Appel lancé aux amoureux de la liberté !

18/07/2023 (2022-03-08)

[Source : LHK]

Le 20e siècle a été marqué par la voix d’un intellectuel qui connaissait mieux que quiconque le système régissant le goulag. Seul avec sa plume cet homme, Alexandre Soljenitsyne , s’était battu de toutes ses forces pour dénoncer le totalitarisme soviétique et exiger la liberté. Il n’a eu de cesse de dénoncer les agissements pervers des oppresseurs de la société et de ceux qui pervertissent l’humanité en la piégeant avec un matérialisme consumériste dégradant.

Selon lui, « l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgées par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable. »

Alexandre Soljenitsyne

Quand dans les années 1970 il s’adressa, à un parterre d’étudiants de Harvard, sa critique de l’Occident, qui se prétendait gardien d’un monde libre, fut sévère. Qui de nous aurait pu imaginer il y a encore une dizaine d’années que le monde prospère et libre de l’Europe ou des Etats-Unis était la vitrine qui avait servi à piéger le reste de la planète. La haute finance de City-Wall Street n’a jamais eu l’intention de mener l’humain vers des idéaux nobles et élevés. A l’inverse, elle s’en est servie pour mener l’humanité vers la case de la servitude d’abord volontaire grâce aux paillettes acquises par le piège de l’endettement, puis par la force grâce à un virus.

Soljenitsyne est donc cet homme qui a pris tous les risques pour avertir et inciter les gens du pouvoir à réveiller en eux la part noble qui s’est anesthésiée. Sa critique de l’élite dirigeante est édifiante. Le délitement des Etats n’aurait jamais pu précéder celui des élites dirigeantes. Leur corruption par toutes sortes de tentations, pas uniquement financières, fut une étape anticipatrice au Coup d’Etat planétaire. Qu’ils soient de droite ou de gauche, des individus transportant d’imposantes casseroles ont été choisis pour dérouler des feuilles de route venues d’ailleurs. Les Coups d’Etat qui ont frappé les Etats de la planète ont forcément fait suite à des délits de haute trahison.

Savez-vous que la notion de haute trahison a été supprimée de la Constitution? L’article suivant existait bien dans la Constitution avant sa réforme en 1999.

https://mjp.univ-perp.fr/constit/ch1874.htm

La noblesse d’un dirigeant économique ou politique, le pousse forcément à avoir une ambition à fortes valeurs pour son travail pour en faire bénéficier les individus dont il a la responsabilité. Pour cela, il faut faire preuve de courage. Or, le courage a besoin de liberté. A ce sujet, Soljenitsyne impute le déclin du courage à cette élite qui dirige les Etats.

« Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations Unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. »

Alexandre Soljenitsyne

Avec ce genre de réflexion, nous sommes loin des arguments de ces intellectuels philosophes, qui squattent les plateaux télé de notre société décadente, qui viennent s’ajouter à toutes sortes de propagandes belliqueuses et/ou liberticides. De fait, une société gangrénée par les dettes et le narcissisme a trouvé des visionnaires médiocres qui se contorsionnent pour « vendre » l’invendable.

Afin de mettre en place la société sous surveillance dont nous parlons souvent et qui a été décrite durant la première moitié déjà du siècle dernier, il a fallu mettre en place dans les allées de la sphère publique toute une population de technocrates, composée de cadres moyens à supérieurs qui ne se posent les questions qu’en matière de probabilité et de modèles statistiques. On leur a désappris à se poser des questions et/ou à développer un esprit critique. Prendre le risque d’aller à l’encontre du courant médiatique vous fait courir le risque d’être taxés de complotiste… Il serait bon de se souvenir qu’un certain nombre de régimes totalitaires de sinistre mémoire n’ont pas hésité à faire enfermer, voire à rééduquer, les contrariants. Alors vous laisser neutraliser par la peur du qu’en dira-t-on, vous fait courir le risque de devoir un jour faire face à d’autres situations dotées de mesures coercitives.

