Il n’y a rien de « progressiste » dans le macronisme mélenchonien

06/05/2022 (2022-05-06)

Par Lucien SA Oulahbib

Certains « critiques » dits « anti-système » se tirent une balle dans le pied en parlant de « progressistes » versus « conservateurs » ou encore, lorsqu’il s’agit d’élargir la chose, de « mondialistes » versus « souverainistes ». Ils les renforcent plutôt : lesdits « progressistes » sont surtout des dandys petits-bourgeois adeptes de la régression civilisationnelle ; et les « conservateurs » plutôt des passéistes obtus ; tandis que la version « monde » desdits « progressistes », à savoir les « mondialistes », correspond en réalité à des confusionnistes « sans-frontiéristes » [voulant abolir les frontières], adeptes surtout de la dissolution de la singularité humaine dans le rétrécissement comateux du culturalisme relativiste agressif, voire porteur de guerres, comme le furent les trois systèmes totalitaires précédents ; alors que la version « politique » desdits « conservateurs », à savoir lesdits « souverainistes », se fractionne surtout en permanence dans une sorte de magma froid au sens d’être bien plus défensif qu’offensif et donc sans conséquences à part quelques soubresauts et autres « loups solitaires ».

Détaillons ! Les faux progressistes adeptes de la destruction dandy des sexes, des nations et des cultures, sous prétexte « d’égalité » (celle de la fourmilière repeinte en arc-en-ciel) sont en réalité des trublions petits-bourgeois qui vivent aux crochets du Bien Public (ou de ses accointances privées). Ils sont assez semblables aux « Incoyables et Meveilleuses » (la disparition du « r » étant à comparer avec celle de l’écriture dite inclusive d’aujourd’hui) et loin d’œuvrer pour améliorer l’émancipation vers son affinement (comme le propose, entre autres, le néo-modernisme), ils la tordent vers un narcissisme petit-bourgeois exacerbé (l’affinement négatif ou amoindrissant) et surtout envieux des plus puissants (bien analysé par Claude Lefort dans son analyse du « communisme » et dont Mélenchon est le portrait type), alors qu’il s’agirait de se battre plutôt en « vrai » progressiste contre, par exemple, la corruption mondiale qui force les peuples et les individus à s’avilir, s’enfuir, se mutiler. Ceci impliquerait de faire en sorte que les grandes institutions mondiales se réforment de fond en comble, sous peine de les quitter et d’en édifier d’autres, ce qui est la tâche à venir du moins pour les « vrais » progressistes…

Au lieu de cela, nos destructeurs (revendiqués) accentuent la mainmise quasi mafieuse sur ce qu’il reste de tangible dans ces institutions mondiales en aidant à leur appropriation larvée par ces groupes sectaires affairistes et scientistes qui se targuent d’un hygiénisme totalitaire façon Bill Gates ou Claude Malhuret.

Il sera d’ailleurs curieux d’observer comment ces destructeurs vont se comporter cet été en France lorsque l’une des institutions phares de ce courant destructeur aujourd’hui hégémonique, à savoir la Commission Européenne (qui veut détruire par ailleurs Frontex en la transformant en défense des migrants, les dandys de Libération soutenant cette action) voudra obliger à l’inoculation de l’injection, pourtant inefficace, contre la C-19 et ce de 5 ans à l’infini. Il y a fort à parier qu’ils l’avaliseront, tant en réalité tous ces divers courants de destructeurs sont d’accord sur le fond, à savoir la destruction de tout ce qui permet l’accomplissement, le développement d’une singularité qui veut à juste titre préserver ce qu’elle est, tout en l’affinant, afin de devenir, de s’épanouir plus encore, et ce tout en « aimant son prochain comme soi-même » et non pas à la place de soi-même, ou en imposant à autrui un « moi social » sommé de mutiler le moi singulier en lui rognant ses droits naturels et civilisationnels pourtant protégés constitutionnellement.

