution de 1789. Il y a beaucoup de personnages historiques que je vénère, et Jeanne d’Arc est certainement l’une de mes préférées : pensez à cette guerre menée par une bergère habitée par la Providence pour sauver le pays de l’occupant anglo-saxon… »

« Il est de coutume de se plaindre de la jeune génération depuis au moins cinquante ou soixante ans. Comment voyez-vous votre génération, maintenant que le FN est à 26 % en France ? Le jeune commun est-il inculte, aliéné par la technologie, les téléphones intelligents et mentalement intoxiqué par les médias ? Ou est-il plutôt rebelle et prêt à soutenir votre mouvement vers le pouvoir en France ? »

« Les faits sont têtus. Malgré le matraquage idéologique opéré par les grands médias et l’Éducation nationale depuis des années, la jeunesse française est encore pleine de ressources. Aujourd’hui, la jeunesse est la pitoyable victime de la contre-culture et des révolutions morales de 1968 qui lui ont fait beaucoup de mal. La réalité nous rattrape chaque jour : chômage de masse, insécurité généralisée, immigration massive. Nous payons les erreurs de nos aînés et la crise économique nous a conduits à nous recentrer sur les dernières défenses naturelles que sont la famille et la communauté nationale. Le mouvement “Famille pour tous”, qui a rassemblé des millions de personnes pendant plusieurs mois, a été caractérisé par des acteurs jeunes. Nous avons vu sortir du bois, extrêmement déterminés et dotés d’une réelle conscience politique, des jeunes ne craignant ni le jugement moralisateur de nos élites, ni leur répression irrationnelle. Tout cela est très encourageant pour l’avenir et me donne beaucoup d’espoir, car avec eux, j’ai vu que nous serions capables de construire la France de demain. »

« Quels sont les facteurs qui pourraient pousser votre parti au pouvoir dans les années à venir, probablement décisives ? Êtes-vous prêts, même sans grands moyens du parti ? »

« Une des raisons de notre succès électoral est que les Français admettent maintenant que ce que nous disons depuis des années est vrai. Je dis souvent que nous avons eu raison trop tôt. Les Français ont maintenant compris que le Front National est le seul mouvement qui peut apporter des volontaires et les solutions que la situation exige ! Je pense que c’est l’effondrement des élites, fascinées par le pouvoir et l’argent, qui amène toujours plus de Français à voter pour nous. Nos adversaires ont échoué partout, sur tout, et toujours avec une réelle et brillante constance ! Mes compatriotes en ont assez de cette foire d’empoigne. Nous avons moins de moyens financiers que d’autres, mais nous faisons de la politique autrement et nous avons gardé la culture militante, ce qui fait que nous sommes aujourd’hui beaucoup plus efficaces que nos adversaires PS et UMP. »

« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un problème surprenant en France, en Europe occidentale, dans l’ensemble de l’Occident : les élites hostiles. Les députés n’aiment pas les gens qu’ils représentent, les bureaucrates ne les servent plus, les journalistes et les grands médias les méprisent. Comment analysez-vous ce problème d’élites hostiles ? »

« J’adore votre concept d’« élite hostile » ! Cela résume très bien ce que nous vivons aujourd’hui. La population est en effet devenue la variable d’ajustement de la guerre politique pour plus de pouvoir. Le lemme des politiciens européens d’aujourd’hui est « ne pas servir le peuple mais se servir soi-même ». Ces élites se combattent et s’admirent en même temps, chacun voulant ce que l’autre possède. Nous sommes dans l’immédiateté et le désir frénétique de la satisfaction sans retenue. Les gens sont impliqués dans des questions d’affaires et pas du tout d’idéologie. Les trotskistes et maoïstes des années 1970 sont devenus les rois de la com’ et les gourous médiatiques de la mondialisation, les grands prêtres de l’économie financière. L’hostilité des élites vient du fait qu’elles ne poursuivent plus les mêmes buts et les mêmes espoirs que leurs peuples. Pire encore, ces derniers s’accrochant à leurs modes de vie, nos racines nationales deviennent un obstacle à la volonté de puissance de la mondialisation maniaque.

« Dans l’un de vos récents discours, vous avez évoqué le fait que le parti communiste voulait autrefois défendre la classe ouvrière française contre l’immigration. Pourquoi ce parti a-t-il renoncé à sa mission et comment le Front national est-il devenu le premier parti ouvrier de France ? »

« Souvenez-vous de 1979. L’affaire du “Bulldozer Vitry” a été le chant du cygne du communisme en France. Le Parti communiste français, qui avait jusqu’à présent dénoncé l’immigration de masse comme “armée de réserve du capital”, a cédé à l’attrait du pouvoir avec l’arrivée de François Mitterrand en 1981. Le PCF est aujourd’hui progressivement marginalisé pour devenir le porte-parole des “luttes”, c’est-à-dire de toutes les luttes des minorités, des sans-papiers, des sans-culottes. Le peuple a tourné le dos au PCF, mais au lieu de faire son examen de conscience, le “parti” a décidé de défendre tout ce qui n’est pas le peuple. Le Front National défend vraiment les plus vulnérables parce qu’ils sont les plus exposés à l’insécurité, au déclassement et à la folie de la mondialisation. C’est, à mon avis, la raison de notre succès auprès des masses, maintenant que le parti communiste a abandonné la faucille et le marteau ! »

« L’Europe est un projet qui a d’abord attiré, puis fait peur, quand on était enfant, et qui finit par tourner à l’aigre et au ridicule. Pouvez-vous sortir la France du piège européen ? Et à quelle condition, sinon éviter d’autres troubles intérieurs plus importants ? »

L’idée initiale était d’assurer la paix et de permettre aux nations européennes de partager leurs ressources et leur expertise. L’Union européenne et son Comité n’ont rien à voir avec l’idée fondatrice. Nous allons vers une structure fédérale alors que celle du général de Gaulle était confédérale. Certains disent que c’est la même chose. Mais non, cela n’a rien à voir ! La confédération est une union de pays indépendants ou le projet de la commission actuelle est de transférer le plus possible de compétences, de compréhension et de souveraineté à un groupe sans légitimité populaire.

« Dans le même ordre d’idée, comment maîtriser l’immigration qui est devenue non plus un problème français (que M. Le Pen a soulevé dans les années 1970) mais un problème mondial ? Quelles sont vos propositions pour concilier la liberté de circulation et la préservation des nations ? »

Avant tout, il faut sortir immédiatement de l’espace Schengen. Il faut arrêter les pompes aspirantes qui profitent à l’immigration mondiale, réserver notre modèle social à nos nationaux. Il faut cesser de faire des Français sans conditions ; le droit du sol crée des situations d’immigration insoutenables, notamment dans nos départements et territoires d’outre-mer. Il faut durcir les conditions d’attribution et de déchéance de la nationalité française. Un étranger qui arrive en France doit subvenir à ses besoins car la France avec son énorme dette n’a plus les moyens de le soigner, de le nourrir, de le loger, souvent au détriment de ses ressortissants. Et bien sûr pour cela, il faut faire respecter la loi en donnant à la police les moyens d’exercer sa mission.

« Dans la lutte contre le mondialisme et le politiquement correct, Vladimir Poutine est souvent la cible de groupes médiatiques occidentaux agressifs. Rêvez-vous comme le général de Gaulle et votre grand-père d’une Europe boréale de l’Atlantique à l’Oural et au-delà ? »

« Il est clair que nous avons beaucoup en commun et beaucoup à partager avec la Russie. Ce qui est certain, c’est que nous avons les moyens et les ressources pour offrir une alternative au mondialisme. Nos objectifs contrastent avec ceux de l’Angleterre et de l’Allemagne dans l’histoire diplomatique. L’Angleterre pousse au “grand large”, comme le disait Churchill, et l’Allemagne reste attachée à l’idée de Mittel-Europa. Ces deux points de vue sont tout à fait contraires aux intérêts de la France. D’autres pensent que nous pourrions être relégués dans ce qu’ils considèrent comme la deuxième division de l’Europe et appellent avec dédain le Club Méditerranée (France, Italie, Espagne, Grèce…). La vieille Europe est en effet très compliquée mais je suis convaincu que la France et la Russie ont un intérêt commun à se tendre la main, car elles respectent toutes deux la tradition des grandes harmonies et de la non-ingérence. »

« Quelle est votre position sur le conflit syrien et le soi-disant printemps arabe ? »

« Nous sommes dans le sillage de l’Union européenne, qui elle-même reçoit ses ordres de Washington. Nous avons renoncé à notre propre vision géostratégique. Le résultat est la montée de mouvements islamistes plus radicaux. La Libye et la Syrie sont la preuve du décalage flagrant entre l’émotion et la raison. Ni Kadhafi ni Assad ne sont de grands démocrates et je ne les défends pas, mais il faut faire de la prospective. Que nous disent les faits ? Les conflits libyen et syrien ont montré que l’éclatement d’un État fort crée les conditions d’affrontements ethniques et religieux sans fin, avec en toile de fond la montée en puissance des groupes djihadistes. Pendant ce temps, les pays de l’Union européenne continuent de pousser à l’explosion du Maghreb et du Machrek. Il s’agit là, à mon sens, d’un aveuglement idéologique coupable. Je crois sincèrement qu’à partir d’une erreur d’observation, nous sommes aujourd’hui dans l’irrationnel. »

« Vous êtes très jeune et encore célibataire dans votre parlement. Dans le contexte morose français, resterez-vous très longtemps en politique et dans quelles conditions ? »

« On ne choisit pas de faire de la politique, ce sont les électeurs qui choisissent ! Cependant, je ne suis pas de ceux qui se contentent d’être spectateurs de leur temps, alors je pense toujours à travailler d’une manière ou d’une autre pour mon pays. Il y a de nombreuses façons de faire de la politique, et je ne saurais vous dire ce que je pourrais faire après mon mandat de député. Je n’ai pas de plan de carrière, je vais donc là où ma contribution peut être la plus utile ».




Quand Ovide dévoile Pythagore et la métempsychose

Par Nicolas Bonnal

[Illustration : tableau sévillan de Breughel le Jeune.]

