05/04/2023 (2023-04-05)
[Source : maisonsaine.ca]
Deux récentes études suédoises sont parmi les premières à documenter les effets biologiques de l’exposition au rayonnement de radiofréquences/micro-ondes émis par des antennes de téléphonie cellulaire de cinquième génération (5G).
Troubles du sommeil, fatigue, étourdissements, palpitations cardiaques, troubles de l’humeur et problèmes respiratoires sont parmi les principaux symptômes ressentis par les gens à proximité des antennes 5G, selon les deux études signées par le Dr Lennart Hardell, épidémiologiste et oncologue à l’hôpital universitaire d’Örebro, et Mona Nilsson qui dirige la Fondation suédoise de radioprotection. Des symptômes typiques du syndrome des micro-ondes, une affection décrite chez des travailleurs par des chercheurs est-européens dès les années 1960.
[Voir aussi :
►Cuisson lente, thermostat 5G — Conférence sur les effets des champs électromagnétiques artificiels sur le vivant
►Rappel — La Chine, la 5G et le coronavirus de Wuhan : le nouveau virus de l’empereur
►Preuve d’un lien entre la Covid-19 et l’exposition aux rayonnements radiofréquences des communications sans fil, y compris la 5G
et les autres articles du dossier 5G et ondes pulsées]
Première étude
Hardell et Nilsson ont d’abord enquêté sur les symptômes développés par un couple dans la soixantaine. Vivant dans le même appartement depuis dix ans, ils jouissaient généralement d’une bonne santé malgré la présence d’une station de base d’antennes 3G et 4G sur leur toiture. En novembre 2021, cette station de base a été mise à niveau vers la 5G.
« Des rayonnements de radiofréquences (RF) très élevés, avec des valeurs crêtes maximales de 354 000, 1 690 000 et >2 500 000 microwatts par mètre carré (μW/m2), ont été mesurés à trois reprises dans la chambre à coucher située à seulement 5 mètres en dessous de la nouvelle station de base 5G, contre un maximum de 9 000 μW/m2 avant le déploiement de la 5G, écrivent les auteurs. Les symptômes apparus rapidement après le déploiement de la 5G étaient typiques du syndrome des micro-ondes, avec par exemple des symptômes neurologiques, des acouphènes, de la fatigue, de l’insomnie, des troubles émotionnels, des troubles cutanés et une variabilité de la pression artérielle », expliquent-ils dans leur article paru le 10 janvier dans la revue Annals of Case Reports.
La femme a souffert de symptômes plus prononcés, dont des problèmes de sommeil, des étourdissements, des sensations de picotement et de brûlure de la peau, des difficultés de concentration, de la fatigue, des probèmes cardiaques, pulmonaires et de mémoire à court terme. « En raison de la gravité des symptômes, le couple a quitté son logement et s’est installé dans une petite pièce avec un rayonnement RF maximal de 3 500 μW/m2. En l’espace de quelques jours, la plupart de leurs symptômes se sont atténués ou ont complètement disparu. Cet épisode médical peut être considéré comme un test de provocation classique. »
Les mêmes types de symptômes sont souvent décrits comme une hypersensibilité électromagnétique ou électrohypersensibilité (EHS). Ils ont également été signalés parmi le personnel d’ambassades atteints du soi-disant « syndrome de La Havane » dont l’exposition à des micro-ondes pulsées est la cause probable, ont conclu en 2020 des chercheurs de l’Académie nationale des sciences américaine.
