23/11/2022 (2022-11-23)
[Source : sudradio.fr]
Rémi Tell, essayiste, chroniqueur et président du collectif « Peuple libre » et auteur du livre « La Chute de Prométhée » (Perspectives Libres, 2022), était l’invité d’André Bercoff sur Sud Radio le 23 novembre dans « Bercoff dans tous ses états ».
Dans son livre La Chute de Prométhée — Lettre à un démocrate américain, Rémi Tell écrit à un ami américain. Il lui explique pourquoi il a décidé de rompre. L’auteur fait l’inventaire de ce qui s’est passé entre un certain Occident, celui de l’ami américain, et un autre Occident, celui de Rémi Tell.
« J’ai essayé de décrire 2 visions irréconciliables, confirme-t-il. L’Occident prométhéen, ayant poussé la logique de l’émancipation tragique de l’homme par la technique, est en train de se suicider. On le voit sur le plan sociétal, notamment avec les enfants de 7-8 ans qui réalisent des opérations de changement de sexe, sans consentement parental. Et sur le plan économique avec la destruction de la biodiversité et l’émergence d’une “classe d’inutiles” selon les termes d’Harari ».
Pour autant, Rémi Tell n’est pas contre la technique :
« Cette émancipation de l’homme par la technique remplit son office en très grande partie au cours des 19e et 20e siècles. La pauvreté a reculé dans le monde, on se soigne aujourd’hui mieux qu’avant. Ça a mis fin aussi aux guerres [NDLR Pas vraiment, si l’on se base notamment sur les deux Guerres mondiales]. Mais ne connaissant pas la juste mesure, on a été trop loin. Ce qui nous a émancipés autrefois se retourne aujourd’hui contre nous, estime l’auteur. On l’a bien vu durant la crise du Covid, où la libération totale pour quelques-uns est l’asservissement généralisé du plus grand nombre ».
« La technique était un outil d’émancipation, elle est devenue une fin en soi »
La raison en est, selon Rémi Tell :
« La disparition de la matrice première du monde occidental qui est la matrice chrétienne. Lorsque Dieu disparaît, on lui substitue un autre absolu. Ça a été le développement de la technique. Ce qui était un outil devient une fin en soi. Elle se cherche aujourd’hui de nouveaux territoires au premier rang desquels : le corps humain. C’est le transhumanisme, la question de la transidentité, demain le certificat d’identité numérique européen. Tout ça procède d’une vision qui commence sans doute avec la Révolution française et s’achève aujourd’hui dans le crime ».
Rémi Tell aborde notamment « la façon dont l’avortement a été hystérisé aux États-Unis. Jusqu’à empêcher toute entrave à l’avortement dans une quinzaine d’États aux États-Unis, où il n’y a plus aucune restriction, les femmes peuvent accéder à l’avortement jusqu’au terme de la grossesse ». Le choix est-il donc uniquement entre le retour à la religion, ou le transhumanisme le plus dépersonnalisé ? interroge André Bercoff. Pour l’essayiste :
« Dans la domination occidentale sur le monde, il y a eu 2 périodes : européenne et américaine. La période européenne est empreinte de pensée grecque, avec une juste mesure. Ce qui a retenu un certain nombre d’excès. Les États-Unis se sont émancipés de cette vision des choses. Il s’agit de trouver une forme d’équilibre. Si on ne prend pas garde aux excès de la technicisation, nous finirons tous esclaves ! »
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