Pythagore et la spiritualité végétarienne ; découvrons les extraits extraordinaires du Livre XV des Métamorphoses d’Ovide. Ce poète apprécié de Guénon dévoile la métempsychose et il écrit :

« Dans cet âge antique, que nous avons appelé l’âge d’or, l’homme vivait content du fruit des arbres, des plantes champêtres ; et jamais il ne souilla sa bouche de sang. Alors l’oiseau balançait, sans danger, ses ailes dans les airs ; le lièvre errait sans frayeur, dans les campagnes ; la crédulité du poisson ne l’attachait point à l’hameçon funeste. Aucun être n’employait, aucun ne craignait ni les pièges, ni la fraude : tout était en paix… Les âmes ne meurent point : sorties de leurs premières demeures, elles passent et vivent dans de nouvelles habitations… Je le déclare au nom des dieux, prenez garde, par le meurtre détestable des animaux, de chasser de leur nouvel asile les âmes de vos parents. Que votre sang ne se nourrisse point de votre sang. »

Dès le début de ce livre XV, Ovide défend le roi mystérieux Numa (voyez Plutarque sur ce roi) et il le relie à Pythagore lequel va expliquer les Métamorphoses et défendre la vision du monde du génial poète cité par Kubrick dans Eyes Wide Shut :

« Cessez, mortels, de souiller vos corps de ces aliments coupables. Vous avez les moissons des champs ; vous avez des fruits qui font courber sous leur poids les arbres des vergers. »

Le carnivore est en état de péché mortel, il est coupé de l’âge d’or (voir le Livre I de ces Métamorphoses qui décrit un âge sans violence et éloigné de cette culture occidentale du carnage dont a brillamment parlé Victor Davis Hanson) :

« Pour vous le raisin se gonfle et mûrit dans la vigne. Il est des légumes d’un goût exquis ; il en est d’autres que le feu rend plus tendres et plus savoureux. Ni le lait, ni le miel que parfume le thym, ne vous sont défendus. La terre prodigue vous offre ses plus doux trésors, et vous fournit des aliments exempts de sang et de carnage. »

Le péché de chair au sens strict (pensons à ces chasses préparatrices de tueries et au sublime Julien de Flaubert) :

« Il n’appartient qu’aux animaux de se nourrir de chair : encore tous n’en font-ils point usage. Le cheval, la brebis, et le bœuf vivent de l’herbe des prairies. Mais ceux qui sont d’un naturel farouche et sanguinaire, les tigres d’Arménie, les lions prompts à la colère, les ours et les loups, aiment les aliments sanglants. Ah ! c’est un grand crime de confondre des entrailles dans des entrailles, d’engraisser un corps d’un autre corps, et de ne conserver la vie d’un être que par la mort d’un autre ! »

Et comme on parlait d’âge d’or :

« Dans cet âge antique, que nous avons appelé l’âge d’or, l’homme vivait content du fruit des arbres, des plantes champêtres ; et jamais il ne souilla sa bouche de sang. Alors l’oiseau balançait, sans danger, ses ailes dans les airs ; le lièvre errait sans frayeur, dans les campagnes ; la crédulité du poisson ne l’attachait point à l’hameçon funeste. Aucun être n’employait, aucun ne craignait ni les pièges, ni la fraude : tout était en paix. »

On est proche des monde de Yourcenar ou de Tolkien. Ovide décrit ensuite ce premier crime cosmique (on est proche si l’on veut d’Abel et de Caïn) :

« Mais celui, quel qu’il soit, qui, le premier abandonnant l’innocente frugalité de cet âge, plongea des chairs dans son avide sein, ouvrit le chemin du crime. C’est, je veux le croire, par le carnage des bêtes féroces que le fer commença à être ensanglanté. »

Mais le meurtre d’animaux peut être justifié :

« Mais c’était assez de leur donner la mort. Il est permis, je l’avoue, d’ôter la vie aux animaux qui menacent la nôtre : on pouvait les tuer, mais il ne fallait pas s’en nourrir. On alla plus loin encore. On croit que le pourceau mérita d’être la première victime immolée, parce qu’il détruisait les semences et ruinait l’espoir de l’année. Le bouc fut sacrifié sur l’autel de Bacchus, parce qu’il avait offensé la vigne : ces deux animaux trouvèrent ainsi la peine de leur faute. »

Puis le grand poète pleure les innocentes victimes :

« Mais quelle peine méritiez-vous, innocentes brebis, troupeaux paisibles dont les mamelles pendantes se gonflent, pour l’homme, d’un nectar délicieux ; dont la molle toison lui fournit ses vêtements ; et dont la vie est, plus que la mort, utile à ses besoins ? Quel mal a fait le bœuf, animal sans fraude et sans artifice, simple, incapable de nuire, et né pour les plus durs travaux ? Ah ! ce fut un ingrat, indigne des dons de Cérès, celui qui, le premier, détela du joug fumant l’animal agricole pour l’égorger ; qui frappa de la hache son col usé par de rudes travaux, en retournant si souvent la terre, et faisant produire aux champs tant de riches moissons ! Mais ce n’était pas assez de commettre un si grand crime : l’homme a voulu y associer les dieux ; et il ose croire que le sang des génisses est agréable aux immortels ! »

L’homme ignore hélas le lien avec le bœuf, son « cultivateur » :

« D’où vient à l’homme cette faim si grande des aliments défendus ? Ô mortels ! je vous en conjure, renoncez à ces festins barbares. Écoutez et retenez mes avertissements : lorsque vous mangez la chair de vos bœufs égorgés, sachez et souvenez-vous que vous mangez vos cultivateurs. »

Puis on passe au stade suivant de la démonstration ; refus de la peur de la mort et pérennité des âmes :

« Faibles mortels, que glace l’effroi du trépas, pourquoi craindre le Styx et l’empire des ombres, fables inventées par les poètes, vaines expiations d’un monde imaginaire ? Soit que le corps périsse consumé dans les feux du bûcher, soit que le temps le détruise, ne croyez pas qu’il souffre quand il n’est plus. »

Ovide ajoute :

« Les âmes ne meurent point : sorties de leurs premières demeures, elles passent et vivent dans de nouvelles habitations. Moi-même, je m’en souviens, pendant la guerre de Troie, j’étais Euphorbe, fils de Panthous ; le plus jeune des Atrides me perça le cœur de sa forte lance : j’ai reconnu naguère, au temple de Junon, dans la ville d’Argos, le bouclier dont alors mon bras était armé. »

Description enfin de la métempsychose :

« Tout change, rien ne meurt. L’âme erre d’un corps à un autre, quel qu’il soit : elle passe de l’animal à l’homme, de l’homme à l’animal, et ne périt jamais. Comme la cire fragile reçoit des formes variées, et change de figure sans changer de substance : ainsi j’enseigne que l’âme est toujours la même, mais qu’elle émigre en des corps différents. Dans vos appétits déréglés, craignez donc de devenir impies. Je le déclare au nom des dieux, prenez garde, par le meurtre détestable des animaux, de chasser de leur nouvel asile les âmes de vos parents. Que votre sang ne se nourrisse point de votre sang… »

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met15/Met15,%201-236.htm

https://www.ebooksgratuits.com/pdf/ovide_metamorphoses.pdf




SpaceX est un leurre

[Source : mileswmathis.com]

[NDLR Même s’il date de quelques années, l’article soulève un point qui reste d’actualité et mérite d’être creusé pour réfutation ou confirmation.
Voir aussi : Elon Musk, SpaceX et Tesla Motors]

Par Miles Mathis — 22 août 2016

Cet article sera très court, pour changer. Je souhaite simplement vous avertir que les médias alternatifs, et en particulier YouTube, vous font subir un double coup de massue avec cet article. Tout d’abord, on vous montre une vidéo de l’atterrissage de SpaceX dont n’importe quel enfant peut voir qu’elle est truquée. Il s’agit d’un film tourné à l’envers.

[NDLR Cependant, l’hypothèse du film tourné à l’envers rend malgré tout difficile la justification des nuages de fumée perçus en fin de film. Comment seraient-ils générés avant l’allumage du réacteur ? Dans le film tel quel (mais supposément à l’envers d’après Mathis), ceux-ci disparaissent progressivement en s’éloignant, probablement poussés par le vent, ce qui est logique et attendu. À l’envers (mais supposément à l’endroit d’après Mathis), ils apparaîtraient progressivement en partant de la gauche, puis se rapprocheraient de la fusée en se densifiant, ce qui par contre est peu plausible.]

[Source : SpaceX]

C’est la première partie du tour de passe-passe. Mais ce n’est que la moitié du projet. La seconde partie consiste à engager des dizaines de personnes pour publier des vidéos sur YouTube ou d’autres analyses, dans lesquelles ce faux est démasqué. Ils commencent par vous dire la même chose que moi : les vidéos de SpaceX sont d’horribles trucages hollywoodiens, de l’atterrissage aux commentaires en passant par les panoramiques des fausses salles de contrôle. Je ne vais même pas répéter cette analyse, puisqu’elle a déjà été faite et qu’elle est tellement évidente. Je me contente de la confirmer. CEPENDANT, j’attire votre attention sur le fait que la plupart de ceux qui dénoncent la fausseté de SpaceX sont des promoteurs de la Terre plate. Russianvids sur YouTube semble avoir le plus grand nombre de visites et ouvre la voie, et je vous recommande d’être très méfiant à l’égard de tous ces gens. Ils sont à l’origine d’un double coup de massue.

Voici le projet : ils veulent vous faire croire que les seules personnes qui remettent en question ou exposent la NASA ou SpaceX sont des terreplatistes ou d’autres fous patentés. Ils entourent donc toute analyse réelle de tonnes de fausses analyses qui ressemblent à s’y méprendre à l’analyse réelle. Ils ajoutent ensuite une couche de glaçage noir à la fausse analyse. Ce glaçage est le plus souvent un truc de Terre plate, mais il pourrait s’agir d’un glaçage de promotion d’Hitler, de satanisme ou de n’importe quoi d’autre que la plupart des gens trouvent tout à fait déplaisant. La plupart des gens refuseront alors le gâteau à cause du glaçage. Ils refuseront la Terre plate et, ce faisant, refuseront d’exposer SpaceX ou la NASA.

Bien sûr, cela peut être fait sur n’importe quel sujet. C’est le cas pour tous mes articles en ce moment même. Mes articles sont réaffichés sur de grands sites où ils peuvent être entourés de bruit. L’un d’entre eux reprend mes recherches et affiche ensuite des liens vers la Terre plate tout autour, bien que j’aie dit à mes lecteurs à maintes reprises que la Terre plate n’est qu’une fausse piste. Ils veulent désespérément me lier au bébé goudron1.

