18/05/2023 (2023-05-18)
[Source : maisonsaine.ca]
Par Jon Eakes
Il y a un éléphant dans la pièce : il fait « frette » [très froid] au Québec ! Le rêve écologique d’une société urbaine tout électrique est suicidaire dans un climat froid comme celui du Québec.
Les pannes prolongées du réseau électrique sont une réalité de la vie au Québec. À quelques années d’intervalle, les pannes d’électricité ont forcé l’évacuation des maisons et des résidences collectives pour éviter que les gens ne meurent de froid. Heureusement, les véhicules à essence étaient disponibles pour effectuer ces évacuations. Les employés d’Hydro-Québec [NDLR L’entreprise publique de production d’électricité, principalement à partir de l’eau], du président aux techniciens, nous répètent sans cesse que l’électricité ne peut suffire à la tâche tout seuls, mais les politiciens motivés par l’idéologie ne tiennent pas compte de ces avertissements.
Les écologistes ne cessent de poser la question : sommes-nous prêts pour les changements climatiques ? Pour ce faire, nous devons parler de l’éléphant dans la pièce : le fait que le Québec est situé dans un climat nordique qui a besoin de chaleur pour la survie des gens. Un Québec tout électrique, où tout le chauffage et tous les transports sont alimentés par des lignes de transmission aériennes, et où toutes les alternatives ont été interdites ou mises en faillite, c’est comme construire une ville sur la plage de Fukushima et attendre le prochain tsunami.
Les piles et les accumulateurs thermiques ne durent que peu de temps en cas de panne de courant, que l’on conduise ou que l’on se chauffe. La production d’électricité solaire et éolienne est généralement compromise lors d’un événement météorologique extrême. Dans un monde tout électrique, ce n’est que dans les régions rurales, où le bois et les poêles à bois abondent, que les humains pourraient survivre pendant une semaine sans électricité — pas une seule région urbaine dans un Québec tout électrique ne pourrait survivre deux semaines en janvier sans électricité. Dans tout le Québec, les générateurs électriques de secours alimentés par du combustible sont déjà considérés comme essentiels pour les installations critiques comme les hôpitaux et les résidences pour personnes âgées. Que se passera-t-il lorsqu’il n’y aura plus de combustible disponible ?
Une ruée idéologique vers le tout-électrique dans notre climat est totalement irresponsable. Nous avons actuellement un mélange d’électricité et de combustibles fossiles. Le véritable avenir vivable sera principalement constitué d’électricité, avec un soutien important d’hydrogène pour le chauffage et le transport. Mais d’ici là, nous nous engageons sur une voie suicidaire, en éliminant trop tôt notre chauffage d’appoint. C’est comme si nous étions bloqués sur un radeau de fortune dans l’océan, à la recherche d’un bateau. Sauter à l’eau avant que le bateau ne soit à portée de main n’est pas une réaction intelligente au fait que notre radeau ne nous plaît pas.
Le gaz naturel et le propane doivent être soutenus, avec le chauffage et le transport biénergie, jusqu’à ce que nous puissions réellement les remplacer par l’hydrogène. Le tout-électrique n’est pas une alternative responsable à court ou à long terme dans notre climat et nous devons planifier en conséquence. C’est cette réalité qui devrait être considérée comme politiquement correcte aujourd’hui.
Il est temps d’inclure l’éléphant dans la planification de la transition écologique et de la faire de manière intelligente et réaliste pour assurer un avenir plus vert et plus sécuritaire pour toutes les familles dans ce climat froid qui est le nôtre.
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