Souveraineté

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

La souveraineté d’un état est le pouvoir suprême qu’il a d’avoir la compétence exclusive sur son territoire et d’être indépendant sur le plan international. Par extension et analogie, la souveraineté d’un individu est le pouvoir suprême qu’il a d’avoir la compétence exclusive sur son corps et sur sa personnalité, et de pouvoir jouir d’indépendance relationnelle et sociale s’il le souhaite. De manière intermédiaire, la souveraineté d’un groupe donné d’êtres humains est le pouvoir suprême qu’il a d’avoir la compétence exclusive sur le territoire qu’il habite et d’être indépendant des autres groupes, situés en d’autres lieux.

Une difficulté peut néanmoins intervenir si des groupes basés sur différents critères se mêlent en un même lieu. Un groupe devrait-il disposer d’un pouvoir prioritaire sur les autres, au sein du même territoire? On peut d’ailleurs aussi poser la question pour un individu : celui-ci devrait-il disposer d’un pouvoir prioritaire sur les autres? Sous quels prétextes et quels justificatifs?

Dans le corps humain, le cerveau semble disposer d’un pouvoir prioritaire, au moins décisionnel, sur les autres organes et composants. Cependant, s’il abuse de ce pouvoir, ou encore de sa liberté de manière plus ou moins irresponsable, ou même en toute connaissance de cause, il augmente plus ou moins fortement ses chances d’obtenir des conséquences néfastes pour le corps en général. Le corps peut se brûler, avoir un accident mortel, perdre une grande quantité de sang suite à une blessure, avoir une indigestion, s’empoisonner, ou devenir malade…

Pour diminuer nettement la probabilité de conséquences nocives pour la santé et l’état du corps, le cerveau gagne à coopérer avec les autres organes, à maintenir une certaine harmonie entre eux, à leur faire rencontrer un environnement favorable et nutritif, etc. De même, un individu, un groupe ou un état souverain gagne à coopérer avec les autres, à maintenir une certaine harmonie entre eux, à leur faire rencontrer un environnement favorable et nutritif sur tous les plans, du plus matériel au plus spirituel.

La souveraineté individuelle et collective n’est réellement fonctionnelle que lorsqu’elle s’accompagne d’un souci d’harmonisation et de coopération entre les différents protagonistes, si aucun d’eux n’abuse de son pouvoir ou de sa liberté aux dépens des autres, si le bénéfice commun est recherché…

Un individu ou un groupe souverain peut librement décider d’accorder temporairement un pouvoir prioritaire à d’autres individus ou d’autres groupes, ceci par exemple pour mener à bien un projet collectif dont il reconnaît ne pas avoir les capacités pour le mener seul à bien. En dehors d’une telle situation de libre choix, un pouvoir imposé prioritairement par la force, la ruse ou la coercition n’amène généralement que des situations de crise, de friction, de violence ou de chaos.

Si l’Humanité vise un état d’harmonie et de paix, elle doit donc prioriser la reconnaissance de la souveraineté fondamentale de tous les individus et tous les groupes et la recherche de coopération entre eux. Autrement dit, c’est chaque être humain qui doit travailler dans ce sens, avant tout sur lui-même. La tyrannie n’amène que des situations « perdant-perdant » quand la coopération, le partage et les échanges harmonieux amènent au contraire des situations « gagnant-gagnant ».

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