Prospérité ?

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

Quand l’Homme a pu faire le tour de la Terre, il a exploré les continents pour en extraire or et richesses. Quand il a pu voler dans les airs, il a abandonné ses dieux. Maintenant, il se prend pour l’un d’eux et rêve de conquérir l’espace. Sa planète trop petite ne lui permet plus la prospérité espérée. Sept milliards d’êtres humains ne peuvent s’y trouver tous riches. Enfermez dix rats dans une pièce et un morceau de fromage. Vont-ils le partager ? Enfermez dix homo sapiens modernes dans une pièce et un téléphone cellulaire. Vont-ils se le prêter ? L’un d’eux va-t-il essayer de s’en nourrir ? Qu’est-ce que peut bien signifier pour eux la « prospérité » ? Le fait d’avoir chacun un cellulaire ? Ou de pouvoir en plus manger un morceau de fromage ?

Pour de nombreux êtres humains, il semble bien que l’Abondance soit avant tout celle de la matière. Ils rêvent de posséder des châteaux, des vignobles, des yachts, des voitures de sport, des ranchs ou même des esclaves (éventuellement sexuels)… et parfois jusqu’à la Terre entière. Des individus et des groupes souhaitent la « prospérité » pour eux-mêmes, et rarement pour les autres. Mais dans un monde aux ressources matérielles limitées, ce type de prospérité a lui aussi ses limites. L’abondance concrète ne peut s’y trouver que partielle et restreinte. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que certains des rêveurs envisagent de coloniser d’autres planètes. Malheur aux autochtones qui s’y trouveraient !

D’autres êtres humains envisagent, conjointement ou alternativement à l’approche matérialiste, un type de prospérité, disons « génétique » : croissez et multipliez ! leur avait-on dit. Ils tendent à s’exécuter avec zèle et deviennent prospères au travers de leur nombreuse descendance. Ils ne peuvent bien sûr le faire de manière naturelle qu’à la condition d’être sexuellement complémentaires. Autrement, ils doivent recourir à la fameuse « Technologie » d’origine scientifique.

Est-ce que les dix homo sapiens enfermés plus haut ne recherchent que ces types de prospérité ? L’un d’eux au moins ne rêve-t-il pas par exemple de s’évader ? De découvrir abondamment d’autres horizons, des contrées moins limitées ? L’un d’eux cherche-t-il à répandre partout son art, la beauté de ses chansons, l’harmonie de ses toiles, le bonheur inspiré par sa voix ou son message ?

Un simple poète, un prophète mendiant, un roi sans royaume peuvent prospérer sans limites parmi les nations, tant et aussi longtemps que leur parole élève les âmes à la rencontre des esprits et des anges, tant et aussi longtemps que des êtres ouvriront leur cœur pour les y recevoir. L’abondance sans fin ne se trouve que dans le dénuement, l’humilité et l’abnégation, dans le renoncement à la célébrité, aux fastes mondains, à la fortune des marchands.

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