24/04/2023 (2023-04-24)
[Source : drschmitz.lettre-medecin-sante.com]
Par Dr Thierry Schmitz
Chère lectrice, cher lecteur,
Récemment, une intelligence artificielle, dit-on, aurait révolutionné internet, sinon le savoir tout entier.
Son nom, ridicule entre tous : ChatGPT.
Chat GPT prétend vous donner une réponse argumentée sur n’importe quel sujet.
Si vous ne faites pas preuve d’esprit critique ou que vous ne connaissez rien au sujet en question, la réponse du logiciel peut faire illusion.
La crainte, c’est que l’on prenne ces réponses pour argent comptant. C’est déjà ce que font bon nombre de nos amis avec Google.
Si Google le dit (entendez, le premier résultat sur la première page, celui qui a payé pour être mis en avant), c’est la vérité, non ?
Contrairement à Google, ChatGPT ne s’embarrasse pas à vous donner plusieurs résultats ou plusieurs points de vue : il vous donne une réponse.
Cette réponse est approximative, juste bonne à couvrir le sujet comme n’importe quel journaliste fainéant ou sous-payé, mais ça suffit pour le monde dans lequel nous vivons.
Et c’est extrêmement dangereux, car les conséquences sur votre santé ne se feront pas attendre.
Une inquiétante révolution
ChatGPT a été interdit pour les examens de la célèbre école qui forme toutes les « élites » françaises, Sciences Po Paris.1
C’est le téléphone portable qui aurait dû être interdit, me direz-vous, mais ce serait comme amputer la jeunesse de son « second cerveau »!
Ce qui est dangereux pour ces écoles, ou plutôt ces usines à élites préfabriquées, c’est qu’elles fonctionnent depuis longtemps comme ce robot.
Vous le voyez avec les politiques sur les plateaux de télévision : ils ne servent qu’à débiter un discours à toute vitesse, et qui a l’apparence de la cohérence.
Un discours qui dissimule les intérêts de l’orateur, qui prétend à une objectivité qu’il n’a pas — un discours fallacieux.
Je vous dirais bien que si l’Occident a dominé le monde, c’est grâce à sa philosophie, qui se donnait le temps de la réflexion, qui pesait les enjeux.
Vous ririez bien, et je vous comprends. Cette époque est depuis longtemps révolue.
Et peut-être qu’il n’est pas si dommage que les politiques et les journalistes — pour ce qu’ils sont devenus — soient remplacés par des robots.
Mais le problème est que beaucoup d’autres métiers risquent de l’être aussi. Tous les métiers de bureau sont déjà menacés aux États-Unis par ce logiciel.
Pourquoi avoir encore besoin d’un comptable, par exemple, si le logiciel peut le faire ?
Pourquoi garder des gens derrière un écran, quand l’écran fait le travail tout seul ?
Le très gros problème que ça pose, c’est que ça s’applique directement à la médecine, et donc à votre santé.
Le poison de la télémédecine
En 2020, l’eurodéputé Martin Schirdewan s’était insurgé : la Commission européenne avait demandé à 63 reprises aux États de réduire leurs dépenses de santé.2
Les dépenses de santé sont trop élevées pour les créanciers de nos États, et la Commission européenne se fait l’écho de leurs récriminations.
On a vu ce démantèlement à l’œuvre à l’hôpital, et le Professeur Perronne l’a détaillé lors d’une conférence à laquelle j’ai eu la chance d’assister.
La prochaine étape, c’est la télémédecine, c’est-à-dire la consultation du médecin à travers un écran, sans examen physique.
Ce n’est déjà plus de la médecine, mais cela a été largement expérimenté pendant la « pandémie », car cela a un avantage extraordinaire pour le système de santé : la réduction des coûts.
Plus besoin de salle d’attente, plus besoin d’avoir même des médecins en ville.
