Les machines pour jouer à Dieu

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

Depuis seulement environ deux siècles, l’Homme a inventé des machines et des instruments. Ceux-ci fonctionnent avec des énergies non animales et non humaines, alors qu’avant il utilisait ses muscles ou ceux de ses animaux domestiqués. Il a créé des machines de plus en plus perfectionnées, des plus minuscules, aussi petites que des microbes, jusqu’aux plus gigantesques, comme les accélérateurs de particules qui s’étendent sur quelques dizaines de kilomètres. Avec elles, il est parvenu à décoder les gênes microscopiques des êtres vivants, et à observer des étoiles lointaines. Il a pu s’enfoncer profondément dans les océans comme les poissons, voler plus haut et plus vite que les oiseaux, et même aller sur la Lune.

Il rêve maintenant d’améliorer les races vivantes et de coloniser d’autres planètes. Il rêve d’immortalité et de toute-puissance. Il joue à Dieu qu’il a oublié dans un coin du passé. A-t-il l’orgueil insensé de faire un jour mieux que ce dernier? Dans son chemin pour y parvenir, il a éliminé une grande partie de forêts, des espèces animales et végétales, amenant le monde au bord de la sixième grande extinction. Il a pollué, désertifié, dégradé la Terre à un point tel qu’il n’est même plus sûr que ses descendants pourront encore y survivre dans deux ou trois générations.

Voulant depuis deux siècles devenir lui-même Dieu, grâce aux machines qu’il a créées, est-il autre chose qu’un enfant immature découvrant ses jouets? A-t-il mesuré les conséquences de ses actes, de la manière dont il joue sans tenir compte des lois de la nature et de la vie? Dans sa quête éperdue de la toute-puissance, a-t-il conservé sa conscience, la pureté originelle de son esprit? Écoute-t-il encore la sagesse de ses ancêtres?

La réponse à toutes ces questions semble négative. Pourtant, si l’Humanité veut survivre, il lui faudra certainement changer radicalement d’approche, ne plus être esclave de ses machines, reconnaître ou redécouvrir les lois naturelles et cosmiques, pas celles qu’elle réduit en équations, mais celles liées à la conscience, au respect de la vie et de l’ordre des choses…

Remettant de l’ordre et de l’harmonie dans ses émotions embrouillées, de la lucidité dans ses pensées, de l’amour dans ses gestes et ses créations, l’Homme guérira ses maux propres (ceux de son corps, de son univers affectif, de son mental et de son âme), puis ceux de son hôte, la Terre, avec lequel il vivra désormais en synergie. Il ne conservera des machines que les plus utiles et les moins nuisibles, en nombre minimal, afin de ne plus réduire les ressources planétaires, de ne plus atrophier ses muscles, de ne plus agresser l’air, l’eau, le feu et la terre…

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