« Celui qui ne connaît pas l’Histoire est condamné à la revivre. »

« Celui qui ne connaît pas l’Histoire est condamné à la revivre. »

Karl Marx, Manifeste du parti communiste.

Par Les Gilets Jaunes de la Victoire

Le marxisme se réclame de la science (de la science sociale) et se veut donc par essence scientifique, c’est en étudiant l’histoire à fond et plus particulièrement La Grande Révolution, c’est-à-dire la Révolution française, que Marx et Engels ont découvert la loi qui régit l’Histoire : la lutte des classes. Les dominants qui détiennent les pouvoirs et qui sont la plupart du temps des riches asservissent les opprimés, les prolétaires. De ce fait le marxisme se propose par ses actions d’inverser le cours de l’Histoire. Un de ses fondements est l’unité des révolutionnaires, plus tard du Parti, ce qui inclut l’application impérative de ses décisions. Aussi dès le début de la révolution de 1917 en Russie il y a une opposition entre les vrais révolutionnaires et les modérés que les bolchéviques trouvent trop attachés au monde bourgeois. Systématiquement les opposants sont ostracisés, puis décrétés comme antirévolutionnaires et exclus par diverses méthodes plus ou moins violentes, car il faut à tout prix préserver l’unité du parti.

D’après eux les masses ne réalisent pas pleinement leur état (ce qu’ils appellent « la maturité relative des masses »), le Parti doit donc les guider pour les entraîner vers des lendemains qui chantent : le règne du prolétariat ! Comme pour eux Dieu n’existe pas (c’est l’opium du peuple), il ne faut pas avoir de conscience, sous Staline cette logique a été poussée à l’extrême, c’est l’objectivité qui doit être le principal soutien du vrai communiste. L’objectivité est érigée en principe absolu, quelque en soi les conséquences : la fin justifiant les moyens.

Trois exemples : les propos d’un commissaire politique stalinien tiré du livre Le zéro et l’infini, Arthur Koestler, Calmann-Lévy, Paris, 1945. (Ancien communiste). Avertissement de l’auteur : Les personnages de ce livre sont imaginaires. Les circonstances historiques ayant déterminé leurs actes sont authentiques. C’est la synthèse des vies de plusieurs hommes qui furent les victimes des soi-disant procès de Moscou. Plusieurs d’entre eux étaient personnellement connus de l’auteur. Ce livre est dédié à leur mémoire.

« L’histoire est a priori amorale ; elle n’a pas de conscience. Vouloir mener l’histoire selon les maximes du catéchisme, c’est laisser les choses en l’état. »

« Les plus grands criminels de l’Histoire ne sont pas du genre Néron et Fouché, mais du genre Gandhi et Tolstoï. La voix intérieure de Gandhi a fait davantage pour empêcher la libération de l’Inde que les canons britanniques. »

« Il y a quelque temps, B… le plus éminent de nos agronomes, a été fusillé avec trente de ses collaborateurs parce qu’il soutenait que les nitrates sont un engrais supérieur à la potasse. Le N° 1 (Staline) est pour la potasse. Il fallait donc liquider comme saboteurs B… et ses trente collègues. Pour une agriculture basée sur une centralisation étatiste, le choix entre les nitrates et la potasse est d’une immense importance ; l’issue de la prochaine guerre peut en dépendre… »

Nota : Sauf avant la révolution, Staline a toujours mené sa carrière avec une extrême prudence. Au Comité Central, aux réunions du Parti, il restait le plus souvent en retrait, il observait en regardant d’où venait le vent…


Le récent appel à la haine de Sébastien Delogu député LFI :

« Sur ma mère (…) vous faites sauter la mairie, vous faites sauter les institutions » : le député LFI Sébastien Delogu conseille à des jeunes de cité de lancer une insurrection — PLANETES360

Aujourd’hui une question se pose avec acuité en France, si LFI accède avec une coalition au pouvoir jusqu’où ce parti va-t-il aller ?

Pour le marxisme la Révolution française est le modèle ultime, voici par exemple une de ses conséquences.

https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article243




Sur la théorie de la « fuite du laboratoire » : illogique, immatérielle et dangereuse

[Source : off-guardian.org]

[Illustration : New Yorker]

Par Kit Knightly

La théorie de la « fuite du laboratoire » est à nouveau d’actualité. Elle s’est essentiellement révélée être une position dominante. Comme nous l’avions toujours prédit.

Il y a deux semaines, le New York Times a publié un long article d’opinion en faveur de cette théorie (nous en avons parlé dans This Week).
La semaine dernière, l’économiste Jeffrey Sachs l’a approuvée dans son interview de deux heures avec Tucker Carlson,
et hier, RFK Jr l’a soutenu dans le cadre de sa campagne présidentielle :

N’est-il pas étonnant de constater la rapidité avec laquelle elle est passée du statut de « théorie du complot raciste » à celui de théorie de prédilection de la fausse alternative ?

Et d’une manière ou d’une autre, malgré sa publication dans le New York Times, le Wall Street Journal, le New York Post, la BBC, le Guardian et à peu près partout ailleurs, la « théorie de la fuite du laboratoire » est toujours vendue comme une sorte d’alternative.

Ce n’est pas le cas. Pas du tout. Il s’agit de la théorie dominante dans un papier d’emballage différent.

Comme nous vous l’avons toujours dit.

Nous l’avons déjà réfutée des milliers de fois. Cette théorie est illogique au vu de ce que l’on sait déjà, sans importance puisque la « maladie pandémique » n’a jamais été exceptionnellement mortelle, mais dangereuse parce qu’elle soutient les futures mesures de confinement, les vaccinations et Dieu sait quoi d’autre.

Nous avons vérifié la logique de cette théorie en 2021 :

Quel est exactement l’intérêt d’une arme biologique qui n’est pas plus mortelle que les virus grippaux courants ? Pourquoi se donner la peine de créer un virus à peu près inoffensif en laboratoire ?

Supposons que vous souhaitiez créer une pandémie, serait-ce un bon moyen d’y parvenir ? Cela vaudrait-il la peine de dépenser de l’argent ? Ne serait-il pas plus simple de faire croire à l’existence d’un fléau en recourant à la peur et à des tours de passe-passe statistiques ?

Après tout, une pandémie imaginaire peut infecter qui vous voulez, épargner qui vous voulez, commencer et s’arrêter à votre convenance, obéir à toutes les règles que vous voulez inventer et être guérie instantanément tant que tout le monde vous paie votre « vaccin ».

[…]

La théorie de la fuite de laboratoire sert l’agenda de l’État profond d’une certaine manière : elle renforce l’idée que le virus est un problème réel qui doit être résolu, plutôt qu’un récit de contrôle basé sur la peur.

La peur est la peur, et qu’il s’agisse d’un virus zoonotique ou d’une arme biologique, elle peut être utilisée pour faire plier une population à sa volonté.

Nous avons montré comment elle sert un faux récit binaire de guerre froide en 2022 :

… deux camps apparemment opposés se forment — l’Occident prépare le terrain pour accuser la Chine d’être responsable de la pandémie, tandis que la Chine (et probablement la Russie, dans un deuxième temps) accuse les États-Unis.

Il s’agit d’un faux binaire classique.

Ce que vous devez remarquer, c’est que ces deux camps prétendument opposés sont d’accord sur l’aspect le plus important du mensonge de la pandémie — à savoir que la Covid est une nouvelle maladie unique et dangereuse qui doit être traitée avec des masques, des confinements et des vaccins — et ne s’opposent violemment que sur l’origine de cette « nouvelle maladie réelle et mortelle ».

Vous êtes censés vous inspirer d’eux.

Ils veulent que vous oubliiez que la « Covid » n’est qu’un nouveau nom vide de sens pour un vieux groupe familier de symptômes « saisonniers ». Ils veulent que vous oubliiez qu’il s’agit d’une escroquerie et que vous preniez parti dans un débat scénarisé, bruyant et totalement bidon sur les origines de la maladie.

Dès que vous signez, ils vous tiennent, car en acceptant de débattre de l’origine de la maladie, vous acceptez qu’elle existe — c’est-à-dire un nouvel agent pathogène mortel — et qu’il faille s’en occuper.

Et c’est tout ce qu’ils attendent de vous.

Et nous avons résumé cela en 2023 :

D’une certaine manière, il s’agit d’un symptôme de l’échec du récit de la Covid. La plus grande campagne de propagande de tous les temps s’est essoufflée après seulement deux ans d’existence, et elle se bat soudain sur la défensive, simplement pour se maintenir. Car le débat sur la « fuite du laboratoire » est en grande partie une position de repli. Une retraite en bon ordre, protégeant à tout prix le mensonge fondamental de la « Covid », à savoir qu’il avait [supposément] une nouvelle maladie.

Il y avait les anciens symptômes de la grippe, un nouveau nom et un test de merde.
Et c’est tout.
C’est le seul aveu que l’establishment ne fera jamais, parce qu’il rompt totalement avec son récit.
Il le tue à petit feu.

Tous les autres « aveux », débats ou idées — « fuite de laboratoire », traitement précoce, panique du gouvernement, « nous avons sous-estimé l’immunité naturelle », « les essais de vaccins étaient trompeurs » — peuvent finalement être ramenés à la justification des fermetures et autres « mesures de santé publique » autoritaires.

Si ce n’est pas pour la Covid, ce sera pour la prochaine « pandémie ».

C’est notre dernier mot sur la fuite du laboratoire : elle n’a jamais eu lieu. Et plus ils essaient de nous la faire avaler comme le visage acceptable du scepticisme à l’égard de la Covid, plus cela devient évident.

Pour en savoir plus sur la « fuite de laboratoire », consultez nos archives :

https://off-guardian.org/2021/06/07/the-wuhan-lab-leak-story-is-just-more-fear-porn/ (L’histoire de la fuite du laboratoire de Wuhan : encore plus de porno de peur)

https://off-guardian.org/2023/03/01/cattes-corner-lab-leaks-brick-walls/ (« Fuites de laboratoire » et murs de briques)

https://off-guardian.org/2023/04/06/why-i-dont-believe-there-ever-was-a-covid-virus/ (Pourquoi je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de virus Covid)

https://off-guardian.org/2023/03/09/russia-the-lab-leak-theory/ (La Russie et la théorie de la fuite du laboratoire)

[Voir aussi :
La « maladie mystérieuse » de Wuhan est le mensonge fondamental de la Covid
La « théorie de la fuite du laboratoire » ou le piège du faux débat binaire
C’est l’heure du conte « Gain de Fiction »* avec RFK Jr. et ses amis !
La pierre angulaire de Big Pharma




Pourquoi les Britanniques détestent-ils les Russes ?

[Source : www.unz.com]

Par Israël Shamir

La Grande-Bretagne est le leader mondial de la politique anti-russe. Les Britanniques détestent Poutine et encouragent avec zèle les Ukrainiens à combattre leurs cousins russes jusqu’à la dernière goutte de sang. Les Russes et les Ukrainiens étaient prêts à signer un accord en février 2022, jusqu’à ce que le Premier ministre britannique Johnson arrive à Kiev pour convaincre les Ukrainiens de laisser tomber. Et c’est ce qu’ils ont fait. Depuis lors, les Britanniques ont été la principale force à pousser les Ukrainiens à se battre et à convaincre les membres de l’OTAN de les aider à se battre. Les Britanniques sont à la tête de la campagne anti-russe mondiale. Tels sont les faits. Cependant, l’explication de ces faits m’a échappé jusqu’à présent.

Récemment, un jeune reporter prometteur appelé Dood (ou peut-être Doodj) s’est entretenu avec un leader de l’opposition pro-occidentale russe, l’ex-oligarque en fuite Michael Chodorkovsky [Mikhaïl Khodorkovsky]. M. Ch a été relégué dans l’ombre et en marge de l’histoire, alors qu’il fut un temps où il était le magnat le plus riche de Russie et l’un des hommes les plus riches du monde. Aujourd’hui, il vaut un peu moins d’un milliard de dollars, une bagatelle pour un oligarque.

Il était l’un des sept « sales » oligarques [semiboyarshina1] qui ont pris le contrôle de la Russie pendant le piètre règne d’Eltsine. Ils étaient tous plus ou moins juifs, et leur solidarité et leur capacité de destruction ne pouvaient rivaliser qu’avec leur caractère impitoyable et leur cupidité. Nombre de mes amis considèrent les sionistes comme des prédateurs de premier ordre, tandis que les Juifs sont des proies mignonnes et poilues. Ils se trompent : ces sept oligarques russes n’étaient pas des sionistes, mais simplement des Juifs désireux de tout détruire sur leur passage. Ces sept hommes ont pratiquement détruit la Russie millénaire. Ils ont paupérisé son peuple, réduit son industrie en cendres, vendu les usines à la ferraille, volé tous les avoirs des banques privées. Ils ont même ruiné la démocratie russe en bombardant le Parlement en 1993 avec les chars d’Eltsine, puis, avec l’aide de conseillers américains, en simulant la réélection du président Eltsine en 1996.

Comme des sauterelles attaquant un arbre, chaque oligarque juif s’est emparé d’une branche différente : M. Berezovsky s’est attaqué à l’industrie automobile et la Russie a cessé de produire des voitures ; M. Gusinsky s’est emparé de la télévision et l’a transformée en propagande offensive ; M. Chubais a géré le plus grand transfert de richesse au monde depuis 1917. M. Chodorkovsky s’est emparé de l’ensemble du pétrole et du gaz russes. Partout, ils ont volé tout ce qu’ils pouvaient voler, construit des yachts et des palais, se moquant des Russes ordinaires par leur consommation ostentatoire. Leur règne officiel a pris fin quelque part après 2005, lorsque M. Berezovsky a convaincu M. Eltsine de céder son règne au jeune M. Poutine, qui a alors demandé aux oligarques de se tenir à l’écart de l’État, sinon. M. Ch a ri et a dit qu’il se débarrasserait de Poutine. Poutine l’a mis en prison et a nationalisé la compagnie pétrolière Lukoil, qui appartenait à l’oligarque. Dix ans plus tard, M. Ch a été autorisé à partir, ce qu’il a fait. Le pétrole russe est toujours entre les mains de l’État russe et reste la base de la prospérité russe.

Lors d’une récente interview, M. Ch a révélé à un jeune journaliste que le véritable propriétaire de Lukoil était feu Lord Rothschild, qui vient de décéder (le 24 février) à l’âge avancé de 89 ans. Quelle surprise de découvrir que le vieux juif était encore assez rapide pour empocher tout le pétrole russe alors qu’il chassait les communistes impies. Nous, les Russes, avons effectivement entendu une telle rumeur, mais nous ne l’avons pas prise au sérieux à l’époque. Accuser « Rothschild », c’est comme accuser les « Reptiliens », un trope antisémite. Une telle personne n’existe pas dans la vie réelle, pensais-je. Mais après la publication de la vidéo de Doodj, j’ai consulté les archives du Times et j’ai découvert qu’il ne s’agissait pas d’une fiction :

On le savait donc déjà à l’époque, mais moi (et d’autres) ne pouvions pas y croire. Aujourd’hui encore, nous avons tendance à ignorer les faits antisémites ainsi que les tropes antisémites qui inondent l’Internet.

Mais c’est la clé qui explique pourquoi les Britanniques sont si désireux d’affaiblir la Russie. Lord Rothschild est aussi britannique que le thé de 5 heures. Les Britanniques peuvent avoir un Premier ministre indien, un maire pakistanais de Londres et des Ghurkhas comme troupes d’élite, mais la Banque d’Angleterre appartient aux Juifs. Les Anglais ne sont que des mineurs chargés de faire tourner la banque mondiale de Lord Rothschild. Et les Juifs sont réputés pour garder le contrôle de tout ce qui est passé entre leurs griffes. Même la famille royale est devenue quasi-juive : elle circoncit ses garçons et se croit descendante du roi David.

Le fait est que la perte de toutes ces fabuleuses richesses russes a irrité les oligarques. C’est pourquoi ils appellent Vladimir Poutine « le tyran sanglant », parce qu’il leur a pris le pétrole, le gaz, l’or et le blé russes qu’ils estimaient mériter. Pourtant, l’Histoire montre que Poutine a été un dirigeant souple : il n’a pas saisi les richesses des oligarques, comme il aurait pu le faire ; ils ont conservé leurs yachts, leurs palais et leurs milliards. Mais cela ne les a pas rassurés ; ils continuent de convoiter la totalité des richesses.

Comme la plupart d’entre nous, Poutine avait l’illusion que l’Angleterre et les États-Unis étaient contre l’URSS pour des raisons idéologiques. Il s’est dit : « Bien sûr, ils n’aiment pas le communisme, comme tout bon capitaliste ». Il pensait qu’ils seraient heureux maintenant que les Russes profitent des fruits de la propriété privée. Mais il s’avère que les Britanniques et les Américains n’ont jamais été intéressés par la théorie. Ils détestaient les communistes parce qu’ils empêchaient les marchandises russes de tomber entre les mains avides de Lord Rothschild. Maintenant que c’est Poutine qui se trouve sur la brèche, le système bancaire mondial l’a déclaré l’homme du mal. Peut-être que les Russes ont détruit leur Union soviétique sans raison valable, après tout.

Tout ce qui, communiste ou capitaliste, s’interposait entre Lord Rothschild et ce qu’il voulait était naturellement vilipendé par la presse mondiale. Pourtant, il est significatif que la mort de Rothschild n’ait pas affecté le flot mondial d’invectives contre Poutine et la Russie. Il n’y a pas de pause dans la guerre. La pression oligarchique continue d’opprimer. Il se peut que les vastes avoirs de Lord Rothschild aient été transmis à ses héritiers légaux, mais une telle richesse est soumise aux plans à long terme des fondés de pouvoir mondialistes, et non aux caprices des descendants privilégiés de la famille. Cependant, de telles rumeurs ne sont que des tropes antisémites et ne doivent pas être crues.

Le principal objectif de la presse grand public semble être d’étouffer ou d’occulter les histoires qui pourraient perturber les transactions en coulisses entre les oligarques anglais et russes, dont beaucoup se trouvent être (par coïncidence) juifs. La notion même de système financier mondial juif, bien qu’elle soit à la base du réseau bancaire historique de Nathan Rothschild, a été déclarée trope antisémite par la presse dirigée. La sécurité des Juifs passe avant tout, et la presse désinforme ardemment le public pour atteindre cet objectif.

Un tel système garantit que les gens ordinaires du monde, qui essaient simplement de se rendre au travail le matin, auront toujours un jour de retard et un dollar de moins. Nous sommes toujours tenus dans l’ignorance des machinations des oligarques mondiaux, dont beaucoup se trouvent être (par coïncidence) juifs. La vérité est révélée au compte-gouttes par les oligarques eux-mêmes, avec l’aide de jeunes reporters entreprenants comme Dood. Mais l’Angleterre n’est pas le seul refuge des financiers. La famille Rothschild a une aile anglaise et une aile française. L’aile française est représentée par le président Macron.

Les dirigeants juifs français ont nommé Emanuel Macron président de la République, déclare un écrivain juif français qui blogue sous le nom de Tsarfat (le nom hébreu de la France2).

Dans un article long et détaillé, Tsarfat raconte que quelques juifs éminents (Alain Minc, Serge Weinberg, Jacques Attali et Bernard Mourad) se sont portés garants de Macron auprès de David de Rothschild. En 2011, Macron est devenu associé junior chez Rothschild, avec un salaire substantiel. Il en valait la peine : il a trompé Le Monde, il a trompé le président Hollande, il a trompé l’État français, il a fait tout ce que Rothschild exigeait et, en retour, il a obtenu la présidence de la République. Il était le nouveau roi nommé par le nouvel Abravanel3. Il doit maintenant livrer la guerre entre la chrétienté et l’islam, pour la gloire suprême d’Israël.

Cette guerre future couvrira le désastre de Gaza. Si les Rothschild anglais assurent la guerre contre la Russie, les Rothschild français se chargeront de la guerre contre l’Islam. Ainsi, les financiers sont plus fatals que les sionistes, bien qu’ils jouent le jeu avec eux. Ron Unz a prouvé que ces financiers ont joué un rôle important dans l’entrée des États-Unis dans la Première et la Seconde Guerre mondiale. Je pense qu’ils sont suffisamment puissants pour nous entraîner tous dans la Troisième Guerre mondiale.





La droite insurrectionnelle européenne ne changera rien. Ces élections ne sont qu’une mascarade

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Thomas Fazi – Le 10 juin 2024 — Source Unherd

Selon votre position politique, vous allez considérer la poussée de la droite populiste au Parlement européen comme une grave menace pour la démocratie, ou comme une victoire éclatante de celle-ci — et un grand pas en avant dans la « reprise en main » de l’oligarchie bruxelloise. Mais les deux positions sont erronées. En réalité, malgré l’hystérie d’hier, aggravée par la décision de Macron de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections anticipées, l’impact de celle-ci ne sera pas aussi important que les gens le craignent ou l’espèrent.

Prenons les vainqueurs : les groupes ECR et ID, qui ont réalisé des gains significatifs. Ces deux blocs sont constitués de divers partis de droite populistes qui sont profondément divisés sur plusieurs questions stratégiques cruciales : les questions sociales et économiques, l’élargissement de l’Europe, la Chine, les relations entre l’UE et les États-Unis et, surtout, l’Ukraine. Cela signifie que, même s’ils parviennent à pousser la Commission européenne vers la droite, ils auront du mal à transformer leur succès électoral en influence politique ; sur les défis les plus importants de l’Europe, il semble peu probable qu’ils votent en bloc. Mais à un niveau plus fondamental, supposer que ces élections modifieront radicalement le cours de l’agenda politique de l’UE, voire menaceront la démocratie elle-même, implique que l’UE est une démocratie parlementaire qui fonctionne. Ce n’est pas le cas.

Malgré la fanfare qui entoure chaque élection européenne — chacune d’entre elles étant fastidieusement décrite comme « les élections les plus importantes de l’histoire de l’Union européenne » — la réalité est que le Parlement européen n’est pas un parlement au sens conventionnel du terme. Cela impliquerait qu’il ait la capacité d’initier une législation, un pouvoir que le Parlement européen n’exerce pas. Ce pouvoir est exclusivement réservé à l’organe « exécutif » de l’UE, la Commission européenne — ce qui se rapproche le plus d’un « gouvernement » européen — qui s’engage à « ne solliciter ni accepter d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune institution, d’aucun organe, d’aucune fonction ni d’aucune entité ».

Et cela inclut inévitablement le Parlement européen, qui ne peut qu’approuver, rejeter ou proposer des amendements et des révisions aux propositions législatives de la Commission. La Commission elle-même n’est en aucun cas élue démocratiquement. Son président et ses membres sont proposés et nommés par le Conseil européen, composé des dirigeants des États membres de l’UE. Même dans ce cas, le Parlement ne peut qu’approuver ou rejeter les propositions du Conseil. D’où le paradoxe d’Ursula von der Leyen qui mène une campagne électorale (comiquement dérangeante) pour un second mandat alors qu’elle ne brigue aucun siège.

En 2014, ce problème était censé être résolu : un nouveau système — le « Spitzenkandidat », ou processus du « candidat principal » — a été introduit, selon lequel, avant les élections européennes, chaque grand groupe politique du Parlement européen désignerait son candidat au poste de président de la Commission, et le candidat du groupe ayant le plus grand nombre de sièges deviendrait automatiquement président. Mais le système n’a jamais été mis en œuvre. En effet, en 2019, Von der Leyen elle-même a été choisie à huis clos par les dirigeants de l’UE, malgré le fait qu’elle ne s’était pas présentée aux élections et que deux candidats avaient déjà été proposés par les groupes de centre-droit PPE et de centre-gauche S&D. Aujourd’hui, ce système est considéré comme quasiment mort, ce qui explique pourquoi les autres groupes n’ont même pas pris la peine de choisir un candidat.

Pourtant, malgré ces contraintes démocratiques, à en juger par les résultats d’hier, on pourrait affirmer que même l’UE ne peut rester totalement isolée du glissement à droite du continent. C’est vrai : le poids accru des populistes de droite au sein du Parlement européen pourrait contraindre le Conseil à présenter un candidat plus à droite que Von der Leyen.

Avant de tomber dans le piège de la prédiction d’une dystopie populiste de droite, il convient toutefois de faire quelques mises en garde importantes. S’il est vrai que la Commission est nommée par les gouvernements nationaux et qu’il peut donc sembler que ces derniers ont le contrôle, il est tout aussi vrai que les institutions supranationales de l’Union européenne exercent une influence considérable sur les gouvernements nationaux, dans la mesure où elles contrôlent des aspects cruciaux de leur politique économique. C’est particulièrement vrai dans la zone euro, où la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) peuvent effectivement imposer la politique qu’elles souhaitent aux gouvernements élus — et même les démettre de leurs fonctions par la force, comme elles l’ont fait avec Silvio Berlusconi en 2011.

Cela signifie que, dans la zone euro du moins, la survie politique des gouvernements dépend largement de la bonne volonté de l’UE. C’est pourquoi même les partis populistes de droite, une fois qu’ils sont entrés au gouvernement — ou commencent à penser qu’ils ont de bonnes chances d’y parvenir — ont tendance à se réaligner rapidement sur l’establishment, tant au Conseil européen qu’au Parlement européen. Prenons l’exemple de Giorgia Meloni. Sur toutes les questions importantes, la Première ministre italienne a aligné son gouvernement sur l’UE et l’OTAN — et a fait part de sa volonté de soutenir un second mandat de Mme von der Leyen, avec laquelle elle a développé une relation étroite. En France, Marine Le Pen a également entamé un processus de « melonification », abandonnant son programme anti-euro et assouplissant sa position sur la Russie-Ukraine et l’OTAN. Même si son parti, le Rassemblement national, remporte les prochaines élections en France, tout porte à croire qu’il ne sera pas la force perturbatrice qu’elle promet.

Il y a également un autre point à prendre en considération. D’une part, le fait que le Parlement européen, la seule institution démocratiquement élue dans l’UE, exerce un certain contrôle sur les politiques de la Commission, peut être considéré comme un développement positif. En ce sens, la présence accrue des partis populistes de droite aura certainement un impact sur le processus législatif, en particulier sur des questions hautement polarisantes telles que le Green Deal européen et l’immigration.

Mais d’un autre côté, cela ne change rien au fait que le Parlement européen reste politiquement impuissant. L’ensemble du processus législatif — qui se déroule dans le cadre d’un système de réunions tripartites informelles sur les propositions législatives entre les représentants du Parlement, de la Commission et du Conseil — est pour le moins opaque. Comme l’ont écrit les chercheurs italiens Lorenzo Del Savio et Matteo Mameli, cette situation est exacerbée par le fait que le Parlement européen est « physiquement, psychologiquement et linguistiquement plus éloigné des citoyens ordinaires que ne le sont les parlements nationaux », ce qui le rend plus sensible à la pression des lobbyistes et des intérêts particuliers bien organisés. Par conséquent, même les hommes politiques les mieux intentionnés, une fois arrivés à Bruxelles, ont tendance à être aspirés dans sa bulle.

À un niveau encore plus fondamental, rien de tout cela ne changera jamais, même si le Parlement européen se voit accorder les pleins pouvoirs législatifs, pour la simple raison qu’il n’y a pas de demos européen que le Parlement puisse représenter. Un tel demos — une communauté politique généralement définie par une langue, une culture, une histoire et un système normatif communs et relativement homogènes — n’existe encore qu’au niveau national. En effet, l’UE reste profondément fracturée par des lignes de fracture nationales économiques, géopolitiques et culturelles, et il semble peu probable que cela change.

Tout cela signifie que, même si nous pouvons nous attendre à un changement de direction sur certaines questions, ces élections ne résoudront probablement pas les problèmes économiques, politiques et géopolitiques urgents qui affligent l’UE : stagnation, pauvreté, divergences internes, privation des droits démocratiques et, ce qui est peut-être le plus crucial pour l’avenir du continent, la nationalisation et la militarisation agressives du bloc dans le contexte de l’escalade des tensions avec la Russie. En ce sens, il n’est guère surprenant qu’environ la moitié des Européens n’aient même pas pris la peine de voter. En fin de compte, l’UE a été construite précisément pour résister aux insurrections populistes telles que celle-ci. Plus vite les populistes l’admettront, mieux ce sera.

Thomas Fazi

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




« J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché »

[Source : miscellanees.me]

L’Union européenne : la nouvelle Union soviétique

Il est étonnant qu’après avoir enterré un monstre, l’URSS, on en construise un tout autre semblable, l’Union Européenne. Qu’est-ce, au juste, que l’Union Européenne ? Nous le saurons peut-être en examinant sa version soviétique.

L’URSS était gouvernée par quinze personnes non élues qui se cooptaient mutuellement et n’avaient à répondre à personne. L’Union Européenne est gouvernée par deux douzaines de gens cooptés qui se réunissent à huis clos, ne répondent à personne et ne sont pas limogeables. On pourrait dire que l’UE a un parlement élu.

L’URSS aussi avait une espèce de parlement, le Soviet Suprême. Nous avalisions sans discussion les décisions du Politburo, tout comme le Parlement Européen, où le temps de parole de chaque groupe est rationné et souvent se limite à une minute par intervention. À l’UE, il y a des centaines de milliers d’eurocrates, avec leurs émoluments énormes, leur personnel, leurs larbins, leurs bonus, leurs privilèges, leur immunité judiciaire à vie, simplement transférés d’un poste à un autre, quoi qu’ils fassent, bien ou mal. N’est-ce pas l’URSS tout craché ?

L’URSS fut créée par la contrainte, très souvent avec occupation armée. On est en train de créer l’UE, pas par la force armée, non, mais par la contrainte et la terreur économique. Pour continuer d’exister, l’URSS s’est étendue toujours plus loin. Dès qu’elle a cessé de s’étendre, elle a commencé à s’écrouler. Je soupçonne qu’il en sera de même pour l’UE.

On nous avait dit que le but de l’URSS était de créer une nouvelle entité historique, le Peuple soviétique. Il fallait oublier nos nationalités, nos traditions et nos coutumes. Même chose avec l’UE, semble-t-il. Ils ne veulent pas que vous soyez anglais ou français, ils veulent faire de vous tous une nouvelle entité, des Européens, réprimer vos sentiments nationaux, vous forcer à vivre en communauté multinationale. 73 ans de ce système en URSS se sont soldés par plus de conflits ethniques que nulle part ailleurs au monde.

Un des buts grandioses de l’URSS était de détruire les États-nations. C’est exactement ce que nous voyons en Europe aujourd’hui. Bruxelles a l’intention de phagocyter les États-nations pour qu’ils cessent d’exister.

Le système soviétique était corrompu du haut jusqu’en bas. C’est la même chose pour l’UE. Les activités antidémocratiques que nous voyions en URSS fleurissent en Union Européenne. Ceux qui s’y opposent ou les dénoncent sont bâillonnés ou punis.

Rien n’a changé.

En URSS nous avions le goulag. Je crois qu’on l’a aussi dans l’UE. Un goulag intellectuel, nommé « politiquement correct ». Essayez de dire ce que vous pensez sur des questions de race ou de sexualité, et si vos opinions ne sont pas bonnes, vous serez ostracisés. C’est le commencement du goulag. C’est le commencement de la perte de votre liberté.

En URSS, on pensait que seul un état fédéral éviterait la guerre. On vous raconte exactement la même chose dans l’UE.

Bref, c’est la même idéologie dans les deux systèmes. L’UE est le vieux modèle soviétique habillé à l’occidentale. Mais, comme l’URSS, l’Union Européenne porte en elle les germes de sa propre perte. Hélas, quand elle s’écroulera, car elle s’écroulera, elle laissera derrière elle une immense destruction et de gigantesques problèmes économiques et ethniques. l’ancien système soviétique était irréformable. De même, l’Union Européenne.

Mais il y a une alternative à être gouvernés par deux douzaines de ronds-de-cuir à Bruxelles. L’indépendance. Vous n’êtes pas forcés d’accepter ce qu’ils vous réservent. On ne vous a jamais demandé si vous vouliez vous joindre à eux.

J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché.

Vladimir Konstantinovitch Bukovski

Vladimir Konstantinovitch Bukovski ou Bukovsky, né le 30 décembre 1942, est un ancien dissident soviétique, qui a passé 12 ans de sa vie emprisonné (camp Perm-36, prison, hôpital psychiatrique). Il est d’ailleurs le premier à dénoncer l’utilisation de l’emprisonnement psychiatrique contre les prisonniers politiques en Union Soviétique. En 1976, il est échangé contre le dirigeant communiste chilien Luis Corvalán


Un ancien dissident soviétique met en garde contre une dictature de l’Union Européenne (L’observatoire de l’Europe)

Vladimir Bukovsky, l’ancien dissident soviétique âgé de 63 ans, craint que l’Union Européenne ne soit en train de devenir une autre Union Soviétique. Dans un discours prononcé à Bruxelles en février, M. Bukovsky a qualifié l’UE de « monstre » qui doit être détruit le plus tôt possible, avant qu’il ne se transforme en un État totalitaire en pleine puissance.

M. Bukovsky a rendu visite au Parlement Européen il ya quelques mois sur l’invitation du FIDESZ, le Forum civique hongrois. Le FIDESZ, membre du groupe chrétien-démocrate européen, avait invité l’ancien dissident soviétique, vivant en Angleterre, à l’occasion du 50e anniversaire de la révolte hongroise de 1956. Après sa rencontre du matin avec les Hongrois, M. Bukovsky a fait un discours l’après-midi dans un restaurant polonais de la Trier Straat, en face du Parlement Européen, où il a parlé sur l’invitation du Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), dont il est le parrain.

Vladimir Bukovsky annonce une imminente « UERSS »

Dans son discours, M. Bukovsky fit référence à des documents confidentiels venant des dossiers soviétiques qu’il fut autorisé à lire en 1992. Ces documents confirment l’existence d’une « conspiration » pour transformer l’Union Européenne en une organisation socialiste. J’ai assisté à la rencontre et tapé le discours. Une transcription, ainsi que le fragment audio (environ 15 minutes), peut être trouvé plus bas. J’ai eu aussi une brève interview avec M. Bukovsky (4 minutes), dont une transcription et un fragment audio peuvent aussi être trouvés ci-dessous. L’interview sur l’Union Européenne a dû être abrégée parce que M. Bukovsky avait d’autres engagements, mais elle m’a rappelé quelques souvenirs, quand j’avais interviewé Vladimir Bukovsky vingt ans auparavant, en 1986, alors que l’Union Soviétique, le premier monstre qu’il avait si vaillamment combattu, était encore vivant et florissant.

M. Bukovsky fut l’un des héros du XXe siècle. Encore jeune homme, il dénonça l’utilisation de l’emprisonnement psychiatrique contre les prisonniers politiques dans l’ancienne URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques, 1917-1991) et passa au total douze ans (1964-1976), depuis l’âge de 22 ans jusqu’à 34 ans, dans les prisons, les camps de travail et les institutions psychiatriques soviétiques. En 1976, les Soviétiques l’expulsèrent en Occident. En 1992, il fut invité par le gouvernement russe pour servir d’expert témoignant au procès conduit pour déterminer si le Parti Communiste Soviétique avait été une institution criminelle. Pour préparer son témoignage, M. Bukovsky obtint l’accès à un grand nombre de documents des archives secrètes soviétiques. Il est l’une des rares personnes à avoir vu ces documents, puisqu’ils sont encore classifiés. En utilisant un petit scanner portable et un ordinateur portable, cependant, il réussit à copier beaucoup de documents (certains avec une mention de haute sécurité), y compris des rapports du KGB au gouvernement soviétique.


Une interview avec Vladimir Bukovsky (écouter)

Paul Belien : Vous avez été un célèbre dissident soviétique, et maintenant vous tracez un parallèle entre l’Union Européenne et l’Union Soviétique. Pouvez-vous expliquer cela ?

Vladimir Bukovsky : Je fais référence aux structures, à certaines idéologies qui sont inculquées, aux plans, à la direction, à l’inévitable expansion, à l’effacement des nations, ce qui était le but de l’Union Soviétique. La plupart des gens ne comprennent pas cela. Ils ne le savent pas, mais nous le savons parce que nous avons été élevés en Union Soviétique où nous devions étudier l’idéologie soviétique à l’école et à l’université. Le but ultime de l’Union Soviétique était de créer une nouvelle entité historique, le peuple soviétique, sur tout le globe. La même chose est vraie dans l’UE aujourd’hui. Ils tentent de créer un nouveau peuple. Ils appellent ce peuple les « Européens », quoi que cela signifie.

D’après la doctrine communiste ainsi que de nombreuses formes de pensée socialiste, l’État, l’État national, est supposé disparaître. En Russie, cependant, c’est le contraire qui arriva. Au lieu de disparaître, l’État soviétique devint un État très puissant, mais les nationalités furent effacées. Mais quand vint le temps de l’effondrement soviétique, ces sentiments réprimés d’identité nationale revinrent en force et ils détruisirent presque le pays. C’était si effrayant.

PB : Pensez-vous que la même chose puisse arriver quand l’Union Européenne s’effondrera ?

VB : Absolument, vous pouvez presser un ressort seulement jusqu’à un certain point, et la psyché humaine est très résistante, vous savez. Vous pouvez la presser, vous pouvez la presser, mais n’oubliez pas qu’elle accumule toujours de la force pour rebondir. Elle est comme un ressort et elle revient toujours en force.

PB : Mais tous ces pays qui ont rejoint l’UE l’ont fait volontairement.

VB : Non, ils ne l’ont pas fait. Regardez le Danemark qui a voté contre le traité de Maastricht deux fois. Regardez l’Irlande [qui a voté contre le traité de Nice]. Regardez beaucoup d’autres pays, ils sont sous une énorme pression. C’est presque du chantage. La Suisse a été forcée de voter cinq fois dans un référendum. Les cinq fois ils l’ont rejeté, mais qui sait ce qui arrivera la sixième fois, la septième fois. C’est toujours la même chose. C’est un truc pour les idiots. Les gens doivent voter dans des référendums jusqu’à ce que les gens votent de la manière souhaitée. Ensuite ils doivent s’arrêter de voter. Pourquoi s’arrêter ? Continuons à voter. L’UE est ce que les Américains appelleraient un mariage forcé.

PB : Que pensez-vous que les jeunes devraient faire concernant l’UE ? Sur quoi doivent-ils insister, démocratiser l’institution ou simplement l’abolir ?