Mais comme tout tour de magie, ce tour qu’ils essaient de faire perd son pouvoir une fois qu’il est exposé. Une fois que vous avez vu ce qu’ils font, vous pouvez le dépasser. Je vous suggère de le faire le plus rapidement possible.

Car la vérité, c’est qu’il y a beaucoup de canulars. Mais la Terre n’est pas plate. Il existe de nombreuses expériences simples que vous pouvez faire pour vous le prouver2, mais je ne me considère pas comme un professeur de rattrapage en physique ou en logique. Je suis occupé par des choses plus importantes et je n’ai pas le temps de prouver aux gens que 2+2=4 ou que les arbres sont verts. Car, voyez-vous, il s’agit là d’une autre partie du projet. Il s’agit d’un projet dirigé contre des gens comme moi, et ils veulent que je perde mon temps à prouver que la Terre est ronde à un grand nombre de trolls qu’ils ont engagés pour m’envoyer des courriels. Car si je fais cela, je n’écris pas de nouveaux articles révolutionnaires, exposant tous leurs anciens et nouveaux projets.

Ils se sentent probablement satisfaits d’avoir réussi à me faire écrire plus d’une page sur le sujet ici. C’est pourquoi je vais m’arrêter. Bon travail, les gars ! Vous avez dépensé des milliers de dollars et d’heures de travail pour me détourner pendant les dix minutes qu’il m’a fallu pour écrire ceci.


1 Un personnage de roman (« Tar Baby », en anglais : « Le bébé goudron est la deuxième des histoires de l’Oncle Remus publiées en 1881 ; il s’agit d’une poupée faite de goudron et de térébenthine utilisée par le méchant Br’er Fox pour piéger Br’er Rabbit. Plus Br’er Rabbit se bat contre le Tar-Baby, plus il est pris au piège. »).

2 Par exemple Expérience à deux pour démontrer que la Terre ne peut pas être plate.




Emmanuel Todd et la question antisémite

Par Nicolas Bonnal

On en reste à Todd pour la polémique que son succès et sa réflexion allaient nécessairement alimenter sans le vouloir en coulisse. Il n’y a plus de question juive, il n’y a qu’une question antisémite, et Bernie Sanders (qui ose s’en prendre à l’idole des jeunes, Bibi) comme Emmanuel Todd n’y peuvent mais. Cette affaire judéo-ukraino-russe devient passionnante. Comme on sait un antisémite aujourd’hui « ce n’est plus quelqu’un qui n’aime pas les juifs mais quelqu’un que n’aiment pas les juifs » — en particulier les néo-cons aux commandes. Emmanuel Todd est donc accusé d’antisémitisme (bien que d’origine juive, etc.) car il écrit en effet sur cet affreux conflit dans sa défaite (imméritée et mensongère) de l’Occident :

« … les deux personnalités les plus influentes qui “gèrent” l’Ukraine, Antony Blinken, le secrétaire d’État, et Victoria Nuland, la sous-secrétaire d’État, sont d’origine juive. (…) Cette guerre, si elle présente l’avantage, dans les rêves des néoconservateurs, d’user démographiquement la Russie, ne contribuera nullement, quelle que soit son issue, à consolider la nation ukrainienne mais à la détruire. À la fin du mois de septembre 2023, la police militaire ukrainienne a ceint le pays de barbelés pour empêcher les hommes valides, écœurés par la contre-offensive inutile et meurtrière de l’été, exigée par Washington, de fuir en Roumanie ou en Pologne pour échapper à la conscription. Quelle importance ? Pourquoi les Américains d’origine juive ukrainienne qui, avec le gouvernement de Kiev, copilotent cette boucherie ne ressentiraient-ils pas cela comme une juste punition infligée à ce pays qui a tant fait souffrir leurs ancêtres ? » (p. 67). »

On laisse de côté notre point de vue, car ce sont les Russes qui tuent, désolé (ils sont la cause matérielle au sens aristotélicien de ce demi-million de morts). Ils ont été roulés dans la farine en 2004 puis en 2014, ils ont perdu « la guerre de propagande » dont parle Custine, et il ne leur reste que la guerre de conquête, où ils ont toujours excellé. Ma femme étant ukrainienne, je mets ce point d’honneur à le rappeler. On n’en serait pas là s’ils avaient su jouer aux échecs sans renverser la table.

On va s’amuser avec le commentaire d’un micro-universitaire et censeur néo-con qui bosse pour une sous-université danoise boutefeu :

« Très clairement, Todd est en train de suggérer que les élites juives américaines manipulent les dirigeants ukrainiens afin d’envoyer mourir la jeunesse ukrainienne et se venger de la Seconde Guerre mondiale. C’est très exactement le cliché antisémite du Juif manipulateur et fauteur de guerre. »

Le bougre (qui cite Philippe Roger et son livre sur l’antiaméricanisme qui « cancel » toute la culture française) ajoute :

« De même, il prétend que les russophones ukrainiens seraient par essence russes (ignorant volontairement à la fois la complexité du multilinguisme ukrainien et l’existence d’un nationalisme civique, bien documenté, en Ukraine), et atteint des sommets d’ignominie quand il s’inquiète du sort de la ville de Belgorod, “sporadiquement bombardée” par les Ukrainiens, mais sans ne jamais toucher un seul mot des brutalités commises par les troupes russes dans les territoires ukrainiens occupés, dont le massacre de Boutcha. Ce n’est ainsi pas un hasard si le livre a été élogieusement couvert par la presse officielle russe : il dit très exactement la même chose que la propagande du régime poutinien. »

Le drôle accuse aussi Todd d’antiféminisme (horresco referens [« rapporter l’horreur »]…) :

Il explique également que l’hostilité à la Russie dans certains pays pourrait venir du fait que leurs dirigeants sont des femmes, « le féminisme (…) favorisant le bellicisme » (p. 141). Il faut citer ici le passage dans son entier :

« Gardant à l’esprit l’hypothèse d’Inglehart, qui associe les femmes au rejet de la guerre, on peut imaginer chez certaines d’entre elles, placées au plus haut niveau, celui des relations internationales, une forme d’imposture : “La guerre était la chose des hommes, nous devons nous montrer aussi décidées qu’eux, ou même plus.” La supposition que je hasarde ici, c’est que ces femmes auraient absorbé inconsciemment une dose de masculinité toxique. Une analyse statistique des attitudes politiques féminines et masculines face à la guerre d’Ukraine constituerait un beau sujet de thèse : Victoria Nuland (sous-secrétaire d’État américaine chargée de l’Ukraine), Ursula von der Leyen (présidente de la Commission européenne) et Annalena Baerbock (ministre allemande des Affaires étrangères), ces pasionarias de la guerre, représentent-elle plus qu’elles-mêmes, ou non ? Faut-il voir dans la prudence relative de Scholz et Macron une expression de masculinité » (p. 146-147).

J’en ai parlé ici dans un texte sur Orwell.

On tape alors sur le grand homme ramené à peu (les gratte-papiers du macronisme ne reculent devant rien — voyez ce qu’ils ont fait à Baudrillard ou à Godard) :

« Après la GPA comme signe de décadence sociale, Todd n’a aucun complexe à sortir le vieux cliché des femmes hystériques et agressives, et le lieu commun réactionnaire actuel du féminisme dangereux. S’il ne s’oppose pas à “l’émancipation des homosexuels”, il exprime sa réticence envers ce qu’il appelle “l’idéologie gay” qui “fait tourner la vie des sociétés autour des préférences sexuelles” (p. 60). »

Mais j’en reviens aux juifs, question d’actualité s’il en est, comme le reconnaissent Blinken et son souffleur Bibi. Des juifs et des Russes, Nietzsche écrivait dans un éblouissant et prophétique (le Journal de Dostoïevski n’est pas mal non plus, j’y reviendrai) aphorisme de Par-delà le bien et le mal :

« … les juifs sont incontestablement la race la plus énergique, la plus tenace et la plus pure qu’il y ait dans l’Europe actuelle ; ils savent tirer parti des pires conditions — mieux peut-être que des plus favorables, — et ils le doivent à quelqu’une de ces vertus dont on voudrait aujourd’hui faire des vices, ils le doivent surtout à une foi robuste qui n’a pas de raison de rougir devant les “idées modernes” ; ils se transforment, quand ils se transforment, comme l’empire russe conquiert : la Russie étend ses conquêtes en empire qui a du temps devant lui et qui ne date pas d’hier, — eux se transforment suivant la maxime : “Aussi lentement que possible !” Le penseur que préoccupe l’avenir de l’Europe doit, dans toutes ses spéculations sur cet avenir, compter avec les juifs et les Russes comme avec les facteurs les plus certains et les plus probables du jeu et du conflit des forces (§ 251). »

L’imbécile pourra dire que Nietzsche est antisémite. Ce n’est pas ce que me disait Léon Poliakoff dans ma studieuse jeunesse, mais bon (NDLR : « il disait avec humour : “avec Nietzsche on n’en finirait jamais…”) …

Voyons alors ce qu’écrivait Howard Kunstler sur cette question explosive il y a trois mois :

« En tant que Juif américain et connaisseur du folklore de mon peuple, j’attire votre attention sur la figure troublante du dibbouk (dih-bik), un démon désincarné qui, à cause de ses péchés, erre sans cesse parmi nous et peut entrer dans la chair d’une personne vivante, qui affligera et tourmentera alors la communauté jusqu’à ce qu’elle soit correctement exorcisée par un minian de rabbins vêtus de linceuls funéraires blancs et brandissant des serments sacrés. »

Kunstler ensuite nous dressait une liste de dibbouks de la politique :

« Ainsi, je vous présente Andrew Weissmann, avocat, le dibbouk en chef américain, présent sur la scène depuis des décennies, semant la zizanie et le malheur, à la tête d’une foule impie de dibboukim se faisant appeler Lawfare pour infester les tribunaux et s’immiscer dans les élections. Pensez-y : Michael Sussman, l’un des instigateurs du RussiaGate ; Michael Bromwich, ancien inspecteur général du ministère de la Justice (!), puis conseiller de Christine Blasey Ford (vous vous souvenez d’elle ?), David Laufman, ancien lutin du contre-espionnage du ministère de la Justice et garçon de courses de Blasey Ford, Marc Elias, ingénieur extraordinaire des opérations de récolte des bulletins de vote pour les élections de 2020 et de nombreuses farces connexes, Dan Goldman, avocat principal de la commission judiciaire de la Chambre des représentants pour la mise en accusation de Donald J. Trump… tous des dibbouks ! »

Au moins il était clair. Certes, « on » pourra toujours dire qu’Howard est un juif-antisémite passé à l’ennemi et qui pratique « la haine de soi » (idem pour Halimi en France et pour tous ceux qui ne veulent pas s’aligner sur le Bibi mort de rire).

