Élections présidentielles françaises : un dimanche des Rameaux bien triste

11/04/2022 (2022-04-11)

Par Lucien SA Oulahbib

Cela avait mal commencé : à l’église St Nizier (Lyon), l’homélie avait complètement raté le message du jour, celui de la Bonne Nouvelle, Hosanna ! L’accès au Royaume des Cieux se fait dès maintenant. Le péché universel est pardonné puisque Christ l’a annoncé par sa venue rédemptrice, sauf qu’au lieu de souligner ce chemin qui précisément mène Jésus vers le Temple, le prêtre s’est mis plutôt à faire un résumé accéléré du temps d’après, la Semaine sainte. Il l’a fait en insistant d’emblée et surtout sur l’arrestation, la faillibilité de Pierre (qui renie trois fois), le jugement, le scepticisme de Ponce Pilate, la hargne des pharisiens commandant le Temple, puis la mise à mort. Alors que, tout au contraire, durant précisément ce moment béni des Rameaux, il n’est surtout pas question de cela, de cette tristesse qui rappelle par trop la faiblesse humaine (« trop humaine ») puisqu’il s’agit plutôt durant les Rameaux de joie, de pardon, de communion ; ainsi, tout le peuple assemblé par ce bonheur d’être ensemble fait une haie d’honneur à Jésus, fête enfin l’arrivée visible de Dieu au-delà des institutions qui veulent l’en empêcher. Ainsi, tout le peuple lui implicitement et explicitement luit dans la nuit des péchés, se reconnaît créature faite à Son image et se vivifie alors, se purifie enfin par la Présence du « Fils de l’Homme » qui apparaît charnellement spécialement pour Lui….

Et puis cela a mal fini : à la fin de la journée, de nouveau « bonjour tristesse ! ». En effet, au lieu que la délivrance de la France soit enfin annoncée, qu’elle accouche de ses deux jumelles tant attendues, Ève et Marianne, à 20 h, le message terrible de leur avortement prit peu à peu place avec les images de ces grimaçants qui font office de clercs débitant leur homélie en pack de huit à la gloire de l’actuel locataire de l’Élysée. Celui-ci, préposé à cette liquidation accélérée de la France dans le chaudron hygiéniste-scientiste-affairiste, améliore même son score d’il y a cinq ans tant la hâte de se suicider vite pour certains mascocéros (vivement le retour du Passe ! Pour séparer le bon grain de l’ivraie, clament-ils) se dispute ardemment au désir de jouir sans plaisir mais soumis, à la façon d’un vulgaire directeur de SciencePo se défenestrant ou inaugurant une énième mosquée. Identiquement, un dit « insoumis » qui se présentait également pour la seconde fois afin d’organiser encore mieux la soumission avant la crucifixion, et cette fois en bonne et due forme, avait lui aussi amélioré son score, tant ses partisans avides de ses sentences culpabilisantes, semblables à des coups de fouet hargneux en redemandent visiblement encore dans la sujétion à une Idée d’égalité absolue devenue folle : idéocratie de la Ferme des Animaux.

Mais aurait-on pu plutôt s’attendre à un duel entre la partisane d’une euthanasie douce (la candidate des Républicains) et le héros improbable d’une Reconquête salvatrice ? Il n’en fut rien, bien sûr : les électeurs « exprimés » (moins de dix millions) ont plutôt préféré un suicide assisté rapide tout en rêvant cependant à un sursis rassembleur au bord de la falaise en plaçant ainsi en second une bien fière bateleuse souverainiste à ses heures. Celle-ci, ravie à nouveau qu’une telle aubaine se présente une seconde fois, espère peut-être bien faire fructifier vers une troisième — qui sait ? —, puisque les électeurs ont écarté, avec véhémence, une autre thérapie, certes de choc, et proposée par cet amoureux transi de la France, ce jeune général bataillant dans l’esprit de la Vieille Garde et qui a eu au moins le mérite de rappeler que cette Nation française avait encore un avenir, du moins si un beau Prince Charmant savait la réveiller…

Il reste aussi les législatives et donc l’émergence probable d’une Chambre ingouvernable. Mince espoir, néanmoins. Surtout si, à nouveau, la thérapie proposée par les tenants d’une résurrection réelle ne se donnent pas de solides moyens pédagogiques pour contrer ce mauvais sort de la diabolisation permanente et enfin aller au-delà de Pâques, vers cette Bonne Nouvelle de la Rédemption…

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