VB : Je pense que l’UE, comme l’Union Soviétique, ne peut pas être démocratisée. Gorbatchev a tenté de la démocratiser et elle a éclaté. Ce genre de structure ne peut jamais être démocratisé.

PB : Mais nous avons un Parlement Européen qui est choisi par le peuple.

VB : Le Parlement Européen est élu sur la base de la représentation proportionnelle, ce qui n’est pas une vraie représentation. Et sur quoi vote-t-on ? Le pourcentage de graisse dans les yoghourts, ce genre de chose. C’est ridicule. On lui donne la tâche du Soviet Suprême. Le parlementaire moyen peut parler six minutes par an à la Chambre. Ce n’est pas un vrai parlement.


Transcription du discours de M. Bukovsky à Bruxelles (écouter)

En 1992, j’ai eu un accès sans précédent aux documents secrets du Politburo et du Comité Central qui avaient été classifiés, et qui le sont encore maintenant, pour 30 ans. Ces documents montrent très clairement que toute l’idée de transformer le marché commun européen en État fédéral fut acceptée par les partis de gauche européens et par Moscou comme un projet conjoint que Gorbatchev appela en 1988-89 notre « maison commune européenne ».

L’idée était très simple. Elle apparut pour la première fois en 1985-86, quand les communistes italiens rendirent visite à Gorbatchev, suivis par les sociaux-démocrates allemands. Ils se plaignaient tous que les changements dans le monde, particulièrement après que Mme Thatcher ait introduit la privatisation et la libéralisation économique, menaçaient de balayer toutes les réalisations (comme ils les appelaient) de générations de socialistes et de sociaux-démocrates — menaçant de les inverser complètement. Par conséquent la seule manière de résister à cette agression du capitalisme sauvage (comme ils l’appelaient) était de tenter d’introduire les mêmes buts socialistes dans tous les pays immédiatement.

Avant cela, les partis de gauche et l’Union Soviétique s’étaient opposés à l’intégration européenne surtout parce qu’ils la percevaient comme un moyen de bloquer leurs buts socialistes.

À partir de 1985, ils changèrent complètement de vision. Les Soviétiques parvinrent à la conclusion et à un accord avec les partis de gauche, que s’ils travaillaient ensemble ils pouvaient détourner tout le projet européen et l’inverser complètement. Au lieu d’un marché ouvert, ils le transformeraient en un État fédéral.

D’après les documents [soviétiques], 1985-86 est le moment clé. J’ai publié la plupart de ces documents. Vous pouvez même les trouver sur internet. Mais les conversations qu’ils ont eues sont vraiment révélatrices. Pour la première fois vous comprenez qu’il y a eu une conspiration — très compréhensible pour eux, puisqu’ils tentaient de sauver leurs peaux politiques. À l’Est, les Soviétiques avaient besoin d’un changement de relations avec l’Europe parce qu’ils entraient dans une crise structurelle prolongée et très profonde ; à l’Ouest, les partis de gauche craignaient d’être balayés et de perdre leur influence et leur prestige. Donc c’était une conspiration, faite par eux, négociée et élaborée tout à fait ouvertement.

En janvier 1989, par exemple, une délégation de la Commission Trilatérale vint voir Gorbatchev. Elle comprenait Nakasone, Giscard d’Estaing [David] Rockefeller et Kissinger. Ils eurent une très jolie conversation où ils tentèrent d’expliquer à Gorbatchev que la Russie Soviétique devait s’intégrer dans les institutions financières du monde, comme le GATT, le FMI et la Banque Mondiale.

Au milieu de la conversation, Giscard d’Estaing entre soudain en piste et dit : « M. le Président, je ne peux pas vous dire exactement quand cela arrivera — probablement dans 15 ans — mais l’Europe va devenir un État fédéral et vous devez vous y préparer. Vous devez élaborer avec nous, et avec les dirigeants européens, la manière dont vous réagiriez à cela, comment vous permettriez aux autres pays d’Europe de l’Est d’interagir avec lui ou comment en faire partie, vous devez être prêt ».

C’était en janvier 1989, à un moment où le traité de Maastricht [1992] n’avait même pas été esquissé. Comment diable Giscard d’Estaing savait-il ce qui allait se passer dans 15 ans ? Et surprise, surprise, comment devint-il l’auteur de la constitution européenne [en 2002-03] ? Très bonne question. Ça sent la conspiration, n’est-ce pas ?

Heureusement pour nous, la partie soviétique de cette conspiration s’effondra avant et elle n’atteignit pas le point où Moscou aurait pu influencer le cours des événements. Mais l’idée originelle était d’avoir ce qu’ils appelaient une convergence, par laquelle l’Union Soviétique s’adoucirait quelque peu et deviendrait plus sociale-démocrate, pendant que l’Europe occidentale deviendrait sociale-démocrate et socialiste. Ensuite il y aurait eu une convergence. Les structures devaient s’adapter l’une à l’autre. C’est pourquoi les structures de l’Union Européenne furent initialement bâties dans le but de s’adapter à la structure soviétique. C’est pourquoi elles sont aussi similaires dans leur fonctionnement et dans leur structure.

Ce n’est pas un hasard si le Parlement Européen, par exemple, me rappelle le Soviet Suprême. Il ressemble au Soviet Suprême parce qu’il a été conçu comme lui. De même, quand vous regardez la Commission Européenne, elle ressemble au Politburo. Je veux dire qu’elle lui ressemble exactement, sauf pour le fait que la Commission a maintenant 25 membres et que le Politburo avait habituellement 13 ou 15 membres. À part ça, ils sont exactement les mêmes, ne rendant de compte à personne, sans être directement élus par personne.

Quand vous regardez toute cette activité bizarre de l’UE avec ses 80 000 pages de règlements, ça ressemble au Gosplan. Nous avions une organisation qui planifiait tout dans l’économie, dans les moindres détails, cinq ans à l’avance. C’est exactement la même chose qui se passe dans l’UE. Quand vous regardez le type de corruption de l’UE, c’est exactement le type soviétique de corruption, allant de haut en bas, plutôt que de bas en haut.

Si vous parcourez toutes les structures et tous les traits de ce monstre européen émergeant, vous remarquerez qu’il ressemble de plus en plus à l’Union Soviétique. Bien sûr, c’est une version plus douce de l’Union Soviétique. S’il vous plaît, ne vous méprenez pas. Je ne dis pas qu’il a un Goulag. Il n’a pas de KGB — pas encore — mais je surveille très attentivement des structures comme l’Europol par exemple. Cela m’effraye réellement parce que cette organisation aura probablement des pouvoirs plus grands que ceux du KGB. Ils auront l’immunité diplomatique. Pouvez-vous imaginer un KGB avec l’immunité diplomatique ? Ils devront nous contrôler pour 32 sortes de crimes — dont deux sont particulièrement effrayants, l’un est appelé racisme, l’autre xénophobie. Aucune cour criminelle sur terre ne définit une telle chose comme un crime [ce n’est pas entièrement vrai, puisque la Belgique le fait déjà — PB].

Donc c’est un nouveau crime, et nous avons déjà été avertis. Un membre du gouvernement britannique nous a dit que ceux qui s’opposent à l’immigration incontrôlée du tiers-monde seront considérés comme racistes et que ceux qui s’opposent à la poursuite de l’intégration européenne seront considérés comme xénophobes. Je crois que Patricia Hewitt a dit cela publiquement.

Donc, nous avons maintenant été avertis. Pendant ce temps, ils introduisent de plus en plus d’idéologie. L’Union Soviétique était un État dirigé par l’idéologie. L’idéologie d’aujourd’hui de l’Union Européenne est sociale-démocrate, étatiste, et en grande partie politiquement correcte. Je surveille très attentivement la manière dont le politiquement correct se répand et devient une idéologie oppressive, sans parler du fait qu’ils interdisent de fumer presque partout maintenant. Regardez la persécution de gens comme le pasteur suédois qui a été persécuté pendant plusieurs mois parce qu’il a estimé que la Bible n’approuve pas l’homosexualité. La France a voté la même loi de crime d’injures [hate crime] concernant les gays.

La Grande-Bretagne est en train de voter des lois de crime d’injures concernant les relations raciales et maintenant le discours religieux, et ainsi de suite. Ce que vous observez, mis en perspective, est une introduction systématique d’idéologie qui pourrait être renforcée plus tard par des mesures oppressives. Apparemment c’est tout le but de l’Europol. Autrement pourquoi en aurions-nous besoin ? L’Europol me paraît très suspect. Je surveille très attentivement qui est persécuté, pour quelle raison, et ce qui se passe, parce que c’est un domaine dans lequel je suis un expert. Je sais de quelle manière le Goulag apparaît.

C’est comme si nous vivions dans une période de démantèlement rapide, systématique et très cohérent de la démocratie. Regardez ce projet de réforme législatif et de réglementation. Il transforme les ministres en législateurs qui peuvent introduire de nouvelles lois sans en parler au Parlement ni à quiconque. Ma réaction immédiate est : pourquoi avons-nous besoin de ça ? La Grande-Bretagne a survécu à deux guerres mondiales, à la guerre contre Napoléon, à l’Armada espagnole, sans parler de la guerre froide durant laquelle on nous disait à tout moment que nous pouvions avoir une guerre mondiale nucléaire, sans aucun besoin d’introduire ce genre de législation, sans avoir besoin de suspendre nos libertés civiles et d’introduire des pouvoirs spéciaux. Pourquoi en avons-nous besoin maintenant ? Ceci peut transformer votre pays en dictature en un rien de temps.

La situation d’aujourd’hui est vraiment sinistre. Les principaux partis politiques se sont fait complètement avoir par le nouveau projet de l’UE. Aucun d’entre eux ne s’y oppose vraiment. Ils sont devenus très corrompus. Qui va défendre nos libertés ? C’est comme si nous allions vers une sorte d’effondrement, une sorte de crise. Le résultat le plus probable est qu’il y aura un effondrement économique en Europe, ce qui arrivera forcément avec cette croissance des dépenses et des taxes. L’incapacité à créer un environnement compétitif, la sur-réglementation de l’économie, la bureaucratisation, cela va conduire à un effondrement économique. L’introduction de l’euro était une idée particulièrement folle. La monnaie n’est pas supposée être politique.

Je n’ai aucun doute là-dessus. Il va y avoir un effondrement de l’Union Européenne tout comme l’Union Soviétique s’est effondrée. Mais n’oubliez pas que quand ces choses s’effondrent, elles laissent une telle dévastation qu’il faut une génération pour s’en remettre. Pensez seulement à ce qui se passera s’il arrive une crise économique. Les récriminations entre nations seront immenses. Ça pourrait mener à une explosion.

Regardez l’immense nombre d’immigrants du tiers-monde vivant maintenant en Europe. Cela a été encouragé par l’Union Européenne. Que se passera-t-il avec eux s’il y a un effondrement économique ? Nous aurons probablement, comme en Union Soviétique à la fin, tellement d’affrontements ethniques que cela donne le vertige. Dans aucun autre pays il n’y a eu autant de tensions ethniques que dans l’Union Soviétique, sauf probablement en Yougoslavie. Donc c’est exactement ce qui arrivera ici aussi. Nous devons nous préparer à cela.

Cet immense édifice de bureaucratie va s’effondrer sur nos têtes. C’est pourquoi, et je suis très franc là-dessus, plus tôt nous en finirons avec l’UE, mieux cela vaudra. Plus tôt elle s’effondrera, moins il y aura de dégâts pour nous et pour les autres pays. Mais nous devons faire vite parce que les eurocrates agissent très rapidement. Il sera difficile de les vaincre. Aujourd’hui, c’est encore simple. Si un million de gens marchent sur Bruxelles aujourd’hui, ces types s’enfuiront jusqu’aux Bahamas. Si demain la moitié de la population britannique refuse de payer ses impôts, rien ne se passera et personne n’ira en prison. Aujourd’hui vous pouvez encore faire ça. Mais je ne sais pas quelle sera la situation demain avec un Europol en pleine puissance bourré d’anciens officiers de la Stasi [est-allemande] ou de la Securitate [roumaine]. Tout peut arriver.

Nous perdons du temps. Nous devons les vaincre. Nous devons nous asseoir et réfléchir, élaborer une stratégie le plus rapidement possible pour obtenir un effet maximum. Autrement il sera trop tard. Donc que dirais-je ? Ma conclusion n’est pas optimiste. Jusqu’ici, en dépit du fait que nous avons des forces anti-UE dans presque chaque pays, ce n’est pas assez. Nous perdons et nous gaspillons du temps.

Du bureau de Paul Belien, le 27 février 2006 — Publié sur www.brusselsjournal.com/node/865




Cette dissolution pue la dictature européenne à plein nez

Par Jean-Michel Grau

Ne nous réjouissons pas trop vite : la dissolution de l’Assemblée nationale française suite à la débâcle électorale européenne de la macronie n’augure rien de bon.

En réalité, elle inaugure la dissolution de la France dans le nouvel état européen que dirigera Mario Draghi dès cet été.

On notera ainsi l’empressement de Macron à annoncer cette dissolution alors que les chiffres officiels des résultats définitifs n’étaient même pas encore établis.

De même, la révélation dans la foulée des dates des futures élections législatives des 30 juin et 7 juillet alors que les différentes instances officielles n’avaient même pas été consultées préalablement : assemblée nationale, la première concernée, mais aussi sénat, partis politiques… est plus que suspecte.

Tout semble donc avoir été préparé en amont de longue date.

On ne peut s’empêcher ainsi de faire le parallèle évident avec la mise en place de la dictature sanitaire le 16 mars 2020 qui avait été préparée par le forum de Davos dès l’année précédente, avec une répétition générale par Klaus Schwab et ses complices dès septembre 2019. Cette « pandémie » qui n’était rien d’autre qu’une « plandémie » aura servi de matrice à ce qui se prépare aujourd’hui dans le même cénacle.

La désignation déjà acquise de Mario Draghi à la tête de la Commission européenne dans les semaines qui viennent va inaugurer un nouveau chapitre de l’Union de l’Enfermement qu’est devenue l’UE.

On bottera dehors chaleureusement l’ancienne taulière Von der Leyen qui rejoindra probablement Pfizer à Londres ou New York pour y finir une fin de carrière paisible en remerciement de tous ses bons sévices rendus aux populations occidentales…

Cette dissolution de l’Assemblée nationale est donc à marquer d’une pierre noire, car elle acte le début officiel de l’enterrement de la République française qui n’aura dorénavant guère plus de pouvoir que l’Ohio ou le Montana au sein de l’hégémon US.

Pour ce faire, Bruxelles aura à sa disposition un financier de haut vol qu’on ne peut que comparer aux nombreuses espèces prédatrices de la gente animale pour laquelle il n’y a que l’embarras du choix : requin, vautour, crocodile, chacal, mais pas hyène, déjà réservée à la sortante…

Ce fils de banquiers de père en fils qui a aiguisé ses crocs chez Goldman Sachs avant de devenir gouverneur de la banque d’Italie, puis président de la Banque Centrale Européenne est le prédateur idéal de la finance mondialiste pour faire de l’UE la première dictature technocratique du monde.

Il aura à sa disposition des seconds couteaux comme Macron qui n’acceptera jamais de continuer à diriger la France avec un gouvernement de cohabitation avec la victoire déjà annoncée du Rassemblement National aux prochaines élections législatives.

Il y a fort à parier que celles-ci seront les dernières élections nationales avant longtemps. La postulante qui remplacera Macron après les élections présidentielles qui devraient donc suivre les législatives, inaugurant la nouvelle fonction de l’Élysée : sous-préfecture de Bruxelles.

Pendant ce temps, la capitale belge abritera désormais autour de Mario Draghi un cabinet fantôme, probablement sur le modèle opaque des conseils de défense et autres conseils scientifiques de Macron pendant la dictature sanitaire, pour diriger et administrer les ex-états européens dissous dans l’administration kafkaïenne de la rue de la Loi, la bien nommée, à Bruxelles…

Tout ceci fait partie d’un plan qui se déroule depuis plus d’un siècle pour asseoir le pouvoir de la haute finance anglo-saxonne sur le monde.

Cette oligarchie financière apatride qui a déjà provoqué deux guerres mondiales et les millions de morts qui vont avec, n’en est plus à ça près de finir le sale boulot avec la troisième en préparation pour proroger son pouvoir en voie d’extinction.

Avec la gigantesque pyramide de Ponzi sur laquelle est assise la dette américaine, il n’y a pas d’autre issue pour cette oligarchie anglo-saxonne avant qu’elle ne s’effondre qu’une nouvelle guerre mondiale, encore et toujours contre la Russie, par proxys interposés pour piller ses richesses : Lénine, puis Hitler et maintenant l’UE, pour tenter de survivre dans ce monde multipolaire en voie d’expansion qui lui fait peur.

Avec Mario Draghi à la tête des nouveaux états européens dissous dans une UE plus tyrannique et belliciste que jamais, nul doute que la dépopulation européenne a encore de beaux jours devant elle.

On ne pourra pas encore une fois accuser la passivité des peuples européens face à ce nouveau suicide continental en train de s’écrire, et encore moins leur complicité, car on peut désormais sincèrement douter qu’ils s’en iront à nouveau la fleur au fusil comme en 14 quand Draghi et sa bande leur demandera le moment venu d’aller alimenter le hachoir à viande ukrainien.

L’abstention massive de ces élections (49 %) montre à quel point les peuples européens de plus en plus otages de cette ploutocratie financière anglo-saxonne n’ont plus d’autre choix que de s’en remettre aux Russes pour les délivrer de leurs geôliers. Cela commence par arrêter de considérer Poutine comme un nouvel Hitler qui veut envahir toute l’Europe, suivant le discours bien rodé de Mac Kinsey et autres cabinets de conseils américains pour accepter de servir de chair à canon pour la guerre de la finance mondialiste apatride.




Et si le RN à Matignon était le chaos dont Macron rêve ?

[Source : ripostelaique.com]

Par Charles Demassieux

J’aimerais avoir les emballements de jeunesse que les électeurs du Rassemblement national ont eus coup sur coup dimanche soir en découvrant le score de Jordan Bardella aux européennes puis, dans la foulée, en entendant le sordide de l’Élysée déclarer la dissolution de l’Assemblée nationale.

Sauf que, dans le cas d’une cohabitation, où Jordan Bardella serait logiquement Premier ministre, les changements de politique ne seraient qu’apparents.

Prenons par exemple la politique migratoire. À moins de quitter l’Europe – ce que ne veut absolument pas le RN – il sera presque impossible d’appliquer le programme préconisé par ce parti. Parce que : 

« Le Conseil européen joue un rôle important dans ce domaine car il fixe les priorités stratégiques. »

Et l’on sait que, tout comme dans celle des mœurs les plus folles qu’elle nous impose un peu plus chaque jour – malheur aux récalcitrants qui sont alors condamnés par la cour de justice de l’UE ! –, l’hydre européenne commande dans cette histoire. L’Italie de Giorgia Meloni l’a bien compris, qui s’en est remise au Conseil européen pour une politique migratoire plus « dure », c’est-à-dire un tout petit peu moins molle que d’habitude, avec son dernier « Pacte migratoire ». Lequel pacte a été massivement rejeté par les mouvements patriotiques des pays européens, ce qui est un signe de son inefficacité. Car c’est un pacte qui ne résout rien en profondeur, et les migrants continuent d’affluer en Europe. Et sans la pleine possession de ses frontières, la France continuera de se voir submergée.

Mais admettons que nous soyons totalement autonomes en matière d’immigration, il reste une barrière pour l’heure infranchissable : la justice française rouge, celle qui annule les expulsions à tour de bras. Or, pour changer de justice il faut changer de Constitution.

Certes, un député, tout comme le Président de la République, en a le droit, comme le stipule l’article 89 :

«  À l’origine d’une révision constitutionnelle, il peut y avoir :

  • soit une initiative du Président de la République, sur proposition du Premier ministre, et on est en présence d’un projet de révision,
  • soit une initiative de n’importe quel parlementaire, c’est-à-dire un député ou un sénateur, et on est en présence d’une proposition de révision. »

Cependant : 

« Une fois inscrit(e) à l’ordre du jour du Parlement, le projet ou la proposition de révision doit être voté(e) en termes identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat. Il s’agit d’un vote à la majorité simple. À la différence de ce qui se passe pour les lois ordinaires, le Gouvernement ne peut pas donner à l’Assemblée nationale « le dernier mot » en lui demandant de statuer définitivement en cas de désaccord avec le Sénat. C’est dire que chaque assemblée dispose donc d’une sorte de droit de veto, toute révision étant bloquée si l’Assemblée ou le Sénat s’y oppose. »

https://www.conseil-constitutionnel.fr/la-constitution/peut-on-modifier-la-constitution

Il reste le référendum, mais je ne vois pas Macron demander son avis au peuple qu’il déteste souverainement, ce que le peuple lui rend bien, il faut l’admettre !

Autre écueil, si par aventure le RN gagne les prochaines législatives : le Président de la République demeure le chef des Armées, même si la force armée est alors de la compétence du gouvernement dans le cas d’une cohabitation. Cependant, la force de dissuasion nucléaire demeure aux mains du Président, qui conserve par ailleurs la mainmise sur les Affaires internationales, ce qui signifiera que la politique très dangereuse à l’égard de la Russie ne changera pas beaucoup. Sans parler du fait que la France, en bonne élève de l’Europe inféodée à Washington, suivra la voix de son maître. Et ce n’est pas Bardella, avec ses petits bras musclés, qui tiendrait tête aux États-Unis ! Au passage, Zemmour ferait pareil…

De plus, s’il était mécontent du résultat, Macron n’aurait qu’une année à attendre pour dissoudre à nouveau l’Assemblée, ce qui nous ramènerait aux heures instables de la IVe République, auxquelles le général de Gaulle avait voulu mettre un terme avec la Ve.

Maintenant, il ne faut pas se mentir : sans un coup de force militaire et la loi martiale, il n’y a aucune chance pour que notre pays se relève des enfers où il a été plongé. Dit plus poétiquement : la France est Eurydice et nous, les patriotes, ne sommes que des Orphée malheureux.

Il faut hélas le reconnaître, les seules police et gendarmerie ne sont plus de taille à lutter contre les arsenaux des cités diversitaires. Des cités qui ne demandent qu’une toute petite étincelle pour s’enflammer et ce, en bien pire qu’à l’automne 2005 ou l’été 2023. L’arrivée du RN au pouvoir pourrait être cette étincelle. Ensuite, Macron viendrait en sauveur et, pourquoi pas, s’arrangerait pour garder le pouvoir, en rétablissant par exemple le septennat, après avoir, oh cynisme, modifié la Constitution !  Tout est possible avec ce sournois.

Donc, en lieu et place d’une dissolution de l’Assemblée, c’est tout le système qu’il faut dissoudre. Mais là, je m’égare dans des divagations qui, sauf miracle, ont peu de chances d’advenir.

Enfin, cela pourrait peut-être nous procurer une illusion de bonheur patriotique pendant quelques jours, mais la victoire du RN n’apporterait rien en profondeur, sinon un chaos dont Macron se satisferait avec une gourmandise psychopathique.

Comme je l’écris souvent, le seul bulletin valable pour sauver la France est en métal et prêt à sortir d’un canon…




Bilderberg ? Vous avez des chances de finir à l’UE, à l’OTAN, au FMI ou à l’ONU

[Source : reinformation.tv]

Par Clémentine Jallais — 31 mai 2024

Étonnant comme les médias se ruent, à chaque fois, avec moult prévisions sur l’identité des participants du cru de l’année… Parce que les clubs d’élite transnationaux jouissent d’une réputation de pouvoir qui n’est pas injustifiée et que leurs arcanes bien cachés suscitent la curiosité. C’est pourtant la première fois qu’une étude pointe avec précision la corrélation entre l’appartenance au Bilderberg et l’obtention de postes élevés dans les grandes instances internationales ou au sein même de l’élite politique nationale.

Oui, nous l’aurions un peu parié… mais il est bon de le lire en termes formels quoique prudents sous la plume d’un jeune doctorant tchèque, Lukas Kantor. De plus, il a fait le choix de n’user que d’informations publiques et attestées : autrement dit le haut de l’iceberg, qui est déjà fort gros, ce qui laisse présager du reste.

Depuis 2019, toutes les principales organisations internationales — UE, OTAN, FMI et ONU — sont présidées par des Bilderberg… « Il semble improbable qu’il s’agisse d’une simple coïncidence », se risque l’auteur de l’étude. Nous nous risquerons davantage : le facteur Bilderberg est un élément évidemment non systématique, mais souvent déterminant : le réseautage et le favoritisme n’ont jamais été aussi importants que dans la gent mondialiste.

Un ascenseur de carrière magistral

Ce jeudi 30 mai s’est ouverte à Madrid la 70e réunion du groupe Bilderberg, avec ses sujets du jour, comme l’IA, le climat, les défis géopolitiques ou encore la Chine et la Russie. Depuis 1954, c’est l’une des plateformes de mise en réseau et de coordination des élites transatlantiques les plus influentes. Chaque meeting annuel invite à titre privé environ 130 hommes et femmes politiques, hommes d’affaires, intellectuels (y compris des hommes d’Église), principalement d’Europe et d’Amérique du Nord et marginalement de Turquie, pour des conférences à huis clos dont la presse est totalement exclue.

Pour l’auteur de cette étude, le Bilderberg agirait ni plus ni moins comme un ascenseur de carrière, à la fois social et professionnel :

« Je soutiens que les hommes politiques invités à ces réunions exclusives obtiennent des contacts précieux, des informations privilégiées et probablement un certain soutien. Pourtant, la plupart des hommes politiques qui ont participé aux conférences du Bilderberg n’ont jamais été promus par la suite. Mais 133 l’ont été, et parfois même peu de temps après leur apparition aux rassemblements. Parmi ces hommes politiques, principalement européens, 42 sont devenus Premiers ministres, présidents ou hauts représentants d’organisations internationales comme l’UE, l’OTAN et le FMI. »

Mais alors, les hommes du Bilderberg ne sélectionneraient-ils donc pas nos politiques, en dehors de toute démocratie ? « Cette suspicion va dans la bonne direction, répond l’auteur, mais elle doit être atténuée. »

133 hommes politiques élevés après leur première au Bilderberg

Le Bilderberg renforce le capital social et donc le pouvoir politique. D’abord, si les participants sont nommément invités, c’est qu’ils ont un potentiel ou un champ d’action intéressants pour ces élites mondiales ou plutôt mondialistes. Ensuite, étant présentés à ces dernières, ils pourront bénéficier à tout le moins de leur influence, et même parfois de leur soutien actif. Les cercles franc-maçons ne fonctionnent pas d’une autre manière…

« J’ai trouvé seulement trois cas (Vernon Jordan, José Manuel Barroso et Emmanuel Macron) où le Bilderberg a poussé [de manière avérée et transparente] des membres de son club à de hautes fonctions, et seulement dans deux cas (Jordan et Macron), ces tentatives ont abouti à la nomination souhaitée », écrit Kantor. Néanmoins, il est probable, poursuit l’étude, que les Bilderberg tentent plus souvent que cela d’influencer les nominations… seulement, il est impossible de le prouver avec des informations accessibles au public.

Le doctorant se concentre sur 30 conférences Bilderberg qui ont eu lieu de 1990 à 2019, pour produire des résultats plus pertinents pour le public et les politiques. Au total, en chiffres absolus, 133 hommes politiques ont été élevés après leur première participation au Bilderberg. Environ un tiers (42 personnes) de toutes les personnes élevées ont atteint les postes les plus élevés, comme président (4 Bilderberg), Premier ministre (23 Bilderberg), chef d’une organisation internationale (11 Bilderberg) ou Premier ministre puis chef d’une organisation internationale (4 Bilderberg).

A noter que depuis 2019, toutes les principales organisations internationales sont présidées par des Bilderberg : Ursula von der Leyen à l’UE, Jens Stoltenberg à l’OTAN, Kristalina Georgieva au FMI et Antonio Guterres à l’ONU.

Une UE bilderbergisée

Plus particulièrement, « on peut parler de “porte tournante” entre la Commission européenne et le groupe Bilderberg », affirme Lukas Kantor.

José Manuel Barroso, par exemple. Il a d’abord participé aux conférences du Bilderberg (en 1994 et 2003), puis est devenu président de la Commission européenne (de 2004 à 2014), avant de rejoindre le comité directeur du Bilderberg. En 2016, il a tenté de faire pression en faveur de la nomination de Kristalina Georgieva au poste de secrétaire général de l’ONU, mais c’est un autre Bilderberg qui a été élu (Antonio Guterres). Au cours de son mandat, au moins deux Bilderberg (Miguel Ángel Moratinos et Jeanine Hennis-Plasschaert) ont été sélectionnés comme représentants de l’ONU.

Pour la petite histoire, Kristalina Georgieva a fini par être nommée directrice du FMI en 2019, alors qu’elle ne correspondait pas aux critères du poste (limite d’âge et soutien d’un nombre insuffisant d’États), mais les règles ont été contournées ou modifiées en sa faveur, grâce au Bilderberg Macron ! Quand Bilderberg veut….

Même parcours pour le Belge Étienne Davignon : il a d’abord participé aux conférences Bilderberg (en 1972 et 1974), est devenu peu après commissaire européen (de 1977 à 1985), puis président du Bilderberg de 1999 à 2011. Verheugen, Bolkestein, Almunia, Mandelson, Hedegaard, Timmermans, Vestager et d’autres ont d’abord assisté aux conférences du Bilderberg, puis ont aussi été sélectionnés comme commissaires européens…

Actuellement, dans l’UE, les Bilderberg occupent les postes les plus élevés de président de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), membres de la Commission européenne (Jutta Urpilainen, Margrethe Vestager), président de la Banque centrale européenne (Christine Lagarde), président de l’Eurogroupe (Paschal Donohoe), président du Conseil européen (Charles Michel). « Von der Leyen et Michel ont assisté à la même conférence du Bilderberg en 2015 et, la même année 2019, ils ont tous deux obtenu les plus hautes positions au sein de l’UE », souligne l’étude.

FMI, ONU… OTAN en emporte le Bilderberg

L’UE, mais aussi l’OTAN ! « Tous les secrétaires généraux de l’OTAN de l’après-guerre froide ont participé à une conférence du Bilderberg avant leur nomination », souligne l’étude. En outre, au moins trois Bilderbergers (Karl Lamers, Pierre Lellouche, Bert Koenders) sont devenus présidents de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Et la Banque mondiale ! Et l’Organisation mondiale du commerce ! Sans compter que les cercles se croisent parfois avec les membres de la Commission trilatérale qui, elle aussi, a largement pénétré les arcanes du pouvoir.

Et notre Emmanuel Macron… Tout d’abord, il faut rappeler que Macron a travaillé, de 2008 à 2012, à la banque Rothschild dont les représentants participent régulièrement aux Conférences Bilderberg. Edmond de Rothschild en a d’ailleurs rejoint le comité directeur au milieu des années 1960. Macron a assisté à sa première conférence en juin 2014 : en août, il était choisi via le Bilderberg Manuel Valls pour diriger le ministère clé de l’Économie. Et c’est en 2017 qu’il accède, sans coup férir, à la Présidence de la République française… en nommant un autre Bilderberg, comme Premier ministre, à savoir Édouard Philippe.

Quant à Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Ve République, il fut invité par les Bilderberg en 2023 : en janvier 2024, il était nommé et propulsé à Matignon, par Macron.

On pourrait continuer, mais il faut s’arrêter. Ça en devient fatigant.




Le missile Sarmat ne peut détruire que 1 % du territoire de la France

[Source : Gérard Chevrier]

Les effets d’une explosion nucléaire de plusieurs mégatonnes et mesures de protection possibles.

[Voir aussi :
« La force de dissuasion française n’existe plus que dans les rêves »]




« Est-ce qu’on se rend compte de ce que ce serait une guerre nucléaire ? »

Asselineau dénonce le comportement irresponsable des médias et des politiciens qui poussent à l’aggravation du conflit en Ukraine.

.




Les erreurs de Macron sur l’Ukraine d’après Sarkozy

[Source : 2MSYNERGY GROUP]




SPIEF 24 – L’ordre mondial multipolaire converge vers Saint-Pétersbourg pour passer les tests PCR et discuter du développement durable

[Source : off-guardian.org]

Par Riley Waggaman

C’est en train de se produire. Encore une fois. Cela arrive chaque année, malheureusement.

Je fais bien sûr référence au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui réunit chaque année les esprits les plus antimondialistes du monde.

Comme le veut la tradition, vous ne serez pas autorisé à entrer sur le site sans un test PCR négatif. Le SPIEF1 a publié une vidéo utile si vous avez des questions sur votre statut viral :

RAPPEL : Votre carte d’identité numérique SPIEF ne sera pas activée tant que vous n’aurez pas obtenu un résultat négatif au test de dépistage du virus !

Vous devrez également acheter un billet.
Les billets coûtent 19 860 dollars.

RAPPEL : LES CALL-GIRLS NE SONT PAS INCLUSES DANS LE PRIX DU BILLET. LES CALL_GIRLS SONT VENDUES SÉPARÉMENT !

Source : riamo.ru

Examinons maintenant ce qui sera discuté lors de cette nouba multipolaire des personnes concernées par les valeurs traditionnelles.

L’un des principaux points à l’ordre du jour est la « transition vers une économie mondiale multipolaire », c’est-à-dire la création d’un « système mondial de régulation du carbone » qui ouvrira la voie à un « développement durable » à long terme :

Les stratégies de développement des chaînes de production et d’approvisionnement sont en cours d’élaboration en tenant compte des objectifs mondiaux de l’Accord de Paris et des plans nationaux de réduction des émissions et d’adaptation au changement climatique. La concordance des approches et le rythme de la réglementation du carbone entre les États membres de l’EAEU2, de l’OCS et des BRICS permettront de construire un système mondial de réglementation du carbone basé sur une transition énergétique équitable, incluant les technologies de transition, et de respecter les principes du système commercial multilatéral et de la neutralité technologique. Pour l’EAEU, la convergence des approches en matière de régulation climatique est une priorité à long terme. (…) Les mécanismes de tarification du carbone basés sur le marché aideront-ils à atteindre les objectifs climatiques dans les pays de l’OCS, de l’EAEU et des BRICS, et quel est le juste prix du carbone ?

Combien devrait coûter un morceau de carbone des BRICS ? Cinq roubles numériques ? Peut-être dix ? Si vous venez à Saint-Pétersbourg, vous pourrez discuter de ce sujet important avec certains des plus grands connaisseurs du carbone au monde, notamment Ruslan Edelgeriyev, représentant présidentiel spécial de la Russie pour les questions climatiques, et Tatiana Zavyalova, première vice-présidente de Sberbank pour l’ESG3.

Un autre groupe discutera du « financement de la transition » et d’autres activités durables qui prouvent, au-delà de tout doute raisonnable, que « les pays des BRICS soutiennent activement le mouvement de réduction des émissions dans les secteurs traditionnellement à forte intensité de carbone » :

Une option possible pour atteindre les objectifs climatiques est de promouvoir les pratiques de financement de la transition qui aident à diriger les flux de trésorerie vers des projets de modernisation des industries et des entreprises à fortes émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, les pays des BRICS soutiennent activement le mouvement de réduction des émissions dans les secteurs traditionnellement à forte intensité de carbone : en septembre 2021, la Russie a adopté la Taxonomie des projets d’adaptation (transition), tandis que la Chine dispose déjà de sept taxonomies régionales de projets de transition. Les approches générales ont été proposées sur la base de l’initiative de la Chine et lors du G20.

Davos s’enfuit, terrorisé !

À propos : quelle est la région russe qui a sauvé le plus d’ours polaires ? Découvrez-le au SPIEF 24 !

Les experts discuteront également des raisons pour lesquelles il n’y a pas lieu de craindre le « développement rapide » des technologies biométriques en Russie :

Le marché mondial des technologies biométriques se développe rapidement, et la Russie figure parmi ses leaders. De plus en plus de services utilisant la biométrie apparaissent dans le pays, et il devient plus facile et plus accessible pour les Russes de recevoir des services gouvernementaux et commerciaux. Mais les gens se méfient de cette nouvelle technologie. Certains craignent les escrocs, d’autres les fuites. Pour d’autres encore, elle est synonyme de contrôle total par l’État. Ces stéréotypes freinent son développement. Mais qu’est-ce que la biométrie ? Avons-nous besoin de cette technologie et y a-t-il des raisons de la craindre ?

source : forumspb.com

Arrêtez les stéréotypes blessants ! LAISSEZ LA BIOMÉTRIE TRANQUILLE, ESPÈCE DE BIGOT.

La « transformation numérique » de la Russie fera l’objet d’une attention particulière au SPIEF 24. En effet, les acteurs concernés devront travailler ensemble s’ils espèrent numériser la quasi-totalité des services « socialement importants » d’ici à 2030 :

Source : forumspb.com

Des spécialistes de l’ensemble des pays du Sud s’engageront également dans des conversations intellectuellement stimulantes sur des mots à la mode dépourvus de sens et copier-coller des communiqués de presse de Davos :

Source : forumspb.com

En fin de compte, la conférence vise à contribuer à l’instauration d’un ordre mondial extrêmement durable fondé sur les crédits carbone, les étiquettes biométriques pour le bétail et les prostituées hors de prix.

…mais est-ce que SPIEF a des chiots ??

Échec et mat.

Riley Waggaman est un écrivain et journaliste américain qui vit en Russie depuis près de dix ans. Il a contribué à de nombreux sites web, dont Anti-Empire, Russian Faith, Brownstone Institute, Unlimited Hangout et Geopolitics & Empire. Il a travaillé pour Press TV, Russia Insider et RT avant de se lancer en solo. Vous pouvez vous abonner à son Substack ici, ou le suivre sur Twitter ou Telegram.





Le tableau d’ensemble de l’Histoire : des leçons pour aujourd’hui

[Source : arcaluinoe.info]

[Illustration : Image : AP]

Par Mees Baaijen

Cette présentation est basée sur mon livre Les Prédateurs contre Le Peuple, qui est disponible en sept langues sur substack.

L’arbre de la connaissance du bien et du mal

L’arbre et le serpent faisaient partie du Paradis ! Par dessein divin, les êtres humains créatifs et curieux n’ont pas pu y résister : pour nous mettre tous à l’épreuve ?

Un développement sans précédent du potentiel humain a pris son essor, tant pour le Bien (agriculture, science, art, écriture, artisanat, certaines technologies) que pour le Mal (esclavage, usure, abus, guerres, certaines technologies).

