23/06/2020 (2020-06-23)
[Source : daily geek show]
Vous respirez du plastique sans vous en rendre compte
C’est une étude très inquiétante qui vient de paraître dans la revue Science et qui a été relayée par la très sérieuse et très réputée revue Scientific American. Des chercheurs, pour la plupart américains, ont constaté que des particules de plastique se trouvaient dans l’atmosphère.
UNE DÉCOUVERTE « STUPÉFIANTE »
On le sait et on le répète depuis des années, le plastique est un vrai danger pour l’environnement et notre santé. Alors qu’il sévit déjà partout, nous avons appris le 09 juin que le plastique se trouvait aussi dans l’atmosphère. Emportés par le vent, les débris de plastique restants peuvent même parcourir de longues distances avant de retomber au sol.
C’est le constat de scientifiques qui ont travaillé sur cette étude pendant plus d’un an, en analysant la composition de l’atmosphère et des poussières transportées dans 11 parcs nationaux et zones de nature sauvage dans l’Ouest des États-Unis. Et le constat est pour le moins alarmant. Aucune zone n’est épargnée. Pas même celles à l’écart des villes.
Le premier élément pointé du doigt serait le vent, même si d’après Scientific American peu d’études sur le sujet ont été concluantes. Néanmoins, grâce à une collecte minutieuse et les résultats obtenus, les scientifiques ont « immédiatement réalisé la gravité de ce qu’ [ils] voy[aient] », raconte Janice Brahney, scientifique responsable de la qualité des eaux, de l’université de l’Utah. Ajoutant que son équipe et elle étaient « stupéfaits » de cette découverte.
LE « CYCLE DU PLASTIQUE »
Pour ce faire, Janice Brahney – qui au départ analysait les nutriments contenus dans les poussières et non le plastique – a mis au point une méthode soigneuse. Son équipe et elle ont installé deux larges seaux à couvercles refermables. Le premier pour les poussières déposées lors de “pluie ou de neige” et le second pour les “temps secs”. En cas de temps pluvieux ou neigeux, une couverture protégeait le seau pour “temps secs”, permettant au premier de récolter les poussières adéquates et vice versa selon la météo. Ce système a ainsi permis de séparer distinctement les poussières transportées par temps humide ou sec.
De retour au laboratoire, à l’aide de microscopes, les scientifiques ont ensuite séparé les matières organiques de la poussière. Puis, en analysant les fibres et particules récoltées (certains à la texture et couleur peu naturelles), ils ont été capables de déterminer leur origine : tapis, peinture, produits cosmétiques, accessoires de camping et plus encore. Cependant, le plus gros contributeur provenait des vêtements, véritables vecteurs de microfibres au quotidien.
Les scientifiques ont ainsi pu comprendre le “cycle du plastique”. Lors d’un temps humide, les microplastiques sont plus larges mais sont transportés plus près des villes d’où ils ont été emportés. À l’inverse, en temps plus sec, les microplastiques sont plus légers mais plus nombreux. Ce qui suggère qu’ils ont traversé de longues distances dans les hauts couloirs de l’atmosphère.
Ce constat inquiète les scientifiques comme Steve Allen, chercheur à l’université de Strathclyde, en Écosse : « Nous ne sommes pas censés respirer ces particules, commence-t-il. [Car le plastique] transporte toutes sortes de produits chimiques […]. » Avant de terminer : « Ils [les microplastiques] vont les amener directement dans nos poumons. »
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