Benjamin (lecteur british) revient de Grande-Bretagne et nous dépeint une dystopie orwellienne

09/09/2023 (2023-09-09)

[Illustration « Destruction » tirée de The Course of Empire de Thomas Cole]

(Nicolas Bonnal)

Par Benjamin

Cher Nicolas, chers anglophiles et anglophobes, 

Je reviens de 3 semaines en Angleterre. La campagne y est toujours aussi belle, les routes toujours aussi vertes, les bières toujours aussi bonnes, les moeurs anglaises toujours aussi douces (“a nation of shopkeepers”). À certains égards on y est bien ! 

“Mais” la situation se déglingue à toute berzingue. L’Angleterre a 10 ans de retard sur la catastrophe américaine (et les froncés sans doute 10 de plus par rapport aux roastbeef). 

Les masses : obèses (les gros sont devenus la norme), tatouées (des proportions étonnantes), perdues (le QI des jeunes est certainement passé sous la barre des 100), alcooliques (les pintes défilent à vive allure dans les pubs – je parlais à un jeune type qui en était à sa treizième… jeunes comme vieux sont en état d’ébriété semi-permanente).

Les malades : entre obésité et maladies mentales, il est maintenant clair que la population a été empoisonnée à grande échelle (nourriture, alcool, médocs, piquouses…). À ce point qu’il est difficile d’apercevoir un anglais en bonne santé (j’exclue Londres que j’ai évité). Au moins conservent-ils l’amour réel des chiens ce qui leur permet de se désintoxiquer 2 fois par jour. 

Les riches restent néanmoins en grand nombre. Voitures de sport à foison. Maisons à des millions de livres. Opulence étalée au grand jour. Il reste donc encore de nombreux moutons à tondre (et des feux de forêt à venir). 

Densité : la majorité des anglais vivent en dessous des latitudes de Manchester, dans un espace quatre ou cinq fois plus réduit que la France, pour une population équivalente. Les routes sont bondées. Les magasins débordent, en dépit de l’hyperinflation (dont tout le monde se plaint, à l’anglaise, c’est-à-dire poliment). 

Surveillance : pas un mile de route qui n’affiche le panneau d’une caméra. Les “CCTV“ sont omniprésentes dans les rues comme sur les places. Non seulement on aperçois les caméras, mais le rappel visuel de la société de surveillance est affichée au grand jour. C’en est frappant. 

Dysfonction (volontaire) : pannes d’internet et de téléphones. Systèmes de radars aériens en carafe. Routes fissurées de partout. École fermées à la rentrée (“health and safety”). Chasse à l’homme géante pour un pauvre évadé (files d’attentes monstrueuses pour quitter le pays). Insécurité. Le message est clair : mieux vaut rester à la maison. 

Pour la deuxième année de suite je me demande si je reverrais l’Angleterre. Nous en sommes arrivés là.

Benjamin

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