Une grève massive frappe le Canada alors que le mécontentement à l’égard de l’inflation se propage dans le monde entier

19/04/2023 (2023-04-19)

[Source : zerohedge.com]

Par Tyler Durden

Le champignon atomique de la destruction monétaire des banques centrales ne cesse de croître et alimente de plus en plus le mécontentement des travailleurs dont le niveau de vie s’érode en même temps que le pouvoir d’achat de leurs salaires.

L’Europe a déjà connu une vague de grèves visant à obtenir des augmentations de salaire compensant l’inflation. C’est maintenant au tour du Canada : à minuit, plus de 155 000 travailleurs du gouvernement fédéral canadien se sont mis en grève dans ce qui est décrit comme le plus grand débrayage contre un seul employeur dans l’histoire du pays.

La grève a été déclenchée par le syndicat de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), qui négocie un nouveau contrat depuis 2021. Cette grève concerne principalement deux groupes d’employés fédéraux : 120 000 au Conseil du Trésor et 35 000 à l’Agence du revenu du Canada (ARC).

Avec quelque 200 000 membres au total comme ceux-ci, l’AFPC est clairement un syndicat d’employés gouvernementaux de poids lourd

Les représentants syndicaux des employés du Conseil du Trésor ont demandé une augmentation salariale de 13,5 % sur trois ans. Les employés de l’ARC veulent une augmentation immédiate de 9 % et de 20,5 % sur trois ans. L’AFPC souhaite également que le gouvernement réduise le travail contractuel et rende le travail à distance plus largement et uniformément disponible.

La demande la plus hilarante de l’AFPC ? Dans ce qui doit faire gémir d’effroi nombre de ses membres, le syndicat réclame plus de formation antiraciste.

« Nous espérions vraiment ne pas être forcés de faire la grève, mais nous avons épuisé toutes les autres voies pour parvenir à un contrat équitable », avait déclaré le président de l’AFPC, Chris Aylward, mardi soir. Le syndicat a ordonné aux membres de se présenter aux piquets de grève sous peine d’amendes syndicales et de perte de l’indemnité de grève et des privilèges des membres.

La grève est une politique risquée pour le Premier ministre Justin Trudeau, dont le gouvernement a augmenté les rangs des fonctionnaires de plus de 33 % depuis 2015. Le Nouveau Parti Démocratique, aligné sur le Parti travailliste, est un soutien clé de la coalition au pouvoir de Trudeau, mais la perturbation des services aux citoyens et aux marchés canadiens risque d’attiser la colère du public.

En même temps, la grève promet également des retombées sur l’économie canadienne, car elle pourrait inspirer d’autres grèves contre les employeurs privés.

Puisque les employés du gouvernement sont parmi les premiers à recevoir de l’argent nouvellement créé — et donc, conformément à l’effet Cantillon, parmi les principaux bénéficiaires de l’inflation des banques centrales — il y a quelque chose de très amusant à voir des employés du gouvernement mener la rébellion du Canada contre la perte continue de pouvoir d’achat.

Le Canada compte plus de percepteurs d’impôts que de militaires actifs. les collecteurs d’impôts font la grève de la bcuz [?], ils veulent une augmentation de salaire de 20 %. Trudeau a imprimé un tas d’argent pour embaucher plus de collecteurs d’impôts, ce qui a provoqué plus d’inflation contre laquelle les collecteurs d’impôts veulent une augmentation de salaire pour compenser😂

Bien que les « employés fédéraux inactifs » puissent sembler être une redondance, la grève promet d’affecter les Canadiens de diverses manières, notamment les crédits d’impôt et les conseils de remplissage avant la date limite du 1er mai, et a ralenti ou interrompu le traitement des demandes de passeports et des avantages aux anciens combattants.

Environ 47 000 des employés inclus dans la grève sont considérés comme « essentiels » à la sûreté ou à la sécurité du public et se présenteront au travail. L’obligation syndicale pour les membres de se présenter aux piquets de grève soulève un défi pour les légions d’employés qui ont été embauchés au milieu de la pandémie, ont toujours travaillé à distance — souvent à partir de régions rurales — et n’ont aucun bureau à piqueter.

Les deux tiers des employés de la Commission canadienne des grains et la majorité des inspecteurs des exportations de grains participeront au débrayage. Surveillez les répercussions sur les marchés du blé et du canola, deux des principales exportations agricoles du Canada.

Alors que la Banque du Canada a aidé à préparer le terrain pour la grève alimentée par l’inflation, un porte-parole a déclaré à Bloomberg que la grève n’affecterait pas matériellement ses opérations. C’est-à-dire que l’impression d’argent continuera. Brrr.

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.