On a ce qu’on mérite

[Source : oumma.com]

Par Hocine Kerzazi
10 avril 2022, 9 h 39 min

L’élection présidentielle annonce des lendemains difficiles et celui du 24 avril sera particulièrement violent. La France se réveillera dans la douleur et il faudra se regarder en face. À moins qu’un sursaut salvateur ne se produise.

La France a besoin d’un bouleversement, d’une prise de conscience radicale. L’état de santé démocratique du pays est préoccupanti mais, à en croire les sondages, trop peu de Français en mesurent la gravitéii.

Et pour cause, de savants procédés de soumissioniii et de manipulation des massesiv sont déployés par le président depuis cinq ans, et ça marche : une foule d’adeptes sensibles aux grosses ficelles médiatiques s’interdit de réaliser qu’un désastre se prépare sous leur nez. Ils persistent à nier le péril démocratique en cours et refusent tout ce qui invalide désormais la légitimité du président-candidat. Ils font prévaloir la logorrhée médiatique, leur dogmatisme ou leur carrière sur la réalité du bilan présidentiel.

Quand on leur présente des faits concrets, ils refusent de les voir, s’enferment dans des calculs politiciens, des attaques personnelles et des raisonnements par étiquettes, déconsidérant les messagers pour s’épargner à bon compte de juger le réel. Ils sont comme le coyote du cartoon qui galope dans le vide sans s’apercevoir que le sol s’est dérobé sous ses pieds. La chute n’est pas moins inévitable.

Aussi, il y a là de quoi être particulièrement inquiet de ces attitudes d’aveuglement volontaire. Inquiet d’abord de voir des Français se résigner et attendre l’homme providentiel qu’on choisira pour eux. Inquiet ensuite d’en voir se défausser, et participer à leur propre naufrage.

Je suis d’autant plus préoccupé que j’ai dressé le bilan social catastrophique d’Emmanuel Macron, et que je tente d’alerter sur ce qui se joue sous leurs yeuxv. Je montre en effet dans mon livre qu’il est encore temps d’agir contre ce déclin de la démocratie et l’autoritarisme en cours. Par exemple, avec les mesures politiques de bon sens dont je rends compte dans le dernier chapitre, mais surtout par la critique à la racine du macronismevi, par le dévoilement de ses ressorts idéologiquesvii, de la teneur de son projetviii et de son échec manifesteix.

Le fait est que toutes ses belles promesses se sont envoléesx. Les mirages de la novlangue et du jargon techno-managérial se sont évanouisxi. Ne restent que le vide moral et les scandalesxii. Les milliardaires d’Open-Luxxiii privent nos services publics de milliers de milliards d’eurosxiv, mais le scandale continue d’être occulté par des gouvernants complaisants et une machine médiatique complicexv. Comment admettre qu’une infime part du peuple français « s’exonère, en cachette, des charges communes et de l’intérêt général »xvi alors que, dans le même temps, un président arrose de millions des cabinets privés américainsxvii, explique « qu’il n’y a pas d’argent magique » pour les hôpitaux aux aboisxviii, qu’il faut « se serrer la ceinture »xix, et donc travailler plus longtempsxx ?

À l’heure où les scandales sapent les bases de notre société, l’urgence du moment commande de ne plus faire semblant de rien. Les Français ne sont pas des moins que rien tout juste bons à consommer, à obéir et à se taire. Nombre d’entre eux oppose une résistance farouche à l’apathie que les empires du divertissement s’appliquent à instiller dans leurs esprits. Mais ils doivent encore se libérer d’une triple aliénation : celle des mass-médias qu’il est temps de rendre véritablement indépendantsxxi ; celle de l’oligarchie dont il faut révoquer les privilègesxxii ; celle de la croissance aveugle et forcenée qui mine le progrès humainxxiii.

Ce n’est qu’à cette condition, en développant une conscience avertie, libre et humaine, qu’ils pourront s’extraire du défaitisme ambiant et regagner leur souveraineté.

Mais pour que s’accomplisse cette espérance, un chemin tortueux reste à parcourir. L’élection présidentielle ouvre la voie et nous place devant nos responsabilités : décider de notre destin collectif ou se complaire dans l’effondrement. Alors, quelle que soit l’issue du scrutin, « on aura ce qu’on mérite ».

Notes

i https://www.economist.com/graphic-detail/2021/02/02/global-democracy-has-a-very-bad-year?utm_campaign=editorial-social&utm_medium=social-organic&utm_source=twitter

ii La situation tient en six points : 1. « Grand effondrement » des services publics : https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-plusieurs-associations-alertent-du-grand-effondrement-des-services-publics-87115970-8dbd-11ec-b752-e3a9d18d1e6e; 2. Appauvrissement des plus pauvres : https://www.ouest-france.fr/economie/social/les-francais-les-plus-riches-s-enrichissent-les-plus-pauvres-s-appauvrissent-6971836 ; 3. Surveillance de masse : https://www.la-croix.com/France/Radicalisation-algorithmes-traquer-signaux-faibles-2021-04-28-1201153078 ; https://www.lci.fr/justice-faits-divers/fichiers-de-renseignement-le-conseil-d-etat-autorise-le-fichage-des-opinions-politiques-ou-appartenances-syndicales-2174615.html ; 4. Recul du droit à l’information : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/12/18/loi-securite-globale-le-conseil-de-l-europe-exhorte-led-senat-a-amender-le-texte_6063815_3210.html ; 5. Limitation des libertés: https://www.laquadrature.net/2019/05/09/une-loi-contre-la-haine-anti-macron/https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3452_proposition-loi; 6. Répression violente : https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/24/un-nouveau-camp-de-migrants-au-c-ur-de-paris-aussitot-violemment-demantele_6060869_3224.htmlhttps://www.lefigaro.fr/marches-des-libertes-un-photographe-syrien-blesse-rsf-denonce-des-violences-policieres-20201128https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/videos-le-journaliste-remy-buisine-frappe-au-sol-par-un-policier-a-paris-enquete-ouverte_37683319.htmlhttps://www.mediapart.fr/journal/france/030121/comment-les-forces-de-l-ordre-ont-sabote-la-manifestation-du-12-decembre-2020?onglet=fullhttps://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/11/france-is-not-the-free-speech-champion-it-says-it-is/http://www.snj.fr/thèmes/liberté ; https://rsf.org/fr/observatoire19-Coronavirus-Covid19https://www.lemonde.fr/police-justice/video/2019/12/11/notre-enquete-video-comment-la-police-a-grievement-blesse-un-gilet-jaune-le-16-novembre-sur-la-place-d-italie-a-paris_6022448_1653578.html ; https://www.lemonde.fr/police-justice/video/2019/10/17/gilets-jaunes-comment-un-policier-a-tire-au-lbd-40-dans-la-tete-d-un-manifestant_6015828_1653578.htmlhttp://www.snj.fr/thèmes/liberté ; https://rsf.org/fr/observatoire19-Coronavirus-Covid19https://www.mediapart.fr/journal/france/180619/liberte-d-expression-nicole-belloubet-veut-s-attaquer-la-loi-de-1881https://vincennesparisot.wordpress.com/page/3/, https://www.lemonde.fr/…/gilets-jaunes-reporters-sans… , https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/maintaining-public-order-and-freedom-of-assembly-in-the-context-of-the-yellow-vest-movement-recommendations-by-the-council-of-europe-commissioner-for-https://news.un.org/fr/story/2019/03/1037951, https://www.nouvelobs.com/societe/20190312.OBS1572/gilets-jaunes-le-defenseur-des-droits-denonce-un-renforcement-de-la-repression-en-france.html…

iii Comme l’écrit Français Ruffin, Emmanuel Macron a perdu le consentement du peuple : « Vous ne dirigez plus. Il ne vous reste que la force de coercition : la police tous les samedis, les matraques et les gaz lacrymogènes. Vous ne dirigez plus : vous dominez ». Ce qui importe à Emmanuel Macron n’est pas de gouverner le peuple français mais de le soumettre. https://francoisruffin.fr/pacte-aeroports-de-paris/.

iv Pour gérer la crise sanitaire, on attendait d’un Président de la République qu’il réunisse les experts français de santé publique et qu’il consulte les organes officiels. Cependant, Emmanuel Macron a préféré monter de toutes pièces un pseudo « conseil scientifique » créé par cooptation, sans valeur scientifique, ni aucune attribution en santé publique. Pire, il a préféré engager des organisations privées, des Nudge Unit, spécialisées dans le neuro-marketing, la suggestion mentale et les techniques manipulatoires d’incitation et de modulation des comportements. Celles-ci ont ainsi été chargées de prendre toutes les décisions concernant la crise sanitaire afin, espérait le président, nous conduire dans la « bonne direction ». https://www.francebleu.fr/infos/societe/coronavirus-comment-les-sciences-comportementales-aident-les-politiques-a-gerer-la-crise-sanitaire-1585316002,

v Hocine Kerzazi, Islamo-diversion. Un quinquennat de casse sociale, Paris : L’Harmattan, 2021, 196 p.

vi https://oumma.com/emmanuel-zemmour/

vii https://oumma.com/sublime-imposture/

viii https://oumma.com/si-macron-est-reelu/

ix https://oumma.com/2022-lapocalypse/

x https://www.acrimed.org/Les-editocrates-eblouis-par-Macron-et-en-rage, https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/04/04/a-l-assemblee-le-grand-debat-accouche-d-une-souris_5445660_823448.html

xi https://www.marianne.net/politique/emmanuel-macron-elu-il-va-falloir-s-habituer-sa-novlanguehttps://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/la-novlangue-manageriale-un-instrument-de-manipulation-au-service-du-pouvoir/

xii https://oumma.com/lautre-scandale-de-macron/

xiii OpenLux est une enquête monumentale lancée par Le Monde et un consortium international de journalistes. Elle révèle l’ampleur de l’évasion et de la fraude fiscales : 37 des 50 familles les plus riches de France échappent ainsi au fisc. Des dizaines de privilégiés gravitant dans les arcanes de la finance, des médias et de la politique privent les caisses publiques françaises de centaines de milliards d’euros chaque année. 6 500 milliards de fortunes planqués dans des paradis fiscaux. Autant de recettes en moins pour nos hôpitaux, pour nos écoles, pour nos retraites.

xiv https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/11/06/25001-20171106ARTFIG00212-paradise-papers-face-a-l-evasion-fiscale-la-classe-politique-demunie.php

xv Pas un mot (ou presque), dans les médias de milliardaires parfois mis en cause. Rien dans Le Parisien et Les Échos du milliardaire Bernard Arnault ; rien sur BFM-TV, RMC, Libération du milliardaire Patrick Drahi ; rien sur Challenges et Sciences et Avenir du groupe Nouvel Observateur du milliardaire Claude Perdriel ; rien dans Paris Match, Journal du Dimanche et Europe 1 du milliardaire Arnaud Lagardère. https://www.francetvinfo.fr/economie/impots/paradis-fiscaux/paradis-fiscaux-on-vous-resume-openlux-ces-revelations-qui-epinglent-le-luxembourg-et-des-grandes-fortunes-francaises_4289725.html

xvi https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/08/openlux-en-n-osant-pas-nommer-un-paradis-fiscal-on-ne-s-attaque-pas-aux-questions-qui-minent-nos-democraties_6069135_3232.html

xvii https://www.humanite.fr/politique/vaccination/derriere-le-fiasco-vaccinal-les-ravages-dune-gestion-confiee-aux-cabinets

xviii https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/budget-largent-est-il-devenu-magique

xix https://www.20minutes.fr/economie/2095087-20170629-jusqu-point-france-va-devoir-serrer-ceinture-cour-comptes-rend-rapport ; https://www.lepoint.fr/economie/comment-les-collectivites-locales-vont-devoir-se-serrer-la-ceinture-17-07-2017-2143796_28.php ; https://www.capital.fr/economie-politique/les-chambres-de-commerce-priees-de-se-serrer-la-ceinture-1297351 ;

xx https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/04/29/non-les-salaries-francais-ne-travaillent-pas-moins-que-leurs-voisins_5456229_4355770.html#:~:text=Les%20décodeurs-,Non%2C%20les%20salariés%20français%20ne%20travaillent%20pas%20moins%20que%20leurs,ou%20plus%20que%20leurs%20voisins.

xxi Cagé, J. Huet, B. L’Information est un bien public. Refonder la propriété des médias, Seuil, février 2021.

xxii https://www.bastamag.net/Herve-Kempf-Il-est-vital-pour-l

xxiii https://www.traxmag.com/elon-musk-veut-diffuser-de-la-musique-directement-dans-votre-cerveau/https://www.francetvinfo.fr/sciences/high-tech/bill-gates-steve-jobs-quand-les-patrons-de-la-silicon-valley-interdisent-les-portables-et-les-reseaux-a-leurs-enfants_2514445.html, https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/implantation-sous-cutanee-des-micropuces-rfid-ou-en-est-on-91046/




Surmortalité en Europe chez les jeunes depuis cet été : pourquoi le Sénat refuse-t-il de publier les données de mortalité post-vaccinale ?

[Source : agoravox]

Le site Euromomo (European mortality monitoring) propose des indicateurs pour suivre la mortalité des pays européens. Depuis l’été 2021, le nombre de décès des 15-44 ans européens est sorti de la « moyenne normale » calculée par le site, avec un dépassement quasi continu de la zone de surmortalité. Mais de quoi peuvent bien mourir nos jeunes depuis cet été ?

Lien vers les vidéos : 

Partie 1 : https://youtu.be/ZPCkx1zwY20

Partie 2 : https://odysee.com/@decoderleco:c/surmortalite_jeunes_vaccins



Une surmortalité trop fréquente partout en Europe

Pour savoir si un pays a plus de morts que l’attendu, Euromomo propose un z-score par pays et semaine. Le z-score est la différence entre le nombre de décès constaté (x) et le nombre de décès attendu (μ) divisé par l’écart-type de la distribution (&#120648 ;).

S’il est positif, c’est qu’il y a une surmortalité et s’il est négatif c’est qu’il y a une sous-mortalité. Il sera d’autant plus grand que la différence entre les décès constatés et les décès attendus est éloignée des différences habituelles.

On constate alors que les z-score des 15-44 ans sont très souvent positifs depuis le milieu de l’année 2021 pour une grosse majorité de pays. La plupart des pays ne franchissent pas la courbe en pointillés représentant une surmortalité anormale. En revanche, au niveau européen, lorsque les données des pays sont agrégées, on observe ce franchissement. Cela signifie qu’en Europe, on constate une légère surmortalité partout en même temps.

Pour se rendre compte que cette surmortalité est vraiment anormale dans chaque pays, même si elle ne franchit pas les pointillés, faisons l’hypothèse qu’elle est due au hasard. Constater une surmortalité ou une sous-mortalité revient alors à jouer à pile ou face. Entre la semaine 20 et la semaine 52 de 2021, il y a 33 semaines. Cela représente donc 33 lancers. Cela fait 2^33 résultats possibles (soit un peu plus de 8,5 milliards). Le nombre de lancers où l’on obtient k fois « pile » est donné par la formule :

On peut alors calculer la probabilité de faire n’importe que nombre de fois « pile » en 33 lancers.
La probabilité de chaque résultat est donnée par la courbe ci-dessous :

En 33 lancers, on réalise entre 9 et 24 « pile » dans 99,5 % des cas. Sur 33 semaines, nous pouvons donc considérer « normal » d’avoir un z-score négatif entre 9 et 24 fois. Il n’y a qu’une chance sur 200 d’obtenir moins de 9 z-score négatifs ou plus de 24 z-score négatifs sur 33 semaines.

On constate alors qu’en 2021, le z-score est très peu souvent négatif pour une majorité de pays d’Europe. Par exemple, en France, il n’y a que 3 semaines qui ont un z-score négatif. Sur les 26 zones considérées, 12 ont moins de 9 z-scores négatifs sur 33 périodes (et 3 en ont plus de 24). Cette situation est exceptionnelle au regard des mêmes périodes les années précédentes. Le résultat est sans appel : il y a trop de morts en 2021 depuis cet été chez les 15-44 ans selon les projections euromomo.

Une vérification s’impose

Évidemment, découvrir qu’il y a plus de morts que prévu impose de vérifier l’origine de la prédiction, tout spécialement en période de « crise ». En effet, depuis 2 ans nos institutions composées de « grands spécialistes » poussent des cris d’orfraie devant « l’hécatombe Covid » en oubliant que la population vieillit et que des hausses mortalités « anormales » arrivent en fait tous les 2 à 3 ans. Malheureusement, Euromomo ne nous donne pas le détail du calcul de son z-score. Il nous faut donc télécharger les données pour vérifier par d’autres méthodes si nous trouvons les mêmes résultats. Pour mémoire, toutes les données utilisées sur la chaîne Décoder l’éco sont publiques et en provenance des instituts officiels, et tous mes programmes sont publics et en ligne sur github. J’invite tout chercheur qui souhaiterait les utiliser à me contacter si besoin.

La majorité des pays d’Europe fournit les données de décès hebdomadaires et de population par tranche d’âge. Nous pouvons donc reconstruire une prévision des années 2019, 2020 et 2021, à partir des années 2013 à 2018, pour mesurer toute surmortalité.

Nous avons réalisé 2 projections différentes pour vérifier si elles sont cohérentes entre elles et avec celle d’euromomo. Les tranches d’âge sont les 15-24 ans, les 25-49 ans, les 50-59 ans, les 60-69 ans, les 70-79 ans et les plus de 80 ans. Comme Euromo, nous réalisons des projections hebdomadaires.

Ces projections doivent nécessairement prendre en compte :

–    1) L’évolution tendancielle du nombre de décès (due à l’évolution de la pyramide des âges et éventuellement à celles des quotients de mortalité) ;

–    2) La saisonnalité (plus de décès en été pour les jeunes, plus de décès en hiver pour les plus âgés).

Par exemple, pour les 70-79 ans au Danemark, on constate qu’il y a de plus en plus de décès. Cela signifie que cette population augmente à cause du vieillissement des baby-boomers. De plus, les décès sont bien plus nombreux l’hiver que l’été pour cette tranche d’âge. On les relie aux maladies hivernales. Notre projection doit donc prévoir cette hausse des décès et cette mortalité hivernale.

À l’inverse, le nombre de décès des 15-24 ans en Pologne a tendance à baisser. La Pologne est également un pays qui vieillit. On y trouve de moins en moins de jeunes. Contrairement aux personnes âgées, les décès sont plus nombreux l’été. On les relie aux comportements à risque des jeunes pendant cette période. Notre projection pour les jeunes doit continuer cette baisse et prévoir plus de morts l’été.

De manière naturelle la saisonnalité sera gérée en utilisant pour chaque semaine que l’on souhaite projeter les mêmes semaines des années du passé. Par exemple, la prédiction de la semaine 10 de 2020 est construite à partir des semaines 10 des années 2013 à 2018.

La tendance longue est gérée de manière différente dans les 2 modèles.

–    Le premier modèle ne tient compte que du nombre de décès total par tranche d’âge de chaque semaine. Il prolonge la tendance observée entre 2013 et 2018 de ce nombre de décès, de manière linéaire, pour les années 2019, 2020 et 2021. Ce modèle considère que toutes les tendances d’évolution de population et de quotients de mortalité se prolongent 3 années de plus. La courbe rouge représente les décès observés et la courbe grise les décès prévus par le modèle. La partie noire est la période servant à la construction du modèle et la partie violette est la partie testée.

Il suffit ensuite de calculer la différence entre le modèle et la réalité pour savoir s’il y a une surmortalité ou une sous-mortalité. Avec ce modèle, le constat est simple : quasiment tous les pays connaissent une surmortalité depuis l’été 2021 chez les jeunes. Par exemple, si on somme tous nos pays d’Europe fournissant les données, on obtient le graphique ci-dessous pour les 15-24 ans. Une barre rouge représente une surmortalité et une barre verte une sous-mortalité. La courbe bleue représente une tendance de 6 semaines. Elle reste nettement au-dessus de 0.

–    Le deuxième modèle tient compte du nombre de décès total par tranche d’âge de chaque semaine et de la population de cette tranche d’âge chaque semaine. Pour se faire, le modèle calcule la mortalité standardisée par âge (retrouvez le détail du calcul des décès standardisés dans cette vidéo). 

Il prolonge la tendance observée entre 2013 et 2018 de ce nombre de décès standardisés, de manière linéaire, comme précédemment, pour les années 2019, 2020 et 2021. Ce modèle considère que les changements du nombre de décès d’une année sur l’autre s’expliquent par l’évolution de la pyramide des âges et par l’évolution de la tendance des quotients de mortalité. On retrouve encore le même résultat : les jeunes meurent trop.

Donc, quel que soit le modèle que l’on choisit pour projeter les décès, que ce soit les modèles Euromomo ou ceux que nous venons de voir, on conclut qu’il y a trop de décès chez les jeunes européens depuis l’été 2021. Mais pourquoi meurent-ils ? Que s’est-il passé de spécial dans une majorité de pays d’Europe depuis l’été 2021 ?

Le Sénat refuse d’analyser la mortalité selon le statut vaccinal

Nous venons donc de voir que nos jeunes européens meurent trop depuis cet été. C’est étrange puisqu’aucun pays n’a relevé la moindre surmortalité avant 60 ans en 2020. Il n’y a donc jamais eu de lien jusqu’ici entre les vagues estampillées Covid et la mortalité des jeunes. En revanche, la plupart des pays d’Europe ont lancé une vaccination de masse anti-Covid cet été, avec la mise en place du fameux pass-vaccinal pour forcer les populations à se faire injecter.

En France, d’après les chiffres du gouvernement, 94 % des personnes âgées de plus de 12 ans ont ainsi reçu au moins une dose, le plus souvent deux ou trois. De tels chiffres sont sans précédent dans l’histoire. Le dernier rapport de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) fait état de plus de 148 000 effets indésirables renseignés en France, dont un quart considérés graves. Eudravigilance met par ailleurs en ligne les remontées de pharmacovigilance européenne et comptabilisait à la mi-février 2022 plus de 17 000 décès signalés par des professionnels de Santé. Aux États-Unis, les chiffres publiés par la VAERS sont encore plus impressionnants.

Nombre de remontées de pharmacovigilance déclarées sur Eudravigilance au 17/02/2022 :

Le 9 février 2022, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a été saisi par le Sénat pour étudier les effets secondaires des vaccins. Pour s’assurer que les travaux de cette commission permettraient réellement de conclure sur le sujet et pas d’enterrer cette question, le Dr Laurent Toubiana a déposé le 19 février 2022 une pétition réclamant que le Sénat fasse procéder à une analyse de la mortalité toutes causes confondues en fonction du statut vaccinal des personnes. Les données existent dans le Système National des Données de Santé (SNDS). Elles nous permettraient de déterminer précisément la mortalité des personnes vaccinées et non vaccinées par tranche d’âge et par période, de constater s’il existe ou non une relation entre la date de vaccination et la date de décès. Cette demande, pourtant naturelle et pleine de bon sens, a été refusée sans aucune justification par la commission sénatoriale chargée de faire le tri dans les pétitions.

Il y a donc une censure extrêmement grave de la part de la commission du Sénat, qui refuse que soit rendue publique la possibilité de cette analyse de la mortalité post-vaccinale. Pour dénoncer cette censure, Laurent Mucchielli a écrit une tribune déjà signée par plus de 600 chercheurs, scientifiques, avocats et professionnels de santé. Il est nécessaire aujourd’hui de mettre en lumière ce refus du Sénat et d’obliger le gouvernement à publier ces données essentielles. De quoi peut donc bien avoir peur le Sénat ? Pourquoi l’analyse de la mortalité à la suite d’injections de vaccins sûrs et efficaces poserait problème ? N’aurait-on pas dû suivre précisément les chiffres de mortalité suite aux injections depuis plus d’un an ? En particulier avant de les proposer aux enfants et de forcer la main aux plus de 12 ans ?

Des surmortalités synchronisées avec les campagnes vaccinales

Le site de l’ecdc fournit une base de données du nombre de vaccins distribués dans chaque pays, chaque semaine, et par tranche d’âge. Il est alors possible de joindre ces données de vaccination aux données de mortalité que nous avons calculées précédemment. 

On observe dans beaucoup de pays et de tranches d’âges, des hausses de mortalité importantes au moment exact de la campagne vaccinale, suivies d’une mortalité au-dessus de la moyenne. Ces hausses sont visibles aussi bien avec le modèle de mortalité simple qu’avec le modèle de mortalité standardisée. 

Il faut souligner que, si ces injections engendraient des problèmes de santé, on aurait exactement les mêmes courbes. On observerait tout d’abord des hausses de mortalité pour les quelques personnes qui ne supportent pas l’injection et qui font une réaction forte, puis une mortalité un peu plus élevée que d’habitude pour les personnes que l’injection a rendues durablement malades. Voici une dizaine d’exemples parmi tous les cas possibles :

Pour les 15-24 ans du Portugal et de Pologne, on observe une surmortalité au moment des campagnes vaccinales. Elle est particulièrement forte au Portugal qui a injecté 95 % de sa population jeune en très peu de temps, et plus diffuse en Pologne qui n’a injecté que 55 % de ces jeunes et sur un temps plus long.

Pour les 25-49 ans en Estonie et en Hongrie on observe également des hausses de mortalité au moment des injections. La Hongrie est le premier pays à avoir massivement vacciné ses jeunes et connaît une hausse de mortalité très tôt dans l’année.

Pour les 50-59 ans en France et en Grèce on observe différentes vagues de mortalité depuis le début des campagnes vaccinales également.

Pour les 60-69 ans en Autriche et en Croatie les courbes de surmortalité épousent presque parfaitement les courbes des vaccinations.

Pour les 70-79 ans au Danemark et en Italie on observe bien une surmortalité au printemps, au moment où la mortalité hivernale est censée descendre. Tout se passe comme si les injections avaient déclenché une nouvelle vague de mortalité hivernale dans l’année. Pour mémoire la vague de mortalité d’octobre 2020, a lieu exactement au moment des injections des vaccins antigrippaux.

En plus de ces concordances sur les graphiques, nous avons vérifié si un pic de vaccination correspond à un pic de décès. Vous trouverez les résultats en ligne sous forme de tableau. Pour cela nous regardons les 2 plus gros pics de surmortalité depuis le début de la vaccination, et nous vérifions s’ils se trouvent à moins de 2 semaines d’un pic de vaccination. Par exemple, il y a en moyenne 41 semaines depuis le début de la vaccination des 25-49 ans. Il y a donc une probabilité de 5 sur 41 (soit 12 %) que le plus gros pic de décès soit à proximité du pic de la dose 1. Il y a une probabilité de 23 % que l’un des 2 plus gros pics de décès soit à proximité du pic de la dose 1. Nous constatons que sur nos 17 pays étudiés, cela arrive dans 40 % des cas, ce qui est significativement trop : les pics de mortalité sont trop souvent proches des pics vaccinaux pour que cela soit dû au hasard. Les pics de mortalité des jeunes sont trop souvent proches des pics de vaccination des doses 1 et 2, et les pics de mortalité des plus âgés sont trop souvent proches du pic de vaccination de la dose 3.

Nous ne sommes pas les seuls à trouver toutes ces concordances. Le chercheur belge Patrick Meyer a publié un préprint qui conclut à un lien significatif entre le nombre d’injections et la surmortalité dans de nombreux pays européens en utilisant des méthodes de machine-learning. Les chercheurs Sprio Pantazatos et Hervé Seligmann ont publié un préprint montrant un lien entre le nombre de personnes vaccinées et la surmortalité constatée dans les différents États américains. Les chercheurs Steve Ohana et Alexandra Henrion-Caude ont également publié un préprint montrant les liens entre la vaccination et les hausses de mortalité des jeunes en Israël. C’est également ce que montre Christof Kuhbandner sur les données détaillées allemandes.

Il est assez surprenant de voir autant de statistiques aller dans le même sens, sans que cela ne fasse aucun bruit dans les médias. Ce sont pourtant ce genre de statistiques qui ont amené autant de monde à conclure qu’un virus était responsable des hausses de mortalité. On se demande donc à quoi joue la commission du Sénat en refusant d’étudier la mortalité toutes causes post-vaccinale. Qui a conseillé à la commission d’enterrer cette requête de Laurent Toubiana ? Est-ce le même cabinet de conseil qui depuis le début de la crise conseille la DREES dans ces choix statistiques ?

Quelle que soit votre opinion sur les vaccins, les virus ou la pandémie de Covid-19, la seule chose certaine c’est que nous n’aurons jamais les réponses à nos questions si nous n’exigeons pas d’avoir tous les éléments. Nous avons donc tous besoin d’avoir les chiffres à disposition pour enfin savoir et trancher. Il faut absolument forcer le Sénat et le Ministère de la Santé à publier toutes ses données. C’est une question vitale de Santé Publique et même de Souveraineté et de Démocratie. Au-delà même de cette question des vaccins, il est nécessaire de nous battre pour obtenir le droit de savoir et de décider.




Un des objectifs cachés de la guerre en Ukraine : la ruine et le dépeçage de l’Europe

[Source : srp-presse.fr]

Par François Martin

Parmi les diverses formes d’impensé politique que constitue l’atlantisme américain1, l’économie figure en bonne place. La guerre d’Ukraine offre aux néo-conservateurs et aux hommes d’affaires de ce pays une opportunité exceptionnelle, d’abord pour ruiner l’Europe, ensuite pour la dépecer.

À supposer que les herbivores aient une forme de conscience d’eux-mêmes, on peut penser qu’ils ne se perçoivent pas d’abord comme de la viande. Le problème, c’est que les carnivores, eux, ne voient pas les choses à la même enseigne. C’est toute la question de l’Europe.

Hubert Védrine a souvent dit que l’aventure européenne souffrait d’un défaut rédhibitoire, c’est le fait qu’elle était «un projet d’herbivores au milieu de carnivores». Et, de fait, l’Europe est construite depuis le départ sur une équivoque, une faiblesse si grave qu’il est essentiel, comme toutes les faiblesses majeures, de ne jamais la rappeler, même si elle est visible par tous : sa propre défense.

L’«AMITIÉ AMÉRICAINE» : PETITE RÉTROSPECTIVE

Cette prérogative essentielle est confiée, à travers l’OTAN, aux États-Unis2. Or il n’existe pas d’exemple dans l’Histoire où un pays ait eu à assurer durablement la sécurité d’un pays ou d’un groupe de pays sans qu’il ait perçu ces autres, à un moment donné, comme «de la viande». Les appétits du protecteur s’aiguisant, et les protégés étant à sa merci, il arrivera forcément un jour où il «passera à l’acte».