Mais voici ce qu’écrit en English à ce sujet la revue communautaire Forward.com :

« Indeed, at least 10 prominent Jews have been nominated to key positions. There’s Ronald Klain (chief of staff); Anthony Blinken (Secretary of State) ; Janet Yellen (Treasury) ; Merrick Garland (Attorney General) ; Alejandro Mayorkas (Homeland Security) ; and Avril Haines (Director of National Intelligence). One level down are Wendy Sherman (deputy Secretary of State); Eric Lander (science and technology adviser); Ann Neuberger (deputy National Security Adviser); and David Cohen (deputy CIA director).

Plus there’s Doug Emhoff, the Jewish husband of Vice President-elect Kamala Harris. »

[« En effet, au moins 10 juifs éminents ont été nommés à des postes clés. Il y a Ronald Klain (chef de cabinet), Anthony Blinken (secrétaire d’État), Janet Yellen (Trésor), Merrick Garland (procureur général), Alejandro Mayorkas (sécurité intérieure) et Avril Haines (directeur du renseignement national). Un niveau plus bas, on trouve Wendy Sherman (secrétaire d’État adjointe), Eric Lander (conseiller pour la science et la technologie), Ann Neuberger (conseillère adjointe pour la sécurité nationale) et David Cohen (directeur adjoint de la CIA).

Il y a aussi Doug Emhoff, le mari juif de la vice-présidente élue Kamala Harris. »]

No comment, of course. [Sans commentaires, bien sûr.]

On répète Nietzsche alors pour les plus étourdis de nos lecteurs :

« Le penseur que préoccupe l’avenir de l’Europe doit, dans toutes ses spéculations sur cet avenir, compter avec les juifs et les Russes comme avec les facteurs les plus certains et les plus probables du jeu et du conflit des forces. »

Sources :

https://forward.com/news/462330/enough-for-a-minyan-a-jewish-whos-who-of-bidens-cabinet-to-be

https://fr.wikipedia.org/wiki/Minian

https://fr.wikisource.org/wiki/Par_del%C3%A0_le_bien_et_le_mal/Texte_entier

https://lesakerfrancophone.fr/appelez-les-exorcistes

https://www.jean-jaures.org/publication/defaite-de-loccident-ou-defaite-du-marche-des-idees-sur-le-dernier-ouvrage-demmanuel-todd




Michéa, Mitterrand et la destruction du peuple français

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Pour gouverner, il faut d’abord changer le sens des mots. Après on peut remplacer les gens.

Depuis 1984, une gauche libérale-libertaire aux affaires domine le paysage politique et culturel et enfonce le petit peuple dans des termes féroces. On a cité Thierry Pfister et sa lettre ouverte, on recommandera aussi le très effrayant pamphlet de Guy Hocquenghem qui en 1987 expliquait — Houellebecq le refera — cette conjonction des forces du marché et de la subversion/dérision. La page de gauche des magazines pour recommander un lobby ou une intervention en Afghanistan, la page de droite pour vendre du Vuitton. Habitué à être ainsi traité, le cerveau humain n’a plus rien d’humain et devient cette mécanique-canal humanitaire à réagir fluo et à consommer bio.

Jean-Claude Michéa a récemment rappelé ce qui s’est passé après le virage au centre de Mitterrand. Le sociétal allait remplacer le social. On l’écoute :

« Plus personne n’ignore, en effet, que c’est bien François Mitterrand lui-même (avec la complicité, entre autres, de l’économiste libéral Jacques Attali et de son homme à tout faire de l’époque Jean-Louis Bianco) qui, en 1984, a délibérément organisé depuis l’Élysée (quelques mois seulement, par conséquent, après le fameux “tournant libéral” de 1983) le lancement et le financement de SOS-Racisme, un mouvement “citoyen” officiellement “spontané” (et d’ailleurs aussitôt présenté et encensé comme tel dans le monde du showbiz et des grands médias) mais dont la mission première était en réalité de détourner les fractions de la jeunesse étudiante et lycéenne que ce ralliement au capitalisme auraient pu déstabiliser vers un combat de substitution suffisamment plausible et honorable à leurs yeux. »

La farce sociétale se met encore en place, alors on peut taxer le pauvre et puis le remplacer. Insulté et ringard, ce beauf n’est plus digne de l’attente de nos grands commentateurs. Nota : pour imaginer la jeunesse française d’avant l’ère Mitterrand, découvrez le rebelle de Gérard Blain.

Michéa encore :

 « Combat de substitution “antiraciste”, “antifasciste” et (l’adjectif se généralise à l’époque) “citoyen”, qui présentait de surcroît l’avantage non négligeable, pour Mitterrand et son entourage, d’acclimater en douceur cette jeunesse au nouvel imaginaire No Border et No limit du capitalisme néolibéral (et c’est, bien entendu, en référence à ce type de mouvement “citoyen” que Guy Debord ironisait, dans l’une de ses dernières lettres, sur ces “actuels moutons de l’intelligentsia qui ne connaissent plus que trois crimes inadmissibles, à l’exclusion de tout le reste : racisme, anti-modernisme, homophobie”). »

Il était alors important pour le capital, qui avait eu peur du peuple pendant plus de cent ans, de se montrer branché/progressiste, et de rejeter le prolétaire promu homme de la rue dans les poubelles de l’histoire — avec la complicité achetée/enthousiaste de tous les médias. Rappelons pour les plus jeunes de nos antisystèmes que les communistes quittèrent le bateau ivre de la présidence Mitterrand en 1984, et que dans 1984, le ministère de la vérité s’abrite dans une… pyramide.

Post-Scriptum

On vient d’apprendre qu’EDF va disparaître. L’électricité de France viendra d’ailleurs, comme le peuple.




Le modèle romain de notre empire ploutocratique

Par Nicolas Bonnal

La ploutocratie totalitaire induit une gouvernance impériale-globale sur les masses. C’est pourquoi actuellement les élites et leurs journalistes choisissent l’empire ; il en était de même dans l’Antiquité, comme l’explique l’historien Fustel De Coulanges dans son infinie Cité antique, livre le plus indispensable au monde.

La situation est déjà proche de la nôtre (du pain, des jeux, un empire, une déchéance humaine totale — revoir notre texte sur Ortega Y Gasset et la montée de la stupidité) :

« De tels faits disent assez comment Rome, sans faire de très grands efforts, obtint l’empire. L’esprit municipal disparaissait peu à peu. L’amour de l’indépendance devenait un sentiment très rare, et les cœurs étaient tout entiers aux intérêts et aux passions des partis. Insensiblement on oubliait la cité. Les barrières qui avaient autrefois séparé les villes et en avaient fait autant de petits mondes distincts, dont l’horizon bornait les vœux et les pensées de chacun, tombaient l’une après l’autre. On ne distinguait plus, pour toute l’Italie et pour toute la Grèce, que deux groupes d’hommes d’une part, une classe aristocratique ; de l’autre, un parti populaire ; l’une appelait la domination de Rome, l’autre la repoussait. Ce fut l’aristocratie qui l’emporta, et Rome acquit l’empire. »

On répète alors : « Ce fut l’aristocratie qui l’emporta, et Rome acquit l’empire. »

Se rappeler Warren Buffet qui écrivait que sa classe avait gagné la guerre. L’Empire s’est mondialisé, il est devenu une matrice et partout le populo s’est soumis au pain et aux Jeux en attendant le camp d’extermination ploutocratique-numérique-OMS-CBDC.

L’Empire romain annihila tout, comme l’empire américain. Revoyez mon texte sur la tirade de l’infortuné leader breton Calgacus, mis en scène par Tacite. Fustel :

« Tel fut l’effet de la conquête romaine sur les peuples qui en devinrent successivement la proie. De la cité, tout tomba : la religion d’abord, puis le gouvernement, et enfin le droit privé ; toutes les institutions municipales, déjà ébranlées depuis longtemps, furent enfin déracinées et anéanties. Mais aucune société régulière, aucun système de gouvernement ne remplaça tout de suite ce qui disparaissait. Il y eut un temps d’arrêt entre le moment où les hommes virent le régime municipal se dissoudre, et celui où ils virent naître un autre mode de société. »

L’impression de chaos était déjà là :

« La nation ne succéda pas d’abord à la cité, car l’imperium romanum ne ressemblait en aucune manière à une nation. C’était une multitude confuse, où il n’y avait d’ordre vrai qu’en un point central, et où tout le reste n’avait qu’un ordre factice et transitoire, et ne l’avait même qu’au prix de l’obéissance. »

Mais le secret de Rome c’est ça : la domination du fric et la soumission d’une plèbe abrutie — les Américains ayant étendu à toute l’Europe l’abrutissement tyrannique et ploutocratique (vive la bourse et la télé) :

« La domination de la classe riche se soutint à Rome plus longtemps que dans aucune autre ville. Cela tient à deux causes. L’une est que l’on fit de grandes conquêtes, et que les profits en furent pour la classe qui était déjà riche ; toutes les terres enlevées aux vaincus furent possédées par elle ; elle s’empara du commerce des pays conquis, et y joignit les énormes bénéfices de la perception des impôts et de l’administration des provinces. Ces familles, s’enrichissant ainsi à chaque génération, devinrent démesurément opulentes, et chacune d’elles fut une puissance vis-à-vis du peuple. »

Le mystère romain c’est que le pauvre (contrairement au grec, Fustel donnant d’innombrables exemples) se soumettait au fric :

« L’autre cause était que le Romain, même le plus pauvre, avait un respect inné pour la richesse. Alors que la vraie clientèle avait depuis longtemps disparu, elle fut comme ressuscitée sous la forme d’un hommage rendu aux grandes fortunes ; et l’usage s’établit que les prolétaires allassent chaque matin saluer les riches et leur demander la nourriture du jour. »

Il y eut de fausses luttes, rappelle Fustel :