Les niveaux de rayonnement RF dans l’appartement étaient bien inférieurs à la limite de 10 000 000 µW/m2 proposée comme « sûre » et recommandée par la Commission internationale des rayonnements non ionisants (ICNIRP). En fait, cette limite doit seulement protéger contre les effets chauffants provoqués par une courte exposition aux RF/micro-ondes. « Ces symptômes du syndrome des micro-ondes ont été causés par des effets non thermiques des rayonnements RF et montrent que les lignes directrices de l’ICNIRP utilisées dans la plupart des pays, y compris la Suède, ne protègent pas la santé humaine, commentent Hardell et Nilsson. Il est urgent d’élaborer des lignes directrices fondées sur tous les effets biologiques négatifs des rayonnements RF et de surveiller la santé humaine, notamment en raison de l’augmentation rapide des niveaux d’exposition. »
Seconde étude
La seconde étude concerne deux informaticiens vivant et travaillant à proximité d’un émetteur 5G fonctionnant à 3,5 GHz.
Le premier homme, âgé de 57 ans, a travaillé de mai 2019 à novembre 2021 dans un bureau directement sous une station de base transmettant des signaux 3G et 4G, sans rencontrer aucun problème. En novembre 2021, un émetteur 5G a été installé sur le toit. Il n’a pas passé beaucoup de temps dans son bureau jusqu’en avril 2022, date à laquelle il a commencé à travailler et à dormir sous l’émetteur. En mai, il avait développé de légers maux de tête qui ne se produisaient que lorsqu’il était dans le bâtiment et disparaissaient lorsqu’il le quittait.
Il a ensuite développé une série d’autres symptômes inconfortables, dont certains qu’il a qualifiés de « graves ou insupportables » : maux de tête, douleurs articulaires (arthralgie), acouphènes, problèmes de concentration et d’attention, fatigue, réveil précoce et brûlures de la peau. L’homme a quitté le bureau pour un endroit éloigné des antennes 5G et ses symptômes ont disparu en un mois. Cependant, il souffre encore de maux de tête et d’arthralgie lorsqu’il se rend dans des endroits très irradiés.
Le deuxième homme, âgé de 42 ans, travaillait et dormait dans le même bâtiment à l’étage sous la station de base. Après l’installation de l’antenne 5G, il a souffert d’insomnie aggravée, d’une tendance à la dépression, d’anxiété/panique, d’émotivité, de maux de tête, d’un déficit de concentration/attention et, dans une moindre mesure, d’irritabilité, d’acouphènes, de vertiges, de troubles de l’équilibre, de confusion et de perte de cheveux. L’homme a quitté le bureau pour une zone rurale sans 5G et ses symptômes ont rapidement disparu.
Les niveaux de rayonnement mesurés dans les bureaux des deux hommes variaient entre 501 000 µW/m2 et 1 180 000 µW/m2. « Ainsi, les humains ne sont absolument pas protégés contre tous les effets non thermiques de l’exposition réelle aux micro-ondes/RF des technologies modernes 3G, 4G, 5G, concluent Hardell et Nilsson. Les effets nocifs comprennent le cancer, les dommages à l’ADN, le stress oxydatif, les effets neurologiques et autres effets biologiques susceptibles de nuire à la santé. Le syndrome des micro-ondes et l’EHS doivent être pris au sérieux par les professionnels de la santé. Ce n’est pas une maladie mentale. Plusieurs symptômes somatiques sont inclus dans le syndrome des micro-ondes et les maladies chroniques, dont le cancer, sont des facteurs de risque d’exposition chronique. »
Ces études s’ajoutent à d’autres qui montrent que le syndrome des micro-ondes apparaît à des niveaux bien inférieurs aux directives actuelles recommandées par l’ICNIRP.
Les auteurs conseillent aux praticiens de la santé de prendre soigneusement les antécédents de leurs patients et de tenir compte de l’impact de leur exposition aux rayonnements sans fil à la maison et au travail.
Références
Hardell, L et Nilsson, M, Case Report : The Microwave Syndrome After Installation of 5G Emphasizes the Need for Proteciton from Radiofrequency Radiation. Annals of Case Reports 8:1112, 10 janvier 2023.
Hardell, L et Nilsson, M, Development of the Microwave Syndrome in Two Men Shortly After Installation of 5G on the Roof Above Their Office. Annals of Clinical Case Reports Rep. 2023; 8 : 2378, 4 février 2023.
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