Les sociétés hiérarchisées (souvent fondées sur l’esclavage) et les technologies améliorées qui en ont résulté ont conduit à la mondialisation il y a déjà 5000 ans : le commerce mondial est devenu le commerce des « riches » (lingots, esclaves multicolores, épices, produits de luxe).

Le capital

La richesse du commerce a permis d’énormes accumulations de capitaux, un peu partout, en Asie, en Afrique et en Europe. L’usure s’envole, les oligarchies se développent. Mais seule l’Europe est devenue le « monstrueux façonneur de l’histoire du monde » (Braudel) : pourquoi ?

Vers 1500, un nouveau plan de domination mondiale est né en Méditerranée, par les Vénitiens, les Génois et les ex-Juifs ibériques : il s’agit de la Glafia. Il s’agit d’une classe de prédateurs composée de familles dynastiques de banquiers et de marchands, qui ne sont liées à aucune nation, religion, race ou ethnie, et pour qui la finalité satanique — faire de la terre leur ferme privée avec nous, les humains, leur bétail — justifie tous les moyens.

Ils savaient que leur domination sur le monde ne pouvait être établie que par l’intermédiaire de mandataires (secrets). Par coïncidence, les États-nations étaient en plein essor en Europe.

Les États-nations, premiers mandataires nationaux de la Glafia

Les banquiers génois avaient découvert comment ils pouvaient « contrôler à distance » l’empire espagnol grâce à des capitaux mobiles. La Glafia a ensuite utilisé ce modèle de manière systématique. Elle a infiltré et capturé les futurs États-nations européens, qu’elle a contrôlés par le biais de banques centrales usuraires (protégées par des lois), de capitaux (corruption et investissement) et de fausses démocraties (tromperie). Cette fusion unique entre l’État et le capital a été la clé de leur succès (F. Braudel, G. Arrighi). Les anarchistes avaient raison sur le rôle perfide de l’État-nation !

En dominant le système monétaire (banques centrales) et en injectant des capitaux dans les États-nations capturés (mais officiellement « autonomes »), des projets normalement impossibles — découvertes à grande échelle, colonisation, révolutions, guerres, science, technologie et « développement » — sont devenus possibles, mettant fin à la phase de croissance organique.

Les cycles hégémoniques

L’Espagne catholique, qui était alors le plus grand empire du monde, a été mise à l’écart en tant qu’hégémon, parce qu’elle n’était pas favorable à l’usure et aux juifs. À partir du début des années 1500, la Hollande et l’Angleterre ont été progressivement préparées à devenir les hégémons suivants, désormais protestants.

La Réforme, l’indépendance des Pays-Bas vis-à-vis de l’Espagne, la révolution de Cromwell et la Glorieuse Révolution en Angleterre, les banques centrales et les « démocraties » en Hollande (1609) et en Angleterre (1694), et la Compagnie des Indes orientales dans les deux cas, ont toutes été pilotées et financées par la Glafia. Chaque cycle hégémonique se divise en trois phases : une phase marchande ou d’accumulation (souvent financée par l’hégémon précédent), une phase d’expansion industrielle et enfin une période de financiarisation, dominée par le secteur bancaire (les premiers marchands sont devenus des banquiers). Dès les années 1830, les États-Unis étaient préparés (l’argent de Rothschild a mis en place les barons voleurs, la guerre civile, etc.) La phase de financiarisation — et finale — a commencé dès 1971 (même Imagine des Beatles en faisait partie !).

Au cours des cent dernières années, la Chine et la Russie ont été préparées à devenir les nouveaux chevaux oligarchiques du char de la Glafia, dans le cadre de la même fusion du capital et de l’État. Cette opération hégémonique se présente sous la marque brillante de l’ordre mondial multipolaire, mais elle est dirigée par les mêmes prédateurs. Pendant ce temps, l’Occident encore endormi subit une démolition contrôlée.

Lors des précédents changements hégémoniques, les guerres ont toujours été au menu. Il en va de même aujourd’hui, avec un changement inédit de l’Ouest vers l’Est. Les « élites » occidentales savent que l’Est prendra irrévocablement le relais (Macron, 2019), mais avant cela, les deux parties (les deux mandataires de la Glafia !) se sont entendues sur une guerre de théâtre sanglante en Ukraine, pour se débarrasser de leur ancien matériel, tester leurs nouvelles armes, entraîner leurs armées (Russie) et se remplir les poches et les coffres-forts à ras bord.

Gaza répond à un objectif similaire. Selon le nouveau paradigme, les Israéliens déshumanisés (par la volonté de la Glafia, ils ont été dupés pour entrer dans la cage dans laquelle ils ont été constamment aiguillonnés) sont un obstacle qui doit être éliminé. Si l’on en croit Scott Ritter, Israël est déjà en échec et mat.

La méthodologie pour coloniser le globe

On peut distinguer trois phases :

  1. La découverte et la conquête du tiers-monde, le fruit le plus facile à cueillir (commencée au XVe siècle, achevée en 1914), pour ensuite transformer toutes les colonies en États-nations « autonomes », sous l’autorité d’élites subordonnées.
  2. La conquête de l’Eurasie avec ses 13 grands Empires, le fruit de l’effort (préparé de longue date, avec la Première Guerre mondiale en 1914 comme ouverture) : le Grand massacre de l’Eurasie au 20siècle, mis en scène par les mandataires anglo -américano-sionistes de la Glafia, qui sont sortis en héros, encore serinés chaque année, alors qu’ils ont mis en place tous les croquemitaines, y compris Hitler !
  3. Une fois TOUTES LES TERRES colonisées, la phase suivante consiste à mettre TOUS LES PEUPLES sous contrôle, cette fois par le biais de la technologie : la prison numérique mondiale, en préparation depuis au moins 60 ans (Brzeziński1). C’est la fin du jeu, pour laquelle le 11 septembre était l’ouverture, la Covid un test, etc.

Les Juifs : Les plus anciens mandataires internationaux de la Glafia

À partir de 1200 avant J.-C., la Phénicie (Canaan), idéalement placée pour le « riche » commerce, à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, a été le premier empire « moderne », le pionnier et le précurseur de la mondialisation, du capitalisme et des multinationales. Les Phéniciens ont également créé l’aristocratie (noire) de l’Europe (la pierre angulaire de Charles !).

Les Juifs et les Phéniciens étaient presque indiscernables jusqu’en 270 avant J.-C., lorsque la Bible hébraïque a été rédigée par une équipe d’experts à Alexandrie, qui ont suivi le conseil de Platon de créer un État-nation. Les juifs ordinaires ont été dupés, afin d’en faire des armes au service d’une petite élite (phénicienne, juive ou les deux ?). Ils ont très probablement été dupés lors de leur expulsion d’Espagne, qui a été très similaire à ce qui s’est passé au 20siècle. Et récemment, en tant que rats de laboratoire de Pfizer, et maintenant le piège de Gaza, conduisant à la disparition d’Israël (annoncée par Kissinger, Ehud Barak).

La tromperie est partout : « Le monde entier est une scène » (W. Shakespeare)

  • Médias (magie noire, symbolisme occulte), éducation ;
  • Des rackets de protection sans fin, y compris le communisme, Hitler, le 11 septembre, la Covid, le CO2, et même la Nature (qui décide avec quel sexe vous naissez), etc. ;
  • le scientisme (le Siècle des Lumières était un Siècle de l’Oscurcissement), le matérialisme, le wokisme, le transgendérisme et le transhumanisme (technologie vs Nature) ;
  • L’imposture de la supériorité du capitalisme et du libéralisme américains ;
  • Les États-nations faussement « autonomes » ;
  • Les fausses démocraties, un jeu de confiance qui dure depuis des siècles et qui s’achève ;
  • Guerres et révolutions, aujourd’hui en Ukraine, à Gaza.

Aperçu du livre

Après la Covid, des millions de personnes comprennent une chose : elles ont été dupées. Pourtant, elles se demandent toujours POURQUOI toutes ces choses étranges ont pu se produire. Beaucoup ont déjà compris qu’il est très difficile de trouver la réponse sur Internet ou dans les livres. En effet, seule une analyse large et approfondie de l’Histoire mondiale peut nous donner une vue d’ensemble du passé, en tant que cadre nécessaire à une bonne compréhension de ce que nous vivons aujourd’hui et de ce que nous pouvons attendre de l’avenir.

Les Prédateurs contre Le Peuple, un livre clair et captivant qui propose une analyse approfondie et indépendante de l’Histoire et qui explique pourquoi tant de choses étranges se produisent aujourd’hui. Il s’agit d’un récit honnête, logique et sans fioritures de l’Histoire mondiale, qui va à l’encontre de la fausse version officielle qui nous a été servie presque tous les jours de notre vie. Actuellement, le livre est divisé en deux parties : Globalisme : La véritable histoire (partie A), complétée par Globalisme : 46 faits saillants (partie B), un ouvrage de référence comprenant 46 brefs essais sur des sujets cruciaux. Des améliorations et des ajouts seront apportés prochainement.

La véritable Histoire commence par un aperçu des débuts de l’Histoire mondiale, y compris les fondements scientifiques falsifiés des origines de l’univers, de la vie et de l’homme. Elle se concentre ensuite sur la énième tentative de domination du monde, cette fois par une Mafia mondiale, ou Glafia. Ce groupe de familles bancaires dynastiques, qui ne sont liées à aucune nation, religion, race ou ethnie, est appelé ici Les Prédateurs. Leur complot a pris forme vers 1522 et a été le premier à reposer sur le pouvoir du CAPITAL et de la TROMPERIE. Aujourd’hui, cinq siècles plus tard, il est sur le point de s’achever avec la Grande Réinitialisation du FEM.

S’appuyant sur un grand nombre d’éléments convergents, dont une bonne partie émanant d’historiens très respectés, cet ouvrage apporte la preuve que les principaux événements mondiaux des cinq derniers siècles ont été provoqués par ces prédateurs. Dès le départ, la Glafia a mené cet énorme projet par personnes interposées. Elle a fait des futurs États-nations « souverains » d’Europe ses premiers mandataires, qu’elle contrôlait par l’intermédiaire de banques centrales usuraires et de pots-de-vin (capital), et de fausses démocraties (tromperie). Ces États européens mandataires ont ensuite été chargés de coloniser les « fruits les plus faciles à cueillir », les terres et les populations du tiers-monde, et financés à cette fin. Des siècles plus tard, la Glafia a organisé leur fausse décolonisation.

Les empires d’Eurasie, les « fruits mûrs », étaient les noix les plus difficiles à casser. Une vaste opération de guerres, de crises et de révolutions a été préparée longtemps à l’avance. C’est devenu le grand massacre de l’Eurasie au XXsiècle, avec plus de 200 millions de morts. Tous les croque-mitaines de ses nombreux réseaux de protection — y compris le communisme et Hitler — ont été mis en place par les mandataires britanniques, américains et sionistes de la Glafia. Pourtant, grâce à la tromperie des universités et des médias traîtres, les Britanniques et les Américains de la Glafia qui ont incité au grand massacre sont encore fêtés comme les plus grands libérateurs de tous les temps, tandis que leurs mandataires sionistes se présentent encore comme les plus grandes victimes de tous les temps. L’Occident a également servi d’incubateur pour les sciences et les technologies de pointe.

Au cours d’un jeu de confiance qui a duré des siècles, la Glafia a corrompu et capturé tous nos 193 faux gouvernements souverains et faux gouvernements démocratiques, qui agissent maintenant comme des « traîtres à l’intérieur des portes », avec la Covid comme preuve du pouding totalitaire. Avec TOUTES LES TERRES sous le contrôle de la Glafia, leur objectif pour le 21e siècle est de contrôler TOUS LES PEUPLES individuellement, via la Grande Réinitialisation/IVe Révolution Industrielle, le jeu final pour installer leur Prison Numérique Globale (avec CBDC, Revenu de base universel, budgets carbone, etc.).

Après les premiers cycles de ce projet de domination avec l’Espagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et les États-Unis en tant qu’hégémon occidental, les nouveaux États leaders mondiaux de la Glafia, la Chine et la Russie, tous deux préparés depuis des décennies, prennent maintenant le relais pour le cinquième cycle. Le changement actuel, le premier de l’Ouest vers l’Est, s’effectue sous le couvert de guerres militaires et bactériologiques et d’un nouvel « ordre mondial multipolaire bienveillant », tandis que l’Ouest, toujours trompé et en sommeil, est en train d’être démoli.

Les révélations explosives sur les centaines de millions de victimes des impitoyables projets Prédateurs visant à coloniser le globe, et sur les nombreuses guerres, révolutions, crises et autres atrocités horribles qu’ils ont mises en scène et qu’ils continuent de commettre, sont choquantes. Mais ce n’est pas tout : leur guerre spirituelle cachée contre « NOUS, le Peuple », un Obscurcissement masqué sous le nom de Lumières, a éloigné l’Humanité de la Nature et de l’Univers, en particulier en Occident. C’est pourquoi la redécouverte de l’essence de la vie est la révolution dont NOUS avons besoin.

Épargnez-vous l’énorme et déroutant souci de tout comprendre par vous-même ! Avec la tranquillité d’esprit que ce livre vous apporte, vous pourrez vous consacrer à la recherche de moyens pour retrouver notre planète, notre liberté et notre avenir volés.

Les premières civilisations

La civilisation a été caractérisée par les villes, l’argent et l’écriture.

Mees Baaijen

Mees a grandi dans une campagne hollandaise à la vie simple. Il a travaillé dans 7 pays sur 4 continents. Athée depuis l’âge de 12 ans, il pense aujourd’hui que le Siècle des Lumières était un Siècle de la Fin, destiné à nous éloigner de l’Univers (Tao, Dieu), d’où provient notre pouvoir.





« Le monde est divisé en deux : d’un côté les Anglo-saxons et de l’autre les êtres humains ! »

[Illustration : Massacre de Sand Creek, 1864. Deagostini/Getty Images.]

Par Claude Janvier

Ainsi s’exprimait mon ami Adnan Azzam, écrivain syrien, à Damas l’année dernière, alors que nous cheminions ensemble dans l’entrelacs des ruelles de la vieille ville, jouxtant la magnifique mosquée des Omeyyades. Nous évoquions la situation catastrophique que subit le peuple syrien depuis, hélas, plus de 12 ans.

Nous faisions le point sur le génocide orchestré sur le monde entier par les Anglo-saxons depuis la création de leur empire à l’idéologie mortifère, ayant pour seul but, le pillage de toutes les richesses de la planète au détriment des peuples. Au sommet, la famille royale britannique, la City de Londres, Wall Street, le complexe militaro-industriel des États-Unis et de leurs alliés, la haute finance internationale et les services secrets tels que la CIA, le MI 6, etc.

L’épouvantable curriculum vitae des Anglo-saxons prouve la folie meurtrière de leurs dirigeants depuis bien trop longtemps.

Voici une liste non exhaustive de leurs génocides :

  • 1492 à nos jours. Le génocide des Amérindiens est estimé entre 80 et 100 millions de victimes. Certes, ce massacre n’est pas imputable qu’aux Anglo-saxons, mais ils y ont largement participé. La création des États-Unis s’est faite dans un bain de sang.1 2

  • 1747-1947. Le colonialisme britannique a causé au moins 100 millions de morts en Inde en une quarantaine d’années, selon une étude universitaire. Et pendant près de 200 ans de colonialisme, l’Empire britannique a volé au moins 45 000 milliards de dollars de richesses à l’Inde.3 4

  • 1839-1842. Les guerres de l’opium. L’introduction forcée de l’opium dans l’Empire chinois par les Anglais, outre la corruption, le banditisme et la prostitution, a tué entre 120 et 150 millions de personnes. Sans compter les ravages de l’opium ensuite à travers le monde occidental.5 6

  • 1840-1891. Nouvelle-Zélande. 40 % de la population maorie fut tuée. Entre ces années-là, la population maorie passera de 80 000 à 42 000 personnes. La population néo-zélandaise comprend aujourd’hui quatre-vingt-dix pour cent d’habitants d’origine européenne, anglo-saxonne pour environ dix pour cent de Maoris. Le pourcentage de Maoris décroît sans cesse, en partie du fait du manque de moyens, d’une santé déficiente, de la misère et du chômage des populations.
  • 1945. Japon. Deux bombes atomiques inutiles. Les livres d’histoires ne vous l’enseignent pas. En effet, au moment où le président Truman prévoit d’utiliser la bombe atomique contre le Japon, celui-ci pense à arrêter le combat. En effet, l’armée américaine réussit à déchiffrer le 31 juillet un télégramme codé du ministère des Affaires étrangères japonais du 26 juillet qui assurait que « Tokyo étudie l’ultimatum allié », à savoir que le Japon était prêt à déposer les armes. Mais les Américains avaient décidé de déclencher le feu nucléaire. Résultats : les estimations d’après-guerre sur les pertes japonaises vont de 66 000 à 80 000 morts et de 69 000 à 151 000 blessés. Des dizaines de milliers d’autres moururent des suites des radiations et de leurs blessures. On estime que 140 000 personnes sont mortes du fait de la bombe atomique à la fin de l’année 1945. Les estimations les plus élevées avancent le nombre de 230 000 morts. Sur les survivants, 171 000 devinrent des sans-abri.7

  • 1945-1975. Guerres auVietnam. Du côté américain, on dénombre près de 60 000 morts et 350 000 blessés et mutilés. Du côté sud-vietnamien, près de 700 000 morts, dont 430 000 civils, ajoutés aux 1,8 million de blessés et mutilés. Du côté nord-vietnamien, près de 1 million de soldats sont tués, avec plus de 900 000 blessés et mutilés. Entre Indochine et Vietnam inclus, ce sont près de 4 millions de civils qui ont perdu la vie, sans compter les guérillas qui ont suivi.8

  • 1950-1953. Guerre de Corée. Ce conflit sera très meurtrier. Entre deux à trois millions de victimes avec la menace d’un bombardement nucléaire.9

  • 11 septembre 2001. Depuis cette date, les guerres continuelles « made in US » ont tué 4,5 millions de personnes civiles. Toujours pour la « bonne cause ». De l’Afghanistan en passant par l’Irak, la Libye, la Somalie, la Syrie et des parties du Pakistan touchées par les retombées de la guerre en Afghanistan, la boucherie s’est accélérée. De plus, les décès de soldats et d’entrepreneurs américains, notamment les décès ultérieurs dus à des cancers, des suicides et d’autres conséquences des guerres, ne sont pas pris en compte.10

  • 5 mai 2022. Ukraine. D’après « Ukrainska Pravda » :
    « La possibilité de pourparlers entre Zelensky et Poutine s’est arrêtée après la visite de Johnson, selon des sources de l’UP » — jeudi 5 mai 2022, 13 h 32 « (…) La position de Johnson était que l’Occident collectif, qui avait suggéré en février à Zelensky de se rendre et de fuir, estimait désormais que Poutine n’était pas vraiment aussi puissant qu’il l’avait imaginé auparavant, et qu’il y avait là une opportunité de “faire pression sur lui (…)”. »

En additionnant, et en laissant de la marge, le total des victimes se situe entre 350 et 400 millions de personnes. Vertigineuse boucherie !

L’impérialisme anglo-américain est la force la plus violente et la plus sanglante de la planète, et le danger est que, si la guerre par procuration contre la Russie devient un conflit plus généralisé, impliquant des armes nucléaires, le nombre de morts risquerait de dépasser ce bilan horrible.

Le complexe politico-médiatique des pays de l’UE est devenu un grand spécialiste de l’indignation à géométrie variable. Les débats n’existent plus. Seuls les militants de la guerre et de la propagande s’expriment. C’est fade, agressif, inconsistant, sans raisonnement et trop souvent, d’une indigence intellectuelle rare. Mais cela tourne en boucle dans les médias à la manière d’un rouleau compresseur perpétuel. C’est de cette façon qu’ils ont réussi à nous propulser à la tête de l’État, et pour notre plus grand malheur, le fossoyeur de la République et le chef de guerre de l’Europe : Emmanuel Macron.

À vous de décider si vous devez continuer à soutenir l’insoutenable. À vous de décider si vous souhaitez que notre société s’élève ou s’abîme dans les tréfonds de l’enfer. Le temps presse.

Claude Janvier. Écrivain, essayiste. Co-auteur et auteur de quelques ouvrages, dont la sortie récente, co-écrit avec François Lagarde de : « L’État Profond Français. Qui, comment, pourquoi ? » KA Éditions
https://kaeditions.com/product/letat-profond-francais-qui-comment-pourquoi/

Notes :




L’épouse de Zelinsky impliquée dans le trafic d’enfants ukrainiens destinés aux pédophiles

[Source : fondfbr.ru]

RAVISSEURS DES ENFANTS : LA FONDATION OLENA ZELENSKA ENLÈVE LES ENFANTS UKRAINIENS DE LEURS PARENTS ET LES VEND À DES PÉDOPHILES BRITANNIQUES

Par Mira Terada

Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont obtenu des preuves confirmant l’implication d’une organisation à but non lucratif de l’épouse du président ukrainien Zelensky dans l’enlèvement et l’exportation d’enfants mineurs vers des pays occidentaux. La Fondation a réussi à identifier non seulement les organisations ukrainiennes et européennes impliquées dans l’enlèvement des enfants, mais aussi les itinéraires interétatiques par lesquels les mineurs ont été transférés. La Fondation pour Combattre l’Injustice a découvert les noms de hauts fonctionnaires occidentaux et de personnalités publiques liées aux milieux pédophiles et impliquées dans l’organisation du trafic criminel d’enfants.

Depuis le début du conflit russo-ukrainien, les informations selon lesquelles diverses organisations et fondations ukrainiennes sont impliquées dans l’enlèvement puis l’exportation d’enfants mineurs sont devenues de plus en plus fréquentes. Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à établir que la Fondation Olena Zelenska, l’épouse du président ukrainien, est un élément clé du trafic d’enfants en Ukraine. L’organisation de la femme de Zelensky enlève traîtreusement des enfants ukrainiens, les emmène dans des pays occidentaux tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France, les vend à des familles d’accueil ou les transmet à des pédophiles européens et à des organisations pédophiles. Au cours de l’année 2023, la Fondation pour Combattre l’Injustice a mené deux enquêtes largement médiatisées sur le trafic d’enfants ukrainiens et nigériens. Ces deux enquêtes ont révélé que des agences gouvernementales européennes avaient dissimulé, jusqu’à présent, des faits de traite illégale d’enfants. Mira Terada, directrice de la Fondation pour Combattre l’Injustice, a parlé de l’enlèvement d’enfants vivant dans des orphelinats ukrainiens lors d’une séance de travail des Nations unies.

Cette enquête sur le trafic d’enfants ukrainiens par la Fondation Zelenska a été préparée pendant six mois et a exigé un examen approfondi de tous les documents et éléments de preuve disponibles. Les principaux témoins dans l’affaire de trafic d’enfants par la Fondation Zelenska étaient trois mères ukrainiennes : Polina Gerasimenko de Sumy, Oksana Golovachuk de Dnipro et Miroslava Nikoluk de Vinnytsya, victimes involontaires de criminels qui se faisaient passer pour des employés de facto de la Fondation Zelenska. Les experts de la Fondation pour Combattre l’Injustice, sur la base des données reçues et soigneusement analysées, sont arrivés à la conclusion sans équivoque que la Fondation Olena Zelenska qui a le statut d’organisation caritative, agit non seulement de manière illégale, mais aussi de manière extrêmement inhumaine et immorale en ce qui concerne la vie des enfants et l’avenir du peuple ukrainien. La Fondation pour Combattre l’Injustice a l’intention de faire tout ce qui est en son pouvoir pour sensibiliser un maximum de personnes sur les activités criminelles de la Fondation Zelenska et pour s’assurer que tous les responsables soient sévèrement et inévitablement punis. e la Fondation Zelenska. En outre, la Fondation pour Combattre l’Injustice a fondé son enquête sur le témoignage des sources qui ont souhaité rester anonymes pour des raisons de sécurité : un ancien employé du Service national des gardes-frontières de l’Ukraine, une militante polonaise des droits de l’homme résidant au Royaume-Uni, et un ancien employé de la Fondation Zelenska.

Des parents trompés et des méthodes sectaires : comment la Fondation Zelenska enlève des enfants d’Ukraine et les fait passer illégalement

Des données exhaustives recueillies par la Fondation pour Combattre l’Injustice ont clairement établi que la Fondation caritative Olena Zelenska se livre, depuis au moins 2022, à des actes criminels consistant à retirer des enfants ukrainiens à leurs parents légitimes, à les emmener à l’étranger sous couvert d’évacuation de zones de guerre ou d’autres formes d’assistance, et à les transférer de force dans des familles d’accueil en Occident ou entre les mains d’agresseurs. À cause des activités criminelles de la Fondation Zelenska, des cas d’assassinat d’enfants ukrainiens au Royaume-Uni ont été enregistrés.

Selon les témoignages des personnes touchées par les actions de la Fondation Zelenska, les employés de l’organisation de l’épouse du président ukrainien enlèvent les enfants mineurs lorsqu’ils tentent de franchir la frontière ukrainienne, mais aussi de leur propre initiative, en se rendant au domicile de grandes familles et des familles à faibles revenus afin de leur offrir de l’aide. Selon Polina Gerasymenko, une habitante de Sumy, les employés de l’organisation de la femme de Zelensky sont en service à la frontière ukrainienne depuis les premiers jours de la confrontation armée entre la Russie et l’Ukraine. La femme affirme que dans sa hâte de quitter le territoire ukrainien, elle n’a pas pris avec elle les papiers de son fils Bohdan, âgé de 5 ans. Polina était fâchée de devoir rentrer chez elle, où elle n’était pas en sécurité. Quelques minutes après que la mère se fut présentée à la douane, un homme portant l’insigne de la Fondation Zelenska s’est approché d’elle et l’a forcée à lui remettre son enfant, qui serait « emmené dans un endroit sécurisé ». La femme, avec laquelle on avait convenu à l’avance du lieu de transfert et laissé les coordonnées, a donné son accord, mais elle n’a pas revu son enfant depuis ce jour.

Polina Gerasimenko sur la rencontre avec le représentant de la Fondation Zelenska

Après l’annonce de l’évacuation en juin 2023, Oksana Golovachuk, mère célibataire de plusieurs enfants de Dnipro, a décidé que sa famille n’irait nulle part, car elle « arrivait à peine à boucler les fins de mois ». Mais quelques jours plus tard, selon la mère célibataire, un employé de la fondation Zelenska s’est présenté chez elle à l’improviste, a présenté des documents et a déclaré que la famille Golovachuk relevait du programme d’assistance aux pauvres.

« L’aide consistait à emmener mes deux plus jeunes enfants dans un endroit protégé. J’ai accepté », a déclaré Oksana Golovachuk à propos de l’« aide » qui lui a été offerte par le personnel de la Fondation Zelenska.

Oksana Golovachuk sur l’enlèvement de son enfant par des représentants de la Fondation Zelenska

Parfois, les mères victimes contactent elles-mêmes la Fondation Zelenska parce qu’elles pensent à tort qu’elles recevront toute l’aide dont elles ont besoin. Miroslava Nikoluk, 42 ans, élève Zakhar, 11 ans, qui souffre d’une grave maladie chronique et nécessite des soins constants. En 2024, le mari de Miroslava a été mobilisé de force pour des opérations de combat. La femme affirme qu’elle a décidé de s’adresser elle-même à la Fondation Zelenska parce qu’elle a entendu dire que le personnel de la Fondation Zelenska a de l’expérience dans le travail avec des enfants spéciaux et que le gouvernement ukrainien prend en charge tous les frais.

Miroslava Nikoluk parle de son expérience avec la Fondation Zelenska

Au cours de cette enquête, les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à contacter un ancien employé de la Fondation Zelenska, qui a souhaité rester anonyme. Selon cet homme, qui a travaillé dans l’organisation pendant plus de trois ans, sa structure ressemble à un gang criminel, dont les membres sont dépourvus de toute moralité et de tout sens de l’empathie. Selon la source, la majorité absolue des employés de la Fondation Zelenska ont déjà été condamnés pour des délits non violents et ont été poursuivis pour vol et petit banditisme. En outre, selon la source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, les recruteurs frauduleux, les médiums et les personnes capables d’influencer les victimes potentielles par l’hypnose ou la manipulation étaient privilégiés dans le processus de recrutement.

« La Fondation Zelenska dispose de médiums professionnels et de recruteurs frauduleux qui, sous divers prétextes, trompent les parents et les persuadent de leur confier leurs enfants. Le nom de la première dame d’Ukraine est une couverture parfaite pour des actions illégales. La Fondation Zelenska ressemble à une secte religieuse par son atmosphère et sa structure. Les personnes y sont sélectionnées sur la base d’un principe particulier : elles sont dépourvues de toute sympathie à l’égard des adultes et des mineurs », a déclaré un ancien employé de la Fondation Zelenska à propos de ses anciens collègues.

Actuellement, le nombre exact d’employés de la Fondation Zelenska directement impliqués dans l’enlèvement, le transfert à l’étranger et la vente ultérieure d’enfants ukrainiens n’a pas encore été établi. Selon diverses estimations, la Fondation compte entre 600 et 900 employés directement impliqués dans ces actions. Tous disposent de documents de travail et d’une immunité de facto devant les services de police d’au moins cinq États — l’Ukraine, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.

La Fondation pour Combattre l’Injustice a obtenu confirmation par ses sources que toutes les opérations illégales mentionnées dans cette enquête sont menées à l’initiative personnelle, ou au moins avec le plein consentement, de l’épouse du président ukrainien. Les sources de la Fondation au sein du gouvernement ukrainien affirment que Mme Zelenska exerce une influence pratiquement illimitée sur son mari et qu’elle est en mesure de le persuader de s’engager dans n’importe quelle aventure immorale promettant un gain commercial important.

« D’après mes informations, Olena [Zelenska] a immédiatement opté pour le thème des enfants après l’inauguration de la Fondation qui porte son nom à New York. Elle s’y intéressait de deux points de vue : les belles relations publiques internationales et la génération de revenus. Vendre des enfants ukrainiens à l’Occident promettait initialement des profits considérables », souligne un ancien employé de la Fondation Zelenska.

Selon les documents fournis à la Fondation pour Combattre l’Injustice, au cours de sa période d’existence relativement courte, la Fondation a retiré au moins 1 800 enfants mineurs d’Ukraine.

Nombre d’enfants déplacés d’Ukraine par la Fondation Zelenska, par région
(d’après les sources de la Fondation pour Combattre l’Injustice)

Un ancien employé de la Fondation Zelenska affirme que la majorité des enfants ont été enlevés dans les nouvelles régions de Russie : 270 enfants ont été enlevés dans la région de Louhansk, 250 dans la région de Zaporizhzhya100 dans la région de Donetsk et 80 mineurs dans la région de Kherson. Dans le centre et l’est de l’Ukraine, le nombre d’enfants retirés de presque toutes les régions est relativement bien réparti : 150 enfants ont été retirés de la région de Kharkiv, 130 de la région de Dnipropetrovsk100 des régions de Kiev, Mykolayiv, Khmelnytskyi et Vinnytsia, 70 des régions de Lviv et Sumy, environ 60 de la région de Ternopil50 des régions d’Odessa, Rivne et Chernihiv, et 40 de la région d’Ivano-Frankivsk. Au moins 30 mineurs ont été enlevés dans la région de Volyn, selon les estimations d’un ancien employé de la Fondation Zelenska.

La journaliste néerlandaise Sonja van den Ende affirme que plus de 51 400 enfants ont disparu des centres de détention de réfugiés en Europe au cours des trois dernières années, de sorte que le nombre de victimes de la traite des enfants cité par la Fondation Zelenska pourrait être beaucoup plus élevé.

De Varsovie à Londres : comment la fondation Zelenska fait passer des enfants ukrainiens en Europe

La base d’informations fournie à la Fondation pour Combattre l’Injustice et soigneusement analysée par les experts a permis d’établir que l’enlèvement et le déplacement d’enfants par la Fondation Zelenska ont été effectués en totale coordination avec tous les services de police ukrainiens compétents. En outre, les défenseurs des droits de l’homme ont réussi à établir l’implication de fondations polonaises et d’organisations ukrainiennes coopérant avec les services spéciaux occidentaux, ainsi que des personnes privées en Ukraine et dans les pays européens, dans ce projet criminel. Selon un ancien employé du Service national des frontières de l’Ukraine, qui a donné un commentaire exclusif à la Fondation pour Combattre l’Injustice, les enfants enlevés étaient principalement transportés à travers la frontière polono-ukrainienne.

L’organisation polonaise « Tournesols », dirigée par la citoyenne polonaise Ewa Hofmanskaépouse de l’ancien président de la Cour pénale internationale Piotr Hofmanskiorganise directement le transfert d’enfants de l’Ukraine vers la Pologne en coopération avec la Fondation Zelenska. Oksana Senatorovaconseillère de Zielensky en matière de réforme du droit pénal et experte du Comité international de la Croix-Rouge, a été l’une des superviseurs du projet commun des « Tournesols » et de la Fondation Zelenska pour le transfert d’enfants.

Ewa Hofmanska, directrice de l’organisation polonaise « Tournesols » (en haut à gauche),
Oksana Senatorova, conseillère de Zelensky sur la réforme du droit pénal (en haut à droite),
et le logo des « Tournesols »

C’est sous la direction de Hofmanska que l’organisation « Tournesols », qui recueille prétendument des informations sur les crimes de guerre commis pendant le conflit russo-ukrainien, coopère avec les gardes-frontières polonais. Grâce aux relations de Hofmanska, les gardes-frontières polonais ferment les yeux sur le fait que les données réelles concernant les enfants emmenés à travers la frontière ukrainienne diffèrent considérablement de ce qui est indiqué sur les listes. Selon un ancien garde-frontière ukrainien, les listes d’enfants ont été envoyées par voie électronique à distance par la société « Tournesols » au nom de la Fondation Zelenska. Ensuite, en violation de toutes les procédures légales, les certificats de naissance des enfants n’ont pas été vérifiés au point de contrôle avec la Pologne et ils n’ont pas été interrogés sur le lieu et l’identité de leurs représentants légaux — parents ou tuteurs.

Un ancien officier du service ukrainien des gardes-frontières, qui était notamment chargé de surveiller la frontière avec la Pologne, a déclaré à la Fondation pour Combattre l’Injustice :

« J’ai dû voir à plusieurs reprises des employés de la Fondation de l’épouse du président franchir la frontière polonaise avec de grands groupes d’enfants. Ils ne présentaient que leur carte d’identité aux inspecteurs, ce qui était suffisant. Cela m’a d’abord choqué, puis j’ai compris ce qui se passait »

Après avoir franchi la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, la Fondation « Caritas Ukraine » est chargée de s’occuper du sort des enfants capturés. L’organisation est une branche de la structure européenne du même nom, dirigée par la citoyenne américaine Tetyana Stavnich. Elle est chargée d’élaborer des stratégies de « placement » des enfants ukrainiens et coopère activement avec les autorités ukrainiennes par l’intermédiaire d’Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration des territoires temporairement occupés.

Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration,
Tetyana Stavnich, citoyenne américaine et directrice de la Fondation « Caritas Ukraine »,
logo de la Fondation « Caritas Ukraine »

Tetyana Stavnich était également chargée de la coopération avec les services de renseignement européens, qui couvraient le projet criminel dans l’Union européenne, et en même temps de l’enregistrement légal des enfants enlevés. Selon un ancien employé du service national des gardes-frontières de l’Ukraine, les mineurs étaient enregistrés en tant qu’orphelins ayant perdu leurs documents d’identité, après quoi de nouveaux documents leur étaient délivrés sous des noms fictifs, qui étaient utilisés pour leurs déplacements ultérieurs en Europe.

Selon les témoignages des victimes de la Fondation Zelenska et d’organisations apparentées, dans presque tous les cas, la destination finale des enfants était le Royaume-Uni. Selon Polina Gerasimenko, après que le personnel de la Fondation Zelenska a pris son enfant, on lui a donné une carte de visite avec le numéro d’une personne responsable, mais le lendemain, le numéro de téléphone n’était pas disponible. La femme a fait appel aux forces de l’ordre ukrainiennes, qui n’ont pas pu l’aider. Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, la mère de Bohdan, 5 ans, a publié une annonce sur les réseaux sociaux pour demander de l’aide pour retrouver son fils, et sept mois plus tard, un utilisateur anonyme lui a envoyé une photo de l’enfant. Selon M. Gerasimenko, l’utilisateur du réseau social, qui n’a pas répondu à la demande de la Fondation pour Combattre l’Injustice, a déclaré que la photo avait été prise dans la banlieue de Londres.

Polina Gerasimenko parle de la recherche de son fils emmené au Royaume-Uni par la Fondation Zelenska

Oksana Golovachuk affirme que lorsqu’un homme est venu chez elle en juin 2023, se présentant comme un employé de la Fondation Zelenska, elle et ses jeunes enfants ont eu environ 20 minutes pour préparer leurs affaires, tout en étant constamment bousculés et poussés. Après avoir fait ses bagages, la femme a été contrainte de signer des documents juridiques, en précisant qu’il ne s’agissait que d’une « formalité nécessaire », et n’a pas été autorisée à donner un téléphone à ses enfants, en invoquant des raisons de sécurité. Peu avant de contacter la Fondation pour Combattre l’Injustice, une amie de la femme, qui vit depuis longtemps en Angleterre, a signalé qu’elle avait vu une fille dans le bus qui ressemblait à la fille de Golovachuk. Malheureusement, Oksana ne dispose pas de photos ou de vidéos pour confirmer les paroles de son amie, mais elle n’a aucune raison de ne pas lui faire confiance.

Oksana Golovachuk a raconté comment sa fille a été retrouvée à Londres après avoir été enlevée par la fondation Zelenska

Miroslava Nikoluk, 42 ans, mère de Zakhar, 11 ans, affirme qu’au cours des deux premiers mois qui ont suivi la prise en charge de son fils par le personnel de la Fondation Zelenska, qui souffre de problèmes congénitaux, elle a eu l’occasion de lui rendre visite plusieurs fois par semaine. Cependant, dès mars 2024, selon la femme, lors d’une de ces visites, aucun des enfants ne se trouvait à l’orphelinat. Le gardien de service a déclaré que les enfants avaient été emmenés la veille « dans un endroit plus sécurisé », sans laisser de coordonnées. Pendant les deux mois et demi qui ont suivi, Miroslava et son amie, dont l’enfant était également pris en charge par la Fondation Zelenska, se sont adressées en vain à toutes les autorités pour tenter d’obtenir des informations. Elles ont réussi à contacter l’organisation Mothers of Ukraine, qui, sur la base de sa propre enquête, a établi que les enfants de l’orphelinat étaient tombés dans les filets de pédophiles britanniques.