« Ce n’est pas que la lutte des riches et des pauvres ne se soit vue à Rome comme dans toutes les cités. Mais elle ne commença qu’au temps des Gracques, c’est-à-dire après que la conquête était presque achevée. D’ailleurs, cette lutte n’eut jamais à Rome le caractère de violence qu’elle avait partout ailleurs. Le bas peuple de Rome ne convoita pas très ardemment la richesse ; il aida mollement les Gracques ; il se refusa à croire que ces réformateurs travaillassent pour lui, et il les abandonna au moment décisif. Les lois agraires, si souvent présentées aux riches comme une menace, laissèrent toujours le peuple assez indifférent et ne l’agitèrent qu’à la surface. »

Oui, elle ne voulait déjà pas trop travailler cette plèbe…

Le résultat c’est qu’on se livrait à Rome pour protéger son pognon. Idem ici depuis la fin du communisme :

« Il résulta de là que, dans toutes les cités, l’aristocratie tourna les yeux vers Rome, compta sur elle, l’adopta pour protectrice, et s’enchaîna à sa fortune. Cela semblait d’autant plus permis que Rome n’était pour personne une ville étrangère : Sabins, Latins, Étrusques voyaient en elle une ville sabine, une ville latine ou une ville étrusque, et les Grecs croyaient retrouver en elle des Grecs. »

Sources

https://letterepaoline.net/wp-content/uploads/2014/02/fustel-de-coulanges-la-citc3a9-antique.pdf

https://www.dedefensa.org/article/ortega-y-gasset-et-la-montee-eschatologique-de-la-stupidite

https://www.dedefensa.org/article/tacite-et-le-message-anti-imperialiste-il-y-a-2000ans

https://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html




La facture de la supercherie écologique arrive, et elle est salée

[Source : h16free.com]

Par Hashtable

Saperlipopette, la transition écologique, qui devait transformer nos sociétés en utopies vertes et riantes est en train de muter en zombie dont l’odeur de putréfaction devient difficile à camoufler : même la titraille journalistique la plus putassière ne parvient pas à évacuer les problèmes de plus en plus énormes provoqués par les décisions débiles que cette transition vers la misère nous impose.

Pourtant, tout avait été bien proprement décidé, correctement à l’abri de tout processus démocratique et de consultation régulière du peuple qui, un peu lourdaud, aurait pu tout faire dérailler : d’une part, parce qu’ils polluaient vraiment trop (mais si, puisqu’on vous le dit), il était clair qu’on devait se passer complètement des véhicules à moteurs thermiques d’ici 2030 quitte à basculer tout le monde à l’électrique, et d’autre part on allait simultanément se débarrasser de ce nucléaire qui apportait décidément trop de solutions à tous nos problèmes.

[NDLR Jusqu’à maintenant, le nucléaire n’a pas résolu le problème des déchets radioactifs.]

Bien sûr, il allait falloir s’arranger quelque peu avec la réalité et les faits tangibles. Par exemple, en sous-estimant un peu (juste un peu) les émissions de dioxyde de carbone ou de méthane des mines de charbon, on arriverait à faire passer l’Allemagne pour presque vertueuse au point de justifier la fermeture de ses centrales nucléaires, quitte à présenter aussi cette dernière forme de production énergétique sous son jour le plus négatif possible.

Manque de pot, les grosses bidouilles et, pour tout dire, les mensonges patentés ont été récemment éventés : une enquête menée par un journal d’investigation allemand montre que les Verts ont triché sur les données permettant d’accompagner la sortie allemande du nucléaire et les hauts fonctionnaires du ministère (des Verts, pour l’essentiel) ont ainsi ignoré les avis des experts consultés, notamment lorsque ceux-ci préconisaient un report de l’arrêt du nucléaire tant il était prévisible que le conflit russo-ukrainien allait provoquer des soucis pour la consommation énergétique allemande.

En somme, les équipes des Verts en charge du nucléaire ont trompé l’opinion publique, lui ont consciemment menti pour parvenir à se débarrasser de la seule source d’énergie réellement décarbonée dont l’Allemagne disposait alors.

Pendant ce temps et alors que le prix de l’électricité européenne subissait indirectement les conséquences des mensonges écologiques des Verts allemands, on apprend qu’en ce qui concerne le remplacement de l’ensemble des véhicules à moteur thermique en Europe d’ici 2030, aucune étude d’impact n’a été faite.

C’est assez gênant puisque de telles études auraient assez facilement montré que ni les constructeurs automobiles, ni les infrastructures ne sont prêts pour un tel bouleversement. Du côté des consommateurs, le prix moyen des véhicules électriques impose de fortes subventions étatiques… Qu’il est devenu impossible de financer alors que les coûts énergétiques (et donc tous les autres coûts) se sont envolés et que l’inflation continue d’être trop musclée.

Cette fin des subventions, relativement abrupte, impose immédiatement un retour sur terre des lubies écolos concernant ces véhicules qui, dès lors, ne se vendent plus.

De façon logique, on se retrouve à présent avec des stocks conséquents de ces véhicules neufs, majoritairement produits en Chine, qui s’entassent aux ports d’arrivée pendant plusieurs mois (voire un an et demi actuellement). Stocks qui, au passage, constituent un sérieux risque écologique si l’un de ces engins, bourrés de lithium, venait à prendre feu malencontreusement.

Tout ceci démontre encore une fois que lorsque des décisions politiques sont prises non pour des raisons pragmatiques, mais pour des raisons idéologiques, le résultat est toujours une catastrophe économique. Et dans le cas qui nous occupe, cela se double d’une catastrophe écologique (ô ironie), depuis les éoliennes et le photovoltaïque qui dénaturent les paysages, polluent durablement et impactent très négativement la faune et la flore, jusqu’à cette quantité invraisemblable de voitures aux batteries polluantes et difficiles, voire impossibles à recycler, dont on ne saura bientôt que foutre.

On se retrouve avec des mines de lignites polluantes, des centrales nucléaires fiables et sûres qui ont été stupidement fermées, du gaz et donc de l’électricité hors de prix, et des dizaines de milliers de véhicules invendables représentant à la fin des milliards d’euros de capital investi n’importe comment.

Tout ceci parce qu’on vous a menti, parce qu’on vous a baratiné et que l’on continue de le faire. Car oui, cette catastrophe économique et écologique se double de la révélation que tout était basé sur des mensonges.

Il faut le dire tel quel : l’écologie actuelle est un mensonge, une litanie de contrevérités et d’affabulations, de mystifications plus ou moins grossières et de mauvaise science aux chiffres honteusement torturés pour leur faire cracher tout et leur contraire, sans vergogne.

Tout cela a été dénoncé depuis des lustres par les rares qui ont conservé leur esprit, et ça continue de l’être pour ceux qui veulent les entendre.

Ainsi, le fait que les champs d’éoliennes (et les énergies irrégulières en général) favorisent le gaz russe avait été mentionné depuis longtemps. Cela vous est caché par les médias et les écolos qui vous mentent.

Le fait que le nucléaire est une énergie fiable, extrêmement dense et qui permet de couvrir nos besoins pour des centaines d’années avec une excellente sécurité était aussi un fait connu qui a été soigneusement tu, caché, et couvert des mensonges de politiciens et d’écologistes parfaitement véreux.

Le fait que les variations de température ne sont pas dues à l’activité humaine est largement connu pour ceux qui se donnent la peine de chercher. Cela aussi vous est caché par les médias et les écolos qui vous mentent. Le fait que grâce à la modeste augmentation récente du taux de dioxyde de carbone dans l’air, la Terre reverdisse et que la nature aille en réalité de mieux en mieux vous est consciencieusement caché par ces hypocrites.

Dites-vous bien que si ces gens vous ont menti, sciemment, pour ces sujets, ils vous ont menti pour le reste aussi. Ils n’ont pas hésité à vous mentir pour vous imposer des contraintes toujours plus fortes, ils vous ont menti sur le virus, ils vous ont menti sur le climat et ils vous mentent encore sur leurs buts : obtenir le pouvoir pour eux, la soumission pour vous.

Ces mensonges ont maintenant des coûts pour la société qu’on ne peut plus cacher. L’addition arrive, et elle va être très douloureuse.




Unification des CBDC ? Les banques mondiales nous disent que la fin du système du dollar est proche

[Source : birchgold.com]

Le FMI prépare une révolution financière — Dites adieu au dollar

Par Brandon Smith

Le statut de monnaie de réserve mondiale permet une latitude étonnante en termes de politique monétaire. Le département du Trésor comprend qu’il existe une demande constante de dollars à l’étranger pour importer et exporter plus facilement des marchandises. Le monopole du pétrodollar a rendu le dollar américain indispensable au commerce mondial du pétrole pendant des décennies. Cela signifie que la banque centrale des États-Unis a été en mesure de créer de la monnaie fiduciaire à partir de rien dans une mesure bien supérieure à celle de toute autre banque centrale de la planète, tout en évitant les effets immédiats de l’hyperinflation.

Une grande partie de ces liquidités et des dettes libellées en dollars finissent dans les coffres des banques centrales étrangères, des banques internationales et des sociétés d’investissement. Elles sont parfois détenues à titre de couverture, ou achetées et vendues pour ajuster les taux de change des monnaies locales. Pas moins de 60 % de l’ensemble de la monnaie américaine (et 25 % de la dette publique américaine) sont détenus en dehors des États-Unis. Le statut de monnaie de réserve mondiale est ce qui a permis au gouvernement américain et à la Fed de créer des dizaines de milliers de milliards de dollars de nouvelle monnaie après le krach du crédit de 2008, tout en gardant l’inflation plus ou moins sous contrôle. Le problème est que ce système de stockage de dollars à l’étranger ne dure qu’un temps et que les effets de la surimpression finissent par se faire sentir.

Les accords de Bretton-Woods de 1944 ont établi le cadre de la montée en puissance du dollar américain. Si les avantages sont évidents, en particulier pour les États-Unis, les coûts sont nombreux. Considérez le statut de réserve mondiale comme un « pacte avec le diable ». Vous obtenez la célébrité, la fortune, les rendez-vous galants et une belle voiture — pendant un certain temps. Puis, un jour, le diable vient vous chercher, et lorsqu’il le fera, il vous prendra tout, y compris votre âme. Malheureusement, je pense que l’heure de la collecte va bientôt sonner aux États-Unis. Elle pourrait prendre la forme d’un tout nouveau système de type Bretton Woods qui supprimerait le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale et le remplacerait par un nouveau système de panier numérique (quelque chose comme les droits de tirage spéciaux [DTS] du Fonds monétaire international [FMI]).