C’est dans la nature des choses : imaginons que nous engagions un «homme fort», suffisamment armé et au caractère bien trempé, pour protéger notre famille et notre maison. Il vit avec nous, il partage tous nos instants. Qui empêchera qu’un jour, quand l’envie lui en prendra, il se serve dans le frigidaire, puis dans la caisse domestique ? Puis il nous menacera si nous protestons. Il changera la décoration si celle-ci ne lui plaît pas, puis il battra nos enfants, enfin, il dormira dans notre lit, de préférence avec notre femme… Et ceci d’autant plus que le contexte du quartier sera plus dangereux. Dans ce cas-là, il se croira tout permis. Qui l’en empêchera, surtout si, pendant des décennies, nous lui renouvelons notre confiance malgré ses abus, sans jamais chercher ni à nous écarter de lui, ni à équilibrer nos relations en nous rapprochant d’un autre protecteur ? Certainement, ce moment arrivera un jour. L’Europe s’est mise dans cette situation, et ce jour, celui d’un pas supplémentaire dans la sujétion et l’humiliation, et demain la pauvreté et la misère, est arrivé.

D’abord, il faut remarquer que les USA, lorsqu’ils veulent quelque chose, ne font pas dans le détail, y compris avec leurs amis. Un exemple des plus éclairants est le plan du Débarquement de juin 1944. Ceux qui ne croient pas aveuglément l’Histoire officielle (celle des «libérateurs» de l’Europe) savent que le plan ne consistait pas à sauver Paris, mais au contraire à contourner le Bassin parisien, par le sud et par le nord, de façon à enfermer l’armée allemande dans une poche. Ainsi, cette dernière se serait certainement acharnée sur Paris3, ce qui aurait eu deux avantages : faire gagner du temps aux armées alliées pour foncer sur Berlin et, par ailleurs, faciliter ensuite la «prise en main» de la France, profondément traumatisée par une destruction atroce de sa capitale, par le système politique et administratif américain, ses gouverneurs et même sa monnaie. C’est le génie manœuvrier de de Gaulle et sa force de caractère qui nous ont sauvés de cette tragédie4.

Les Américains ont agi de même dans de nombreuses occasions, en trahissant, puis en ruinant leurs propres alliés :

En Iran, à l’époque du Shah5, celui-ci s’est d’abord appuyé sur les USA, grâce à son amitié avec Eisenhower, puis avec Nixon, pour prendre, puis consolider son pouvoir. Lorsque, plus tard, il tente de s’émanciper un peu en se rapprochant de l’Union soviétique et de la Chine, puis de l’Europe, les Américains se serviront précisément des oppositions internes à sa politique, jugée trop moderne, pro-occidentale et pro-américaine (ce qui est un comble !). Ils pousseront Komeyni pour le faire renverser. Il finira ses jours, atteint d’un cancer, en Égypte. On sait où en est l’Iran d’aujourd’hui, un pays où se conjuguent isolement et pauvreté.

Saddam Hussein6 est un autre exemple de «l’amitié» américaine. Il faut rappeler qu’à l’époque, l’Irak était, malgré ou à cause des méthodes du dictateur, le pays le plus développé du Proche-Orient. Lesquelles méthodes ne gênaient nullement l’Amérique7. D’aucuns ont affirmé que lorsque Saddam décide d’envahir le Koweït, en 1990, il a obtenu l’aval préalable de ses «grands amis». Mal lui en prend, comme on le sait8. Ensuite, l’Histoire a montré que la deuxième guerre du Golfe, en 2003, n’était pas une «guerre préventive», mais bien une opération de prédation pure, menée de main de maître, certainement, par Georges W Bush et son entourage néo-conservateur9. Aujourd’hui, l’Irak est un champ de ruines, économique et politique. On pourrait continuer la liste.

UNE OPÉRATION MINUTIEUSEMENT PRÉPARÉE DEPUIS 2014

Pour ces politiciens américains, souvent dirigeants eux-mêmes de groupes pétroliers et militaro-industriels américains, aucune opportunité n’est inintéressante10. Pour ces chasseurs invétérés, toujours en quête de proies, aucun gibier n’est négligeable. Lorsqu’on est persuadé de cela, suite à ces exemples historiques, il est facile d’imaginer à quel point la crise ukrainienne est pour eux une chance formidable, une opération minutieusement préparée depuis 201411 et déclenchée au moment choisi.

D’abord, le début coïncide très précisément avec la fin, assez calamiteuse, de leurs «affaires» en Irak, en Syrie et en Afghanistan, à l’été dernier12. Le début de la «phase opérationnelle» de l’affaire ukrainienne, démarrée au printemps avec le «carpet bombing13 médiatique », est trop parfait pour être l’effet du hasard. L’OTAN n’a jamais été «en état de mort cérébrale». Les questions moyen-orientales une fois soldées, le temps était venu d’ouvrir ce nouveau chapitre de la «lutte pour la liberté des peuples» soumis, cette fois-ci, à l’arbitraire russe. Est-ce qu’on n’a pas déjà entendu chanter cette chanson ?

Ensuite, la guerre a provoqué deux réflexes, de la part des Occidentaux, ces «herbivores» objets de la prochaine chasse :

Le premier a consisté à augmenter très fortement les budgets d’armements. La réaction la plus spectaculaire a été celle de l’Allemagne, qui a débloqué immédiatement une enveloppe de 100 Mds d’euros, avec la promesse d’augmenter ensuite son budget régulièrement14. Et ceci pour acheter principalement, cela va sans dire, du matériel américain15. Ce processus est le même pour tous les autres pays de l’OTAN, y compris la France16. Le tout début de cette guerre est donc déjà une extraordinaire opportunité pour l’industrie militaire américaine. On peut penser, d’ailleurs, que l’un de ses sous-objectifs, dans ce domaine, sera de ruiner et de piller dès que possible l’industrie d’armement française, qui représente, par rapport à ce «nouveau marché» européen qui s’ouvre à eux, une concurrence qu’ils vont rapidement considérer comme intolérable17.

L’autre «réflexe» européen a été celui des sanctions. Il a été unanime et fort important. On peut penser qu’il a été moins guidé par le choix d’une méthode propre à arrêter Poutine (quelques instants de réflexion suffisent pour comprendre que ce ne sera pas le cas) que par la nécessité d’allumer un «contre-feu médiatique» aux images, véhiculées par la presse, du malheur du peuple ukrainien. En effet, le choix, presque exclusif de la part des gouvernements occidentaux, d’une politique du verbe, de l’image et de la posture, au détriment d’une politique de l’action, les rend extrêmement sensibles aux campagnes médiatiques lancées par les autres, une chose que les Américains, des spécialistes de ce type de stratégie, ont bien compris, et dont ils se sont servis sans limite, avant et pendant ce conflit, et aussi par le passé.

Il est à remarquer par ailleurs que la façon dont ces sanctions ont été votées est particulièrement significative de la faiblesse européenne. En effet, selon ce qui a été indiqué par la presse, les sanctions auraient été mises au point directement par le Département d’État américain, avec la Commission européenne, sans que les États-membres n’aient eu voix au chapitre, et qu’ils en ont été informés vingt-quatre heures avant leur promulgation. Si c’est le cas, c’est particulièrement inquiétant.

Nonobstant le fait qu’il va falloir maintenant, et ça ne va pas être une mince affaire, expliquer aux opinions qu’on a violemment impacté leur pouvoir d’achat pour une guerre qui n’était pas dirigée contre eux18, cette «délégation» aux Américains d’une politique de sanctions qui concerne essentiellement l’Europe19 ouvre évidemment la porte, pour l’entourage de Biden, à des choix qui non seulement «embêtent» les Russes, mais favorisent également l’affaiblissement de l’industrie européenne, dans le but d’une future prédation sur nos industries et nos ressources.

Qui pourrait empêcher que nos «amis» de l’Ouest n’aient envie de raisonner ainsi, puisque nous avons indiqué, d’entrée de jeu, que nous le leur permettions ? Pourquoi se gêneraient-ils pour venir faire leur marché » chez nous, alors que nous leur ouvrons si complaisamment la porte ? Et pourquoi s’empêcheraient-ils, dès aujourd’hui, de préparer ce futur raid en choisissant les sanctions qui font le plus mal aux Russes, mais aussi à nous, puisque, visiblement, nous ne faisons rien pour leur dire non ? La problématique actuelle est bien le fait que nous servons, dans ce conflit, de «chair à canon», puisque c’est nous qui sommes en première ligne et qui prenons tous les risques, économiques, militaires et aussi nucléaires20. À l’évidence, la suite des opérations sera le fait que nous soyons aussi les «morceaux» qui seront ramassés, au moindre prix. Qu’est-ce qui montre, aujourd’hui, que les choses risquent de se passer différemment ?

DEUX CONFIRMATIONS

Un des exemples qui tendent à prouver que c’est bien dans ce sens que les choses se dessinent est la question du paiement des exportations russes en roubles. On sait en effet que Poutine, très intelligemment, a exigé, pour lutter contre la dépréciation du rouble induite par les sanctions, que les exportations de ses produits vers les pays «inamicaux» soient payées en roubles. Cela ne gêne en aucune façon, en principe, les pays européens. Qu’est-ce qui les empêche, en effet, d’acheter du rouble ? Les seuls que cela gêne – et c’est pour eux un point très important –, ce sont les USA, parce que cela tend à remettre en cause le monopole du USD pour les transactions internationales. Si demain, l’habitude se répand que les grandes transactions internationales soient payées en yuans, en euros, en roubles ou en yens, c’en est fini de l’avantage américain. Ce serait un affaiblissement politique de première grandeur. Pour cette raison, ils tiennent à ce «dogme» comme à la prunelle de leurs yeux.

Ils ont donc fait répondre, par l’Allemagne et la France entre autres, le refus de cette modalité. Mais si, demain matin, les Russes ne livrent plus leur gaz à l’Europe parce que nous refusons d’acheter des roubles (parce que les Américains nous l’interdisent, alors que cela ne nous gêne pas), ce sera la faillite pour de nombreuses entreprises européennes21. S’ouvrira alors, pour les fonds et les «majors» américaines, un «marché de la casse» dont ils seront bien bêtes de ne pas profiter. Dans une telle affaire, nous sommes clairement les «dindons de la farce», et les choses sont parties pour durer, puisqu’il est clair, nous l’avons démontré, que si les Russes ont tout intérêt à écourter le conflit, lorsqu’ils auront obtenu ce qu’ils veulent (la «finlandisation» de l’Ukraine), et à rentrer chez eux, les Américains, eux, ont un objectif principal, embourber les Russes sur place et «vietnamiser» leurs adversaires22.

Un autre exemple est le blocage commercial imposé par les sanctions. Il se développe dans trois directions :

  •  L’achat de produits russes : à mesure que les sanctions nous interdisent d’acheter aux Russes, nous sommes obligés de trouver des fournisseurs de substitution. Devinons, comme dans le cas du gaz, qui nous est imposé en priorité ?
  •  La vente de produits aux Russes : la Russie représentait pour nous un débouché important. Si nous ne pouvons plus leur vendre, nos entreprises seront très fragilisées. Devinons, là aussi, qui sera en première ligne pour nous racheter ?
  •  Enfin, les partenariats commerciaux avec la Russie, essentiellement par le biais de nos filiales sur place. C’est le pire scénario des trois puisque, nous le savons, le gouvernement russe a déjà présenté à la Douma un projet de loi visant à nationaliser les entreprises étrangères qui cesseraient, même momentanément, de travailler en Russie. Ainsi sont menacés des fleurons français comme Renault, Total, Auchan ou Décathlon. Si Auchan et Décathlon ont déjà indiqué qu’ils n’interrompraient pas leurs activités russes, il n’en est pas de même pour Renault, cloué au pilori (dans son message aux parlementaires français !) par le zélé Zélinsky, toujours bien disposé à relayer les injonctions américaines23. Ceci est particulièrement dangereux puisque, dans ce cas, nous perdrons à la fois notre CA et notre capital24. Malgré ce risque, notre propre État ne nous défend pas, et il laissera nos entreprises se faire «lyncher» par les médias si elles n’obtempèrent pas aux ordres américains. Et lorsqu’elles auront fait faillite, devinons, là aussi, d’où viendront les fonds pour les «sauver» ?

À QUI LE CRIME PROFITERA-T-IL ?

Dans tous ces cas, à qui le crime profite-t-il25 ? Et surtout, à qui profitera-t-il demain puisque, c’est une évidence, ce conflit va durer, non pas parce que les Russes le souhaitent, mais parce que les Américains le veulent26. Où en sera notre économie dans six mois, dans un an, dans deux ans, dans dix ans ? Et l’on comprend bien que la base, ce qui permet de faire justifier auprès d’opinions crédules, dans une certaine mesure27, les sacrifices et les souffrances qu’elles endurent, et celles qu’elles endureront à l’avenir, c’est la guerre. C’est elle qui peut faire accepter la veulerie des États européens, car, face à la menace, «les Américains nous protègent» et «nécessité fait loi28». C’est elle qui doit permettre, en fin de compte, d’accélérer la prédation. Il sera donc essentiel, aux yeux des stratèges américains de la communication, de faire en sorte que l’injonction «C’est la guerre !» et sa mise en scène durent le plus longtemps possible.

Ceci est d’autant plus grave que, encore une fois, cette guerre ne nous concernait pas29… jusqu’à ce que nous acceptions de nous-mêmes d’y entrer, en décidant de livrer des armes et en devenant cobelligérants. On comprend mieux pourquoi il était essentiel pour les Américains de nous pousser dans cette direction. On comprend aussi l’erreur magistrale que nous avons commise en ne refusant pas de nous engager sur ce terrain. Pourquoi ne pas nous être limités à l’humanitaire ? Maintenant, nous sommes de plein pied dans une «logique de guerre». En temps de paix, nous avons déjà eu la monstruosité arbitraire de l’extraterritorialité du droit américain. En temps de guerre, un temps qui justifie tout, où s’arrêteront les exigences de nos «protecteurs» ?

Il ne sert à rien de proposer de réparer la maison vétuste sur la plage, si l’on ne voit pas arriver l’énorme tsunami, dont la crête se découpe déjà sur l’horizon. Face à une telle mécanique, un processus terrifiant, qui se met en place sous nos yeux, et pour lequel rien ne semble montrer qu’il devrait s’arrêter (puisque personne ne le dénonce !), rien moins que la ruine programmée et consentante de l’Europe et ensuite sa vente à la découpe30, les propositions franco-françaises de tous les candidats à la future présidentielle seront de bien peu d’importance. La seule chose qui pourra influer sur le cours des choses, en réalité, sera notre politique étrangère.

François Martin

Image UE : Kaonos / Shutterstock


1 – Voir «L’atlantisme, un impensé politique français» dans la Smart Reading Press du 18 mars 2022.

2 – Mise à part celle de la France, mais uniquement dans sa composante nucléaire. Pour le reste, la France fait partie de l’OTAN. S’y applique donc le Traité de Lisbonne, qui indique que, pour la défense européenne, l’OTAN reste «le fondement de la défense et l’instance de la mise en œuvre» de la PESC (cf. article supra, NDBP no 15).

3 – Comme elle en avait l’habitude. C’est ce qui s’était déjà passé à Varsovie, en août 1944. Suite à l’insurrection, les Allemands s’étaient atrocement vengés sur la ville, qu’ils avaient entièrement détruite. Sur l’autre rive de la Vistule, les Russes avaient attendu patiemment la fin du martyre pour intervenir… (Voir sur Wikipédia. Le plan initial américain était de permettre la même chose avec Paris.)

4 – Voir TV5Monde.

5 – Voir Wikipédia.

6 – Voir Wikipédia.

7 – En 1983, le néo-conservateur Donald Rumsfeld lui vend le gaz moutarde avec lequel il gazera ensuite les Kurdes, l’un des méfaits qu’on lui reprochera. Voir sur cette vidéo.

8 – Voir Wikipédia.

9 – Dans les jours suivant l’invasion américaine, les 7 milliards de USD de la réserve du Trésor irakien disparaîtront comme par enchantement. Voir Wikipédia.

10 – À son époque, Eisenhower se plaignait déjà de leur rapacité. Il faut rappeler que le mari de Victoria Nuland, l’égérie de l’affaire ukrainienne, n’est autre que Robert Kagan, le chef de file des néo-conservateurs américains (voir Wikipédia). Et le budget de la défense américain est passé, entre 2001 et 2022, de 280 à 773 milliards de USD. Les enjeux industriels et commerciaux sont donc colossaux.

11 – Voir «Ukraine : le piège s’est refermé… sur Poutine» dans la Smart Rading Press du 25 février 2022.

12 – Voir «Afghanistan : le changement des fondamentaux géopolitiques» dans la Smart Reading Press du 24 septembre 2021.

13 – Tapis de bombes.

14 – De façon à atteindre 2 % du PIB.

15 – Comment les Français, dans un tel contexte, ont-ils pu s’étonner d’être ainsi «trahis»&nbsp,? Cette réaction est de la pure mise en scène, ou alors une incroyable naïveté !

16 – 2 % du PIB au minimum également, pour tous les pays européens. Voir touteleurope.eu.

17 – Ce sont les Allemands, semble-t-il, qui sont chargés de cette «basse besogne».

18 – Du moins, elle ne l’était pas avant que l’on ne décide de livrer des armes aux Ukrainiens…

19 – Les Américains, en effet, ne sont pas impactés par les sanctions. Elles leur profitent même, en particulier pour le gaz de roche-mère, dont ils sont exportateurs, alors que nous nous en sommes volontairement privés. Nous nous sommes enfoncés dans le piège énergétique. Voir atlantico.fr.

20 – Voir Ukraine : et maintenant ? (Smart Reading Press) et le développement sur le «parapluie nucléaire américain».

21 – D’après l’économiste Charles Gave, si la Russie ne livre plus, elle peut tenir deux ans, mais l’Allemagne peut tenir quatre jours avant que son industrie ne s’arrête. Voir Sud Radio.

22 – Voir Ukraine : et maintenant ? (Smart Reading Press) et la stratégie américaine.

23 – Lorsqu’un «parrain» prête à un emprunteur 10 milliards de USD, ce dernier fait exactement ce que l’autre lui demande, sinon, il risque très vite une balle dans la tête. Depuis le début des négociations entre Russes et Ukrainiens à la frontière biélorusse, deux des négociateurs ukrainiens, sans doute un peu trop zélés, ont été assassinés à leur retour à Kiev…

24 – Depuis que Renault a annoncé l’arrêt de son activité en Russie, et sans même attendre que ses activités soient nationalisées, l’action a déjà baissé de 25 %, et la direction a annoncé 2 milliards d’euros de pertes pour cette année. Comment l’entreprise s’en relèvera-t-elle ?

25 – Voir le tweet de Jean-Frédéric Poisson du 26 mars 2022.

26 – Voir ci-dessus, NDBP n° 22.

27 – Et de moins en moins, il faut l’espérer.

28 – En vérité, ils ne nous protègent pas. C’est nous qui les protégeons… en faisant le tampon !

29 – Ce qui ne veut pas dire que nous ne devons pas nous protéger aussi contre les Russes. La règle «si vis pacem, para bellum» ne doit souffrir aucune exception.

30 – Voir : Laurent Izard, La France vendue à la découpe, L’Artilleur, 2019




Selon le chef du Service de renseignement extérieur (SVR) russe, il n’y aura pas de retour à l’ancien monde

[Source : rusreinfo.ru]

Note: Le rôle du SVR dans la situation actuelle est primordial puisqu’il contrôle des centaines d’agents opérant sous couverture dans le monde entier et pouvant être « activés » à tout moment en fonction des intérêts de la Russie.
Malgré les prétendues « informations » de certains « experts » auto-proclamés Sergey Narishkin reste une figure cle du gouvernement russe. Il peut être considéré comme un successeur potentiel de Vladimir Poutine.

Le chef du SVR (service de renseignement extérieur, équivalent de la CIA), Sergei Naryshkin, sur la situation en Ukraine et dans le monde

L’opération militaire spéciale de la Russie a été un véritable moment de vérité pour le monde russe, déclarant fermement qu’il était prêt à défendre pleinement son droit à une existence originale face au mondialisme agressif incarné par l’hégémonie américaine, l’élargissement de l’OTAN, la politique de « l’interventionnisme libéral » et la propagande LGBT.

L’amertume de la confrontation indique clairement que nous parlons de quelque chose de bien plus vaste que le sort du régime de Kiev. En fait, l’architecture de tout l’ordre mondial est en jeu. Nous pouvons dire avec confiance : il n’y aura pas de retour à l’ancien monde.

L’opération spéciale russe mettra définitivement fin aux tentatives de transformer l’Ukraine en un État fantoche russophobe, construisant son identité sur la base de la diabolisation de tout ce qui la relie objectivement à la Russie.

Au stade actuel, Washington considère que sa tâche principale est de prolonger le conflit autant que possible, de le rendre aussi coûteux que possible à la fois pour Moscou et Kiev, et en même temps d’empêcher l’escalade de se propager plus loin vers l’Occident. L’OTAN, comme le soulignent les « stratèges » américains, tente de transformer l’Ukraine « en une sorte d’Afghanistan ».

N’ayant ni la force ni le courage de défier la Russie ouvertement et honnêtement, l’Occident essaie d’organiser un blocus économique, informationnel et humanitaire pour notre pays, de créer une atmosphère de «toxicité» autour de lui qui y rendrait impossible la poursuite de la normalité la vie.

Tactiquement, cela utilise le mécanisme de la « culture d’annulation » élaboré par les élites libérales de gauche américaines sur leurs concurrents de droite, et désormais étendu au niveau mondial.

Une vie confortable et sécurisée, en particulier pour la classe moyenne, est depuis de nombreuses années l’un des piliers de la stabilité politique des pays occidentaux. Aujourd’hui, à cause de la « croisade » de Washington contre la Russie, la population des États-Unis et des pays de l’UE est confrontée à une hausse sans précédent des prix du carburant, de l’électricité et de la nourriture.

Les résidents d’Europe ont déjà commencé à se préparer mentalement aux perspectives d’introduire des cartes alimentaires et de couper les radiateurs, qui, il s’avère, « peuvent être facilement remplacées par des pulls ». Et tout cela sous prétexte d’aider le peuple ukrainien, alors que c’est précisément pour les ukrainiens que toutes ces mesures ne changent absolument rien.

Les élites occidentales utilisent simplement la situation actuelle pour mettre en œuvre des plans longtemps caressés pour l’élimination de facto de la classe moyenne dans l’esprit du scénario bien connu proposé par le Forum économique mondial de Davos : « D’ici 2030, vous n’aurez rien et vous serez heureux ! »

[Voir :
Agenda 2030 : vous n’aurez rien et vous serez heureux]

La volonté de maintenir le rôle d’hégémon mondial pousse les États-Unis à de dangereuses aventures militaro-politiques. Le développement de la confrontation géopolitique sur le théâtre d’opérations européen est suivi de près par les dirigeants des pays du monde non occidental. Tous, y compris les alliés des États-Unis, ne sont pas opposés à tester la force de l’hégémonie qui s’affaiblit en élargissant les limites de ce qui est possible en matière de politique étrangère et intérieure.

En ce moment, une étape fondamentalement nouvelle de l’histoire européenne et mondiale se déroule sous nos yeux. Son essence réside dans l’effondrement du monde unipolaire et du système de relations internationales fondé sur le droit du plus fort, c’est-à-dire les États-Unis, de détruire d’autres États afin d’empêcher la moindre possibilité de leur transformation en centres de pouvoir alternatifs.

Aujourd’hui, la Russie conteste ouvertement ce système – créant un monde véritablement multipolaire qui n’a jamais existé auparavant et dont tout le monde bénéficiera à l’avenir, même nos adversaires actuels.




Racines nazies de la famille royale britannique ?

[Source : Sott.net]

[Photo : © Popperfoto/Getty Images
Le duc de Windsor, qui fut pendant quelques mois en 1936 le roi Édouard,
lors d’une tournée dans l’Allemagne nazie en 1937.]

Les racines nazies de la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha (Windsor) mises en lumière par de nouvelles révélations

Par Matt Ehret

Au milieu de la tempête de désinformation orwellienne qui façonne notre monde actuel, le haut est devenu le bas, le blanc est devenu le noir et le bien est devenu le mal [plus que jamais sans doute – NdT].

Bien que les maux du nazisme aient été vaincus principalement grâce aux sacrifices consentis par les Russes pendant la Seconde Guerre mondiale, il est de plus en plus courant d’affirmer que le véritable méchant de la grande guerre était Staline. Et en dépit du fait que les nazis refusant d’accepter le changement social et économique ont été absorbés par la machine de renseignement dirigée par les Five Eyes pendant la Guerre froide — lesquels ont donné naissance à des nazis de deuxième et troisième générations présents en Ukraine aujourd’hui — on nous répète que l’Ukraine est un temple de la liberté et un phare de la démocratie sur le territoire duquel nous devrions risquer d’allumer le feu nucléaire mondial pour le défendre.

Lorsque des vérités gênantes sont capables de percer l’illusion enivrée de Novlangue orwellienne qui a contaminé les grandes lignes de la pensée actuelle, elles constituent une véritable bouffée d’air frais. L’une de ces vérités concerne la reconnaissance par les médias mainstream de l’authenticité du contenu scandaleux et funeste de l’ordinateur portable de Hunter Biden. Ces révélations ont forcé les États-uniens à prendre conscience que leur actuel président a, sous le règne d’Obama, directement bénéficié des systèmes de pots-de-vin et de corruption qu’il supervisait alors qu’il était vice-roi d’une Ukraine infestée de nazis.

Le roi nazi de Channel 4 est nu

Une autre révélation explosive — laquelle a provoqué une onde de choc dans les grandes lignes de la pensée occidentale ces derniers jours — a été présentée dans un documentaire diffusé sur la chaîne britannique Channel 4, intitulé « Edward VIII : Britain’s Traitor King » [Le roi traître de Grande-Bretagne – NdT].

Ce film, basé sur un livre de l’historien Andrew Lownie qui va bientôt sortir, utilise des rapports récemment déclassifiés issus des archives royales pour raconter l’histoire du roi britannique nazi Édouard VIII, qui non seulement souhaitait la victoire des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, mais a activement travaillé à la réalisation de cet objectif depuis le moment où il a été contraint d’abdiquer le trône en 1936 (prétendument pour épouser une divorcée américaine, Wallis Simpson) jusqu’aux jours les plus sombres de la guerre elle-même.

Comme le prouve ce documentaire, apprendre à sa jeune nièce Elizabeth II comment faire un sieg heil correct ne fut pas sa seule courbette envers le nazisme.

Alors qu’il était en exil au Portugal, où le couple royal s’est lié avec l’élite allemande, le documentaire cite des câbles diplomatiques envoyés par Édouard à des responsables allemands, exigeant que les nazis bombardent sans relâche l’Angleterre pour la soumettre en 1940, encourageant la mort de millions de civils innocents. Le film cite également un discours peu connu dans lequel Édouard a appelé à la capitulation de la Grande-Bretagne devant les nazis en 1939, discours que la BBC a refusé de diffuser. Même après avoir été envoyé aux Bahamas par des fonctionnaires impériaux qui avaient décidé qu’il était plus opportun d’abattre leur monstre Frankenstein que de poursuivre leurs plans antérieurs pour un Nouvel Ordre mondial fasciste, le futur roi nazi avait envoyé un câble aux fonctionnaires d’Hitler indiquant qu’il était prêt à revenir en Europe si nécessaire et à reprendre sa place légitime sur le trône en tant que roi aryen.

Édouard VIII et Hitler
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Édouard VIII et Hitler

Au-delà du film — Les racines nazies des Windsor

Outre le cas d’Édouard VIII, il existe de nombreux autres liens pour le moins embarrassants entre les nazis et la maison de Windsor (anciennement Saxe-Cobourg-Gotha) que le film ne mentionne pas, dont certains impliquent directement le défunt prince consort Philip Mountbatten (alias le [décédé – NdT] duc d’Édimbourg).

Trois des quatre sœurs du duc d’Édimbourg ont été mariées à des princes nazis, et le mari de l’une d’entre elles (Sophie) est devenu un officier Waffen SS ayant le rang d’Oberführer (chef supérieur).

Ce dernier, le prince Christophe de Hesse-Cassel, était le chef du Forschungsamt (Direction de la recherche scientifique), une opération spéciale de renseignement dirigée par Hermann Göring, et il était également Standartenführer (colonel) de la SS dans l’équipe personnelle de Heinrich Himmler. Les quatre beaux-frères de Philip, avec lesquels il vivait, sont tous devenus des fonctionnaires de haut rang du parti nazi.

Philip a lui-même perpétué la tradition familiale, ayant d’abord été éduqué dans les années 30 dans le cadre d’un programme nazi centré sur l’eugénisme, avant de fonder en 1961 le World Wildlife Fund (WWF) avec un autre ancien membre du parti nazi, le prince Bernhard des Pays-Bas, eugéniste de toujours et fondateur du groupe Bilderberg. Philip et Bernhard ont été rejoints par Sir Julian Huxley (alors président de l’Eugenics Society of Britain) en tant que cofondateur du WWF. Dans une interview accordée en août 1988 à la Deutsche Press Agentur, le prince Philip a proclamé son désir de revenir dans une prochaine vie sous la forme d’un virus mortel pour aider à « résoudre la surpopulation ».

Note du traducteur : En 1907, l’Eugenics Educational Society (qui deviendra après 1926 l’Eugenics Society) est fondée en Grande-Bretagne à l’initiative de Francis Galton (1822-1911) et de la réformatrice sociale Sybil Gotto. Source

Le pendant de l’Eugenics Society of Britain se situe de l’autre côté de l’Atlantique : l’American Eugenics Society et l’American Society of Human Eugenics, financées par les familles Rockefeller, Carnegie et Harriman, ainsi que par l’Institut Rockefeller pour la Recherche médicale. Bill Gates, Elon Musk, Rockefeller… Les soi-disant « vaccins » à ARNm, l’eugénisme, la dépopulation et la montée en puissance du transhumanisme

Quant à Francis Galton, l’homme qui voulait améliorer l’espèce humaine et le fondateur de l’eugénisme, il était le cousin de Charles Darwin — dont les théories ont elles aussi largement alimenté le délire eugéniste — et, entre autres, connu pour avoir mis en place de façon systématique la méthode d’identification des individus au moyen de leurs empreintes digitales. Il a également développé des techniques considérées comme l’ancêtre du morphing.

Francis Galton est aussi le père de la formule « nature vs culture », encore au cœur des débats contemporains ; il la devait sans doute à La Tempête, pièce de théâtre de Shakespeare, dans laquelle Prospero se désole que son esclave Caliban soit « Un démon, un diable-né, car à sa nature, la culture ne saurait adhérer ».

