14/01/2021 (2021-01-14)
Par Joseph Stroberg
Encore sous l’influence de l’instinct de survie et des peurs qui y sont reliées, et stimulés dans ce sens par la publicité et le marketing, de nombreux êtres humains tendent à amasser une grande quantité d’objets matériels qu’ils utilisent en définitive très peu. La société de surconsommation fonctionne en stimulant le désir vers la possession matérielle qui ne peut que s’accompagner de gaspillages et d’une croissance des pollutions. Pourtant, si l’on veut un monde plus harmonieux et plus sain, il conviendra de stimuler le désir humain prioritairement dans une nouvelle direction, plus constructive.
La nature de l’Homme se résume-t-elle à celle d’un animal doté de désirs insatiables, à être parasite d’une planète qu’il finirait par détruire? Ou bien est-il pourvu d’autres capacités? Si dans la préhistoire, les chasseurs-cueilleurs devaient disposer d’un fort instinct de survie, l’être humain a depuis lors, espérons, quelque peu évolué. Dans les deux ou trois derniers siècles, il a notamment démontré une inventivité croissante, autant pour créer que pour détruire. Il a détruit sous l’influence d’un désir égoïste, mais construit sous celle d’une volonté altruiste.
L’Histoire humaine a présenté une lutte perpétuelle de l’individu contre ses instincts animaux, lutte qui se reflétait dans les conflits et les guerres pour des territoires, des ressources minérales ou énergétiques, et des biens matériels… Lorsque la peur animale et les instincts dominaient, la destruction et le chaos s’ensuivaient. Lorsque les circonstances favorisaient au contraire l’abondance, la créativité florissait, produisant alors oeuvres d’art et inventions techniques.
De nos jours, l’Humanité découvre les limites de son hôte, la Terre. Si elle veut survivre, elle doit éviter de le parasiter, mais chercher au contraire la symbiose. Pour cela, elle devra définitivement quitter le stade animal et la conscience qui l’accompagne. Elle devra dépasser le désir individuel en le transmutant par la volonté, le mental, la raison, la méditation…
Au lieu de chercher à tout attirer à soi, l’Homme futur s’efforcera de créer au service des autres et de la planète. Il abandonnera le besoin de leaders sociopathes pour les remplacer par des guides disposant d’une aussi grande puissance de volonté individuelle que ces derniers, mais animés par une conscience collective. Ceux-ci représenteront une puissante stimulation dans le sens du dépassement de l’animalité, de la transmutation du désir personnel en une volonté canalisée vers la création au service de tous.
Dans le passé, de tels guides étaient trop peu nombreux pour faire autre chose que de laisser des germes pour l’avenir. Trop souvent leur message s’est dégradé en mouvements religieux de plus en plus sectaires et dogmatiques, perdant de vue l’essence du discours et de l’exemple vivant. L’influence contraire des psychopathes était alors trop importante.
De nos jours, la prise de conscience de l’existence et de la nocivité de ces derniers commence à se répandre parallèlement à l’émergence de mouvements guidés par l’altruisme ou par la nécessité de vivre en harmonie avec la nature au lieu de la détruire. Une portion croissante des êtres humains prend conscience de sa responsabilité collective, non seulement envers ses descendants, mais aussi envers la planète et toutes les autres créatures vivantes. Une masse critique devient suffisante pour assurer la survie des guides et de leur message sans pour autant fonder de nouvelles religions.
Pour voir un tel Nouveau Monde se matérialiser, il reste une étape fondamentale à franchir : abandonner la matérialité et la sécurité du Nouvel Ordre Mondial pour l’inconnu. L’Homme aura ainsi démontré son passage du besoin d’amasser à celui de créer.
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