Les banques mondiales admettent essentiellement qu’elles prévoient une refonte complète du monde financier basé sur le dollar et la création d’un système axé sur la monnaie numérique de banque centrale (CBDC) construit sur des « grands livres unifiés ». Trois événements récents, tous annoncés successivement, suggèrent que le remplacement du dollar est imminent. Et par « imminent », j’entends avant la fin de cette décennie.

La plateforme XC du FMI : Une politique centralisée pour les CBDC

La plateforme XC du FMI a été publiée en tant que modèle théorique en novembre 2022 et correspond étroitement au concept de DTS mondial dont il est question depuis longtemps, sauf que dans ce cas, elle réunirait toutes les CBDC sous un même toit, ainsi que les « anciennes monnaies » (le dollar, l’euro, etc.).

XC est présenté comme une structure politique destinée à faciliter les paiements transfrontaliers en CBDC pour les gouvernements et les banques centrales. Bien entendu, le FMI devient l’intermédiaire qui contrôle le flux des transactions numériques. Le FMI suggère que la plateforme XC faciliterait la transition des anciennes monnaies vers les CBDC pour les différents pays concernés.

Comme l’a noté le FMI lors d’une discussion sur les grands livres centralisés en 2023 :

« Nous pourrions nous retrouver dans un monde où nous avons des entités connectées dans une certaine mesure, mais où certaines entités et certains pays sont exclus. En tant qu’institution mondiale et multilatérale, nous visons en quelque sorte à fournir une connectivité de base, un ensemble de règles et une gouvernance de base qui soient véritablement multilatéraux et inclusifs. Je pense donc que l’ambition est de viser une innovation qui soit compatible avec les objectifs politiques et qui soit inclusive par rapport à l’ensemble des membres du FMI, par exemple. »

En d’autres termes, les systèmes décentralisés sont mauvais.
« L’inclusivité » (le collectivisme) est une bonne chose.
Et le FMI veut travailler en tandem avec d’autres institutions mondialistes pour être les « facilitateurs » (contrôleurs) de ce collectivisme économique.

Le grand livre universel de la Banque des règlements internationaux (BRI)

Pas plus d’un jour après que le FMI ait annoncé les objectifs de sa plateforme XC, la BRI a annoncé son projet de registre unique pour toutes les CBDC, appelé « BIS Universal Ledger » (« Grand livre universel de la BRI »). La BRI précise que le projet vise à inspirer la confiance dans les monnaies numériques des banques centrales tout en surmontant la fragmentation des efforts actuels de tokenisation1.

Alors que le FMI se concentre sur le contrôle de la politique internationale, la BRI s’occupe des aspects techniques de la mondialisation des CBDC. Les deux organisations indiquent clairement dans leurs livres blancs qu’une société sans numéraire est en fait le but final et que les transactions numériques doivent être contrôlées par une entité centralisée afin de garder l’argent « sécurisé ».

Comme l’explique la BRI dans sa présentation détaillée des grands livres unifiés :

« Aujourd’hui, le système monétaire se trouve à l’aube d’un nouveau bond en avant. Après la dématérialisation et la numérisation, le développement clé est la tokenisation1 — le processus de représentation numérique des créances sur une plateforme programmable. Elle peut être considérée comme la prochaine étape logique de l’enregistrement numérique et du transfert d’actifs…

Le plan d’action envisage de réunir ces éléments dans un nouveau type d’infrastructure des marchés financiers (IMF) — un “grand livre unifié”. Les avantages de la tokenisation pourraient être pleinement exploités dans un grand livre unifié en raison de la finalité du règlement qui découle du fait que la monnaie de la banque centrale réside au même endroit que les autres créances. En s’appuyant sur la confiance dans la banque centrale, un lieu partagé de ce type a un grand potentiel pour améliorer le système monétaire et financier. »

La BRI fait trois grandes affirmations dans son programme :

— Premièrement, la numérisation de l’argent est inévitable. L’argent liquide va disparaître principalement parce qu’il facilite le déplacement de l’argent, et les cryptomonnaies existantes sont « un système défectueux qui ne peut pas assumer le manteau de l’avenir de l’argent ».

— Deuxièmement, nos méthodes de paiement décentralisées actuelles sont inacceptables parce qu’elles sont « risquées ». Seules les banques centrales sont suffisamment qualifiées et « dignes de confiance » pour servir de médiateur dans l’échange d’argent.

— Troisièmement, l’utilisation des grands livres unifiés est largement conçue pour suivre et tracer, voire enquêter sur toutes les transactions (pour le bien public, bien sûr).

Le système de la BRI traite beaucoup plus du domaine des transactions privées que l’exemple du FMI. Il constitue le fondement technique de la centralisation de toutes les CBDC, régies en partie par la BRI et le FMI, et son utilisation devrait se généraliser au cours des deux prochaines années.

Plusieurs pays testent déjà aujourd’hui le grand livre de la BRI. Il est important de comprendre que celui qui agit en tant qu’intermédiaire dans les échanges monétaires mondiaux détiendra tout le pouvoir, tant sur les gouvernements que sur leurs citoyens. En d’autres termes, celui qui contrôle le grand livre unifié contrôle également tout l’argent du monde.

Si chaque mouvement de richesse est contrôlé, depuis le transfert de milliards entre gouvernements jusqu’au paiement de vos achats de nourriture et d’essence, chaque transaction peut être rejetée. Votre accès à la nourriture et au carburant dépendrait des caprices de l’observateur. Celui-ci pourrait même ne pas être humain… Historiquement, un contrôle aussi granulaire des transactions individuelles n’a jamais été possible. Les chiffres varient, mais l’Américain moyen effectue actuellement 39 à 70 transactions par mois, soit 1 à 2 par jour. Le développement de l’IA permet d’évaluer et d’analyser des quantités massives de données en temps réel et de développer des profils très détaillés d’individus simplement sur la base de leurs achats… Et, bien sûr, d’identifier et de prévenir les comportements d’achat antisociaux en temps réel.

Le projet transfrontalier SWIFT (une autre façon de contrôler des nations entières)

Comme nous l’avons vu avec la tentative d’utiliser le réseau de paiement SWIFT comme une matraque contre la Russie, il existe un motif évident pour les mondialistes de contrôler un centre de transactions à grande échelle et à grande vitesse. Là encore, il s’agit de centralisation, et quiconque contrôle la plateforme a les moyens de contrôler le commerce… jusqu’à un certain point. L’exclusion de la Russie de SWIFT n’a pas fonctionné, n’est-ce pas ?

L’économie russe n’a subi que des dommages minimes, précisément parce qu’il existe d’autres méthodes de transfert d’argent entre les nations pour maintenir le flux des échanges commerciaux. Toutefois, sous un parapluie monétaire mondial basé sur les CBDC, il serait impossible pour un pays de travailler en dehors des limites. Il ne s’agit pas seulement de faciliter l’exclusion d’un pays du réseau, il s’agit aussi d’avoir le pouvoir de bloquer immédiatement le transfert de fonds à l’extrémité réceptrice de l’échange (comme dans l’exemple ci-dessus).

Tout fonds provenant de n’importe quelle source pourrait être intercepté avant d’atteindre son destinataire. Une fois que les gouvernements seront complètement sous la coupe d’un système monétaire centralisé, d’un grand livre de comptes centralisé et d’un centre d’échange centralisé, ils ne pourront jamais s’en échapper. Ce contrôle se répercutera inévitablement sur l’ensemble de la population.

Cela vous paraît-il insensé ? Voici ce qui est vraiment effrayant : la grande majorité des pays adhèrent à ce programme ! La Chine est la plus désireuse de rejoindre le système monétaire mondial. La Russie fait toujours partie de la BRI, mais son implication dans les CBDC n’est pas encore claire. Le fait est qu’il ne faut pas s’attendre à ce que les BRICS s’opposent au nouvel ordre monétaire. Cela n’arrivera pas.

Les CBDC mettent automatiquement fin au statut de monnaie de réserve mondiale du dollar

Quel est donc le rapport entre tous ces projets mondialistes et les CBDC, d’une part, et le dollar, d’autre part ? La réponse est simple : un système unifié de CBDC exclut le dollar de la réserve mondiale : un système unifié de CBDC exclut totalement la nécessité ou l’utilité d’une monnaie de réserve mondiale.

Le modèle du grand livre unifié prend toutes les CBDC et les homogénéise en un pool de liquidités, chaque CBDC acquérant des caractéristiques similaires sur une courte période. Les avantages du dollar disparaissent dans ce scénario. La valeur de toutes les monnaies devient relative à l’intermédiaire. En d’autres termes, le FMI, la BRI et d’autres institutions apparentées dictent les propriétés des CBDC et il n’y a donc aucun aspect distinctif d’une CBDC individuelle qui la rende plus précieuse que les autres.

Bien sûr, certains pays pourraient être en mesure de séparer leur monnaie jusqu’à un certain point grâce à une production ou une technologie supérieure. Mais l’ancien modèle consistant à disposer d’une grande armée pour soutenir sa monnaie est mort. Toutes les monnaies du monde, du dollar au ringgit malaisien, ne seraient plus que des lignes sur le grand livre universel.

Les mondialistes finiront par avancer deux arguments prévisibles :

1) Une monnaie de réserve mondiale sous le contrôle d’une seule nation est injuste et nous, banquiers mondiaux, devons rendre le système « plus égalitaire ».

2) Pourquoi avoir une monnaie de réserve puisque toutes les transactions sont de toute façon modérées par notre grand livre ? Le dollar n’est pas meilleur pour le commerce international que n’importe quelle autre CBDC, n’est-ce pas ?

Enfin, le dollar doit mourir parce qu’il fait partie intégrante de l’« Ancien Monde » des échanges matériels. Souvenez-vous qu’à l’origine, le dollar était défini comme « trois cent soixante et onze grains2 et quatre seizièmes d’un grain d’argent pur ». Les actifs tangibles tels que les métaux précieux physiques n’ont pas leur place dans l’avenir purement numérique envisagé par les mondialistes.

