L’agenouillement comme mise à poil politico-culturelle

17/04/2023 (2023-04-17)

Par Lucien SA Oulahbib

Il y a, semble-t-il, dans l’air du temps comme une sorte de joyeuseté fébrile, mais morbide, un brin de folie douce, mais contraignant malgré son sourire affable, celui d’un lâche soulagement tourné officiellement autour du « mourir dans la dignité » présenté d’un côté comme une chose sérieuse qui vise à soulager la « fin de vie » tandis que de l’autre côté son aspect « suicide assisté » s’avère implicitement détourné comme une incitation à mourir « dignement » là aussi, mais en vue surtout de sauver la planète ou de payer enfin définitivement la facture de la repentance, par exemple en acceptant de se mettre à nu, à poil, dans Playboy côté chic, et de se faire agresser, violer, égorger, coloniser à rebours par le multiculturalisme imposé (au sens d’interdire de le critiquer, y compris ses abus) côté vie de tous les jours ; le tout pour compenser ce qui se fait maintenant ou aurait été accompli par les « ancêtres » et dont la mémoire mériterait seulement d’être maudite, profanée.

Ce second aspect, qui sera particulièrement visé ici, concernera donc plutôt cette incitation à mourir vite, mais visant plutôt ceux qui sont en pleine force de l’âge — un nouveau type de sacrifice humain donc, mais façon aztèque : le préposé est ainsi choyé invité à faire une belle révérence à la vie qu’il va quitter volontairement ; et, pour l’accompagner, une belle cérémonie peut même être envisagée.

D’aucuns proposaient, il n’y a pas si longtemps, et pour une injection à « ARN messager », d’avoir en échange une belle rencontre d’amour (mais c’était rare, plutôt gagner une sorte de pizza ou des bonbons à la sortie des lycées dans une sorte de pédocriminalité « sanitaire »), tandis que pour sauver la planète et payer la note de la repentance, ce qui est proposé de « bath » pour les « boomers » au pouvoir et tout à fait « in » pour la jeune génération dite blanche et jugée polluante consiste soit à exploser en plein vol, mourir dans l’indignité, imploser dans le shoot accéléré du « ni-ni » (premières lettres de nihilisme : ni homme, ni femme, ni adulte, ni enfant, ni français, ni humain), soit, à l’inverse, (se) fondre, se dissoudre, mais gentiment, tout doux, doudou, entre un livre miroir testamentaire, une émission de confidence onaniste, le tout entouré de sourires infinis et de fleurs fabuleuses, un peu comme cette séquence dans Soleil vert où le préposé à mourir volontairement se fait injecter mortellement, tout en regardant sur écran géant la vie animale végétale et humaine se manifester par des biches gambadant le long d’un fleuve tranquille avec en arrière fond de belles montagnes un paysage verdoyant et fleuri rythmé par des gazouillis d’oiseaux, le tout baignant dans une belle atmosphère ensoleillée que l’on devine bien oxygénée, heureuse, chatoyante, attirante, invitant à prolonger le rêve dans la réalité…

Et même sans aller vers cette extrémité suicidaire, le fait de ne plus faire d’enfants ou pratiquement, et dans le même mouvement de traiter d’extrême droite toute personne qui le signale ou alors s’offusque de voir également disparaître une certaine façon d’être, de rire, sourire ensemble à l’ombre d’une mini-jupe soulevée par le vent et la soufflerie d’une grille de métro (Marilyn, B.B, où êtes-vous ? Certainement plus dans Playboy…). Tous ces aspects, divers, font cependant partie de la même mise en place : celle d’une euthanasie politique et culturelle qui, soit de façon plus directe promeut le suicide assisté au sens certes plus large, détourné, mais néanmoins effective, soit de façon plus indirecte en faisant du tapage de plus en plus excité, fébrile, pour la mise en place d’agglomération « d’œufs durs » jusque « dans vos campagnes », évitant en réalité tout brassage naturel, tout mixage au fil des aventures de la vie, tout « melting pot » volontaire, le tout pourtant au nom d’un « métissage » obligatoire, ce qui est bien paradoxal, surtout lorsque l’on voit son absence totale dans les longues tablées des terrasses bobo sevrant les beuveries du samedi soir pour le commenter doctement.

Et tandis qu’en leur sein l’on maudit dans des discussions de plus en plus injurieuses cette « extrême droite » qui refuse ainsi « le » brassage (pas celui de la bière qui coule à flots, merci, mais « l’autre »), s’opère pour la « masse silencieuse », celle qui s’abstient électoralement de plus en plus, une fuite façon Bacon s’écoulant dans son lavabo de l’alcoolisme virtuel avec ses séries, sa cybersexualité, son spectacle de la « guerre » permanente (classique, climatique…) et ses jolies expertes venant vendre un discours anesthésiant en faveur de ce suicide assisté pour agenouillistes volontaires dont les bateaux de vie sont de plus en plus amarrés à la fréquence désirée, tout en étant ballottés par les sondages du jour, formant ainsi un formidable cimetière (im)mobile observant la gentry éclairée s’agitant dans leur écran en mode survie, avant de s’en voir effacée, débranchée elle aussi, si elle dévie ; certes, certains de ses réseaux tentent d’en faire un peu plus contre cet agenouillement, mais souvent ils demandent juste un coussin pour leurs genoux afin que l’effacement se fasse tout en douceur…

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