L’incroyable discours de Charles III devant les parlementaires français

24/09/2023 (2023-09-24)

S’il est une tradition solidement établie outre-Manche depuis des siècles, c’est que «le Roi règne mais ne gouverne pas». Dans la monarchie britannique (comme au Japon depuis 1945), les usages interdisent formellement au monarque de s’immiscer dans le domaine gouvernemental et, pire encore, d’afficher des préférences ou d’annoncer des choix politiques. C’est pourtant exactement ce que Charles III s’est permis de faire lors de son discours sans précédent (et pour cause !) devant les parlementaires français au Sénat ce 21 septembre 2023.

Il a assuré de la « détermination inébranlable » de Londres et Paris à soutenir l’Ukraine contre la Russie !

Il a proposé que la France et le Royaume-Uni s’engagent autour d’une « Entente pour la durabilité » afin de répondre « plus efficacement à l’urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité ». Ces déclarations royales sont d’autant plus scandaleuses, du point de vue des institutions britanniques, qu’elles interviennent alors même que le Premier ministre britannique Rishi Sunak a justement annoncé la veille (20 septembre) le report de plusieurs mesures phares de la politique climatique du Royaume-Uni. Le discours de Charles III apparaît donc comme un désaveu public et explicite de la politique du gouvernement britannique ! Qui plus est, prononcé depuis l’étranger ! Le plus grave, c’est que, si cette entorse spectaculaire à la répartition des pouvoirs britanniques ne suscite aucune réaction indignée, c’est parce que Charles III ne fait que réciter le catéchisme otanien et réchauffiste imposé à tout l’Occident. On imagine que les réactions auraient été au contraire violentes et outrées si Charles III avait pris fait et cause pour la Russie en Ukraine, ou s’il avait fait part d’un climato-scepticisme prudent.

En d’autres termes, nous avons basculé dans des sociétés totalitaires, qui se permettent de piétiner tous les usages constitutionnels et la répartition des pouvoirs, pourvu que l’on ânonne le credo de l’OTAN, du GIEC et du World Economic Forum.

François Asselineau

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