Voir aussi : De l’eugénisme à l’hygiène sociale ou le contrôle mental comme moyen de gérer les masses

En ce qui concerne ce virulent concept de réduction de la population, il convient de revenir sur l’œuvre et les paroles de celui qui fut un éminent vice-président du WWF de 1978 à 1981, Maurice Strong, et qui travaillait directement sous les ordres du prince Philip (alors président par intérim du WWF). Selon Justin TrudeauStrong avait cofondé le Forum économique mondial aux côtés de Klaus Schwab en 1971, présidé la Conférence des Nations unies sur la population de 1972 et sa suite à Rio de Janeiro en 1992, tout en jonglant avec un large éventail de casquettes : président de la Banque mondiale, auteur de la Charte de la Terre, fondateur de l’Agence des Nations unies pour la protection de l’environnement et architecte de l’Agenda 21 (récemment rebaptisé Agenda 2030).

Note du traducteur : À propos de Maurice Strong et de l’Agenda 2030, voir les deux articles suivants :

Attachez vos ceintures ! Mesdames, Messieurs maintenant le « Grand Reset » de l’économie mondiale de Davos. Que se passe-t-il après la pandémie de la Covid-19 ? :

[Maurice Strong était] un pétrolier canadien milliardaire et ami proche de David Rockefeller, c’est l’homme qui a joué un rôle central dans les années 1970 pour l’idée que les émissions de CO2 dues à l’homme rendaient le monde non durable. Strong a créé le Programme des Nations unies pour l’environnement et, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour étudier exclusivement le CO2 d’origine humaine.

Et Vanguard, Blackrock, Big Pharma, Gates, FEM, OMS, ONU & Co — Monopole et Grande réinitialisation

Maurice Strong
© Wikimedia
Maurice Strong

Dans un entretien accordé en mai 1990 au magazine WEST, Strong évoque une réunion à Davos et s’interroge :

« Et si un petit groupe de dirigeants mondiaux arrivait à la conclusion que le principal risque pour la Terre provient des actions des pays riches ? Et si le monde devait survivre, ces pays riches devraient signer un accord réduisant leur impact sur l’environnement. Le feraient-ils ? La conclusion du groupe est « non ». Les pays riches ne le feraient pas. Ils ne changeraient pas. Alors, pour sauver la planète, le groupe décide : Le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent ? N’est-il pas de notre responsabilité d’y parvenir ? »

Le prince Philip a fait preuve d’une froideur misanthrope similaire en contemplant le zoo humain :

« Vous ne pouvez pas garder un troupeau de moutons plus important que la quantité que vous êtes capable de nourrir. En d’autres termes, la conservation peut impliquer un abattage afin de maintenir un équilibre entre les nombres relatifs de chaque espèce dans un habitat particulier. Je me rends compte que c’est un sujet très délicat, mais il n’en reste pas moins que l’humanité fait partie du monde vivant. Chaque nouvelle superficie mise en culture signifie qu’une autre superficie est refusée aux espèces sauvages. »

Le cas troublant du Prince Charles

Bien que Philip soit décédé en 2021, son fils et héritier du trône a pris la mission de son père de réduire la population mondiale à cœur, en dirigeant diverses organisations de protection de l’environnement et en tant que parrain de la défunte Liverpool Care Pathway, dont il a été révélé qu’elle a euthanasié plus de 60 000 citoyens britanniques par an, sans leur consentement, entre 2001 et 2013.

Au cours de ses 18 années de règne, la Liverpool Care Pathway a fait pression sur des centaines de prestataires de soins de santé pour qu’ils inscrivent des millions de patients malades et âgés — et coûteux — sur des listes de « fin de vie » sans leur consentement, avec pour conséquence une déshydratation forcée et des perfusions de morphine pour accélérer la mort, alors que des traitements vitaux étaient encore disponibles.

En juin 2020, le prince Charles a cofondé avec son collègue Klaus Schwab l’Initiative Great Reset du Forum économique mondial afin de profiter de la « double crise existentielle » du changement climatique et d’une pandémie [orchestrée – NdT] pour remodeler radicalement les comportements et les systèmes économiques mondiaux. Au-delà des belles paroles utilisées par les milliardaires de Davos pour rallier l’humanité au sauvetage de la planète, le fait est que ces réformes « vertes », « Build Back Better » [reconstruire en mieux – NdT], qui adhèrent à l’énergie durable, à la réduction des émissions de carbone et aux réformes de l’alimentation, comme en témoigne l’agenda européen « Farm to Fork » [de la ferme à la fourchette – NdT], entraîneraient une échelle de mort dont même un Hitler pourrait rougir.

Le pedigree nazi de la famille royale et de ses fidèles dirigeants soulève la question suivante : Pourquoi leur poursuite de la doctrine eugénique nazie sous la forme des mouvements d’euthanasie et de croissance zéro n’a-t-elle pas été plus largement portée à la connaissance du public ? Dans quel type de monde vivons-nous, pour que des faits aussi ahurissants ne soient pas de notoriété publique ?

Le système du Conseil privé

J’espère qu’il devient de plus en plus clair que l’empire britannique et ses aspirations au contrôle de la population n’ont jamais pris fin avec l’annulation du projet Hitler en 1945.

J’espère qu’il devient également clair que cet empire n’a jamais été la nation de Grande-Bretagne, son Parlement ou son peuple.

Le véritable Empire a toujours été une oligarchie financière utilisée par un vaste réseau de structures de pouvoir pour promouvoir les intérêts de l’aristocratie européenne. L’épicentre actuel du pouvoir est constitué par les monarchies anglo-néerlandaises (autrement appelées les Founts of All Honours). C’est ce pouvoir qui contrôle le groupe Bilderberg, son appendice junior le Forum économique mondial, et qui dirige la politique américaine par l’intermédiaire du Council on Foreign Relations basé à New York (la version américaine de Chatham House), surnommé par Hillary Clinton « le vaisseau-mère ».

Note du traducteur : Un « Fount of Honour » désigne le chef d’État d’une nation qui, en vertu de sa position officielle, a le droit exclusif de conférer des titres légitimes de noblesse et des ordres de chevalerie à d’autres personnes.

Chatham House est un autre nom pour le Royal Institute for International Affairs (RIIA) créé en 1919 par les principaux Milnerites du mouvement de la Table ronde qui ont créé le Council on Foreign Relations (CFR) afin de promouvoir l’eugénisme et un gouvernement mondial sous l’égide de la Société des Nations. La branche américaine a reçu son nom pour éviter toute allusion à la terminologie britannique en raison de la méfiance des Américains à l’égard des intrigues britanniques. Les branches canadienne et australienne ont été créées en 1928 et dirigées depuis lors le plus souvent par des agents formés à Oxford. Dans le cas des États-Unis, l’actuel président du CFR, Richard Haass, a obtenu une bourse Rhodes à Oxford en 1978.

Note du traducteur : Ce mouvement est aussi connu sous le nom de Rhodes-Milner Round Table Groups. Parmi les premiers membres se trouvent Lord Balfour, Cecil Rhodes et Lord Nathan Mayer Rothschild. La Table ronde sera financée par la Banque Lazard, la J.P. Morgan & Co. ainsi que par la famille Astor. C’est aujourd’hui un think tank toujours actif. Selon Wikipédia, l’influence de ce groupe aurait et serait très exagéré. Ben voyons…

C’est à Lord Lothian, membre éminent de Chatham House, qu’Hitler a exposé en 1937 son concept de nouvel ordre mondial anglo-allemand en déclarant :

« L’Allemagne, l’Angleterre, la France, l’Italie, l’Amérique et la Scandinavie… devraient parvenir à un accord par lequel elles empêcheraient leurs ressortissants d’aider à l’industrialisation de pays comme la Chine et l’Inde. Il est suicidaire de promouvoir l’établissement d’industries manufacturières dans les pays agricoles d’Asie. »[1]

N’importe quel technocrate prônant un projet de « Reconstruire en mieux pour le monde entier » ou un « New Deal vert mondial » pourrait être l’auteur de cette déclaration.

Aujourd’hui, l’Institut canadien des affaires internationales a été rebaptisé Conseil international du Canada (CIC). Le CIC est présidé par Ben Rowswell, spécialiste du changement de régime formé à Oxford, qui a travaillé en étroite collaboration avec la conseillère privée Chrystia Freeland pour tenter de renverser le gouvernement de Maduro en faveur de Juan Guaido, un pantin du Forum économique mondial, une tentative qui se poursuit encore aujourd’hui.

Un pilier essentiel du contrôle des colonies sous influence anglo-néerlandaise reste le système du Conseil privé, qui est centré sur la Grande-Bretagne, mais qui possède des branches secondaires dans certains pays du Commonwealth. C’est sous l’influence de ce Conseil privé que les agents de niveau inférieur sont institués sous la forme de sous-ministres, de Conseil du Trésor, de comités restreints et d’autres fonctionnaires nommés dans la fonction publique. D’autres acteurs clés des secteurs public et privé gèrent les intérêts de la Couronne. Tous les membres du cabinet du gouvernement sont nommés conseillers privés et tous les conseillers privés prêtent un serment de secret et d’allégeance à la Reine, y compris le serment de garder secret ce qui est discuté lors des réunions du Conseil privé[2].

Note du traducteur : Voir à ce sujet l’excellent article La psychopathie mondialisée et le Partenariat public-privé mondial et ses mécanismes de gouvernance multipartite

Au temps pour les parangons de « l’ordre libre et démocratique fondé sur des règles » !

Comme le documentaire de Channel 4 sur le roi nazi devrait nous le rappeler, certains placards royaux ne peuvent plus contenir le grand nombre de squelettes que certaines forces puissantes ont souhaité mettre à l’abri des regards. L’incapacité de la civilisation occidentale à rejeter la Novlangue orwellienne et autres inversions de la vérité a donné lieu à une tension existentielle qui sera résolue d’une manière ou d’une autre. Quant à savoir si cela signifie que l’héritage anti-humain d’Hitler, du Prince Philip, d’Edward VIII et d’autres nazis royaux passés et présents poussera l’humanité vers un nouvel Âge sombre ou si cela nous fera sortir de notre torpeur et chercher un nouveau destin plus digne, rien n’est certain.

Notes

[1] Transcription depuis l’ouvrage de Sir James R.M. Butler, Lord Lothian, Philip Kerr, 1882-1940, Macmillan and Co., Londres, 1960, pp. 332

[2] Étant donné qu’il est difficile pour les gens ordinaires de se faire à l’idée qu’une institution aussi médiévale existe encore dans le monde moderne, voici une extrait choisi du Serment d’allégeance que tous les conseillers privés doivent prêter en entrant dans cette fonction :

« Je, [nom], jure solennellement et sincèrement être un fidèle serviteur de Sa Majesté la Reine Elizabeth II, en tant que membre du Conseil privé de Sa Majesté pour le Canada. Je déclarerai fidèlement, honnêtement et véritablement ma pensée et mon opinion sur toutes les questions à traiter, à débattre et à résoudre au Conseil privé. En cette qualité, je garderai secrètes toutes les questions qui me seront confiées et révélées ou qui seront traitées secrètement devant le Conseil. D’une manière générale, j’agirai en toutes choses comme un fidèle et véritable serviteur doit le faire pour Sa Majesté. »

À propos de l’auteur

Matthew Ehret est le rédacteur en chef de la Canadian Patriot Review et Chargé de mission à l’université américaine de Moscou. Il est l’auteur de la série de livres Untold History of Canada et de Clash of the Two Americas. En 2019, il a cofondé la Rising Tide Foundation, basée à Montréal. Cet article a été publié pour la première fois sur le site de la Fondation pour la culture stratégique.

Source de l’article initialement publié en anglais le 3 avril 2022 : Substack
Traduction et emphases : Sott.net




Propagande : histoire et techniques de ses maîtres

[Source : maurizioblondet.it]

Par Roberto Pecchioli

Nous vivons dans la démocratie du spectateur, un concept du linguiste et sociologue Noam Chomsky emprunté aux idées du premier maître de la propagande et du conditionnement appliquées à la politique, Walter Lippman. Déjà dans les premières décennies du XXe siècle se posait le problème du contrôle de l’opinion publique dans les régimes formellement démocratiques. L’objectif était de contrôler les médias pour façonner, diriger et manipuler l’opinion publique, que Lippman appelait le troupeau perdu. La première grande opération de propagande a été commandée par le président américain Woodrow Wilson, pour pousser les États-Unis à entrer en guerre lors de la Première Guerre mondiale.

[Voir aussi :
Comment on manipule pour avoir le consentement
De l’eugénisme à l’hygiène sociale ou le contrôle mental comme moyen de gérer les masses
William Sargant, MK Ultra, conditionnement — Le détournement cognitif ou la psychologie qui consiste à façonner la réalité d’autrui
Une brève histoire de la propagande
Théories de contrôle de l’esprit et techniques utilisées par les médias de masse
Techniques de manipulation de masse et propagande — Application à la Covid-19
Dr Robert Malone : « Psychose de formation de masse COVID-19 » — Pourquoi tant de gens croient au mensonge du vaccin]

La majorité était contre, mais Wilson et l’establishment américain voulaient la guerre. Ils créèrent la Commission Creel, qui parvint en quelques mois à transformer une population encline à la neutralité en une masse hystérique qui poussa à l’intervention, alors que le théatre de guerre était l’Europe et que les Américains ne voyaient pas leurs intérêts menacés. Le succès convainquit le pouvoir et ses consultants — entre-temps celui d’Edward Bernays s’était ajouté à l’œuvre de Lippman — d’étendre les techniques de propagande à d’autres combats politiques, comme contrer les revendications des syndicats.

Le véritable objectif était la neutralisation de facto de la liberté de la presse et de la pensée critique elle-même. La puissance financière et entrepreneuriale, propriétaire des médias (la radio rejoignait les journaux et le cinéma) a encouragé l’opération. La question clé était d’obtenir le soutien des membres les plus influents de la société. C’était la leçon de la Commission Creel : quand la propagande est utilisée par l’État et soutenue par des classes à haut niveau culturel, l’effet multiplicateur est énorme. Les masses ont toujours tendance à imiter les classes dirigeantes.

La « démocratie des spectateurs » est née, un système sans la participation active du peuple. La thèse fondamentale de Lippman, qui était également un théoricien du libéralisme politique, était que la masse ne comprend pas les problèmes de la société et doit être guidée par des techniques psychologiques de consensus capables de rassembler « le troupeau perdu ». L’objectif était de produire un consensus pour les politiques gouvernementales grâce à l’avancée des nouvelles sciences, à commencer par la psychologie. Lippman a introduit une conception de la démocratie basée sur une idée simple : seule une petite élite est capable de définir les problèmes du reste des citoyens et d’indiquer la solution. L’idée — appelée démocratie progressive — était qu’il existe différents groupes de citoyens. Au premier rang se trouvent ceux qui jouent un rôle actif dans les questions relatives au gouvernement et à l’administration, la classe spécialisée. À l’extérieur se trouve la majorité de la population, le troupeau « beuglant et piétinant dont il faut se protéger ».

Les techniques expérimentées par Lippman étaient déjà utilisées dans le cadre de ce que l’on commençait à appeler les relations publiques, formule inventée par Edward Bernays en 1920, première brique d’une ingénierie du consensus fondée sur l’utilisation sans scrupules de techniques de manipulation psychologique. Le système de relations publiques, dans la sphère commerciale, a des objectifs qui n’ont rien à voir avec la vérité : vendre des produits et des services, promouvoir ou modifier l’image d’un client. À cette fin, il utilise des méthodes, des théories et des techniques issues de la publicité, du marketing, du design, de la politique, de la psychologie, de la sociologie et du journalisme. On estime qu’au moins quatre-vingts pour cent du contenu des médias proviennent aujourd’hui des activités des travailleurs de la communication.

Le domaine de la publicité commerciale ne cache pas ses objectifs : convaincre le plus grand nombre d’acheter un produit, d’adopter des modes de vie favorables à la consommation, de préférer une marque à une autre jusqu’à en faire une raison de vivre. Jean Baudrillard l’a expliqué dans Le système des objets, où il a découvert les notions de valeur symbolique et de valeur des signes, n’existant qu’au sein d’un système d’autres objets. De nombreux produits — et notamment les marques — n’ont ni fonction ni utilité, mais véhiculent une valeur sociale, un statut, un goût ou une classe sociale à laquelle le propriétaire appartient – ou aspire à appartenir – façonnés par le système de persuasion et de propagande.

Une amie s’est fait demander par sa nièce l’œuf de Pâques d’Elettra Lamborghini, une personnalité de la télévision à la mode et « influenceuse », c’est-à-dire une personne qui guide les goûts et les préférences des adeptes. Les mécanismes de la propagande politique sont identiques. Bernays a écrit : si nous comprenons le mécanisme et les motivations de l’esprit collectif, nous sommes capables de contrôler et d’enrégimenter les masses selon notre volonté sans qu’elles s’en aperçoivent.

La tâche de la culture est de mettre en évidence la tromperie, de faire prendre conscience aux gens qu’ils sont l’objet de la manipulation dont parle Bernays, capables de déterminer un consensus soumis, orienté à volonté par des campagnes spécifiques des gouvernants, par le biais d’experts de premier ordre, comme l’étaient Lippman et Bernays. Ce dernier — le premier spin doctor de l’histoire, c’est-à-dire un expert en communication — a travaillé indifféremment dans les domaines politique et commercial. Il a développé des théories sur la propagande et a inventé l’expression « fabrique du consentement », qu’il a définie comme l’essence de la démocratie. Un nouveau moyen très efficace de diffuser des informations dans le but d’orienter le comportement des masses.

L’exemple le plus déconcertant de l’interaction entre la publicité commerciale et la propagande politique est une campagne de Bernays pour la diffusion du tabagisme chez les femmes, commandée par les fabricants de tabac. Il a imaginé une série d’images qui montraient des femmes émancipées, en carrière, toujours avec la cigarette au bec. L’allumage des cigarettes est devenu un geste politique transgressif, les « torches de la liberté », avec une référence claire à la statue symbole des États-Unis.

Comme Lippman, Bernays travaille à la Commission Creel et dirige en 1924 la campagne politique du président Coolidge, la première organisée selon les critères de la propagande « scientifique ». Il faut reconnaître que les médias — propriété du haut niveau du capitalisme dans un régime de quasi-monopole — manipulent la vérité au service des intérêts de leurs maîtres. La démocratie du spectateur est l’attitude passive de ceux qui, devant un écran (télévision, PC, smartphone) reçoivent des informations qui les amènent à croire que le seul bien précieux est de consommer plus, et à faire confiance aux valeurs véhiculées par la société du spectacle.

Ceux qui sont capables de produire un consensus sont ceux qui ont les ressources et le pouvoir de le faire — la communauté financière et commerciale — et nous travaillons pour eux, a admis Bernays, ajoutant que la manipulation consciente et intelligente de la conduite organisée et des opinions des masses est un élément important de la société démocratique. « Ceux qui manipulent ce mécanisme caché de la société constituent le gouvernement invisible qui détient le véritable pouvoir qui régit le destin de notre pays. Ceux qui nous gouvernent, façonnent nos esprits, définissent nos goûts ou suggèrent nos idées sont en grande partie des gens dont nous n’avons jamais entendu parler ». L’un était lui-même, mort très riche à 104 ans en 1995, après avoir également travaillé pour la CIA.

L’année en cours est celle du centenaire de la publication de The Public Opinion de Walter Lippman, l’essai qui a forgé le concept. Le principe sous-jacent est que les gens sont trop stupides pour comprendre la politique. Si des individus essayaient de participer à la gestion des affaires qui les concernaient, ils créeraient des problèmes. Il serait donc inapproprié et immoral de leur permettre de le faire. Le troupeau désorienté et perdu doit être apprivoisé. Il n’a aucune possibilité de participer à l’action : cela ne ferait que causer des troubles ; il doit rester spectateur.

Lippman a théorisé une double voie pour deux humanités distinctes, dans laquelle même le système éducatif, de nature privée, s’adressait également à la classe spécialisée, pour l’instruire sur les valeurs et les intérêts du pouvoir et sur le lien corporatif à maintenir entre ses membres et au sein des institutions. Le reste du troupeau doit être distrait, confiné au rôle de récepteur passif, endoctriné, hétérodirigé et formé pour remplir efficacement le rôle social choisi par le niveau supérieur. Il y a une vérité pour l’élite et une pour le commun des mortels, comme le pressentait Gilbert Chesterton qui, dans les mêmes années que l’essor des techniques de propagande, affirmait : les journaux ont commencé à exister pour dire la vérité et aujourd’hui ils existent pour empêcher que la vérité soit dite.

Si l’on regarde aujourd’hui, que dire de l’immense pouvoir de la propagande sur le troupeau de la télé, des réseaux sociaux, des maîtres du discours (les habituels…) ? Peut-être les théoriciens mêmes des techniques psychologiques de conditionnement et de propagande ont-ils été surpris par leur succès et la facilité avec laquelle ils ont obtenu les succès escomptés. Nous parlons d’idées qui ont été développées il y a un siècle et qui ont atteint aujourd’hui une incroyable perfection, démontrant l’existence d’un projet à long terme de manipulation et de contrôle de l’opinion publique.

Le fondement théorique reposait sur la nécessité de former une classe dirigeante éclairée capable de prendre en charge l’État, l’économie et le pouvoir. Une vision oligarchique théorisée par le premier penseur américain influent, John Dewey, le philosophe du pragmatisme américain, compris comme la « philosophie du succès ». Pour lui, seule une élite intellectuelle peut comprendre quels sont les véritables intérêts communs, quels sont les enjeux, ce qu’il est opportun de faire, car comprendre tout cela est hors de portée des gens ordinaires. La distance entre le « récit » libéral et démocratique et la pratique concrète des classes dirigeantes est énorme. Lippman, parmi les premiers à partager le diagnostic, organisa des commissions de propagande sur l’expérience desquelles s’élabora la thèse élitiste dans l’exercice de la démocratie qui en est la négation.

La justification théorique — tout non-sens a ses docteurs subtils — était qu’il fallait respecter le principe démocratique, mais reconnaître sa faiblesse et sa complexité. La solution était la propagande, c’est-à-dire éliminer, ou du moins affaiblir toute dissidence par des slogans simples, répétés à l’infini, avec l’aide de personnages célèbres — les témoignages de la publicité — c’est-à-dire fabriquer le consensus, induire dans la population, par de nouvelles techniques, l’acceptation des idées du pouvoir, le discrédit de tous les autres, l’approbation des politiques et des actes initialement indésirables.

La seule différence par rapport à l’époque récente est que la théorisation — et la concrétisation subséquente — a eu lieu avec une clarté des termes et de l’intention. Puis nous avons connu une longue période d’hypocrisie et de dissimulation, abandonnée ces dernières années. Aujourd’hui, les maîtres universels sont suffisamment forts pour permettre à leurs responsables — propagandistes, économistes, professionnels de la communication, personnalités de la culture et du divertissement — de révéler ouvertement leur programme. En fait, au fil du temps, ils ont parfaitement réprimé les compétences analytiques de la masse par la décontextualisation simplificatrice des faits, la manipulation et la virtualisation de la réalité. L’amplification du registre émotif-sentimental rend crédibles les mensonges les plus flagrants : le public ne sait plus penser.

Pour Lippman, l’élite doit se protéger du peuple, le troupeau désorienté qui « hurle et piétine ». Il y a deux humanités : d’un côté, la classe spécialisée, les responsables, de l’autre, la masse, spectatrice passive. Il appartient à la sensibilité de chacun d’évaluer si cela est bon ou mauvais et si le concept totem de la démocratie est un mensonge ou une vérité. L’art de la démocratie, pour ceux qui la contrôlent, c’est de faire consensus : les décideurs donnent un sens tolérable de la réalité et inculquent les « bonnes » opinions, les leurs.

Qui ne veut pas être du troupeau et un spectateur se met à douter, à se méfier. Un grand intellectuel italien du XXe siècle, Giuseppe Prezzolini, a encouragé la création de l’association des apothes, ceux qui « ne l’achètent pas », c’est-à-dire ne croient pas aux versions des faits à l’usage des spectateurs. La propagande, le nom de scène du mensonge.




Les conséquences sociétales catastrophiques de la politique anti-covid du gouvernement Macron

Par Gérard Delépine

L’effondrement du PIB (-10%), la forte dégradation de la balance des comptes (-53,2 milliards d’€), l’explosion de la dette publique (+420 milliards d’€), l’aggravation record de la pauvreté et des inégalités sociales, la division de la nation et le recul de la démocratie ne sont pas les conséquences du Covid mais essentiellement des mesures autoritaires scientifiquement infondées qui ont été imposées, des lois d’exception qui les ont autorisées du refus de tout débat démocratique, de la censure, de la persécution des opposants et du « quoiqu’il en coûte » a plus de 400 milliards d’euros.

La santé économique et politique du pays nécessite de rétablir liberté et confiance. Pour la rétablir il est indispensable de supprimer toutes les obligations prétendument sanitaires, de stopper la propagande mensongère provax permanente, les censures, les diffamations contre les opposants et d’ouvrir enfin un débat démocratique équilibré.

Dans un article précédent,(([1] https://nouveau-monde.ca/le-bilan-de-la-politique-sanitaire-du-quinquennat-de-macron-est-desastreux/)) nous avons dressé le bilan sanitaire sinistre de la politique anti-covid du gouvernement : plus de 100 000 morts qu’on aurait pu éviter si les ukases du gouvernement Macron avaient respecté les données acquises de la science et l’éthique médicale.

Dans ce second article, nous en évaluerons les conséquences sociétales de ce qu’il faut bien appeler une dictature sanitaire du fait de la propagande permanente des médias, l’obscurité des décisions en partie guidées par le cabinet Kinsey, les mensonges d’état, une censure féroce, les diffamations et les persécutions professionnelles et policières des opposants, le non-respect des droits démocratiques fondamentaux…(([2] Depuis la publication de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, des ordonnances, décrets, lois de prorogation ont été appliqués sans qu’aucun contre-pouvoir n’ait pu remettre en cause le caractère inconstitutionnel de ces mesures. Nous pouvons le constater à la lecture de la décision du Conseil constitutionnel n° 2020-808 DC du 13 novembre 2020, relative à la loi autorisant la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, par laquelle le Conseil constitutionnel refuse de censurer ladite loi alors que : — le gouvernement a utilisé la procédure des votes bloqués (art. 44, al.3 de la Constitution), empêchant ainsi d’adopter un amendement réduisant la période de confinement (amendement qui avait été adopté lors du premier vote).))

Effondrement du PIB (près de -10 %)

En Europe, la baisse du PIB 2020 est directement corrélée à l’intensité et à la durée des mesures restrictives des libertés. L’Espagne (-11 %) et l’Italie (-8,9 %), particulièrement touchées par les confinements lors de la première vague sont les deux États membres qui enregistrent le plus fort taux de récession. Viennent ensuite la Croatie 8,4 %), la Grèce (-8,2 %), le Portugal (-7,6 %) et la France (-8,1 %) ou la chute de la consommation des ménages a atteint 7,1 % et l’investissement a reculé de 9,8 %. Cette baisse du PIB français 2020(([3] https://www.lepoint.fr/economie/covid-19-le-pib-a-chute-de-8-3-en-2020-une-recession-historique-29-01-2021-2411756_28.php)) est à comparer à son augmentation moyenne des dernières années (+2 %), ce qui permet de chiffrer l’impact réel du confinement sur le PIB à -10 %. Nous avons été parmi les plus victimes de contraintes (indice 60 %) et logiquement nous nous retrouvons avec l’une des plus fortes baisses de PIB.

Cette chute du PIB français constitue le record absolu depuis la dernière guerre.

L’Autriche est dans la moyenne de la récession de la zone euro, avec -6,6 % du PIB réel par rapport à 2019. Quant à l’Allemagne, elle accuse un recul de 4,9 % de son PIB par rapport à 2019.

La Finlande (-2,8 %) et la Suède (-2,8 %) qui n’ont pas confiné s’en sortent beaucoup mieux.

Forte dégradation de la balance des comptes

Les mesures pseudo sanitaires ont entraîné une chute des exportations de 16,7 % aggravant le déficit des comptes courants qui a atteint 53,2 milliards € (-2,3 % du PIB) en 2020, alors qu’il était proche de l’équilibre en 2019 (-16,2 milliards €, soit -0,7 % du PIB).(([4] https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/278462.pdf))

Un « quoiqu’il en coûte » a plus de 400 milliards d’€

Prise en charge du chômage partiel (plus de 34 milliards €), fonds de solidarité créé pour aider les petites entreprises et les indépendants (19,4 milliards €), exonération de cotisations sociales des entreprises (8,2 milliards €). Les primes (2 milliards €) : au total environ 60 milliards €.

Forte contraction de l’activité économique réduisant les recettes fiscales et sociales (100 milliards €).

La garantie de l’État de prêts que les banques ont accordé à près de 600 000 entreprises (jusqu’à 300 milliards €), la réassurance publique sur les encours d’assurance-crédit à hauteur de 10 milliards € et celle des crédits-exports de court terme à hauteur de 2 milliards €, soit plus de 310 milliards € d’engagement, dont on ne peut prévoir combien seront effectivement perdus.

« La crise du Covid-19 va coûter 424 milliards € à l’État français sur trois ans » avait annoncé le 13/4/2021 Olivier Dussopt le ministre de l’Action et des comptes publics. Quatre mois plus tard(([5] B Lemaire interview sur France Inter du 30 août 2021
https://www.challenges.fr/economie/la-facture-du-quoi-qu-il-en-coute-s-eleve-a-240-milliards_778588)), B. Lemaire chiffrait les sommes déjà dépensées à 240 milliards €.

Dans son rapport, rendu public le 9 septembre 2021, la Cour des comptes(([6] La Cour des comptes rapport, les dépenses publiques pendant la crise et le bilan opérationnel de leur utilisation rendu public le 9 septembre 2021
https://www.vie-publique.fr/rapport/281413-rapport-sur-depenses-publiques-pendant-la-crise-et-le-bilan-operationnel)) a relevé la forte hausse des dépenses publiques qui représentent 61,8 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020 contre 55,4 % en 2019. Cette « augmentation massive » a contribué à une hausse des déficits publics, de l’État, de l’assurance-maladie et de l’Unedic.

Explosion de la dette publique

En 2019, avant la crise sanitaire, la dette publique de la France s’affichait à 2378 milliards € (97,6 % du PIB) et le déficit à 3,1 %. L’endettement a crû de 232,4 milliards € en 2020 et devrait croître de 185,8 milliards € supplémentaires en 2021. En 2021, la dette publique atteint 2798 milliards € (113 % du PIB) et le déficit 6,5 %.

En deux ans l’impact des mesures sanitaires sur l’accroissement de la dette atteint ainsi 400 milliards € !

