Les relations humaines

14/01/2021 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

De nos jours, les relations humaines concrètes tendent à être remplacées par des relations virtuelles dans lesquelles on ignore d’ailleurs souvent l’identité réelle des interlocuteurs. Les réseaux prétendument « sociaux » remplacent les relations de proximité. Parallèlement, on ignore de plus en plus ses voisins alors même que l’on habite dans le même bloc, le même immeuble ou la maison d’à côté.

Par Internet, les liens relationnels se sont grandement multipliés, mais leur qualité s’est parallèlement en général dégradée. Il ne peut en être autrement, car chaque être humain dispose d’un certain potentiel relationnel. On peut comparer celui-ci à un volume d’eau, par exemple le contenu d’une bouteille.

Avoir beaucoup de « relations » comme celles permises par des réseaux sociaux, quels qu’ils soient, équivaut à répandre le contenu de la bouteille sur le sol : l’eau couvre une grande surface, mais sa hauteur est faible; les relations sont nombreuses, mais leur qualité est médiocre. Par contre, ceux qui ont peu d’amis sont comparables à ce qu’il se passe lorsque l’on verse le liquide dans un tuyau fin, mais très haut : l’eau couvre alors une très petite surface, mais s’élève en altitude; les relations sont peu nombreuses, mais authentiques, solides, et de grande qualité.

L’existence des réseaux sociaux va de pair avec la dégradation de nombreux aspects de la vie humaine, dans nos sociétés surconsommatrices qui favorisent tant la quantité au détriment de la qualité. La course à la jouissance, à la satisfaction des désirs de toutes natures, à la possession matérielle, au confort… se fait en perdant trop souvent la conscience au passage, la conscience avec tout ce qu’elle implique : authenticité, vérité, honnêteté, profondeur, fiabilité, responsabilité, etc.

Un avenir radieux ne pourra probablement avoir lieu qu’en revalorisant ces dimensions humaines, en se comportant en humain adulte, mais non en enfant ou en ado immature, et finalement en abandonnant peut-être ces réseaux sociaux électroniques au profit de relations véritables établies en pleine lumière. Nos aînés ne seront plus parqués dans des maisons de retraite, des hospices, des institutions pour personnes âgées. Des gouvernements ne prendront plus en charge ce qui devrait relever de la responsabilité et de la conscience familiales…

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