Les « malgré nous » de 2021

08/09/2021 (2021-09-08)

Par Nicole Delépine

Que le vécu de nos ancêtres, parents, grands-parents, oncles ou grands-oncles nous aide à comprendre et aborder la période difficile que nous traversons, à nous aider à garder l’espoir et l’énergie nécessaire pour ne pas s’enfoncer dans la passivité et le désespoir !

Compagnons d’infortune

Cette photo est « tout un symbole :
historique, d’abord ;
socio-judiciaire (…), ensuite ;
tout bonnement criminel et génocidaire, enfin ».

Après avoir vu cette pancarte en manifestation, cela a évoqué des souvenirs douloureux et aussi une terrible analogie à de nombreux d’entre nous, dont un correspondant a souhaité me parler. Je transcris ici quelques phrases de son message.

Qui sont les malgré nous ? Pour comprendre la lourde signification de ce qui est écrit sur cette pancarte, il faut remonter en 1871, rien de moins ! Avec un père natif d’Épinal, mes racines vosgiennes sont profondes et s’étendent à la Lorraine, au Jura, et à l’Alsace. J’ai encore en moi la haine viscérale, que je qualifierais non pas de raciste, mais de géographique et d’historique, de l’Allemand, que nous appelions familièrement (…), entre 1940 et 1945, « le Boche » ou le « Schleu ». Je n’y peux rien, c’est ainsi et j’ai refusé d’instinct d’apprendre cette langue gutturale à l’école, même si je ressens actuellement beaucoup d’empathie pour le peuple allemand qui mène le même combat que le nôtre.

En 1871, donc, après la défaite de Napoléon le petit (dixit Victor Hugo) à Sedan, une grande partie de l’est de la France (dont les Vosges, la Lorraine, et l’Alsace) a été rattachée à l’Empire allemand. La Guerre de 14-18, gagnée par les Alliés, a permis au traité de Versailles de 1919 de récupérer ces provinces perdues bien qu’elles fussent déjà très germanisées. En 1940, les hommes de ces mêmes provinces, s’étant battus courageusement dans l’armée française ayant subi la débâcle, sont redevenus allemands et sont devenus « des soldats d’Hitler », « enrôlés de force » et engagés principalement sur le front russe : ce sont les « malgré nous » dont il est question sur la pancarte.

Qu’une telle référence historique soit à l’ordre du jour dans le chef des « vaccinés de force » qui défilent maintenant dans les rues au gré des manifestations en France, montre toute l’horreur de ce qui se passe.

L’épisode des « malgré nous » demeure une des expériences les plus traumatisantes de l’histoire des Français de l’est de la France. J’en ai côtoyé plusieurs. J’ai même connu « Robert », qui a d’abord combattu les Cosaques en 1918 et qui s’est retrouvé allemand en 1940, alors qu’il était profondément antifasciste. En fait, bon nombre de ces gens ne s’en sont jamais remis.1

Personnellement, un proche né au hasard d’un voyage de sa mère à Strasbourg en 1921 a brutalement entrevu à 19 ans lors d’un contrôle de police en gare de Lyon à Paris toute l’horreur qui l’attendait si le policier comprenait bien ce qui était écrit sur ses papiers.

Seul un quiproquo savamment entretenu lui a permis de partir libre. Inutile de dire qu’il quitta Paris très vite pour le barrage de l’Aigle où il put rejoindre le maquis. Oui, le sort des Alsaciens de souche ou de circonstance fut terrible.

Rendons hommage à cette occasion aux fusillés luxembourgeois soumis au même tarif que les Alsaciens2.

« Il y a 79 ans s’achevait une grève courageuse de trois jours contre l’enrôlement forcé des jeunes Luxembourgeois dans la Wehrmacht (comme les malgré-nous d’Alsace-Moselle). L’industrie, l’administration et les écoles furent bloquées. En représailles, 21 grévistes seront fusillés ».

L’OGBL a commémoré ce soir la grève générale de 1942 devant le musée national de la Résistance à Esch-sur-Alzette.34

Finalement qui fera céder nos gouvernements amoureux du totalitarisme ?

Ce ne sont pas les « antivax » seuls qui vont faire craquer Macron et ses affidés, mais l’ensemble des mis à l’écart, discriminés que sont les non-vaccinés, associés aux victimes des injections répétitives (et les familles des victimes décédées ou handicapées).

Ils seront de plus en plus nombreux : encore debout : « les malgré nous », ou parfois estropiés.

Ils défileront, car, contrairement à ce qu’ont espéré les initiateurs de ce massacre à la piquouse, les transgénisés ne se retournent pas contre les « non transgénisés ».

Au contraire ! En effet, il apparaît que la majorité des vaccinés contraints, harcelés, manipulés, se retourne finalement contre ses bourreaux, et, dans un élan d’altruiste humaniste enfin retrouvé, encourage l’entourage encore sain à ne pas aller au supplice-malgré-eux…

« Une chose est certaine : cette photo, prise au berceau des Droits humains, mérite de faire le tour de la planète ».

https://musee-resistance.lu Le musée retrace l’histoire du Luxembourg de 1940 à 1945, depuis l’oppression nazie, à travers les réactions du peuple (résistance passive, mouvements de résistance, enrôlement de force, grève, réfractaires, Luxembourgeois dans le maquis et dans les armées alliées) jusqu’à la libération, par des photos, objets et œuvres d’art.

10.211 Luxembourgeois ont été enrôlés de force dans la Wehrmacht. Plus d’un tiers ont refusé de porter l’uniforme allemand et sont entrés dans la clandestinité.

« La sculpture représente le chétif David avec sa fronde pour symboliser le combattant que tout paraissait devoir décourager et dont l’action fut cependant efficace. Aussi, le personnage, qui représente la libération, est-il placé au-dessus de David, de façon à ce qu’il semble jaillir de l’énergie même de ce dernier ».

Que ces combattants héroïques nous servent de modèle et de garant d’espoir.


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⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.

  1. [1] Pour comprendre toute la bipolarité que ces gens ont subie, « malgré eux » lire « Sous uniforme allemand » www.nimrod.fr J-M Croisile[]
  2. [2] @AdrianThomas90 le 2 septembre 2021[]
  3. [3] @OGBL_Luxembourg le 31 aout 21.[]
  4. [4] Monument National de la Grève L’héroïsme et la fière abnégation de ses habitants sou l’occupation allemande de 1940 à 1945, ont valu à la ville de Wiltz, le titre de Cité Martyre.[]