Grâce au très faible taux d’intérêt accepté actuellement par les prêteurs la charge de la dette est momentanément contenue, mais elle fait peser une menace considérable sur notre avenir et notre indépendance lorsque les taux remonteront.

Aggravation record de la pauvreté et des inégalités sociales

Les mesures anti-Covid 19 imposées sans fondements scientifiques par le gouvernement Macron (sur les conseils du cabinet McKinsey ?) ont déstabilisé des situations budgétaires déjà très serrées.

Quand les maigres ressources baissent alors que les dépenses augmentent (du fait de la fermeture des cantines scolaires ou de l’augmentation des dépenses d’électricité et de gaz), les privations deviennent quotidiennes.(([7] Secours Catholique, 2020,
www.secours-catholique.org/sites/scinternet/files/publications/rs20-bd.pdf.)) La crise agit ici comme le puissant révélateur d’une insécurité alimentaire(([8] Une personne est en situation d’insécurité alimentaire lorsqu’elle n’a pas un accès régulier à suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour une croissance et un développement normaux et une vie active et saine.)) déjà établie.

En 2020, 7 millions de personnes auraient eu recours à l’aide alimentaire, soit près de 10 % de la population française(([9] SECOURS CATHOLIQUE – CARITAS FRANCE ÉTAT DE LA PAUVRETÉ EN FRANCE 2021
https://www.unafo.org/app/uploads/2021/11/rs21.pdf)) contre 2,6 millions en 2006. Du jamais-vu depuis près de 70 ans.

David Nabarro, envoyé spécial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a d’ailleurs appelé à cesser d’envisager le confinement comme moyen principal de lutte contre le covid-19(([10] 8 octobre 2020 dans l’hebdomadaire britannique The Spectator))(([11] https://thespectator.info/2020/10/12/who-reverses-course-says-lockdowns-are-too-damaging-and-shouldnt-be-primary-covid-response/)) en pointant les conséquences néfastes de ces mesures :

« Le confinement a des conséquences que vous ne devez jamais minimiser, celle de rendre les gens pauvres, beaucoup plus pauvres. »,

ajoutant :

« les politiques actuelles de confinement produisent des effets désastreux sur la santé publique à court, moyen et long terme. ».

L’appauvrissement des pauvres s’est accompagné d’un enrichissement record des ultrariches (27,5 %) aggravant d’autant les inégalités. La banque suisse UBS et le cabinet de conseil PwC dans leur rapport 2020 sur les milliardaires(([12] Riding the storm
https://www.pwc.ch/en/insights/fs/billionaires-insights-2020.html)), estiment à 10 200 milliards dollars la fortune des 2000 plus riches du monde.

Selon le rapport 2022 d’Oxfam(([13] Oxfam rapport 2022 les inégalités tuent
https://www.oxfamfrance.org/rapports/dans-le-monde-dapres-les-riches-font-secession/)) présenté par Quentin Parrinello :

« la fortune des milliardaires dans le monde a plus augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie. Depuis la pandémie, le monde compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures, alors que 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté.

Avec les 236 milliards € supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires français, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Français.

Les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie. Elles possèdent à elles seules autant que les 40 % les plus pauvres en France.

« La hausse des grandes fortunes est un phénomène mondial, mais les fortunes françaises ont particulièrement progressé. Bernard Arnault est le deuxième homme qui s’est le plus enrichi au monde depuis le début de la crise, derrière Elon Musk ».

Une catastrophe éducative sans précédent

Les enfants n’ont rien gagné et énormément perdu des fermetures d’écoles. Les conséquences des fermetures de classes pendant 12 semaines, de l’enseignement à distance, des demi-jauges, du port obligatoire des masques n’ont fait l’objet d’aucune évaluation publiée dans des revues à comité de lecture. Et les multiples demandes de preuves de la CNIL concernant l’efficacité des passes sont toujours sans réponse du gouvernement.

Dès avril 2020, l’ONU avait lancé un cri d’angoisse prémonitoire contre les fermetures de classes :

« 188 pays ont imposé des fermetures d’écoles à l’échelle nationale, touchant plus de 1,5 milliard d’enfants et de jeunes. Il est difficile d’imaginer les conséquences potentielles de ces mesures sur l’éducation des jeunes d’aujourd’hui, et le développement de leur capital humain. »

Dans leur rapport du 6 décembre 2021, la Banque Mondiale(([14] Banque mondiale Les pertes d’apprentissage dues à la COVID-19 pourraient coûter à cette génération d’étudiants près de 17 000 milliards de dollars de gains à vie
https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2021/12/06/learning-losses-from-covid-19-could-cost-this-generation-of-students-close-to-17-trillion-in-lifetime-earnings)), l’UNESCO et l’Unicef ont estimé que la déscolarisation des enfants risque déjà de leur faire perdre près de 17 000 milliards $ de revenus, soit environ 14 % du PIB mondial actuel.

En France, la fermeture de 12 semaines des classes et les autres mesures anticovidovid-19 ont été responsables d’une forte aggravation du décrochage scolaire(([15] https://www.ouest-france.fr/education/rentree-scolaire/970-000-eleves-ont-decroche-lors-du-confinement-6947547)) qui n’est plus limité aux enfants défavorisés, mais menace maintenant tous les jeunes.

Selon « le Média de l’école »(([16] https://mediadelecole.wordpress.com/2020/11/17/actu-le-confinement-a-multiplie-les-cas-de-decrochage-scolaire/)) les enseignants interrogés définissent un élève désengagé comme un élève qui ne prend plus part aux activités proposées par l’enseignant ou un élève qui ne communique plus. Près de 20 % des élèves ne paraissent pas engagés dans la scolarité depuis le début du confinement. Ils seraient 30 % dans les collèges et lycées des Zones d’Éducation Prioritaire (ZEP). Par ailleurs, 40 % des élèves désengagés n’étaient pas identifiés par leurs enseignants comme des élèves à risque de décrochage, avant le confinement.

Les étudiants ont souffert tout autant des conditions inédites(([17] https://www.studyrama.com/actualite/covid-19-l-impact-de-la-crise-sur-les-conditions-de-107200)) et/ou de l’isolement et des conséquences financières du confinement : 31 % d’entre eux ont déclaré être en détresse psychologique et 10 % des étudiants confinés seuls déclarent avoir bu de l’alcool tous les jours.

43 % des étudiants suivis par M Wathelet(([18] https://www.letudiant.fr/lifestyle/Sante-mutuelle-et-assurance/sante-mentale-la-crise-sanitaire-pese-encore-sur-les-etudiants.html)) présentaient des troubles sévères de la santé mentale : détresse, stress, idées suicidaires, anxiété, dépression…

Entre la perte ou la diminution de l’activité salariée (pour 58 % des étudiants), l’annulation ou le report des stages (78 %) ou encore l’interruption des mobilités internationales et des programmes d’échanges (pour 72 % des étudiants), l’incertitude économique liée aux conséquences économiques des mesures sanitaires rendent les jeunes inquiets pour leur avenir.

25 % des étudiants ont modifié leurs projets d’orientation, et 21 % d’entre estiment que leurs chances d’insertion sont devenues mauvaises en France.

La psychologue M-E Dupont dénonce l’apprentissage à distance et sa grande inefficacité à terme(([19] Marie-Estelle Dupont : « Les Français sont fragilisés par cette pression, ce chantage, cette manipulation… » (lemediaen442.fr) )):

L’enseignement numérique ne permet pas que les informations passent dans la mémoire à long terme. Avec l’ordinateur, vous avez une déprivation sensorielle. Elle a vu des étudiants antérieurement brillants « en état quasi végétatif » en fin d’année scolaire, n’ayant peu ou pas de souvenirs des sujets étudiés. La mémoire immédiate a permis de passer les examens et basta. L’ordinateur désynchronise les cycles cérébraux et c’est la nuit qu’on mémorise. Et si on est tout le temps sur l’ordinateur, on dort mal et on ne mémorise plus.”

L’alternance de cours en direct et de cours à distance entraîne une concentration moindre et une perte d’apprentissage. Nombre d’élèves du primaire ne parviennent plus à rester concentrés ou présentent des phobies scolaires, les lycéens manquent de motivation et décrochent, les étudiants en situation de fragilité économique et affective baissent les bras et abandonnent plus ou moins leurs études.

En septembre 2021, le second baromètre de l’éducation des jeunes en France, un sondage réalisé par Opinion Way(([20] https://www.lejournaltoulousain.fr/societe/decrochage-echec-scolaire-en-hausse-depuis-le-debut-de-la-crise-132438/)) pour les Apprentis d’Auteuil montrait que « près d’un jeune sur cinq se déclare en difficulté scolaire en France, soit près de 1,3 million de jeunes de 16 à 25 ans ». Phénomène en hausse du fait de l’impact des mesures sanitaires, d’un contexte familial dégradé et système éducatif inadapté.“ Loin d’être un épiphénomène, c’est un véritable fait social : 44 % des jeunes en France avouaient avoir rencontré des difficultés scolaires. Par ailleurs, en France, 12,9 % des jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi, ni formation ou simplement déscolarisés.

Une démocratie fragile mal défendue par ceux censés le faire

La crise covid a été marquée par un état d’urgence totalement injustifié permettant au gouvernement de légiférer par décrets violant les droits fondamentaux de l’homme, sans qu’aucun des organismes censés les protéger (médiateur de la république, conseil d’État, conseil constitutionnel) ne réagisse.

Les interdictions de circuler lors des confinements, les couvre-feux…

Aucune de ces mesures liberticides n’a jamais prouvé son efficacité médicale. Aucune de ces mesures liberticides n’a été efficace. Toutes constituent des atteintes majeures à nos libertés.

Avant le covid, l’astreinte à domicile (confinement) représentait une peine qui ne pouvait être prononcée que par un juge envers un criminel. Nous avons tous été considérés comme des criminels par le gouvernement Macron !

Auparavant les couvre-feux n’avaient été utilisés qu’en temps de guerre et les autorisations de sortie (ausweiss) inventées par les Allemands lors de l’occupation. Le gouvernement Macron l’a fait, car il avait déclaré la guerre au virus (ou au peuple qui l’hébergeait ?)

Rétablissement du délit d’opinion pour les médecins

La Révolution française avait supprimé le délit d’opinion et l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 déclare que :

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.”

La charte de l’ONU de décembre 1948 stipule :

Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.”

Mais, pour empêcher tout débat démocratique sur l’efficacité de sa politique anticovid, le gouvernement macron a rétabli le délit d’opinion pour les médecins. Le 24 décembre 2020, Castex a publié un décret modifiant l’Article R. 4127-19-1 du code de santé publique afin d’interdire aux médecins d’exprimer des opinions autres que la doxa officielle. Le nouvel article R. 4127-19-2 précise que le médecin qui communique avec le public doit suivre l’avis du conseil de l’ordre.

III. — Les communications mentionnées au présent article tiennent compte des recommandations émises par le Conseil national de l’ordre.

C’est donc maintenant le conseil de l’ordre qui détermine la vérité médicale !

Il le fait sans mesure en poursuivant tout médecin qui a le courage d’exprimer une vérité qui n’est pas bonne à dire comme Didier Raoult, Christian Péronne et bien d’autres pour avoir simplement exprimé leur opinion.

Dans le même temps, il refuse de faire respecter la loi qui oblige les médecins de plateau à préciser leurs liens d’intérêts et ne s’offusque pas des mensonges marchands que professent souvent les médecins des médias.

Rétablissement de la censure

Les géants du net, Facebook, google, tweeter ont installé des censeurs féroces supprimant les comptes ou dissimulant les textes qui ne participent pas à l’hystérie Covid.

Les dispositions héritées de la loi de 1881 sur le droit de la presse ne suffisant pas au gouvernement Macron, une loi “anti fausse information” a été votée dès le 20 novembre 2018 (promulguée le 22 décembre 2018) ce qui n’a pas empêché le ministère d’être souvent le premier diffuseur de désinformations.(([21] Rappelez-vous les crédos des masques))

Mais comme elle ne suffisait pas, Emmanuel Macron a installé une commission prétendument indépendante présidée par le sociologue Gérald Bronner et dont les membres, choisis par l’Élysée ont la fâcheuse habitude d’user du terme “complotisme” comme d’un anathème contre quiconque pense mal.(([22] https://www.franceinter.fr/emissions/en-toute-subjectivite/en-toute-subjectivite-du-lundi-04-octobre-2021)) Ils ont créé le ministère de la vérité cher à Orwell.

La France prend-elle pour modèle de liberté de la presse l’URSS ou la Chine ?

Apartheid et fragmentation de la communauté nationale par les pass

Ni le pass sanitaire ni le pas vaccinal n’ont permis de ralentir l’épidémie qui s’est propagée comme jamais auparavant lorsqu’ils étaient en vigueur. Cette inefficacité avérée a motivé leur abandon par tous les autres pays européens qui les ont institués.

Mais les mensonges des médias et du gouvernement Macron sur leur utilité espérée ont fait accepter par le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel les pass, mesures pourtant totalement contraires aux droits du citoyen et à notre devise “Liberté-Egalité-Fraternité” aboutissant à une instrumentalisation des institutions censées servir le peuple et non le pouvoir.

Seul le défenseur des droits a émis des réserves, appelant de ses vœux :

l’organisation d’un débat démocratique public de fond et regretter vivement le choix d’une procédure accélérée compte tenu de l’ampleur des atteintes aux droits et libertés fondamentales prévues par ce projet de loi ainsi que du caractère inédit de certaines dispositions qu’il comporte

Le caractère discriminatoire de ces mesures ne peut être écarté. Elles n’apparaissent pas proportionnées à l’objectif de sauvegarde de la santé publique qu’elles poursuivent.”

Ces pass ont créé un véritable apartheid dans la population selon le statut vaccinal et désigné les vaccino prudents à la vindicte des vaccinés. La célèbre phrase présidentielle : “je veux emmerder les non-vaccinés” témoigne à la fois de son mépris des Français et de la démocratie.

Violation des principes de Nuremberg et de la convention d’Oviedo

Les médecins nazis ont été condamnés à la pendaison parce qu’ils avaient imposé des traitements expérimentaux sans accord libre éclairé des personnes traitées. Le code de Nuremberg a ensuite été transposé en droit international par la Convention d’Oviedo signée par la France.

Compte tenu du caractère expérimental des pseudo vaccins (leurs essais phase 3 ne seront terminés qu’en 2023) les obligations vaccinales décrétées pour de nombreuses professions violent clairement la convention d’Oviedo que nous nous sommes pourtant engagés à respecter. Mais URSULA VAN DER LAYEN présidente de la Commission européenne a appelé à violer le code de Nuremberg en déclarant : “je pense qu’il est compréhensible et approprié de potentiellement penser à la vaccination obligatoire au sein de l’Union européenne”.

Diffamation, menaces et persécutions des opposants

L’exemple du professeur Raoult est éloquent. Parce qu’il a osé proposer un vieux traitement qui ne coûtait presque rien, il a été victime d’une campagne organisée de diffamation d’une violence inouïe, puis de menaces personnelles (y compris de menaces de mort), puis de plaintes infondées d’une société savante sponsorisée par Big Pharma et même d’une condamnation scandaleuse du conseil de l’ordre.

Suppression du droit au travail des opposants

Le docteur Pascal Sacré, Benoit Ochs et Denis Agret ont été chassés de leur poste ou interdits d’exercer, comme Philippe De Chazournes et bien d’autres alors qu’ils n’avaient commis aucun délit, ni été l’objet de plainte de patients.

Les soignants vaccino prudents ont été chassés de la profession sans droit aux indemnités chômage ou RSA, ce qui a augmenté le nombre de déserts médicaux et contraint près de 20 % des blocs opératoires à réduire le nombre d’interventions et de nombreux services d’urgence à fermer, le ministre pleurant ensuite qu’il n’était pas responsable de la pénurie de personnel !

L’exécutif bafoue continuellement le bloc constitutionnel depuis le début de la crise. Les conséquences sont désastreuses pour la Nation. Mise en place d’un Comité scientifique et du Comité Analyse, Recherche et Expertise (CARE), dont certains membres ont des liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique et qui de ce fait, ne peuvent être objectifs quant aux décisions à prendre concernant la santé des citoyens





Il y avait bien 2 officiers de la DGSE dans l’hélicoptère abattu en Ukraine

[Source : jovanovic.com]

Par Pierre Jovanovic

CONFLIT RUSSIE-UKRAINE 

L’information traînait sur les canaux spécialisés, et qui rapportaient ce qui se passait à Marioupol. Une information particulière a capté l’attention, à propos d’un bataillon du régiment nazi Azov qui était totalement encerclé par l’armée de Vladimir Poutine, et pour lequel Kiev déployait des moyens inhabituels. Gleb Bazov avait même précisé que les Ukrainiens se sont retrouvés bloqués dans 4 « chaudrons » :

1) les usines Ilyich et Azovmash ;
2) le complexe métallurgique Azovstal ;
3) sur la rive gauche de la ville ;
4) et dans le port (ci-dessous la carte de la ville en rose, les forces russes).

Et c’est à partir de là que les plusieurs choses curieuses se sont passées :

1) Le 28 mars dernier, un hélicoptère avait embarqué plusieurs haut-gradés d’Azov, dont les commandants Prokopenko et Baraniouk, puis :

2) Le 29 mars, Emmanuel Macron a demandé par téléphone à Poutine une évacuation de toute urgence « pour raisons humanitaires » avec l’appui de la Grèce et de la… Turquie!

Note : pour que Macron collabore avec les services de son ennemi juré Erdogan, c’est que, forcément, il y a anguille sous roche, car Macron n’avait jamais pardonné à Erdogan ses insultes (voir mon reportage à Istanbul de septembre 2021 — onglet reportages).

3) Les Grecs se sont joints à cette demande alors que la majorité des fonctionnaires grecs sont pro-russes (orthodoxes), et que Athènes ainsi que d’autres villes ont même organisé des grandes manifestations en soutien de Moscou !!! Ca ne colle pas vraiment… sauf pour noyer le poisson.

4) Les Ukrainiens ont également appuyé cette demande, et pour cause : la colonne aurait permis à ses combattant d’Azov de quitter le piège russe qui s’était renfermé sur eux.

Pensant que tout se passerait pour le mieux, plusieurs hélicoptères ukrainiens (avec des blindages allemands) se sont posés dans le chaudron avec plus ou moins de succès puisque le 31 mars, 2 ont été abattus par les Russe s:

Si le premier est introuvable, car sous les flots, le second s’est écrasé dans un lieu-dit nommé « Rybatskoye », ne laissant que 2 survivants sur les 17 passagers. Ironie de l’histoire, il a été abattu par un tube sol-air fourni par les Américains, et capturé par les Russes auprès d’un soldat Ukrainien tué précédemment.

Et là, surprise :

Dans ce qui reste de l’appareil du lieu du crash, les Russes découvrent — ou plutôt identifient — l’un des chefs d’Azov, le commandant Palamar (dit « Kalina »), 2 autres membres officiers d’Azov, Tymius Juri Vladimirovitch et Dyachenko Maksim, ainsi que 3 autres personnes présentées comme 2 instructeurs français de la DGSE ainsi qu’un gradé américain, et pas n’importe lequel s’il vous plaît : le général des Marines Roger Cloutier (photo ci-dessous). Est-ce là un bluff des Russes ?

Précisons que le général Cloutier a toujours été un grand supporter du colonel Sirsky, commandant des Forces Ukraniennes, auquel il était très lié, donc sa présence ne serait pas illogique dans l’appareil. Via Gleb Bazov et Ole Nkarei :

« Gen RogerCloutier, commanding general of NATO Southern European Task Force and senior responsible officer for American Military forces in northern Italy is said to be trapped in Marioupol » et « If Gen Roger Cloutier, GoC/NATO Land-Command is trapped in Mariupol, as is being rumoured, the Russians will dig up every inch of that city to kill or capture. No escape. Some of his H/Q Staff, too. What a holy f*ck the Europeans are making of this Ukraine mess.« 

Donc CIA et DGSE auraient été évacués dans le même hélicoptère que d’autres officiers de l’unité Azov… (sachant que la CIA entraîne Azov depuis 1998). Précisons qu’on sait que l’un des survivants parle russe sans accent, ce qui ne laisse qu’un seul Français éventuellement survivant de l’appareil, la nuance est importante ici.

En effet, si les Russes ont montré l’interrogatoire de l’Ukrainien, il n’a été donné aucune information sur le 2e survivant, ce qui est par définition suspect.

L’information concernant ces deux officiers des services français morts en Ukraine en compagnie des soldats d’Azov a même pris de l’ampleur, et je me suis dit que — si c’était vrai et s’ils n’ont pas survécu — Poutine disposait alors d’un sacré levier sur Emmanuel Macron, à savoir récupérer leurs corps et les rapatrier afin qu’ils puissent bénéficier d’un enterrement digne de ce nom (sans parler des autres conséquences).

Du coup, on comprend mieux la soudaine décision de Macron de virer sur le champ le général Éric Vidaud, patron de la Direction du Renseignement Militaire, la très vieillotte DRM.

La raison? La DRM avait donné de mauvaises infos à Macron (qui, sur cette base là donc, aurait pris la décision d’autoriser la DGSE d’envoyer des instructeurs aider les nazis « Azoviens » ?) ! Voilà qui va améliorer les relations entre Macron et les militaires français, sans parler du fait que cela revient à une sorte de déclaration de guerre à la Russie !

Mais voici la partie la plus importante :

Ne sachant s’il s’agissait d’une pure propagande russe (cette possibilité est logique, d’où mon emploi du conditionnel dans la première partie de cet article) ou si 2 officiers de la DGSE sont vraiment entre les mains des Russes, j’ai voulu vérifier l’information à tout hasard auprès de l’un de mes contacts historiques tôt le matin, à vrai dire sans grand espoir, vu le niveau de secret et de paranoïa dans lequel ce monde vit. Est-il exact que 2 officiers de la DGSE ont été tués en Ukraine ?

Mon contact m’a rappelé bien plus tard ce week-end et m’a juste dit ceci :

« OUI. J’en ai eu la confirmation. Et je ne peux pas vous en dire plus, vous comprendrez plus tard. »

Ma traduction : soit les 2 sont morts, soit l’un a survécu, mais il est dans un état grave.

En conséquence, Macron ne pourra plus trop traîner Vladimir Poutine dans la boue sur les médias, vu qu’il y a 2 hommes à récupérer, même s’ils sont morts (au moins un).

Et même si Poutine prend encore le président de la France au téléphone, ce qui est certain c’est que Macron sera désormais forcé de se soumettre au président russe : il y a bien 2 officiers de la DGSE à récupérer pour les familles, sachant que un est éventuellement encore vivant mais gravement blessé.

Par extension de cette confirmation, alors il y aurait aussi dans le tas le général américain (mort ou vivant), et tout porte à croire que cela va être une sacrée négociation, vu le profil de Roger Cloutier qui est toujours à la tête du LANDCOM de l’OTAN de la base turque d’Izmir. S’il a été capturé ou tué, ce serait alors une tragédie pour Joe Biden, l’US Army, la CIA et l’OTAN !

« Allied Land Command formerly Allied Land Forces South-Eastern Europe (LANDSOUTHEAST) is the standing headquarters for NATO land forces which may be assigned as necessary (…) When directed by the Supreme Allied Commander Europe, it provides the core of the headquarters responsible for the conduct of land operations. The command is based at Sirinyer, Izmir in Turkey« .

Ci dessous, sa prise de commandement des mains du général Thomson (avec une intro du général Walters) le 4 août 2020 à Izmir :

Lecteurs sur Apple IOS si vous ne voyez pas la video cliquez ce lien.

Mais quelles que soient raisons, il est totalement irresponsable de la part d’Emmanuel Macron d’avoir envoyé des officiers de la DGSE sur un champ de bataille des Russes avec lesquels, à ce jour, nous sommes toujours en paix, au risque de déclencher des hostilités supplémentaires et, surtout, d’aggraver la situation.

PS : voici le lien pour la video de la télévision chinoise CGTN du lieu du crash via Alexander Bunin qui a écrit (en cyrillique) « ????? ?????????? ?????????? CGTN ?? ??????? ??????? ? ????????? ??????????? ???, ? ??????? ?????????????? ?????????? ???????????? ????????? «????» ?????? ? ??? ??????? ??????????? ???????? DGSE :

PS2: ci-dessous, un lance roquette anti-char donné aux Ukrainiens par la France, pour ceux qui pensent que Macron ne fait rien pour les armer, aux côtés des Anglais, des Suédois, des Allemands, des Japonais, des Espagnols, etc.

Photo : Laurent Courtois

PS3 : En Syrie 13 instructeurs français avaient été capturés, mais ce fut le silence total des médias en France ; seul le Telegraph de Londres avait abordé le sujet.




Une preuve de plus que l’Union européenne est une dictature

Sa réaction face à la réélection d’Orban en Hongrie

Autres commentaires




L’importance de l’Ukraine pour le Nouvel Ordre Mondial

[Source : guyboulianne.com]

Par Guy Boulianne

Dr Laura Sanger, Ph. D. : Khazarie, Dynastie des Rothschild, Nouvel Ordre Mondial, Ukraine et la mise en Œuvre de l’Agenda Nephilim

Je vous présente ci-dessous la traduction d’un article du Dr Laura Sanger, Ph. D. concernant les anciens Khazars, en lien avec la dynastie des Rothschild, le Nouvel Ordre Mondial et la situation actuelle en Ukraine. Laura Sanger est psychologue clinicienne agréée et propriétaire d’une petite entreprise. Elle a vécu dans l’Illinois et en Californie, mais habite l’Utah. Elle a obtenu un B.A. en psychologie de l’Université de Californie à San Diego. Elle a travaillé au Veterans Administration Hospital de La Jolla, Los Angeles, Westwood et Salt Lake City. Elle a obtenu une maîtrise en théologie et un doctorat en psychologie clinique du Fuller Theological Seminary. Elle a pratiqué comme psychologue clinicienne pendant 15 ans, se spécialisant dans les maladies mentales chroniques, les dépendances, les troubles de la personnalité et le traitement des adolescents. Elle travaille actuellement avec des équipes de football en tant que consultante en psychologie du sport.

Le 22 mars, elle a rejoint le podcast “Blurry Creatures”, animé par Nate Henry et Luke Rodgers, pour donner sa première discussion publique sur les Khazars et ce qu’elle croit être un foyer d’élevage d’hôtes Nephilim. Ce sujet controversé est étroitement lié aux événements géopolitiques et aux événements actuels qui dominent le cycle de l’actualité. Qui sont les Khazars ? Les guerres et les conflits modernes peuvent-ils remonter à l’histoire ancienne et aux racines des Nephilim ? Comment le projet d’élevage Khazarien est-il lié à l’agenda hybride pour dominer l’humanité et asservir l’humanité ?

Les Rothschild, qui sont des hôtes Nephilim, et leur mafia Khazariane ont pris pied dans les nations du monde entier depuis le milieu des années 1700. Les tentacules de la Maison Rothschild atteignent la politique monétaire de 85% des pays du monde, mais la Russie s’est libérée de celles-ci en 2006.

Le terme « Hôtes Nephilim » fut inventé par le Dr Sanger dans son livre “The Roots of the Federal Reserve: Tracing the Nephilim from Noah to the US Dollar” (Les racines de la Réserve fédérale : retracer les Nephilim de Noé au dollar américain). À la base, le programme des Nephilim a pour objectif de nous dépouiller de notre humanité. Laura Sanger identifie quatre traits de Nephilim : violent sans remords ; se livrant à la dégradation sexuelle; malhonnête dans les transactions commerciales ; et, trafiquants d’êtres humains et asservissement d’autrui. Selon Sanger, les différences entre les Nephilim, les hôtes Nephilim et les personnes diabolisées sont :

  • Les Nephilim sont des hybrides, à la fois humains et esprits.
  • Les hôtes Nephilim sont des humains qui s’associent aux forces spirituelles des ténèbres pour mener à bien le programme des Nephilim.
  • Les personnes diabolisées sont des personnes qui ont des démons qui résident en elles mais qui n’essaient pas intentionnellement de mettre en œuvre le programme des Nephilim.

« Donc, je propose que tous les hôtes Nephilim soient diabolisés, mais toutes les personnes diabolisées ne sont pas des hôtes Nephilim », a déclaré le Dr Sanger. Elle ajoute : « Avec ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine, comprendre l’histoire de la Khazarie apportera, espérons-le, plus de perspective à ce conflit ».

Afin de compléter ce que le Dr Laura Sanger écrit ci-dessous, je vous invite aussi à lire l’article de Rhode Wilson publié le 4 avril dernier sur le site Web de The Exposé.



[Voir aussi :
L’histoire cachée de l’effroyable mafia khazare
et
Les maîtres du monde : qui sont ces puissants qui dirigent le monde ? Par Dr Vladimir Zelenko & David John Sörensen]

Les racines Khazariennes en Ukraine

par Dr Laura Sanger, Ph. D.

Le Kaghan (le roi) “au retour de la chasse” (c’est le cadavre d’un homme qu’il tient par les cheveux).

L’Ukraine est-elle un terreau fertile pour les hôtes Nephilim depuis des millénaires ? Pourquoi les livres d’histoire sont-ils curieusement muets sur la Khazarie ? Découvrons la vérité qui a été cachée dans les sables du temps et faisons la lumière sur le conflit géopolitique actuel entre la Russie et l’Ukraine.

Avant de nous plonger dans une histoire intrigante, je dois d’abord fournir un peu de base. Si vous n’avez pas eu l’occasion de lire mon livre “The Roots of the Federal Reserve” ou d’écouter l’épisode 7 de l’émission “Impact of the Nephilim Agenda Today: Part 1”, vous ne connaissez peut-être pas le terme « Hôte Nephilim ». C’est un terme que j’ai inventé au chapitre 13 de mon livre. Les hôtes Nephilim sont des individus qui se sont associés aux forces spirituelles des ténèbres pour mener à bien le programme des Nephilim. Quel est l’agenda des Nephilim, dites-vous ? Je suis contente que vous ayez demandé.

L’agenda des Nephilim a été déclenché à l’époque de Noé. C’est le plan de souiller le génome humain par la propagation d’une race hybride, dont le but est de renverser le royaume de Dieu. Nous sommes au milieu d’une guerre non conventionnelle, une guerre aux proportions bibliques entre le bien contre le mal. Les origines du programme des Nephilim se trouvent dans la guerre des semences de Genèse 3. Après la chute, Yahweh a déclaré la guerre entre la semence d’Eve (l’humanité) et la semence de Satan. Un jour, la semence d’Eve écraserait Satan; c’était une déclaration prophétique du Messie. La stratégie de Satan était de contaminer la semence de la femme en altérant le code génétique des humains. C’est alors que les « fils de Dieu » déchus sont devenus partie intégrante de la stratégie de Satan, ils ont choisi de quitter leur demeure céleste, d’envahir le royaume terrestre, de descendre sur le mont Hermon, de convoiter les filles des hommes, de s’accoupler avec elles et de souiller le génome humain en donnant naissance aux Nephilim, une race hybride de géants. Ce récit est tiré de Genèse 6 et du texte extra-biblique du Livre d’Enoch.

