Piqûre de rappel : Pfizer et les pharmaceutiques au pouvoir

24/08/2021 (2021-08-24)

[Source : journaldemontreal.com]

CA_LeoPaul_Lauzon

Par
LÉO-PAUL LAUZON
 
24 octobre 2013

La société américaine Pfizer est la plus grosse compagnie pharmaceutique au monde et elle n’est pas mal plus importante et plus riche que le Canada. En termes de ressources économiques, le Québec est un nain par rapport à Pfizer et à la tyrannie du cartel pharmaceutique qui font la pluie et le beau temps dans le monde grâce à leurs milliers de lobbyistes, d’universitaires franchisés, de groupes de recherches commandités et d’ex-politiciens à leur emploi. Comme pour les pétrolières, les banques, les chemins de fer, les firmes de génie, etc., et on repassera pour la supposée vive concurrence qu’est censée se livrer les agents économiques de tout marché. Dans plusieurs secteurs économiques, la concurrence et de ce fait l’économie de marché ne sont que des vues de l’esprit.

Mentionnons aussi que comme à l’accoutumée, Québec est chiche envers le monde ordinaire mais très généreux avec la caste supérieure, ce qui se concrétisera par le versement annuel de plusieurs centaines de milliers par année en fonds publics versés par la province à des pharmaceutiques milliardaires. Ça fait que c’est le Québec qui est le plus généreux en aide gouvernementale et où le prix des médicaments est le plus élevé au Canada. Même en leur donnant notre chemise, les mammouths pharmaceutiques en veulent toujours immonde et à flusher des milliards d’employés.

L’éthique et Pfizer

Commençons par une «joke» à vous faire mourir de rire. Elle vient de Scott Wilks, un haut dirigeant de Pfizer Canada, qui a dit très sérieusement, en entrevue au journal Les Affairesdu 7 avril 2012 que : «Il faut payer les médicaments à un prix équitable». Imaginez, faut avoir du front, et un gros en plus de ça, tout le tour de la tête pour nous parler de «prix équitable» des médicaments en particuliers et «d’équité» en général. Franchement, les pharmaceutiques qui détournent des milliards de dollars annuellement dans les paradis fiscaux par le biais de leurs filiales qui y logent et de leurs prix de transfert; des cadeaux princiers qu’ils distribuent aux médecins, aux pharmaceutiques et aux chercheurs universitaires pour services rendues à leur publicité trompeuse et mensongère, etc.

Tiens, prenons le titre de cet article de journal du 8 août 2012 : «Pfizer versera 60 millions$ US pour une affaire de corruption» et de celui-ci du 3 septembre 2009 : «Pfizer paie une amende record pour publicité abusive». Un petit 2,3 milliards$ US en amende auquel, selon moi, il aurait fallu aussi condamner les dirigeants de l’entreprise à la prison. Il y a aussi cet article du 10 décembre 2010 qui nous signale que «Pfizer a embauché des enquêteurs privés chargés de trouver des informations incriminantes sur le ministre de la justice du Nigéria qui poursuivait le géant pharmaceutique pour 75 millions de dollars» et également cet autre du 31 mai 2008 intitulé «Depo-Provera. Le recours collectif contre Pfizer peut aller de l’avant». Et après, ils ont le culot de se faire les apôtres de l’éthique et de la responsabilité sociale.

À genoux devant Pfizer

Contrairement à son engagement pris en 1987 d’investir 10% de leurs revenus en recherche au pays, en échange de subventions et de faveurs comme la durée prolongée de vie des brevets, de façon unilatérale et en vrai petit dictateur, Pfizer met fin à ses belles promesses : «Pfizer remet en question son engagement» (La Presse, 8 décembre 2010). Et nos élus affranchis s’écrasent face à ce comportement despotique.

Et même si c’est le Québec qui leur en donne le plus sur le bras de la population, Pfizer ne fait «pas de promesse pour le Québec» (16 mai 2012). Pfizer peut toutefois aider les provinces à «mieux gérer et prévoir ses coûts lorsque de nouveaux médicaments sont inscrits sur les listes». On appelle ça du mépris. Ce sont ces mêmes canailles qui provoquent intentionnellement des pénuries de médicaments moins rentables afin de vendre au gros prix leurs nouveaux médicaments qui sont quasi identiques aux vieilles pilules.