Les mondialistes souhaitent une société sans argent liquide parce qu’elle est facilement contrôlable. Pensez aux fermetures lors de la Covid — s’ils avaient eu un système sans argent en place à l’époque, ils auraient obtenu tout ce qu’ils voulaient. Vous refusez le vaccin expérimental ? Nous fermerons simplement vos comptes numériques et nous vous affamerons pour que vous acceptiez. Sans argent physique, vous n’avez pas d’autre choix, à moins que vous n’envisagiez de vivre entièrement de la terre et de troquer des biens et des services (un mode de vie auquel la plupart des habitants du premier monde ont besoin de beaucoup de temps pour s’habituer).

[NDLR C’est pour éviter même cela que le Forum Économique Mondial pousse à la fin de la propriété privée. Et pour y parvenir, il suffit d’augmenter progressivement les normes de plus en plus intenables pour les propriétaires, ainsi que les taxes foncières.]

Je pense qu’un pourcentage important de la population américaine résisterait à une société sans argent liquide, mais en attendant, il faut toujours faire face à l’inévitabilité d’un effondrement du dollar. Les organisations mondialistes poussent les CBDC à devenir actives très rapidement, ce qui, ajouté aux grands livres centralisés, détrônera le dollar. Cela signifie que les milliers de milliards de billets verts détenus à l’étranger commenceront à affluer en Amérique d’un seul coup, provoquant un désastre inflationniste historique. Exactement le genre de catastrophe qui pourrait convaincre la nation d’accepter une nouvelle monnaie numérique…

Même si notre pays a bénéficié par le passé du statut de monnaie de réserve mondiale, il souffrira tout autant de la disparition du dollar. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est absolument crucial de posséder des métaux précieux physiques. Les formes d’argent non traçables et non numériques comme l’or et l’argent seront encore plus prisées dans un avenir proche qu’elles ne le sont aujourd’hui.

[NDLR Il y a de fortes chances que la possession d’or et d’argent soit interdite lorsque le système des CDBC sera en place.]

Brandon Smith est analyste économique et géopolitique alternatif depuis 2006 et fondateur de Alt-Market.com.


1 NdT : la tokenisation est un processus visant à sécuriser des données grâce à la blockchain, une technologie cryptographique. L’utilisateur obtient un token, ou jeton en français. Celui-ci peut être échangé ou stocké, comme n’importe quel actif numérique.

2 Ancienne unité de mesure de masse — NDT




Bernie Sanders répond aux accusations d’antisémitisme de M. Netanyahou

[Source : rt.com]

Il n’est « pas antisémite » de critiquer la politique du gouvernement israélien, a insisté le sénateur américain.

Le sénateur américain Bernie Sanders a réagi aux remarques du Premier ministre israélien selon lesquelles les manifestations pro-palestiniennes organisées dans les universités américaines sont envahies par un antisémitisme d’une ampleur comparable à la montée du nazisme en Allemagne.

La police américaine a arrêté plus de 80 manifestants mercredi dans le cadre d’une opération de répression des manifestations pro-palestiniennes qui se déroulent dans des dizaines d’universités à travers le pays.

Les étudiants ont demandé à Washington de cesser tout financement de l’armée israélienne et de « ne plus leur donner d’argent pour poursuivre ce génocide », en référence à l’offensive israélienne en cours contre les militants du Hamas à Gaza.

Dans une vidéo publiée vendredi sur X (anciennement Twitter), M. Sanders, le sénateur progressiste du Vermont — qui est juif — a accusé M. Netanyahu d’insulter « l’intelligence du peuple américain » en utilisant l’antisémitisme pour détourner l’attention des politiques de son « gouvernement extrémiste et raciste » dans le cadre de l’offensive militaire à Gaza.

« Non, M. Netanyahu, il n’est pas antisémite ou pro-Hamas de souligner qu’en un peu plus de six mois, votre gouvernement extrémiste a tué plus de 34 000 Palestiniens et en a blessé plus de 78 000 », a déclaré Mme Sanders, soulignant que 70 % d’entre eux étaient des femmes et des enfants.

Le sénateur a également déclaré qu’il n’était « pas antisémite » de souligner que les bombardements israéliens avaient complètement détruit plus de 221 000 logements à Gaza, laissant plus d’un million de personnes sans abri et anéantissant l’infrastructure civile de la bande de Gaza.

M. Sanders a ajouté que le gouvernement de M. Netanyahou avait déraisonnablement empêché l’aide humanitaire d’atteindre Gaza, causant ainsi « la malnutrition et la famine chez des milliers d’enfants ».

« M. Netanyahu, l’antisémitisme est une forme ignoble et dégoûtante de sectarisme qui a causé un tort indescriptible à des millions de personnes », a déclaré M. Sanders en conclusion de son discours de deux minutes et demie. « Mais s’il vous plaît, n’insultez pas l’intelligence du peuple américain en essayant de nous distraire des politiques immorales et illégales de votre gouvernement extrémiste et raciste… Il n’est pas antisémite de vous tenir pour responsable de vos actes. »

Les commentaires de M. Sanders sont intervenus un jour après la publication d’une déclaration vidéo de M. Netanyahou dans laquelle il s’est immiscé dans la question des protestations qui secouent les campus universitaires américains, affirmant que les mesures prises pour lutter contre la montée « horrible » de l’antisémitisme n’étaient pas suffisantes.

« Des foules antisémites ont pris le contrôle de grandes universités », a déclaré M. Netanyahu. « Elles appellent à l’anéantissement d’Israël. Elles attaquent les étudiants juifs. Ils attaquent les professeurs juifs. Cela rappelle ce qui s’est passé dans les universités allemandes dans les années 1930 », a déclaré le Premier ministre, qui a insisté sur le fait qu’il fallait « y mettre fin ».

Les manifestations se sont multipliées à la suite des bombardements de représailles incessants d’Israël sur la bande de Gaza, après l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas. L’offensive israélienne a provoqué des destructions sans précédent dans l’enclave et a fait plus de 34 000 morts, selon le ministère palestinien de la Santé.

[Voir aussi :
Les manifestations pro-palestiniennes sur les campus sont mises en scène par la CIA]




Les manifestations pro-palestiniennes sur les campus sont mises en scène par la CIA

[Source : mileswmathis.com]

Par Miles Mathis1
24 avril 2024

C’est tellement évident. Pourquoi pensez-vous que la plupart d’entre eux portent des masques ? Pour cacher le fait qu’ils sont des provocateurs extérieurs de plus de 25 ans. Pas des étudiants. Même les médias mainstream l’admettent, concédant que bien que Harvard Yard et d’autres quads2 aient été réservés aux étudiants, ils auraient été impuissants à empêcher les « envahisseurs de prendre d’assaut le campus ». Vraiment ? Les seules personnes qu’ils ne peuvent pas empêcher d’entrer sont les membres de la CIA, puisque la CIA a un laissez-passer partout. Elle et ses acteurs de théâtre universitaire ont plus de poids que la police du campus, la police municipale et les forces de police de l’État.

[Voir aussi, pour des informations supplémentaires sur ces événements :
https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/04/25/la-grande-revolte-des-campus-americains-contre-le-neo-conservatisme/]

Nous savons qu’il s’agit de la CIA d’une autre manière : ils tentent d’imputer l’invasion des universités à la Chine. Le Congrès demande à l’IRS d’enquêter sur le financement chinois des manifestations anti-israéliennes. Il y a de quoi rire. La moitié des actions de la CIA sont imputées à la Chine ou à la Russie et l’autre moitié à des terroristes d’extrême droite. Comme je vous l’ai dit à maintes reprises, les événements qui se déroulent aux États-Unis n’ont pas besoin d’être truqués par la Chine, la Russie, Israël, l’Iran ou qui que ce soit d’autre. Avec des millions d’agents qui n’ont rien de mieux à faire, nous sommes tout à fait capables de truquer nos propres événements.

Vous devriez vous demander quand les étudiants sont devenus si militants. Nous n’avons vu aucun signe de protestation contre les restrictions de masques pendant la Covid ou contre les exigences en matière de vaccins par la suite — en particulier dans des endroits comme Columbia et Harvard — bien que ces choses aient affecté ces étudiants personnellement et de manière majeure, parfois en les tuant. Mais cette guerre douteuse au Moyen-Orient est une raison pour eux de sécher tous les cours et de vivre dans des tentes sur le campus ? Pour s’énerver et crier devant les caméras ? Pour risquer d’être renvoyés ? Pour se battre avec les flics et se faire arrêter ? Cela ne tient pas debout, n’est-ce pas ? Nous sommes censés croire que les étudiants sont passés du jour au lendemain du calme, de la complaisance et de l’obéissance au tapage et à la rébellion, tout cela en raison de la solidarité avec la Palestine ? Vous pouvez le croire, mais pas moi.

Je souligne également que ces manifestations ont commencé et se poursuivent à Harvard, Columbia et dans d’autres établissements de ce type. Des campus qui sont déjà connus pour être des repaires de la CIA. Y a-t-il vraiment suffisamment de musulmans militants sur ces campus pour être à l’origine de ces manifestations ? J’en doute.

Je vois bien que tout cela est fabriqué pour faire basculer l’Amérique moyenne dans l’autre sens, plus profondément dans les bras d’Israël. Tout cela pour que ces faux étudiants puissent avoir une mauvaise presse et être traités d’antisémites par la presse traditionnelle, justifiant ainsi une répression. Ils ont déjà été traités de sympathisants terroristes, voire de terroristes eux-mêmes. L’« opinion publique » continuera d’être fabriquée contre eux, ce qui amènera le citoyen moyen à embrasser Israël ou à se taire. Cela conduira probablement à l’adoption de nouvelles lois ou de « mandats » interdisant toute critique d’Israël et des Juifs (y compris les banquiers) en tant qu’incitation à la haine. Le fait que ces fausses lois soient totalement anticonstitutionnelles n’aura aucune importance, puisqu’il faudra plusieurs années à la Cour suprême pour les invalider. Entre-temps, la CIA aura fait ce qu’on lui a ordonné de faire : faire passer toute l’opposition pour des mécontents, des théoriciens du complot et des gamins à grande gueule. Elle a fait la même chose dans les années 1960 et 1970, lorsqu’elle a fait passer toute l’opposition gouvernementale pour des hippies malodorants et des jeunes gâtés.

Et puis il y a ceci :

Les étudiants et la presse regardent le président de la Chambre des représentants Mike Johnson, R-La, s’adresser aux médias sur les marches de la Lower Library sur le campus de l’Université Columbia à New York, le mercredi 24 avril 2024.