Étant donné la nature éthérée des Nephilim, j’ai pensé qu’il était important de développer un ensemble de critères (proposés) qui feraient progresser notre capacité à discerner la présence de traits de Nephilim chez les individus. Dans le chapitre 13 de mon livre, j’identifie 4 traits physiques et 19 caractéristiques comportementales des Nephilim et de leur progéniture géante. Nous ne devons pas nous tromper en pensant que les Nephilim ne parcouraient la terre qu’aux jours de l’antiquité. Il y a des hôtes Nephilim vivants aujourd’hui. Beaucoup d’entre eux sont les « titans » de la gouvernance mondiale.

Les hôtes Nephilim ont l’intention d’asservir les masses par le contrôle, la domination et l’intimidation. Ne vous méprenez pas, l’agenda Nephilim et l’agenda mondialiste servent le même objectif final – la domination totale de l’humanité; c’est une tyrannie de premier ordre.

En retraçant l’agenda des Nephilim, j’ai découvert qu’à l’ère commune, l’agenda des Nephilim a été perpétué à travers les Khazars. À la lumière du conflit entre la Russie et l’Ukraine, le moment est venu de discuter de l’histoire de la Khazarie. Les pièces du puzzle commenceront à se connecter au fur et à mesure que nous comprendrons le rôle des Edomites dans l’histoire de la Khazarie.

Royaume Khazar

Le sentier des Edomites

La transformation d’Esaü en Edom a été importante dans l’histoire du monde. Quand Esaü a volontairement échangé son droit de naissance contre un ragoût de lentilles rouges, il a choisi d’être ROUGE. Ce choix avait une ramification substantielle sur sa lignée générationnelle. Esaü s’est marqué ROUGE (Edom). Quelque chose de bien plus profond qu’un simple désir de soupe aux lentilles était à l’œuvre ici. Ésaü a scellé une transaction, qui restreindrait son allégeance à une semence particulière, la semence de Satan. Pour une meilleure compréhension, regardez l’épisode 10 de l’émission sur Youtube “Impact de l’agenda Nephilim aujourd’hui : Partie 4”.

En suivant la piste des Edomites, j’ai découvert qu’il y avait des traits de Nephilim parmi eux. Les Horites se sont mêlés aux géants et les Edomites se sont mêlés aux Horites, ce qui a rendu possible la transmission des gènes Nephilim parmi les Edomites (voir la figure ci-dessous). Je couvre cela plus en détail dans l’épisode 10. Il y a trois exemples bibliques d’Edomites qui ont montré des traits de Nephilim : Doeg, Haman et Hérode. Les traits de caractère affichés par ces trois hommes édomites étaient la tromperie, la haine, la rage, la violence, le meurtre et le génocide, qui sont tous des identifiants des hôtes Nephilim. Dans la lignée Edomite se trouvaient les Nephilim.

Graphique de la connexion Nephilim à la Réserve fédérale. Créé par le docteur Laura Sanger, Ph.D.

Il existe plusieurs migrations Edomites qui nous fournissent des indices sur le lien entre les Edomites et les Khazars. Tout d’abord, les Edomites ont commencé à migrer vers le nord pendant la captivité babylonienne vers 586 avant J.-C. Lorsque le roi Nebucadnetsar a emmené les Judéens en captivité, les Edomites ont applaudi. Fidèles à leur caractère, ils ont profité de la calamité des Juifs en migrant vers le nord et en s’installant en Juda. Ils sont restés en Juda pendant plusieurs siècles.

Au 1er siècle avant J.-C, les villes iduméennes (Idumée est le terme grec pour Edom) de Marissa et Dora ont été conquises par Jean Hyrcanus, un chef de file de la révolte des Maccabées. Hyrcanus a donné aux Iduméens un ultimatum — se convertir au judaïsme ou quitter la région. Les Iduméens se sont convertis parce qu’ils voulaient rester en Judée. Cette conversion massive a conduit à des mariages mixtes entre les Iduméens et les Judéens. Les Iduméens ont pris le pouvoir sous les Romains et ont reçu la supervision gouvernementale de la Judée à travers la lignée d’Hérode. Étant donné le mélange des Iduméens avec les Judéens, des historiens tels que Josèphe, ont qualifié les Iduméens de Judéens. Il n’y avait aucune distinction entre les deux.

La deuxième migration notable des Edomites (Iduméens) a eu lieu juste avant la chute de Jérusalem en 70 après J.-C. Il y a eu un grand exode de Juifs de Judée vers la région du Caucase ; parmi ces Juifs de la diaspora se trouvaient un mélange de Judéens et d’Édomites. Ils s’installèrent en Khazarie.

Le site de la forteresse khazare de Sarkel, découvert par Mikhaïl Artamonov dans les années 1930.

Les Khazars

Les Khazars étaient un peuple asiatique violent et guerrier qui a migré vers l’extrémité nord de la mer Caspienne au 1er siècle avant J.-C. Les Khazars ont rapidement amassé près de 1 000 000 de miles carrés en conquérant les sociétés agraires de la région du Caucase. Le royaume khazar englobait ce qui est aujourd’hui l’Ukraine et certaines parties de l’Europe de l’Est. Comme je l’ai mentionné, les livres d’histoire sont curieusement silencieux sur les Khazars, nous devons donc nous appuyer sur deux experts, Benjamin Freedman et Matthew Raphael Johnson. Je suis reconnaissante pour leur contribution à expliquer les origines des Khazars et leur impact sur l’histoire du monde.

Benjamin Freedman était un homme d’affaires juif prospère de New York au début des années 1900. Il était très bien connecté avec les dirigeants politiques de son temps. Il avait une perspective sans précédent sur les Khazars et la communauté juive moderne parce qu’il était un agent sioniste qui s’est éloigné du sionisme en 1945. Dans la langue vernaculaire d’aujourd’hui, il serait considéré comme un lanceur d’alerte. Il écrit : 

« Au 1er siècle avant J.-C, les Khazars avaient envahi l’Europe de l’Est depuis leur patrie en Asie… Ils n’étaient pas des “Sémites”. Ils étaient une nation mongoloïde asiatique… En une période relativement courte, les Khazars ont établi le royaume le plus grand et le plus puissant d’Europe, et probablement le plus riche aussi. Les Khazars étaient une nation païenne… Les viles formes d’excès sexuels auxquelles se livraient les Khazars en tant que forme de culte religieux produisaient un degré de dégénérescence morale que le roi des Khazars ne pouvait pas supporter. Au VIIe siècle, le roi Bulan… a décidé d’abolir la pratique du culte phallique… et a choisi la future religion d’État comme… le “talmudisme”, et maintenant connue et pratiquée sous le nom de “judaïsme”. »

Voici un autre exemple de conversion forcée au judaïsme, comme les Iduméens, les Khazars ont été contraints d’assimiler le judaïsme dans leur vie quotidienne.

Sceau découvert lors des fouilles sur les sites khazars. Plutôt que d’avoir été fabriqués par des Juifs, ceux-ci semblent être des disques solaires chamaniques.

L’autre expert, Matthew Raphael Johnson, ancien professeur dans les domaines de l’histoire et des sciences politiques à la Penn State University et à la Mount St. Mary’s University, s’est spécialisé dans l’histoire russe et ukrainienne, ce qui lui a permis de bien connaître l’histoire de la Khazarie. Il déclare : 

« La théorie Khazar suggère qu’il n’y a aucun lien entre les Israélites et les Juifs. Pourtant, même s’il y en avait, la religion du Juif moderne n’a aucun rapport avec la foi israélite, qui est condamnée avec véhémence dans le Talmud… En adoptant l’éthique du Talmud, ils ont adopté la mentalité des Pharisiens, dont l’arrogance servait de première fondation du Talmud. »

Johnson suggère qu’il existe un lien entre les pharisiens et le Talmud. Cela mérite d’être mieux compris. Louis Finklestein, un éminent juif américain du XXe siècle et érudit talmudique, explique le lien entre les pharisiens et le Talmud : 

« Le pharisaïsme est devenu le talmudisme, le talmudisme est devenu le rabbinisme médiéval et le rabbinisme médiéval est devenu le rabbinisme moderne. Quand le Juif… étudie le Talmud, il répète en fait les arguments utilisés dans les académies palestiniennes. »

Les juifs khazars adhéraient aux pratiques religieuses pharisaïques. Ils ont suivi le Talmud babylonien qui est ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Talmud. Le Talmud est composé de deux parties: la Mishna (la loi orale) et la Guemara (interprétation et commentaire de la Mishna). On croyait que la loi orale avait été donnée à Moïse sur le mont Sinaï au moment où il reçut la loi écrite. On pense qu’il a été transmis à Josué, puis aux prophètes, puis aux rabbins qui l’ont transcrit vers 200 après JC.

Avec la conversion forcée des Khazars, il y eut un nouveau mélange avec les Judéens et les Edomites. Cela nous laisse avec la question de savoir qui sont les vrais Israélites ? Qui sont les vrais juifs ? C’est une question très controversée et à laquelle il est difficile de répondre. Je ne répondrai pas nécessairement à cette question, mais je veux apporter certaines choses à considérer.

CF Parker, dans “A Short Study of the Esau Edom in Jewry”, était dans la lignée de la plupart des historiens juifs lorsqu’il a conclu qu’il existe deux catégories de Juifs modernes dans le monde : les Ashkénazes et les Séfarades. Mon parcours d’investigation dans l’écriture de “The Roots of the Federal Reserve” s’est concentré sur les Juifs ashkénazes parce que leur piste a conduit à la Réserve fédérale des États-Unis. CF Parker a suggéré que l’influence édomite au sein des juifs ashkénazes est peut-être minime, mais ne doit pas être négligée. « La communauté juive ashkénaze est donc composée de trois éléments dont les proportions ne sont pas exactement connues : (a) ceux d’origine judaïque ; (b) ceux d’origine iduméenne; (c) les prosélytes d’autres origines. » Ces prosélytes d’autres origines décrivent les Khazars. Cela signifie que deux des trois groupes qui composent les Juifs ashkénazes ne sont pas d’ascendance judaïque. C’est révélateur ! Mais encore une fois, nous ne connaissons pas les proportions de chaque groupe qui comprend les Juifs ashkénazes.

Il y a un débat de longue date concernant les origines des Juifs ashkénazes. De nombreux universitaires et historiens affirment que les Juifs ashkénazes sont originaires d’Allemagne. Mais des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que la Khazarie est la terre dans laquelle les Juifs ashkénazes trouvent leurs racines. Par exemple, un rabbin du 12ème siècle a noté dans son récit de voyage que le royaume de Khazarie vient des descendants de Meshach, fils de Gomer, petit-fils de Japhet, arrière-petit-fils de Noé. Ceci est également confirmé dans une lettre du roi khazar Joseph qui a rapporté que les Khazars sont de la lignée de Japhet. Notamment, cette lignée a également produit Magog, Togarmah et Ashkenaz. Le Talmud fait référence à une ville près de la mer Noire appelée Ashkenaz, mais ce terme a également été utilisé plus largement pour décrire le royaume Khazar. D’un autre intérêt est un passage du livre d’Ezéchiel qui décrit les pratiques commerciales de Meshach et de Togarmah.

« Javan, Tubal et Méschec trafiquaient avec toi; Ils donnaient des esclaves et des ustensiles d’airain en échange de tes marchandises. Ceux de la maison de Togarma pourvoyaient tes marchés de chevaux, de cavaliers et de mulets. » 

(Ézéchiel 27:13-14)

Dans ce passage, nous découvrons que les ancêtres des Khazars étaient des marchands d’esclaves et des guerriers qui utilisaient des chevaux au combat. Cela a été confirmé par les écrits du rabbin Saadia Gaon du 10ème siècle. Il a décrit les Khazars comme étant des guerriers coriaces qui montaient à cheval; ils étaient fortement engagés dans la traite des esclaves et exécutaient périodiquement leurs propres rois. Johnson fournit une confirmation supplémentaire dans son essai “The Regime: Usury, Khazaria and the American Mass”. Il nous donne une fenêtre intéressante sur les pratiques commerciales qui ont façonné les politiques économiques de l’empire Khazar.

« Dans l’histoire russe, cette [usure] était le rôle de la Khazarie. Faire payer des péages aux marchands de passage était leur principale source de revenus. Sur le plan intérieur, la couche supérieure de la société, principalement juive, a extrait l’hommage de leurs peuples conquis. L’empire Khazar avait un petit mais puissant groupe de banquiers juifs à Kiev dès le 10ème siècle.

La Khazarie existait en tant qu’État multinational dirigé par une oligarchie de convertis juifs. Peu d’historiens aborderont cette question, et pour cause… En contrôlant la « Grande Route de la Soie », les Juifs Khazars se sont pleinement emparés du commerce entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et le Sud, c’est-à-dire toutes les routes commerciales passant par les montagnes du Caucase. C’était le but principal de leur migration vers la région… Le contrôle total des routes caravanières passant par le Khanat Khazar a permis aux Juifs d’établir un monopole commercial, où ils ont commencé à contrôler les prix des produits importés et locaux. En conséquence, les consommateurs ont été escroqués.

Selon le témoignage de voyageurs médiévaux, la principale source de revenus du Khanat Khazar, à l’exception de l’usure, était la traite des esclaves. Des raids réguliers sur les terres voisines (surtout slaves) ont donné aux Khazars un grand nombre d’esclaves qui ont été vendus dans le monde entier… Le commerce en général et la traite des esclaves en particulier, a toujours été la source traditionnelle de revenus pour les entrepreneurs juifs et une source de super-profits, ce qui a permis de s’enrichir rapidement, et de renforcer encore son pouvoir parasitaire. »

Hommage des Slaves aux Khazars, miniature dans la Chronique de Radzivilov , XVe siècle.

De plus, dans les chroniques géorgiennes et arméniennes, on trouve une description des Khazars. C’étaient « des hommes sauvages avec des visages horribles et des manières de bêtes sauvages, se nourrissant de sang. » Maintenant, si nous rassemblons tous ces morceaux, cela nous donne une image de la corruption de longue date dans le pays Ukraine. C’est un terreau fertile pour les hôtes Nephilim depuis le 1er siècle avant J.-C. D’après le récit de Johnson et Freedman sur les Khazars, nous voyons certaines des caractéristiques comportementales des hôtes Nephilim : violents sans remords, engagés dans la dégradation sexuelle, malhonnêtes dans les transactions commerciales, trafiquants d’êtres humains et autres esclaves.

Finalement, le royaume khazar a été conquis par les fils de Gengis Kahn au début du XIIIe siècle. Cela a provoqué une diaspora des Khazars, qui étaient des Juifs ashkénazes, en Europe de l’Est. Il est important de noter que le règne des Khazars ne s’est pas terminé, il s’est étendu.

Les Rothschild sont des juifs ashkénazes et ont été parmi les hôtes Nephilim les plus influents de l’ère commune. Les Rothschild et leur mafia Khazariane ont pris pied dans les nations du monde entier depuis le milieu des années 1700. Les tentacules de la Maison Rothschild atteignent la politique monétaire de 85% des pays du monde, notre pays ne fait pas exception. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que la Russie s’est libérée des tentacules des Rothschild.

L’histoire de la Russie a été décrite comme « l’un des retournements de situation les plus spectaculaires de l’histoire économique récente ». Lorsque Poutine est devenu Premier ministre en 1999, la Russie devait 16,6 milliards de dollars au Système monétaire international (FMI). À l’époque, la Russie disposait d’un peu moins de 8 milliards de dollars de réserves de change. En d’autres termes, la Russie était en faillite ! Mais Poutine a travaillé de manière agressive pour rembourser la dette envers le FMI en capitalisant sur la hausse des prix du pétrole. Comme nous le savons, l’une des principales exportations de la Russie est le pétrole. Cette marchandise noire a aidé à libérer la Russie des chaînes de l’esclavage. En 2006, la dette de la Russie envers le FMI (une banque contrôlée par Rothschild) a été remboursée. Poutine a réussi à sortir la Russie de l’emprise des Rothschild.

Pour cet exploit héroïque, Poutine a depuis été qualifié de méchant. Les hôtes Nephilim sont habiles dans les tactiques de diffamation et la plupart du monde occidental a bu le « Kool-Aid ». Je ne dis pas que Poutine est un saint, mais nous devons nous rappeler qu’il a tenu tête aux hôtes Nephilim en 2006 et qu’il tient tête aux hôtes Nephilim qui gouvernent l’Ukraine aujourd’hui.

Écrit par Laura Sanger, Ph.D.



Voter : Oui, mais pour qui ?

Par Claude Janvier

Une trop grande majorité de la population se laisse bercer par le bla-bla lénifiant orchestré par les médias mainstream, les politiciens, les financiers et la plupart des économistes. Trop d’abstentionnistes d’une part, et manque de jugement d’autre part, font que les résultats sont à la mesure de ce que l’on mérite, à savoir, d’être dirigés par des nuisibles. Une analyse des faits, des actions et des programmes de chacun est nécessaire avant de se rendre au bureau de vote. 

Les abstentionnistes ne comprennent pas que bouder les urnes fait le jeu des politiciens en place. En effet, leurs militants fidèles les propulseront toujours au pouvoir, sans états d’âme. Être de droite ou de gauche est devenu un débat stérile depuis François Mitterrand, où les cohabitations successives nous ont amené plus d’impôts — Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force d’imposer aux Français une taxe sur les abris de jardins, que François Hollande s’est empressé de conserver —, plus d’inflation, plus de charges, plus de lois liberticides et de moins en moins de pouvoir d’achat. Nous avons dépassé le point de non-retour. Le changement, c’est maintenant ou jamais ! 

Passons donc en revue rapidement chaque candidat :  

– Emmanuel Macron : Bradage de nos industries à commencer par Alstom, privatisations à tout crin, hausse du carburant, hausse des denrées alimentaires et des matières premières, hausse des impôts. Liste non exhaustive. (Le Coronavirus, comme la guerre en Ukraine, n’est responsables en rien de la crise économique.) Il est évident que ces deux crises ne vont pas contribuer à juguler l’inflation, mais comme nous l’avons largement démontré dans notre ouvrage « Le virus et le président », coécrit avec mon ami Jean-Loup Izambert, IS édition, l’effondrement de notre société était déjà bien réelle. 

Gestion calamiteuse de la crise sanitaire : pas de masques, hôpitaux sous-équipés, réduction drastique des budgets, cliniques privées pas sollicitées ni réquisitionnées pour aider les hôpitaux publics, prescription totalement écartée de médicaments efficaces pour enrayer le virus au profit de l’obligation presque obligatoire pour tout le monde de se faire injecter des liquides expérimentaux encore en phase 3 d’essai clinique, et répression sanglante des gilets jaunes. Pour rappel : 13 morts, 27 personnes ont perdu un œil, plus de 150 blessés graves, plus de 1500 blessés et, cerise sur le gâteau, des gens emprisonnés pour leurs convictions politiques. 

Dette abyssale de la France, planche à billets qui tourne toujours à fond alors qu’il n’y a jamais le moindre euro pour augmenter le SMIC et les retraites. 15,8 millions de pauvres sur 32 millions d’actifs, plus de 200 millions de cadeaux fiscaux aux grands patrons du CAC 40 chaque année… Une catastrophe. 5 ans de règne sans partage, sans dialogues et sans compassions. Un vrai cauchemar. Fuyez-le. 

– Valérie Pécresse : Invisibilité de son patrimoine et de ses actifs financiers. Soupçonnée de prise illégale d’intérêts. Dans un article publié le mardi 18 janvier 2022, le média Blast dévoile la façon dont la présidente de la région Île-de-France s’est organisée pour transférer les actions Alstom que le couple Pécresse détient dans une fiducie (dont le nom est inconnu). Collusion avec Emmanuel Macron dans l’affaire Alstom. Son époux a été vice-président et directeur général d’Alstom puis président d’Alstom Renewable Power. Depuis 2016, il est Président Directeur Général de GE Renewable Energy. 

Pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, elle a été Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, puis son porte-parole. Rappelons que Nicolas Sarkozy a détruit la Libye et assassiné son président Mouammar Kadhafi avec l’aval de l’ONU, qu’il a trahi les Français en 2005 en disant oui au traité de Lisbonne, alors que les Français avaient dit non, et qu’il s’est empressé de remettre la France dans l’OTAN. Valérie Pécresse avait donc accepté de servir un président félon. Fuyez-la. 

– Anne Hidalgo : Maire de paris depuis 2014. Les Parisiens doivent être « maso » pour l’avoir réélue. En effet, depuis sa nomination à la tête de la capitale, l’endettement de cette dernière explose. De 2014 à 2021, le montant cumulé de la dette passe de 3,4 à 7,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 110 %. Camps de migrants omniprésents, coincés entre des bretelles de sortie du périph et le périph lui-même, quartiers de Paris où le deal de drogues est devenu au fil du temps une véritable industrie, rien n’est sérieusement fait pour résoudre ces graves problèmes. 

Paris est devenu une ville de plus en plus sale et mal entretenue. Aux pieds de nombreux arbres — dans le 7ᵉ arrondissement par exemple —, les herbes folles non coupées côtoient les canettes et les papiers gras. Mais c’est écolo… D’ailleurs, en septembre 2019, The Guardian décrit Paris comme « l’homme sale de l’Europe ». L’article souligne que, malgré les 550 millions d’euros dépensés tous les ans par la ville pour débarrasser les trottoirs des déchets et excréments ainsi que pour vider les 30 000 poubelles publiques, la capitale est toujours surnommée « Paris poubelle ». Selon plusieurs élus, le budget propreté de la ville est en réalité en baisse. En réponse, Anne Hidalgo incite les Parisiens à se prendre « en charge » pour lutter contre la saleté. Sans commentaires…

Elle vient d’imposer la vitesse de 30 km/h dans Paris et multiplie les radars. Les PV pour excès de vitesse dans Paris coûtent 135 €. Il faut bien réduire l’endettement… Elle a fait aussi peindre les passages piétons du quartier du Marais aux couleurs du drapeau LGBT. Ça coûte une blinde et en finalité, ça ne sert strictement à rien, à part tenter de s’attribuer les bulletins de vote de cette communauté. Vu comment elle gère Paris, elle ne doit, en aucun cas, gérer le pays. Fuyez-la. 

– Marine Le Pen : Une présidentielle de plus pour Marine Le Pen, la troisième. La première de ses 22 mesures pour 2022 concerne l’arrêt de l’immigration incontrôlée en donnant la parole aux Français par référendum. Le problème avec elle est le sabordage contrôlé ou incontrôlé de dernière minute. Nous avons encore en mémoire le débat avec Emmanuel Macron en 2017 qui était un bide total. À se demander si elle ne l’avait pas fait exprès. Pour le Frexit, elle penche pour une renégociation des traités européens, n’envisageant ensuite que par défaut d’y désobéir unilatéralement ou de se retirer de l’UE. Conclusion, si nous ne sortons pas de l’hégémonie de Bruxelles, des USA et de l’OTAN, ça ne sert à rien. À vous de voir. 

– Jean-Luc Mélenchon : À noter qu’en 1992, il appelle à voter pour le traité de Maastricht. Donc, proeuropéen, pro-Bruxelles et par ricochet pro-USA. A contrario, il a eu aussi une volonté de se rapprocher de la Russie et il est à noter que les députés de la FI ont lutté contre l’entérinement du passe sanitaire liberticide. Sa proposition de VIe République est toujours valable et figure en première position dans son programme. En 2017, il a appelé ses électeurs à voter en faveur d’Emmanuel Macron, ou blanc ou nul. Il savait qu’en donnant ce genre de consignes, Macron avait toutes les chances d’être élu. Il redonnera les mêmes consignes après le 10 avril 2022. Rédhibitoire, car cela propulse Macron. Enfin, concernant le Frexit, même remarque que pour Marine Le Pen : Renégociation des traités européens, n’envisageant ensuite que par défaut d’y désobéir unilatéralement ou de se retirer de l’UE. Pas fiable. Fuyez-le. 

– Fabien Roussel : C’est le premier candidat du PCF depuis Marie-George Buffet en 2007. Favorable au RIC. Programme « Les Jours Heureux », Fabien Roussel tente de donner un nouveau souffle aux communistes. Il se prononce en faveur de renationalisations dans certains secteurs, mentionnant les autoroutes, l’énergie (EDF et Engie) ou une compagnie d’assurances comme Axa. Il veut quitter l’OTAN. Opposant au passe sanitaire. Gros bémol, il est partisan d’une vaccination généralisée. C’est presque rédhibitoire. En effet, la vaccination contre la Covid-19 ne doit pas être obligatoire, et ce, pour deux raisons. La première est le fait de n’imposer que des vaccins ARNm alors que les gens devraient avoir le choix entre un vaccin classique et un ARNm et aussi que, dans ce cas précis, des médicaments efficaces ont été écartés sciemment par le pouvoir en place. – Hydroxychloroquine, Ivermectine, Budésonide, etc. – À vous de voir

– Éric Zemmour : C’est le candidat que personne n’attendait. Au programme, la lutte contre l’immigration clandestine, priorité numéro 1. Toujours en les reliant à cette thématique, il égrène diverses propositions sur l’emploi ou le pouvoir d’achat. Pour le Frexit, c’est pareil que Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon : Renégociation des traités européens, n’envisageant ensuite que par défaut d’y désobéir unilatéralement ou de se retirer de l’UE. Il ne minimise pas la responsabilité de l’OTAN par rapport à ce qui se passe en Ukraine. Il est contre le passe vaccinal. Difficile de trancher si oui ou non, il pourra être à la hauteur s’il est élu. À vous de voir

– Nathalie Arthaud : Elle en est à sa troisième campagne présidentielle sous les couleurs du parti « Lutte Ouvrière ». Solidaire des Gilets Jaunes. Elle revendique un programme communiste révolutionnaire et défend le camp des travailleurs. Son objectif principal est d’assurer un emploi à chacun avec un salaire permettant de vivre correctement. Bien qu’opposé à l’UE qu’elle décrit comme « une machine capitaliste qui sert la grande bourgeoisie », elle soutient une certaine construction européenne basée sur le dépassement des frontières nationales. À vous de voir

– Nicolas Dupont-Aignan : Député de l’Essonne, il est le candidat souverainiste de Debout La France. Il se présente comme le candidat de l’indépendance de la France et de la liberté des Français. Pendant la crise sanitaire, il a fait partie des opposants au passe sanitaire, mais aussi à la vaccination obligatoire. Bien qu’il n’ait pas parlé du « Frexit », Nicolas Dupont-Aignan envisage une sortie complète de l’UE par référendum. Il dit vouloir remplacer l’Union européenne par une communauté des nations libres, souveraines sur leurs frontières, budget et supériorité de la loi. Afin de regagner l’indépendance militaire et stratégique de la France, le candidat souverainiste aspire également à sortir du commandement intégré de l’OTAN. Il souhaite aussi arrêter les sanctions à l’égard de la Russie. À vous de voir

– Yannick Jadot : bref passage à Greenpeace. Il soutient Nicolas Hulot, ce qui le rend de facto suspect. En effet, Hulot était pour la taxe carbone qui est une taxe inique (laissant libre les grands pollueurs), et a inondé le marché de produits Ushuaïa plombés aux produits chimiques. Jadot est favorable aussi à la taxe carbone. Il dénonce les relais prorusses en France et veut mettre fin au projet gazier Nord Stream 2. Du coup, le gaz en Europe va arriver des USA. Ce sera du gaz de schiste dont l’extraction est une catastrophe écologie. Ce gaz est ensuite liquéfié, puis sera transporté à bord de porte-conteneurs polluants plus que l’ensemble des voitures d’un pays de l’UE. Il veut mettre le paquet sur l’Éolien, mais l’Éolien est aussi une catastrophe écologique et ne procure que peu d’électricité. Enfin, il soutient la vaccination obligatoire, et se prononce à armer l’Ukraine. Fuyez-le. 

– Jean Lassalle :  Il a soutenu et soutient les Gilets Jaunes, et s’est positionné contre le passe sanitaire et le passe vaccinal. Dès septembre 2018, il a annoncé sa candidature pour 2022 sous l’étiquette de son parti « Résistons » qui défend une France authentique. Il a d’ailleurs effectué un tour de France à la rencontre des citoyens pour leur proposer de remplir des « Cahiers de l’Espoir », qui sont des cousins des cahiers de doléances, appelant à la créativité du peuple et non à la révolution. Dans son programme présidentiel, Jean Lassalle présente une vision intergouvernementale de l’Europe. Se réclamant du gaullisme, le candidat du mouvement « Résistons » ne prévoit toutefois pas de sortir de l’UE. À vous de voir

– Philippe Poutou : Il souhaite avant tout rompre avec le système capitaliste, qu’il juge « dangereux » et pas réformable. Il entend ainsi fusionner les banques pour constituer un monopole public du crédit, réquisitionner les grandes entreprises de l’énergie, pharmaceutiques, du transport, de la communication et des secteurs clés de l’industrie, mais aussi sortir du nucléaire en dix ans. Il veut en finir avec l’élevage industriel et développer des transports 100 % publics et gratuits. Semaine de 32 h, SMIC à 1800 € net et retraite à 60 ans. Il est contre le passe sanitaire et vaccinal, mais pour les vaccins contre la Covid-19. Même remarque que précédemment à ce sujet. Il se prononce pour une sortie de l’Union européenne tout en prônant l’avènement d’une Europe des travailleurs et des peuples. À vous de voir.  

Voici donc le tour d’horizon des candidats pour l’élection présidentielle du 10 avril 2022. Je n’ai pas de consignes à donner, à part rejeter d’office Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Je pense sincèrement qu’il faut privilégier les candidats qui veulent sortir de l’UE, — ou tout au moins avoir une Europe de coopération, non dépendante du joug de Bruxelles et des USA, qui souhaitent sortir de l’OTAN, qui se sont positionnés contre le passe sanitaire et le passe vaccinal, — ce sont des passes totalement liberticides —, qui sont opposés à la vaccination obligatoire contre la Covid-19 et qui ont un programme tenant la route. Notre futur à tous est dans les mains de chacun. 