Depuis la crise sanitaire du Covid, le voile se lève pour que les aveugles finissent par voir ce qui était dénoncé par une personne comme Soljenitsyne. Grâce à cette pandémie dont la définition a été révisée, les experts financiarisés des médias ont décrété que dorénavant c’était à l’état de définir ce qui est bon pour les uns et les autres, et comment il fallait organiser sa vie. De décrets en directives, l’Occident, dit libre, s’est métamorphosé en un vaste camp où les allées et venues devaient être soumis à des tests sanitaires et autres règlementations, voire frappé de couvre-feu. Certains pays l’ont expérimenté plus que d’autres. Par exemple, ce qu’un état comme l’Australie a fait vivre à ses citoyens fut proprement dramatique.

A l’heure où un totalitarisme assumé s’installe confortablement, chassant l’Etat de droit de notre quotidien, une voix s’est élevée ce 3 mars 2022 sous la Coupole. Cette voix est celle de François Sureau, un amoureux de la liberté. La vraie. Celle qui donne la force à un homme d’oser dénoncer la tyrannie qui grappille tous les jours un peu plus du territoire des libertés individuelles.

Qu’est-ce qu’une société libre? Comment peut-on la défendre sans la faire disparaître? François Sureau, avocat et écrivain, dénonce la disparition progressive de l’Etat de droit dans l’indifférence générale. « Sans la liberté »
(Gallimard, coll. « Tracts », septembre 2019)

François Sureau, avocat et écrivain, a été reçu le 3 mars 2022 à L’Académie Française. Voilà enfin un intellectuel qui donne de la voix en faveur de la liberté que le système technocratique est non seulement en train de confisquer, mais en plus, celui-ci vante le mérite de sa suppression en faveur de la sécurité, faisant de celle-ci une liberté.

François Sureau va mettre à l’honneur, tout le long de son discours, nombre de penseurs et d’intellectuels qui ont, de par leur passé, payer le prix fort en réclamant une liberté qui était interdite aux petites gens. (Ci-dessous quelques extraits signés Victor Hugo ou Charles de Gaulle)

La liberté piétinée impunément à l’heure actuelle a coûté très cher à ceux qui l’ont revendiquée dans le passé. Nous sommes toutes et tous les dépositaires de ce bien hautement précieux qui a vu les chaînes de l’esclavage trembler puis tomber.

Nous avons un devoir aujourd’hui de nous souvenir des châtiments que les intellectuels, critiques des systèmes établis, ont eu à subir au nom de cette liberté. Celle-ci vit depuis des années des heures noires puisque d’abord galvaudée, puis maltraitée, pour être au final carrément partiellement suspendue depuis 2020.

En attendant sa suppression au gré des crises et des guerres.

Alors que faire? On se laisse mener à l’abattoir de la servitude en se satisfaisant d’un vulgaire revenu universel, ou on réclame la liberté pour TOUTES et TOUS. Sans exception. D’ailleurs, il n’y a aucune raison pour que l’élite autoproclamée nous impose ses desiderata puisqu’à ce jour elle n’a fait qu’étaler ses échecs. Dans tous les domaines. Avec une systématique telle, qu’elle ne peut nous imposer un système méritocratique (crédit social) sans se condamner elle-même pour missions multiples et variées misérablement ratées.

Je vous invite à écouter cette personne dont les mots devraient vous interpeller, tout en vous offrant une bouffée de plaisir tant le choix et l’agencement des mots sont si bien ciselés. Je vous laisse avec ces mots de toute beauté:

Personne d’autre que le citoyen libre n’a qualité pour juger
de l’emploi qu’il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître.
Ainsi la loi ne peut-elle permettre à l’État de restreindre
abusivement la liberté d’aller et venir, de manifester,
de faire connaître une opinion,de s’informer, de penser pour finir.