Il suffit de créer des « séances » qui coupent automatiquement une fois le temps imparti, quitte à réduire d’année en année ce temps d’examen…
Alors, plus encore que maintenant, le public cherchera à se soigner lui-même.
Des mutuelles sans bienveillance
À l’avenir, il y a de grandes chances que nous cherchions à nous soigner nous-mêmes, car le coût de nos mutuelles, déjà opaque, risque de beaucoup augmenter.
En 2021, les données médicales de 500 000 patients français avaient déjà été piratées à leur insu. C’est un média d’État, France Info, qui a relayé la nouvelle.3
Ces données intéressent directement les mutuelles, qui les paient à qui veut les leur vendre…
Donc, ne vous étonnez pas si votre cotisation, d’ici 3 ou 4 ans, risque d’être calculée à partir des données piratées sur votre montre connectée — ou mieux encore, sur l’application « santé » de votre téléphone portable.
Votre cotisation augmentera aussi à chaque consultation, puisque votre mutuelle en est directement informée.
Ainsi, il en ira de votre mutuelle comme de votre assurance auto.
Chaque rendez-vous chez votre médecin sera comme un contrôle technique, chaque passage à l’hôpital, comme un accident.
La robot-médecine ? Un cauchemar éveillé
Il y aura donc deux sortes de malades à l’avenir :
Ceux qui chercheront des solutions par eux-mêmes, et ceux, ne sachant même pas comment faire, qui interrogeront l’intelligence artificielle « compétente ».
Entendez : l’intelligence artificielle (IA) qui sera à la solde des laboratoires pharmaceutiques.
Or ceux-ci auront payé pour que l’IA donne un médicament précis comme solution, celui que les labos auront mis en avant.
Bien sûr, la plupart des gens vous diront que si l’IA était « mal intentionnée », « cela se saurait », qu’elle « aurait été remplacée ».
On vous a déjà fait le coup : remettre en question l’impartialité d’une telle merveille ne pourrait être que « complotiste ».
Et puis un jour, vous vous rendrez compte que vous n’avez pas un médecin derrière votre écran, mais un robot.
Il vous invitera à vous rendre dans le dispensaire le plus proche. Là-bas, un échantillon de sang pris par un autre robot lui tiendra lieu de diagnostic.
À moins qu’il n’ait déjà toutes les informations nécessaires, grâce à votre montre connectée, votre portable, ou la « poussière intelligente » injectée dans votre dernier « vaccin ».
À ce moment-là, vous êtes coincé.
Prendre le médicament qu’on vous impose fera probablement de vous un cobaye ; ne pas le prendre fera exploser le prix de votre mutuelle et vous ruinera.
Mais n’est-ce pas le « sens de l’histoire » après tout ? C’est du moins ce que TOUS les dirigeants occidentaux voudraient nous faire croire.
Vous êtes la graine de l’avenir
Aujourd’hui, l’information, c’est le pouvoir. Et c’est vrai : savoir bien s’informer, c’est devenu vital.
Devant cet enjeu de société, qui s’est révélé ces 20 dernières années, on peut dire que nous avons vécu un vrai progrès : bien vous informer ne coûte presque rien.
Mais à l’avenir, le vrai pouvoir, ce sera d’avoir des compétences tangibles.
D’où l’importance, si vous avez du temps devant vous, de vous instruire et de transmettre.
Aujourd’hui, les formations pullulent. Tous les enseignements ne se valent pas, mais c’est en les confrontant qu’on devient meilleur.
Cela ne concerne pas seulement le soin. Vous pouvez vous instruire et transmettre sur n’importe quel sujet, n’importe quel savoir-faire.
La société de demain commence par vous. Par l’approfondissement de votre savoir et votre volonté de le transmettre
Ce n’est que comme ça que nous échapperons à la tyrannie des robots et à ceux qui les dirigent.
Chacun d’entre nous porte en lui la graine d’un avenir meilleur, et vous en premier.
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