Claude Janvier

Écrivain, essayiste. Auteur de trois livres « coups de gueule ». Co-auteur avec Jean-Loup Izambert du livre « Le virus et le président ». IS édition. À paraître bientôt, avec les mêmes auteurs : « Covid-19 : Le bilan en 40 questions. Retour sur deux ans d’infos et d’intox ». IS édition




2022 : notre génocide en grand a commencé

Par Nicolas Bonnal

On nous coupe l’énergie sur ordre (désolé, l’énergie c’est la vie) ; les prix augmentent de 20 % ce lundi en Allemagne sociale-démocrate écolo, et de 20 % sans doute chaque semaine ; la Pologne fait installer un stock nucléaire sur son sol (« la scène se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part », disait Jarry dans Ubu) ; l’UE se passera du gaz russe et le fera quand tous les UE seront morts ; Macron sera réélu ou on aura un candidat qui se soumettra aussi bien au diktat nazi des ricains ; le litre d’essence va monter à cinq euros ; les cyclistes du Paris-Nice ou les tennismen de Floride crèvent comme des mouches, mais tout le monde est content, car trop prostré par la télé et les médicaments. Les journalistes qui recopient les bulletins de l’OTAN se comportent par corruption bénigne ou par idéal politique (Reset, transhumanisme, écologie, ce qu’on voudra) comme de vrais vecteurs d’extermination, exactement comme les hommes/femmes politiques qu’ils ont contribué à mettre au pouvoir pour vacciner et affamer tout le monde.

Le tout comme à la parade ! Ce que Céline a décrit en son temps, nous le revivons. Il y a une récurrente pulsion de mort chez ces lemmings occidentaux. On n’est qu’au début du temps du vaccin qui entre deux famines sera renforcé par Leyen-Breton-Lagarde par une identité numérique vers laquelle les cons se rueront ; car les cons sont en forme ; autour de moi en Espagne ce ne sont que cris de haine contre la Russie qui commet 666 Oradour-sur-Glane par demi-heure. Il n’y a plus d’inflation, il n’y a qu’une impatience de mort, car on veut mourir pour cette guerre, on veut mourir pour faire le bien, on veut mourir humanitaire. On les affamera et ils s’en foutent. L’important c’est du tuer le méchant qu’on leur a montré à la télé. Rien d’autre dans leur crâne.

Des naïfs croient que tout va mieux ailleurs. Avec des confinements incessants en Chine, des taux à 20 % en Russie, des famines et des émeutes frumentaires en Afrique et au Maghreb je vous souhaite du plaisir. Il est impossible de rentrer dans un pays (je repensais à des canyons perdus…) sans montrer patte vaccinale très blanche. On ne rigole ni pour vous vacciner, ni pour vous tester, ni pour vous confiner (au cas où bien sûr…). Bref Bill Gates et son OMS ont gagné la partie avec les politiciens et fonctionnaires locaux et ils transforment tout voyage de libération en cauchemar absolu.

Restons en Europe, car c’est ici qu’ils veulent nous faire mourir dans leur beau camp de concentration électronique. La seule planche de salut ce n’est bien sûr pas l’élection pestilentielle qui est risible cette année. Certes il vaudrait mieux sortir Macron ce qui semble possible. Mais surtout il faudrait une révolte sensationnelle, intégrale ; une révolte de gilet jaune, car il y a un moment où il faudra décourager l’adversaire, le politique, le bureaucratique, le journalistique. Celui qui rêve de t’exterminer sur commande.




Mollesse russe et nécessaire destruction du complexe euro-américain

[Source : Le Saker Francophone]

Par Nicolas Bonnal

Nous nous rapprochons de la Fin, entre bourreaux volontaires et moutons de Panurge, et notre cauchemar euro-américain est à son comble : Leyen, Breton, Attal ou l’infecte Wargon en pleine campagne présidentielle annoncent la confiscation des maisons (vivre à la campagne sera illégal), le camp de concentration électronique, le marquage numérique et vaccinal, l’expropriation et la pénurie pour tous (litre de machin à 2.30 euros tout de même)… La destruction de cet hitlérien complexe atlantique et oligarchique serait le seul moyen de vivre et de vivre libre. Dans quelques années, peut-être même quelques mois, il sera trop tard. Ils veulent de la pénurie, du contrôle, de l’extermination : on les aura. Je viens de voir qu’il est impossible de retourner dans des pays non-européens ou j’ai vécu (notamment en Amérique du sud) : là-bas aussi, Davos et l’OMS ont gagné. On est enfermés, et Debord le disait déjà : « dans un monde unifié, on ne peut s’exiler ».

Paul Craig [Roberts] sait tout cela parfaitement et il s’énerve une nouvelle fois contre Poutine et la Russie, qui ne détruisent pas ce complexe alors qu’ils pourraient le faire. On est face à un champion qui se laisse marcher sur les pieds, alors on s’énerve – d’autant qu’ils vont NOUS LIQUIDER. Les politiques ont été payés et sélectionnés pour ça.
Pour PCR [Paul Craig Roberts] :

« les sanctions russes contre l’Occident peuvent gravement nuire à l’Occident. Pourquoi la Russie n’utilise-t-elle pas ce pouvoir ? »

Et de donner les raisons ; d’une part la Russie reste trop bien élevée (c’est ce que dit Custine déjà : les russes sont trop polis) :

La première raison est que la Russie veut prouver qu’elle est un partenaire commercial fiable qui remplit ses contrats et n’utilise pas les relations commerciales comme une arme. Mais à quoi cela sert-il à la Russie alors que les États-Unis et l’Europe ne sont pas des partenaires commerciaux fiables et utilisent le commerce comme une arme ? Comme la Russie est le seul partenaire fiable dans l’accord, la Russie est prise pour un tour.

Ensuite Craig Roberts rappelle ce qu’on sait tous : la Russie est en partie contrôlée par les atlantistes et c’est comme pour les avoirs gelés par la piraterie occidentale. Craig Roberts :

L’autre raison erronée est que les économistes et la banque centrale russes, soumis au lavage de cerveau des économistes néolibéraux américains, pensent que la Russie ne peut pas se développer sans devises étrangères. La banque centrale pense même qu’elle ne peut créer de roubles pour financer des projets d’investissement que si les roubles sont adossés à des devises. Cela a amené la banque centrale à emprunter de l’argent dont elle n’a pas besoin et sur lequel elle paie des intérêts. En d’autres termes, la politique de la banque centrale russe est absurde et sert les intérêts occidentaux aux dépens de la Russie.

La Russie n’a pas encore compris son génie autarcique ; et elle n’a pas sauté le pas (on sent qu’elle va devoir le faire) :

Les Russes pourraient fermer l’industrie occidentale si la Russie cessait d’exporter de l’énergie et des minerais, mais elle a peur de le faire à cause de la perte de devises. En revanche, les États-Unis n’ont rien dont la Russie a besoin. Biden a proposé une interdiction des exportations américaines de produits de luxe vers la Russie, ce qui ne gêne que quelques oligarques et leurs maîtresses.

La Russie n’a pas besoin de devises étrangères. Elle n’a pas besoin d’importer de l’énergie et des minéraux. La Russie regorge d’ingénierie et de science et peut fabriquer tout ce dont elle a besoin.

Craig Roberts ajoute :

La banque centrale peut financer tous les projets internes. Mais comme les Américains ont réussi à laver le cerveau des économistes russes, les Russes ne peuvent pas utiliser l’arme puissante qu’ils ont sous la main pour mettre l’Occident à genoux en implorant grâce. De plus, les économistes russes n’ont pas assez de bon sens pour exiger le paiement en roubles de leur énergie et de leurs minerais. Cela renforcerait leur propre monnaie plutôt que les monnaies de leurs ennemis. Pourquoi la banque centrale russe renonce-t-elle à l’opportunité d’utiliser les exportations russes pour stabiliser la monnaie russe ?

La conclusion est que dans le jeu des sanctions, les Russes ont toutes les cartes en main mais ne savent pas comment les jouer.

Explication :

La raison de l’impuissance auto-imposée de la Russie est qu’une grande partie de la classe intellectuelle et dirigeante russe a subi un lavage de cerveau par le Forum économique mondial et est attachée au mondialisme.

On a vu aussi comment les moscovites se sont rués angoissés chez Ikea avant la fermeture de cette horrible enseigne. Le monde marchand esquinte tout le monde.

Puis Craig Roberts en vient à Biden et aux occidentaux :

L’idiot mal avisé de la Maison Blanche se vante que le gouvernement américain « va rendre plus difficile pour la Russie de faire des affaires avec les États-Unis ». Cela rend également plus difficile pour les États-Unis et leurs États fantoches de faire des affaires avec la Russie. L’Occident n’a rien dont la Russie a besoin, mais l’Occident ne peut pas survivre sans l’énergie et les minerais russes. Pendant de nombreuses années, les Américains n’ont pas eu accès à l’espace et aux expériences en apesanteur sans que les Russes les transportent jusqu’à la station spatiale.

Rappelons que nos marcheurs sur la lune ne disposent pas de moteurs soixante ans après pour y aller.

Au final la sottise américaine sera le déclencheur de la libération russe :

Washington va aider davantage la Russie en interdisant les investissements occidentaux dans tous les secteurs économiques russes. En d’autres termes, les idiots d’Américains vont faire pour la Russie ce que la Russie aurait dû faire pour elle-même il y a des années.




Macron est-il de « droite », Mélenchon de « gauche »?

Par Lucien SA Oulahbib

Comme il va être vu, le Président actuel incarne plutôt un centre gauche post giscardien entremêlant étatisme technocratique globalisé et assistanat universel et circonstancié de type populiste péronien (les ralliements actuels provenant des sociaux-démocrates et des gaullistes dits « sociaux » le prouvent). Marine le Pen représente de plus en plus, seule, la gauche jacobine par glissement de l’électorat populaire et son nouvel ancrage programmatique. Mélenchon s’identifie désormais dans sa dernière métamorphose à l’extrême gauche césariste (façon Brutus) et néo-robespierriste (à la manière de Trotski) alliant alter-islam et toujours la fusion organique Parti-Etat léniniste au sein d’une » race » autocratique colorant celle du « Prolétariat » par le « Créolétariat ». Jadot est sur le même créneau, mais avec l’hypocrisie en plus, entremêlée d’illuminisme catastrophiste pénitent, tandis que les trois autres (PC et trotskistes) incarnent le léninisme « classique » au sens remplaciste classiste : la nouvelle race idéocratique forgée dans le Creuset symbolique du Prolétariat imaginaire (émancipateur de « l’Humanité ») remplace « la classe dominante » sans plus, comme il a été vu dans les pays communistes (avec la vague idée de faire mieux bien sûr comme le prétend Badiou qui soutient d’ailleurs toujours et mordicus l’obligation injectable).

Pécresse, elle, incarne un centre droit mou à la Louis XVIII, en compagnie de Lassalle, ou la déliquescence accélérée de la démocratie chrétienne ayant croisé pendant un temps les classes industrielles urbaines supérieures avec toute cette nostalgie du « bon temps » qui a fait la gloire de la littérature au 19e siècle (Madame Bovary, Tartarin de Tarascon) et du cinéma français et européen des années 60 (Sautet, Bergman, Fellini, Visconti…) : l’hiver en ville et ses salons olé-olé, l’été à la campagne avec Lassalle en berger des Pyrénées racontant les histoires de l’oncle Paul à la veillée ou encore, plus interlope, à La Baule et Saint-Jean de Luz, se reposant des affres permanentes entre le capitalisme familial de papa et la Secte globalisée avide d’affairisme généralisé et de gloriole apprise à Saint-Tropez (et New York) comme tout arrivisme qui se respecte cherchant également à s’anoblir entre deux dessous de table. Il reste à droite Dupont-Aignan avec son souverainisme cinglant, mais par un certain biais rigide suicidant, par exemple l’alliance avec Poisson lors des régionales (quoiqu’il a été intransigeant en ce qui concerne les libertés fondamentales lors du covidisme aigu).

Il reste aussi à droite, et ce surtout désormais, Zemmour, qui tente de réconcilier comme il le dit les différentes « familles de la droite » (voire aussi de la France au sens du dernier Barrès, d’où sa ritournelle à chaque fin de meeting : »… et, surtout, surtout, vive la France! »). Il risque cependant d’en faire une addition plutôt qu’un tout supérieur à la somme de ses parties :

  • ainsi sa frilosité sur la « démocrature » scientiste et hygiéniste, de même que sa difficulté à expliquer que l’immigration est, d’abord, un problème mondial lié à l’affairisme ultra-échangiste de la corruption internationalisée qui cache l’action des mafias mondiales sous le couvert d’États croupions ou Potemkine ; ce qui fait que la France devrait au plus tôt quitter les instances internationales comme la Banque Mondiale, l’UNESCO, et sommer l’ONU de se réformer ou de disparaître comme feu la Société des Nations. Ce flou, s’il en est, dans l’analyse (compensé il est vrai par la promesse de bloquer l’aide au développement et les transferts monétaires) explique l’actuelle diabolisation du concept de « remigration » opérée y compris par Marine Le Pen alors que pourtant la position de Zemmour est somme toute modérée (!) à côté des positions « identitaires » qui veulent, elles, aller bien plus loin : jusqu’à aller aux antipodes de l’idée d’assimilation (à l’exception cependant de l’Action Française qui d’ailleurs soutient Zemmour) ce qui, là, renvoie à la droite dite techno-différentialiste proche des thèses anglo-saxonnes communautaristes en réalité et aussi racialistes classiques de type völkisch (mais c’est un autre sujet) ou en fait la « vraie » extrême droite représentant aussi le courant strictement anti-parlementariste et clairement anti-assimilationniste (qui appelle d’ailleurs à voter contre Zemmour parce que « juif »…).

Une blague édifiante, en passant, sur ce classement proposé : lors du trajet en car vers Paris pour le Trocadéro, l’on s’arrête, et nous voyant débarquer, le préposé à la station-service demande à un « reconquêtiste » si l’on va à un meeting de Marine Le Pen, il répond hilare : « euh non, on va à un meeting de droite… ». Le préposé est sans doute encore en train d’y réfléchir 🙂. À propos du classement ci-dessus, il pourrait être néanmoins rétorqué que concernant par exemple Macron, son globalisme ultra-échangiste le marque plutôt à « droite » et que la radicalité de Zemmour sur la « remigration » à « l’extrême droite ». Rien n’est moins sûr. À moins d’établir une équivalence entre droite et ultra-échangisme, ce qui n’est pas vraiment le cas historiquement parlant, y compris mondialement, le protectionnisme, par exemple, n’étant pas nécessairement de « gauche » (malgré les dires d’un Sapir, Onfray, ou Todd)

On peut certes avancer que Macron est tout de même « libéral » dans le sens « néo-libéral » acclimaté aujourd’hui, c’est-à-dire selon la Vulgate « le jouet de LA finance ». Or là aussi j’émets un bémol à la fois doctrinal et politique : sur le premier aspect, libéral ne veut pas dire licence et donc affairisme du moins si l’on suit Locke et Montesquieu ; ce qui fait que, sous l’aspect politique, jamais la City ou la Réserve Fédérale n’ont joué contre les intérêts, souverains, du Royaume-Uni ni des USA (même aujourd’hui dans le bras de fer avec Poutine : dollar et livre contre rouble et yuan, l’euro en touche). D’ailleurs, comment se fait-il qu’un Trump et un Johnson aient pu se faire élire s’il n’y avait pas dans le tréfonds de ces deux pays une solidité quasi mystique qui avait d’ailleurs donné un Churchill (et aussi le De Gaulle du 18 juin by the way sans parler du sursaut russe à Stalingrad…). En fait, le fait libéral au sens philosophique des 1er et second amendements américains et non pas au sens de la gauche américaine vous le voyez encore plutôt en Floride, au Texas au Dakota Sud, et aussi en Europe en Suède, car ces États malgré la pression « covidiste » n’ont pas flanché sur les libertés imprescriptibles à la différence de tant d’autres y compris anglo-saxons (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…).

Macron n’est en fait pas « libéral » du tout en ce sens profond (ontologique) légué par le libre arbitre d’Adam et Ève, de Moïse et de Saint Augustin; et même s’il apparaît être le jouet de « LA » finance avec les histoires McKinsey et autres optimisations fiscales et comptes cachés, il s’agit plutôt de licence au sens lockien de perversion et donc d’affairisme éhonté qui se sert cependant des graves manques de l’appareil d’État (pour s’enrichir, mais en secret) en ce sens où les services de contrôle a posteriori étatiques ne font pas leur « boulot » comme le soulignent Charles Gave et Didier Raoult – hormis la Cour des Comptes qui n’a toujours cependant qu’un avis facultatif (ce qui devrait pourtant changer, mais je n’ai entendu aucun candidat l’exprimer) ; car ces services cherchent plutôt la petite bête (comme l’a indiqué dernièrement Raoult), étant télécommandés par des ennemis en interne et des lobbys divers (liés à Big Pharma en ce qui concerne Raoult), et aussi de la bureaucratie bruxelloise aux ordres de la Secte trans/globaliste. Et cela se passe aussi, du reste, dans toutes les autres structures étatiques dont les tentatives d’autoréforme sont immédiatement bloquées par les franges pseudo-syndicales et plutôt affairistes et/ou idéocratisées (comme le fait dernièrement de nier « l’islamo-gauchisme à l’Université »), le CNRS en tête, alors que tout le monde sait que cette dernière structure tout comme nombre d’Universités ne sont que des rentes pour la franche intellectuelle idéocratique oscillant entre Mélenchon Macron (au second tour) et les autres, SciencePo en incarnant désormais la pointe (salace et pudibonde) la plus avancée. D’où aussi l’utilisation d’officines privées opérée par Macron lorsqu’il veut aller vite, vite, vite pour imposer, quoi qu’il en coûte, « le Grand Reset », ce qui du reste n’est pas contradictoire comme on le sait (le fameux « en même temps ») avec le projet de la gauche trans/humaniste allant d’Attali aux boomers californiens…

Au fond, le dilemme reste toujours le même : qui peut dans ce cas incarner au mieux le fait de non seulement restaurer, rénover, mais affranchir la France de toutes ces entraves intérieures et extérieures en vue à la fois de préserver ses acquis et les affiner ? Qui ?…

J’ai ma petite idée, mais à vous de voir : « libre arbitre »…

Et, surtout (surtout), réponse le 10 avril…




Sanctions sportives contre la Russie : Lorsque la FIFA collaborait avec les dictatures militaires

[Source : ahmedbensaada.com]

Par Ahmed Bensaada

Le monde occidental du sport a instinctivement réagi au conflit entre la Russie et l’Ukraine, se rangeant très rapidement du côté du second tout en sanctionnant le premier et ce, sans aucune directive de l’ONU. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA), instance suprême du sport-roi, n’y est pas allée de main morte en prenant des décisions unilatérales, une première dans son histoire. Sanctions démesurées contre la Russie, refus de jouer contre l’équipe nationale de ce pays, drapeaux ukrainiens déployés dans les avant-matchs, déclarations délibérées et politiquement orientées de certains footballeurs, etc. Du jamais vu dans l’histoire du football, sport pour lequel de tels agissements sont considérés comme délictueux. Toute une effervescence médiatico-politique qui n’est d’ailleurs aucunement justifiée par les articles 16 et 17 des statuts de la FIFA. C’est simple : le sacro-saint principe de séparation entre le sport et la politique a volé en éclat.

Ce soudain élan de « solidarité » a soulevé de nombreux questionnements. Pourquoi des sanctions si rapides contre la Russie et non contre les États-Unis, la France ou la Grande-Bretagne (pour ne citer que ces pays occidentaux) alors que ces pays ont provoqué et/ou participé à des guerres sanglantes qui ont détruit des pays, provoqué la mort de centaines de milliers de personnes et poussé à l’exil des millions de réfugiés? Pourquoi avoir fermé les yeux sur les crimes d’Israël et même les récompenser alors que le sang de ses victimes palestiniennes n’avait pas encore séché?

Et une question importante se pose : la FIFA serait-elle une arme « sportive » utilisée par et pour l’Occident dans ses conflits géopolitiques? La FIFA serait-elle alignée sur les positions de l’OTAN au détriment des autres nations qui ne font pas partie de cette organisation ultra-belliciste?

Pour répondre à cette question, nous allons montrer que ce n’est pas la première fois que la FIFA collabore avec l’OTAN et les Occidentaux aux dépens d’un pays appartenant à la sphère géopolitique opposée.

C’était au Chili, il y a près d’un demi-siècle, en pleine guerre froide.

Principaux personnages cités dans l’article

Salvador Allende
Président du Chili
(1970-1973)
Augusto Pinochet
Chef de la junte militaire chilienne
(1973-1990)
Richard Nixon
Président des États-Unis
(1969-1974)
Henry Kissinger
Secrétaire d’État américain
(1973-1977)
Conseiller à la sécurité nationale
(1969-1975)
Emílio Garrastazu Médici
Chef de la junte militaire brésilienne
(1969-1974)
Paul Aussaresses
Attaché militaire auprès de l’ambassade de France au Brésil
(1973-1975)
Patricio Carvajal Prado
Ministre de la Défense de la junte chilienne
(1973-1974)
Stanley Rous
Président de la FIFA
(1961-1974)
Armando Marques
Arbitre international brésilien
Abilio d’Almeida
Vice-président de la FIFA
Elias Figueroa
Défenseur de l’équipe nationale chilienne
(1973)
Leonardo Véliz
Ailier gauche de l’équipe nationale chilienne
(1973)
Ligne de temps des principaux acteurs et événements

Un coup d’État fomenté par les États-Unis

Le 11 septembre 1973, le palais de la Moneda, siège de la présidence chilienne, fut bombardé par l’aviation de son propre pays. Lorsque les militaires putschistes envahirent les lieux, le président Salvador Allende, démocratiquement élu, est retrouvé mort. La junte militaire dirigée par le général Augusto Pinochet prit le pouvoir dans le sang, mettant fin à la brève expérience socialiste du parti de l’Unité Populaire qui avait gagné les élections et permis au président Allende d’accéder à la magistrature suprême, le 4 novembre 1970.

Le premier discours de Salvador Allende (4 septembre 1970)
Cliquez sur la photo pour écouter le discours (en espagnol)
Bombardement de la Moneda (11 septembre 1973)

Ce coup d’État a été explicitement appuyé par les États-Unis qui ne voulaient en aucun cas qu’un autre pays d’Amérique latine (en plus de Cuba) ne rejoigne le camp socialiste en pleine guerre froide.

En effet, deux jours après l’accession du président Allende au pouvoir, soit le 6 novembre 1970, Richard Nixon organisa une réunion du Conseil national de sécurité avec, entre autres, son conseiller à la sécurité nationale et principal acteur de la subversion anti-chilienne, Henry Kissinger. Des documents déclassifiés rapportent de manière détaillée les discussions qui ont eu lieu lors de de cette rencontre. On peut ainsi lire, dans le mémorandum de la conversation, les déclarations du président Nixon :

« Notre principale inquiétude est que [Allende] réussisse, qu’il se consolide et projette une image de succès dans le monde. Nous devons adopter une approche publique correcte tout en envoyant des messages indiquant que nous nous opposons à lui. (…) Nous devons l’étouffer économiquement. (…) Nous ne devons pas laisser l’impression que l’on peut s’en tirer ainsi en Amérique latine. Trop de gens dans le monde pensent que c’est à la mode de nous marcher sur les pieds. »

Des millions de dollars ont été dépensé par Washington pour un « regime change » au Chili et la CIA a été directement impliquée dans la déstabilisation économique, diplomatique et militaire de ce pays.

Selon un rapport du Sénat américain, le journal « El Mercurio » et d’autres médias chiliens ont été financé par la CIA à hauteur de 1,5 millions de dollars pour mener une campagne de déstabilisation du président Allende.

Ce n’est pas pour rien que le jour même du coup d’État, la junte militaire a interdit tous les journaux sauf « El Mercurio » et « La Tercera de la Hora » dans son « Bando N°15 : Censura y clausura de medios de prensa ».

La Une d’El Mercurio du jeudi 13 septembre 1973
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Coup d’État au Chili : le rôle des États-Unis (INA – 1983)
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En plus, des notes manuscrites déclassifiées du directeur de la CIA de l’époque, Richard Helms, montrent que le président Richard Nixon a ordonné à la CIA de fomenter un coup d’État militaire au Chili.

D’autres documents confirment que Henry Kissinger a été le principal architecte politique des efforts américains pour évincer le président chilien et aider à la consolidation de la dictature de Pinochet au Chili.

Dans le rapport déclassifié intitulé « CIA activities in Chile », il est clairement mentionné :

« La CIA a activement soutenu la junte militaire après le renversement d’Allende ».

« De nombreux officiers de Pinochet ont été impliqués dans des violations systématiques et généralisées des droits de l’homme… Certains d’entre eux étaient des contacts ou des agents de la CIA ou de l’armée américaine ».

Henry Kissinger et Richard Nixon
Photo prise à la Maison Blanche le 22 septembre 1973, après la prestation de serment de Kissinger comme secrétaire d’État, soit 11 jours après le coup d’État chilien.

Mais ce qui attire particulièrement l’attention c’est une directive figurant dans un mémorandum à l’intention du Conseil national de sécurité signé par Henry Kissinger en date du 9 novembre 1970. Elle concerne certaines dictatures d’Amérique latine et recommande que :

« des consultations étroites soient établies avec les principaux gouvernements d’Amérique latine, en particulier le Brésil et l’Argentine, pour coordonner les efforts visant à s’opposer aux actions chiliennes qui pourraient être contraires à nos intérêts mutuels ; dans la poursuite de cet objectif, il faut redoubler d’efforts pour établir et maintenir des relations étroites avec les chefs militaires amis de l’hémisphère. »

Qu’en est-il réellement de la collaboration avec ces pays, en particulier le Brésil?

Le rôle du Brésil dans le coup d’État chilien

De nombreux documents déclassifiés montrent l’implication active du Brésil dans le coup d’État contre le président Allende. Le livre de Roberto Simon intitulé « Le Brésil contre la démocratie » explique « comment la dictature brésilienne a agi pour renverser la démocratie chilienne et a servi de support – et de modèle – à la construction du régime militaire sous Augusto Pinochet ».

Dès l’élection de Salvador Allende, des documents secrets témoignent des excellents rapports entre les administrations américaine et brésilienne et montrent une convergence de vue quant au sort du président chilien.

Une lettre, datée du 23 mars 1971, rédigée par l’ambassadeur chilien à Brasilia indique clairement que le Brésil planifiait « de recruter des Chiliens pour mener une guérilla contre Allende ».

Cette connivence se concrétisa le 9 décembre 1971, lorsque Emílio Garrastazu Médici fut reçu au bureau ovale de la Maison Blanche par Richard Nixon.

Emílio Garrastazu Médici et Richard Nixon
(Washington, le 7 décembre 1971)

Il faut savoir que du 30 octobre 1969 au 15 mars 1974, le Brésil a été dirigé par le général Emílio Garrastazu Médici, surnommé le « Pinochet brésilien ». Il faisait partie de la junte militaire qui a imposé une dictature au Brésil après le coup d’État appuyé par les États-Unis contre le président João Goulart en 1964.

Le mémorandum de la rencontre entre les présidents étasunien et brésilien a été rédigé par Henry Kissinger. Il nous donne un aperçu des discussions qui ont eu lieu dans le bureau ovale.

« Le président a ensuite demandé au président Médici son point de vue sur l’évolution de la situation au Chili. Le président Médicis a déclaré qu’Allende serait renversé pour les mêmes raisons que Goulart avait été renversé au Brésil.

Le président a ensuite demandé si le président Médici pensait que les forces armées chiliennes étaient capables de renverser Allende. Le président Médicis a répondu qu’il estimait qu’ils l’étaient, ajoutant que le Brésil échangeait de nombreux officiers avec les Chiliens, et a précisé que le Brésil travaillait à cette fin.

Le président a déclaré qu’il était très important que le Brésil et les États-Unis travaillent en étroite collaboration dans ce domaine. Nous ne pouvions pas prendre la direction mais si les Brésiliens estimaient qu’il y avait quelque chose que nous pouvions faire pour être utiles dans ce domaine, il aimerait que le président Médici le lui fasse savoir. S’il fallait de l’argent ou une autre aide discrète, nous pourrions peut-être le mettre à disposition. Celle-ci doit être tenue dans la plus grande confidentialité. Mais nous devons essayer et empêcher de nouveaux Allende et Castro et essayer si possible d’inverser ces tendances.

Le Président Médici s’est dit heureux de voir que les positions et les vues brésiliennes et américaines étaient si proches ».

Le 2 août 1973, environ cinq semaines avant le coup d’État de Pinochet, des responsables militaires chiliens se sont secrètement réunis à la base aérienne d’El Bosque (Santiago) pour planifier un renversement du gouvernement Allende. Un rapport détaillé, préparé par le Centre de renseignement du ministère brésilien des Affaires étrangères, identifie ces militaires qui « ont évalué le coup d’État militaire de 1964 au Brésil pour identifier les leçons qui seraient « utiles » à un coup d’État réussi au Chili ».

Ce qui en dit long sur les relations entre les militaires chiliens et le gouvernement brésilien.

Une preuve de plus ?  Le Brésil a été le premier pays à établir des relations formelles avec la junte militaire qui a renversé Salvador Allende. Dans un document confidentiel daté du 13 septembre 1973, il est clairement indiqué que le président Emílio Garrastazu Médici a donné des instructions à son ministre des Affaires étrangères de reconnaitre la junte militaire en un geste « qui démontre la profonde amitié du Brésil ». Et ce, « sans même consulter d’autres pays amis, comme il est d’usage dans ces cas ».

Un tortionnaire français chez les dictateurs

Comme toute dictature a besoin de tortionnaires, on en retrouve un beau « spécimen » dans cette histoire. Une figure française qui s’est illustrée dans la torture, l’assassinat et l’exécution sommaire de militants algériens lors de la guerre d’indépendance de l’Algérie : le « funeste » Paul Aussaresses.

Considéré par l’establishment militaire occidental comme un expert de la contre-insurrection, il a perfectionné sa technique à Alger, à la tête de ce qu’il nomme lui-même les « escadrons de la mort ». Ces groupes militaires avaient pour mission de procéder à des arrestations nocturnes, de torturer les personnes arrêtées et d’en éliminer sommairement quelques-unes.

Aussaresses a, parmi ses « faits d’armes », les assassinats de héros de la révolution algérienne comme Larbi Ben M’hidi par pendaison ou Ali Boumendjel par défenestration, tous deux maquillés en suicide.

Jusqu’à sa mort, celui qui a été surnommé le « bourreau d’Alger » n’a jamais éprouvé aucun remord sur les tortures, les liquidations et les exactions sordides qu’il pratiquait personnellement ou qu’il déléguait à des subalternes.

