Promotion de l’espionnage citoyen sous prétexte de chasse aux désinformateurs

08/02/2024 (2024-02-08)

[Source : Aube Digitale]

Par Didi Rankovic

Des organismes financés par des gouvernements mettent en place un réseau pour détecter la « mésinformation » dans les messages privés et ensuite utiliser l’IA pour analyser les « tendances émergentes » sur cette soi-disant mésinformation.

De nouveaux rapports apparaissent sur les différentes formes de collusion entre les grandes entreprises technologiques et le gouvernement aux États-Unis.

Il ne s’agit pas seulement de faire pression directement sur les sites sociaux ou de « communiquer avec eux », comme les fonctionnaires de la Maison-Blanche aiment à le dire, mais aussi d’embaucher des entreprises pour créer des bases de données massives de discours supposés illégaux, compilées grâce aux utilisateurs qui s’espionnent et se dénoncent les uns les autres sur des plateformes de messagerie comme WhatsApp.

Mike Benz, ancien fonctionnaire du département d’État et actuel directeur exécutif de la Fondation pour la liberté en ligne, parle d’un « réseau d’informateurs citoyens ». Les informations ainsi obtenues sont ensuite analysées à l’aide d’une certaine forme d’IA, ce qui permet d’identifier les « tendances en matière de mésinformation. »

L’une de ces entreprises est l’Algorithmic Transparency Institute. L’argent provient d’entreprises qui reçoivent des fonds gouvernementaux et d’organisations créées par le Congrès.

La nécessité de recourir à des méthodes d’information citoyenne « à l’ancienne » découle de la nature des plateformes que le gouvernement souhaite espionner et dont le contenu est signalé et éventuellement censuré. Il s’agit de WhatsApp et Telegram, où, en raison de la nature de la messagerie privée (particulièrement cryptée), les formes désormais établies de « surveillance » de sites tels que Facebook ou YouTube ne peuvent pas être utilisées.

Les détracteurs de ce que l’on appelle par euphémisme (et de manière confuse) « l’écoute civique » établissent des parallèles avec la manière dont les régimes autoritaires employaient des personnes s’espionnant les unes les autres avant même l’avènement de l’ère numérique, et dont certains continuent d’ailleurs à le faire.

Aujourd’hui, le « format » d’espionnage utilisé par Staline, les nazis, etc. a atteint l’Amérique. Le principe est simple : les utilisateurs d’applications de chat privées sont encouragés à rapporter ce qui se dit là où la main et les oreilles du gouvernement ne peuvent pas parvenir.

Ces données de « mésinformation » signalées entrent dans ce qui est désormais probablement les rouages habituels de la machine de censure : création de bases de données, analyses « IA », etc.

La Fondation pour la liberté en ligne désigne l’organisation à but non lucratif Meedan, basée aux États-Unis, comme étant « à l’avant-garde de la création de ce réseau de mouchards ».

Les choses vont de mal en pis lorsqu’il est révélé que le groupe a reçu une subvention de 5,7 millions de dollars de la part des autorités américaines (et des contribuables), notamment par l’intermédiaire de la National Science Foundation (NSF).

Parmi les éléments signalés par certains de ces « idiots (informateurs) inutiles », comme on pourrait les appeler, figurent les mèmes et les « revendications ».

Lisez le rapport complet ici.

Traduction de Reclaim The Net par Aube Digitale

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