Note sur le fanatisme

19/03/2022 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

Le fanatisme provient d’un excès de dévotion envers un idéal, une idéologie, une cause ou même envers une personne, un animal ou un objet idéalisé. Il n’est donc pas limité ou restreint au domaine des croyances religieuses, mais se trouve aussi en politique (du fait des idéologies et des partis politiques), dans le show-business (envers les « stars »), dans le sport, dans le domaine de la santé (par exemple chez certains végétariens), etc.

Le fanatisme ne devient un problème que lorsque le fanatique cherche à amener les autres individus ou les autres groupes vers l’objet de sa dévotion, à leur imposer les comportements qui en découlent ou à attaquer ce qui ne cadre pas avec ou qui y fait obstacle. Ainsi :

  • le fanatique religieux peut s’en prendre aux croyants ou aux pratiquants d’autres religions ou croyances;
  • le fanatique politique risque de s’en prendre aux suiveurs d’autres idéologies ou aux membres d’autres partis politiques;
  • le fan de vedettes sportives, du cinéma ou de la chanson peut s’en prendre à la star qui s’écarte du modèle initialement idéalisé ou aux fans d’autres vedettes;
  • et le fanatique végétarien a des chances de s’en prendre aux bouchers et aux boucheries;
  • etc.

Le fanatisme ne peut se combattre en ayant recours à une autre forme de fanatisme. Cette approche ne fait que multiplier les conflits. Il ne peut pas non plus se combattre en ternissant l’objet de la dévotion, car le plus souvent, par réaction et par mécanisme psychologique tel que la dissonance cognitive, ceci ne fera au contraire qu’amener le fanatique à protéger l’objet de sa dévotion ou à rechercher de nouveaux motifs d’adoration, de vénération ou de zèle.

Le fanatisme d’un individu ne peut disparaître progressivement qu’en l’aidant à le transcender. Et la transcendance d’un idéal ou d’une idéologie se trouve en l’élevant sur le plan du mental et de la raison. Une telle élévation ne peut cependant être le résultat d’une confrontation directe entre la raison et l’objet de la dévotion. Une approche plus constructive consiste plutôt à amener adroitement le fanatique à découvrir les conséquences de son fanatisme particulier, au besoin par l’amplification. On peut s’appuyer sur ses autres valeurs, s’il en a. On peut aussi s’appuyer sur les choses ou les êtres auxquels il tient particulièrement, car une des conséquences peut être la disparition de ces derniers.

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