Dans l’univers des soins

01/06/2024 (2024-06-01)

[Source : apocalypseenapproche.wordpress.com]

Par Amal

Les futurs dentistes

Georgette et Olivette sont étudiantes à l’hôpital universitaire bucco-dentaire. Elles ont vingt-deux ans. Elles ont un visage angélique. Elles ont une voix douce et elles sont charmantes quand on les voit la première fois. Les deux jeunes filles se ressemblent : les mêmes charlottes colorées, les mêmes perles autour du cou, les mêmes boucles d’oreilles en or, les mêmes crocs colorés, les mêmes masques roses et les mêmes tenues. Elles ne sont pas sœurs, mais c’est tout comme. Il y a chez elles une attitude détendue, décomplexée et je dirai un peu trop cool. Elles veulent sympathiser avec le patient. Elles se racontent des anecdotes en riant. Elles parlent de leurs examens. Elles parlent de leurs parents. Elles parlent de leurs professeurs. Elles travaillent lentement, sans organisation et sans méthode. Elles enfilent les gants, touchent la poubelle et reviennent vous mettre ça dans votre bouche sans tilter. Elles font tomber des objets qu’elles réutilisent sans désinfecter.
Georgette et Olivette n’aiment en faire qu’à leur tête, si une consigne d’un professeur ne leur convient pas, elles ne la suivent pas. Si un professeur leur fait une critique, elles se vexent et râlent. Elles sont de mauvaise foi aussi. Elles se comportent comme des petites garces gâtées à qui on a tout cédé.
Un jour, elles ont décidé de jouer à un petit jeu de pute. Elles ont donné un rendez-vous. La veille du rendez-vous, elles l’annulent. Elles redonnent un nouveau rendez-vous pour la semaine suivante, qu’elles annulent encore la veille du rendez-vous et le remplacent à nouveau, et cela, pendant deux bons mois.
Elles ont été signalées au chef de service et changées par un nouveau binôme.

Voilà une génération d’incompétents et de capricieux qui arrivera dans deux ans sur le marché du travail. La catastrophe arrive.

Le kiné

Dylan est kiné, c’est un jeune homme de trente ans. Blond, grassouillet et grand. Porte des jeans slim clairs qui lui tombent sur les fesses. Of course, on voit l’élastique de son boxer, car monsieur n’a pas pensé à l’accessoire indispensable qu’est la ceinture. Son haut est une tunique en col V et à manches courtes, portée sans maillot, ce qui permet de découvrir la toison généreuse de son torse. Il lui arrive de mettre un bermuda style jogging avec un t-shirt Mickey Mouse. Je répète, il a trente ans.
Dylan est maniéré comme Gérard dans Les filles d’à côté. Au début, j’ai cru que c’était une « Tata », mais à la deuxième ou troisième séance, il m’a confié qu’il était en couple avec une jeune femme et qu’il avait un enfant.
Bref, c’est Dylan, la pipelette, le moulin à parole très haut débit. Il ne peut pas rester une minute sans sortir un mot de sa bouche. Il en est conscient et s’en fout.
Il parle de tout et de rien avec une légèreté inquiétante. Il accepte mes points de vue, mais n’est pas affecté.
Il entend ce que je dis, mais ne percute pas. Il est de glace quand je lui fais observer les défaillances de notre monde. Il constate les changements, mais ne s’en inquiète pas.
J’ai parlé avec lui de politique, de l’actualité nationale et internationale et du wokisme. Sans surprise, il est indifférent.

Je lui demande si ça ne le gêne pas que dans notre petite ville de campagne, on croise un mec en robe et talons hauts. Il me répond : « Ah, je crois bien que je sais de qui vous parlez. » Oui et ? Il s’en fout. Il ne percute pas du danger qui s’approche et du poison qui se dilue petit à petit. Pour Dylan, l’essentiel, c’est les potins et de raconter sa life [sa vie].
Fin du massage, il m’accompagne en chantonnant, tout joyeux et heureux. Il a déjà oublié notre conversation.
Au revoir et bon week-end !

Le spécialiste

Le docteur Ahmed est un homme grand, imposant et très calme. Il parle mal français et l’écrit comme il peut. D’ailleurs, dans son dernier rapport, il m’a recommandé « la mère » au lieu de « la mer » ; ou il a de l’humour noir.
Le docteur Ahmed a un immense bureau, avec des meubles des années soixante-dix. Il y a des fauteuils, des objets médicaux çà et là, des posters… Il a une grande bibliothèque. On a l’impression d’être avec « El maestro » de la spécialité.

Le docteur Ahmed a hélas vite montré ses limites, à vrai dire. Il n’est pas si perspicace. Il est vague dans ses explications. Il faut insister pour avoir des réponses. Il passe son temps à noter sur son ordinateur. Il est sûr qu’il y a un problème, mais ne s’en inquiète pas. Il faut juste continuer le traitement qui ne marche pas pour être sûr qu’il ne marche pas.
En somme, c’est la même depuis le départ. J’ai un problème, on ne sait pas d’où ça vient ni ce que c’est. Je crois que le mystère va rester tel quel.
Au revoir, prochain rendez-vous dans six mois.
Bon, je crois que le concept de guérison n’est pas dans la philosophie de nos spécialistes.
Je suis déçue du docteur Ahmed. Il est comme les autres.

Conclusion

Afin d’éviter d’avoir affaire aux susnommés, je vais essayer de suivre le conseil pertinent, mais irréalisable de Jean Castex, celui d’éviter de tomber malade.

[Note de Joseph : C’est visiblement la plus sage des résolutions ; et la probablement meilleure prévention consiste à maintenir son homéostasie interne et son équilibre sur les divers autres plans, ceci par :
– une alimentation saine (pas d’aliments ultra-transformés ou empoisonnés, mais bio…), variée et modérée ;
– l’absence d’injection de vaccins et de pseudo vaccins ;
– l’absence d’absorption de drogues allopathiques (privilégier les plantes médicinales [tisanes, décoctions, onguents, huiles essentielles…], les médecines douces et naturelles, en cas de besoin) ;
– un environnement sain (sans Wi-Fi à la maison, sans smartphone, sans Bluetooth, pour limiter — tant que faire se peut — l’exposition aux ondes électromagnétiques pulsées, etc. Voir le dossier 5G et ondes pulsées) ;
– une activité physique modérée ;
– suffisamment de sommeil ;
– la gestion du stress (notamment par une philosophie de vie appropriée, par des exercices respiratoires, et/ou par la pratique d’un art martial tel que le Qi Gong) ;
– le domptage des émotions (sans les réprimer, mais en les canalisant et les orientant par le mental et la volonté) ;
– la gestion des pensées (par la méditation, la contemplation…) ;
– le lien à l’essence des choses, de soi-même et de l’Univers (dimension spirituelle).]

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