Déclassée, l’armée française chute au 9e rang mondial

18/08/2023 (2023-08-18)

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Décidément, Macron est le roi du déclassement. Après notre recul au 7e rang mondial en termes de PIB, c’est sur le plan militaire que la France recule de deux places.

Selon le classement 2023 du Global Fire Power, l’armée française perd deux places et chute au 9e rang en puissance de feu. C’est le résultat de la politique de Macron, qui fait passer les intérêts américains et ukrainiens avant la sécurité des Français. Comme si notre armée, déjà squelettique et épuisée après 10 ans d’engagement au Sahel, avait les moyens de se séparer de son artillerie et de ses missiles. C’est criminel, compte tenu de l’état déplorable de nos finances et de la pauvreté du budget Défense, totalement inadapté aux besoins.

https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php

Avec un indice de 0,071 2, l’armée américaine est talonnée par les armées russe (0,071 4) et chinoise (0,072 2). La France arrive loin derrière, devancée également par l’Inde, le Royaume-Uni, la Corée du Sud, le Pakistan, le Japon, mais devant l’Italie (10e) et la Turquie (11e). Pas de quoi pavoiser, à l’heure où le monde renoue tragiquement avec la guerre de haute intensité, par la faute des fous furieux du monde occidental, incapable de vivre en paix.

Face au délabrement de nos forces, difficile d’imaginer que l’armée française est celle qui totalise le plus de batailles et le plus de victoires de toute l’histoire de l’humanité.

Quel effondrement depuis la fin de la guerre froide et l’irresponsable « récolte des dividendes de la paix » ! Depuis son existence, notre planète Terre n’a jamais connu une seule seconde de paix. Et alors que toutes les nations se réarment à grands pas, Macron nous désarme.

« Selon le rapport annuel sur les dépenses militaires publié, lundi 25 avril 2022, par l’International Peace Research Institute de Stockholm (Sipri), en 2021, les dépenses militaires ont pour la première fois dépassé 2 000 milliards de dollars dans le monde pour atteindre 2 113 milliards de dollars, en progression de 0,7 % en terme réel par rapport à 2020, dont la moitié pour les membres de l’OTAN. Les cinq pays les plus dépensiers par ordre décroissant (États-Unis, Chine, Inde, Royaume-Uni et Russie) représentent 62 % du total, avec une domination américaine écrasante. »

Avec seulement 100 000 soldats d’active dans l’armée de terre, dont 25 000 mobilisables rapidement, avec 200 Rafale et 200 chars Leclerc, qui sont loin d’être tous opérationnels, on voit mal comment la France pourrait défendre ses frontières dans un conflit de haute intensité. En quelques jours, toutes nos unités manqueraient de munitions.

Ce serait mai-juin 1940 en pire. En quelques jours, l’affaire serait réglée. Quant à se reposer sur la dissuasion nucléaire, rien ne prouve que ce soit le parapluie infaillible. Cela reste un coup de poker.

« Alors qu’on avait 1 350 chars de bataille en 1991, on en a 220 aujourd’hui. On avait 700 avions en 1991, et aujourd’hui moins de 250. » Et les budgets de la Défense qui représentaient 4 % du PIB à la fin de la guerre froide sont descendus à 1 % sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Tandis que l’armée a réduit ses effectifs de 30 % depuis les années 90.

Dans le même temps, la France serait passée à côté d’évolutions technologiques notables. On a raté le virage des drones. », regrette l’ancien député François Cornut-Gentille. « Ça n’intéressait ni l’armée ni les industriels. On a cru que c’était des joujoux alors que ça change la physionomie du champ de bataille ».

Notre unique porte-avions, alors que nous possédons le deuxième domaine maritime du monde et sommes présents sur tous les océans, illustre à lui seul la grande misère de l’armée française. Le fleuron de la Royale est opérationnel à mi-temps !

Pendant ce temps, Poutine reconstruisait son armée et la dotait des meilleurs armements, inégalés à ce jour par les armées occidentales.

Nous devrions tripler nos effectifs et nos matériels pour remettre notre armée conventionnelle à niveau. La nouvelle LPM 2024-2030 prévoit 413 milliards pour les armées. C’est insuffisant compte tenu du retard accumulé en trente ans. D’autant plus que l’inflation risque d’effacer les gains.

Le pire est que certains analystes se permettaient d’affirmer que « l’armée russe est dans un état de délabrement absolument effrayant »1 et que les sanctions économiques vont saigner le pays et faire plier Poutine. Sidérant !

Mais 18 mois plus tard, c’est toujours cette armée de va-nu-pieds qui occupe 80 000 km2 du territoire ukrainien. Et la muraille érigée par Sourovikine est aussi infranchissable que la Grande Muraille de Chine.

Au 74e jour de la contre-offensive, Kiev totalise 49 470 soldats tués. Hier, ce sont 720 soldats ukrainiens qui ont été tués et 890 qui ont été blessés. Chaque jour apporte son lot de tragédie.

Quand l’OTAN sera décidée, l’hécatombe cessera. Mais la décision appartient malheureusement au camp des fous furieux, incapables d’accepter leur défaite, malgré les 400 000 morts ukrainiens. L’Occident est vraiment tombé sur la tête.

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  1. [1] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-l-armee-russe-est-dans-un-etat-de-delabrement-absolument-effrayant-estime-un-specialiste_5389744.html[]