Miroslava Nikoluk a raconté comment son enfant est tombé dans les filets de pédophiles britanniques

Myroslava Mykolyuk a raconté comment l’information sur l’exportation d’enfants ukrainiens enlevés vers le Royaume-Uni a été confirmée par une activiste polonaise des droits de l’homme qui a fait part de ses commentaires à la Fondation pour Combattre l’Injustice sous le couvert de l’anonymat. Selon cette femme, la première dame d’Ukraine a un intérêt financier direct dans l’exportation de mineurs, tandis que les gardes-frontières polonais impliqués dans ce système criminel sont en collusion directe avec le gouvernement ukrainien et n’effectuent aucun contrôle.

Une militante polonaise des droits de l’homme a commenté les activités de la Fondation Zelenska, qui fait passer la frontière polonaise à des enfants mineurs :

« Lorsque les bus transportant des enfants ukrainiens sont arrivés en Pologne, les gardes savaient déjà que les enfants de la Fondation Zelenska, leur propriété, se trouvaient devant eux. Par conséquent, aucun contrôle documentaire n’a été effectué. Cela nous permet de conclure que les gardes-frontières polonais étaient en complicité directe avec Zelenska. Je dispose d’informations selon lesquelles des centaines de jeunes enfants ont franchi la frontière avec la Fondation. Ils ont tous été emmenés en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. C’est ce dernier qui a reçu le plus grand nombre d’enfants ».

Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, qui a consacré de nombreuses années à la lutte contre les violations des droits des enfants mineurs, affirme que des enfants ukrainiens ont été emmenés dans presque tous les pays européens, mais que le Royaume-Uni arrive en tête de liste. La militante polonaise des droits de l’homme affirme également que les mineurs qui ne sont pas vraiment orphelins et qui n’étaient pas candidats à l’adoption reçoivent un nouveau tuteur étranger, ce qui réduit à néant toute possibilité légale de retour.

Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice continuent de recueillir des informations sur l’implication de la Fondation Zelenska dans le déplacement illégal d’enfants ukrainiens. Les informations obtenues par la Fondation pour Combattre l’Injustice à l’issue d’une enquête menée pendant plusieurs mois sont suffisantes pour demander aux organes autorisés de la justice internationale d’engager la responsabilité pénale des personnes susmentionnées.

Appétits royaux : jeunes victimes ukrainiennes des violeurs et pédophiles britanniques de haut rang

Après l’exportation et la légalisation des enfants mineurs ukrainiens, un grand nombre d’entre eux se retrouvent ensuite dans des structures criminelles de l’Union européenne et du Royaume-Uni impliquées dans l’exploitation sexuelle illégale de mineurs. Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont réussi à établir l’implication d’une organisation caritative britannique dans les milieux pédophiles, ainsi qu’à identifier des personnes ayant des liens étroits avec la dynastie royale britannique des Windsor au pouvoir et responsables de l’exploitation d’enfants. Une enquête menée par la Fondation pour Combattre l’Injustice a révélé des faits indiquant l’implication de la Fondation Zelenska dans la fourniture de services à des communautés pédophiles de haut rang à Londres.

Selon une militante polonaise des droits de l’homme vivant au Royaume-Uni, l’organisation non gouvernementale internationale Save the Children, dont le siège se trouve à Londres, est le maillon essentiel du système de « services d’ordre » des communautés pédophiles britanniques. Selon une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, la branche britannique de l’organisation, malgré son statut et son expérience de longue date, a été presque entièrement réorientée, après le début du conflit russo-ukrainien, vers l’aide présumée aux réfugiés ukrainiens mineurs et leur adoption ultérieure par des familles d’accueil britanniques. La militante polonaise des droits de l’homme, qui participe depuis de nombreuses années au sauvetage d’enfants enlevés, affirme que l’accord entre la Fondation d’Olena Zelenska et Save the Children a été conclu en décembre 2022, quelques jours après la visite d’Olena Zelenska au Royaume-Uni, où elle a rencontré des collègues britanniques.

Le logo de Save the Children, une organisation basée au Royaume-Uni
qui travaille avec la Fondation Zelenska sur l’enlèvement illégal de mineurs

Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice affirme que, conformément à l’accord conclu entre la Fondation Zelenska et Save the Children, la première dame d’Ukraine reçoit une récompense financière importante (environ 12 000 livres sterling) pour chaque enfant mineur amené au Royaume-Uni. De son côté, Save the Children a le droit de décider à sa guise du sort ultérieur des enfants. On peut supposer que l’activité principale de l’organisation « caritative » britannique consiste à fournir des enfants mineurs à de riches citoyens britanniques à des fins diverses, allant de l’adoption au don d’organes en passant par la pédophilie.

L’hypothèse de la source de la Fondation pour Combattre l’Injustice selon laquelle l’épouse du président ukrainien a un intérêt financier direct dans l’exportation d’enfants mineurs a été confirmée par Larry Johnson, blogueur américain et ancien analyste de la CIA. Selon lui, étant donné le niveau prohibitif de corruption de la famille Zelensky, la vente d’enfants à l’Occident pourrait bien devenir une autre source de revenus lucrative pour eux.

Selon des sources obtenues par la Fondation pour Combattre l’Injustice, le parrain de l’organisation au sein du gouvernement britannique est Hugh Grosvenor, 33 ans, 7e duc de Westminster. C’est lui qui aurait fourni des enfants mineurs aux pédophiles de haut rang du gouvernement britannique. Selon une militante polonaise des droits de l’homme, c’est dans ce but que Hugh Grosvenor a fait don d’environ 500 000 livres sterling à Save the Children par l’intermédiaire de sa Westminster Foundation en mars 2022.

Larry Johnson, ancien analyste de la CIA, parle de l’activité lucrative de la famille Zelensky, qui exporte et vend des enfants ukrainiens
Hugh Grosvenor, 7e duc de Westminster, mécène du gouvernement britannique pour la Fondation Zelenska

Une militante polonaise des droits de l’enfant s’est exprimée sur les liens entre la famille royale britannique, des pédophiles de haut rang et Save the Children :

« Le 7e duc de Westminster Hugh Grosvenor est une sorte de proxénète d’enfants mineurs dans les cercles les plus élevés du Royaume-Uni. Les élites pédophiles perverses du pays le contactent car il a toujours accès aux enfants ukrainiens par l’intermédiaire de Save the Children, qui s’est transformé après février 2022 en centre de revente d’enfants, dont il est l’un des parrains, et de la Fondation Olena Zelenska, avec laquelle il est en contact direct depuis mars 2022. »

Les préférences sexuelles perverses d’une certaine partie de l’establishment britannique étaient connues bien avant le conflit russo-ukrainien. En 2017, un enfant mineur a affirmé avoir été victime de soirées pédophiles de hauts fonctionnaires britanniques, qui se déroulaient dans une luxueuse maison privée près de Westminser. Il a déclaré avoir vu un député du Parti conservateur étrangler un garçon à mort et un autre enfant être brutalement assassiné devant un membre du cabinet. Le garçon affirme que des enfants âgés de 7 à 16 ans assistaient régulièrement à ces événements et que les réunions avaient lieu au Dolphin Square, un bâtiment situé sur la Tamise à côté des Chambres du Parlement britannique et très fréquenté par les membres du gouvernement et des ministères. Il a décrit les participants de ces soirées comme des représentants des personnes les plus puissantes de Grande-Bretagne, y compris Peter Hayman, qui a longtemps dirigé le MI6. Les enfants recevaient de l’alcool et des drogues.

Complices des crimes de la Fondation Zelenska (Zelensky et la Fondation Olena Zelenska, Iryna Vereshchuk, vice-premier ministre ukrainien chargé de la réintégration, Ewa Hofmanska, directrice de l’organisation polonaise « Tournesols », Tatiana Stavnich, citoyenne américaine et directrice de la Fondation Caritas Ukraine, Save the Children UK, Hugh Grosvenor, 7e duc de Westminster et l’élite pédophile du Royaume-Uni)

Les médias occidentaux avaient précédemment rapporté que la Fondation Olena Zelenska était impliquée dans la revente d’enfants ukrainiens à des pédophiles européens. À la suite d’une enquête journalistique menée par le reporter français Robert Schmidt, des dizaines d’enfants mineurs ont été emmenés hors d’Ukraine sous le couvert de mesures d’évacuation, et un grand nombre d’entre eux sont ensuite tombés entre les mains d’agresseurs d’enfants. Ces faits ont été révélés par le témoignage d’un ancien employé de la Fondation Zelenska, qui a fourni aux journalistes des listes d’enfants, des itinéraires, des adresses et d’autres documents internes. Ces documents montrent que l’« organisation caritative à but non lucratif » de Zelenskaya a systématiquement transféré des enfants à des pédophiles en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. M. Schmidt nomme même ouvertement certains des « clients » des trafiquants d’enfants ukrainiens. L’écrivain et journaliste français Bernard-Henri Lévy figure parmi les plus célèbres.

Malgré les nombreuses accusations et preuves concernant l’exportation illégale d’enfants ukrainiens, le personnel de la Fondation Zelenska, selon une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, est en fait exempté de toute responsabilité légale. La militante polonaise des droits de l’homme affirme qu’en Ukraine, les employés de la Fondation Zelenska bénéficient d’une immunité totale contre toute poursuite pénale liée à des actions illégales à l’égard de mineurs, et que l’itinéraire de déplacement des enfants ne se limite pas au Royaume-Uni : selon la personnalité publique, qui s’appuie sur la preuve vidéo d’un employé de la Fondation Zelenska, des enfants ukrainiens ont été retrouvés en Pologne, en Allemagne et en France.

Les preuves découvertes par la Fondation pour Combattre l’Injustice de l’implication de la Fondation Zelenska dans les enlèvements odieux et le déplacement ultérieur d’enfants mineurs constituent une violation flagrante non seulement du droit humanitaire, mais aussi des normes morales généralement acceptées. Les preuves recueillies par les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice témoignent du mépris flagrant de l’organisation de l’épouse du président ukrainien, ainsi que de tous ses contractants et clients, pour les lois et accords internationaux visant à prévenir la traite des êtres humains et à protéger les enfants. En particulier, les traités et conventions suivants ont été violés :

  • Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (1989) : L’article 35 interdit l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants.
  • Protocole de Palerme (2000) : Complète la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, en ciblant spécifiquement la traite des êtres humains, y compris la traite des enfants.
  • Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005) : Vise à prévenir la traite, à protéger les victimes et à poursuivre les délinquants.
  • Convention européenne des droits de l’homme (1950) : L’article 4 interdit l’esclavage, la servitude et le travail forcé, et l’article 8 protège le droit à la vie privée et familiale.

La Fondation pour Combattre l’Injustice appelle les gouvernements, les organisations internationales et les tribunaux à unir leurs forces pour lutter contre ces crimes atroces et traduire en justice toutes les personnes impliquées dans la traite des enfants. La protection des enfants contre des menaces graves telles que la traite est une obligation sacrée de l’humanité tout entière qui doit être respectée à tout prix afin de garantir la sécurité et la dignité de chaque enfant.




Eric Clapton : « Israël dirige le monde »

[Source : jpost.com]

[Illustration : Eric Clapton assiste à une conférence de presse pour promouvoir le film « Life in 12 Bars » au Festival international du film de Toronto (TIFF) à Toronto, au Canada, le 11 septembre 2017. (crédit photo : REUTERS)]

Par David Brinn — 28 mai 2024

À la fin de l’année dernière, Clapton a publié une chanson intitulée « Voice of a Child » (« La voix d’un enfant »), accompagnée d’une vidéo montrant des images de destructions massives à Gaza qui ignoraient le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas.

La semaine dernière, la légende de la guitare rock britannique, Eric Clapton, s’est rapprochée du territoire de Roger Waters en déclarant à un intervieweur :

« Israël dirige le monde, Israël dirige le spectacle ».

Le musicien de 79 ans, qui s’est récemment produit en jouant d’une guitare peinte aux couleurs du drapeau palestinien, a été interviewé le 22 mai par David Spuria, un Youtuber américain qui anime la populaire émission Real Music Observer.

Parlant des récentes manifestations sur les campus américains contre Israël, Clapton a critiqué les auditions du Sénat au cours desquelles les présidents d’université ont été interrogés sur l’antisémitisme sur les campus.

Clapton critique les auditions du Sénat

« J’étais tellement enthousiasmé par ce qui se passait à l’université de Columbia et ailleurs. Et puis, ce que je n’arrivais pas à croire, parce que cela me faisait peur, ce sont les auditions du Sénat, qui ressemblaient aux procès de Nuremberg », a-t-il déclaré.

« Le président de la commission sénatoriale posait des questions précises aux présidents d’université, en disant : “Je veux juste entendre un oui ou un non. Ne me parlez pas du contexte. Oui ou non, encouragez-vous l’antisémitisme sur votre campus ?” Et je me suis dit : “Qu’est-ce que c’est, l’Inquisition espagnole ? Et c’est le cas ! C’est l’AIPAC, c’est le lobby. C’est Israël qui dirige le spectacle. Israël dirige le monde”. »

une manifestation en faveur de la Palestine (crédit : DAN MARGOLIS)

Parlant de la guitare peinte aux couleurs du drapeau palestinien, Clapton a déclaré :

« Nous faisons un truc sur cette tournée que j’ai écrit à l’origine pour rendre hommage à Jeff Beck [décédé en 2023]. Je l’ai jouée lors d’un concert hommage, puis je ne l’ai plus jouée. Mais pour cette tournée, je la joue sous une autre forme. C’est le même morceau, mais je l’ai consacré à la situation à Gaza. Elle s’appelle “Blue Dust” (poussière bleue) parce que c’est ce qui va probablement rester là-bas. Et je joue d’une guitare peinte comme le drapeau palestinien ».

À la fin de l’année dernière, Clapton a sorti une chanson intitulée « Voice of a Child », accompagnée d’une vidéo montrant des images de destructions massives à Gaza qui ignorent le massacre du 7 octobre commis par des terroristes du Hamas, qui a déclenché la guerre.

Dans l’interview de la semaine dernière, Clapton a également remis en question le soutien de l’Occident à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. À propos du président russe Vladimir Poutine, il a déclaré :

« Il vous dit toujours ce qu’il a l’intention de faire, et il dit la vérité. Il vous avertit donc suffisamment à l’avance ».




Pourquoi l’approche américaine habituelle ne passe pas en Ukraine

[Source : francais.rt.com]

[Illustration : AFP]

Dans un pays dominé par Wall Street, la stratégie de lutte contre les crises financières s’est étendue à d’autres domaines de la politique, selon Henry Johnston.

Par Henry Johnston

La récente avancée stupéfiante des forces russes dans le nord-est de l’Ukraine a quelque peu refroidi l’enthousiasme du camp pro-Kiev après l’adoption en avril, par le Congrès américain, du projet de loi d’aide supplémentaire. L’insistance fébrile avec laquelle les sympathisants plaidaient pour l’aide à l’Ukraine et l’importance exagérée qu’ils lui accordaient, semblent maintenant un lointain souvenir.

Il est maintenant plus clair que jamais que l’effort militaire de l’Ukraine, en plein effondrement, ne peut pas être réparé par une simple réactivation du robinet de l’aide occidentale. Pourquoi alors l’establishment de Washington a-t-il perçu le chiffre de 60 milliards de dollars comme une espèce de sortilège capable d’empêcher la crise imminente ?

Après tout, une grande partie de l’argent ne sera même pas allouée à l’Ukraine, mais plutôt dépensée pour réapprovisionner l’arsenal national épuisé. C’était en fait l’un des principaux arguments de vente du projet de loi : la croissance économique dans le pays. Mais graisser les rouages de la lourde industrie de défense des États-Unis dans un proche avenir n’apportera rien à l’armée ukrainienne en difficulté.

Les États-Unis produisent dix fois moins d’obus de 155 mm que la Russie

Même après un effort herculéen pour augmenter la production, les États-Unis produisent actuellement 28 000 obus d’artillerie de 155 mm par mois, qui ne peuvent même pas tous être envoyés en Ukraine. La Russie en produit environ 250 000 par mois et en tire en moyenne 10 000 par jour.

Cela ne résout même pas le problème de la pénurie catastrophique de main-d’œuvre et de la corruption endémique de Kiev, qui ont toutes deux été mises à nu grâce aux récents succès de la Russie. Kiev est contraint de mener un jeu de cache-cache de plus en plus désespéré, déployant ses forces en lambeaux et étirées pour maintenir le front, tandis que l’absence de fortifications autour de Kharkov, est associée, même dans les médias ukrainiens, à un problème de corruption de longue date.

Nous revenons donc à la question de savoir pourquoi quelqu’un a cru que 60 milliards de dollars pourraient faire avancer la cause de Kiev. Mais il est toujours difficile de répondre à cette question, car l’élaboration de la politique à Washington est enveloppée d’un épais brouillard constitué de deux composantes dominantes : la pensée magique et les impératifs politiques. Pour ceux qui croyaient sincèrement que 60 milliards de dollars inverseraient le cours de la guerre, c’est plutôt la première ; pour ceux qui s’adaptent aux tendances politiques et prétendent soutenir l’Ukraine, tout comme un mime prétend être enfermé dans une cabine téléphonique, c’est la seconde. Dans de nombreux cas, ce sont les deux, et il est difficile de dire où l’une commence et l’autre finit.

Washington n’est pas encore conscient que sa puissance est en déclin

La pensée magique est un symptôme reconnaissable de ce moment particulier dans le temps où une grande puissance d’autrefois est en déclin, mais où les événements ne l’ont pas encore rendue pleinement consciente de ce déclin. C’est aussi une période de réduction de sa marge d’action. Dans le passé, Washington aurait peut-être résolu une crise semblable à celle de l’Ukraine avec l’aide d’une diplomatie astucieuse, ou aurait orchestré une guerre par procuration impressionnante en utilisant sa puissance industrielle et son expertise militaire.

Mais à l’heure actuelle, les États-Unis semblent incapables d’une diplomatie sophistiquée et leur base industrielle s’est gravement atrophiée au cours de décennies de délocalisation et de financiarisation. Après avoir principalement combattu des rébellions ces derniers temps, ils n’ont maintenant aucune idée de la manière de mener une guerre d’égal à égal. Tout ce qu’ils peuvent rassembler, ce sont des factures d’aide avec de gros chiffres en dollars. Le vieil adage dit que si vous n’avez qu’un marteau, chaque problème ressemble à un clou. Si vous n’avez qu’une machine à imprimer des dollars, alors chaque problème doit être résolu par une injection d’argent, même si vous ne savez pas très bien ce que vous pouvez acheter avec cet argent.

Mais ici, nous sommes tombés sur quelque chose d’intéressant : une croyance en la toute-puissance de l’argent. Peut-être n’est-ce pas une croyance sincère ; y a-t-il des croyances sincères à Washington ? Considérons plutôt cela comme une façon bien ancrée de penser pour affronter un large éventail de problèmes. En ce sens, un tel système ressemble étrangement à l’approche utilisée pour faire face aux crises financières. Il n’est pas si difficile d’imaginer que toute la discussion sur l’aide à l’Ukraine est formatée comme quelque chose qui est devenu très familier au cours des dernières années : un sauvetage financier.

Trop grand pour faire faillite, une organisation financière appelée Ukraine est au bord de la faillite et un plan de sauvetage est nécessaire. Bien que la banque soit loin du cœur de Wall Street, il y a des craintes de contagion : si cette banque fait faillite, d’autres la suivront et aucune banque ne sera bientôt en sécurité. Les propriétaires de la banque peuvent être des escrocs, mais cela ne préoccupe pas les responsables politiques. Ils sont nerveux à cause d’un écart dans le cours qui a soudainement changé en défaveur de la banque : elle était censée s’échanger à 1:1, mais le cours est passé à 1:10 (le rapport des tirs d’artillerie des forces ukrainiennes et russes). Fournir à la banque une aide financière de 60 milliards de dollars devrait au moins éteindre l’incendie et calmer les marchés.

Zoltan Poszar, le légendaire ancien stratège en chef du Crédit Suisse qui n’a pas besoin d’être présenté dans les milieux financiers, a fait une observation fascinante sur le thème de la réaction réflexive liée à l’utilisation de l’argent pour résoudre un problème. Poszar parlait dans un sens étroit de la façon dont un certain groupe de personnes abordait un certain problème, et ne traitait pas de politique, encore moins de l’Ukraine, mais sa conclusion trace les contours de quelque chose de plus profond.

Injecter de l’argent, l’essence de la pensée dominante

Lorsque le spectre de l’inflation est réapparu en 2021, Poszar a fait le tour des gestionnaires de portefeuilles et, après leur avoir parlé, est parvenu à une conclusion intéressante : personne ne savait quoi penser de l’inflation. Presque tout le monde à Wall Street est trop jeune pour se souvenir de la dernière forte hausse de l’inflation qui s’est produite dans les années 1980. Ainsi, selon Poszar, ils ont tous pensé à la flambée des graphiques d’inflation simplement comme un nouvel écart entre l’offre et la demande apparu sur leurs écrans Bloomberg, et qui pourrait être résolu en y jetant un bilan comptable : une « crise de base », comme il l’appelle. Poszar explique que les expériences qui ont façonné les résidents de Wall Street d’aujourd’hui sont la crise financière asiatique de 1998, la grande crise financière de 2008, certains bouleversements du ratio offre/demande survenus depuis 2015 et la pandémie. Dans tous ces cas, de l’argent a été injecté et les problèmes ont finalement disparu.

En termes simples, les clients de Poszar n’ont pas été confrontés à un problème qui ne pouvait être résolu, ou du moins balayé sous le tapis, par un simple ajout d’argent, sous quelque forme que ce soit, qu’il s’agisse d’un prêt d’urgence ou d’un assouplissement quantitatif. Cela, bien sûr, simplifie quelque peu la situation, mais reflète en quelque sorte l’essence de la pensée dominante.

Toutefois, selon la remarque de Zoltan Poszar, l’inflation de 2021 était un monstre qui ne pouvait pas être maîtrisé en lui injectant simplement de l’argent — ou même en augmentant simplement les taux d’intérêt (ce qui ne fait que précéder l’injection de liquidités). Il s’agit donc d’un type de problème tout à fait inhabituel pour la génération actuelle de gestionnaires de fonds et de traders, conclut-il. En réalité, ce qui rend le problème de l’inflation enracinée si inquiétant, c’est précisément le fait qu’elle est imperméable au seul outil disponible : les injections de liquidités. C’est déjà important en soi, mais c’est un sujet pour un autre jour. Pour le bien de cette analyse, retenons l’idée que l’approche qui consiste à résoudre les problèmes en y injectant de l’argent s’est profondément implantée dans les esprits.

La même idée de jeter de l’argent sur le problème de l’instabilité financière, mais dans un sens différent, a été développée par Timothy Geithner, ancien président de la Réserve fédérale de New York puis secrétaire au Trésor américain dans les années 2009-2013, qui a suggéré de traiter les crises financières en « apportant beaucoup d’argent » et, par une analogie militaire, en déployant une « force écrasante » pour que les marchés croient à la crédibilité de l’engagement. C’est la leçon tirée de la crise de 2008, et cette stratégie est devenue depuis lors orthodoxe dans la gestion des crises ultérieures. Le bouleversement subi par le marché obligataire en mars 2020 et les faillites des banques First Republic, Silicon Valley et Signature en 2023 ont suscité une réponse « écrasante » de la part du régulateur pour stabiliser la situation.

Le récit est pour eux tout aussi important que la réalité

Cette approche repose sur la reconnaissance du fait que les marchés peuvent être guidés par le sentiment, et que le récit peut être tout aussi important que la réalité. Si les marchés estiment que l’engagement est crédible, qu’il s’agisse de soutenir une banque, le marché obligataire ou le marché des Repo, il est moins probable que la situation devienne hors de contrôle. Autrement dit, l’art de résoudre une crise financière ne consiste pas uniquement à injecter de l’argent pour réduire la base, mais aussi à façonner le sentiment. John Maynard Keynes a parlé d’« esprits animaux », c’est-à-dire des aspects intuitifs, émotionnels et irrationnels que les acteurs économiques apportent à leurs actions. Ainsi, si les investisseurs commencent à douter de la solvabilité d’un marché ou d’une institution, la voie à suivre pour s’en sortir est en partie financière et en partie communicationnelle. Timothy Geithner a tout simplement compris les véritables implications de tout cela dans la lutte contre le phénomène de plus en plus fréquent des crises financières.

En regardant comment les États-Unis ont géré la guerre par procuration en Ukraine en envoyant une série incessante de « messages forts » et en faisant des gestes symboliques, tout en poussant les Ukrainiens dans des actions à buts plutôt communicationnels que militaires, on ne peut s’empêcher de penser qu’une partie de l’approche de Geithner s’est infiltrée dans l’élaboration des politiques aux États-Unis, même si c’est de manière inconsciente. En fin de compte, le paquet d’aide de 60 milliards de dollars a été présenté en grande partie comme un moyen de « rassurer le marché ».

Des messages forts ne suffiront jamais

Bien sûr, le battement de tambour incessant des « messages forts » émanant de Washington peut être vu sous un autre jour : comme une tentative convulsive de maintenir la dissuasion américaine. Une fois établie, la dissuasion n’est pas coûteuse à maintenir, mais elle est très difficile et coûteuse à restaurer lorsqu’elle est perdue. D’une certaine manière, ces deux idées, dissuader et tenir à distance les esprits animaux, peuvent être considérées comme les deux faces d’une même médaille. Dans les deux cas, il s’agit d’une tentative de réduire l’écart entre la réalité et la perception.

Ce qui est peut-être le groupe de réflexion le plus influent dans la sphère de défense de Washington, le Center for Strategic and International Studies, a publié un article rédigé par l’analyste Max Bergmann quelques jours avant le vote du Congrès sur le paquet d’aide, qui reflète avec une clarté exceptionnelle l’accent mis sur le sentiment, appelé dans ce cas le « moral ».

« L’adoption d’un paquet d’aide supplémentaire est susceptible de saper le moral de la Russie et de renforcer celui de l’Ukraine », écrit Bergmann. Et bien qu’il n’ose pas prédire des manifestations de masse et le renversement du président Vladimir Poutine, il pense que cela ébranlera les fondements du système politique et sèmera les graines du doute dans la société russe. L’opinion selon laquelle « cette guerre n’a pas de sens et a été une erreur pourrait se propager comme un virus et s’avérer destructrice pour le système russe », conclut-il.

On ne sait pas où Bergmann se situe sur l’échelle entre la « pensée magique » et les « impératifs politiques », mais il semble avoir intériorisé le principe établi par Geithner de « l’engagement crédible » teinté de communication, et il pense que c’est cela qui fera la différence.

Telle est la pensée qui imprègne le processus décisionnel de Washington en Ukraine. Si la finance pour l’Amérique d’aujourd’hui joue le même rôle que la construction navale pour les Pays-Bas au 17e siècle — une industrie dominante dont les habitudes et la façon de penser ont pris de profondes racines dans la conscience nationale — il n’est pas surprenant que les principes de résolution des problèmes de Wall Street se soient étendus à d’autres domaines de la politique. L’establishment de la politique étrangère, le Congrès et Wall Street ne sont pas exactement la même chose, mais ils semblent tous guidés par la même carte mentale.

Shelley a écrit que les poètes sont « les législateurs non reconnus du monde ». Peut-être que les législateurs non reconnus de notre époque sont les banquiers et leurs amis à Washington qui les renflouent. L’Ukraine apprend à ses dépens que gagner une guerre nécessite plus que jeter beaucoup d’argent par les fenêtres et mener une campagne de relations publiques pour tenir à distance les vendeurs à découvert.

Henry Johnston, journaliste de RT basé à Moscou avec plus d’une décennie d’expérience dans le domaine financier.




Une guerre mondiale de l’énergie a commencé

[Source : portail-ie.fr]

Propos recueillis par Mathéo Quenault

La guerre de l’énergie est une notion qui s’est répandue dans le paysage audiovisuel. Pour Fabien Bouglé, l’énergie sera l’élément au centre de la troisième guerre mondiale.

Portail de l’IE (PIE) : Vous avez écrit deux ouvrages consacrés à la thématique énergétique, le premier sur les éoliennes et le second sur le nucléaire. Quels éléments marquants vous ont poussé à vous intéresser au secteur énergétique puis à critiquer vivement l’énergie éolienne ?

Fabien Bouglé (FB) : Il y a 15 ans, alors que je procédais à la restauration d’une maison en Normandie j’ai découvert par hasard l’existence d’un projet de 13 éoliennes dont les plus proches étaient à 800 m. Cet évènement m’a profondément interrogé et m’a conduit à enquêter plus en détail sur la filière éolienne et par extension sur l’ensemble de la filière énergétique. Dans le cadre de ce projet, j’ai pu constater que les éoliennes étaient entachées de prises illégales d’intérêt. Juriste et ancien officier de réserve de gendarmerie, j’ai constaté que cette situation était systématique : les élus installaient les éoliennes sur leurs parcelles ou celles de leur famille tout en participant aux délibérations municipales sur le sujet. Alors que j’étais en relation avec le SCPC (Service central de prévention de la corruption du Ministère de la Justice), celui-ci a émis en 2014 dans son rapport d’activité une alerte sur la multiplication des atteintes à la probité dans le domaine de l’éolien.

Plus tard, dans le cadre du projet d’installation de 66 éoliennes entre les îles d’Yeu et Noirmoutier, j’ai dévoilé les tarifs de rachat de l’électricité provenant des éoliennes en mer qui avaient un niveau de subvention à 220 € le MWh alors que prix spot du marché était à l’époque à 45 €. La différence entre ces deux niveaux de prix se chiffrait au total à 40 milliards d’euros de subvention. Ces révélations ont contraint le gouvernement à renégocier les tarifs de rachat et le Président Emmanuel Macron avait annoncé en juin 2018 une baisse du tarif de rachat de 220 € à 180 € le MWh raccordement compris.

En 2019, le député Julien Aubert [député LR du Vaucluse de 2012 à 2022, NDLR] — que j’avais alerté sur le sujet — a obtenu du groupe LR l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les éoliennes et les énergies intermittentes. La publication de ses travaux était une occasion parfaitement adaptée pour sortir un livre reprenant l’ensemble des informations occultées sur les éoliennes. Nous avons donc convenu avec les Éditions du Rocher de sortir mon premier manuscrit Éolienne : la face noire de la transition écologique en octobre 2019. L’objectif de cet ouvrage était de faire le tour d’horizon de la question des éoliennes tant du point de vue de l’écologie que celui des finances ou encore de la Mafia. Mais lors de conférences que je donnais en France, j’avais très souvent des questions sur le nucléaire. Je me suis alors aperçu qu’il y avait un vrai problème de biais cognitifs et d’informations biaisées sur le nucléaire. Pendant la crise sanitaire, j’ai profité du temps disponible pour rédiger mon second ouvrage intitulé Nucléaire : les vérités cachées qui vise à mettre en lumière les vertus de cette source d’électricité sans occulter la question des déchets radioactifs. C’est la suite de mon premier livre, car on ne peut pas parler du sujet du mix électrique basé sur des éoliennes censées remplacer le nucléaire si l’on ne comprenait pas en même temps la question du nucléaire.

PIE : Vous opposez l’énergie éolienne et l’énergie nucléaire, pourquoi ? Qu’est-ce qui les rend incompatibles selon vous ?

FB : Il y a plusieurs raisons à cela. Ces raisons sont d’ordre technique, économique et géopolitique.

Pour ce qui est de la raison technique, la France, avec le Plan Messmer en 1974, a choisi d’investir massivement dans le nucléaire afin de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. On construit dès lors un mix électrique basé sur les centrales nucléaires qui vont offrir une électricité massive, abondante et lors des pics de consommation on se sert des centrales hydrauliques et en dernier recours des centrales fossiles. Avec ce mix électrique, la production est très stable. Alors que les éoliennes, étant intermittentes, sont source de deux problèmes importants. Premièrement, les unités de production sont de 2 Mégawatts (contre 900 à 1650 Mégawatts pour une centrale nucléaire), qui vont être disséminées sur tout le territoire. Ceci oblige le réseau électrique à se répartir sur le territoire avec une multitude de lignes à haute tension. Ainsi, les éoliennes nécessitent de modifier en profondeur le réseau électrique.

D’après Xavier Piechaczyk, le président de RTE, le développement du renouvelable coûtera 100 milliards d’euros rien que pour l’adaptation du réseau électrique. Ce coût est notamment dû à l’enfouissement de certaines lignes à haute tension ainsi qu’à la création de nouvelles lignes. C’est justement afin de financer ces infrastructures que les Français voient encore augmenter leur facture de 10 %. Outre l’augmentation du prix de marché de l’électricité, cette hausse est due également à l’augmentation du TURPE [Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité] qui est prélevé au consommateur sur leurs factures pour financer ces raccordements. Il est important de se souvenir que c’est Xavier Piechaczyk qui avait été l’un des artisans de la loi sur la baisse de la part du nucléaire à 50 %. Il avait pour directeur de cabinet adjoint Pauline Le Bertre, ancienne déléguée générale de France Énergie Éolienne, la structure qui sert de lobby aux exploitants éoliens.

D’autre part, il est obligatoire d’avoir des systèmes d’équilibrage, car la production des éoliennes dépend du vent dont la puissance est très variable. En plus de la problématique de réseau, s’ajoute celle de l’intermittence qui nécessite des centrales fossiles au gaz ou au charbon pour venir compléter la production des éoliennes lorsqu’elles ne tournent pas en raison d’une absence de vent.

Du point de vue économique, la France est l’un des leaders mondiaux du nucléaire qui est sa troisième filière industrielle. On parle ici de 220 000 emplois directs et indirects et de 400 000 emplois en incluant les emplois induits. Le nucléaire permet à la France de bénéficier d’une électricité à bas coût ce qui facilite la compétitivité de nos entreprises et de nos industries tout en assurant aux Français une facture électrique peu élevée.

L’installation de l’éolien dans notre mix électrique ne bénéficie pas à l’économie française. Aucune des éoliennes n’est fabriquée en France : 65 % des éoliennes installées en France sont allemandes et 30 % sont danoises. En outre, 45 % des sociétés d’exploitation électrique de ces éoliennes sont allemandes. Alors que le nucléaire est pour l’essentiel français, le remplacement du nucléaire français par une filière éolienne allemande creuse le déficit commercial de la France et modifie la gouvernance de notre système énergétique. Nous avons donc une situation où l’on détruit une filière économique dans laquelle la France se classe parmi les leaders au profit d’une filière dans laquelle on ne dispose d’aucun acteur.

Du point de vue géopolitique, la volonté de développer l’éolien cache l’objectif des Allemands de s’approprier la souveraineté énergétique en Europe en imposant son modèle d’énergies intermittentes au travers de l’Energiewende. Au début des années 2000, Gerhard Schröder promulgue la loi EEG de déploiement des énergies intermittentes (éoliennes et solaire). Pour pallier l’intermittence des éoliennes, l’Allemagne cherche alors à faciliter son approvisionnement en gaz russe pour minimiser sa consommation de charbon. C’est pourquoi elle tenait si fermement à la construction des gazoducs Nord Stream 1 et 2 afin de devenir le hub de distribution du gaz russe en Europe. L’objectif allemand était de contrôler le marché des éoliennes en Europe tout en s’assurant la maîtrise européenne du gaz russe. Pour ce faire et imposer son modèle économique, Berlin va d’une part propager son idéologie avec une infiltration des institutions européennes dans le domaine énergétique et s’assurer d’autre part de la destruction économique, géopolitique et intellectuelle du nucléaire français au travers d’opérations de guerre informationnelle déployées en France depuis 25 ans.

PIE : D’après vous, quelles sont les conséquences de cette incompatibilité sur la stratégie énergétique française ?

FB : Au vu des points évoqués précédemment, il n’est pas possible de faire du en même temps entre le nucléaire et l’énergie éolienne. Il est important de se rendre compte que l’éolien est un outil de guerre contre le nucléaire français. Nous sommes dans une situation de guerre économique entre deux modèles concurrents et incompatibles, l’Energiewende allemand et le nucléaire français.

Ces modèles étant incompatibles, nous sommes obligés d’en choisir un et d’en écarter un autre. Ce choix nécessite une lucidité de nos politiques sur les points évoqués précédemment ainsi que sur la situation actuelle qui ne peut être envisagée que comme une guerre énergétique. Cette incompatibilité se traduit par une hostilité de pays européens comme l’Allemagne ou l’Autriche. Récemment notre ministre de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher, a été exclue des discussions sur les énergies renouvelables lors de la première rencontre du « club des renouvelables ». En effet, aux yeux des pays hostiles au nucléaire, la demande de la France d’intégrer le nucléaire dans la loi sur les énergies renouvelables est une action anti-renouvelable de la part de l’Hexagone.

Malheureusement, le concept de « couple franco-allemand », encore dans l’esprit de nos dirigeants, entraîne un manque de lucidité face à la situation que nous traversons aujourd’hui. Il est difficile pour ces derniers d’admettre et de reconnaître l’attitude belliqueuse, voire prédatrice, de l’Allemagne envers la France.

PIE : Le prix de l’énergie n’a jamais été aussi haut. Les entreprises énergétiques dans le monde enregistrent, telles que TotalEnergies, des niveaux de rentabilité exceptionnels et pourtant EDF dévoile de son côté un bilan calamiteux. Comment expliquez-vous cela ?

FB : Cela est dû au fait de l’explosion du prix des énergies fossiles depuis 2021, surtout celui du gaz qui s’explique par plusieurs raisons. En premier lieu, l’augmentation importante de la demande par la Chine. La deuxième raison est qu’il y a eu cette année-là une baisse historique de la vitesse des vents en Europe depuis 43 ans. Selon l’Institut Copernicus de la Commission Européenne, cette baisse a causé une réduction de la production de l’électricité par les éoliennes en Europe occidentale. Cette baisse a logiquement dû être compensée par une plus grande importation d’énergie fossile (charbon pétrole et gaz) ce qui a contribué à l’augmentation de la demande et donc in fine du prix du gaz. L’augmentation du prix du gaz a ensuite été accentuée par la guerre en Ukraine, les sanctions énergétiques de la Russie et le sabotage de Nord Stream qui a rendu l’accès au gaz plus difficile (et donc plus coûteux) aux pays européens. Tous ces éléments font que les gaziers comme Engie ou TotalEnergies ont engrangé des revenus considérables. La guerre économique de l’Europe contre la Russie a eu pour conséquence une augmentation de la facture de gaz de l’Europe qui est passée de 120 milliards de dollars en 2021 à 400 milliards de dollars en 2022.