Ce sous-texte prouve en quelque sorte mon point de vue, n’est-ce pas ? C’est l’une des photos qui font la une des journaux aujourd’hui. Johnson n’essaie pas de faire taire une manifestation de masse, n’est-ce pas ? Non, il s’adresse aux médias. C’est un événement médiatique, avec seulement quelques étudiants qui « regardent ». Même sans le sous-texte, cela se voit au premier coup d’œil. Presque tous les participants sont des médias, avec seulement quelques rangées d’étudiants à l’arrière. Comme tout le reste, il s’agit d’une fabrication. Regardez les gradins vides ! Je parie que cela vous a échappé. Cela nous rappelle les hôpitaux vides, les tentes d’urgence et les ambulances vides pendant Covid, n’est-ce pas ?

Qu’en est-il de ceci ?

Cela ressemble-t-il à une manifestation organique ? Tout le monde portait la même chemise ? Ils n’ont pas été produits à l’imprimerie de Langley ?

Quelle mise en scène cela donne-t-il ? « OK, tout le monde au premier rang, pour qu’on puisse prendre la photo ! La fille juive avec le turban d’Arafat, assurez-vous d’être entre la caméra et la personne arrêtée — le seul gars de Brooklyn qui porte une chemise bronzée pour qu’il se démarque ! » Et quelqu’un peut-il me dire pourquoi ce flic porte un masque ? Il doit avoir une identité IMDb3.

De plus, remarquez que dans le dernier événement, on voit des Juifs qui manifestent pour la Palestine. Il y a donc des juifs des deux côtés de ces fausses manifestations, et dans ce cas, ils l’admettent. Cela devrait vous paraître curieux. Ce sont toujours les juifs qui font semblant de se battre les uns contre les autres dans ces théâtres, pour créer des distractions et des divisions, mais maintenant ils l’admettent intelligemment. Ils savent que certains reconnaîtront ces acteurs comme étant des juifs, alors ils l’admettent, ce qui vous fait faire un autre tour dans le trou du lapin. Vous êtes censés penser : « Oh, ce sont les Juifs qui ont une conscience, qui ne pensent pas qu’Israël devrait s’emparer de la Palestine ». Mais comme je vous le montre, ce n’est pas ce qui se passe ici. Comme tout ce qui se passe en ce moment, il s’agit d’un autre grand événement fabriqué pour détourner les yeux : détourner les yeux du génocide vaccinal. Ces gens essaient d’empêcher leurs cousins de Big Pharma de se faire lyncher pour crimes contre l’humanité, et c’est la première chose à faire. Dans ce cas, la division est une question secondaire. La distraction est la thèse principale.

Pour s’en convaincre, il suffit de lire ces interviews d’« étudiants » de l’université de New York qui manifestent à New York. Ils ne savent même pas pourquoi ils sont là et ne sont manifestement que des acteurs payés pour être dans la rue avec des pancartes préfabriquées. Et lorsque la fausse police a arrêté les faux manifestants, devinez combien elle en a arrêté ? 133. Vous auriez pu le prédire, n’est-ce pas ?

En passant, il semble que Jerry Seinfeld m’ait lu, puisqu’il a récemment déclaré que « tout est faux ».

« Le public se rue maintenant sur les stand-up4 parce que c’est quelque chose qu’on ne peut pas simuler. C’est comme la plongée sur plate-forme. Vous pouvez dire que vous êtes un plongeur de plate-forme, mais en deux secondes, on peut voir si vous l’êtes ou non. C’est ce que les gens aiment dans les stand-up. Ils peuvent s’y fier. Tout le reste est faux », a-t-il ajouté.

Curieusement, cette phrase a été censurée par la plupart des médias. Ses commentaires sur le fait que l’industrie cinématographique est « finie » ont été largement rapportés, et c’est de là que vient cette information, mais MSN oublie de vous dire qu’il a mentionné que tout est faux. Il en va de même pour le Guardian. Sur la première page d’une recherche sur ce sujet, Yahoo, Complex, 10Play et Reddit font de même. Reddit l’a complètement supprimé.


1 Artiste, poète et écrivain américain, considéré comme « pseudo-scientifique » (avec notamment sa théorie selon laquelle le nombre PI serait égal à 4, ce qui reviendrait à dire qu’un cercle est en fait un carré. Il vaut probablement mieux retenir qu’il est avant tout un artiste et poète. Et dans le domaine de l’imaginaire, on peut tout se permettre.) et « conspirationniste ». NDT

2 Le quad est le cœur d’un campus, un espace de rassemblement central généralement ancré dans les principaux bâtiments d’une institution. NDT

3 Internet Movie Database (Base de données de films sur Internet). Autrement dit, ce doit être un acteur (qui se cache derrière ce masque pour ne pas se faire identifier). NDT

4 Spectacles d’humoristes (le plus souvent en solo). NDT




Georges Sorel et la montée de la médiocrité moderne

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Rien de tel qu’un bon classique pour nous consoler de vivre en l’an 2017 ! Dans Les illusions du progrès, publiées à la fin du dix-neuvième siècle (archive.org), Georges Sorel décrit des temps qui traînassaient déjà. Florilège :

« Depuis que la démocratie se croit assurée d’un long avenir et que les partis conservateurs sont découragés, elle n’éprouve plus le même besoin qu’autrefois de justifier son droit au pouvoir par la philosophie de l’histoire. »

Politique ? Finance ? :

« Le spectacle écœurant donné au monde par les écumeurs de la finance et de la politique explique le succès qu’obtinrent assez longtemps les écrivains anarchistes. »

La déception de la démocratie parlementaire fut rapide. Bakounine observait qu’elle n’avait mis que cinq ans à anéantir l’Italie (Bakounine [Œuvres, 1911, Tome V].

Religion délavée ? Pape François ? :

« Un clergé, plus ou moins incrédule, qui travaille de concert avec les administrations publiques, pour améliorer le sort des hommes ; voilà ce dont se contente fort bien la médiocrité. »

Mais la source du sublime se tarit :

« Les personnes religieuses vivent d’une ombre. Nous vivons de l’ombre d’une ombre. De quoi vivra-t-on après nous ? »

Sorel remarque chez les scientifiques un développement de tartuferie religieuse qui a depuis gagné tous les croyants pépères :

« Nous assistons à un spectacle qui paraît, au premier abord, paradoxal : des savants qui ont rejeté tout ce que l’Église considère comme formant le dépôt de la foi, prétendent cependant demeurer dans l’Église. »

L’Église est déjà une ONG chargée du contrôle social et de la moralisation publique :

«Aujourd’hui les catholiques sociaux voudraient que le clergé organisât des associations à la fois éducatives et économiques, propres à amener toutes les classes à comprendre leurs devoirs sociaux. L’ordre que les audaces du capitalisme troublent gravement, suivant leur petit jugement, arriverait à se rétablir.

En définitive, toute cette religion sociale manquait de valeur religieuse ; les catholiques sociaux songent à faire rétrograder le christianisme vers cette médiocrité. »

Comme Huysmans, Sorel souligne la nullité de l’art chrétien [appétit de laideur, dit Huysmans]. Reconnaissez-la, dessillez-vous enfin comme ces grands esprits :

« L’extrême bassesse de l’esthétique catholique actuelle gênera beaucoup toute tentative de renaissance religieuse. »

Sur la démocratie encore Sorel ajoute :

« Il suffit de regarder autour de nous pour reconnaître que la démocratie est une école de servilité, de délation et de démoralisation.

Nous sommes descendus aux boniments électoraux, qui permettent aux démagogues de diriger souverainement leur armée et de s’assurer une vie heureuse ; parfois d’honnêtes républicains cherchent à dissimuler l’horreur de cette politique sous des apparences philosophiques, mais le voile est toujours facile à déchirer. »

La ploutocratie est plus dangereuse que l’aristocratie. Et pour cause :

« L’expérience paraît montrer que les abus de pouvoir commis au profit d’une aristocratie héréditaire sont, en général, moins dangereux pour le sentiment juridique d’un peuple que ne sont les abus provoqués par un régime ploutocratique ; il est absolument certain que rien n’est aussi propre à ruiner le respect du droit que le spectacle de méfaits commis, avec la complicité des tribunaux, par des aventuriers devenus assez riches pour pouvoir acheter les hommes d’État. »

La richesse est boursière, artificielle, déjà détachée de l’économie réelle. Sorel constate avant Gramsci et l’indice US à 22 000 :

« Dans la formation des grosses fortunes actuelles, les spéculations à la Bourse ont joué un rôle bien autrement considérable que les heureuses innovations introduites dans la production par d’habiles chefs d’industrie. Ainsi la richesse tend de plus en plus à apparaître comme étant détachée de l’économie de la production progressive et elle perd ainsi tout contact avec les principes du droit civil. »

Sorel établit alors une psychologie de la médiocrité moderne [pas besoin de Juppé ou de Lady Gaga] :

« Or, au fur et à mesure que nous avons considéré des régions dans lesquelles notre intelligence se manifeste plus librement, nous avons reconnu que la médiocrité exerce son empire d’une manière plus complète.

Ce que dans cette étude on a appelé du nom péjoratif de médiocrité, est ce que les écrivains politiques nomment démocratie ; il est donc démontré que l’histoire réclame l’introduction de la démocratie. »

À l’époque les râleurs ne sont plus les socialistes, récupérés par le système parlementaire, mais les anarchistes :

« Cette apologie de la démocratie n’est pas sans offrir des dangers sérieux ; elle a conduit à l’anarchie beaucoup de jeunes gens, il y a une vingtaine d’années… il a montré que les esprits étaient, en France, désireux de trouver de la grandeur ; il ne faut pas s’étonner si de nombreux anarchistes se jetèrent dans le syndicalisme révolutionnaire qui leur parut propre à réaliser de la grandeur. »

Et de terminer par un petit reproche à Karl Marx :

« La grande erreur de Marx a été de ne pas se rendre compte du pouvoir énorme qui appartient à la médiocrité dans l’histoire ; il ne s’est pas douté que le sentiment socialiste [tel qu’il le concevait] est extrêmement artificiel ; aujourd’hui, nous assistons à une crise qui menace de ruiner tous les mouvements qui ont pu être rattachés idéologiquement au marxisme. »

Souriez, ce n’est pas terminé !