Un général américain à la retraite explique pourquoi l’armée américaine est la moins nombreuse depuis 1940

07/01/2024 (2024-01-07)

[Source : sputnikglobe.com]

[Illustration : Des soldats américains sont vus pendant les exercices militaires Saber Strike de l’OTAN, le 16 juin 2017 à Orzysz, en Pologne.]

Par Oleg Burunov

L’armée américaine étant actuellement confrontée à un déficit de recrutement, il est peu probable que l’injection de fonds supplémentaires dans le budget de recrutement améliore la situation, a déclaré à Sputnik Paul E. Vallely, général de division de l’armée américaine à la retraite et président de la Stand Up America US Foundation.

À la fin de l’année 2023, l’armée américaine ne comptera plus que 452 000 soldats en service actif, soit la force la plus réduite depuis 1940, a récemment rapporté Defense News.

Dans le même ordre d’idées, le média militaire international a souligné que le manque de recrutement dans l’armée américaine pourrait entraîner la suppression de 3 000 soldats des opérations spéciales de l’armée avant la fin de l’année.

Plusieurs facteurs ont contribué à la diminution des effectifs des forces armées [américaines], a déclaré à Sputnik Paul E. Vallely, général de division de l’armée américaine à la retraite et président de la Stand Up America US Foundation.

Le premier et le plus important est la pandémie de COVID-19, au cours de laquelle un certain nombre de soldats américains ont été renvoyés de l’armée sans solde parce qu’ils ne voulaient pas se faire vacciner, selon M. Vallely.

« Bien sûr, ils ont maintenant changé la donne et essaient de réintégrer ces personnes dans les forces armées, mais cela ne se passe pas comme prévu. Ils ne veulent pas revenir ».

Le deuxième facteur, selon M. Vallely, est « la capitulation et le retrait d’Afghanistan ». Selon lui, « de nombreux futurs soldats ont décidé de ne pas s’engager dans les forces armées en raison de la mauvaise gestion de certains généraux et amiraux ».

« Je pense que la troisième chose est que, sur la base de ce type de normes de performance raciales plutôt qu’équitables, ils vont vous sélectionner sur la base de votre race, plutôt que sur votre capacité à piloter un avion ou autre, selon ce que nous appelons la théorie de la race critique, qui a à voir avec la DEI, [à savoir] la diversité, l’équité et l’inclusion. »

Le major général de l’armée américaine à la retraite a accusé l’aile gauche du système politique américain d’essayer « de vous juger sur la base de votre composition raciale, plutôt que sur votre capacité et votre compétence à mener certaines actions requises dans l’armée ».

« Et puis il y a cette tendance à la diversité avec les LGBTQ, et les jeunes Américains, pour la plupart, n’y adhèrent pas. Ils ne vont pas s’engager dans l’armée de l’air, l’armée de terre ou les forces spéciales s’il y a une personne transgenre à côté d’eux ou dans la douche, etc. Ce sont donc ces questions qui ont affecté à la fois le réengagement et l’engagement de nouvelles personnes ».

M. Vallely reste pessimiste quant à l’espoir du Pentagone que l’augmentation du budget de recrutement aidera les recruteurs à attirer davantage de personnes dans l’armée. « Je ne pense pas que cela aura un quelconque effet », a-t-il fait remarquer.

Interrogé sur le fait de savoir si les changements structurels à venir dans l’armée américaine reflètent également les défis auxquels l’Amérique est confrontée à l’étranger et à l’intérieur du pays, M. Vallely a évoqué la crise migratoire en déclarant : « Ce que l’armée doit faire, c’est protéger notre frontière méridionale ».

« Des milliers de personnes franchissent illégalement notre frontière méridionale, financées et soutenues par les cartels mexicains. Notre armée doit donc faire quelque chose. Nous ne pouvons pas compter sur la police ou les patrouilles frontalières dans la situation actuelle et cela va être un défi majeur pour les États-Unis de protéger leurs frontières. Nous avons des gens qui viennent du monde entier », a-t-il ajouté.

Commentant la réduction imminente des forces d’opérations spéciales, M. Vallely a souligné que « beaucoup d’autres domaines sont concernés » et que, par exemple, l’armée américaine « manque en fait de pilotes ».

« Les forces spéciales ne représentent qu’un faible pourcentage de l’ensemble des forces armées américaines. Mais elles sont très importantes, c’est certain. Nous devons chercher un nouveau leadership [et] de nouveaux généraux […] pour créer une force capable de contrer toutes les menaces nationales ou internationales qui pèsent sur nos citoyens », a conclu le major général de l’armée américaine à la retraite.


[NDLR À comparer avec l’état de la garnison tchétchène de Grozny, forte de 25 000 hommes :]

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