Le Tétralogue — Roman — Chapitre 46

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Par Joseph Stroberg

​46 — Le mausolée

La porte était garnie de multiples symboles parmi lesquels ils reconnurent rapidement divers objets usuels : un marteau, un récipient, un tripode, un sabre, une épée, un cristal, un rouleau de parchemin, un arc, une flèche, un appeau, un piège, etc. Ils comptèrent 12 rangées verticales contenant chacune 33 symboles alignés horizontalement, ce qui représentait une grille de presque 400 symboles, ou plus exactement 400 moins 4.

— Pourquoi tous ces dessins ? s’interrogea le voleur à haute voix.

— Il y a peut-être une clef à découvrir parmi eux, proposa la cristallière.

— Ce qui m’interpelle est leur nombre, intervint le moine. On peut le décomposer de bien des manières, et le fait qu’il rate les quatre cents de peu a peut-être son importance.

— Comment donc ? questionna de nouveau Gnomil.

— Eh bien, on attribue souvent au nombre quatre, l’idée de stabilité, parce qu’une table à quatre pieds est plus stable qu’un tripode et encore plus qu’un Vélien qui se tient seulement sur deux jambes. Le problème ici est que l’on a trois au niveau des centaines et que si on rattache celles-ci au mental, alors cela pourrait indiquer qu’il manque le quatre des unités — symboliquement rattachables à la matière — au mental pour être totalement stable. Enfin, on a zéro au niveau des dizaines que l’on peut, elles, relier aux émotions, ce qui peut signifier que la stabilité mentale s’obtient alors grâce au maintien d’une connexion à la matière, mais en s’affranchissant du plan émotionnel ou en le court-circuitant. La porte elle-même à quatre côtés et se trouve donc être aussi un symbole de matérialité. Et elle représente bien un obstacle matériel pour pénétrer dans le mausolée.

— C’est bien beau, mais à quoi ça nous avance ? demanda le voleur insatisfait par la réponse ?

— Patience, mon ami, répondit Tulvarn. Nous allons peut-être le découvrir en poursuivant. Par cette première intuition, si elle est juste, il nous vient que l’ouverture nécessite un mental stable connecté à la matière et donc prenant en compte les symboles inscrits sur la porte. Le nombre 396 de ces derniers nous offre le 3 qui peut représenter le juste milieu entre deux opposés ou encore nous indiquer qu’il est nécessaire de peser le pour et le contre, d’analyser. Le 9 se ramène au zéro dans le jeu des multiplications et ce chiffre dans les dizaines demande aussi d’éviter les réactions émotionnelles. Quant au six, il est composé de deux triangles entrelacés qui ainsi forment une étoile à six branches. J’y vois la nécessité de coopération entre approches ou natures opposées ou bien différentes, par exemple entre nous tous. D’ailleurs, il est présent ici, poursuivit le moine en pointant le symbole correspondant à la sixième rangée verticale, en partant de la gauche, et à la sixième place en partant du haut.

— Et également ici, fit remarquer aussitôt le chasseur, en désignant lui la sixième rangée partant de la droite, et la sixième place en partant du bas.

— Et apparemment, c’est le seul symbole qui est présent deux fois, ceci en deux emplacements symétriques par rapport au centre de la porte, poursuivit le moine.

— Mais alors, pourquoi ne pas avoir placé aussi le symbole dans les deux autres positions qui correspondent au six ? s’étonna la cristallière.

— Peut-être parce qu’il n’y a que deux triangles dans cette étoile, proposa le chasseur.

— En effet, approuva Tulvarn. Donc maintenant, à quoi peuvent correspondre le 12 et le 33 ? Le rêve qui est à l’origine de notre présence ici incluait aussi ce nombre particulier. Par contre, il n’était pas accompagné de 12, mais de 30. Cependant, 1 plus 2 égal 3. Ceci semble indiquer que nous approchons vraiment du but. Mais comme nous n’avons pas exactement la même condition numérique, cela pourrait vouloir dire que nous ne trouverons pas ce à quoi nous nous attendons.

— Pas de relique ? en déduisit le voleur sur un mode interrogatif.

— Ou pas sous la forme que nous pourrions attendre ou facilement concevoir, proposa plutôt le moine. Par exemple, tu ne trouveras sans doute pas un trésor tel que tu le souhaiterais.

— Oh ! Par le Grand Satchan, j’espère que vous vous trompez, sieur Tulvarn.

— Nous le saurons quand nous parviendrons à franchir la porte.

— Et donc, pour cela, nous devons poursuivre l’analyse, intervint Jiliern déterminée à trouver la solution. Que pouvons-nous encore déduire du 12 et du 33 ?

— Le 12, c’est aussi 3 fois 4, le trois de l’analyse ou du mental et de 4 de la matière. Et le 33, c’est aussi de nouveau le 6 en ajoutant le trois des unités et celui des dizaines, et aussi 3 fois 11. Mais là, je pense que nous nous éloignons du but, car au lieu de trouver une voie simple, nous multiplions les possibilités d’interprétation. Je propose plutôt maintenant que nous observions les symboles, pour voir notamment si certains d’entre eux nous parlent plus particulièrement ou nous attirent.

— Eh bien pour ça, j’ai repéré le cristal de dame Jiliern, l’arc de Reevirn, ma dague et votre sabre, révéla le voleur avec vivacité.

— Bien observé ! le félicita le moine. Que pouvons-nous en déduire ?

— Possiblement que nous devons agir tous les quatre pour ouvrir la porte, proposa le chasseur. Mais comment ?

— Concrètement, pour en revenir au 4, suggéra à son tour la cristallière.

— Alors comment ? lui demanda aussitôt Gnomil.

— Et si nous touchions chacun le symbole qui semble nous représenter ? proposa Reevirn, en joignant le geste à la parole, aussitôt suivi par ses trois compagnons.

Lorsque les quatre Véliens furent simultanément en contact avec la porte sur les symboles visés, ces derniers s’enfoncèrent légèrement, libérant un mécanisme d’ouverture. La porte pivota alors lentement vers l’intérieur du bâtiment autour de gonds situés sur sa gauche. L’intérieur était sombre, mais en s’habituant à la pénombre, les aventuriers purent pénétrer plus avant.

(Suite : Le Tétralogue — Roman — Chapitre 47 & épilogue)