Mais, comme il a été vu ces deux dernières années, et à vrai dire depuis fort longtemps, ces droits sont de plus en plus bafoués, lacérés, traînés dans la boue, prostitués même, au profit de maigres considérations dites « sanitaires » ou « sociétales » par exemple, alors qu’elles sont affairistes et totalitaires en ce sens précis où vouloir produire du corps humain « augmenté » signifie œuvrer non pas dans le qualitatif réellement progressiste qui apporte une amélioration effective vers l’épanouissement de soi, mais plutôt magouiller dans le quantitatif amoindrissant (le consumérisme sans autre but qu’une satiété vite saturée est pourtant une impasse narcissique à la Dorian Gray), annihilant immunité naturelle, formation du libre arbitre (pourtant le mot d’ordre des dites « Lumières » : sapere aude qui n’est pas sans rappeler le « connais-toi toi-même » de Socrate) et démantelant in fine les réels contre-pouvoirs (comme la presse, l’instruction scolaire, la culture en général) au lieu d’optimiser qualitativement et au quotidien la capacité réellement souveraine du Peuple à pouvoir (et à oser pouvoir) conduire ses propres affaires afin de réellement être ensemble (politeia ou république chez Platon et Bodin) et non pas seulement vivre et gérer ensemble ou la polis la res publica du bien commun (à l’anglo-saxonne : Commonwealth).

Avec cette alliance macroniste-mélenchionienne en désaccord officiellement sur des broutilles (comme la taxation des « riches », solution ultime, avec le filet cependant des « fondations » style Soros, Gates and Co), mais en accord profond sur la mise en spectacle de leur désaccord (comme l’a montré Juan Branco vis-à-vis de la tartuferie d’un Ruffin) et en symbiose sur le reste comme la destruction des singularités humaines, de l’altérité de genre, la destruction des frontières, du savoir (réduit à de la propagande ou du bourrage de crâne), de la langue éviscérée, de la fabrication d’enfants sans père ou sans mère, de la destruction d’enfants pratiquement jusqu’à la naissance (permise dans les pays anglo-saxons), de la destruction enfin de ce qui reste d’industrie et d’universalisme. Il y a une contradiction objective insurmontable entre globalisme, culturalisme, et respect de l’environnement végétal, animal, culturel.

Ainsi, il ne sera pas possible de faire croire que dans certains quartiers sécessionnistes l’émergence du burkini ne va pas chasser le bikini, surtout porté par des jeunes femmes et jeunes filles issues de la « diversité » : les maîtres nageurs ne feront pas le poids, à moins que les courants influencés par la plastique du rap américain (et personnifié par l’underground de Fast and Furious) aient le dernier mot sur les courants djihadistes financés par la myriade wahhabite (épaulée également par l’interventionnisme démocrate américain) finançant cette régression civilisationnelle en France même, ce qui n’est pas gagné, les premiers étant bien plus fractionnés et versatiles que les seconds.

Au final, et alors que cette alliance formant un nouvel « Empire » (pourtant dernier soubresaut d’un modèle techniciste invasif et uniformisant sous l’apparence du contraire et croyant pouvoir par ses modélisations farfelues dominer définitivement le réel humain) a, du moins pour l’instant, bien du mal à arriver à ses fins, le camp adverse, celui de la « Rébellion », pèche sur le fond comme sur la forme en concédant d’une part au premier tout un vocabulaire qu’il ne mérite pas (il n’y a pas de « progrès » à vouloir détruire le genre humain, ses civilisations et l’universalité de leurs échanges) et, d’autre part, en s’arc-boutant sur un passé sacralisé dont les impérities multiformes ont précisément créé les impasses destructrices d’aujourd’hui. Aussi, tant que lesdits souverainistes n’auront pas étudié à fond pourquoi ils ont perdu naguère et continuent à perdre aujourd’hui, rien de tangible ne sortira de leurs élucubrations recuites (n’est pas Chateaubriand qui veut) et le nouvel Empire cybernétique qui tisse sa toile de plus en plus jusqu’au plus profond d’entre « nous » gagnera, malgré la prouesse de « nos » derniers chevaliers samouraïs ou spartiates façon Léonidas.

Même la Garde aura échoué à Waterloo (ne parlons pas de 1713, 1940, 1954, 1962…). Il serait temps de comprendre enfin pourquoi. Même si « faute de grives on mange des merles “

⚠ Les points de vue exprimés dans l’article ne sont pas nécessairement partagés par les (autres) auteurs et contributeurs du site Nouveau Monde.