Des promesses de pertes d’emplois

Contrairement à ce que disent les boss de Pfizer, oui, ils peuvent faire des promesses de…. Pertes d’emplois et soyez assurés qu’ils tiennent parole. Tiens, prenons le titre de ces articles de journal récents : «Autre coup dur pour la recherche à Montréal. Pfizer élimine 150 postes» (3 février 2011). Puis, Pfizer dans Saint-Laurent : Quarante postes abolis» (26 mai 2012) et enfin : «Hémorragie dans l’industrie pharmaceutique. Pfizer sabre 300 emplois, dont la majorité à Montréal» (29 octobre 2012). Pourtant, Stephen Harper nous avait juré que les importantes baisses d’impôt sur le revenu consenties aux entreprises allaient créer des jobs, stimuler l’investissement et la croissance et créer beaucoup de richesse. Un autre mensonge des politiciens.

La recherche fondamentale sous-traitée

Et dire que nos gouvernements récidivent et nous enfoncent encore plus dans les entrailles du cartel pharmaceutique en sortant la recherche fondamentale pour de nouveaux médicaments des universités afin de les sous-traiter à des bineries biotechnologiques privées subventionnées à fonds par des fonds publics et à des fonds d’investissement spéculatifs qui s’associent aux transnationales pharmaceutiques. Ça, ça fait que les affairistes, les spéculateurs et les multinationales s’enrichissent et la population s’appauvrit et devient toujours à la merci du diktat des géants pharmaceutiques. Faut faire comme plusieurs pays et compte tenu de l’importance des médicaments pour le bien-être et la souveraineté de tout peuple et de leurs prix sur les budgets des familles et de la santé publique, faut remettre dans les institutions publiques la recherche fondamentale en santé. C’est trop important pour laisser ça à des gens qui sont principalement guidés par la cupidité bien avant le bien commun et la santé des gens. On a qu’à voir comment l’industrie pharmaceutique est peu émue par les millions de décès reliés aux VIH, s’est comportée en Afrique, ce qui fait dire que dans certains pays on meurt plus du sida que ou, encore, les profits avant la santé.

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(2 commentaires)

  1. Dieu se rit de qui se désole des conséquences dont il chérit la cause (Bossuet).
    L’industrie pharmaceutique n’est pas une économie de marché parce que son seul client est l’État, les administrations de santé.
    Les dérives dont je me désole comme vous ne m’étonnent nullement et contrairement à vous je n’en chéris pas la cause.
    Je rêve de vivre dans un pays qui sépare l’État de la santé, où le concept de santé publique soit considéré à juste titre comme une folie, de l’hubris.
    Où on paie simplement son médecin quand on en a besoin, et on s’assure tout simplement contre les risques de maladie, invalidité et décès. Dans un tel pays le sociétés pharmaceutiques répondraient non pas à des institutions publiques (donc des fonctionnaires de carrière) mais au marché des gens normaux et des assurances désireuses de réduire les sinistres de santé.
    La santé serait abordable, nul ne songerait à imposer un coûteux « vaccin » novateur mais risqué alors que les médecins peuvent contrer la COVID dans sa phase virale au moyen de médicaments bien connus, abondants et peu chers.
    La gestion de la pandémie par les hommes de l’État est à l’image de tout ce qu’ils font: Destruction, obscurantisme, absurdité, division, intolérance… La politique est l’exact opposé de la science: L’opinion seule compte, les faits aucunement.

  2. une info de CHD pour refuser les doses du produit expérimental https://etouffoir.blogspot.com/2021/08/approbation-du-vaccin-pfizer-deux.html
    Par ailleurs Pfizer à la pointe de la recherche pour traiter les myocardites
    https://etouffoir.blogspot.com/2021/08/la-sante-evaluee-et-devaluee-en-vrac.html. ( 3ème tweet)
    et aussi -citation sans la source non fournie-
     » Pfizer vient de débourser 2,3 milliards de dollars pour s’offrir la biotech ­canadienne Trillium Therapeutics, dans laquelle il avait déjà investi l’an passé 25 millions de dollars. À 18,50 dollars l’action, il n’a pas hésité à payer une prime de 200 % par rapport au dernier cours de la société.”

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