16/07/2024 (2024-07-16)
[Source : edwardslavsquat.substack.com]
Iurie Roșca risque de payer le prix fort pour avoir dérangé nos oligarques-souverains.
Par Edward Slavsquat
Le journaliste moldave et organisateur du Forum de Chisinau, Iurie Roșca, qui a gratifié ce blog de deux interviews stimulantes (ici et ici), a été la cible d’une procédure judiciaire grotesque qui pourrait déboucher sur son emprisonnement.
Roșca, qui a dirigé le Parti populaire chrétien-démocrate de Moldavie et a été député au parlement de son pays pendant quatre mandats, est accusé de « trafic d’influence ». Le méfait présumé aurait eu lieu en… 2009, et une enquête a été lancée en 2017 à la suite d’une plainte non corroborée d’une seule personne.
Dans un récent message sur les médias sociaux, l’ancien député moldave Mark Tcaciuk a noté qu’il n’y avait « aucun témoin » pour soutenir les accusations portées contre Roșca, que Tcaciuk a décrit comme « un homme politique qui est entré dans l’histoire de la Moldavie il y a longtemps, un penseur original et un commentateur brillant et incroyablement spirituel. »
Le législateur moldave Bogdat Ţîrdea a publié une déclaration similaire, s’interrogeant sur les raisons de l’inculpation de Roșca sans véritable preuve.
« Y a-t-il des témoins ? Non ! Il y a des preuves ? Non ! Alors qu’est-ce que c’est ? Eh bien, il y a un désir ardent de condamner Iurie Roșca pour qu’il cesse de sortir ses critiques. C’est une affaire qui traîne depuis si longtemps… »
Le journaliste Valeriu Reniță a également commenté l’affaire : « Qu’est-ce que le gouvernement veut de Iurie ? L’impossible… Il veut fermer la bouche du journaliste. Et ce n’est pas seulement le pouvoir de Chisinau qui le veut. L’élite mondiale, qui n’est jamais épargnée [dans les articles et les vidéos de Roșca], en a également après lui ».
Marvin Atudorei, modérateur d’une émission sur la chaîne de télévision roumaine Global News, a proposé une évaluation encore plus directe :
Depuis plusieurs semaines, le système judiciaire de la République de Moldavie commet abus sur abus afin d’emprisonner le plus rapidement possible le célèbre écrivain, journaliste, militant civique et ancien homme politique Iurie Roșca.
Le fait que cela soit fait en utilisant un processus politiquement fabriqué basé sur une enquête minimale ne fait aucun doute. Il s’agit d’une affaire dépourvue de toute forme de preuve, absurdement construite à partir d’une simple dénonciation, dans laquelle les droits de l’« accusé » sont complètement ignorés.
Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière cette procédure ? Après avoir occupé pendant 20 ans des postes de premier plan en République de Moldavie (président d’un parti au pouvoir, vice-premier ministre, vice-président du Parlement), Iurie Roșca a commencé à révéler la vérité sur les jeux de coulisses du pouvoir. Il est temps de dire STOP à la répression et de défendre l’une des rares personnes de grand courage qui a risqué sa vie pour se réveiller et sauver chacun d’entre nous.
Quinze ans après le prétendu « trafic d’influence » et sept ans après le dépôt de la plainte contre Roșca, un juge rendra sa décision la semaine prochaine.
Roșca a fait le point sur son procès le 11 juillet :
Chers amis,
Je voudrais vous informer de ma situation en tant que défendeur dans une affaire pénale, qui a été initiée sous l’ancien gouvernement criminel (dans des conditions d’usurpation du pouvoir d’État) en 2017 et qui est en cours d’achèvement sous un autre gouvernement, composé entièrement de mercenaires du réseau Soros.
Les audiences se sont terminées le 8 juillet et j’ai été victime d’un traitement abusif et illégal de la part du juge. Toutes les normes procédurales et tous les droits de la défense sont violés. Toutes nos démarches pour récuser le juge ou pour déplacer l’examen de l’affaire vers un autre tribunal de même rang sont rejetées.
Le 23 juillet, la sentence de condamnation doit être prononcée. Le risque est de 7 ans d’emprisonnement.
Je vous remercie de votre coopération et de votre soutien. Je vous assure que si je suis incarcéré, je continuerai à écrire depuis la prison. Bien sûr, si je suis autorisé à avoir du papier et un stylo.
Je vous assure que mes collègues continueront à publier les discours des participants au Forum 2024 de Chisinau deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Si je parviens à rester en liberté, j’essaierai d’organiser une autre édition du Forum de Chisinau cet automne.
Que Dieu vous bénisse tous.
Sincères salutations,
Iurie
Ce n’est pas bon.
Il n’est pas trop tard pour écrire au gouvernement moldave et lui faire part de votre mécontentement :
Bureau présidentiel : A : Maia Sandu, Présidente de la Moldavie :
cancelaria@prm.md, petitii@prm.md, presa@prm.md
Membres du Parlement : Président — Igor Grosu :
info@parlament.md , doina.gherman@parlament.md , igor.grosu@parlament.md , fpas@parlament.md ,
Premier ministre – Dorin Recean :
cancelaria@gov.md, petitii@gov.md
Ministère de la Justice, Ministre – VERONICA MIHAILOV-MORARU :
secretariat@justice.gov.md, petitii@justice.gov.md
Procureur général — Ion Munteanu :
proc-gen@procuratura.md, presapg@procuratura.md
Conseil supérieur de la magistrature :
petitie@csm.md, secretariat@csm.md
Vous pouvez également suivre Iurie sur Substack et Telegram.
C’est une pure coïncidence que Roșca, qui critique ouvertement le gouvernement moldave, puisse se retrouver derrière les barreaux sur la base d’accusations douteuses quelques mois seulement avant les élections présidentielles d’octobre dans son pays.
Faites ce que vous pouvez pour faire connaître le cas d’Iurie, et espérons que la raison l’emportera le 23 juillet.
⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.