Pas ou peu de Covid dans les pays du paludisme

16/12/2020 (2020-12-16)

[Source : Maurizio Blondet]

C’est un fait : dans les régions du monde où le paludisme fait rage, le coronavirus est absent.

L’endémicité est très élevée en Asie du Sud-Est, très élevée en Afrique équatoriale (mais pas en Afrique du Sud qui est tempérée), au nord du Brésil et au sud du Mexique, en Guyane française, en Amérique centrale. Dans les régions voisines, comme Cuba, la lutte contre le plasmodium est une tradition de santé.

Les gouvernements eux-mêmes conseillent et paient leur personnel pour les médicaments antipaludiques, parmi lesquels la chloroquine et ses dérivés sont massivement présents, bien que la résistance du plasmodium à ce vieux médicament ait été signalée.

Il est utile de savoir que la recherche, pour lutter contre la résistance de l’agent antipaludique à ces médicaments, a repris pour s’intéresser à l’artémisine, un extrait d’Artemisia annuel déjà connu pour ses propriétés de prévention du paludisme depuis les années 1970, et associé à l’amélioration de ses effets avec un antipaludique synthétique, méfloquine ou, oui, hydroxychloroquine ou similaire, même l’ancienne quinine (nom commercial Quinimax). En fait: depuis 2001, l’artemisiathérapie combinée (ACT) est le seul traitement recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé.

Cependant, les Français opérant dans les régions tropicales paludéennes prescrivent encore (et adoptent pour eux-mêmes) la chloroquine (Novaquine) comme prophylaxie.

Presque tous les antipaludiques utilisés (à l’exception de la doxycycline, un antibiotique) sont aussi des vermifuges antiparasitaires, tous massivement ingérés par les populations de la zone marécageuse; comme l’ivermectine, « un vieux médicament utilisé pour un large éventail d’infections parasitaires et, ces dernières années, avec des indications potentielles plus larges, s’est avéré efficace pour réduire la charge virale de 99,98 % en 48 heures dans les cellules de culture in vitro infectées par le SRAS-CoV2 » (ARS Toscana).

L’exemple de l’Afrique du Sud est significatif – il n’y a pas de paludisme (à l’exception de certaines régions du Natal) et on n’utilise pas de chloroquine : il compte un nombre de décès Covid pour 1 000 000 habitants comparable à l’Europe, soit dix fois plus que dans les pays marécageux plus septentrionaux.

Aucun pays de la ceinture du paludisme en Afrique ne compte plus de 5 ou 6 décès Covid pour 100 000 habitants. En Amérique du Sud, le paludisme n’existe pratiquement pas ou n’existe plus que dans quelques pays, et il n’y a pas de médecins qui contestent l’interdiction de l’hydroxychloroquine sanctionnée par l’OMS… En conséquence, le record appartient au Mexique avec le même taux de mortalité que la France, 89 pour 100 000 habitants. La Colombie échappe le plus souvent au paludisme mais pas à la Covid (77 décès pour 100 000 habitants, la même chose pour le Pérou (114). Il n’y a pas de paludisme au Chili, mais pour la Covid 84 décès pour 100 000.

Au Mexique, le contraste entre Mexico sans paludisme (et sans chloroquine) et la région du Chiapas en dit long. Ce dernier semble immunisé contre la Covid. La population combine antipaludique et distribution massive d’ivermectine…

Chiapas (jaune) a distribué de l’ivermectine. Aucun autre État mexicain ne l’a fait.

Les régions impaludées d’Amérique centrale ? Haïti en mauvaise santé, 2 décès pour 100 000 habitants. Cuba 1,2. Venezuela 3. Les autres pays ont encore deux à trois fois moins de décès Covid que le Mexique voisin : Honduras 30, Belize 47, Costa Rica 37, République dominicaine 22, El Salvador 18, Guyana 18, Guatemala 25.

L’Asie du Sud-Est présente plus d’un mystère :

  • Taïwan: 0,03
  • Vietnam: 0,04
  • Thaïlande: 0,09
  • Myanmar: 4.10
  • Malaisie: 1,2
  • Inde: 10,5
  • Indonésie: 7
  • Bangladesh: 4
  • Philippines: 7

Comment se fait-il que le Vietnam super marécageux (delta du Mékong…) ait la même résistance à la Covid que Taiwan, tempéré mais sans coronavirus ? Que prennent les Taïwanais pour avoir un impact sur le virus [avec un nombre de morts qui] est une fraction de ceux aux États-Unis et en Europe ? Pourquoi le Bangladesh (delta du Gange-Bramaputra : j’y suis allé et je peux vous assurer que c’est un immense et monstrueux marais paludéen) a-t-il moins d’incidences que l’Inde ? L’artémisine est également largement utilisée partout dans ces pays sous forme de médecine traditionnelle; et l’ivermectine est largement prescrite, ou d’autres antipaludiques à base de chloroquine.

Voici un tableau « sauvage » de ce qui s’est avéré utile dans la pratique. La liste des substances qui aident à la prophylaxie (par-infection) est intéressante: de l’aspirine au viatmina D, de l’acétylcystéine (Fluimucil…) au zinc. Nulle part la «thérapie de l’espoir» n’apparaît : juste de la tachypirine et attendre de suffoquer…

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