François Sureau Septembre 2019

A toutes et à tous, je nous souhaite tout le courage pour oser réfléchir, critiquer et vous prononcer sans peur ni crainte.

LHK


Annexes:

L’archipel du Goulag de A Soljenitsyne

L’Archipel du Goulag. 1918-1956, essai d’investigation littéraire (en russe Архипелаг ГУЛаг) est un livre d’Alexandre Soljenitsyne publié en 1973 à Paris.
L’Archipel du Goulag traite du système carcéral et de travail forcé mis en place en Union soviétique. Écrit de 1958 à 1967 dans la clandestinité, l’ouvrage ne se veut ni une histoire du goulag ni une autobiographie, mais le porte-parole des victimes des goulags : il est écrit à partir de 227 témoignages de prisonniers ainsi que de l’expérience de l’auteur. Soljenitsyne précise que « Ce livre ne contient ni personnages ni événements inventés. Hommes et lieux y sont désignés sous leurs vrais noms ».
Goulag (Glavnoe oupravlenie ispravitelno-trudovykh Lagerei, ou Direction principale des camps de travail) est un acronyme utilisé par l’administration soviétique pour désigner des camps de travaux forcés. Le terme « archipel » est utilisé pour illustrer la multiplication des camps et leur diffusion dans tout le pays, comme un ensemble d’îlots connus seulement de ceux condamnés à les peupler, à les construire ou à les relier. Cela fait également allusion au « goulag de Solovki », créé dès 1923 sur les Îles Solovetski.

En vrac, des citations savoureuses, ainsi que l’ensemble du discours de François Sureau

M. François Sureau est reçu en séance solennelle sous la Coupole, ce jeudi 3 mars à 15h, par M. Michel Zink, au fauteuil de M. Max Gallo (fauteuil n° 24).
https://www.academie-francaise.fr/actualites/reception-de-m-francois-sureau-f24

« Les inconvénients de la liberté, même chèrement payés, ne l’emporteront jamais sur ses avantages » François Sureau

Tout se passe comme si (…) des gouvernements incapables de doter, de commander, d’organiser leurs polices ne trouvaient d’autre issue que celle consistant à restreindre drastiquement les libertés pour conserver les faveurs du public et s’assurer de leur vote, dans une surprenante course à l’échalote qui nous éloigne chaque année un peu plus des mœurs d’une véritable démocratie. François Sureau

https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=3b0e32cf-d45c-4e35-bb47-f23db6fceae7

Ce livre, « Sans la liberté », je l’ai écrit pour comprendre comment, en 20 ans, on en était arrivé là. Et pourquoi l’expérience de ma vie d’homme aura été celle du déclin de notre amour des libertés. François Sureau

https://www.franceculture.fr/emissions/tracts-le-podcast/francois-sureau

« J’invite les Français qui veulent rester libres à m’écouter et à me suivre »

Charles de Gaulle

Victor Hugo : Ils ont voté! 

Ils ont voté (1) ! Troupeau que la peur mène paître

Entre le sacristain et le garde champêtre,

Vous qui, pleins de terreur, voyez, pour vous manger,

Pour manger vos maisons, vos bois, votre verger,

Vos meules de luzerne et vos pommes à cidre(2),

S’ouvrir tous les matins les mâchoires d’une hydre ;

(…)

L’altière Vérité jamais ne tombe en cendre.

La Liberté n’est pas une guenille à vendre,

(…)

L’honneur n’abdique point. Nul n’a droit de me prendre

Ma liberté, mon bien, mon ciel bleu, mon amour.

Tout l’univers aveugle est sans droit sur le jour.

Fût-on cent millions d’esclaves, je suis libre.

(…)

La vertu, la fierté, la justice, l’histoire,

Toute une nation avec toute sa gloire

Vit dans le dernier front qui ne veut pas plier.

Pour soutenir le temple, il suffit d’un pilier ;

extrait des Châtiments, III, 4, 1853
http://www.matisse.lettres.free.fr/artdeblamer/tzonvote.htm

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