De son côté, EDF est une entreprise d’électricité et la conjoncture n’était pas du tout la même. En effet, en 2022, le tarif spot moyen de l’électricité a augmenté du fait de l’augmentation du prix du gaz, car au sein de l’UE, le prix de l’électricité est indexé sur l’unité de production la plus chère. Cela aurait pu être plus profitable pour EDF, mais l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé que les corrosions observées pourraient poser des problèmes de sécurité dans l’hypothèse où les réacteurs seraient arrêtés. Cela a conduit à l’arrêt d’un nombre très important de réacteurs nucléaires causant la perte de près de 80 TWh de production électrique. Cette baisse de production a ainsi entraîné un manque à gagner considérable alors que le prix spot était très élevé en 2022 (275 euros le MWh).

Ajouté à cela, l’Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique (ARENH) oblige EDF à vendre une partie importante de son électricité (120 TWh, soit ¼ de la production) à un prix cassé (à 42 € le MWh) à des concurrents ce qui crée aussi un manque à gagner. En revanche, lorsque c’est EDF qui achète de l’électricité d’origine éolienne, il lui est interdit de la revendre au prix spot du marché. Elle doit seulement se contenter d’une petite marge.

L’ensemble de ces mécanismes : l’ARENH, la non-disponibilité de certains réacteurs nucléaires et l’impossibilité de revendre sur le marché la production d’éolienne subventionnée font qu’EDF a perdu énormément d’argent et l’a conduit à avoir un déficit de 17,9 milliards en 2022 et une dette historique de 65 milliards d’euros. Cette fragilisation d’EDF faisait partie du plan de l’Allemagne, comme l’a dit Henri Proglio, l’ancien PDG d’EDF lors de la commission d’enquête parlementaire : « L’obsession des Allemands depuis 30 ans, c’est la désintégration d’EDF. Ils ont réussi ! »

PIE : À quelles autres stratégies était lié le dénigrement du nucléaire ?

FB : Il est important de signaler que le dénigrement du nucléaire s’est accompagné de la valorisation de l’éolien. Il y avait l’intention de discréditer le nucléaire afin de créer un appel d’air pour l’éolien en prenant bien soin de ne pas mentionner que l’installation d’éoliennes s’accompagne de l’utilisation d’énergies fossiles telles que le gaz ou le charbon. Cet oubli volontaire avait pour objectif de masquer l’absurdité écologique de l’énergie éolienne.

PIE : Quelles formes cette guerre de l’information a-t-elle prises ?

FB : Cette guerre de l’information s’est traduite par une utilisation massive des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Et ce, bien que les centrales françaises soient très différentes et beaucoup plus avancées et sécurisées que les centrales soviétiques de l’époque et aussi localisées à des emplacements bien éloignés de failles sismiques comparables à celles que l’on peut trouver au Japon. Dans un esprit de malhonnêteté et de tromperie, certains acteurs voulaient que la population associe l’eau sortant des tours aéroréfrigérantes à une pollution alors qu’il s’agit simplement du système de refroidissement du condenseur qui ne diffuse aucune sorte de pollution.

Ces attaques informationnelles sont couplées à des opérations de terrain comme Greenpeace qui lançait des drones sur des centrales nucléaires ou encore des opérations d’intrusion. L’ensemble de ces actions ont contribué à créer un climat anxiogène autour du nucléaire. Corrélativement, ces acteurs proposent des alternatives avec l’éolien. On ne peut pas comprendre les opérations de ces 20 dernières années de dénigrement du nucléaire sans comprendre que ces actions sont la double face d’une même opération. Politiquement, cela a commencé avec le gouvernement de la gauche plurielle, lorsque Lionel Jospin doit s’allier aux Verts, antinucléaires, qui viennent d’émerger politiquement. Il ne pouvait pas avoir de majorité s’il n’avait pas leur appui. C’est à ce moment-là qu’intervient la double opération : on ferme Superphénix qui permettait de produire de l’électricité avec les déchets des autres centrales, on dénigre politiquement le nucléaire, on renonce à construire de nouveaux réacteurs et enfin on assiste en 2001 au subventionnement d’éoliennes en France avec l’arrêt Cochet. Il y a un phénomène de double détente avec la destruction du nucléaire politiquement et médiatiquement couplé à la valorisation de l’éolien, présenté par Greenpeace comme idyllique. Sur le site de l’officine antinucléaire, les éoliennes sont présentées comme « un bouquet de fleurs pour la transition énergétique ».

PIE : Dans cette guerre, quels ont été les relais ? Qui sont les alliés et les ennemis du nucléaire français sous les angles sociétaux, politiques et économiques ?

FB : Dans les années 90 et 2000, il y a un essor important d’associations et d’ONG environnementales comme WWF et Greenpeace qui ont une grande notoriété. Ils sont le ressort des ONG antinucléaires qui jouissent d’une bonne cote de popularité. Ce sont elles qui ont été les principaux relais de l’idéologie antinucléaire, et ce, en étant financées par des organisations mondiales pro-éoliennes. C’est-à-dire qu’elle s’attaque au nucléaire tout en recevant de l’argent d’organisations mondiales ainsi que de fabricants d’éoliennes comme l’entreprise danoise Vestas premier fabricant mondial.

Ici, les ennemis du nucléaire français sous l’angle sociétal sont principalement les ONG comme WWF, Greenpeace et les Amis de la Terre qui d’ailleurs sont toutes financées par la fondation Rockefeller créée par les géants du pétrolier Esso puis Exxon.

Sous l’angle politique, il s’agit des partis tels que EELV en France, les Grünen en Allemagne, très liés aux ONG mentionnées plus haut. S’y ajoutent les fondations allemandes comme Henrich Boll ou Rosa Luxembourg qui viennent financer d’autres structures que les ONG comme Sortir du Nucléaire ou Réseaux Action Climat nébuleuse regroupant WWF et Greenpeace. L’organisation antinucléaire et pro éolienne Négawatt en France est financée par les gaziers et les promoteurs éoliens. On peut aussi citer l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) qui est devenue le lieu d’infiltration des mouvements antinucléaires et pro-éoliens au sein de nos institutions.

Un autre opérateur de cette guerre énergétique est l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) qui est un lobby allemand dont le siège est à Berlin, au siège du ministère fédéral de l’Économie allemande et qui dispose d’un bureau au ministère français de l’Écologie à la Direction Générale de l’Énergie et du Climat, c’est-à-dire la direction chargée de la politique énergétique de la France. Greenpeace et WWF sont membres de cet organisme installé dans nos ministères. Il y a clairement une infiltration toujours en cours de nos institutions par la filière éolienne et le mouvement antinucléaire. Pour finir avec l’angle politique on peut citer des personnalités françaises, deux anciennes ministres de l’écologie : Corinne Lepage qui a tout fait pour faire fermer Superphénix et Dominique Voynet, qui de son propre aveu a menti et manipulé son gouvernement pour faire en sorte que le nucléaire ne soit pas retenu au titre des énergies d’avenir de l’Union européenne, l’ancêtre de l’actuelle taxonomie.

Sous l’angle économique, les principaux adversaires du nucléaire français sont clairement les fabricants d’éoliennes ainsi que les gaziers et pétroliers.

PIE : Vous publiez en septembre un ouvrage sur la guerre de l’énergie. Quelle valeur ajoutée apportez-vous au traitement de cette thématique, que ne traitent pas déjà les ouvrages existants ?

FB : Je dirai que jamais dans l’histoire de l’humanité l’énergie n’avait été autant au cœur d’une guerre mondiale. Selon moi, l’énergie est aujourd’hui l’enjeu, la cause et l’arme de cette guerre. Ma position est que la troisième guerre mondiale est une guerre de l’énergie, car on l’utilise pour mener la guerre, mais on fait cette guerre aussi pour s’assurer le contrôle des systèmes énergétiques. La Première Guerre mondiale était une guerre territoriale, la seconde une guerre idéologique, la troisième est une guerre énergétique.

Aujourd’hui la guerre est hybride, asymétrique, militaire, informatique, biologique, alimentaire… En somme, elle est multiface. Selon moi, la guerre en Ukraine représente la partie militaire d’une guerre beaucoup plus importante qui est la guerre mondiale de l’énergie. Car le contrôle de l’énergie domine tout. Le pays qui contrôle l’énergie contrôle politiquement et économiquement les pays qui en ont besoin. Nous assistons donc à la première guerre mondiale de l’énergie. Par le passé, il y a déjà eu des batailles de l’énergie (guerre en Irak…), mais ce n’étaient pas des guerres au retentissement international. Nous assistons véritablement à un conflit mondial d’une nouvelle intensité.

Avec ce livre, je souhaite apporter un nouvel éclairage qui place la guerre de l’énergie au cœur du nouveau conflit mondial, mais aussi alerter les pouvoirs publics qui semblent dépassés par le sujet. Comme les autres, il a pour objectif d’apporter des clés de lecture et des aides à la compréhension des évènements à destination des citoyens comme des gouvernants ; c’est bien là sa spécificité. Plusieurs livres s’intéressent à la guerre de l’énergie au Moyen-Orient ou dans d’autres régions du monde, mais je souhaite aborder la guerre de l’énergie comme un phénomène désormais global qui donne lieu à ce nouveau conflit mondial. C’est pour cela que je parle de troisième guerre mondiale de l’énergie qui selon moi a éclaté au grand jour avec le sabotage de Nord Stream le 26 septembre 2022. C’est l’élément déclencheur qui est symboliquement très puissant. On pourrait comparer cet évènement à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à l’aube de la Première Guerre mondiale. Ce n’est pas une déclaration de guerre à proprement parler, mais une officialisation de la guerre. Ainsi le 26 septembre prochain marquera le premier anniversaire de l’officialisation de la guerre mondiale de l’énergie. C’est donc ce moment précis que j’ai choisi pour la sortie de ce nouveau livre.

PIE : Comment cette guerre se caractérise-t-elle en France et en Europe ?

FB : Elle se caractérisera de plusieurs façons. Elle sera à la fois intraeuropéenne et extraeuropéenne. Nous avons d’abord une confrontation énergétique violente entre un Empire américain et un Empire russe et dont la guerre en Ukraine est la face émergée de l’iceberg. Cette guerre place l’Europe en situation de faiblesse dans la mesure où elle est très dépendante de ces fournisseurs d’énergies. Cette vassalisation énergétique de l’Europe conduit à une autre confrontation avec un affrontement entre l’énergie nucléaire, soutenue par la France et ses alliés, et le couple gaz/charbon-éolien, soutenu par l’Allemagne et ses alliés.

PIE : Dans ce contexte, quelles sont les suites pour la France et l’Europe ?

FB : Pour comprendre les problématiques énergétiques de notre pays, il faut revenir aux fondamentaux historiques qui ont construit notre histoire depuis 70 ans. Les apprentissages de l’Histoire doivent guider notre réflexion et en particulier la place qu’a occupée l’atome dans la création de la Communauté Européenne en 1957. L’industrie nucléaire a été au cœur de la création de l’Union européenne avec la signature du traité Euratom signé le même jour que le traité de Rome créant la CEE. Remettre en cause la place de l’énergie atomique en Europe, c’est remettre en cause la construction européenne mise en place pour assurer la paix. Le développement du nucléaire constitue donc une nécessité vitale pour la paix en Europe et dans le Monde. C’est dans ce sens que dans le prochain ouvrage, sont proposées certaines pistes pour une réforme du système énergétique européen.

Pour aller plus loin :


Les États-Unis et la Russie cherchent à éliminer le nucléaire français

EDF est le bras armé de l’économie française




Ukraine — Nikola Mirkovic de retour du Donbass : « Cette guerre est une autodestruction sans nom, une autolyse slave, un traumatisme et une blessure pour tous les Européens »

[Source : breizh-info.com]

Nous rapportions la semaine dernière le retour de mission humanitaire de l’ONG Ouest-Est, qui œuvre dans le Donbass auprès des populations victimes de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous avons dans la foulée interviewé Nikola Mirkovic, à l’initiative de ces missions humanitaires, qui nous apporte un témoignage éclairant sur ce qu’il a vu, et sur la situation sur place.

Breizh-info.com : Quelle est la situation humanitaire au Donbass à l’heure actuelle ?

Nikola Mirkovic : La situation demeure complexe et inégale du côté russe. Les combats se déroulent tout le long de la ligne de front. Plus on s’éloigne de cette ligne, plus la vie est convenable sachant qu’on demeure dans une zone de conflit et qu’aucun coin du Donbass n’est à l’abri des bombardements. Sur la ligne de front il reste peu de civils, mais certains irréductibles refusent de partir, ils sont approvisionnés en général par les forces armées sur place. En s’éloignant des zones de combat, ce sont des associations humanitaires locales ou les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk qui prennent le relais soit pour héberger les réfugiés soit pour nourrir et soigner ceux qui sont restés sur place.

Ces personnes survivent dans des décors innommables. Ils vivent de l’aide humanitaire et du « système D » qu’il ne faut absolument pas négliger en temps de guerre. J’ai été vraiment impressionné de voir comment l’ingéniosité humaine permet à l’homme de s’habituer à son environnement même le plus chaotique. À Popasna, par exemple, où nous avons distribué de l’aide humanitaire, il n’y a plus d’eau courante ni d’électricité depuis deux ans. Sur cette ville de 18 000 habitants avant-guerre, la grande majorité des citoyens a fui, seules 800 personnes y vivent encore aujourd’hui dans des conditions très précaires. Au-delà de la zone de guerre à proprement parler, les habitants du Donbass vivent une vie plus calme avec des accès à tout ce qu’il faut pour bien vivre. Cette année je n’ai eu ni coupure d’électricité ni coupure d’eau à l’arrière de la ligne de front contrairement aux années précédentes. À Donetsk, dans les grands super marchés, les rayons sont très bien achalandés et beaucoup de personnes viennent y faire leurs courses.

Breizh-info.com : Pourquoi les autorités russes, qui revendiquent le territoire, n’ont-elles pas fait le nécessaire pour permettre à la population de vivre dignement, population qui s’est déjà sentie abandonnée depuis 2014 ?

Nikola Mirkovic : Il n’y a pas de reconstruction russe dans la zone de guerre entre la ligne de front et une zone de quelques dizaines de kilomètres. C’est une zone de guerre, une zone de désolation. Les Russes ne veulent pas reconstruire là où ils peuvent encore être les cibles d’obus et de missiles. En revanche quand vous vous éloignez significativement de la ligne de front, sans pour autant avoir les garanties d’être à l’abri des bombardements, les autorités russes investissent beaucoup. Les grandes routes sont en train d’être refaites complètement ainsi que plusieurs axes ferroviaires. Les immeubles sont progressivement reconstruits. À Volnovakha, qui a été reprise il y a deux ans, les bombardements se font rares et les autorités locales reconstruisent les habitations. Tout n’est pas encore rénové et il y a encore beaucoup de vestiges visibles de la guerre, mais ceux-ci jouxtent des bâtiments administratifs flambants neufs et des nouvelles habitations modernes. Quant à Marioupol, elle est devenue une ville symbole pour les Russes. Ils reconstruisent partout : il y a beaucoup de nouvelles constructions et des efforts significatifs sont fournis pour effacer les traces de la guerre. J’y étais un jour ensoleillé et les personnes étaient nombreuses à se balader le long du bord de mer et à se poser aux terrasses des cafés. Si ce n’était le passage régulier de véhicules ou d’hélicoptères militaires et la vue d’Azovstal au loin, il serait impossible de savoir qu’il y a une guerre de très haute intensité à seulement une centaine de kilomètres de là. Si les Russes continuent d’avancer, les villes qu’ils récupéreront espéreront sans aucun doute la même transformation radicale que Marioupol qui devient plus jolie qu’avant la guerre.

Breizh-info.com : Comment est la situation militaire sur place ? Militairement, il semblerait que l’Ukraine ait sacrifié une large partie de sa jeunesse sur le front. Que veulent les Russes désormais ? À quoi faut-il s’attendre ?

Nikola Mirkovic : D’un point de vue militaire, ce sont les Russes qui sont à l’initiative en ce moment, depuis l’échec de la contre-offensive de Kiev appuyée par l’OTAN l’été dernier. Ils ont engrangé des succès notables récemment à Avdeïevka et avancent sur Kharkov et Chasov Yar. Les Russes ont pris à peu près 278 kilomètres carrés à V. Zelensky entre le 9 et le 15 mai. Pour autant ce ne sont pas des avancées spectaculaires et la ligne de front ukrainienne s’affaiblit sensiblement, mais tient encore. La stratégie russe semble être de mener une guerre d’attrition de l’armée ukrainienne. Le but est d’épuiser les forces de Kiev et d’éliminer le matériel de l’OTAN jusqu’à ce que des pans du front se fissurent. Le gain territorial est secondaire dans un premier temps, mais il est certain que les Russes voudront avancer à terme au moins jusqu’aux frontières historiques des quatre régions qu’ils réclament. Les Russes perdent moins d’hommes que les Ukrainiens, car c’est essentiellement leur armée qui est sur place alors que Kiev envoie de nombreux conscrits qui ne savent pas encore se battre ou ne veulent pas se battre. Il y a des unités de très grande qualité du côté de Kiev, mais elles ne peuvent couvrir tout le front. Les Russes le savent et donc ils pilonnent sans arrêt pour harasser l’adversaire tout en protégeant au mieux leurs propres troupes. Leur matériel est bien plus sophistiqué que ce que l’OTAN ne le croyait et leurs moyens de production industrielle sont impressionnants. Aussi, la guerre électronique et l’invasion des drones a, en partie, changé la configuration des batailles. Pour avoir été survolé par un drone il y a quelques jours sur place, je peux vous garantir qu’ils sortent de nulle part et sèment rapidement la panique.

Vous parlez de sacrifice de la jeunesse ukrainienne et vous avez raison. Zelensky envoie sa jeunesse de gré ou de force au casse-pipe dans un véritable bourbier. Il ne se bat pas pour l’Ukraine et la paix, mais pour une guerre par procuration au nom des Etats-Unis. Son ancien ministre de la défense Oleksii Reznikov l’a d’ailleurs bien rappelé : « Nous menons aujourd’hui la mission de l’OTAN. Ils ne versent pas leur sang. Nous perdons le nôtre. » Je vous invite à écouter la dernière interview de Tucker Carlson qui interroge l’un des spécialistes de la région, l’économiste et ancien diplomate américain Jeffrey Sachs. Jeffrey Sachs est un des seuls hommes de la planète qui a ses entrées aussi bien à la Maison-Blanche qu’au Kremlin. Il explique très bien les racines américaines et atlantistes de cette guerre et la responsabilité de Washington et de ses alliés européens atlantistes dans cette boucherie. Dans mon livre Le chaos ukrainien. Comment en est-on arrivé là ? Comment en sortir ?, j’explique également les racines états-uniennes du conflit et pourquoi Washington s’est servi de l’Ukraine pour tenter d’affaiblir Moscou. J’explique la genèse de cette guerre américaine que nous, Européens, aurions dû éviter, mais que nous avons laissé se dérouler à cause de la soumission de nos élites atlantistes à Washington.

Russes et Ukrainiens ne voulaient pas la guerre. Un traité de paix était quasiment conclu entre les deux camps au printemps 2022, mais celui-ci a été sabordé par les atlantistes. Maintenant que le conflit a explosé, les Russes ne feront pas marche arrière jusqu’à ce qu’ils aient atteint leurs objectifs qui, d’après moi, sont la neutralité de ce qu’il restera de l’Ukraine et au moins la récupération des quatre oblasts (régions) de Donetsk, Loughansk, Zaporozhye et Kherson. Odessa, Kharkov et Soumy sont certainement sur la liste également et ils iront jusqu’au Dniepr s’ils le peuvent. Kiev demeure une énigme, elle représente la « mère de toutes les villes russes » d’après les Chroniques de Nestor au XIe siècle. Je ne les vois pas vouloir récupérer la rive droite du Dniepr sur le long terme en revanche. Comme le journaliste d’investigation américain Seymour Hersh, je ne pense pas que Poutine veut envahir la Pologne ou l’Europe de l’Ouest. C’est un morceau trop gros à avaler qui n’a aucun intérêt pour la Russie. Les Russes ont déjà le plus grand pays du monde et ne cherchent pas de nouveaux territoires difficiles à contrôler. S’ils gagnent au Donbass et les environs, ils auront déjà beaucoup de pain sur la planche à reconstruire les territoires récupérés et les intégrer dans le reste du pays.

Les Russes ne veulent pas d’une Ukraine atlantiste avec des troupes de l’OTAN sur leur frontière et ils se battront jusqu’au bout, car ils estiment que l’OTAN sur une si grande frontière est une menace existentielle pour leur sécurité. Le problème est que les atlantistes savent que si la Russie gagne, leur modèle mondialiste en sortira sensiblement affaibli. Les discours et actes de plus en plus hargneux des capitales européennes constituent une escalade belliqueuse sans précédent. Ni les Russes ni les Américains ne peuvent se permettre de perdre cette guerre et le risque de l’escalade nucléaire n’est vraiment pas à prendre à la légère. Dans ce cas-là il n’y aura que des perdants en Europe. Le retour à la diplomatie et à la volonté de pacifier tout notre continent est indispensable.

Breizh-info.com : Quelles opérations mène votre association ?

Nikola Mirkovic : Nous menons des missions humanitaires dont le but est d’aider les plus faibles c’est-à-dire essentiellement les enfants et les vieux. Nous distribuons de l’aide alimentaire et des produits d’hygiène aux familles, des médicaments et du matériel médical aux hôpitaux et aux dispensaires, des jouets aux enfants, du matériel de sport aux adolescents et du matériel scolaire aux écoles. Lors de ce dernier voyage, nous avons aussi distribué des générateurs électriques en zone de guerre dans les quartiers dépourvus d’électricité courante et nous avons également acheté une nouvelle porte pour une école à Stepano Krynki. Cette année était particulièrement émouvante pour moi, car il s’agissait de ma 10e mission humanitaire sur place depuis que la guerre a éclaté en 2014. J’y ai vu il y a quelques jours des enfants de moins de 10 ans qui n’ont jamais connu autre chose que la guerre. En Europe au XXIe siècle c’est une honte.

Tout au long de ces années, nous avons tissé de très bons liens avec les locaux, les hôpitaux, les écoles et l’Église orthodoxe. Nous sommes reconnus sur place et y disposons d’un bon réseau. Cela nous permet de travailler dans de bonnes conditions et de nous focaliser sur l’aide humanitaire afin d’apporter aux populations qui souffrent ce dont elles ont besoin. Vous pouvez en savoir plus sur notre site internet www.ouest-est.org.

Breizh-info.com : Avez-vous des contacts avec des humanitaires qui, dans le Donbass, ou plus à l’ouest, aident les populations civiles ukrainiennes elles aussi victimes de la guerre ?

Nikola Mirkovic : Oui il y a quelques années nous travaillions avec une association proche de l’église orthodoxe qui apportait de l’aide des deux côtés. Depuis 2022 c’est terminé. Nous avons plusieurs contacts avec des associations locales, mais plus aucune que nous connaissons aide les deux côtés de la ligne de front. Techniquement c’est quasiment impossible à réaliser. Sinon je connais de nom des associations qui aident les Ukrainiens de l’autre côté de la ligne de front. Aucun être humain ne devrait avoir à subir les affres de la guerre. Nous, Européens, devrions le savoir plus que d’autres. Aider les plus fragiles et ceux qui souffrent me paraît indispensable et ce quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent. Vous savez, si 1 % des plus de 200 milliards d’euros dépensés par les US et l’UE pour la guerre en Ukraine avait été dépensé pour la paix et la stabilité, le problème régional aurait été réglé depuis longtemps et tous les habitants de la région vivraient en paix.

Breizh-info.com : Plus globalement, ne pensez-vous pas que cette guerre constitue à nouveau, 100 ans après la guerre de 14-18, un nouveau suicide en Europe, du fait d’un nombre de victimes et de blessés des deux côtés très importants ?

Nikola Mirkovic : Cette guerre est une autodestruction sans nom, une autolyse slave, un traumatisme et une blessure pour tous les Européens et toutes les personnes sensibles à ce qui s’y passe. J’ai vu des choses horribles sur place qu’aucun être humain ne devrait avoir à subir. On nous avait dit que l’Europe c’était la paix, mais on voit que c’était encore un mensonge. L’Union européenne n’a rien fait pour empêcher cette guerre. Au contraire elle n’a fait que mettre de l’huile sur le feu jusqu’à ce que deux peuples européens se battent à mort. Pendant ce temps l’Oncle Sam tire les ficelles. Il cueille les dividendes d’une guerre qui alimente son complexe militaro-industriel et lui permet de nous vendre son gaz naturel liquéfié quatre fois le prix que ce qu’il le vend à ses propres entreprises tout en nous maintenant sous son joug. Je connaissais bien Kiev et l’est de l’Ukraine avant la guerre et mon cœur est déchiré quand je vois ce qu’il s’y passe. Ne soyons pas dupes, cette guerre n’aurait jamais eu lieu si les atlantistes ne l’avaient pas initiée. Ils pourront en lancer d’autres ailleurs et même en Europe de l’Ouest. Ne pensons pas que tout cela est loin de nous et ne nous concerne pas. Au contraire le risque n’a jamais été plus grand de nous retrouver aspirés dans cette guerre pour servir des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Plus que jamais il faut avoir le courage de rejeter l’allégeance atlantiste de notre classe politique et de se battre pour la paix et la stabilité de l’Europe (« de l’Atlantique au Pacifique ») et ailleurs dans le monde du reste.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine




Le Pen, Meloni et l’atlantisation des droites européennes

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

La droite européenne est fragmentée. Marine Le Pen et Giorgia Meloni veulent changer cela et fusionner de fait leurs deux groupes politiques au Parlement européen en un nouveau, plus ample. Celui-ci doit être de droite conservatrice et orienter vers l’atlantisme. L’AfD n’y a pas sa place. Mais que reste-t-il quand on sacrifie son âme patriotique à la mangeoire du pouvoir ?

Un commentaire de Heinz Steiner

Source : https://report24.news/le-pen-meloni-und-die-transatlantisierung-der-europaeischen-rechten/

En fait, la droite européenne devrait s’intéresser à une politique autonome et souveraine pour l’Europe. Il s’agirait alors d’une attitude politique servant les intérêts des États-nations européens et qui créerait un espace européen commun, dans lequel la souveraineté nationale est respectée, tout comme le désir de traiter ensemble les questions qui peuvent être mieux résolues au niveau européen. Mais ces derniers temps, un lent changement de paradigme s’est opéré au sein des partis de droite européens.

Afin d’éviter l’exclusion permanente et de faire partie de l’appareil de pouvoir existant, on assiste à des ajustements successifs. On pourrait également parler de « déradicalisation », bien qu’il s’agisse plutôt d’un « assouplissement ». Pour entrer en ligne de compte comme partenaire de coalition, il faut renoncer à certains objectifs ou les atténuer suffisamment pour permettre un consensus. Le rapatriement des étrangers en situation irrégulière et des criminels devient alors, par exemple, « une limitation de l’immigration avec des règles plus strictes ».

Mais ce n’est pas tout. Il est de notoriété publique que les conservateurs et les centristes européens (au sens large, des partis comme la CDU/CSU, l’ÖVP, le PP & Co) sont fortement liés aux réseaux atlantistes. Une politique européocentriste indépendante est donc contre-productive si l’on veut construire des coalitions de centre-droit au niveau de l’UE. Giorgia Meloni, du parti italien Fratelli d’Italia, est déjà sur la bonne voie, et le Rassemblement national français de Marine Le Pen s’est déjà adapté de manière parfaitement opportuniste. D’autres partis de droite, comme le PVV de Geert Wilders, les Démocrates suédois, les Vrais Finlandais, etc. font également partie du bloc atlantiste depuis longtemps. Seul l’AfD (et le FPÖ) semble encore faire exception.

Le résultat se traduit par l’exclusion de l’AfD du groupe ID au Parlement européen. En effet, Le Pen veut absolument collaborer avec Meloni et construire un nouveau bloc de droite conservatrice qui soit également capable de former une coalition pour le groupe conservateur-centriste du PPE. Dans l’adversité, le diable mange les mouches — et pour accéder à la mangeoire du pouvoir, ces femmes politiques de premier plan seraient probablement prêtes à reconduire Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Les voix en faveur d’une normalisation des relations avec la Russie n’ont pas leur place dans ces plans. Au lieu de cela, ils comptent sur le fait que l’Europe continue à être reléguée au rang de laquais des États-Unis.

Face aux défis économiques mondiaux, notamment avec la montée en puissance de la Chine, il serait en fait judicieux de se concentrer sur la viabilité de nos propres économies. Le « tournant énergétique », y compris les sanctions contre la Russie dans le secteur de l’énergie, a certes permis de réduire considérablement la dépendance vis-à-vis du gaz russe — mais dans le même temps, le continent a été contraint de dépendre des livraisons de gaz américain et des panneaux solaires et des éoliennes chinoises (en particulier pour les terres rares et d’autres matières premières essentielles). Mais l’électricité, essentielle à l’économie, n’en est pas devenue moins chère, pire, elle est devenue plus chère et moins fiable.

En tant que continent pauvre en énergie et en matières premières, l’Europe a besoin d’approvisionnements extérieurs. Mais celles-ci doivent également être aussi bon marché que possible et suivre le principe de la sécurité d’approvisionnement. Une soumission stricte à la volonté de Washington n’est pas idéale pour cela, comme le montre la crise énergétique européenne. D’autres pays (par exemple l’Inde et probablement les deux tiers des pays du monde) n’ont pas adhéré aux sanctions contre la Russie, car leurs intérêts nationaux sont plus importants que des mesures punitives idéologiquement motivées.

Meloni est peut-être un sous-marin Rockefeller de toute façon, mais la réorientation de la stratégie de Madame Le Pen, qui a elle-même eu autrefois de bonnes relations avec Moscou, montre d’où vient le vent. Au lieu d’orienter le système dans la direction souhaitée (mais il n’est pas nécessaire pour cela d’avoir une opposition fondamentale), elle adopte une stratégie d’accommodement dont les chances de succès sont bien incertaines. Tout cela dans l’espoir que les partis conservateurs/centristes impliqués dans les gouvernements de centre-droit utilisent leur influence au sein du PPE pour ne plus s’allier avec les sociaux-démocrates.

L’Alternative für Deutschland n’a pas vraiment sa place dans ce contexte. Même si les publications de droite ou de droite conservatrice/libérale les plus récentes en Allemagne tentent d’orienter l’opinion publique en conséquence avec leur ligne strictement atlantiste et d’augmenter ainsi la pression sur l’AfD. Il serait pourtant dans l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe de s’établir comme une force politique indépendante dans un monde de plus en plus multipolaire, et non comme un simple appendice des États-Unis.

Les Européens ne sont déjà pas vraiment pris au sérieux à Moscou ou à Pékin en tant que partenaires de négociation. Pourquoi le feraient-ils ? En fin de compte, ils ne font que se plier à la volonté de Washington. Comment peut-on défendre et faire valoir ses propres intérêts si, au final, ils sont subordonnés à ceux des Américains ? Il n’y a rien de mal à entretenir de bonnes relations avec Washington, mais la subordination est contraire à l’esprit de la souveraineté nationale (et européenne). On peut même se demander pourquoi les partis patriotiques européens misent sur l’atlantisme pour obtenir des positions de pouvoir inutiles, car ils ne peuvent plus guère mener une politique étrangère et économique indépendante.

L’atlantisation des droites européennes peut certes ouvrir la voie aux mangeoires du pouvoir et permettre de nouvelles coalitions, mais si l’on vend son âme patriotique pour cela, comment peut-on encore prétendre agir réellement dans l’intérêt de son propre peuple ?




Macron découvre que faire la guerre dans le monde ne crée pas beaucoup d’amis

[Traduction : euro-synergies.hautetfort.com]

Source : https://electomagazine.it/macron-scopre-che-far-le-guerre-al-mondo-non-crea-molti-amici/

Par Ala de Granha

Il y a ceux qui découvrent l’eau chaude, ceux qui inventent (à nouveau) la roue. Et puis il y a Macron. Qui a soudain compris que la survie de l’Europe était en danger « parce que nous n’avons jamais eu autant d’ennemis ». Bien sûr, on peut aussi rire devant un tel génie. Ou bien on peut se moquer de nos cousins transalpins qui l’ont choisi comme président de la France, insultant leur propre intelligence avant d’insulter la mémoire de De Gaulle. Mais l’illumination à laquelle Macron est parvenu n’a pas encore touché Crosetto, Tajani, Scholz. Tandis que Meloni attend la permission de Biden pour s’éclairer elle-même.

Mieux vaut donc ne pas se déchaîner contre le président français.

Mais si quelqu’un a découvert l’eau chaude, il semble qu’aucun politicien européen n’ait encore compris comment la réchauffer. Et, métaphoriquement, les raisons pour lesquelles le monde entier en a assez de cette Europe au service des oligarques et des intérêts américains. Macron et les autres ne comprennent pas pourquoi les Africains ne veulent plus des troupes des puissances coloniales du passé. Parce qu’ils ne veulent pas que l’Europe continue à piller les ressources du sol et du sous-sol du continent noir.

Macron et les autres ne comprennent pas pourquoi l’Iran n’est pas enthousiaste face aux sanctions répétées décidées par les États-Unis et appliquées par les Européens contre Téhéran. Pourquoi Pékin est agacé par les sanctions et les supermédicaments. Pourquoi l’Inde, elle aussi, n’a pas apprécié les menaces de Washington de déclencher les sanctions omniprésentes parce que New Delhi veut moderniser un port iranien qui renforcera les échanges entre les deux pays et ceux d’Asie centrale et même la Russie.

La Russie, justement. Qui n’a pas apprécié les mensonges de l’OTAN sur la promesse non tenue du non-élargissement de l’alliance autour de la Russie. Ni les exclusions d’événements sportifs alors qu’Israël peut y participer malgré le génocide à Gaza.

La situation n’est pas meilleure avec l’Amérique latine, qui doit faire face à de nouvelles sanctions et au rejet par Macron lui-même d’un accord commercial avec le Mercosur. Et puis les Houthis soumis aux bombardements occidentaux ; les Irakiens massacrés grâce à l’ignoble mensonge des armes chimiques inexistantes ; les Libyens poussés dans une interminable guerre civile ; les Serbes assassinés par les bombes des libérateurs occidentaux puis par les munitions à l’uranium appauvri qui ont aussi tué des soldats italiens ; les Syriens tués par les révoltes colorées payées et organisées par les sains exportateurs de la démocratie.

Oui, Macron, pourquoi tout le monde nous déteste-t-il ?




L’aide militaire occidentale à l’Ukraine : le zugzwang

Par Oleg Nesterenko

Le zugzwang est une situation dans le jeu d’échecs dans laquelle le joueur n’a aucun mouvement favorable possible — toute action qu’il fera entraînera une détérioration imminente de sa position sur le plateau de jeu.

Constatant la déroute que l’armée ukrainienne subit sur les champs de bataille face aux forces russes, les décideurs du camp politico-militaire de l’Occident collectif plongent en état de panique opérationnelle collective les poussant à faire monter les enchères et à prendre une voie sans issue.

Les mythes et la réalité

De même que durant la Seconde Guerre mondiale, quand la quasi-intégralité des pays composant l’Union européenne d’aujourd’hui a grandement participé à l’effort de guerre en faveur de l’Allemagne nazie lors de l’invasion de l’URSS — ces mêmes pays, le monde anglo-saxon en plus, sont en train de produire un effort de guerre face à Moscou, un effort d’envergure jamais vu dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Néanmoins, constatant l’insuffisance des aides accordées à l’Ukraine pour contrer efficacement l’initiative militaire russe, dès février 2022, les responsables politiques ukrainiens et ceux des pays de l’OTAN essaient de la combler en faisant une preuve remarquable dans le domaine de la communication et de la propagande destinées non seulement à l’opinion de leur propre électorat, mais également à la Russie et ses alliés, afin d’essayer de les décourager dans la poursuite des démarches qu’ils entreprennent.

Les campagnes de communication ont été fort nombreuses et se sont enchaînées, l’une après l’autre. L’une des dernières et celle du mois de mars, quand le président tchèque Petr Pavel a annoncé la disponibilité de près de 800 000 obus qui pourraient être livrés à l’Ukraine « dans les semaines à venir ». Le monde a retenu son souffle en attendant l’apparition de cette manne venue de nulle part et en supposant l’existence d’un redoutable potentiel militaro-industriel dissimulé jusqu’à présent. Forte a été la déception des bénéficiaires de la fameuse livraison, heurtés à la réalité à terme des semaines écoulées : la campagne de communication tchèque, comme tant d’autres avant elle, s’est avérée tout à fait mensongère.

Toutefois, il faut faire preuve d’indulgence envers le président de la République tchèque qui a, vraisemblablement, tout simplement confondu la réalité d’aujourd’hui avec le « glorieux » passé de l’état qu’il dirige. Notamment, selon les statistiques allemandes, par exemple pour l’année 1944, la Tchécoslovaquie a bel et bien été l’un des éléments clés dans l’approvisionnement militaire de la première puissance militaire de l’Europe. Celle du IIIe Reich. Non seulement chaque mois (i) de l’année 1944 les 857 usines d’armements tchèques ont livré aux nazis plus de 600 000 obus d’artillerie et 900 000 obus antiaériens, mais en plus près de 800 wagons ferroviaires de bombes aériennes, 1000 tonnes de poudre et 15 millions de cartouches. Sans compter une énorme quantité de chars, d’avions, de canons, d’armes légères (30 000 fusils, 11 000 pistolets, 3 000 mitrailleuses) et de tant d’autres matériels et équipements militaires indispensables dans la grande lutte contre les ennemis du « Reich de 1000 ans ».

Le président Petr Pavel devrait se réconcilier avec la réalité : au moment de l’invasion de l’URSS en 1941, quand son pays était capable d’assurer 1/3 du total d’armes et de munitions mises à disposition des forces armées nazies — ce moment est bien révolu.

