La loi de dégradation ou d’augmentation du désordre et du chaos

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

La matière de l’univers est sujette à une grande loi universelle implacable appelée en physique la loi d’entropie. Celle-ci peut être plus facilement comprise comme étant la Loi de dégradation, ou encore la Loi d’augmentation du désordre et du chaos. Appliquée au départ aux objets et systèmes matériels organisés, spécialement dans l’étude des transferts de chaleur d’un objet ou d’un système à l’autre (par exemple entre une plaque chauffante et une casserole d’eau), elle peut être généralisée à tout système, tout objet, tout corps matériel, tout être vivant constitué de matière… Elle peut donc aussi concerner les organisations humaines.

L’entropie mesure le degré de désordre d’un système matériel plus ou moins complexe et plus ou moins « vivant ». Plus elle est élevée, moins les éléments de ce système sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l’énergie inutilisable pour l’obtention d’un travail, mais plus grande au contraire est la part d’énergie libérable de façon incohérente et inefficace. Et la loi d’entropie ou de dégradation indique que l’entropie de tout système croît au cours du temps. L’entropie de l’univers lui-même augmente. Autrement dit, l’univers et ses divers sous-systèmes voient leur désordre augmenter au cours du temps. Tous les systèmes organisés, toutes les créatures vivantes, tous les corps et objets se dégradent avec le temps.

Les civilisations, les diverses structures, les multiples organisations… créées par les êtres humains ne peuvent pas non plus échapper à la Loi universelle de dégradation. Ceci vaut pour tous les domaines de la vie humaine passée et présente et cela vaudra pour tous ceux de l’avenir. Tout système abandonné à lui-même se dégrade au cours du temps, qu’il soit religieux, politique, économique, social, minéral, végétal, animal, humain… Le corps d’un être humain périclite inéluctablement au fur et à mesure du temps qui s’écoule. Ses organes et divers constituants s’usent, se dégradent et finissent par mourir, emportant le corps entier avec eux. Même la plus belle des voitures perdra sa peinture, puis gagnera de la rouille. Sa solide carrosserie de fer sera progressivement et irréversiblement transformée en poussière rougeâtre, étalée sur le sol en masse informe et désorganisée, ou emportée au loin par le vent. Le temps fait son œuvre.

Mais alors ? Serait-ce que la Création elle-même est un genre d’abomination ? Pourquoi toute cette destruction programmée dès le départ ? Eh bien, il existe une autre loi universelle tout aussi implacable : la Loi d’action et de réaction, comme on l’a vu dans l’article « Pourquoi le NOM nous fragilise ? ». Aussi, si les forces agissant sur la matière finissent par la désorganiser totalement par la Loi de dégradation, elles produisent par ailleurs automatiquement des forces réactives qui, elles, poussent au contraire à l’organisation. Ce sont d’ailleurs ces forces qui sont les vecteurs de toutes les créations humaines. Cependant, comme elles sont organisatrices et fonctionnent à l’inverse de la Loi d’entropie, elles ne peuvent pas être matérielles ni concerner directement la matière. Quelles sont-elles donc alors ? Suspense… Ce sont les forces de la Vie, insufflées par la Source créatrice elle-même !

Oui, mais alors ? Encore un « mais » !? Pourquoi l’existence de telles forces de Vie, créant sans cesse de nouvelles formes matérielles, de nouvelles créatures vivantes, de nouvelles organisations concrètes, de nouvelles civilisations humaines, de nouvelles idéologies, de nouvelles religions, de nouveaux mouvements politiques… pour ensuite les voir se dégrader inéluctablement au cours du temps ? Eh bien, il y a un But à tout cela, il y a un But à l’Univers lui-même. Ce but naît de l’interaction entre la Vie et la Forme, entre la vie et les créatures matérielles. Il a pour nom la Conscience ! Celle-ci est aussi bien conscience de soi, conscience d’être, conscience des autres, conscience d’être conscient… que conscience du Bien et du Mal.

Le « Bien » et le « Mal » ? Cela existerait quand même, en dehors des conceptions humaines et des religions ? Eh bien, possiblement que « oui ». Selon le point de vue exposé dans le présent article, le « Bien » est ce qui se déroule dans le sens du dessein de la Source Créatrice, et donc de l’apparition puis de l’expansion de la Conscience au travers des multiples formes créées sous l’impulsion de l’esprit de Vie. Alors que le « Mal » est ce qui s’oppose à ce dessein ou qui simplement le freine, par l’orgueil, par la peur, par l’inertie…

Les êtres vivants qui ont développé suffisamment leur conscience pour créer avec responsabilité (tenant compte des conséquences de leurs actes) sont libres et arbitres de leurs choix, celui notamment entre le « Bien » et le « Mal ». Ces choix engendrent automatiquement des conséquences, selon une autre loi universelle, celle des causes et des effets. Les autres êtres, ceux qui n’ont pas suffisamment éveillé leur conscience, sont simplement des particules emportées dans le grand fleuve de la vie cosmique ou ballottées par les vents. Ils n’ont aucune latitude sur leur destinée. Pour eux, le libre arbitre n’existe pas encore. Ils n’ont qu’un seul véritable choix : celui de continuer à dormir ou bien de se réveiller.

La loi de dégradation fonctionne de concert avec celle de Vie pour engendrer la Conscience dans et par l’Univers. Chacun est libre de croire ou d’étudier cela ou bien de le considérer comme un non-sens. C’est peut-être vrai (ou traduction relativement fidèle du Réel) ou peut-être faux (sans grand rapport avec le Réel ou complètement illusoire).

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