L’arnaque de la fausse panique de « La Guerre des Mondes »

21/05/2019 (2019-05-21)

L’arnaque de la fausse panique de « La Guerre des Mondes »

Un auteur invité de Miles Mathis revient sur cette entourloupe de 1938, où le jeune Orson Welles récite un extrait du roman de H.G. Wells, célèbre auteur de science-fiction (mais aussi d’un livre intitulé « Le Nouvel Ordre Mondial »…). Si vous souhaitez écouter ce « monument » radiophonique, je vous mets le LIEN vers une vidéo.

La Guerre des Mondes Un nouveau regard sur une ancienne arnaque

Par les Self-Righteous Brothers
Traduit par Apolline

« Ce n’était qu’une tempête dans un verre d’eau »
– Jack Parr

Vous vous souvenez peut-être de la légendaire adaptation radio par Orson Welles du roman de H.G. Wells, La Guerre des Mondes, diffusée dans la soirée du 30 octobre 1938 sur CBS avec la troupe du théâtre Mercury. L’émission a acquis sa célébrité en causant une panique générale en Amérique car les auditeurs ont cru à un réel compte-rendu d’invasion extraterrestre – ou pour le moins nazie – dans le New Jersey. Cet événement perdure à ce jour comme le testament du pouvoir des médias de masse à nous mystifier. Et c’est exact, mais pas de la manière dont vous pourriez le penser.

Voyez-vous, les médias – PBS et Radiolab inclus – continuent de se focaliser sur « l’hystérie collective » catalysée par l’émission de Welles, comme si cela démontrait le pouvoir des médias. Dans cette interprétation toujours en vogue, les citoyens américains des années 1930 nous apparaissent comme un troupeau naïf de gogos abrutis alors que nous, habitants éclairés de l’Amérique du 21ème siècle, affirmons notre avance et supériorité sur nos ancêtres moutonniers. Comme ils ont été stupides, ces millions d’Américains, d’avoir cru à une invasion martienne en l’entendant simplement à la radio ! Jamais nous ne serions tombés dans ce panneau, disons-nous.


Mais c’est nous qui sommes les dindons de la farce car nous continuons de croire à une hystérie collective qui ne s’est jamais produite. Wikipédia l’admet dans le tout premier paragraphe de sa page sur l’événement :

L’épisode devint célèbre pour avoir entraîné une panique chez les auditeurs mais l’ampleur de cette panique est discutée car le programme n’a eu que relativement peu d’auditeurs.

Un exposé de Slate en 2013 déclare carrément :

La prétendue panique a été si minime qu’elle en fut pratiquement non mesurable lors de la nuit de l’émission… Presque personne n’a été dupe de la radiodiffusion de Welles.

Autant pour nous qui nous croyons supérieurs à nos parents. Il s’avère que nous sommes bien plus crédules qu’eux.

En fait, d’après une remarque ultérieure de Frank Stanton, président de CBS, il n’y eut presque personne à écouter l’émission cette nuit-là. Ce qui contredit directement une étude de l’événement, publiée en 1940 par Hadley Cantril, professeur à Princeton, qui calcula que 6 millions de gens avaient écouté l’émission et que 1,7 million d’entre eux avaient cru à de vraies informations. On penserait qu’une étude publiée quelques années après et sortie d’une université si renommée serait quelque peu plus objective que les compte-rendus immédiats, mais des historiens ont conclu plus tard que l’étude de Cantril présentait de « sérieuses failles ». Elle était en fait totalement bidon. Cantril n’avait pas fait la distinction entre les personnes interrogées qui croyaient l’événement réel et celles qui savaient que c’était fictif et il ne fit que regrouper dans ses résultats tous les gens sondés qui disaient avoir été « excités », « perturbés » ou « effrayés » dans la catégorie des « paniqués ». « Paniqués » est un mot qui prête délibérément à confusion car il implique de croire à une chose réelle – sinon, pourquoi paniquer ?

Je ne vous ai rien appris jusqu’ici qui ne soit déjà connu. Vous pouvez lire tout ceci sur Wikipédia ou sur l’article de Slate ou à des dizaines d’autres endroits. Ce que vous ne lirez pas ailleurs, c’est que l’intégralité de l’événement a été mis en scène – pas seulement l’émission, mais également la fabrication d’une panique collective dans les journaux, la réaction de Welles aux faux compte-rendus et la couverture médiatique de Welles en réponse à ces compte-rendus. L’ensemble était prévu comme un test ; ils voulaient évaluer s’il était faisable de convaincre le public d’un événement à grande échelle qui ne s’était pas produit. Souvenez-vous que nous étions en 1938. L’Amérique était sur le point d’entrer en guerre, où un grand nombre de fausses morts, de faux bombardements et autres atrocités ont été mis en scène. Suite : http://bistrobarblog.blogspot.com/2018/12/larnaque-de-la-guerre-des-mondes.html#more

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