Un témoignage funèbre

15/08/2023 (2023-06-27)

[Transmis par Nicolas Bonnal]

Par Christian Darlot

Au cours d’une promenade en forêt, je rencontrai un gros chien, puis une dame sa maîtresse, avec qui la conversation s’engagea (le chien était beau et gentil, mais sa conversation limitée). Elle me dit s’être consacrée au dressage des chiens d’autrui depuis trois ans. Auparavant elle travaillait aux pompes funèbres, où elle a gardé des contacts, et où elle s’occupait des toilettes mortuaires et embaumements, activité dont j’ignorais tout et qu’elle décrivit avec gentillesse et bienveillance, racontant comment elle parlait aux défunts à qui elle donnait une ultime beauté, quoiqu’elle fût — dit-elle — tout à fait incroyante. Elle décrivait les employés des pompes funèbres — allez, disons les croque-morts pour appeler chat noir un félin à la robe sombre — comme de bons vivants, joyeux et aimant la vie à force de côtoyer la mort.

Fort intéressant, mais ce n’est pas la raison de ce message.

Elle dut quitter les pompes funèbres lors de la plandémie de Covid, non pour éviter de contaminer les morts — ayant raisonnablement refusé de se faire injecter un produit de composition inconnue et d’effet douteux —, mais simplement parce que les funérailles ayant été réduites à une cérémonie bâclée, la demande de soins funéraires était tombée à rien. Voilà un effet de la manœuvre covidienne auquel on ne pense pas. Combien de métiers sinistrés par les fauteurs de cette sinistre farce ?

Ses anciens collègues lui disent que l’augmentation de mortalité depuis deux ans est effarante, surtout parmi les hommes jeunes qui tomberaient comme des insectes aux frimas d’automne. Le temps d’attente aux crématoriums s’allonge comme aux urgences des hôpitaux. C’est ce qu’indiquent les statistiques dans tous les pays où la piquouse de masse a été imposée, mais la confirmation dans une ville moyenne est significative. Dans les campagnes, où les gens se connaissent, l’hécatombe est perçue depuis des mois, mais elle ne l’est pas dans les villes où, selon ce témoignage, elle a lieu aussi. Certes une hirondelle ne fait pas le printemps, et d’autres témoignages seraient nécessaires pour conclure, mais la bonne ville de D*** n’échappe pas à la tendance mondiale.

Selon mon informatrice, la génération des jeunes retraités serait beaucoup moins solide que celles de leurs aînés. Quand elle commença son métier, elle voyait beaucoup de gens très âgés et peu d’âge moyen, mais, selon elle, le macchabée a tendance à rajeunir. Mode de vie ? Alimentation ? Démocratisation des soins et volonté de lutter contre la mort après l’abandon de l’espérance religieuse ? Prudemment, elle s’en tient aux circonstances locales : le vigneron de la Côte-d’Or gagne bien sa vie, mais respire plus souvent qu’à son tour les effluves de la bouillie bordelaise et bourguignonne.

Cela n’explique pas, toutefois, la hausse de mortalité en ville.

Si ces informations sont exactes, l’espérance de vie devrait bientôt baisser en France, et force serait à l’INSEE de le reconnaître après plusieurs années de déni et les quelques contorsions d’usage. Les démographes l’admettront quelques décennies plus tard, et l’imputeront aux premiers contacts avec les extra-terrestres ou au trop grand nombre de gens curieux d’observer l’épave du Titanic. 

On vit une époque formidable ! Le progrès fait rage ! Nous avons la chance de passer notre temps sur terre pendant une période résolument moderne.

Gardarem lo moral !

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