Alliance entre Minc, Mélenchon et le djihadisme contre Zemmour

29/09/2021 (2021-09-29)

Par Lucien Samir Oulahbib

La relaxe de l’imam de Toulouse récitant une parole islamique de type djihadiste appelant à tuer les juifs exprime bien cette alliance de fait sinon d’esprit entre les partisans effectifs de la dissolution française et le djihadisme à visage humain personnifié par cet imam. Or il ne faut pas oublier que l’islam est au-delà de ses tendances une espèce de socialisme communautaire (ce que défendaient Nasser et Aflak le fondateur du Baasisme), très proche de la pensée communautaire national-socialiste allemande (primat du groupe pensé comme « race » sur l’individu), d’où les accointances entre le mufti de Jérusalem et Hitler, d’une part, et entre la pensée marxiste du « Prolétariat » — ce nouveau peuple fait d’hommes nouveaux, ajoute Lénine ânonnant le bréviaire jacobin (prémisse aux « hommes déconstruits ») — et l’idée racialiste du « sang bleu », d’autre part. Et il ne faut pas oublier que Mélenchon défend toujours bec et ongles son alliance avec l’islam (initiée par les trotskistes anglais), le tout en vue non pas de se battre pour émanciper les masses arabisées par cet « opium du peuple » qu’est l’islam, mais de s’en servir, tout comme Minc, de chair à canon contre tous ceux qui refusent la dissolution française de mieux en mieux décrite par ce livre si mesuré pourtant se nommant non plus les « territoires perdus », mais bien Les territoires conquis de l’islamisme.

Un Minc, par exemple opposé dernièrement à Zemmour sur LCI, ne voit « que » des problèmes de « sécurité » à ce qui se passe dans les « quartiers », aveuglé par sa vision hygiéniste des corps réduits à n’être que des supports d’organes (vendus désormais à la découpe comme les « anticorps ») tels les corps d’immigrés chargés d’occuper les postes pénibles, booster la démographie, amuser aussi la galerie dans les salons « chauds ».

Méprisés de la sorte, ils ne sont ainsi pas vus comme dotés aussi d’autres désirs, tel le fait de pousser le plus loin possible leur persistance culturelle à rester fermés, en grande majorité, à toute ingérence étrangère (même « universelle »), en particulier concernant les femmes et la tolérance envers les minorités qu’elles soient sexuelles ou ethniques (la dhimmitude). Cette persistance va être même encouragée en haut lieu, et ce depuis des lustres en permettant le financement d’enclos perpétuant cet « opium » de toute façon également protégé dans sa version solide, tant le trafic de drogue est devenu à la fois un moyen soporifique de maintien de l’Ordre et aussi plus généralement le symbole d’une faillite généralisée de la spiritualité occidentale incapable désormais de comprendre la sourde misère individuelle des « foules solitaires » (Minc osant dans le même débat contre Zemmour parler de « déclin de l’Occident » comme si c’était un scoop, ou le pompier pyromane) personnifiées par ces consommateurs de « crack » que l’on balade ici et là dans le Nord parisien.

On assiste alors à ces étranges paradoxes (qui font toujours le suc de la réalité historique sans cesse créatrice de nouvelles formes) lorsque l’on voit que cet islam de plus en plus djihadiste, au sens de se ressourcer littéralement en grand et dans les détails au sein des écrits fondateurs, se nourrit des impérities du néo-léninisme et son visage « déconstruit » façon moins Picasso que Foucault, Bataille, Deleuze, Derrida lorsque ces derniers expliquent qu’il faut détruire l’Homme (la fameuse « fin de l’Homme »), entendez le Sens porté par le judéo-christianisme ayant précisément détaché de la culture gréco-romaine la figure humaine en tant que telle, distincte autant de César que de Dieu, afin de poser justement que l’émancipation des désirs ne suffit pas s’il n’y a pas affinement intérieur se reflétant à l’extérieur dans ses actions.

Or, c’est précisément cela aussi le soc du djihadisme dans sa « grande » version, entendez métaphysique (ou la victoire de Ghazali sur Averroès) au sens de se servir de la force thermique de notre océan intérieur non pas pour s’élever (à l’exception du soufisme, sans doute, façon Guénon) vers la Contemplation, mais plutôt l’Art Martial (bien maîtrisé aussi par la spiritualité asiatique) ou la Guerre permanente qu’est la politique. Mahomet avait, bien avant Lénine, inversé l’adage clausewitzien, en oubliant cependant toujours de distinguer, par-delà leur conflit nécessaire (bien vu par Hegel) identité et différence, César et Dieu, la Contemplation et la Technique (les Chinois se servant de la poudre uniquement pour s’amuser alors que celle-ci a permis en Occident le Tournant technique, celui allant de l’arbalète vers l’arquebuse, ce qui a stoppé l’avancée djihadiste des Ottomans qui avaient triomphé des Arabes et des Perses… Puis en effet la domination de l’Europe sur le monde, pour le meilleur comme le pire, à l’instar de toutes les dominations précédentes ? Non.