De son côté, contrairement à ses homologues occidentaux, la Fédération de Russie a toujours eu tendance à ne pas abuser des outils propres aux professionnels du marketing et à rester dans le réel, en faisant même sous-estimer ses propres capacités et en les dévoilant que sur la base des faits accomplis.

Aujourd’hui, la Russie produit dans les 250 000 obus par mois, soit près de 3 millions par an, ce qui est, pratiquement le triple des capacités de production d’obus par l’ensemble des pays du bloc « atlantiste ». Ceci est, d’une part, selon les renseignements de l’OTAN et non pas les déclarations russes et, d’autre part, cette information ne prend pas en compte ni les livraisons de munitions des pays partenaires de la Russie, dont les volumes sont inconnus, mais estimés comme très considérables, ni le fait que l’industrie militaire russe n’est qu’au stade de son déploiement, avec le pic de production prévu pour l’année 2025.

Ceci est toujours selon les renseignements de l’OTAN, cités, notamment, par la CNN qui n’a jamais eu tendance à surestimer les capacités de Moscou. La réalité concernant les capacités de production et de l’accès à des munitions par les Russes peut donc être encore plus désagréable pour leurs adversaires.

Une autre réalité soigneusement minimisée par les pouvoirs occidentaux auprès de leur public — une réalité sans équivoque : durant la Seconde Guerre mondiale, la Russie a engagé 60 % de son PIB pour importer face à l’Allemagne nazie et ses suppléants. Aujourd’hui, sans rappeler le fait que l’économie russe se porte incomparablement mieux par rapport à ce qui était prévu même dans les prévisions les plus pessimistes des « otaniens », que ses finances publiques continuent à être seines et que la dette publique est négligeable ; sans rappeler que la Russie est tout, sauf isolée sur la scène internationale ; que l’industrie de l’armement russe a démultiplié sa production par 3 en un an — je tiens à rappeler : à ce jour, la Fédération de Russie n’a engagé que 6 % du PIB dans l’effort de guerre face à l’OTAN sur le territoire de l’Ukraine, soit 10 fois moins que par le passé face au nazisme.

La raison de la non-augmentation supplémentaire de la part du PIB vis-à-vis du conflit en Ukraine est très simple : les algorithmes démontrent qu’il n’est nul besoin de le faire pour arriver à des objectifs préétablis.

Néanmoins, en cas de nécessité absolue, ce n’est pas la fabrication de centaines, mais de milliers de chars et d’avions de combat de la dernière génération par an qui peut, industriellement, être mise en place dans des délais relativement restreints. De même, cela sera non pas des centaines de milliers, mais des millions de soldats supplémentaires au front — ce qui n’est pas une mission impossible avec une population supérieure à 146 millions d’habitants.

Le 24 avril, le président américain Joe Biden a approuvé le projet de loi sur l’allocation de l’aide militaire à l’Ukraine à hauteur de 56 milliards d’euros. De son côté, le Kremlin a adapté son économie aux besoins militaires, en augmentant ses dépenses de défense de 3,9 % en 2023 à 6 % du PIB pour l’année 2024.

L’agence Bloomberg1, en faisant référence à des copies de projets de plans budgétaires russes, indique que les dépenses de défense de Moscou ont augmenté de 6,4 billions à 10,8 billions de roubles — soit près de 106 milliards d’euros. Dans l’année 2021 d’avant-guerre, les dépenses de défense de Moscou étaient 2,5 fois inférieures à celles d’aujourd’hui.

À titre de comparaison, en France, la loi de programmation militaire 2024-2030, promulguée en août 2023, prévoit 413 milliards d’euros de dépenses de défense sur les sept prochaines années.

Afin de ne pas commettre d’erreur lors de l’évaluation de la parité et de la proportionnalité des investissements dans le secteur de défense en général et, dans le conflit en Ukraine, en particulier, il est important de prendre en compte un élément clé : si l’industrie militaire occidentale est régie, principalement, par la recherche des profits — de la même manière que l’industrie civile — la situation dans ce secteur est radicalement différente en Russie : l’intégralité des entreprises de défense se situent directement sous le contrôle de l’état, ce qui permet, entre autres, d’avoir des coûts finaux de fabrication divisés par 5, voir par 10 par rapport à ceux des entreprises occidentales, et ceci est pour la même gamme d’armes et de munitions fabriquées. 10 milliards d’euros investis dans la confrontation par Moscou valent incomparablement plus que les mêmes 10 milliards investis par l’adversaire.

Il est tout à fait certain que si les fondements militaro-industriels de l’actuelle coalition antirusse étaient basés sur autre chose que sur le dégagement de marges bénéficiaires considérables attachées à la production et vente d’armes et de munitions, Kiev pourrait bénéficier des livraisons de ces derniers d’une manière bien plus conséquente que celle qu’on a connue dès 2014, en vue de la préparation de la guerre contre la Russie sur le territoire de l’Ukraine, et même plus conséquente que celles qu’on connaît depuis février 2022 — le moment du déclenchement des hostilités par la Russie en anticipation des initiatives militaires ukraino-occidentales à venir.

« Le tonneau des Danaïdes » ukrainien

En parlant des chiffres, quelles sont les aides déjà consommées par l’Ukraine ?

Selon l’estimation de Kiel Institute for World Economy2, en deux ans de guerre, l’Occident collectif a promis à l’Ukraine environ 250 milliards d’euros et a déjà alloué près des ¾ de cette somme.

En ce qui concerne l’aide militaire en particulier, à cette fin l’Ukraine a reçu environ 102 milliards d’euros jusqu’au début d’avril 2024, dont 35 milliards de l’UE, 43 milliards des États-Unis et 24 milliards d’euros de l’ensemble d’autres pays du bloc occidental.3

L’institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI)4 a publié un rapport sur les budgets militaires des différents pays pour l’année 2023.Il s’avère que l’aide militaire déjà transférée à l’Ukraine est comparable aux 2 années du budget militaire de la France et même supérieure aux 2 années du budget militaire de la Corée du Nord. L’aide militaire transférée à l’Ukraine peut être également comparée aux 4 années du budget militaire d’Israël ou à 7 années du budget militaire de la Turquie.

Les principaux fournisseurs d’aide militaire à l’Ukraine sont les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’UE et la Norvège. Si au début du conflit les alliés ont fourni à l’Ukraine exclusivement du matériel soviétique encore restant dans les pays d’Europe de l’Est, faute des stocks épuisés, ils ont commencé à transférer des armes plus modernes.

À la mi-2023, les journalistes de Forbes Ukraine5 ont calculé le nombre d’unités d’équipement militaire que l’Ukraine avait déjà reçues des alliés. Selon leurs données, depuis février 2022, l’Ukraine a reçu de la part du bloc de l’OTAN plus de 3000 véhicules blindés, plus de 2000 véhicules de combat d’infanterie et de transporteurs de troupe blindés et près de 400 unités d’Artillerie automotrice.

Selon The Wall Street Journal6, durant la guerre contre la Russie, l’Ukraine a reçu plus de 600 obusiers, plus de 800 chars et près de 100 systèmes de lance-roquettes multiples (données de décembre 2023). À titre de comparaison, l’armée britannique, qui est le principal allié des États-Unis et le plus grand gaspilleur de fonds pour la défense, n’a plus que 150 chars et, probablement, une douzaine de pièces d’artillerie à longue portée en état de service.

Côté français, il ne reste pas plus de 90 unités d’artillerie lourde. En ce qui concerne l’Allemagne, elle a vidé ses arsenaux militaires au point qu’en cas de guerre, les munitions disponibles ne lui suffiront que pour 2 jours de combats en intensité comparable à celle qu’on connaît chaque jour sur le territoire de l’Ukraine depuis les 27 derniers mois.

En ce qui concerne les livraisons d’avions et d’hélicoptères, selon Forbes7, l’Ukraine a également reçu pas moins de 50 hélicoptères et près de 80 avions de combat soviétiques SU et MIG. Le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et la Belgique ont promis de lui livrer entre 45 et 60 chasseurs F16. Une partie des livraisons d’armements et d’équipements se font d’une manière dissimulée, par conséquent, il est difficile d’estimer précisément la quantité exacte d’aéronefs qui protègent aujourd’hui le ciel au-dessus de l’Ukraine.

Malgré le volume très élevé de l’aide militaire, l’intensité des combats est telle que les équipements livrés sont détruits en continu et le manque du côté ukrainien est constant. Les difficultés bureaucratiques et logistiques s’ajoutent à l’état peu enviable de l’armée ukrainienne.

À la fin du mois d’avril, Forbes a publié un article avec un titre retentissant :

« l’Ukraine a besoin de 1000 transporteurs de troupe blindés supplémentaires. Le Canada a besoin d’un an pour en livrer 50 ».8

Dans l’exemple du Canada, les journalistes ont démontré la défaillance flagrante de l’ensemble du système de soutien militaire occidental. Il faut un an pour faire livrer 50 transporteurs de troupe blindés et pendant ce temps l’armée russe détruit environ 500 de ces mêmes appareils.

La déroute

En parlant des aides accordées à l’Ukraine, il est à souligner qu’il ne s’agit guère de « cadeaux » accordés à Kiev, mais de dettes. Des dettes à rembourser.

Toutefois, ça s’annonce très mal pour les créanciers de l’Ukraine ou, plus exactement, pour l’Ukraine elle-même. Étant depuis un moment dans l’incapacité de payer ses dettes, l’Ukraine est en train de s’efforcer d’obtenir une restructuration de sa dette, avant la fin août 2024 qui est très proche, vis-à-vis de 20 milliards de dollars de ses obligations internationales émises et dont elle a déjà bénéficié de deux années de gel des paiements auprès des détenteurs.

Si elle ne parvenait pas à convenir d’une nouvelle restructuration ou à étendre le moratoire de paiement actuellement en vigueur avec les détenteurs d’obligations — un défaut de paiement souverain aura lieu, ce qui réduirait très considérablement sa capacité à emprunter auprès des bailleurs de fonds internationaux. La situation de l’Ukraine qui est déjà très grave aujourd’hui s’aggravera davantage.

La faillite inévitable de l’état ukrainien est à l’horizon.

Concernant les aides militaires, dans un interview accordé en avril dernier à Fox News9, le dirigeant ukrainien a admis que sans un nouveau paquet d’aide américaine, l’Ukraine ne pouvait pas résister :

« Que Dieu nous vient en aide, que nous l’obtiendrons le plus rapidement possible… Sinon, ils [les forces armées russes] nous feront reculer… C’est la vérité. Nos gens le savent et les Américains doivent le savoir », a-t-il déclaré.

Il n’est pas difficile à deviner ce qui est advenu avec l’aide militaire précédente : la plupart d’entre elles semblent avoir déjà été détruites.

Le portail Global Firepower10 a publié le classement des armées les plus puissantes au monde, dans lequel les chercheurs ont pris en compte 60 paramètres, allant du nombre d’unités militaires et de l’état de l’économie du pays à ses caractéristiques géographiques et à ses capacités logistiques.

À ce jour, en termes de puissance militaire, la Fédération de Russie occupe d’une manière assurée la seconde place au monde. Ukraine — 18e. 18place, en prenant en compte l’intégralité des aides militaires et financières, dont elle bénéficie de la part du bloc occidental. L’armée ukrainienne de 2021, comme telle, avec ses armements et équipements de l’époque n’existe plus, étant quasi intégralement détruite et ceci l’est depuis déjà un moment.

Dans le même temps, les livraisons d’aide militaire pour Kiev sont sur une courbe descendante qui ne fait que s’accentuer. Et cette tendance ne risque pas de changer radicalement jusqu’à la fin du conflit. C’est un signal d’alarme : l’Occident est fatigué de cette guerre.

De l’autre côté, la Fédération de Russie est plus que déterminée dans ses actions et est prête pour une longue confrontation, en faisant augmenter au quotidien son potentiel militaire déjà indiscutable. Le potentiel russe de mobilisation militaro-industriel et humaine est plusieurs fois supérieur à celui de l’Ukraine, même en prenant en compte la part sous-traitée par l’étranger.

Tôt ou tard, le président ukrainien Vladimir Zelensky devra s’asseoir à la table des négociations avec Moscou.

Plus exactement, il devra céder la place à un autre représentant de son pays, car Moscou a émis beaucoup de réserves sur la légitimité de Zelensky au poste de président de l’Ukraine, dont, selon la constitution de l’Ukraine en vigueur, le nouveau président a dû être inauguré, le 20 mai 2024 dernier, à la suite des élections présidentielles qui n’ont jamais eu lieu. Il est à souligner qu’il ne s’agit guère d’une position émotionnelle de revanchisme quelconque du côté du Kremlin, mais d’une approche tout à fait pragmatique du point de vue juridique : selon le droit international, la signature d’un accord international [de paix] par une personne, dont la légalité et la légitimité sont contestables — peut, ensuite, rendre le document juridiquement invalide. Avec toutes les graves conséquences qui peuvent découler d’une telle invalidation.

La seule question est de savoir combien de dizaines ou de centaines de milliers de personnes périront encore et combien encore de territoires ukrainiens partiront vers la Russie avant la signature de l’accord de paix qui aura inévitablement lieu et ceci est, incontestablement, avec la Fédération de Russie en position de force.

Selon une analyse de Institute for the Study of War (ISW) publié en avril dernier, depuis le début de l’année 2024, les troupes russes ont occupé plus de 360 kilomètres carrés supplémentaires du territoire ukrainien, ce qui est comparable en taille à Detroit — la plus grande ville de l’état américain du Michigan.

Les déclarations répétées et de plus en plus alarmistes de nombreux hauts responsables occidentaux et ukrainiens stipulant que si les aides économico-militaires à Kiev s’arrêtent ou même diminuent — l’Ukraine perdra la guerre dans un temps très réduit — ces déclarations ne signifient qu’une seule chose : la majeure partie des aides occidentales est anéantie par l’armée russe en flux tendu et si le processus de perfusion des forces armées ukrainiennes s’interrompt — son existence prendra fin, de même que celui des forces politiques actuellement au pouvoir en Ukraine.

Oleg Nesterenko
Président du CCIE (www.c-cie.eu)
(Ancien directeur de la MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Écoles de Commerce de Paris ; ancien directeur de l’Institut de la Reconstruction Anthropologique)





Comment l’Ukraine devient un camp d’extermination pour son propre peuple

[Source : kla.tv]

Cri de détresse en provenance d’Ukraine : des hommes sont arrachés à leur voiture, brutalement forcés d’aller au front, maltraités dans des centres de recrutement. Des dizaines de milliers de personnes tentent de s’enfuir. Chaque jour, les corps de personnes noyées sont retirés d’une rivière frontalière. Pendant ce temps, le président Zelensky déplore le manque de moral et le manque d’hommes sur le front. Une nouvelle loi visant à renforcer la mobilisation (18 mai 24) doit désormais « remédier à la situation ». Ce que les Américains soutiennent « avec bienveillance » par de nouvelles livraisons d’armes est en réalité un crime gigantesque — ou, comme le dit macabrement, mais sans équivoque le ministre ukrainien des Affaires étrangères : « Ils fournissent les armes, nous les hommes ».

« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu l’existence de problèmes au sein de l’armée. Il manque des hommes et le moral doit être remonté, a déclaré Zelensky. Une nouvelle loi sur la mobilisation devrait y remédier. »

C’est ce qu’on pouvait entendre le 18 mai au journal de 8 heures de SRF1.

Ce même 18 mai, cette nouvelle loi renforcée sur la mobilisation nationale est entrée en vigueur. SRF passe toutefois totalement sous silence le caractère impitoyable des mesures et des sanctions en cas de refus et les nouvelles possibilités que la loi ouvre aux militaires. SRF se rend ainsi complice des crimes du gouvernement ukrainien contre son propre peuple.

Confrontez-vous à un en provenance d’Ukraine, qui est également parvenu à Kla.TV le 18 mai 2024.

Depuis longtemps la guerre en Ukraine paraît très étrange. Tout se passe comme dans un scénario de la dystopie d’Orwell.

La guerre est devenue un prétexte pour priver complètement les gens de leurs droits civils et de leurs libertés. Cela ressemble à une grande expérience cruelle sur les gens. Nous avons déjà vécu la même expérience pendant la période du Covid, mais ce qui se passe actuellement en Ukraine avec les droits de l’homme dépasse de loin les crimes du passé contre l’humanité.

Il est effrayant de réaliser que le même scénario pourrait être en préparation pour le monde entier et nous plonger tous dans une guerre mondiale. Voyons maintenant à quel point ce pays autrefois prospère et libre est tombé au plus bas.

Les hommes en âge d’être appelés dans l’armée n’ont plus le droit de quitter le pays. Des dizaines de milliers d’hommes tentent de fuir le pays illégalement par les montagnes et les rivières. Presque chaque jour, les corps de noyés sont retirés de la rivière frontalière avec la Roumanie. L’ampleur de cette fuite est énorme.

https://topwar.ru/240339-ukrainskomu-uklonistu-hvatilo-sil-pereplyt-reku-tisa-i-za-dve-minuty-okazatsja-v-rumynii.html?ysclid=lwicgwomjw412880012 :



Les autres hommes du pays soumis à l’obligation de mobilisation, c’est-à-dire la tranche d’âge de 18 à 60 ans, sont ramassés dans les rues de la ville, battus et contraints d’aller au front. Il est impossible d’évaluer l’ampleur de ces atrocités, qui ont lieu dans toutes les régions d’Ukraine. Il y a des barrages sur les routes, où un homme peut être emmené de force hors de sa voiture directement au front, même si sa femme et ses enfants restent dans la voiture.

Les commissaires des armées ont en outre annoncé qu’avec la nouvelle loi sur la mobilisation, ils auront le droit de faire des descentes à domicile avec la possibilité d’entrer par effraction. Les hommes du peuple ne sont pas les seuls à être enrôlés de force — les députés et les jeunes d’à peine 18 ans le sont également. Les cas de décès d’hommes dans les centres d’enrôlement après avoir été sévèrement battus se multiplient. Ni le président ni le gouvernement ne réagissent à l’anarchie de la police et du personnel des centres de recrutement. Non seulement la Constitution et les valeurs européennes sont violées, mais sont aussi violées les normes humaines fondamentales et la morale. Les gens ne trouvent même pas de protection devant les tribunaux.

Les séquences suivantes ne sont pas destinées aux personnes sensibles.

Un aperçu du TRAVAIL DES centres de capture territoriaux DANS TOUTE SA PUISSANCE :

De serviteur du peuple, le gouvernement ukrainien s’est transformé en un gouvernement qui se débarrasse de son peuple, aux frais de ses partenaires européens et des États-Unis. Les représentations permanentes de l’Union européenne comme l’OSCE, l’UNICEF et d’autres font semblant de ne pas remarquer ces violations des droits de l’homme et se rendent ainsi complices de l’extermination massive de citoyens ukrainiens. Puisque même les chefs des forces armées, tant dans le monde qu’en Ukraine, reconnaissent qu’il est impossible de vaincre militairement la Russie, cette guerre permanente a définitivement d’autres objectifs — la destruction physique des personnes et la destruction des droits de l’homme.

Il est un fait que tout cela doit être une affaire de stratégie, une affaire calculée. Car lorsque l’Ukraine a de nouveau demandé il y a des mois aux États-Unis et à ses partenaires européens de l’aider en lui livrant des armes pour pouvoir tenir tête aux Russes, il ne s’est rien passé pendant très longtemps. Ce n’est que lorsque la Verkhovna Rada [Conseil suprême, organe législatif] ukrainienne a adopté une nouvelle loi pour renforcer la mobilisation le 18 mai 2024 que le Congrès américain a voté la remise d’une nouvelle livraison d’armes. Le ministre Kuleba [ministre ukrainien des Affaires étrangères] a déclaré sans ambiguïté à ce sujet : « Ils fournissent les armes, nous les hommes ». Il semble clairement que le but n’est pas du tout de remporter une victoire rapide contre les Russes, mais de faire durer cette guerre le plus longtemps possible. Les armes ne sont disponibles que contre les personnes envoyées au front et l’argent que contre une partie de l’économie et contre les terres et les matières premières.

Mais ce n’est pas le gouvernement lui-même qui maltraite les gens, ce sont toujours des citoyens qui suivent ses ordres en obéissant comme des cadavres et qui humilient leurs propres concitoyens. Les « chasseurs d’hommes » pour le front, qui procèdent à l’enrôlement forcé, sont tout autant des Ukrainiens qui peuvent ainsi eux-mêmes éviter d’aller au front et sont très motivés par une rémunération en dollars. Le gouvernement détruit donc son propre peuple de ses propres mains, en dressant les Ukrainiens les uns contre les autres et en attisant la haine par le biais de médias achetés.

Lorsqu’une guerre est terminée et que les tribunaux pour crimes de guerre commencent, ce sont souvent les faux méchants qui se retrouvent sur le banc des accusés. Les vrais criminels ont jusqu’à présent très bien compris comment rester dans l’ombre. Les gars, ne soyez pas assez stupides pour humilier et diminuer votre propre peuple ! Les véritables tireurs de ficelles veulent seulement que les gens se tapent dessus dans une colère aveugle, afin de pouvoir eux-mêmes agir sans être dérangés. Mais le vent tourne de plus en plus à l’échelle mondiale. Les peuples se mettent en mouvement, et très bientôt, les vrais criminels seront assis sur le banc des accusés dans tous les pays, et le tribunal sera tenu par le peuple.

de bb/thb/abu

Sources/Liens :

Un courageux objecteur de conscience a la force de traverser la rivière Tisza lors de sa fuite :
https://topwar.ru/240339-ukrainskomu-uklonistu-hvatilo-sil-pereplyt-reku-tisa-i-za-dve-minuty-okazatsja-v-rumynii.html?ysclid=lwicgwomjw412880012

Les centres de détection territoriaux en action :

Des armes en échange d’une loi de mobilisation :
https://ctrana.one/news/464667-v-ukraine-otsrochku-ot-mobilizatsii-poluchili-bukmekerskie-firmy-i-dostavka-glovo.html

Occupation de villes ukrainiennes par des commandos de mobilisation :
https://readovka67.ru/news/191434?ysclid=lwfhwlxson830049589




Chateaubriand et la nécessaire alliance franco-russe

[Publication initiale : fr.sputniknews.africa]

Par Nicolas Bonnal

Chateaubriand était un ami de la Russie comme le tsar Alexandre 1er fut un ami de la France, même celle de Napoléon.

En 1814, Alexandre écrivit une émouvante lettre au peuple de Paris avant d’occuper cette ville. Il produisit alors ce discours généreux écrit dans un français d’exception, qui était celui de la belle élite russe d’alors :

« Les Français sont mes amis, et je veux leur prouver que je viens leur rendre le bien pour le mal. Napoléon est mon seul ennemi. Je promets ma protection spéciale à la ville de Paris ; je protégerai, je conserverai tous les établissements publics ; je n’y ferai séjourner que des troupes d’élite ; je conserverai votre garde nationale, qui est composée de l’élite de vos citoyens. C’est à vous d’assurer votre bonheur à venir ; il faut vous donner un gouvernement qui vous procure le repos et qui le procure à l’Europe. C’est à vous à émettre votre vœu : vous me trouverez toujours prêt à seconder vos efforts. »

Paris est donc occupée. Et sur l’occupation de cette capitale par les troupes russes en 1814, après l’abdication de Napoléon, mais avant les Cent Jours, voici ce qu’écrit Chateaubriand :

« Toutefois cette première invasion des alliés est demeurée sans exemple dans les annales du monde : l’ordre, la paix et la modération régnèrent partout ; les boutiques se rouvrirent ; des soldats russes de la garde, hauts de six pieds, étaient pilotés à travers les rues par de petits polissons français qui se moquaient d’eux, comme des pantins et des masques du carnaval. Les vaincus pouvaient être pris pour les vainqueurs ; ceux-ci, tremblant de leurs succès, avaient l’air d’en demander excuse. »1

Cela nous change un peu du mercenaire américain à Bagdad !

On sait que Chateaubriand devint un excellent ministre des Affaires étrangères de Louis XVIII après la guerre ; puis il entra dans l’opposition et demeura le témoin lucide de son temps, après la prise du pouvoir de Louis-Philippe qui entame la longue et surtout infatigable décadence française, dont des présidents comme Charles de Gaulle ou Valéry Giscard d’Estaing prirent conscience.

C’est dans une lettre très riche qu’il joint à ses Mémoires2, que Chateaubriand commence à soutenir l’idée d’une alliance franco-russe contre les intérêts de l’Autriche et de l’Angleterre. À cette époque le tzar est Nicolas ; il désire reprendre Constantinople et défendre les chrétiens d’Orient. Chateaubriand souligne déjà l’hypocrisie antirusse et la trahison occidentale en faveur des puissances islamiques :

« Une attaque de l’Autriche et de l’Angleterre contre la Croix en faveur du Croissant augmenterait en Russie la popularité d’une guerre déjà nationale et religieuse. »

L’Angleterre… alors qu’il a été réfugié — pendant la Terreur — puis ambassadeur à Londres, Chateaubriand remarque ce qui suit :

« L’Angleterre, d’ailleurs, a toujours fait bon marché des rois et de la liberté des peuples ; elle est toujours prête à sacrifier sans remords monarchie ou république à ses intérêts particuliers. Naguère encore, elle proclamait l’indépendance des colonies espagnoles, en même temps qu’elle refusait de reconnaître celle de la Grèce… L’Angleterre est vouée tour à tour au despotisme ou à la démocratie selon le vent qui amenait dans ses ports les vaisseaux des marchands de la cité. »

Cette diplomatie des coups tordus annonce bien sûr la diplomatie américaine qui mêle le libéralisme le plus rapace au plus violent messianisme humanitaire, quitte à plonger des populations entières dans un chaos durable. Chateaubriand ajoute sur ce dernier point, au moment de la révolution de juillet 1830 :

« Ces Anglais qui vivent à l’abri dans leur île, vont porter les révolutions chez les autres ; vous les trouvez mêlés dans les quatre parties du monde à des querelles qui ne les regardent pas : pour vendre une pièce de calicot, peu leur importe de plonger une nation dans toutes les calamités. »

Comme l’Amérique d’aujourd’hui, l’Angleterre épuisée par sa guerre perpétuelle contre la France est d’ailleurs très endettée !

« L’Autriche n’a rien à demander à l’Angleterre ; celle-ci à son tour n’est bonne à l’Autriche que pour lui fournir de l’argent. Or, l’Angleterre, écrasée sous le poids de sa dette, n’a plus d’argent à prêter à personne. »

Alors Chateaubriand se prend à rêver de l’Alliance franco-russe qui sera réalisée au début des années 1890 entre le cabinet français et le tzar Alexandre III, le parrain de Sacha Guitry. Il en trouve tout de suite les causes si naturelles et culturelles, à la fois donc littéraires, historiques et… géographiques :

« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses mœurs. Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. »

Il voit tout de suite que la France et la Russie peuvent contrôler l’Europe, comme Napoléon l’avait compris à Tilsitt en 1807, lorsqu’il rêvait d’un « partage du monde » franco-russe :

« En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint-Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l’union des deux cabinets dictera des lois au monde. »

Enfin Chateaubriand propose à la diplomatie française de soutenir la Russie dans l’affaire orientale et de s’adresser ainsi au tzar :

« Nous pouvons tenir ce langage à Nicolas : “Vos ennemis nous sollicitent ; nous préférons la paix à la guerre, nous désirons garder la neutralité. Mais enfin si vous ne pouvez vider vos différends avec la Porte (Istanbul) que par les armes, si vous voulez aller à Constantinople, entrez avec les puissances chrétiennes dans un partage équitable de la Turquie européenne.” »

Et de juger ainsi les intérêts des deux grandes nations alliées :

« J’ai fait voir assez que l’alliance de la France avec l’Angleterre et l’Autriche contre la Russie est une alliance de dupe, où nous ne trouverions que la perte de notre sang et de nos trésors. L’alliance de la Russie, au contraire, nous mettrait à même d’obtenir des établissements dans l’Archipel et de reculer nos frontières jusqu’aux bords du Rhin. »

On sait que de Gaulle était un lecteur de Chateaubriand, avec qui il partageait un certain pessimisme historique… De Gaulle d’ailleurs pensait que « la Russie boirait le communisme, comme le buvard boit l’encre ». Quant à la France, elle boirait souvent la « tasse », en 1919 comme en 1939 ou 56, en se mettant aux ordres des Anglo-Saxons !

Et Chateaubriand, soudain moins rêveur, sentait venir ce vent de trahison :

« Maintenant, mes projets ne sont plus réalisables : la Russie va se tourner ailleurs. »

Les grands esprits n’ont pas besoin de boule de cristal.


1 Mémoires d’Outre-tombe, Tome 2, Livre XXII, chapitre 13.

2 Mémoires, Tome III, livre XXIX, chapitre 13.




Les armées fantômes de l’OTAN

[Source : vududroit.com]

Depuis février 2022 se déroule en Europe centrale une guerre de haute intensité entre pairs. Ce qui ne s’était pas produite depuis 1945. Ce conflit est dominé par la Russie.

Le psychopathe incompétent qui nous sert de président continue ses rodomontades. Sans peur du ridicule, il annonce qu’il déclare la guerre à la Russie en brandissant des cartes sur papier A4. Continuant à se déconsidérer dans le monde entier, voilà que maintenant il paraît qu’il veut annoncer une « coalition la volonté » contre les Moujiks lors des cérémonies de commémoration du 6 juin. Les bredouillis de Biden sur l’autorisation de frapper la Russie dans la profondeur, les jappements des chihuahuas baltes, les piqûres d’épingle contre certaines installations de la triade nucléaire russe inquiètent. C’est compréhensible, et cela provoque chez nous quelques cris d’orfraie.

Le problème, c’est que les dirigeants occidentaux sont incompétents. Heureusement, quoi qu’en dise David Pujadas, les Russes sont rationnels et sensés.

Nous publions une analyse de l’état des forces, qui nous explique pourquoi l’implication de l’OTAN n’est pas réalisable.

Aurelien est le pseudonyme d’un spécialiste qui intervient sur Substack. On peut retrouver ici l’original de l’article.

Régis de Castelnau

Par Aurelien

Alors que la phase militaire de la crise en Ukraine entre dans sa longue phase finale, dont les conséquences sont désormais indubitables pour tous ceux qui ont des yeux pour voir, on pourrait espérer que les experts, quelles que soient leurs opinions personnelles sur l’équipe de football qu’ils aimeraient voir gagner, acceptent la réalité et commencent à critiquer l’Europe et le monde pour la victoire russe. Pourtant, l’emprise de la pensée conventionnelle et la peur d’abandonner les croyances sacrées sur le monde sont telles que cela se produit rarement. En effet, de tous les points de vue idéologiques, nous entendons parler d’une nouvelle étape menaçante dans l’évolution de la crise, celle de l’intervention de l’OTAN, ou, comme je suppose que nous devrions l’écrire, de l’INTERVENTION de l’OTAN. Pour certains, la seule façon de « vaincre » la Russie et « d’arrêter Poutine » est que l’OTAN « s’implique », tandis que pour d’autres, une telle intervention est un expédient impérialiste américain désespéré qui ne fera que provoquer une Troisième Guerre mondiale et la fin du monde.

Si vous avez lu certains de mes précédents articles, vous vous rendrez compte que ces deux arguments sont complètement faux. Mais même si moi-même et d’autres écrivains beaucoup plus éminents et largement lus, le disons depuis un certain temps, cela ne semble guère avoir été pris en compte. C’est donc un texte que je pensais ne jamais avoir besoin d’écrire, mais qui semble maintenant nécessaire. Cela entre dans ce que l’on pourrait appeler des détails atroces, mais dans ce genre de sujet, le diable est dans le détail, ou même dans le détail du détail. Cela dit, il y a beaucoup plus de niveaux qu’il ne couvre pas, sur lesquels des personnes qui sont de bien plus grands experts militaires que moi peuvent commenter, mais s’en tiennent plutôt à une vue d’ensemble. Donc…

Alors que je réfléchissais à la manière d’aborder cet essai, je suis tombé sur le fantôme du grand penseur militaire prussien Carl von Clausewitz et, un peu contre mes attentes, il a volontiers accepté de me livrer quelques réflexions d’ouverture. J’ai ensuite noté notre conversation, et elle s’est déroulée à peu près comme ceci :

Aurélien : Merci beaucoup d’avoir accepté de parler sur mon site, d’autant plus que je vous ai déjà fait appel à plusieurs reprises.

Clausewitz :Ah, pas du tout. Vous voyez, cela fait deux cents ans que les gens me comprennent mal et me citent mal, et cela ne va pas en s’améliorant. Ceci en dépit du fait que je ne pense pas que le tome I de De la guerre – le seul que je n’aie jamais vraiment terminé — pourrait être beaucoup plus clair, et que vous pouvez le lire et l’absorber en un après-midi.

Aurélien : Et quel est le message essentiel que, selon vous, les gens ne comprennent pas actuellement ?

Clausewitz :Écoutez, c’est très simple. L’action militaire est elle-même une affaire technique qui peut bien ou mal se passer, mais ce résultat n’a d’importance que dans la mesure où il est lié à un objectif politique que vous souhaitez atteindre. Par « politique » — puisque nous parlons en anglais [dans le texte original] — je n’entends pas la politique des partis, j’entends la politique de l’État lui-même : en d’autres termes, ce que le gouvernement essaie de réaliser. (En allemand, c’est le même mot.) Mais la condition préalable absolue est que le gouvernement ait une idée de ce qu’il veut réaliser et une idée de la manière dont cela pourrait se produire. En particulier, il doit identifier ce que j’appelle le centre de gravité, c’est-à-dire la cible la plus importante contre laquelle vous dirigez vos efforts, et qui permettra d’atteindre cet objectif pour vous. À mon époque, il s’agissait souvent de l’armée ennemie, mais cela pouvait aussi être la capitale, la force d’une coalition ou encore le moral de la population. En fin de compte, ce que vous visez réellement, c’est le processus décisionnel de l’ennemi. Comme je l’ai dit dans mon livre, la guerre consiste à forcer notre ennemi à faire ce que nous voulons, pas seulement une destruction inconsidérée. De nos jours, nous ne parlons pas de guerre à la légère et nous n’avons pas toujours de simples ennemis. Je dirais donc que « toute opération militaire doit avoir un objectif ultime, non militaire, sinon c’est une perte de temps ».

Aurélien : Alors, où allons-nous à partir de là ?

Clausewitz : Bien sûr, il ne suffit pas d’avoir un plan stratégique, aussi bien défini et sensé soit-il. Vous avez besoin de la capacité militaire, tant en termes d’équipements et d’unités que de formation et de compétences professionnelles, pour mettre en œuvre le plan. Nous disons donc qu’au-dessous du niveau stratégique et de la planification stratégique vient le niveau opérationnel, où l’on essaie de rassembler toutes les activités tactiques plus détaillées des forces individuelles, dans un plan cohérent, pour atteindre un résultat qui rend possible l’objectif stratégique. Et historiquement, depuis l’époque d’Alexandre, c’est toujours la partie la plus difficile.

Aurélien : Et dans la guerre actuelle ?

Clausewitz : Eh bien, la façon la plus simple de le dire est que, même si les deux parties ont eu des objectifs stratégiques, seuls les Russes ont réellement eu des plans stratégiques et opérationnels appropriés. L’Occident souhaite depuis longtemps renverser le système actuel en Russie et, plus récemment, ses dirigeants ont également craint la puissance militaire croissante de la Russie. Mais tout cela est très incohérent et semble désespérément et paradoxalement mêlé à des croyances de supériorité raciale et culturelle sur les Russes. Le résultat est qu’il n’y a jamais eu de véritable plan stratégique, au-delà de l’espoir que le renforcement de l’Ukraine, par exemple, affaiblirait d’une manière ou d’une autre le système russe. Et quant à l’Ukraine elle-même, eh bien, l’Occident n’a jamais vraiment eu de plan stratégique, encore moins opérationnel : juste beaucoup de postures et d’initiatives déconnectées. Si l’on veut, cela revenait simplement à maintenir la guerre dans l’espoir que la Russie s’effondre. Ce n’est pas une façon de mener une guerre à mon avis : les éléments ne sont tout simplement pas connectés entre eux, et dans ce cas, vous ne pouvez pas gagner. Et maintenant, je dois aller discuter avec Toukatchevski et Patton, qui sont toujours obsédés par la guerre de manœuvre en Ukraine.

Et c’est là que la conversation s’est terminée. Mais cela m’a fait penser que l’obstacle le plus fondamental à toute « implication » de l’OTAN en Ukraine est conceptuel. Personne ne sait vraiment à quoi cela sert ni, à quoi cela ressemblerait. Personne ne sait ce que cela serait censé accomplir, ni quel serait « l’état final », en langage technique.

C’est à peu près le cas depuis le début. À tout moment, au moins depuis la fin 2021, l’Occident a été surpris par les actions russes et a dû se démener pour suivre le rythme. Les projets de traités de décembre 2021 n’étaient pas anticipés et n’ont suscité aucune réponse occidentale cohérente. La constitution ultérieure des forces russes a été mal comprise : certains pensaient qu’aucune invasion n’était planifiée, d’autres ont mal compris la nature de l’invasion elle-même et quels en étaient les objectifs. Depuis lors, l’Occident a pris au moins un pas de retard, se surprenant continuellement et réagissant aux actions russes. En outre, bon nombre de ses propres actions ont été basées sur ce qui était réellement possible (attaquer la Crimée, envoyer certains types d’équipement) plutôt que sur des actions susceptibles d’aider l’Occident et l’Ukraine à rattraper les Russes, et encore moins à prendre l’initiative. Tout cela contrevient à l’un des principes éternels de la guerre, qui est la sélection et le maintien du but. L’Occident a été incapable d’identifier le moindre objectif dans son engagement, à l’exception de celui qui est par définition impossible sur le plan militaire (le rétablissement des frontières de l’Ukraine de 1991) ou de celui qui n’est qu’un fantasme politique (l’éviction de Poutine du pouvoir.) Il serait plus juste de dire que l’Occident n’a pas d’objectifs en tant que tels, mais plutôt une série d’aspirations vaguement définies.

