La « veuve noire » dans la « maison jaune » ukrainienne

05/09/2023 (2023-09-05)

[Source : politika.rs]

[Illustration : Soldats ukrainiens (Photo EPA-EFE/Philipp Guelland)]

Par Ištavan Dekanj (31/07/2023)

L’Ukraine a-t-elle sa « maison jaune » à l’instar du Kosovo où, durant le conflit de la fin des années quatre-vingt-dix, l’on extrayait aux combattants serbes blessés des organes pour les expédier vers les pays occidentaux, marché d’organes hautement lucratif en plein développement ?

Récemment notre compatriote, Goran B., qui vit et travaille depuis plus de deux décennies à Pittsburgh aux États-Unis et qui malheureusement souffre depuis plusieurs années d’insuffisances rénales et attendait une possible transplantation de cet organe essentiel, a reçu un avis lui indiquant l’existence d’organes pour la transplantation à des prix très nettement inférieurs à ceux qui lui étaient proposés jusqu’alors. La personne qui l’a contacté n’a pas voulu se présenter se contentant de lui indiquer que les organes venaient d’Ukraine, qu’ils émanaient de donneurs sains et qu’ils étaient, par conséquent, parfaitement adaptés à la transplantation. En fait, ce à quoi a eu affaire notre compatriote en Amérique n’est que le sommet de l’iceberg appelé le marché international de transplantations d’organes.

Les candidats à la transplantation d’organes, considérés globalement au niveau mondial, sont actuellement face à une situation où règne la confusion la plus totale. En effet, sur le marché d’organes l’offre s’est très rapidement accrue à la faveur de l’apparition d’importantes quantités d’organes en provenance d’Ukraine à des prix très nettement plus bas que ceux pratiqués au préalable.

De la même manière que du temps du conflit au Kosovo sont apparus sur le territoire de l’Ukraine des « transplanteurs au noir » à l’image de la fameuse et bien connue, l’abjecte doctoresse Elisabeth Debru qui, en compagnie de membres de la société militaire privée « Mozart » dont son fondateur Andrew Milburn, mais aussi John Wesly, Henri Rosenfeld se livrait cette infâme besogne sans être inquiétée le moins du monde, s’adonnent à présent à un véritable « organ harvesting » en pourvoyant à prix réduit des organes propres à la transplantation, effectuée la plupart du temps dans des structures ayant pignon sur rue et bénéficiant d’une bonne, sinon excellente réputation.

Le nom de cette femme chirurgienne est apparu agrémenté du surnom « la veuve noire » il y a presque dix ans lors du conflit dans le Donbass en 2014. C’est alors que les organes extraits des combattants blessés ou faits prisonniers étaient envoyés en Occident où le bizness de transplantation s’était développé, principalement aux États-Unis, en Allemagne et en Israël, comme l’a indiqué aux médias russes le colonel Vitaly Kiseliov de la police de la République populaire de Lougansk.

À l’image de ce qui s’est passé au Kosovo — moment inaugural de cette pratique inqualifiable —, puis après en Irak, les « transplanteurs au noir » se déplacent toujours vers les endroits où les combats sont les plus meurtriers, où les crimes de guerre sont les plus flagrants comme c’est le cas présentement en Ukraine autour de Bakhmout.

Les jeunes gens, sans préparation aucune, mais en bonne condition physique, sont envoyés au front comme des « pigeons d’argiles » prêts à être mutilés par des éclats d’obus, par des tirs directs, devenant de la sorte, transformés en gisements d’organes pour transplantation. Les familles des malheureux soldats sont averties que leurs fils, leurs époux, leurs pères sont disparus sans laisser de traces lors de combats.

À partir des pays occidentaux, on voit arriver actuellement en Ukraine des médecins-chirurgiens, attirés par la possibilité de gains substantiels. D’après l’expert russe, Alexeï Leonkov, les interventions chirurgicales suspectes ont lieu parfois dans les tranchées mêmes sur place en quelque sorte, parfois dans les hôpitaux du pays, mais aussi à l’étranger. Les organes sont, d’après ses dires, vendus aux grandes cliniques occidentales.

Dès lors, puisque les forces ukrainiennes sont en train de subir des pertes considérables en hommes sur le front autour de Bakhmout, il est complètement logique que l’offre d’organes sur marché mondial se soit considérablement accrue et que les prix aient baissé.

Le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patrouchev, a fait état officiellement d’informations selon lesquelles le régime kiévien utilisait ses combattants blessés comme du matériel biologique en procédant à des extractions clandestines d’organes aux fins de transplantation.

Les Ukrainiens ne sont pas utilisés uniquement comme « des suicidés volontaires » sur le champ de bataille où leurs pertes sont colossales, mais, d’après des informations qui parviennent en Russie, les combattants blessés des Forces armées de l’Ukraine font l’objet de traitements particuliers. « Considérés simple matériel biologique, ils sont soumis à des opérations chirurgicales conduisant à l’extraction d’organes destinés à la transplantation », a déclaré Nicolaï Patrouchev à Petrozavodsk lors d’une réunion consacrée aux questions de sécurité en Carélie.

Il a ajouté qu’il n’était guère étonnant, dans ce contexte, que Zelensky ait signé l’année passée une loi sur la transplantation d’organes stipulant que l’opération peut être effectuée sans l’accord des parties.

Auparavant, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marija Zaharova, lors d’un briefing en marge du Forum économique international de Sankt Petersburg, a déclaré que l’Ukraine était disposée à payer l’aide militaire en monnayant la transplantation d’organes de ses citoyens.

Traduction A.J., 1er août 2023

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