Larbi Ben M’hidi, le héros de la révolution algérienne, avant son assassinat par Aussaresses (1957)
Cliquez sur la photo pour visionner un court reportage sur Larbi Ben M’hidi avec le témoignage d’Aussaresses

Avait-il agi seul ou en comité restreint sous la férule d’un quelconque despote militaire local? Pas du tout. Aussaresses affirme que le ministre de la justice de l’époque, François Mitterrand (futur président français de 1982 à 1995), était quotidiennement informé de la pratique de la torture en Algérie.

Après l’indépendance de l’Algérie, Aussaresses se consacra à l’enseignement de ses techniques mortifères. Ainsi, on le retrouve, au début des années 60, dans des écoles militaires américaines où il y enseigna la « guerre psychologique ».

En 1973, il fut nommé attaché militaire au Brésil où il a été reçu à bras ouverts par la dictature en place et y a retrouvé, selon l’historien Rodrigo Nabuco, certains de ses anciens élèves formés aux États-Unis (Thèse de doctorat de Rodrigo Nabuco, p.393) .

Nabuco précise aussi qu’Aussaresses (et ses prédécesseurs)

« ont participé à des réunions de l’État-Major [brésilien], ont accompagné et formé aux aspects militaires de la lutte anti-guérilla et ont, au minimum, donné leur avis aux autorités brésiliennes sur la méthode et les opérations de répression ».

Paul Aussaresses, membre du Club naval de Brasilia

Lors de son séjour au Brésil (1973-1975), le « bourreau d’Alger » a été instructeur au Centre d’opérations en forêt et d’actions commando (COSAC – Centro de Operações na Selva e de Ações de Comando), situé à 60 km de Manaus, en Amazonie où sont aussi passés d’autres militaires français, spécialistes de la guerre psychologique.

DOI-CODI de São Paulo dans les années 70
Les DOI-CODI sont des centres de torture et d’assassinat des personnes opposées à la dictature brésilienne.
DOI-CODI : Destacamento de Operações de Informação – Centro de Operações de Defesa Interna – Détachement des opérations d’information – Centre des opérations de défense interne

Pour bien comprendre la mission d’Aussaresses à Manaus, il est utile de se référer à son livre « Je n’ai pas tout dit – Ultimes révélations au service de la France – Entretiens avec Jean-Charles Deniau, Éditions du Rocher, 2008 » dans lequel il révèle qu’il y allait tous les mois (p.158). Voici quelques extraits de l’entretien concernant le Brésil (pp. 159-162) :

–       Vous n’alliez pas en plein cœur de l’Amazonie uniquement pour le crapahutage ?

–       Non Les Brésiliens m’avaient confié une autre tâche. Mon programme consistait à apprendre à nos élèves la guerre contre-révolutionnaire. En clair, j’enseignais les techniques de la bataille d’Algérie, c’est-à-dire le quadrillage des quartiers, le renseignement et l’exploitation des informations, les arrestations…

[…]

–       Vos stagiaires étaient des gradés ?

–       Ce centre était unique dans toute l’Amérique latine. Il n’y avait pas énormément de place, donc la sélection était rigoureuse. Manaus ne recevait que des officiers.

–       De quels grades ?

–       Tous, principalement de jeunes officiers supérieurs. J’ai formé des Brésiliens, bien sûr, mais aussi des Chiliens, des Vénézuéliens, des Argentins.

–       Des Argentins ont dit qu’à Manaus, on enseignait la torture sur des prisonniers vivants. C’est vrai ?

–       Je ne sais pas. Je ne crois pas, mais ça se peut.

[…]

–       L’enseignement de la torture, c’était uniquement théorique, donc ? Ou est-ce qu’il y avait des exercices ?

–       Il y avait des exercices.

–       Sur des cobayes…Il y avait des stagiaires qui jouaient le rôle des torturés et d’autres celui des tortionnaires ?

–       Voilà.

–       Chacun jouait son rôle ?

–       Oui.

–       Mais il ne le faisait pas vraiment ?

–       Non

–       Mais parfois ils le faisaient vraiment ?

–       Parfois, il le faisait vraiment.

–       En fait, vous formiez des spécialistes de la torture brésiliens qui ont, par la suite, exporté leurs techniques dans d’autres pays d’Amérique latine ?

–       Oui, c’est exact.

–       Qu’est-ce qui motivait tous ces régimes pour organiser une telle répression dans leurs pays ?

–       Vous ne vous rendez pas compte de l’état d’esprit à l’époque. Nos collègues instructeurs américains expliquaient que leur pays restait le seul rempart contre l’invasion communiste, le seul qui pouvait préserver les valeurs de la démocratie.

Dans un article consacré aux prisons clandestines de la dictature brésilienne, l’impact des formations d’Aussaresses est mentionné :

« Grâce à son livret, des soldats de tout le continent ont appris les techniques d’interrogatoire intensif et d’exécution sommaire de prisonniers, l’utilisation du sérum de vérité, les pratiques des escadrons de la mort, les disparitions forcées et les disparitions de corps jetés des avions en plein vol ».

D’autre part, Nabuco remarque dans sa thèse (p.387), l’application au Brésil des techniques de la « Bataille d’Alger »:

« Cependant, nous ne pouvons que souligner la ressemblance très frappante entre la contre-guérilla à São Paulo et à Alger. D’un autre côté, les documents consultés attestent de l’augmentation très sensible de la coopération militaire pendant les années 1969-1975. De plus, lorsque le modèle de la bataille d’Alger s’étend à tout le pays, l’état-major de l’armée de terre brésilienne fait appel aux conseillers français pour former les nouveaux cadres du dispositif de défense intérieure, le Détachement d’opérations intérieures (DOI) ».

Une des techniques de torture de « l’école française » enseignée au Brésil
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« Le visage visible de la torture » : tel était le surnom donné à Aussaresses au Brésil. C’est ce que rapporte le chercheur brésilien Fermino Alves qui précise que :

« dans les années 1970, le Brésil est devenu le principal exportateur et instructeur de techniques de torture vers des pays comme le Chili, le Paraguay, la Bolivie et l’Argentine. Les États-Unis n’étaient pas le seul enseignant au Brésil. L’armée française a également fait sa part ».

La journaliste et écrivaine Leneide Duarte-Plon est l’auteure d’un ouvrage au titre explicite : « La torture comme arme de guerre : de l’Algérie au Brésil. Comment les militaires français ont exporté les escadrons de la mort et le terrorisme d’Etat ». Dans une interview réalisée en 2008, elle a questionné Aussaresses sur le rôle du Brésil dans le coup d’État chilien :

LDPVous êtes arrivé au Brésil en octobre 1973, peu après le coup d’État militaire au Chili. Le Brésil a-t-il activement participé au coup d’Etat contre Allende ?

AussaressesQuelle question ! Vous penseriez que je suis un idiot si je ne le savais pas. Bien sûr le Brésil a participé!

LDPVous le racontez dans le livre. J’aimerais que vous répétiez. Le Brésil a-t-il envoyé des avions et des armes ?

AussaressesMais bien sûr, des armes et des avions.

LDPEt des officiers ont aussi été envoyés?

AussaressesOui, bien sûr. Les armes je ne sais pas exactement lesquelles. Mais les Brésiliens ont envoyé des avions français avec des projectiles fabriqués en France par la société Thomson-Brandt.

Et la boucle est bouclée. Avec un coup d’État largement appuyé par les États-Unis et le Brésil, il y a de fortes chances que les méthodes « scientifiques » du « professeur » Aussaresses fleurissent à Santiago du Chili.

Le stade de la mort

Dès les premiers jours du coup d’État contre Allende l’Estadio Nacional (Stade national) de Santiago a été utilisé comme centre de détention et de torture. Les militaires avaient compris que le travail de « purge » de la société « pour extirper le cancer marxiste » allait produire un nombre de détenus plus grand que la capacité réelle du système pénitencier chilien. Déjà, le 12 septembre 1973, des masses humaines furent « déversées » dans le stade. On raconte que le choix du lieu était tellement insolite qu’en entrant dans le complexe sportif, certains détenus ont applaudi croyant qu’ils allaient voir un match de football. La réalité était toute autre.

Le commandant Alvarado, responsable du stade transformé en camp de concentration leur fournit les explications nécessaires :

« Vous êtes des prisonniers de guerre. Vous n’êtes pas des Chiliens, mais des marxistes, des étrangers. Aussi sommes-nous décidés à vous tuer jusqu’au dernier. En ce qui me concerne, je le ferai avec un grand plaisir, avec une joie toute particulière. Ne croyez pas que j’aurai des remords de conscience si aucun de vous ne sort vivant de ce camp de prisonniers.»

« J’ai des instructions spéciales de mes supérieurs de la junte de gouvernement. Je puis faire de vous ce qui me plaît et même vous tuer. Donnez-moi, je vous en prie, un prétexte pour le faire.

Que l’un d’entre vous bouge, qu’il esquisse le moindre geste suspect ou qui me semble tel et vous sentirez dans votre propre chair, la façon dont la scie d’Hitler coupe les corps, les coupe en deux. Bonne nuit. »

Selon un rapport de la Croix-Rouge internationale, l’Estadio Nacional comptait quelque 7 000 détenus au 22 septembre 1973. À la date de sa fermeture, le 19 novembre 1973, on estime que près de 40 000 personnes y ont été emprisonnées. Le nombre de morts n’est pas précisément connu, mais certaines sources évoquent pas moins de 400 exécutions.

Le Stade national de Santiago (septembre -novembre 1973)

Une des victimes les plus célèbres est le chanteur populaire chilien, Victor Jara. Enseignant, membre du parti communiste et soutien du président Allende, il fut arrêté le 11 septembre 1973. Conduit au stade, il a été torturé pendant plusieurs jours et ses doigts de guitariste furent broyés par un tortionnaire. Le 16 septembre 1973, Victor Jara a été froidement exécuté par une rafale de mitraillette. On retrouva son corps criblé par 44 balles, quelques jours avant son 41e anniversaire.

Victor Jara, dans le quartier populaire « Herminda de la Victoria »
Cliquez sur la photo pour visionner une courte vidéo sur la vie de l’artiste engagé Victor Jara

Un très grand nombre de personnes furent torturées dans le stade.

La Commission Valech (officiellement Commission nationale sur l’emprisonnement politique et la torture) a produit un rapport de plus de 500 pages où on peut lire de très nombreux témoignages des personnes torturées. En voici deux, à titre d’exemple :

Rapport p. 234 :

« Homme, arrêté en septembre 1973. Récit de son incarcération au Stade national, région métropolitaine : Lorsque j’étais au stade national, j’ai été emmené le matin, avec d’autres compagnons, vers le vélodrome. Je devais être avec une couverture sur la tête pendant qu’ils m’appelaient pour un interrogatoire. Pendant qu’ils m’interrogeaient, ils m’ont déshabillé et m’ont mis un courant sur les tempes, les t…, l’a… [parties génitales, NDLR]. Et ils m’ont mis quelque chose dans la bouche pour que je ne me morde pas la langue pendant qu’ils donnaient le courant. Je me souviens d’être assis sur une chaise pieds et poings liés. Ensuite, ils m’ont menotté et m’ont remis le courant […]. »

Rapport p.254 :

« J’étais enceinte de trois mois, j’ai été arrêtée et emmenée au Stade national. Là, j’ai reçu des coups, j’ai eu un simulacre d’exécution. J’ai été forcée de me tenir debout dans des positions inconfortables sans bouger. (…) J’ai été forcée d’assister à la torture et au viol d’autres détenues. Pendant ma grossesse, j’ai été torturée, violée et pelotée par un groupe de militaires. »

Région métropolitaine, 1973

La participation de militaires brésiliens à la torture des prisonniers du Stade national de Santiago a été largement documentée par le journaliste Roberto Simon.  En janvier 2021, il publia dans « Folha de S.Paulo » un article au titre on ne peut plus explicite : « Le Brésil contre la démocratie. Comme agents de la dictature brésilienne, ils ont participé à la torture au Stade national du Chili, peu après le coup d’État militaire de 1973 ». On peut y lire différentes informations qui confirment les déclarations d’Aussaresses.

Roberto Simon donne de nombreuses informations qui confirment la collaboration entre les militaires brésiliens et la junte militaire chilienne, à la fois au coup d’État et au soutien à la torture au Chili. Dans ce qui suit nous n’allons retenir que quelques-unes de celles qui concerne le Stade national:

  • Un rapport d’Amnesty International mentionne que « les personnes chargées de s’occuper des prisonniers au Stade national ont admis que la police brésilienne était présente lors des interrogatoires et que la police était là pour enseigner aux Chiliens les méthodes brésiliennes ».
  • Carlos Altamirano, ancien secrétaire général du Parti socialiste chilien, a affirmé que « des centaines » de prisonniers au Stade national avaient été interrogés par des Brésiliens.
  • Deux documents officiels retrouvés prouvent que des militaires des services de répression de la dictature brésilienne travaillaient dans le Stade.
  • Des prisonniers chiliens ont également affirmé avoir été torturés sous la supervision directe d’instructeurs brésiliens.
  • Selon le caricaturiste Juan Sepúlveda, des officiers brésiliens ont assisté à sa séance de torture et ont été impressionnés par la brutalité des Chiliens.
  • Des fonctionnaires nord-américains ont déclaré à des diplomates étasuniens que des détenus brésiliens libérés du Stade national disaient avoir été interrogés par « des individus qui parlaient couramment le portugais et qu’ils croyaient être des policiers brésiliens ou des agents de renseignement brésiliens ».
  • Des rapports « non confirmés » signalent que la dictature brésilienne aurait également introduit des appareils de torture, notamment des appareils à électrochocs, au Chili.

Après tant d’horreurs, le stade fût progressivement vidé de ses prisonniers. Le camp de concentration ferma ses portes définitivement le 19 novembre 1973. Ce n’était nullement un geste de bienveillance ni d’altruisme de la part de la junte sanguinaire. Pas du tout.

Un match de football très important devait s’y dérouler 2 jours plus tard, soit le 21 novembre 1973, même si les fantômes des victimes risquaient de hanter le lieu pendant très longtemps.

Le 26 septembre 1973 : un match volé

Au milieu de ce climat de terreur, de répression, d’assassinats et d’atrocités quotidiennes, la junte militaire chilienne profita d’un évènement sportif pour distiller sa propagande aux yeux du monde. En effet, pour pouvoir se qualifier à la phase finale de la coupe du monde de football de 1974 programmée en RFA (République Fédérale Allemande), l’équipe nationale du Chili (la Roja) devait affronter celle de l’URSS dans une double confrontation aller-retour.

Un match de football contre l’URSS, la « patrie » des marxistes? Ceux-là même que la junte était en train d’en « extirper le cancer » sur le sol chilien? Quelle belle occasion pour Pinochet de montrer non seulement que son pays était calme mais aussi que, sous sa botte anticommuniste, le Chili pouvait se qualifier aux dépends des soviétiques.

D’ailleurs, les dictatures sud-américaines ont toujours instrumentalisé le football pour en faire un outil de propagande vers l’extérieur et de fierté nationale pour l’intérieur. Cela a été le cas pour le Brésil du général Emílio Garrastazu Médici en 1970 et, plus tard, pour l’Argentine du général Jorge Rafael Videla en 1978.

Le général dictateur Emílio Garrastazu Médici et Pelé (1970)
Le général dictateur Jorge Rafael Videla remet le trophée de la coupe du monde à Daniel Passarella, capitaine de l’équipe argentine (1978)

L’importance de ces matchs était telle que la junte chilienne s’est beaucoup démenée pour que l’excellent défenseur Elías Figueroa fasse partie de l’équipe. Il fut ramené de Porto Alegre (Brésil) où il jouait pour l’équipe locale.

L’équipe nationale chilienne quitta Santiago le 17 septembre 1973, soit moins d’une semaine après le putsch sanglant. Le match aller a eu lieu à Moscou le 26 septembre 1973 mais, entretemps, l’URSS avait rompu ses relations diplomatiques avec le Chili le 22 septembre 1973.

Devant 60 000 spectateurs, l’affaire était compliquée pour le Chili qui avait pour mission de ramener un résultat positif pour la qualification avant le match retour. Surtout que la sélection d’URSS était finaliste du Championnat d’Europe 1972 face à la RFA, qui sera auréolée du titre mondial en 1974. D’autre part, l’équipe soviétique comptait parmi ses rangs Oleg Blokhine, un des meilleurs footballeurs de l’histoire de l’URSS.

Étant donné le contexte actuel, il est intéressant de s’attarder sur ce joueur. En effet, il représente bien la complexité des relations entre la Russie et l’Ukraine. Né à Kiev, il a des origines ukrainiennes par sa mère et russes par son père. Jouant pour le Dynamo de Kiev, il a été élu meilleur joueur ukrainien à de très nombreuses reprises ainsi que meilleur joueur soviétique en 1973, 1974 et 1975. C’est d’ailleurs en 1975 qu’il a obtenu le Ballon d’Or devant les célébrissimes Franz Beckenbauer et Johan Cruyff (voir le classement).

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’arbitre principal de ce match était brésilien, M. Armando Marques. Comment est-il possible qu’un arbitre sud-américain soit désigné lorsqu’un match oppose une sélection sud-américaine et une autre, européenne? Pourquoi la FIFA n’a-t-elle pas désigné un arbitre plus « neutre »?

Étrange, n’est-ce pas? Mais la suite est encore plus étonnante.

Fiche technique du match URSS – Chili (26 septembre 1973)
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Le match se solda par un nul (0–0), accueilli comme une grande victoire par la junte militaire chilienne et ses médias aux ordres. Le seul journaliste chilien présent à ce match était Hugo Gasc Opazo, envoyé spécial du journal El Mercurio (bien entendu!). Ce journaliste (qu’on ne peut pas accuser de partisannerie puisque chilien) décrit l’arbitre comme « un anticommuniste enragé ».

Cette aversion du communisme par Marques n’est pas une simple appréciation personnelle de Gasc, mais a été relatée dans de nombreuses autres références. Cela est signalé, par exemple, dans cet article du Guardian qui nous explique que l’arbitre du match, qui logeait dans le même hôtel que la sélection chilienne, a rencontré Francisco Fluxá, le président de la Fédération chilienne de football qui accompagnait l’équipe. Ce dernier aurait sympathisé avec Marques en lui offrant des cigarettes américaines (très prisées à l’époque). Marques lui aurait avoué : « Dieu merci, le gouvernement [Allende] est tombé ».

Dans un article très détaillé sur ce match, les historiens Olivier Compagnon et Alexandros Kottis, nous donnent un éclairage très intéressant sur le rôle de cet arbitre :

« Le bon résultat obtenu à Moscou, dans un match qui ne fut pas retransmis et dont les images demeurent à ce jour inaccessibles, ne fut toutefois pas seulement dû au talent des joueurs chiliens ou à l’inertie d’Oleg Blokhine. L’arbitre de la rencontre, le Brésilien Armando Marques, décrit par Hugo Gasc Opazo – le seul journaliste chilien présent à Moscou en tant qu’envoyé spécial d’El Mercurio – comme « un anticommuniste enragé » et connu au Brésil pour le nombre incalculable d’erreurs d’arbitrages qu’il commit durant sa carrière, y contribua en effet grandement en n’expulsant pas [Elias] Figueroa qui s’était pourtant rendu coupable de nombreux gestes dangereux ou d’anti-jeu. Il faut dire que ce dernier, qui ne masquait pas sa sympathie pour le régime militaire, évoluait alors à l’Internacional de Porto Alegre, connaissait personnellement Marques et était le seul joueur présent au stade Lénine à pouvoir communiquer avec l’arbitre en portugais ; et que l’arbitre aurait parlé avant la rencontre avec Francisco Fluxá, président de l’Asociación Central de Fútbol et homme fort du football chilien, qui l’aurait convaincu de défendre les intérêts de la Roja dans la nuit moscovite »

Le journaliste sportif Alejandro Hidalgo confirme la collusion entre Marques et Fluxá :

« Un fait curieux à propos de ce match a été rapporté par Hugo Gasc, le seul journaliste chilien qui était en Russie : « Heureusement, l’arbitre était un anticommuniste enragé. Avec Francisco Fluxá, le président de la délégation, nous l’avions convaincu qu’il ne pouvait pas nous laisser perdre à Moscou, et la vérité est que son arbitrage nous a beaucoup aidés » ».

D’autres sources rapportent que plusieurs joueurs ont reconnu que Marques ne s’est pas contenté de laisser passer des fautes grossières d’Elias Figueroa qui lui aurait valu l’expulsion, il n’a même pas sifflé un penalty en faveur des Russes.

De son côté, le défenseur chilien Antonio Arias raconta une petite anecdote cocasse sur la relation entre Armando Marques et Elias Figueroa qui était le seul joueur chilien parlant le portugais puisqu’il jouait au Brésil : ils se seraient fait la bise à leur rencontre sur le terrain!

Ainsi, grâce à un arbitre malhonnête et fripouille choisi par la FIFA, qui était non seulement sud-américain, mais aussi ouvertement anticommuniste, l’équipe chilienne revint à Santiago avec un nul au goût d’une victoire : la dictature avait vaincu le marxisme sur ses terres!

El Mercurio et La Tercera de la Hora imprimèrent des titres à la gloire de la dictature et, bien sûr, du peuple chilien libéré du marxisme.

Dans ce domaine, La Tercera de la Hora se dépassa en titrant en rouge :

« Même dans le football, l’URSS ne peut rien contre le Chili ».

La Une de La Tercera de la Hora (27 septembre 1973)
« Le match nul triomphal du Chili » (El Mercurio, le 27 septembre 1973)

Un petit épilogue est nécessaire à la compréhension de la personnalité d’Armando Marques, surnommé « l’arbitre le plus controversé de l’histoire du Brésil ». À la fin de sa carrière qu’il a très mal finie, il a été président de la commission d’arbitrage du Brésil, poste duquel il été poussé à la démission en 2005. La raison? Son implication dans un gigantesque scandale de corruption des arbitres du championnat du Brésil que la presse locale a surnommé « La mafia du sifflet ».

Le jour où l’équipe du Chili n’a battu personne

Tel est le titre donné par le journaliste Juan Pablo Bermúdez à son article décrivant le match retour qui devait se jouer au Chili le 21 novembre 1973, dix semaines après le coup d’État et deux jours seulement après l’évacuation des prisonniers et des torturés du camp de concentration qu’était devenu le Stade national.

L’URSS refusa de jouer dans un stade qui a été utilisé pour la détention, la torture et l’exécution de citoyens chiliens innocents. Elle demanda que le match se joue dans un stade neutre car le Stade national avait perdu sa légitimité à causes des exactions qui y avaient été commises.

Afin de trouver une solution au problème, la FIFA décida d’envoyer, les 24 et 25 octobre 1973, une délégation au Chili pour vérifier les conditions du stade. Cette délégation était composée de deux personnes : le Brésilien Abilio d’Almeida, vice-président de la FIFA, et le Suisse Helmuth Kaiser, secrétaire général de la FIFA.

Un autre Brésilien impliqué dans cette histoire, ça n’en fait pas un peu trop, non?

Il s’est avéré qu’Abilio d’Almeida était lui aussi un anticommuniste notoire et un fervent sympathisant de la dictature de son propre pays.

À leur arrivée à Santiago, les représentants de la FIFA furent conduits au Stade national par rien de moins que le ministre de la Défense de la junte militaire en personne, l’amiral Patricio Carvajal Prado.

Le terrain était vide, mais les milliers de prisonniers étaient cachés sous les gradins et sommés de se taire.

Le Père Enrique Moreno Laval, membre de la Congrégation des Sacré-Cœurs et de l’Adoration qui était détenu dans le stade à cette époque se rappelle de cette visite :

« Je me souviens qu’un beau jour on nous annonça qu’aucun prisonnier ne pourrait monter dans les gradins parce qu’une commission internationale, chargée de voir le stade et les conditions dans lesquelles il était, allait venir. Dès l’aube, personne ne put sortir vers les gradins. Nous étions étroitement surveillés […] pour que personne ne puisse s’enfuir. Toutefois, à travers les fentes, nous avons pu apercevoir ces gros messieurs qui parcouraient le terrain, la pelouse, et qui donnaient l’impression que tout était normal »

Un autre prisonnier, Felipe Agüero, témoigne :

« Nous voulions crier et dire: « Hé, nous sommes là, regardez-nous » mais ils semblaient uniquement intéressés par l’état de l’herbe ».

L’inspection du Stade national de Santiago par la délégation de la FIFA et de nombreux militaires chiliens: rires et bonne humeur au programme, alors que des milliers de détenus croupissaient, à quelques mètres, sous les gradins.
Au premier plan, sourire jusqu’aux oreilles, le Brésilien Abilio d’Almeida.
(24 octobre 1973)

À la suite de la visite, Abilio d’Almeida réconforta l’amiral Carvajal :

« Ne vous inquiétez pas pour la campagne médiatique internationale contre le Chili. La même chose est arrivée au Brésil, ça va bientôt s’arrêter ».

Puis, après une visite de la ville et des réunions avec les autorités chiliennes, il donna une conférence de presse en la compagnie de l’amiral où il déclara que « la population est contente [et qu’] elle est libre de circuler ». Réitérant sa défense de la junte militaire chilienne, il traça un parallèle entre son pays et le Chili :

« Il y a, en Europe, des campagnes de presse organisées contre des pays comme le Chili. Mon pays aussi en a souffert. La même presse qui attaque maintenant le Chili attaquait avant le Brésil et continuera d’attaquer »

El Mercurio n’attendait que cette occasion pour titrer, quelques jours plus tard :

« La FIFA a informé le monde que la vie au Chili est normale ».

El Mercurio :
« La FIFA a informé le monde que la vie au Chili est normale »

Dans sa thèse de doctorat (Sao Paulo, 2019), Luis Guilherme Burlamaqui indique que des documents étudiés prouvent que le voyage au Chili d’Abilio d’Almeida « a été étroitement surveillé par le ministère des Affaires étrangères brésilien, compte tenu de la sensibilité du sujet ».

Cela voudrait-il dire que le vice-président de la FIFA était mandaté par son gouvernement, celui du dictateur Emílio Garrastazu Médici, pour « aider » la junte chilienne? Rien de plus probable si on tient compte des relations étroites entre les dictatures brésilienne et chilienne discutées auparavant.

Autre question corollaire : la décision de placer Abilio d’Almeida dans la délégation d’inspection aurait-elle été alors prise en connaissance de cause par la FIFA? Cela est fort possible si on tient compte de tous les recoins louches décrits dans cette histoire.

Après le rapport malhonnête et partial d’Almeida et de son collègue suisse, la FIFA a, bien évidemment, maintenu le choix du Stade national comme lieu où se jouerait le match retour.

L’URSS revient à la charge en demandant de jouer dans un stade neutre. La FIFA propose celui de Viña del Mar, à 120 km de Santiago, ce que refuse catégoriquement les responsables chiliens ne voulant faire aucune concession à « l’ennemi soviétique ». Francisco Fluxá, le président de la Fédération chilienne de football (celui qui avait « arrangé » le match aller avec l’arbitre brésilien) répondit par une fin de non-recevoir et exigea que le match se déroule dans le Stade national.

L’acceptation de cet état de fait par la FIFA pose un sérieux problème de crédibilité de cette organisation internationale. En effet, qui doit décider du lieu de ce match international : la FIFA ou Fluxá?

Surtout qu’il y avait un précédent de taille : le match Irlande du Nord – Bulgarie qui devait se jouer à Belfast le 26 novembre 1973 (le même jour que le match URSS-Chili à Moscou) a été déplacé, sans aucun problème, à Sheffield à cause du conflit nord-irlandais. En effet, Stanley Rous, le président de la FIFA (1961-1974) avait donné son aval à cette délocalisation sans soulever aucune vague. Ce qui fit dire aux observateurs sportifs soviétiques :

« Si [Stanley] Rous n’hésite pas à organiser des matches dans des stades neutres en période de bouleversements politiques, a demandé le journal, qu’est-ce qui l’a empêché de faire pression sur les Chiliens dans cette affaire? ».

De là à émettre des hypothèses, il n’y avait qu’un pas. On a accusé Stanley Rous de pousser l’URSS à ne pas jouer le match retour. En cas d’élimination, il espérait que les pays socialistes boycotteraient la coupe du monde de football de 1974 ce qui aurait donné à l’équipe de son pays – l’Angleterre – une chance d’y participer puisqu’elle n’avait pas été qualifiée.

D’autre part, Luis Guilherme Burlamaqui note dans sa thèse « qu’Israël était un allié clef de Stanley Rous ». À l’époque, ce pays faisait face à des demandes d’expulsion de la part des pays arabes en raison de sa politique ignoble envers le peuple palestinien. Des sanctions contre le Chili auraient ouvert la porte à des actions similaires contre l’État hébreu.

Ainsi, en gardant une neutralité politique « apparente », il pouvait faire d’une pierre, trois coups : donner une chance à son pays de se qualifier au Mondial 1974, préserver ses relations amicales avec Israël et frapper un coup contre le camp communiste, ce qui n’était pas anodin de la part d’un sujet de la Reine, en pleine guerre froide.

De nombreux pays ont condamné la décision de la FIFA. La plus incisive est venu d’Allemagne de l’Est dont les dirigeants ont demandé à la FIFA « s’ils envisageraient, après le précédent chilien, d’organiser un match à Dachau » (Camp de concentration nazi – NDLR).

L’Algérie, qui venait d’accueillir la Quatrième conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays non alignés (5-9 septembre 1973) demanda une réunion extraordinaire du Comité exécutif de la FIFA pour débattre de ce problème.

Olivier Compagnon et Alexandros Kottis font remarquer que la presse occidentale oscillait« entre de timides regrets quant à la superposition du sport et de la politique et une franche hostilité à l’encontre de l’URSS ». Le commentaire le plus malhonnête est certainement celui du célèbre magazine sportif français L’équipe :

« On peut s’étonner de ce dénouement à un moment où M. Almeida, délégué de la FIFA, venait de donner aux dirigeants soviétiques tout apaisement sur le parfait déroulement de la rencontre ».

De la part de journalistes professionnels qui devaient être au courant des différents rapports sur la situation catastrophique des droits de l’homme au Chili, cela relevait soit de l’incompétence, soit de la mauvaise foi. Vu le contexte politique de l’époque, la seconde éventualité est sans doute la plus juste.

Après le refus définitif de l’URSS de jouer dans le Stade national, la FIFA a pris une autre décision bizarre : celle de faire jouer le match retour sans la présence de l’équipe soviétique et de marquer un but.

Ainsi, devant quelques milliers de spectateurs dont des membres de la junte militaire, l’équipe nationale chilienne joua un match contre aucun adversaire. Un match kafkaïen que l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano a qualifié de « match le plus triste de l’histoire ».

En quelques passes et une quinzaine de secondes, Francisco « Chamaco » Valdés marqua un but dans des filets vides, but qui restera à la postérité comme « le but fantôme » du Chili.