Il existe un exemple légèrement technique, mais intéressant qui a beaucoup contribué à clarifier ce genre de situation, alors permettez-moi de faire un bref détour. Pendant la guerre de Corée, de nombreux combats ont eu lieu entre des chasseurs américains F-86 et des MiG-15 pilotés souvent par des pilotes chinois et parfois russes. Les caractéristiques techniques des avions étaient très similaires et la différence entre les compétences des pilotes n’était pas très grande. Pourtant, le F-86 sortait victorieux la plupart du temps. John Boyd, alors officier de l’US Air Force, a étudié le problème et s’est rendu compte que, dans une situation où l’on ne pouvait tuer qu’en se plaçant derrière l’ennemi, il fallait tourner plus serré que ce dernier. Il s’est avéré que le F-86 disposait d’un avantage minime, mais en réalité vital, et qu’après plusieurs séries de manœuvres, il était généralement en mesure de se positionner derrière l’avion ennemi. L’importance de cette situation réside dans le fait que le pilote américain conserve l’initiative, alors que le pilote ennemi essaie toujours de se débarrasser du F-86.

Boyd a ensuite systématisé ce processus en le divisant en quatre étapes. Le premier est l’Observation (« que puis-je voir ? »), le deuxième est l’Orientation (« qu’est-ce que cela signifie ? »), le troisième est la Décision (« qu’est-ce que je vais faire ? ») et le dernier, bien sûr, c’est l’Action. Et puis vous recommencez. Collectivement, ces étapes sont connues sous le nom de cycle de Boyd, ou plus familièrement la « boucle OODA ». Mais ce que Boyd a réalisé, c’est que celui qui réagit le plus vite peut en fait entrer dans la boucle de l’ennemi, de sorte qu’au moment où ce dernier est prêt à agir, la situation a changé et le processus de décision sur ce qu’il convient de faire doit être recommencé. Ce principe s’applique à tous les niveaux, depuis le combat initial entre avions jusqu’au niveau stratégique.

C’est en effet la situation dans laquelle se trouve l’Occident depuis le début de la crise : courir pour rattraper son retard. Les Russes ont prouvé (sans surprise s’ils étudient l’Histoire) qu’ils étaient prompts à adapter leurs tactiques, à modifier et à introduire de nouvelles armes. Ce n’est pas le cas de l’Occident. Ainsi, nous voyons maintenant les Ukrainiens transférer frénétiquement leurs forces d’une manière ou d’une autre pour faire face à la dernière attaque, et ni eux ni leurs sponsors occidentaux ne savent avec certitude quelles attaques sont réelles et lesquelles ne sont que des feintes. En effet, il est douteux que l’Ukraine et l’Occident aient jamais eu l’initiative dans cette guerre : même la célèbre offensive de 2023 a, selon moi, été essentiellement imposée à l’Ukraine par les Russes pour épuiser davantage leur propre armée et l’aide occidentale qu’ils avaient reçue.

Or, une explication de cette disparité nous ramène en réalité aux caractéristiques techniques : non pas des avions, cette fois, mais des organisations. Le groupe dispersé du Grand Ouest qui soutient l’Ukraine est divisé entre lui-même, et son acteur le plus influent, les États-Unis, est divisé en lui-même. La Russie est une puissance unique, dotée d’un degré manifestement élevé de cohérence. (L’unité de commandement est d’ailleurs un principe militaire dans certaines traditions.) Même dans des circonstances idéales, l’Occident sera donc plus lent à réagir que les Russes, et les circonstances sont loin d’être idéales. Les Russes ont donc, et auront dans un avenir proche, l’initiative et les avantages d’une boucle OODA plus rapide.

Parce que l’Occident n’avait pas de plan stratégique au départ, et seulement des objectifs stratégiques très vagues, et parce qu’il n’a jamais eu l’initiative et ne peut pas réagir aussi vite que les Russes, parler d’une « implication » de l’OTAN est fondamentalement vide de sens. Il est vrai, à un certain niveau, que l’OTAN pourrait se désarmer encore plus rapidement en envoyant quelques unités en Ukraine, pour se faire anéantir par des bombes planantes et des missiles à longue portée sans voir l’ennemi, mais cela ne répond pas à la question de savoir à quoi servirait réellement le déploiement de telles forces.

Comme souvent, face à ce genre de problème, les dirigeants politiques se replient sur un brouillard de généralités. On nous dira que tel ou tel déploiement vise à « montrer à Poutine qu’il ne peut pas gagner » ou à « démontrer la détermination de l’OTAN à résister à l’agression ». Le problème, bien entendu, consiste à traduire ce genre d’aspiration trouble (puisqu’il ne s’agit même pas à proprement parler d’un objectif stratégique) pour le type de plans opérationnels et tactiques dont parlait Clausewitz. Dans la pratique, cela revient généralement à faire quelque chose pour faire quelque chose, ce qui est infailliblement une mauvaise idée, et aboutit souvent à des décisions prises par le biais du pseudo-syllogisme tripartite que j’ai souvent cité : nous devons faire quelque chose ; c’est quelque chose, OK, faisons-le.

Imaginez, si vous voulez, les trente-deux membres actuels de l’OTAN autour de la table, discutant de ce qui « peut être fait ». Même le principe de « faire quelque chose » serait controversé, et les États-Unis eux-mêmes risquent de toute façon d’être amèrement divisés sur la question et auront du mal à prendre position. Les pays qui ne peuvent pas ou ne veulent pas envoyer de troupes seront plus enthousiastes que ceux qui le peuvent. Les États-Unis voudront commander l’opération, même s’ils ne déploient aucune troupe. L’opération devra être commandée depuis Mons, car il n’existe pas de QG dotés de capacités similaires ailleurs en Europe. Il y aura d’interminables débats sur qui commandera la force elle-même, qui contribuera à son QG, quelles seront les lignes hiérarchiques politiques et même quelles seront ses règles d’engagement, puisque les pays de l’OTAN ont des lois différentes sur l’usage de la force à l’extérieur. Pour un conflit armé général ? Oh, et que va réellement faire cette force ? Quel est son objectif et comment saurons-nous s’il a été atteint ? Il faudra probablement des jours de discussions pour déterminer quelles sont les décisions qui doivent réellement être prises.

De plus, la décision devra être unanime : tout soupçon de désaccord interne fera « le jeu des Russes ». Un temps et des efforts considérables seront donc consacrés à des plans et des objectifs d’une complexité angoissante et intérieurement contradictoires, avec quelque chose pour tout le monde, mais rien qui ne puisse faire l’objet d’une objection sérieuse. Nous sommes déjà passés par là : l’exemple classique est le déploiement de la FORPRONU en Bosnie de 1992 à 1995, qui a souffert du problème fondamental suivant : (1) de nombreuses nations voulaient que quelque chose soit « fait », mais pas par elles-mêmes, et (2) il n’y avait rien de valable qu’une force militaire puisse réellement faire. Il en est résulté un mandat bancal et fréquemment modifié, variant en fonction de l’équilibre des forces au sein du Conseil de sécurité, impossible à mettre en œuvre (les forces n’étaient tout simplement pas disponibles) et inutile pour les commandants sur le terrain. Toute « implication » de l’OTAN serait beaucoup plus désordonnée que cela.

Mais supposons que l’État-major militaire international soit chargé de préparer des options et qu’il constate qu’il n’y en a que deux. Il s’agit (1) d’une force expéditionnaire pour combattre avec les Ukrainiens et tenter de tenir, et si possible de récupérer, un territoire, et (2) d’une présence purement démonstrative, quelque part dans une zone relativement sûre, dans l’espoir de « décourager » les Russes d’attaquer, ou au moins de marquer un point politique, quel qu’il soit. Nous aborderons dans un instant les aspects pratiques spécifiques des différentes options, mais il faut d’abord comprendre que, dans les deux cas, il faut répondre à un certain nombre de questions préalables communes.

Combien de temps est-ce que cela prendrait ? Non seulement il faut tenir compte du temps nécessaire à la formation et au déploiement, mais même dans ce cas, on ne peut pas laisser indéfiniment les forces sur le terrain en opération. Les nations effectuent généralement une rotation des forces après un déploiement de 4 à 6 mois. Cela signifie que quelle que soit la taille de la force envoyée, il doit y en avoir une autre derrière, qui s’entraîne et se prépare. Et derrière ça, une autre. Si vous n’y parvenez pas, les Russes n’auront qu’à attendre et vos forces rentreront chez elles. En fonction de la taille de la force qu’elle souhaite envoyer, l’OTAN constaterait probablement que, pour des raisons politiques et de ressources, elle pourrait soutenir un maximum de deux déploiements.

Quelle serait la posture de la force ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation juridique serait compliquée. Peu de pays de l’OTAN seraient heureux d’être explicitement impliqués dans le conflit, car cela ouvrirait leurs propres territoires nationaux à des attaques contre lesquelles ils n’auraient aucune défense, sans pouvoir frapper utilement la Russie. Il faudrait trouver une formule compliquée qui leur permettrait de répondre aux attaques russes, mais pas de déclencher un conflit (ce qui serait de toute façon suicidaire). Mais que se passe-t-il lorsque les troupes russes bouclent leurs voies d’approvisionnement ou perdent un obus d’artillerie perdu sur l’aéroport dont ils dépendent pour se réapprovisionner ? Que se passe-t-il lorsque des avions russes patrouillent continuellement juste à l’extérieur du champ d’engagement, sans manifester la moindre activité hostile ? Que se passe-t-il lorsqu’un missile survole la force de l’OTAN et frappe une cible à cinq kilomètres de là ? Que se passe-t-il lorsque des troupes russes passent fréquemment, prennent des photos et exigent finalement que les troupes occidentales quittent la zone avant une certaine date, sous peine de subir des conséquences non précisées ? Que se passe-t-il si les Russes coupent l’eau douce et empêchent l’approvisionnement en nourriture ?

Individuellement, ce type d’éventualités peut être géré par une seule nation avec des instructions claires. Le problème réside dans la recherche d’une sorte de consensus sur ce qu’il faut dire au commandant avant le début de la mission, et d’une manière de réagir aux développements inattendus. Le risque est d’envoyer des troupes armées d’une sorte de salade de mots qui dit tout et rien au commandant, et que lorsque quelque chose de véritablement inattendu se produit, le système se bloque, incapable de prendre une décision. Et nous pouvons supposer que les Ukrainiens tenteront d’impliquer l’OTAN dans les combats, par un subterfuge ou un autre, y compris, par exemple, en lançant des attaques depuis les territoires où les troupes de l’OTAN sont déployées, avec des armes occidentales.

Que se passerait-il si les choses tournaient mal ? La crédibilité d’un déploiement militaire dépend dans une certaine mesure de sa capacité à réagir aux événements et à faire face à des problèmes inattendus. Il est très peu probable qu’une force de l’OTAN envoyée en Ukraine, quelle que soit sa taille, dispose de réserves facilement disponibles, et elle ne pourrait donc pas s’engager dans une escalade. À l’époque de la Guerre froide, il existait une unité militaire multinationale de l’OTAN portant le titre accrocheur de Force mobile du Commandement allié en Europe (Terrestre), plus connue sous le nom d’AMF(L). Il s’agissait d’une force facilement disponible, capable de se déployer rapidement sur un lieu de crise. Mais l’essentiel est qu’elle n’est que la pointe de la lance et qu’elle peut être rapidement renforcée si la crise s’aggrave. Elle pourrait donc (selon l’OTAN) jouer un rôle dissuasif. La même chose n’est pas possible en Ukraine, même en principe. Supposons qu’une force de l’OTAN soit effectivement attaquée. Se retirerait-elle ? Essaierait-elle de se battre ? Jusqu’à quel niveau de pertes ? Que se passerait-il si elle était bombardée par des armes telles que des missiles ou des bombes planantes, ou si elle subissait une attaque massive par des drones, à laquelle elle ne pourrait pas répondre ? Que se passe-t-il si, après quelques tirs de démonstration, la force est menacée de destruction si elle ne se retire pas ? Non seulement cela provoquerait une crise politique au sein de l’alliance, mais il est tout à fait possible que des pays individuels retirent leurs forces du commandement de l’OTAN et les ramènent chez eux.

Comment fonctionnerions-nous ? Alors que Clausewitz s’éloignait, il tourna la tête et cria « n’oubliez pas la doctrine ! » Il avait bien sûr raison. La doctrine est ce qui indique aux militaires comment combattre, et elle doit être pratiquée régulièrement afin que les commandants à tous les niveaux la connaissent et n’aient pas besoin de se faire dire quoi faire. Durant la guerre froide, l’OTAN avait un concept de défense qui impliquait de se défendre le plus près possible de la frontière pour des raisons politiques et de se rabattre sur ses lignes d’approvisionnement et ses réserves. Pendant ce temps, les forces aériennes tenteraient de détruire les forces soviétiques de deuxième et troisième échelons, d’attaquer les centres logistiques et les aérodromes, tout en maintenant la supériorité aérienne sur l’Europe occidentale. Il existait des plans opérationnels très détaillés : par exemple, le 1er corps (britannique), renforcé à son effectif de guerre d’environ 90 000 hommes, était chargé d’arrêter la troisième armée de choc soviétique. L’espoir était qu’à mesure que l’Armée rouge avançait vers un territoire inconnu, plus éloigné des approvisionnements, elle pourrait éventuellement être stoppée à l’est de ce qu’on appelait la ligne Omega, où l’armée de l’OTAN aurait le droit de demander la libération d’armes nucléaires tactiques. Le point important à ce sujet est que toutes sortes de conséquences doctrinales en découlaient à différents niveaux, et que cette doctrine pouvait être écrite, enseignée, mise en pratique et révisée.

Rien de tout cela n’existe aujourd’hui. L’OTAN en tant qu’alliance n’a pas vraiment de doctrine militaire, et certainement pas de doctrine adaptée à la situation actuelle. Le déploiement en Bosnie en 1995 s’est essentiellement déroulé sans rien faire, et le déploiement en Afghanistan était une guerre d’un tout autre genre. Aucune armée de l’OTAN ne compte aujourd’hui d’officiers supérieurs ayant l’expérience du commandement d’opérations de grande envergure et, étant donné que le service moyen d’un soldat est généralement de 7 à 8 ans, la plupart des armées de l’OTAN ne comptent aucun soldat ayant participé à des combats, et probablement pas beaucoup d’officiers non plus. Les Russes ont conservé la doctrine militaire de l’ère soviétique pour les combats de haute intensité à grande échelle, mais nous avons vu avec quelle rapidité ils ont dû la modifier en Ukraine. L’OTAN ne pourrait jamais s’attendre à une supériorité aérienne sur un champ de bataille en Ukraine, et elle ne dispose d’aucune doctrine (ni d’aucun équipement) pour combattre dans des conditions de supériorité aérienne de l’ennemi. Elle n’a pas de doctrine pour faire face aux bombes planantes lancées à partir de champs de tir où l’avion lanceur ne peut pas être détecté ou, du moins, où sa cible est inconnue, ni pour faire face aux attaques de missiles balistiques et d’essaims de drones. (Certes, elle dispose d’équipements capables de détruire théoriquement des drones, mais elle n’a pas de doctrine pour faire face à une attaque sophistiquée d’essaims de drones à l’aide de leurres. Ses troupes ne sauraient tout simplement pas quoi faire).

De plus, nous nous dirigeons vers une conception de guerre où les unités ennemies sont faciles à trouver et à détruire, et où l’un des principes de guerre — la concentration des forces — ne s’applique plus comme autrefois. D’après les vidéos disponibles, la plupart des attaques sont désormais à petite échelle, mais coordonnées sur une zone très vaste. Ainsi, la guerre ressemble aujourd’hui à un jeu d’échecs joué sur un échiquier de deux cents cases de côté, avec peut-être une centaine de pièces par joueur. Il s’agit d’un type de guerre qui confie d’immenses responsabilités aux officiers subalternes et aux sous-officiers, qui doivent tous être soigneusement formés à la même doctrine et disposer d’équipements de communication totalement interopérables et très sophistiqués. Et même alors, nous avons vu que les nouvelles unités employées par les Russes dans la direction de Kharkov commettent toutes sortes d’erreurs lors de leurs premiers affrontements avec l’ennemi.

L’OTAN n’a rien de tout cela : ses contingents nationaux ne peuvent même pas nécessairement se parler, ses troupes n’ont pas de doctrine commune et elle n’a absolument aucune idée institutionnelle de la manière de mener une guerre de ce type, même si, par miracle, un objectif opérationnel pouvait être convenu. En fait, l’OTAN n’a jamais eu de doctrine opérationnelle offensive, ni de doctrine pour la défense des positions fortifiées statiques, comme l’a fait l’Ukraine. Sa seule doctrine consistait en une retraite combattante le long de ses propres lignes de communication. Il n’y a donc pas non plus de précédent historique à utiliser.

Jusqu’ici tout va mal, pensez-vous peut-être, mais ce n’est que l’aspect cérébral du problème, bien que sans doute le plus important. (Aucun équipement sophistiqué ne vous sera d’aucune utilité si vous ne savez pas quoi en faire.) Il y a au moins deux autres obstacles majeurs à surmonter, et le premier consiste en fait à rassembler une force : ce que les professionnels appellent la génération de force. À son tour, cela comporte une composante à la fois politique et militaire. Si l’OTAN devait un jour « s’impliquer », alors la force devrait ressembler à une force internationale, avec au moins des contingents symboliques provenant de la grande majorité des 32 pays de l’OTAN, et toutes les nations devraient apporter publiquement leur soutien politique. Dans le passé, cela a constitué un problème majeur : le déploiement international en Afghanistan en 2002 a été retardé pendant des semaines tandis que les députés allemands étaient rappelés des plages de Croatie pour donner l’approbation nécessaire à la participation des forces de leur pays. La plupart des pays doivent surmonter des obstacles juridiques ou parlementaires avant de pouvoir déployer des troupes en dehors du territoire national. Les chances qu’un obstacle politique majeur se dessine à un moment donné sont probablement de l’ordre de 100 %, même avec un petit déploiement.

Deuxièmement, la force doit avoir une structure crédible. Ce n’est pas une bonne chose que 25 des 32 nations se portent volontaires pour fournir un soutien logistique dans la zone arrière depuis la Pologne. L’état-major militaire international devra adopter le concept finalement convenu et développer une structure de force pour y répondre. Ensuite, ils devront demander aux nations de fournir les unités. Bien entendu, la politique, tant nationale qu’internationale, est également impliquée ici. Les nations pourraient très bien offrir, ou refuser d’offrir, des forces pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la mission ostensible. Certains types d’unités peuvent être rares : les communications stratégiques en sont un bon exemple. De nos jours, peu de pays ont l’expérience d’opérer en dehors de leur territoire national, et si vous disposez d’un seul régiment de transmissions opérationnel, risquez-vous de le perdre ? Il y aura également les habituelles disputes vicieuses sur le commandement. Dans la plupart des opérations internationales, il existe ce qu’on appelle une « nation-cadre », qui fournit le commandant et environ 70 % de l’état-major du quartier général, garantissant le bon fonctionnement des choses. Il est courant de changer de nation tous les six mois environ lors des missions internationales, mais cela pourrait poser un problème en Ukraine. À partir de tout cela, il faut construire une force correctement équilibrée, capable, du moins en théorie, de mener à bien une mission.

Et quelle serait cette mission ? Eh bien, nous arrivons ici au cœur du problème. Je pense qu’il est clair que l’OTAN ne peut rien faire d’utile sur le plan militaire pour influencer l’issue des combats. Par conséquent, tout déploiement sera essentiellement théâtral, visant autant l’opinion publique nationale que celle des Russes. Cette dernière affirmation peut paraître surprenante à certains, malgré ce que j’ai déjà dit, mais considérez simplement quelques éléments. Il est notoire que les armées occidentales ont laissé leur capacité à mener des guerres conventionnelles de haute intensité s’évaporer presque à néant. Comme je l’ai souvent souligné, c’est très bien tant que vous ne cherchez pas à contrarier un grand État qui ne l’a pas fait. Comme vous l’aurez compris au cours des discussions jusqu’à présent, l’OTAN serait confrontée à d’énormes problèmes de coordination, de doctrine et de génération de forces, même si elle parvenait à se mettre d’accord sur un objectif. Ses troupes ne sont pas entraînées pour ce genre de guerre et n’ont jamais opéré ensemble. Mais les unités sont là, n’est-ce pas ? Et le matériel ?

Pas vraiment. Il faudrait un article séparé pour entrer dans les détails, mais vous pouvez vérifier par vous-même la taille et la composition des armées occidentales, et avec quelques calculs, vous pouvez voir que l’Occident aurait du mal à déployer une force plus puissante que les neuf brigades entraînées et équipées par l’Occident pour la Grande Offensive de 2023, qui ont juste rebondi sur les forces russes sans rien réaliser de notable. Et ces brigades comprenaient un certain nombre d’unités et de commandants expérimentés. Une force de l’OTAN devrait couvrir de longues distances, sans couverture aérienne ni protection contre les attaques à longue portée, simplement pour être en mesure de combattre. Et une grande partie de son équipement ne serait pas meilleur, voire inférieur, à celui des unités participant aux attentats de 2023.

Mais qu’en est-il des Américains, me demanderez-vous ? Eh bien, on dit souvent que les États-Unis ont « cent mille soldats en Europe ». Mais si vous vous rendez sur le site web du Commandement américain pour l’Europe, vous verrez de nombreuses photos et vidéos, des histoires réconfortantes de coopération et d’activités de formation, ainsi que des articles sur les rotations de troupes, les exercices et les projets visant à baser davantage de troupes américaines en Europe dans les plus brefs délais. Mais il n’y a presque rien sur la force de combat réelle, et beaucoup de liens vers les niveaux inférieurs renvoient à des vidéos et à des articles de presse. En fait, si l’on consulte des sites extérieurs, y compris Wikipedia, il apparaît clairement qu’il n’y a que trois unités de combat de l’armée américaine en Europe : un régiment de cavalerie Stryker en Allemagne, une unité aéroportée de la taille d’une brigade en Italie et une unité d’hélicoptères, également en Allemagne. Les rotations, les exercices, les structures d’entraînement et de commandement, ainsi que les annonces de déploiements prévus (il y a maintenant un QG de corps d’armée, mais pas de corps d’armée) brouillent le tableau, mais le message est suffisamment clair. Les États-Unis ne disposent en Europe d’aucune unité de combat terrestre qui soit un tant soit peu apte à mener une guerre terrestre de haute intensité. Il y a bien sûr beaucoup d’avions, mais il serait impossible pour des unités aériennes européennes ou américaines d’opérer avec succès à partir de bases situées en Ukraine, et si elles étaient basées à l’extérieur, elles seraient en grande partie un symbole politique.

Avec suffisamment de temps, d’argent, de volonté politique et d’organisation, tout est possible. Mais il n’y a aucune chance, je le répète, que l’OTAN rassemble une force qui constituerait autre chose qu’une nuisance pour les Russes, tout en mettant de nombreuses vies en danger. Tout ce que je peux imaginer, c’est donc un déploiement purement politique, de forces qui ne sont pas destinées à combattre. Les planificateurs proposeraient probablement deux options : une option « légère » qui pourrait être appelée quelque chose comme une « force de liaison » ou une « équipe de surveillance », et une « option moyenne » d’une force composée d’unités de combat, même si elles ne s’attendent pas à combattre. (Il n’y a pas d’option « lourde »).

Même l’option « légère » nécessiterait une équipe multinationale, des interprètes, des agents de sécurité, des véhicules spécialisés en communication, des hélicoptères, une unité de soutien logistique et un approvisionnement garanti en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité. A titre indicatif, la mission de vérification au Kosovo de 1998-99, sous les auspices de l’OSCE, comptait près de 1 500 observateurs, plus du personnel de soutien, avec des véhicules, des hélicoptères et des avions, pour un pays comparable en taille peut-être à la Crimée. Même alors, ils n’avaient aucune capacité de se protéger et ont été retirés pour leur sécurité avant le début des bombardements de l’OTAN. Le simple fait de tenter de couvrir les principales agglomérations de l’Ukraine représenterait un engagement massif, et la force devrait rester à l’écart des combats. Oh, et les Ukrainiens feraient tout ce qu’ils peuvent pour amener les Russes à cibler la mission, ou à donner l’impression qu’ils l’avaient fait.

Une force purement cérémonielle composée de quelques unités de la taille d’un bataillon, déployées autour de Kiev, pourrait être une option « moyenne » typique. Mais attendez : une telle force devrait être insérée, probablement par chemin de fer, sur des ponts qui pourraient ou non être intacts. Une grande partie du personnel devrait être transportée par avion vers des aéroports ou des aérodromes sous un risque permanent d’attaque. On ne pourrait pas compter sur les Ukrainiens pour un soutien logistique (ou quoi que ce soit d’autre) et cela devrait arriver par les mêmes chemins de fer et par les mêmes ponts. Et vous ne pouvez pas simplement envoyer quelques bataillons : vous auriez besoin d’un quartier général doté de communications stratégiques, d’une unité logistique, d’une unité de transport, d’une unité du génie, d’interprètes, de cuisiniers, probablement d’hélicoptères et d’une équipe de mouvements aériens. Et tout ce que vous obtiendriez serait une force incapable d’activités sérieuses, servant de cible pour les Russes et d’otages pour les Ukrainiens. Je pourrais continuer, mais je pense que cela suffit.

Ce qui nous amène au dernier point. L’Occident continue de se nourrir des investissements technologiques de la guerre froide. Ce n’est pas un hasard si même les chars et autres systèmes de combat les plus modernes envoyés en Ukraine sont des modèles des années 1970 et 1980 (bien que modifiés), ou bien développés pour être utilisés dans des pays comme l’Afghanistan. Il n’est pas évident que l’Occident dispose encore de la base technologique et du personnel qualifié pour concevoir, élaborer, développer, fabriquer, déployer, exploiter et entretenir des équipements nouveaux et sophistiqués pour les guerres de haute technologie. Il existe des types entiers de technologies, comme les missiles de précision à longue portée, pour lesquels l’Occident ne dispose pas actuellement de capacités et, en termes pratiques, il semble peu probable qu’ils les développent. (Il y a trop d’histoires de récents désastres technologiques militaires occidentaux pour même les énumérer ici.) Il n’est pas non plus évident que les États occidentaux soient en mesure d’attirer le nombre et la quantité de recrues dont ils ont besoin, et rares sont ceux qui se joindront avec enthousiasme pour se faire exploser en morceaux par les missiles russes…

En ce sens, l’Occident aurait intérêt à gérer les ressources dont il dispose, car elles sont en déclin et leur remplacement prendrait beaucoup de temps, si tant est qu’il puisse y parvenir.

C’est peut-être l’argument le plus fort contre une « implication » de l’OTAN.




Avoir laissé l’OTAN franchir toutes les lignes rouges, l’erreur majeure de Poutine ?

[Source : ripostelaique.com]

Par Jacques Guillemain

Début 2023, j’écrivais un article de politique fiction, mais qui était parfaitement réaliste.

Je reste persuadé qu’en lançant un ultimatum à l’OTAN au début du conflit, dès les premières lignes rouges franchies, Poutine aurait étouffé dans l’œuf la suicidaire escalade à laquelle se livrent actuellement les têtes brûlées occidentales, Macron en tête.

Au lieu de quoi la passivité du Tsar face à l’engagement toujours plus offensif de l’OTAN dans la guerre a conduit le monde vers un risque de guerre nucléaire qui n’a rien d’un fantasme. Tout s’aggrave dangereusement, car l’inertie de Poutine durant deux ans a persuadé les Occidentaux qu’il bluffait et qu’il n’oserait jamais frapper un pays de l’OTAN et encore moins utiliser l’arme nucléaire tactique.

Blindés, missiles longue portée, F-16, frappes en profondeur sur le territoire russe et bientôt troupes au sol laissent le Kremlin sans réaction, hormis quelques réprobations verbales sans le moindre effet.

Sonnée par le désastre de la contre-offensive ukrainienne, l’OTAN s’est depuis ressaisie, persuadée qu’elle pourrait affaiblir durablement la Russie par un harcèlement permanent, à défaut de gagner la guerre.

C’est évidemment un calcul dangereux, car Poutine n’acceptera jamais une défaite militaire et s’il fait tout pour éviter à la fois un engagement de troupes otaniennes au sol et un recours à l’arme nucléaire tactique, il est évident qu’il ne mettra jamais en danger son peuple. Acculer l’Ours russe comme veut le faire Macron avec son armée « bonsaï » ne peut que mal finir pour les Européens.

Voici ce que Poutine aurait pu décider et dire :

Le 24 février 2023, date anniversaire de l’offensive russe décidée par Vladimir Poutine pour protéger le Donbass d’une attaque ukrainienne imminente, le maître du Kremlin s’adressait à tous les peuples de la Terre, dans un message historique de nature existentielle pour l’ensemble de l’Humanité. Toutes les agences de presse du monde entier furent priées de diffuser en direct ce message à vocation planétaire, d’une gravité extrême. Il était 10 h à Moscou quand Vladimir Poutine prit la parole :

« J’ai décidé de m’adresser à l’ensemble des peuples de notre Terre, parce que l’avenir de l’Humanité va se jouer dans les prochaines heures et parce que j’estime que chaque citoyen du monde a le droit d’être informé sur les événements tragiques qui pourraient survenir très vite si les comportements irresponsables de notre ennemi historique, je veux dire l’Occident, l’emportent sur la sagesse et la raison. L’heure n’est plus à la désinformation et aux communiqués mensongers qui prévalent dans la presse occidentale depuis un an. La parole russe n’a jamais eu droit de cité, afin de mieux tenir les peuples dans l’ignorance de la politique agressive de l’OTAN. Mais cela va cesser.

Je sais que pour les peuples du monde occidental, la Russie reste l’agresseur et l’Ukraine la victime.

Mais il est temps de dire la vérité aux citoyens, car beaucoup d’entre eux vivent dans le mensonge. Il est temps de leur rappeler ce qui s’est passé depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, depuis l’éclatement de l’URSS et la dissolution du pacte de Varsovie en 1991, décidé en signe de paix et dans l’espoir d’un rapprochement entre la Russie et l’Europe, comme en rêvait le général de Gaulle, un grand admirateur du peuple russe.

Malheureusement, aux signes de paix envoyés par la Russie et à la dissolution du pacte de Varsovie, les Anglo-Saxons ont répondu par un élargissement sans fin de l’OTAN, passant de 16 membres en 1990 à 32 aujourd’hui, malgré toutes nos protestations. C’est pourtant sur la promesse d’un non-élargissement de l’OTAN à l’Est que la Russie a donné son accord à la réunification allemande. Mais aujourd’hui, faute de garanties écrites, Washington nie cette vérité. Difficile de faire plus hypocrite.

En 1999, profitant de la faiblesse de la Russie, totalement désarticulée par la désintégration de l’URSS dix ans plus tôt, les États-Unis ont lancé une vaste campagne de bombardements sur la Serbie, notre alliée, suite à un odieux mensonge d’État accusant à tort les Serbes de pratiquer un génocide sur les Albanais du Kosovo. Cette campagne criminelle a duré 78 jours, tuant de nombreux civils.

Et par la suite, on a vu un général américain brandir une petite fiole d’eau minérale, comme preuve que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive. Encore un odieux mensonge d’État pour justifier la destruction de l’Irak.

C’est cela, la politique américaine. Quels médias parlent aujourd’hui de ces expéditions coloniales injustifiées, qui sont en réalité des crimes de guerre, compte tenu du nombre incalculable de victimes civiles ? Aucun.

Plus tard, en 2014, un coup d’État fomenté par la CIA a renversé le gouvernement pro-russe en place à Kiev, pour le remplacer par un régime à la botte des États-Unis. Et depuis huit ans, Kiev n’a cessé de persécuter les populations russophones et russophiles du Donbass, qui aspiraient à leur légitime autonomie. Cette guerre, occultée par les médias occidentaux, a fait 15 000 morts et les crimes de guerre et exactions qui y ont été perpétrés par les Ukrainiens ont largement été dénoncés par toutes les associations humanitaires internationales. Mais là aussi, c’est l’omerta la plus totale dans les médias occidentaux. Les Russes sont des barbares et les Ukrainiens sont des saints, comme chacun sait.

Les accords de Minsk, signés en 2015, avec l’engagement de Paris et de Berlin de les faire respecter, n’ont jamais été appliqués malgré notre insistance durant des années. Bien au contraire, durant ces huit années de guerre, l’OTAN a formé l’armée ukrainienne en vue d’un affrontement futur avec la Russie et les unités du Donbass. Angela Merkel et François Hollande ont d’ailleurs reconnu que ces accords étaient un leurre, uniquement destiné à gagner du temps pour renforcer l’armée ukrainienne.

Les multiples demandes de la Russie pour assurer à tous les peuples d’Europe des garanties de sécurité indispensables à une paix durable ont été systématiquement ignorées. En fait, l’Occident a tout simplement méprisé la Russie et menti au peuple russe depuis trente ans. C’est donc face à l’imminence d’une offensive ukrainienne contre le Donbass que j’ai décidé de devancer cette attaque, en lançant une opération spéciale pour protéger les populations russophones.

Je ne vais pas reprendre le déroulement de cette guerre, que vous connaissez. Mais sachez que c’est l’Occident qui a décidé de transformer cette opération spéciale limitée en un conflit OTAN/Russie, avec 50 nations qui aident l’Ukraine, dont 25 militairement.

Dès la fin de février 2022, puis courant mars, des négociations de paix ont été entamées entre Moscou et Kiev. Mais à deux reprises les Anglo-Saxons ont saboté les rencontres, promettant au Président Zelensky une aide occidentale massive lui assurant la victoire. À ce jour, cette guerre qui pouvait être évitée si les accords de Minsk avaient été respectés a fait des centaines de milliers de morts par la faute des Occidentaux, qui attisent les braises du conflit. Mais cela va cesser.

Nous en sommes au dixième train de sanctions économiques contre la Russie et l’escalade dans les livraisons d’armes de plus en plus lourdes ne cesse de s’accélérer. Persuadé que je bluffe et que je ne recourrai jamais à l’arme nucléaire, Joe Biden vient de déclarer que les livraisons d’armes à Kiev allaient se poursuivre indéfiniment. Il se trompe lourdement.

Après les chars lourds, je suppose que nous verrons aussi des chasseurs Tornado ou des Eurofighter voler dans le ciel de Kiev, pilotés par des Occidentaux en uniforme ukrainien ? Il va de soi que la Russie ne peut rester impassible devant cette escalade sans fin, qui fait des pays occidentaux des cobelligérants à part entière.

Les sanctions économiques ayant échoué et se retournant contre les Européens, les États-Unis espèrent néanmoins épuiser la Russie comme cela s’est passé en Afghanistan il y a plus de 30 ans, en équipant les talibans de missiles Stinger. Mais ils se bercent d’illusions. L’armée russe de 2022 possède des armes conventionnelles redoutables que l’OTAN tente désespérément d’acquérir, comme les missiles hypersoniques imparables. Imaginez une situation inverse, avec une supériorité technologique écrasante de l’OTAN sur la Russie. Il est clair que Biden aurait déjà envoyé ses légions sur le sol ukrainien. Mais il sait très bien que la Russie n’est ni l’Irak, ni l’Afghanistan et que l’Amérique est à la portée de nos missiles hypersoniques.

Il n’y aura pas de guerre d’usure. Il n’y aura pas de fuite en avant dans les livraisons d’armes. Tout cela doit cesser et va cesser.

C’est donc un ultimatum que je lance à l’OTAN,

À cette minute même, des missiles hypersoniques armés de charges conventionnelles sont pointés sur quatre bases militaires, en Allemagne, en Pologne, au Royaume-Uni et en France, ainsi que sur tous les centres vitaux de l’Ukraine. Et puisque Joe Biden estime que les Ukrainiens peuvent frapper impunément la Crimée, j’ai également décidé de couler le porte-avions Gérald Ford, le fleuron de la marine américaine. De plus, toutes nos forces nucléaires sont en état d’alerte maximale, les ogives étant pointées sur leurs cibles programmées, aux États-Unis et en Europe. Que les choses soient bien claires :

Si dans 48 heures à compter de cet instant, l’OTAN ne renonce pas à sa politique d’agression contre la Russie, la salve de missiles hypersoniques sera lancée. En cas de riposte de l’OTAN, c’est la salve nucléaire stratégique qui prendra le relais.

En 1962, face à la détermination de John Kennedy exigeant le retrait des fusées russes de Cuba, afin de garantir la sécurité des États-Unis, Nikita Khrouchtchev a eu la sagesse de ne pas tenter le diable. La dissuasion nucléaire n’est crédible que si le risque d’un embrasement de la planète est bien réel. Ce fut le cas en 1962 et c’est encore le cas aujourd’hui, je vous le garantis.

La question est donc de savoir si les fous furieux du Pentagone vont vouloir jouer avec le feu nucléaire et si l’Ukraine vaut bien un embrasement planétaire qui fera de notre Terre un champ de ruines radioactif inhabitable.

Si le Président Biden recule, nous mettrons un terme à cette guerre en sauvant des dizaines de milliers de vies dans les deux camps et nous pourrons enfin bâtir la paix durable de demain.

Mais s’il s’obstine, il n’y aura plus personne pour faire le bilan de cette guerre, c’est une certitude. Comme le disait Einstein :

« Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième »

Voici mes exigences :
– Les armes doivent se taire immédiatement sur le front du Donbass ;
– L’Ukraine sera totalement démilitarisée, seules des forces de sécurité intérieure seront tolérées ;
– Le gouvernement ukrainien actuel sera destitué au profit d’un régime pacifique ;
– La totalité du Donbass, la région d’Odessa et la Transnistrie seront intégrées à la Fédération de Russie ;
– L’Ukraine sera un pays neutre, ne pouvant adhérer ni à l’OTAN ni à l’UE ;
– Ni la Finlande, ni la Suède, ni la Moldavie ne pourront intégrer l’OTAN ;
– Toutes les armes nucléaires américaines stationnées en Europe devront être éliminées.

Enfin, toutes les sanctions économiques doivent être levées et les avoirs russes confisqués par les Occidentaux seront restitués, notamment les 300 milliards de dollars appartenant à la Banque de Russie.

En contrepartie, la Russie s’engage à garantir l’intégrité territoriale de tous ses voisins, y compris l’Ukraine dans ses nouvelles frontières. Un corridor permettant d’accéder à la mer Noire sera aménagé pour permettre les exportations ukrainiennes.

Une fois la paix revenue, les garanties de sécurité pour l’Europe seront définies avec l’aval de l’ONU et de toutes les parties.

Il est évident qu’après plus de trente années d’humiliation de la Russie et d’arrogance anglo-saxonne, aucune de ces exigences n’est négociable. Il est grand temps que l’OTAN respecte ce que nous sommes.

