Pourquoi ils veulent annuler l’anniversaire de la victoire sur le nazisme

17/05/2023 (2023-05-17)

[Source : globalresearch.ca]

[Source photo : https://mitchtemppiece.blogspot.com/2016/03/the-galician-division.html]

Par Manlio Dinucci

Une grande opération politico-médiatique est en cours au niveau international pour annuler l’Anniversaire de la Victoire sur le nazisme. Le discours du président Poutine lors du défilé militaire du 9 mai à Moscou, à l’occasion du 78e anniversaire de la Victoire, a été présenté en Occident comme un discours discret sans révéler son véritable contenu.

En Lettonie et dans d’autres pays de l’Est, la police a identifié et même arrêté ceux qui ont rendu hommage à ceux qui ont été tués dans la guerre contre le nazisme.

En Ukraine, lors de la commémoration de l’anniversaire de la victoire sur le nazisme, une interdiction absolue et une menace d’arrestation ou pire ont été imposées.

Dans le même temps, l’action pour éradiquer tout ce qui est russe s’intensifie. Des monuments commémorant le prix payé par la Russie pour libérer l’Europe et le monde du nazisme sont détruits — en Ukraine, en Lettonie et dans d’autres pays d’Europe de l’Est : 27 millions de personnes sont mortes, dont plus de la moitié étaient des civils, ce qui correspond à 15 % de la population (contre à la perte de 0,3 % des États-Unis pendant toute la Seconde Guerre mondiale) ; environ 5 millions de personnes ont été déportées vers l’Allemagne ; plus de 1 700 villes et grandes villes, 70 000 petits villages ont été dévastés ; 30 000 usines ont été détruites.

En Lettonie, les 550 000 russophones, qui composent plus d’un quart de la population, se voient refuser le droit d’utiliser leur propre langue, leur imposant un difficile examen de letton : ceux qui ne le réussissent pas sont expulsés du pays. Cela se produit malgré le fait que la Lettonie soit membre de l’Union européenne, ce qui garantit aux minorités le droit de s’exprimer dans leur propre langue.

L’UE a fait plus : elle a décrété que le 9 mai était la « Journée de l’Europe ». Ursula von der Leyen est allée le célébrer à Kiev pour « démontrer que l’Union européenne se tient aux côtés de l’Ukraine qui se bat pour les idéaux de l’Europe que nous célébrons aujourd’hui ». Elle l’a dit au président Zelenski, qui vient de signer une loi pour effacer tous les symboles russes de l’Ukraine, effaçant ainsi la propre histoire de l’Ukraine.

Dans le même temps, la Cour suprême ukrainienne a jugé que les symboles de la division SS Galicia, qui s’était rendue coupable de crimes horribles, n’étaient pas nazis et pouvaient donc également être utilisés aujourd’hui dans des manifestations.

Manlio Dinucci, auteur primé, analyste géopolitique et géographe, Pise, Italie. Il est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation (CRG).

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