08/09/2024 (2024-09-08)
[Source : reclaimthenet.org]
Par Didi Rankovic
Le Canada souhaite élargir le champ d’application de l’accord mondial sur les pandémies (traité) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en y ajoutant des mesures de censure.
L’initiative consiste à ajouter la « désinformation » des médias sociaux (et leur censure) à la discussion sur le projet de traité. En prévision de la « prochaine pandémie », le Canada souhaite également que l’on accorde davantage d’attention à ce qu’il considère comme la diversité, l’équité et l’inclusion.
L’objectif du traité est de donner à l’OMS un rôle actif dans l’orientation de la manière dont les 193 pays membres des Nations unies gèrent les pandémies ou d’autres crises sanitaires. Toutefois, les négociateurs ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le texte du document avant la date limite du mois de mai de cette année.
À la fin du même mois, une nouvelle version du projet d’accord sur les pandémies a été publiée. Elle adoucit le ton de certaines des dispositions relatives à la censure, mais confère à l’OMS des pouvoirs de surveillance accrus.
Avant la publication de la dernière version, les « partenaires et parties prenantes » du Canada ont souhaité ajouter des mesures telles que l’obligation pour les plateformes de médias sociaux de « rendre compte du contenu qu’elles hébergent » (selon le type de « responsabilité » que les auteurs des propositions avaient à l’esprit, il n’est pas certain que cela soit acceptable, par exemple, pour les États-Unis, compte tenu de leur article 230).
D’autres idées émanant du Canada prévoient d’obliger ces mêmes entités à rendre compte « de l’impact de leurs algorithmes » — tout cela dans le contexte de la « menace de la désinformation ».
Parmi les autres « menaces » citées ces jours-ci dans certains milieux, on trouve l’« IA ». En ce qui concerne la surveillance, le traité devrait prévoir des « pratiques inclusives », selon la proposition canadienne.
« Des stratégies de prévention globales, des pratiques de surveillance inclusives et la prise en compte des défis pour les communautés marginalisées sont essentielles pour une prévention efficace des pandémies », précisent les conclusions des réunions qui se sont tenues en janvier et février 2024 dans plusieurs villes.
Le gouvernement libéral du Canada a choisi de ne pas s’engager ouvertement en faveur de telles mesures, et prend bien soin de le signaler dans un rapport, mais le fonctionnement du système est assez clair : des « partenaires » et des « parties prenantes » seraient à l’origine des propositions — et ils travaillent avec le Bureau des Affaires Internationales du Portefeuille de la Santé1, une entité gouvernementale.
Le Bureau a réuni plus de 100 personnes issues de groupes autochtones, d’universités, de la société civile, des secteurs public et privé, ainsi que des gouvernements territoriaux et provinciaux.
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