En ce qui me concerne, ma détermination est totale. La balle est donc dans le camp occidental. Il ne vous reste plus que 47 heures et 35 minutes pour décider de l’avenir de l’Humanité. »

Il va sans dire que ce discours provoqua un tremblement de terre dans toutes les chancelleries, un mélange de consternation et de panique dans le monde entier. Les téléphones crépitèrent sans discontinuer, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait dans l’urgence. Macron s’empressa de déclarer qu’il n’était pas question que la France s’engage dans une guerre nucléaire suicidaire.

De leur côté, Pékin et New Delhi annoncèrent que leurs forces nucléaires s’uniraient aux forces russes si Biden rejetait l’ultimatum de Poutine. Partout dans le monde, ce ne fut qu’appels à la paix et à la raison. Tous les pays va-t-en-guerre, un à un, se rangèrent derrière Poutine, réalisant soudain qu’ils s’étaient fourvoyés dans une guerre qui n’était pas la leur, mais qui leur était imposée par les États-Unis. Cet ultimatum venait de réveiller les consciences après des mois d’aveuglement.

Totalement isolé, lâché également par Londres, et sans doute effrayé par la détermination du maître du Kremlin, Biden annonça, par un communiqué du 25 février 2023 à midi, que les États-Unis renonçaient à toute épreuve de force et reconnaissaient le droit légitime de la Russie et de toute l’Europe à vivre en paix et en sécurité, aux conditions de l’ultimatum russe.

Dès cette annonce, depuis le front du Donbass jusqu’aux capitales des 195 nations reconnues par l’ONU, ce fut un déferlement de joie planétaire jamais vu depuis la fin des hostilités en 1945.

La troisième guerre mondiale venait d’être évitée. Certains diront que le bon sens et la sagesse ont fini par triompher. D’autres diront que c’est plutôt l’équilibre de la terreur qui a une fois de plus fait ses preuves et ramené les têtes brûlées à la raison. Mais en définitive, retenons que c’est la paix qui a gagné, pour le plus grand bien de l’Humanité.

(Tout ceci n’est que fiction mais aurait pu être réalité)




Rencontre d’un des néonazis les plus dangereux d’Europe

[Source : Charles Villa]






Gogol, Goldman Sachs et les âmes mortes

[Publication initiale : libertepolitique.com]

Par Nicolas Bonnal, le 29 avril 2010

On peut spéculer sur le pétrole, sur les matières premières, sur les produits agricoles, sur la forêt amazonienne ; on peut aussi spéculer sur la ruine des hommes, la ruine des femmes comme Madame Bovary, les dettes des États, et alors bâcler un dossier que l’on aura tôt fait de vendre aux naïfs et aux complices des banques centrales et des gouvernements incapables pour ensuite spéculer encore contre le futur des peuples. Videmus nunc per speculum in aenigmate [Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure] comme dit saint Paul à sa foule ébaubie…

Et nous ne sommes pas les seuls. Il y en a d’autres qui voient le monde par leurs écrans et transforment en milliers de milliards de dettes ou de gains ce que la foule anonyme ne comprend pas. Les Grecs et les Portugais se seront ainsi fait avoir par les golden boys comme les Noirs et les Chicanos de la banlieue de Chicago. Et au pays de plonger, et au contribuable d’éponger. Les plus malins s’en sortent, sous les applaudissements de la plèbe et du parterre. Comme la foule ne s’intéresse qu’à la santé de Loana ou aux adoptions de Madonna, cela se fait sans coup férir.

Le gouvernement anglo-saxon est devenu sous Bush et Paulson une des succursales de Goldman Sachs, comme le pouvoir français une succursale de Bettancourt-l’Oréal (Mitterrand jadis, aujourd’hui Woerth, ministre du budget) ou de LVMH (Madame Chirac, connue pour sa connaissance du luxe d’après Bernard Arnault, témoin du deuxième mariage de Sarkozy).

À Trichet, poursuivi en son temps pour les différentes et rocambolesque escroqueries du Crédit Lyonnais (vous vous souvenez de l’incendie ?), succédera l’an prochain un certain Vetri à la tête de la BCE, qui est aussi un banquier de Goldman Sachs, la banque d’affaire des gagneurs, des super Tapie, qui avait organisé avec les cousins oligarques la ruine de la Russie exsangue d’Eltsine, contrainte de brader toutes ses richesses nationales aux mains d’une poignée de voyous, pendant que vingt millions de pauvres hères mouraient faute de soins, de retraites (préparons-nous à perdre les nôtres, comme les Grecs) ou de chauffage, en se saoulant à l’alcool de bois ou à la vodka frelatée de la famille Bronfman.

Ce génocide de slaves est davantage passé inaperçu que celui perpétré par les nazis, mais ne sommes-nous pas dans le Meilleur des Mondes ? Toute thérapie de choc n’a-t-elle pas son prix ?

Le monde qui va venir

J’ai parlé de Gogol, pas de Google (on ne sait jamais, par les temps qui courent…). Dans son chef-d’œuvre inachevé, Gogol, contemporain de quelques génies comme Balzac, Edgar Poe ou bien Dickens, comprend le monde qui va venir. Ces grands auteurs inventent d’ailleurs deux genres littéraires modernes comme le fantastique ou le policier, si caractéristiques de l’époque pancapitalistique. Ils sont conspirationnistes avant l’heure. Dans les Âmes mortes, Gogol décrit la geste amusante de Tchitchikov, affairiste sans scrupules dans lequel on a voulu reconnaître le diable, mais ce serait trop facile…

Le livre se passe à l’époque tsariste. C’est toujours la Russie avec ces espaces infinis, ces tzars inexistants, sa bureaucratie dégoulinante et ses matières premières, ici les hommes. Tchitchikov profite d’une énième absurdité bureaucratique : les propriétaires des serfs payaient des impôts sur les serfs qu’ils possédaient, serfs qu’on appelait donc des âmes.

Or il se trouve que les propriétaires, les barines, comme on disait alors, possédaient ces âmes même après leur mort, jusqu’au prochain recensement, car il y avait déjà des recensements (il y en a même dans la Bible, et le dieu de David lui envoie une peste pour en avoir pratiqué un), et les impôts qui allaient avec. Tchitchikov promet des baisses d’impôts lui aussi… Je vous affranchis et de vos impôts et de vos problèmes… Un vrai ingénieur financier !

Que fait donc Tchitchikov ? Il parcourt la province, la grande plaine russe, et il convainc les propriétaires et autres hobereaux de lui vendre pour une somme modique leurs serfs morts. Il pourra ainsi se constituer une propriété fictive grâce à laquelle il espère ensuite obtenir un bel emprunt. Il spéculera sur ces fonds, pardon ces morts rachetés à bon prix, croître et multiplier. Le roublard deviendra ainsi un pouzaty, un ventru, un de ceux qui posent leur séant quelque part, qui y deviennent puissants et pleins d’espoir.

Il y a quand même une différence entre les gens de Goldman Sachs et Tchitchikov : lui spécule sur des morts (comme nos politiciens qui les font voter), eux sur des vivants ; certes des vivants si stupides dont on ne sait plus s’ils sont vivants.




Covid-19 : les « complotistes » avaient vu juste

Par Me NONOBSTANT

[NDLR L’Histoire récente nous a cependant largement montré que s’élever contre la vaccination pasteurienne ou la fausse vaccination à supposé ARNm n’empêche nullement les entreprises pharmaceutiques de continuer de sévir et de contrôler l’enseignement médical, ni les Bill Gates et autres milliardaires de poursuivre leur agenda eugéniste.
Par contre, si suffisamment de monde en général et de personnels soignants en particulier poussent plus avant leur démarche « complotiste » de remise en question des croyances modernes et creusent plus profond, ils réaliseront probablement et en nombre suffisant la vacuité et l’ineptie scientifique de l’hypothèse virale (abusivement nommée, désormais, « théorie virale »)1, et il n’existera plus mondialement aucun justificatif aux vaccins et autres cocktails thérapeutiques prétendument « antiviraux » ni aux diverses mesures « sanitaires ». Les maladies dites virales ont bien d’autres causes que les virus pathogènes fantomatiques, et les diverses substances utilisées en allopathies pour soi-disant soigner ne contribuent le plus souvent qu’à soulager des symptômes, ceci en produisant de surcroît des effets secondaires plus ou moins nocifs. Consulter le dossier Vaccins et virus permettrait au lecteur d’approfondir le sujet.]





Naufrage médiatique occidental : ce qu’ils nous disent et ce qu’ils se disent

[Source : mondialisation.ca]

[Illustration : source]

Par Daniel Vanhove

Au stade de la tragédie absolue qui se déroule sous nos yeux à Gaza, il me semble utile de revenir à un élément sur lequel aucun média occidental — et pour cause — ne s’est arrêté. On sait désormais la partialité avec laquelle les grands médias font et défont l’actualité, en fonction de ce qui arrange leurs patrons en hauts lieux. On a compris depuis un certain temps, les complicités morbides des gouvernements et des lobbies qui manœuvrent en coulisses avec pour seule boussole les intérêts privés d’une caste financière aussi puissante que mafieuse. Et il faut dénoncer et insister sur leur rôle criminel incessant qui s’abat sur les plus démunis, leur rendant toute vie impossible.

Il y a quelques semaines, je relevais un article paru dans le média libanais Al Mayadeen, dont des journalistes ont été assassinés par l’armée du régime terroriste israélien — et pour cause, là aussi — et qui relayait lui-même un communiqué des services des renseignements russes (SVR) :

« Russian Intel reveals US urging ‘Israel’ to expedite genocide in Gaza. The SVR highlighted Washington’s concern over the indiscriminate nature of airstrikes hitting hospitals and refugee camps in Gaza and the effects of such actions on its image. At the same time, the office noted that various representatives from the US State Department and Defense Department are advocating for a ceasefire.

However, a contrary reality unfolds in private conversations between US officials and the Israeli leadership. The US has been effectively urging ’Israel’ to expedite their aggression on the strip to avoid prolonged conflict, fearing it could detrimentally affect Biden’s pre-election position, as noted by the SVR. »

Que l’on peut traduire comme ceci :

« Les renseignements russes révèlent que les États-Unis exhortent “Israël” à accélérer le génocide à Gaza. Le SVR a souligné l’inquiétude de Washington quant au caractère aveugle des frappes aériennes frappant les hôpitaux et les camps de réfugiés à Gaza et aux effets de telles actions sur son image. Parallèlement, le bureau a noté que divers représentants du Département d’État américain et du Département de la Défense plaidaient en faveur d’un cessez-le-feu. » (Voilà pour la partie officielle et « ce qu’ils nous disent »).

« Cependant, une réalité contraire se dévoile dans les conversations privées entre les responsables américains et les dirigeants israéliens. Les États-Unis ont effectivement exhorté “Israël” à accélérer son agression dans la bande de Gaza pour éviter un conflit prolongé, craignant que cela n’affecte négativement la position pré-électorale de Biden, comme l’a noté le SVR. » (Voilà pour la partie officieuse et « ce qu’ils se disent » entre eux).

Les coulisses des enceintes politiques sont un peu comme les cuisines de certains restaurants : mieux vaut ne pas s’y aventurer, sous peine de nausée.

Pourtant, en parallèle à ce que nous lisons et voyons de ces machines médiatiques bien huilées au service des tenants du pouvoir, on ne peut que constater leur échec de plus en plus patent. De plus en plus de citoyens n’adhèrent plus à leurs histoires. N’est qu’à voir les manifestations massives et continues dans le monde, en soutien à la résistance palestinienne contre le régime terroriste colonial, bien que les discours des gouvernements de l’occident global s’entêtent dans leur exposé à l’inverse des faits. Les journalistes qui travaillent dans ces grands médias devraient y regarder à deux fois : ils se prennent à nouveau un sérieux coup dans les gencives.

Et quand elles n’alimentent pas le récit fallacieux dicté et imposé par le couple pervers américano-israélien, certaines chaînes d’infos ont fait le choix, ô combien courageux, d’ignorer les faits et de passer le génocide quotidien des Palestiniens par le régime terroriste israélien, sous silence. Toutes les stratégies pour minimiser, trahir et ignorer les évènements tragiques qui se déroulent en Palestine sont convoquées. Pourtant, rien n’y fait : les rues sont de plus en plus pleines de manifestants qui mettent en pièces et indiquent à ces journalistes et chroniqueurs de petite semaine qu’ils ne sont plus écoutés, et ont perdu tout crédit. Pour des pays se targuant d’être des exemples de démocratie et de liberté d’expression, dont la presse et les médias représentaient il y a quelques années encore le 4e pouvoir (face aux pouvoirs législatif, judiciaire, et exécutif), le constat est des plus amer. Ces médias censés donner la voix aux sans-voix se sont couchés. Les grands groupes appartenant à quelques milliardaires les ont achetés… et muselés.

Le phénomène serait-il récent ? Je ne le pense pas. Il existait auparavant, mais sans doute dans une moindre mesure. Ce qui me paraît avoir amplifié la défiance des citoyens vis-à-vis des représentants politico-médiatiques au point même de la rupture telle que nous pouvons la vérifier ces derniers mois, est probablement l’accumulation de bêtises mensongères liées à la crise du Covid-19 et ses suites. Puis, du récit tout aussi mensonger sur la guerre que mène l’OTAN contre la Russie, utilisant l’Ukraine comme fusible, y causant d’innombrables victimes dans des dépenses insensées pour un résultat connu d’avance. Bref, les 5 dernières années ont été un terrain incroyablement fertile en termes de mensonges d’État relayés à profusion par ce que certains qualifient aujourd’hui — et à raison — de « journaleux » — quand ce n’est pas de « journalopes ». Et la suite arrive avec l’inénarrable feuilleton du « changement climatique ».

Mais, ce que cette caste de la haute finance semble n’avoir ni capté ni intégré — dans sa certitude d’avoir les outils et leviers de tout contrôler par sa puissance d’argent — est que les moyens et relais de communication sont devenus tels, que les fables qu’ils tentent de nous imposer ne passent plus. Un simple téléphone portable qui filme et enregistre une actualité en direct, et se propage par internet à travers le monde entier, défait tous leurs plans, même les plus sombres, élaborés parfois poussivement depuis des années.

Heureusement, une minorité de journalistes ayant encore le sens et la déontologie de leur métier ont pu mettre en place des sites d’informations alternatives, venant étayer des versions complètement opposées à ce qui nous est raconté en boucle par ce qu’il faut bien appeler une propagande étatique via ses médias de caniveaux.

Par exemple, à ce stade, la plupart des citoyens sont devenus plus que méfiants face à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses projets de « pass-vaccinal » mondial. Et le rôle de certains médecins lors de la crise sanitaire du C-19 n’a rien fait pour mettre les citoyens dans une relation de confiance avec les autorités médicales. Sans parler des plus hautes instances européennes mêlées à un trafic de milliards d’euros lors de commandes insensées, dont la principale intéressée Mme von der Leyen a effacé toute trace de décision, parce que trop compromettant. Ce qui s’est joué lors de cette crise n’est pas seulement honteux, mais aussi scandaleux, et mériterait que des actions en justice et des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre de tous ceux qui s’en sont fait les relais.

De même, beaucoup ont compris l’arnaque qui nous a été présentée d’une Russie qui aurait pour ambition d’envahir l’Europe, alors que depuis des années elle répétait à ses pairs européens que ses exigences toutes légitimes ne relevaient que de sa sécurité aux frontières, rappelant que les avancées de l’OTAN — qui avait pourtant juré de ne pas avancer d’un pouce vers la Russie après l’effondrement de l’URSS — n’étaient plus acceptables. Sans parler des bombardements réguliers des autorités de Kiev à l’encontre des populations du Donbass depuis 2014 ; ni des accords de Minsk que certains écervelés européens se sont vantés qu’ils n’avaient servi qu’à gagner du temps pour préparer l’armée ukrainienne dans sa future offensive contre la Russie, préparée de longue date par la Maison-Blanche. Et faut-il reparler de l’explosion des gazoducs Nord-Stream sur laquelle la lâcheté et le silence européens sont sans équivalent ?! Au point que c’est la Chine qui aujourd’hui se fait entendre et exige une enquête et des réponses claires à ces attentats qui ont pour effet de ruiner l’économie européenne, puisque le prix des énergies participe directement à l’inflation qui touche tant les ménages que les industries.

Bref, les désinformations et les « fakes » se sont accumulées ces derniers temps et les citoyens ont toutes les raisons de se méfier tant des organes médiatiques que politiques. Dans ce pitoyable contexte, comment les autorités ont-elles imaginé que les citoyens croiraient à leur nouvelle propagande à propos de leur récit sur les évènements à Gaza ? Cet exemple de la Palestine est sans doute le plus évident dans la faillite de la caste qui tente d’imposer ses volontés au reste du monde. Les Palestiniens ont une patience et une résilience qui dépasse tout ce que ces fonctionnaires hors sol peuvent imaginer. Et les citoyens qui suivent depuis des années la violation du droit international par un régime porté à bout de bras par l’Occident global ne sont pas dupes. Au contraire, plus les mensonges et les tromperies se multiplient dans ce dossier d’une injustice écœurante, plus les populations rejettent ceux qui en sont à l’origine et l’alimentent. Avec pour effet, un gouffre de plus en plus profond entre les citoyens et les représentants du pouvoir qui ne connaissent qu’une manière d’agir : la répression. Or, plus celle-ci s’intensifie, plus le mouvement de soutien à la Palestine augmente. L’injustice est devenue telle, que le ras-le-bol voire la rage des citoyens prend le dessus sur les menaces des autorités. Les multiples manipulations de l’opinion publique s’érodent et dans le dossier palestinien où l’horreur dépasse l’entendement, elles ne prennent plus. À chacun d’imaginer quelle en sera l’issue…

Après tout cela, ils pourront toujours venir, tout sourire, nous demander de les plébisciter pour un nouveau mandat lors des prochaines élections. Tout ce fumier est à dégager !

Daniel Vanhove –
28.05.24

Daniel Vanhove, France/Belgique : observateur civil l en Palestine 2001 – 2004. Il est l’auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes », 2004 (Préface de Ilan Halevi – Ed. M. Pietteur) ; co-concepteur du DVD « Au bord de la mort, nous cultivons l’espoir », Témoignages in situ accompagnant le livre, La Démocratie Mensonge, 2008 – Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire. Administrateur du blog Mouvement Citoyen Palestine (MCP).

La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Daniel Vanhove, Mondialisation.ca, 2024




Thierry Meyssan et le super-État européen

Par Nicolas Bonnal

Nous sommes très mal barrés au sens strict et nos gouvernants nous mènent droit à la tyrannie après ces pseudo-élections européennes.

Dans un excellent et récent texte, Thierry Meyssan rappelle froidement :

« Le professeur de droit Walter Hallstein conçut le “Nouvel ordre européen” que le chancelier Adolf Hitler tenta de réaliser. Son idée était de fédérer les différents États européens autour d’une Allemagne élargie à tous les territoires de peuples germanophones. Par la force du nombre, Berlin aurait alors gouverné l’Europe. Walter Hallstein n’était probablement pas nazi, mais il fut choisi pour négocier ce projet avec le duce Benito Mussolini. En 1958, il devint le premier président de la Commission européenne, preuve que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient adopté, pour leur compte, le “Nouvel ordre européen”, une fois l’Allemagne écrasée. C’est pourquoi, au début de cet article, je notais la ressemblance des intentions du président Macron pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 avec celles du chancelier Adolf Hitler pour les Jeux de Berlin 1936. Dans les deux cas, il s’agit d’une manipulation de masse au service d’un impossible rêve impérial. »

On relira ici mon texte sur De Gaulle et la doctrine Hallstein : comme on sait, après la guerre les nazis ont choisi le parapluie américain pour s’imposer et poursuivre leur unification européenne et leur croisade antirusse.

Meyssan ajoute que cette Europe atlantiste-totalitaire est politiquement composée de la gauche et du centre-droit (souvenez-vous de la liste Weil et de la liste socialiste en 1979…) :

« Alors que l’Union européenne s’apprête à se transformer en un État unique, son évolution politique prend un pas autoritaire. »

On rassure Meyssan cette fois : l’Europe est depuis longtemps fasciste et techno-totalitaire sous sa verbosité démocratique. C’est une bureaucratie…

Il y aura un débat. Certains partis seront plus égaux que d’autres :

« Cinq d’entre eux débattront en eurovision de leur projet pour présider la Commission européenne. Il s’agit de :
• Walter Baier, Gauche européenne ;
• Sandro Gozi, Renouveler l’Europe maintenant ;
• Ursula von der Leyen, Parti populaire européen ;
• Terry Reintke, Verts européens ;
• Nicolas Schmit, Parti socialiste européen. »

Malgré son avilissement et sa soumission, la droite identitaire n’aura pas voix au chapitre :

« Le groupe “Identité et démocratie” n’a pas été invité à ce show. Car les cinq groupes précédents ont une conception particulière de la démocratie. Ils considèrent qu’Identité et démocratie ne jouent pas le même jeu qu’eux et donc, refusent de débattre avec lui. »

Il y aura un débat, mais en anglais ! Or :

« Mais aucun État n’a demandé que l’anglais soit une des langues de l’Union. Malte, par exemple, qui a fait de l’anglais l’une de ses deux langues officielles, a préféré que ce soit le maltais qui soit utilisé à Bruxelles. Pourtant, l’anglais est devenu, de facto, la 24e langue de l’Union et la seule commune à tous. Cela n’a évidemment aucun rapport avec le fait que l’UE soit, non pas un projet européen, mais un projet anglo-saxon. »

De toute manière les jeux sont faits : ce sera le banquier d’affaires Goldman Sachs, le plus dangereux de tous, qui sera imposé pour mener le naïf troupeau à l’abattoir :

« Au demeurant, cet étrange débat importe peu puisque chacun sait que le président de la Commission sera probablement choisi en dehors de ce cénacle : ce devrait être le banquier Mario Draghi. Ce n’est pas impossible puisqu’en 2019, Ursula von der Leyen n’a pas participé à ce débat et est pourtant devenue présidente de la Commission. »

Meyssan insiste :

« Comprenez bien : certes Mario Draghi a 76 ans, mais c’est l’ancien gouverneur de la Banque centrale européenne. Dans cette fonction, il a tout fait pour que l’euro devienne irréversible. Il est parvenu, “Whatever it takes” (en anglais dans le texte), à le sauver de la crise de la dette souveraine des années 2010. Il n’a résolu aucun problème et a aggravé le gouffre qui sépare les économies des États-membres. D’un point de vue des États-membres, c’est donc un incapable, mais pas de celui des banquiers d’affaire ; une caste qui a toujours été la sienne (il fut le numéro 2 de Goldman Sachs pour l’Europe). »

On a bien avancé sur le libre-échange (dont l’unique mot d’ordre est depuis toujours : tout doit disparaître) :

« Au cours des dernières semaines, l’UE n’a pas avancé d’un iota face aux accords de libre-échange qu’elle a signé en violation de ses règles internes. À ses yeux, il suffit d’attendre pour que le problème disparaisse : d’ici quelques années, les secteurs agricoles touchés auront disparu. »

La Commission est toute-puissante dans tous les domaines (elle va créer son armée, et gare aux Russes et aux contestataires) :

« La Commission n’a pas eu de difficulté à s’emparer des questions d’armement. Elle l’avait déjà fait pour les médicaments durant l’épidémie de Covid. Notez bien que la généralisation de ces médicaments n’a pas fait la preuve de son utilité face à la Covid-19. Là n’est pas le problème. Il ne s’agissait pas d’une épidémie dévastatrice, mais d’un prétexte à un exercice de mobilisation dans lequel chaque puissance a montré ce qu’elle pouvait obtenir. De ce point de vue, la Commission a prouvé qu’elle pouvait s’emparer d’un thème qui n’était pas de son ressort et qu’elle pouvait même conclure des contrats gigantesques au nom de ses membres sans leur dévoiler le secret de ses négociations. »

Tout devra disparaître, même nos ambassades :

« Lorsque l’UE sera devenue un État unique, la Commission devrait faire preuve de la même habileté et plus encore, puisque son action ne sera plus entravée par les 27 États-membres. Ils auront disparu. Après cette fusion, le banquier Mario Draghi devrait réaliser des “économies d’échelle”. Par exemple : il est inutile de gaspiller en ambassades pour chaque État-membre, un seul réseau suffit pour l’État-unique. Tant qu’à faire, les privilèges des uns seront mis au service de tous. Par exemple, le siège permanent des Français au Conseil de sécurité des Nations unies reviendra à l’Union. Ou encore, la Bombe atomique française sera remise à la Défense de l’Union. Les États neutres, tels que l’Autriche, auront de toute manière disparu. »

On a mis au pas le seul contestataire, le petit président slovaque (et on a revendiqué l’attentat) :

« Le véritable obstacle à la création d’un État-unique ne peut venir que des États-membres refusant de disparaître. Il réside dans le Conseil des chefs d’États et de gouvernements… Il y a quelques jours, le problème a été réglé : le 15 mai 2024, un individu a tiré cinq coups de feu à bout portant sur lui. Robert Fico a immédiatement été évacué (photo). Il a déjà été opéré deux fois et ses jours ne sont plus en danger. Le débat qu’il animait au sein du Conseil est interrompu. Il ne devrait pas reprendre. »

Meyssan conclut glacialement :

« L’Histoire de l’UE est déjà écrite. Ce qui est merveilleux avec ce projet, c’est qu’au fur et à mesure qu’il s’accomplit, on découvre pourquoi Bruxelles a imposé des règles et des faits qui n’avaient aucun sens lorsqu’ils ont été arrêtés, mais en prennent un désormais. »

Meyssan omet incidemment l’horreur numérique (euro, contrôle social, vaccins constants et obligatoires sinon…) qui nous attend : voyez l’arrogance insensée du fils Barrot (oh, ces centristes cathos giscardiens…) pour vous faire une idée.

Je rappelle un texte de Trotski que j’avais étudié il y a quelques années. Il se passe de commentaires :

« L’histoire favorise le capital américain : pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation. En Europe, les États-Unis demandent l’application de la politique des “portes ouvertes”… Mais, par suite des conditions spéciales où se trouvent les États-Unis, leur politique revêt une apparence de pacifisme, parfois même de facteur d’émancipation. »

Et on était en 1924… Regardez ce que Trotski ajoute :

« Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. Que fait en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l’Europe ? Ils s’éduquent et s’efforcent d’éduquer les masses ouvrières dans la religion de l’américanisme ; autrement dit, ils font de l’américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique. »

On parlait de gauche ? De social-démocratie ? De banques américaines (Davos, c’est elles…) ?

« En d’autres termes, la social-démocratie européenne devient actuellement l’agence politique du capital américain. Est-ce là un fait inattendu ? Non, car la social-démocratie, qui était l’agence de la bourgeoisie, devait fatalement, dans sa dégénérescence politique, devenir l’agence de la bourgeoisie la plus forte, la plus puissante, de la bourgeoisie de toutes les bourgeoisies, c’est-à-dire de la bourgeoisie américaine. »

Et Trotski enfonce le clou :

« Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. »

Et l’interminable guerre euro-américaine contre la Russie permettra de renforcer l’État totalitaire européen.

Je laisserai Tolkien tempêter (lettre du 9 décembre 1943) :

May the curse of Babel strike all their tongues!
[Que la malédiction de Babel frappe toutes leurs langues !]

Sources principales :

https://www.voltairenet.org/article220791.html

https://www.voltairenet.org/article220899.html

Des perspectives du développement mondial (Rapport fait par Trotsky, le 28 juillet 1924, à l’assemblée des vétérinaires de Moscou)

https://www.dedefensa.org/article/de-gaulle-face-a-la-doctrine-hallstein

https://www.dedefensa.org/article/trotskiet-la-balkanisation-de-leurope

https://www.dedefensa.org/article/lue-veut-sa-guerre-pour-verrouiller-sa-dictature




Ukraine : l’escalade suicidaire

Par Jean-Luc Baslé − Le 23 mai 2024

Robert Fico

Le sort des armes est défavorable à l’Ukraine. La défaite est inscrite dans les faits. L’inquiétude des Occidentaux transparaît dans leurs commentaires. Selon Richard Haass, président honoraire du Council on Foreign Relations, l’Ukraine devrait tout à la fois attaquer la Russie sur son sol et négocier un cessez-le-feu avec Moscou ce qui semble quelque peu contradictoire. Loin d’amener les Russes à la table de négociation, ces attaques généreront une réaction de leur part d’autant plus violente qu’ils connaissent la provenance des missiles utilisés. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, souhaite que l’Ukraine lance une contre-offensive. Cette proposition est irréaliste compte tenu de l’état de l’armée ukrainienne. Cette inquiétude américaine frise la panique en Europe où le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a été victime d’un attentat en raison de sa décision de ne plus financer l’Ukraine.

Tout aussi grave, mais sur un autre registre, les médias ne cessent d’alarmer l’opinion sur une invasion de l’Europe — invasion qui ferait suite à la défaite de l’Ukraine. La Russie n’a ni l’intention ni les moyens d’envahir l’Europe. En décembre 2021, Moscou a envoyé un projet d’architecture européenne de paix à Washington et à Bruxelles. Les Occidentaux se sont bien gardés d’y donner suite. Quant à l’Ukraine, nous connaissons les objectifs russes : démilitarisation, dénazification et neutralité.1 Ces rumeurs infondées de guerre et d’invasion créent un climat anxiogène qui laisse présager un futur cataclysmique. Au vu de ces évènements, la question qui se pose est comment va évoluer le conflit ? La réponse se trouve dans la politique étrangère des États-Unis.

Priorité à l’arme atomique

Premiers détenteurs de l’arme atomique depuis août 1945, peu désireux de sacrifier les « boys » dans une guerre avec l’Union soviétique, et conscients du coût de l’entretien d’une armée comparable à celle de l’Armée rouge, les États-Unis ont donné priorité à l’arme atomique dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Voilà pourquoi dans une guerre conventionnelle en Ukraine, l’armée américaine serait anéantie ce que les militaires savent, mais que les politiques ignorent, car « dépourvus de tout sens de la réalité ».2 Les « boys » ne seront donc pas envoyés en Ukraine d’autant que le public américain comprendrait mal ce que leurs enfants ou petits-enfants iraient faire dans un pays lointain. Après l’humiliant retrait d’Afghanistan, et celui du Niger, tout aussi humiliant, mais moins médiatisé, une défaite en Ukraine serait un désastre pour l’empire américain — désastre qui doit être évité à tout prix.

L’escalade dominante

Une opinion largement répandue veut que la supériorité nucléaire américaine n’ait jamais fait partie de leur panoplie diplomatique. Cette opinion est contredite par les faits. Une interview de Richard Nixon parue dans Time Magazine en juillet 1985 le confirme. Le président rappelle que cette arme joua un rôle décisif en Corée, dans la crise de Suez de 1956 et celle de Berlin en 1959. Il considéra l’utiliser lors de la guerre israélo-arabe en 1973.3 Les États-Unis ont souvent menacé des nations du tiers-monde de l’arme atomique afin d’obtenir leur allégeance. Les Américains appellent cette politique « Escalation Dominance », ou escalade dominante. Elle repose pour partie sur une escalade de la violence et pour partie sur le bluff à l’image de ce que fit Hitler en Rhénanie ou en Tchécoslovaquie — c’est la « Stratégie de l’ambiguïté »,4 aussi connue sous l’expression : « théorie de l’Homme fou » (Madman) quand Richard Nixon l’utilisait au Vietnam.

Les États-Unis ont la capacité d’escalader un conflit au plus haut niveau de violence, c’est-à-dire jusqu’à la guerre nucléaire. Cet exercice étant potentiellement suicidaire, les dirigeants américains ont trouvé la parade dans la miniaturisation de l’arme nucléaire et la stratégie de l’ambiguïté. Les dirigeants américains menacent la nation récalcitrante d’utiliser des armes nucléaires dites tactiques, suffisantes pour fragiliser la nation sans cependant la rayer de la carte. L’attitude en apparence irrationnelle des dirigeants américains traumatise les dirigeants nationaux qui cèdent au chantage.

Pragmatisme américain

Dans la vision géopolitique américaine, les traités de non-prolifération nucléaire, salués par les médias comme une avancée vers une paix pérenne, ne sont que des accessoires, rejetés dès qu’ils interfèrent avec les objectifs de l’empire. Ainsi, George W. Bush se retira-t-il du traité antibalistique de mai 1972 afin d’installer des missiles antibalistiques en Roumanie au motif qu’ils décourageraient l’Iran d’attaquer ses voisins, alors que leur objectif est de détruire les missiles balistiques russes en cas de conflit nucléaire. De la même manière, Donald Trump dénonça le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire de décembre 1987 afin de placer de tels missiles sur le pourtour de la Chine.5 Bien évidemment, ni les Russes, ni les Chinois ne sont dupes de ces tactiques. Au vu de ces évènements, il est logique de penser que Washington a réfléchi à l’utilisation de l’arme nucléaire en Ukraine.

La guerre des étoiles

Les États-Unis disposent d’un glaive et d’un bouclier, c’est-à-dire de missiles intercontinentaux et de satellites. Alors que les premiers visent à détruire les bases nucléaires russes dans une première frappe, les seconds sont destinés à contrer la réaction russe en détruisant leurs missiles au décollage. Présenté comme arme défensive par Ronald Reagan en mars 1983, ce système satellitaire, populairement connu sous l’expression « guerre des étoiles », est en fait une arme offensive qui protège les États-Unis d’une contre-attaque russe. Elle permet donc d’envisager une première frappe qui mettrait fin au conflit en détruisant la Russie. Une telle victoire aurait un coût humain. Environ trente millions d’Américains seraient tués, car le système satellitaire, aussi efficace soit-il, ne détruirait pas tous les missiles russes lancés en réponse à l’attaque américaine. Le chiffre de trente millions de morts est jugé acceptable par les experts.6

Ne disposant pas de « bouclier » et connaissant les intentions américaines, les Russes ne peuvent qu’être tentés de frapper les premiers. Quelle est la ligne rouge à ne pas franchir qui justifierait cette décision, si elle l’était par les Occidentaux ? À ce point du conflit, le risque d’embrasement est élevé. L’Ouest sous-estime la détermination des Russes d’atteindre leurs objectifs. Des MIG31ig-35 équipés de missiles hypersoniques Kinzhals porteurs de bombes nucléaires de 5 kilotonnes faisaient récemment des exercices d’entraînement auprès de la frontière ukrainienne, adressant ainsi un message à l’Occident.

Aux origines du conflit

La guerre en Ukraine n’a pas commencé en février 2014, comme l’écrivent les médias, mais en octobre 1853 quand une coalition dirigée par la Grande-Bretagne s’opposa à l’expansionnisme russe. Une rivalité naquit alors entre deux empires que l’émergence d’un troisième atténua le temps de la Première Guerre mondiale. La rivalité était profonde. Elle fut exacerbée par les écrits d’un géographe, Halford Mackinder, qui en 1904 crût voir dans le développement du chemin fer un renforcement de la puissance russe qui nuirait à l’Empire britannique. L’empire américain qui supplanta l’Empire britannique en 1945 reprit à son compte cette vision du monde — vision qui impliquait l’asservissement de l’Union soviétique. La rivalité entre ces deux empires qu’Alexis de Tocqueville avait annoncée dès 1840 n’a pas lieu d’être. Ce chemin de fer qui inquiétait tant Halford Mackinder pourrait être un lien entre les États-Unis et la Russie, comme l’explique William Gilpin dans un livre publié en 1890 : « The cosmopolitan Railway ». Un chemin de fer reliant les États-Unis à la Russie serait profitable aux deux nations. Le vice-président des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, Henry Wallace, adhérait à cette théorie à laquelle Franklin Roosevelt n’était pas insensible. Le sort voulut que Roosevelt mourût trop tôt et que la convention démocrate préférât Harry Truman à Henry Wallace.

Un conflit apocalyptique

Ce conflit entre Est et Ouest n’a pas cessé depuis 1853, et explique pour partie la guerre en Ukraine. Le sénateur Lindsay Graham qui conseille à Israël de larguer des bombes nucléaires sur Gaza7 pourrait terminer ses discours par cette phrase célèbre qui concluait ceux de Caton le censeur il y a deux mille deux cents ans : « et Carthage sera détruite », sauf qu’il ne s’agit plus de Carthage, mais de Moscou. C’est tout le sens de la guerre en Ukraine — une guerre dont la nature dicte le dénouement. Sa conduite échappe aux protagonistes. Du point de vue russe, la guerre en Ukraine est une guerre civilisationnelle. Une défaite signifierait le démembrement de la Russie, sa disparition du planisphère — inacceptable pour l’élite russe.8 9 Du point de vue américain, la, guerre en Ukraine est une guerre hégémonique dont l’objectif est la domination du monde. Une défaite américaine signifierait la fin de ce rêve — inacceptable pour les néoconservateurs.10 11 12

Une guerre qu’aucun des deux adversaires ne peut perdre. En l’absence d’autorité morale, politique ou religieuse, ou d’un évènement fortuit susceptible d’y mettre fin, cette guerre annonce la fin des temps. En 1946, Albert Einstein déclara que l’atome avait tout changé, sauf nos modes de pensée, et qu’en conséquence nous nous dirigions vers une catastrophe sans précédent.


1 Discours du Président de la Fédération de Russie, 24 février 2022

2 L’armée américaine serait anéantie en Ukraine. La Cause du peuple, 10 mai 2024.

3 To win a nuclear war (p. 7).

4 Gilles Andréani, professeur affilié à Sciences Po, se fait l’avocat de cette méthode dans un récent article intitulé : « Ukraine, troupes au sol, ambigüité stratégique : il faut mettre fin à la désunion occidentale », telos, 22 mai 2024.

5 With allies, the U.S. builds a military arc. New York Times, 16 mai 2024.

6 To win a nuclear war (p. 23).

7 Un sénateur américain dit qu’Israël devrait larguer des bombes nucléaires sur Gaza. Greenville Post. 14 mai 2024.

8 Discours de Vladimir Poutine le Septembre 21, 2022.

9 Conférence de presse Sergey Lavrov du 18 mai 2024.

10 The American Century, Henry R. Luce, Life magazine, 17 février 1941.

11 Defense Planning Guidance, Paul Wolfowitz, février 1992.

12 Project for a new American Century, Robert Kagan & co. 1997.




Conscription européenne obligatoire en vue ?




La résolution des problèmes selon les pays

[Source : Indiana11763277]

De haut en bas :
Allemagne
États-Unis
Russie
Chine
Royaume-Uni
Irlande
Espagne
Italie
Belgique
France