Parce qu’émergea aussi la prégnance de la symbiose occidentale entre liberté d’être, cette singularité au sein d’un « nous » de plus en plus choisi… (On ne comprendrait d’ailleurs pas l’essaimage des cités grecques, l’émergence des villes dites « franches » au Moyen-âge, mais aussi l’émigration des collectivités religieuses ayant fondé les USA), toute une prégnance certes mise à mal par la désormais séculaire « trahison des clercs » et aussi aujourd’hui par toute une élite cynique et nihiliste qui haïe le fait de comprendre que la nation, ne serait-ce que dans l’acception de Renan, signifie d’abord « communauté de destin » et non pas empaquetage de corps débités à l’identique ou alors interchangeables ou la vision « porno » du monde, comme le disait Jean Baudrillard : corps fabriqués désormais sur la chaîne de montage hyperréaliste des Modèles cybernétiques ne voyant plus les individus que comme des « paquets » de signes à commuter selon le logiciel nécessaire et suffisant ou QR code à visage déconstruit, tout en rêvassant, dans les centres-villes devenues musées voire « pompéisés » (dixit Baudrillard), de cette vie si vivace fulgurante et bigarrée d’autrefois ou le « Monde d’hier » de Zweig.

Dans ce désert symbolique de plus en plus numérisé le djihadisme reconstitué (remugle des avatars successifs comme le wahhabisme tentant vainement de renouer avec l’impossible imitation des conquêtes d’Alexandre le Grand) se sert du néo-léninisme à visage déconstruit (Mélenchon et Rousseau, le wokisme US UK UE ou le racisme inversé) pour vivre spirituellement sur la culpabilité souffreteuse du judéo-christianisme victimaire comme l’a bien vu Nietzsche d’une part ; le djihadisme 2.0 se sert aussi d’autre part de l’affairisme hygiéniste globaliste cybernétique (Minc, Macron) comme autant d’énergies — spirituelles-renouvelables : dans la mesure où le premier (le néo-léninisme) lui sert à la fois de marchepieds avec le » sans frontières » et le » on rase gratis à tous les étages » et en même temps de repoussoir au niveau des mœurs (les « trans » ne sont en transe que parmi les déconstruits qui se ramassent à la pelle dans les universités et médias ces « poubelles jaunes » pour paraphraser Olivier Delamarche sur Gérard Infos) tandis que le second (l’affairisme globaliste) lui sert de tremplin paravent chinois repoussoir aussi tant il domine de plus en plus les instances mondiales jusqu’aux parlements et exécutifs US UK UE.

Faut-il pour autant s’avouer vaincu comme le pense l’auteur de « Soumission » ou en avoir si peur comme s’alarme Zemmour qu’il en fait même la priorité des priorités ?…

Une chose semble en tout cas plausible : cette émergence idéologique qui semble assembler des courants d’idées autrefois opposées tout en croyant proposer des solutions comportementales durables aux maux modernes de l’individu modélisé, s’avère être elle aussi le symptôme façon Frankenstein de ce qu’elle prétend pourtant combattre : le nihilisme élevé au rang de science méticuleuse et donc paranoïaque (la dernière vidéo de Raoult, 28/09/21, en parle dans son domaine spécifique).

Pourtant, l’énergie spirituelle pour paraphraser Bergson n’est pas au service d’une ambition terrestre reposant sur la seule Puissance si ne s’articule pas aussi l’Autorité et la Compétence, ces trois angles du Pouvoir d’être quelque chose plutôt que rien alors que nous sommes aujourd’hui dans la situation inverse : « pourquoi rien et pas plutôt quelque chose » disait Baudrillard (avant de succomber lui aussi sous le charme de l’indulgence devant la « soumission » tant le désir de trouver une Mana salvatrice l’assaillait tout autant)…

Les jeux (de l’Esprit) sont en fait à nouveau ouverts, tel est, déjà, l’avantage d’une « candidature » Zemmour qui, pour l’anecdote, remue déjà les cours de récré puisque certains enfants s’amusent à transformer sur un site dédié les prénoms étrangers en prénoms français…

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