Selon Viktor Orban, les organisations financées par Soros fonctionnent comme un réseau mafieux

27/04/2023 (2023-04-27)

[Source : reuters.com]

Par Krisztina Than

La Hongrie va faire avancer la législation visant à soumettre les organisations non gouvernementales financées par l’étranger à une surveillance accrue, car celles financées par le milliardaire George Soros fonctionnent comme un réseau « mafieux », a déclaré vendredi le Premier ministre Viktor Orban.

M. Orban, populiste de droite, critique depuis longtemps les organisations de la société civile financées par M. Soros, né en Hongrie, qu’il accuse de s’opposer à ses politiques migratoires rigoureuses et de travailler comme des activistes politiques rémunérés défendant les objectifs de M. Soros.

Le Premier ministre hongrois, qui doit affronter des élections en avril 2018, a déclaré jeudi que la déclaration de M. Soros, selon laquelle il admirait « la manière courageuse dont les Hongrois ont résisté à la tromperie et à la corruption de l’État mafieux mis en place par M. Orban », constituait une déclaration de guerre.

« Il s’agit d’une déclaration de guerre, sans aucun doute », a déclaré M. Orban à la radio publique. « Le seul réseau qui opère de manière mafieuse, qui n’est pas transparent… en Hongrie est le réseau Soros.

« C’est pourquoi nous devons insister, et j’insiste personnellement pour que le parlement prenne une décision visant à rendre ces organisations transparentes », a ajouté M. Orban.

En vertu de la législation soumise au parlement par le gouvernement, les organisations non gouvernementales dont les dons étrangers s’élèvent à au moins 7,2 millions de forints (20 441,43 livres sterling [23 132 euros]) seront tenues de s’enregistrer auprès des autorités et de se déclarer comme étant financées par l’étranger. Les ONG ont déclaré que le projet de loi les stigmatisait.

Le Parlement devrait adopter le projet de loi dans le courant du mois, malgré les protestations massives des Hongrois dans leur pays et une résolution adoptée par le Parlement européen qui a condamné ce qu’il a appelé une « grave détérioration » de l’État de droit et des droits fondamentaux en Hongrie.

Les détracteurs de M. Orban estiment que les mesures prises à l’encontre des ONG s’inscrivent dans le cadre plus large de son action visant à étouffer les voix dissidentes et à placer les institutions indépendantes, notamment le pouvoir judiciaire et les médias, sous un contrôle plus étroit de la part du gouvernement.

M. Orban, au pouvoir depuis 2010, a souvent dénigré l’UE et s’est heurté à plusieurs reprises à des organisations non gouvernementales parrainées par M. Soros, qui promeut une vision du monde libérale et internationaliste que le dirigeant hongrois à l’esprit nationaliste n’apprécie guère.

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