Le match le plus triste de l’histoire (Santiago, le 21 novembre 1973)
Cliquez sur la photo pour visionner la courte vidéo du match
Panneau d’affichage du Stade national de Santiago (21 novembre 1973)

Des décennies plus tard, l’ailier gauche de l’équipe chilienne, Leonardo Véliz, connu pour avoir été un partisan du président Allende, se remémore ce match :

« Imaginez ce que je ressentais en entrant dans ce stade pour l’un des matchs les plus risibles de l’histoire du football, c’était un match absolument honteux qui n’aurait jamais dû avoir lieu ».

Dans une autre entrevue, il avoua garder d’horribles souvenirs de ce 21 novembre 1973 :

« C’était glaçant. Je pense qu’il y avait encore des traces de ce qui s’était passé dans le vestiaire et c’était quelque chose de très difficile à assumer ».

Les accointances politico-militaires entre les dictatures chilienne et brésilienne ont été utilisées jusqu’à la fin de cette sordide histoire. Juste après ce but honteux, un match amical fut organisé entre la sélection chilienne et l’illustre équipe brésilienne (sic!) du Santos. Même sans Pelé, qui n’avait pas fait le voyage, le Chili perdit 5-0.

Comble du ridicule, le Chili exigea une compensation de 300 000$ pour manque à gagner sur les recettes et l’organisation du match. La FIFA, quant à elle, imposa à l’URSS une amende de 1700$!

C’était la première fois qu’une équipe se voyait disqualifiée pour des raisons politique depuis le début de la Coupe du monde de football en 1930. Pourtant, l’URSS était une équipe solide avec un respectable palmarès: une demi-finale en 1966 et trois quarts de finale en 1958, 1962 et 1970.

Nous n’allons pas terminer cette mascarade footballistique sans les très importantes révélations obtenues et consignées dans la thèse de Luis Guilherme Burlamaqui. Ce dernier affirme qu’en juin 1974, le dictateur Augusto Pinochet écrivit un télégramme de remerciement à Stanley Rous dont voici le texte :

« Recevez la reconnaissance du peuple et du gouvernement du Chili pour la décision adoptée par cette institution de ratifier la classification de notre équipe. Cela reflète que la fédération internationale de football et sa direction sont éminemment sportives et agissent indépendamment des intérêts politiques, formulant des vœux de succès pour le championnat du monde […].

Augusto Pinochet Ugarte, président de la junte de gouvernement du Chili ».

7 juin 1974

Pourquoi un chef d’État remercierait-il le président de la FIFA d’avoir qualifié son équipe nationale pour la Coupe du monde ?

La réponse n’est pas très compliquée. Elle est donnée par les historiens Compagnon et Kottis :

« Moins de trois mois après le coup d’État et alors que les arrestations, les disparitions et la pratique de la torture font partie intégrante du quotidien des Chiliens, la FIFA joue là un rôle majeur dans la légitimation du régime de Pinochet, non seulement à l’échelle internationale, mais aussi auprès de l’opinion chilienne abondamment bercée par la propagande du régime ».

Lors de la coupe du monde 1974 en RFA, le Chili ne gagna aucun match et fut éliminé dès le premier tour. Et comme il fallait s’y attendre, les stades et les gradins furent les scènes de manifestations contre la dictature chilienne.

Manifestation sur la pelouse du stade de Berlin contre la dictature de Pinochet durant le match Chili-Australie (22 juin 1974).
Coupe du monde de football (RFA 1974)

En guise de conclusion

Cette incursion historique dans le monde du football nous permet de tirer de nombreuses conclusions :

  • La FIFA est un organisme international qui a collaboré avec les pays occidentaux contre l’URSS pendant la guerre froide.
  • Avec ses décisions suspectes et ses manœuvres en sous-main, la FIFA a directement soutenu des régimes dictatoriaux sanguinaires comme celui du Chili.
  • En ne sanctionnant pas la Pologne et la Suède qui ont unilatéralement refusé (dès le 26 février 2022) de jouer contre la Russie, la FIFA fait du deux poids, deux mesures, contrairement à ses règlements officiels et se rend ainsi coupable de partialité.
  • Pis encore, en excluant la Russie, la FIFA est dans l’illégalité complète.
  • En appliquant de son propre chef des sanctions contre la Russie, la FIFA se place , encore une fois, dans le camp des pays occidentaux et de l’OTAN (voir carte ci-dessous)
Carte montrant les pays ayant appliqué des sanctions contre la Russie (2022)
Cliquez sur l’image pour agrandir
  • Plus généralement et hors du champ sportif, cette étude montre que les pays occidentaux (ainsi que ceux faisant partie de l’OTAN), qui se targuent d’être démocratiques et respectueux des droits de l’homme et de la liberté d’expression soutiennent activement des régimes dictatoriaux sanguinaires contre les choix démocratiques des peuples.
  • Au lieu d’œuvrer à plus de paix, de fraternité et de justice dans le monde, certains pays occidentaux, comme la France, offrent des cours sur la torture et la formation d’escadrons de la mort à des juntes militaires pour réprimer leurs peuples. Ces techniques ont été utilisées contre des populations luttant pour l’obtention de leur indépendance (ex. : Algérie) ou pour l’instauration de la démocratie (ex. : Chili).

Sur les murs du Stade national de Santiago, on peut actuellement lire une sage devise : 

« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».

La devise du Stade national de Santiago

Puisqu’ils font partie du même camp, la FIFA et les pays occidentaux devraient y réfléchir sérieusement. Car, qu’on se le dise, les peuples gardent en mémoire les injustices qu’ils ont subies comme des cicatrices profondes gravées dans leur conscience collective. Ensuite, ils les transmettent génétiquement, afin de ne rien oublier.


Documents complémentaires

Les disparus sous le régime dictatorial de Pinochet (Manifestation en mars 2000)
Le dictateur Augusto Pinochet rencontre Henry Kissinger (Santiago, le 8 juin 1976)
Dans la transcription déclassifiée de leur conversation, Kissinger lui dit :
« Aux États-Unis, comme vous le savez, nous sommes sympathiques à ce que vous essayez de faire ici. »
« Nous voulons vous aider, pas vous saper. Vous avez rendu un grand service à l’Occident en renversant Allende ».
Kissinger et Pelé (New York, 1977)
Nixon reçoit Pelé à la Maison Blanche (8 mai 1973)
Fidel Castro et Salvador Allende acclamés par des étudiants chiliens (Santiago, le 10 novembre 1971)



YouTube achève le journalisme critique

[Source : legrandsoir.info]

Sur le fait de disparaître

Par Chris Hedges

L’intégralité des archives d’On Contact, l’émission nominée aux Emmy Awards que j’ai animée pendant six ans pour RT America et RT International, a disparu de YouTube. L’interview avec Nathaniel Philbrick sur son livre sur George Washington a disparu. Disparue, la discussion avec Kai Bird sur sa biographie de J. Robert Oppenheimer. Disparue, mon exploration avec le professeur Sam Slote du Trinity College de Dublin sur Ulysse de James Joyce. Disparue, l’émission avec Benjamin Moser sur sa biographie de Susan Sontag. Disparue, l’émission avec Stephen Kinzer sur son livre sur John Foster Dulles et Allen Dulles.

Disparus aussi, les entretiens avec les critiques sociaux Cornel West, Tariq Ali, Noam Chomsky, Gerald Horne, Wendy Brown, Paul Street, Gabriel Rockwell, Naomi Wolff et Slavoj Zizek. Disparus, les entretiens avec les romanciers Russell Banks et Salar Abdoh. Disparue, l’interview de Kevin Sharp, ancien juge fédéral, sur le cas de Leonard Peltier. Disparus, les entretiens avec les économistes David Harvey et Richard Wolff. Disparus, les entretiens avec les vétérans et diplômés de West Point Danny Sjursen et Eric Edstrom sur nos guerres au Moyen-Orient. Disparues, les discussions avec les journalistes Glenn Greenwald et Matt Taibbi. Disparues, les voix de ceux qui sont persécutés et marginalisés, notamment l’avocat des droits de l’homme Steven Donziger et le prisonnier politique Mumia Abu Jamal. Aucune des émissions que j’ai réalisées sur l’incarcération de masse, où j’interviewais des personnes libérées de nos prisons, n’est plus présente sur YouTube. Les émissions avec les caricaturistes Joe Sacco et Dwayne Booth ont disparu. Ils ont fondu dans l’air, sans laisser un seul support derrière eux.

Je n’ai reçu aucune demande ou notification de YouTube. J’ai disparu. Dans les systèmes totalitaires, vous existez, puis vous n’existez plus. Je suppose que cela a été fait au nom de la censure de la propagande russe, bien que j’aie du mal à voir comment une discussion détaillée d’Ulysse ou des biographies de Susan Sontag et de J. Robert Oppenheimer avait un quelconque rapport, aux yeux des censeurs les plus obtus de la Silicon Valley, avec Vladimir Poutine. En fait, il n’y a pas une seule émission qui traitait de la Russie. J’étais sur RT parce que, en tant que critique de l’impérialisme américain, du militarisme, du contrôle par les entreprises des deux partis au pouvoir, et surtout parce que je soutiens le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël, j’étais sur la liste noire. J’étais sur RT pour la même raison que le dissident Vaclav Havel, que je connaissais, était sur Voice of America pendant le régime communiste en Tchécoslovaquie. C’était ça ou ne pas être entendu. Havel n’avait pas plus de sympathie pour les politiques de Washington que je n’en ai pour celles de Moscou.

Sommes-nous une société plus informée et meilleure grâce à cette censure ? Est-ce un monde que nous voulons habiter, où ceux qui savent tout de nous et dont nous ne savons rien peuvent nous effacer en un clin d’œil ? Si cela m’arrive, cela peut vous arriver, à tout critique, où qu’il soit, qui remet en cause le récit dominant. Et c’est vers cela que nous nous dirigeons, car les élites dirigeantes refusent de prendre en compte le sentiment de privation de droits et la souffrance de la classe ouvrière. Elles n’optent pas pour le changement social et politique ou pour la réduction du pouvoir rapace et de la richesse obscène de nos dirigeants oligarchiques, mais imposent un contrôle de fer sur l’information, comme si cela allait résoudre le malaise social croissant et les vastes divisions politiques et sociales.

Les plus ardents défenseurs de cette censure sont la classe libérale. Terrifiés par les foules enragées des adeptes de QAnon, des fascistes chrétiens, des milices armées et des partisans de Trump qui se sont développés à partir des distorsions du système électoral gorgé d’argent, du néolibéralisme, de l’austérité, de la désindustrialisation, du capitalisme prédateur et de l’effondrement des programmes sociaux, ils implorent les monopoles numériques de faire disparaître tout cela. Ils blâment tout le monde sauf eux-mêmes. Les démocrates du Congrès américain ont tenu des audiences avec les PDG des entreprises de médias sociaux, les pressant de faire plus pour censurer le contenu. Bannissez les troglodytes. Alors nous aurons une cohésion sociale. Et la vie reprendra son cours normal. Fake news. Modèle de réduction des risques. Pollution de l’information. Désordre de l’information. Ils ont toutes sortes de phrases orwelliennes pour justifier la censure. Pendant ce temps, ils colportent leur propre fantasme selon lequel la Russie serait responsable de l’élection de Donald Trump. C’est une incapacité stupéfiante à se livrer à la moindre introspection ou être un tant soit peu autocritique, et c’est de mauvais augure alors que nous nous enfonçons de plus en plus dans un état de dysfonctionnement politique et social.

Quels étaient mes péchés ? À la différence de mon ancien employeur, le New York Times, je ne vous ai pas vendu le mensonge des armes de destruction massive en Irak, je n’ai pas colporté de théories du complot selon lesquelles Donald Trump serait un agent russe, je n’ai pas diffusé un podcast en dix parties intitulé « Le Califat », qui était un canular, et je ne vous ai pas dit que le contenu de l’ordinateur portable de Hunter Biden était de la « désinformation ». Je n’ai pas prophétisé que Joe Biden était le prochain Roosevelt ou qu’Hillary Clinton allait gagner les élections.

Cette censure consiste à soutenir ce que, comme nous l’a rappelé I.F Stone, les gouvernements font toujours : mentir. Contestez le mensonge officiel, comme je l’ai souvent fait, et vous deviendrez rapidement invisibles sur les médias numériques. Julian Assange et Edward Snowden ont exposé la vérité sur les rouages criminels du pouvoir. Regardez où ils sont maintenant. Entre l’aérographe de Joseph Staline — qui effaçait des photographies officielles les personnes qui n’en faisaient pas partie, comme Léon Trotski — et cette censure, il n’y a plus qu’un pas. C’est une destruction de notre mémoire collective. Elle supprime les efforts pour examiner notre réalité d’une manière que la classe dirigeante n’apprécie pas. Le but est d’encourager l’amnésie historique. Si nous ne connaissons pas le passé, nous ne pouvons comprendre le présent.

Hannah Arendt avait prévenu :

« À partir du moment où nous n’avons plus de presse libre, tout peut arriver. Ce qui rend possible le règne d’une dictature totalitaire ou de toute autre dictature, c’est que les gens ne sont pas informés ; comment pouvez-vous avoir une opinion si vous n’êtes pas informé ? Si tout le monde vous ment en permanence, la conséquence n’est pas que vous croyez les mensonges, mais plutôt que personne ne croit plus rien. En effet, les mensonges, de par leur nature même, doivent être modifiés, et un gouvernement menteur doit constamment réécrire sa propre histoire. Le destinataire ne se contente pas d’un seul mensonge — un mensonge qui pourrait durer jusqu’à la fin de ses jours — mais il reçoit un grand nombre de mensonges, selon la direction du vent politique. Et un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se décider. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez alors faire ce que vous voulez. »

Je ne suis pas le seul. YouTube supprime ou démonétise régulièrement des chaînes, ce qui est arrivé à Progressive Soapbox, sans avertissement, généralement en arguant que le contenu contient des vidéos qui violent les directives communautaires amorphes de YouTube. Status Coup, qui a filmé la prise d’assaut du Capitol le 6 janvier, a été suspendu de YouTube pour avoir « avancé les fausses allégations de fraude électorale ». Mon contenu vidéo, soit dit en passant, consistait principalement en des couvertures de livres, des citations de passages de livres et des photos d’auteurs, mais il a quand même été supprimé.

La suppression des voix comme la mienne, déjà bloquées par les médias commerciaux et marginalisées par les algorithmes, s’ajoute à la campagne pernicieuse visant à renvoyer les gens dans les bras des médias de l’establishment tels que CNN, le New York Times et le Washington Post. Aux États-Unis, toute discussion politique va de A à B. En dehors de ces lignes, vous êtes un paria. C’est la raison pour laquelle Matt Taibbi, Glenn Greenwald et moi-même sommes sur Substack.

La guerre en Ukraine, que j’ai dénoncée comme une « guerre d’agression criminelle » dès son début dans le billet « War is the Greatest Evil » sur ScheerPost, en est un exemple frappant. Tout effort pour la replacer dans un contexte historique, pour suggérer que la trahison des accords entre l’Occident et Moscou, que j’ai couverte en tant que reporter en Europe de l’Est lors de l’effondrement de l’Union soviétique, ainsi que l’expansion de l’OTAN pourraient avoir attiré la Russie dans le conflit, est rejeté. Nuance. Complexité. Ambiguïté. Contexte historique. L’autocritique. Tous sont rejetés.

Mon émission, consacrée principalement aux auteurs et à leurs livres, aurait dû être diffusée, si nous avions un système de radiodiffusion publique qui fonctionne, sur PBS ou NPR. Mais la radiodiffusion publique est aussi tributaire des sociétés et des riches que les médias commerciaux. En effet, PBS et NPR diffusent des publicités sous forme de remerciements de parrainage. La dernière émission de la radiodiffusion publique qui a examiné le pouvoir était Moyers & Company. Une fois que Bill Moyers a quitté l’antenne en 2015, personne n’a pris sa place.

Il y a quelques décennies, on pouvait encore entendre des voix indépendantes sur les chaînes publiques, notamment Martin Luther King, Malcolm X, Howard Zinn, Ralph Nader, Angela Davis, James Baldwin et Noam Chomsky. Plus maintenant. Il y a quelques décennies, il y avait une variété d’hebdomadaires et de magazines alternatifs. Il y a quelques décennies, nous avions encore une presse qui, bien que défaillante, n’avait pas rendu invisibles des segments entiers de la population, en particulier les pauvres et les critiques sociaux. Il est peut-être révélateur que notre plus grand journaliste d’investigation, Sy Hersh, qui a révélé le massacre de 500 civils vietnamiens non armés par des soldats américains à My Lai et la torture à Abu Ghraib, ait du mal à publier aux États-Unis. Je vous renverrais bien à l’interview que j’ai réalisée avec Sy Hersh sur l’état de déliquescence des médias américains, mais elle n’existe plus sur YouTube.

Source de l’article initialement publié en anglais le 28 mars 2022 : Chris Hedges, Subtack

Traduction par Viktor Dedaj

EN COMPLEMENT : voir aussi « Est-il déjà trop tard pour se dire adieu ? » de
Jonathan COOK :
https://www.legrandsoir.info/est-il-deja-trop-tard-pour-se-dire-adieu.html

Source : https://chrishedges.substack.com/p/on-being-disappeared++cs_INTERRO++s=r




Ukraine : le ministère de la Vérité

[Source : legrandsoir.info]

Le journaliste José Manzaneda a pour habitude de faire une analyse des médias. Voici son texte sur la couverture du conflit en Ukraine par les médias occidentaux. Il a cependant oublié de mentionner la dernière sanction antirusse : Anne de Kiev sera déchue de son titre de reine de France, cette sanction rentrera en vigueur le premier avril prochain.

Par José MANZANEDA

Concernant la guerre en Ukraine, les médias et les gouvernements occidentaux nous interdisent de lire tout autre livre que celui écrit par l’OTAN.

Censure absolue : 1984

Les médias russes, qui ont été pendant des années un espace pour des analystes internationaux critiques (1) (2), ont été interdits par les États-Unis, l’Union européenne (3), le Royaume-Uni (4) et d’autres alliés. Sa diffusion en direct, ses chaînes YouTube (5) et tous ses réseaux sociaux. Sans aucune décision judiciaire.

Google a supprimé de son moteur de recherche ses contenus précédents, son hémérothèque (6). Réécrire l’histoire, comme le Ministère de la vérité du roman 1984.

Les médias appliquent une censure stricte. Laissant – bien sûr – quelques espaces de témoignage qui justifient leur fausse pluralité. Liu Sivaya, politologue russe, faisait face à une meute sur la chaîne espagnole Cuatro (7). En dénonçant les huit années de bombardements ukrainiens dans le Donbass, elle a dû entendre qu’il s’agissait de « nuances non pertinentes » : ”Cela me semble une véritable insulte que nous commencions par des nuances non pertinentes dans une situation si extrêmement claire, qu’elle ne permet pas de prendre des blancs et des noirs et dans laquelle il est très clair qui sont les bons et les mauvais », a déclaré l’intervenante Ketty Garat.

Précisément pour avoir rendu compte de la situation dans le Donbass, le journal français Le Figaro a censuré un reportage de sa correspondante Anne-Laure Bonnel (8). Le colonel espagnol Pedro Baños a décidé d’abandonner ses apparitions télévisées après avoir reçu de graves menaces. La raison : le ton neutre de ses analyses sur le conflit (9).

YouTube n’a pas seulement censuré les médias et les journalistes russes avec des millions d’abonnés (10). Aussi des documentaires comme « Ukraine on fire« , d’Oliver Stone, réalisés il y a déjà six ans (11).

Twitter a qualifié de « médias affiliés au gouvernement russe » les comptes de tous les journalistes qui ont collaboré, à un moment donné, avec une chaîne publique russe (12). C’est l’ »étoile jaune » avec laquelle les marquer, professionnellement, pour l’avenir (13).

Pour la propagande de guerre contre la Russie sur le réseau TikTok, Joe Biden a convoqué les 30 tiktokers les plus influents, leur donnant un message clair à diffuser : le coupable de l’inflation aux États-Unis est Poutine (14).

Facebook et Instagram ont levé l’interdiction des messages de haine s’ils sont contre la Russie, permettant les appels à tuer les présidents russe et biélorusse et les éloges pour le régiment nazi ukrainien Azov (15).

Les réseaux permettent et encouragent cette haine antirusse : des politiciens comme le sénateur américain Lindsey Graham ont appelé sur Twitter à l’assassinat du Président Vladimir Poutine, sans que le réseau ne les ait limités (16). Dans des « médias sérieux », tels que NBC News, un journaliste a proposé une attaque de l’OTAN contre des convois russes, ou ce qui est presque le même, le début de la Troisième Guerre mondiale (17).

Le journaliste russe qui a protesté à la télévision contre Poutine et qui n’a été condamné qu’à une amende est déjà une star mondiale (18). Mais à propos d’un journaliste européen, le Basque Pablo González, emprisonné et au secret en Pologne depuis près d’un mois, accusé d’être un “ espion russe ” pour avoir relaté le drame du Donbass, le silence médiatique est presque absolu (19).

Le bon Nazisme

Le journal catalan La Vanguardia a effectué une promotion commerciale avec le slogan « Arrêtez Poutine. La désinformation veut nous diviser  » (20). Traduit : l’unité contre le seul méchant (la Russie) nécessite d’écraser toutes les informations et opinions qui contredisent la version officielle européenne.

Effaçant pour cela, par exemple, les crimes de notre allié, l’Ukraine. Le journal espagnol ABC a supprimé les informations qu’il avait publiées, en 2016, sur les viols d’enfants par l’armée de Kiev (21).

Ils appellent une base d’entraînement de mercenaires un « Centre de maintien de la paix » (22). Mot – d’ailleurs – interdit dans les médias : ce sont des « combattants étrangers » (23). C’est ainsi qu’un journaliste espagnol a conclu l’entretien avec l’un d’eux : « Cet après-midi même, il part dans un bus pour l’Espagne, préparé avec des réfugiés ukrainiens et dans lequel certains des combattants étrangers espagnols vont se rendre. » Ce mercenaire d’extrême droite rentrera chez lui sans être arrêté ni interrogé. Sans passer par le calvaire policier et judiciaire subi par huit miliciens de gauche à leur retour du Donbass en 2015, après avoir été qualifiés par les médias espagnols de “ pro-russes ” (24).

Un média a-t-il parlé de Fahrudin Sharafmal, un présentateur ukrainien qui, en direct à l’antenne, a appelé à la décapitation de tous les enfants russes (25) ? Et à propos de Gennadiy Druzenko, directeur d’un hôpital volontaire mobile, qui a ordonné que les soldats russes soient castrés pour être des « cafards » (26) ? Et sur les actes d’humiliation publique, en Ukraine, de gitans, peints en vert et attachés à des poteaux (27) ? Rien.

Le régiment Azov, composé de néonazis, est une force de réserve volontaire des Forces armées ukrainiennes (28) (29). Et ses membres – les nazis – sont pour ainsi dire interviewés par des médias tels que CNN (30). Azov a reçu des armes de gouvernements européens, comme celle de l’Espagne (31) : achetées avec un milliard d’euros au « Fonds européen de Soutien – ne riez pas, ne riez pas – à la Paix” (32). Sur la chaîne espagnole Cuatro, un « expert” a calmement donné des leçons sur la façon d’utiliser cette arme pour « tuer plus de Russes“ (33) : ”Je suis optimiste d’une manière, rien de plus : nous devons tuer plus de Russes (…) Parce que le peuple ukrainien en a besoin pour pouvoir parvenir à une bonne négociation « , a déclaré l’instructeur militaire José Jiménez Planelles.

Au Portugal, un juge a levé l’obligation pour le néo-nazi Mario Machado de comparaître tous les quinze jours, après avoir proposé de se rendre en Ukraine pour fournir – continuez à contrôler le rire – une « aide humanitaire » (34).

Que le président Volodymyr Zelensky ait décerné le titre de Héros national de l’Ukraine à Dmytro Kotsyubail (35 ans), chef du groupe paramilitaire Pravy Sektor, l’architecte du massacre syndical d’Odessa en 2014, au cours duquel 46 personnes ont été brûlées vives (36 ans) ? Ils ne l’entendront pas.

Que les Services secrets ukrainiens ont assassiné un membre de leur propre délégation de négociation avec Moscou pour « trahison » (37) ? Des choses de la guerre.

À la télévision, ils nous montrent une exposition-manifestation pour les filles et les garçons morts, ces semaines-ci, en Ukraine (38). Excellent. Et l’exposition à Moscou « Regardez dans les yeux du Donbass », sur les plus de 150 mineurs tués par les forces ukrainiennes au cours des huit dernières années, sous quel format est-elle sortie (39) ?

Fake news for war

Vous devez transformer un char ukrainien qui écrase une voiture en un « char russe » (40). Un missile ukrainien qui fait tomber un bloc d’habitation sur un « missile russe » (41). Une fille du Donbass victime des troupes ukrainiennes, chez une fille de Kiev (42).

Il existe des centaines de fausses nouvelles similaires (43). Le journal télévisé d’Antena 3, le plus regardé d’Espagne, s’est ouvert avec des images d’une explosion en Chine comme s’il s’agissait de bombardements russes (44).

 » Un carnage « , titrait en première page le journal italien La Stampa, avec une photo de civils massacrés lors d’un bombardement russe (45). Russe ? Non. La photo provenait de Donetsk (Donbass), où des civils 30 ont été tués par un missile… Ukrainien (46).

Le gouvernement russe assure qu’il n’a pas commandé d’armes à la Chine. La Chine le confirme. Mais que nous disent les médias ? Mot pour mot, ce que dit le gouvernement des EU… (47) (48) (49).

Racisme classiste aux yeux bleus

La solidarité louable avec la population réfugiée de l’Ukraine passe, à maintes reprises, à travers un filtre de racisme classiste (50). Un journaliste de NBC : « Ce ne sont pas des réfugiés de Syrie, ils viennent de notre Ukraine voisine. Ce sont des chrétiens. Ils sont blancs. Ils nous ressemblent beaucoup  » (51). Un journaliste de CBS : « Ce n’est pas un endroit, avec tout le respect que je vous dois, comme l’Irak ou l’Afghanistan, qui a eu des conflits pendant des décennies, c’est un pays relativement civilisé et européen” (52). Une interviewée par la BBC : « Ce sont des Européens aux yeux bleus et aux cheveux blonds qui sont assassinés” (53). Un témoignage dans la sixième : “Ce ne sont pas les enfants qu’on a l’habitude de voir à la télévision, mais des enfants aux yeux bleus et c’est très important ” (54).

Et comme cerise sur le gâteau, un journal télévisé de 13 heures (et ce n’est pas une parodie) : « La situation des réfugiés ? Eh bien, vous pouvez l’imaginer. Et ce sont des gens comme toi et moi. J’ai vu des sacs Dolce & Gabbana, des vêtements Louis Vuitton, des gens qui pourraient parfaitement être à Madrid, ce sont des gens comme nous et ils vivent dans des conditions totalement déplorables  » (55).

Le New York Times a publié une carte sur le déplacement des personnes : les familles ukrainiennes en Pologne sont des « réfugiés » (56). Ceux du Donbass en Russie, cependant, sont des « migrants ». Même s’ils fuient les bombes ukrainiennes.

Alors que l’Union européenne a donné l’ordre de régulariser, de manière extraordinaire, des millions de personnes originaires d’Ukraine (57), la population africaine continue d’être reçue a coups de trique par la police européenne (58). Ceci c’est pour ceux qui arrivent vivants. Lors du dernier naufrage en mars, quarante-quatre personnes sont mortes au large des îles Canaries (59).

La géopolitique exige de ne pas marteler nos consciences avec les plus de 10 mille enfants tués au Yémen, par des missiles saoudiens (60). Dont le gouvernement, ami de l’Occident, ne reçoit pas de sanctions. Aucune.

Politique dans le sport : hier interdite, aujourd’hui obligatoire

Big Brother est également venu dans le domaine du sport. Les supporters de l’Étoile rouge de Belgrade ont protesté contre l’OTAN dans les tribunes de leur stade, rendant visibles les noms des pays qu’elle a bombardés (61). Immédiatement, la réaction du journalisme européen : mentir sur le prétendu caractère « néo-nazi » d’un tel passe-temps (62). Faux.

En 2009, le footballeur Frédéric Kanouté a été sanctionné par la FIFA de 3 000 euros pour avoir montré un maillot en soutien à la Palestine (63). En 2016, pour la même condamnation d’Israël par ses fans, l’UEFA a sanctionné le Celtic de Glasgow (64). Mais maintenant, faire de la politique sur le terrain et soutenir le gouvernement ukrainien est obligatoire pour tous les clubs de football.

« Deux individus déjà identifiés par l’Ertzaintza (police basque) ont manifesté leur soutien à la Russie. Drapeaux en faveur de la Russie sur (le terrain de) San Mamés. Drapeaux et bannières. L’Ertzaintza a déjà identifié les auteurs ” : c’est ce qu’a déclaré le commentateur catalan Josep Pedrerol, tentant de criminaliser ceux qui portaient des drapeaux de la République populaire de Donetsk (dans le Donbass), un peuple massacré, depuis huit ans, par l’armée ukrainienne et qui a massivement voté pour son indépendance (65). Mais dans les médias, nous avons lu qu’il s’agissait de « bannières en faveur de l’invasion russe” (66).

L’homme d’affaires russe Roman Abramovich a été contraint de vendre l’équipe de football anglaise de Chelsea, en raison de la pression politique et médiatique (67). Mais le royaume restera entre les mains de la Maison royale saoudienne, qui bombarde le Yémen depuis sept ans et y a fait plus de 300 000 morts (68). À propos, le 12 mars, 81 personnes ont été exécutées à Riyad en une seule journée (69). Mais la Supercoupe d’Espagne s’y tiendra toujours, en Arabie Saoudite, qui verse à la Fédération Espagnole de Football 30 millions par an (70). Tout est très cohérent.

La politique de chantage à l’échelle mondiale signifie que les hommes d’affaires russes sont sanctionnés non pas pour leurs décisions, mais pour celles du gouvernement russe. Tout comme leurs athlètes. Qu’ils ne peuvent concourir avec le drapeau de leur pays ni dans les Coupes du Monde ni aux Jeux olympiques (71). Le pilote russe Nikita Mazepin a été licencié de l’équipe Haas de Formule 1. (72). Le joueur de tennis Daniil Medvedev devra « renier Poutine » s’il veut participer à Wimbledon (73). Et le Grand maître des échecs Sergey Karjakin a reçu une sanction de six mois (74).

L’Association ukrainienne de football a retiré à Anatoliy Tymoschuk, l’un des meilleurs joueurs de son histoire, tous ses titres et sa licence d’entraîneur, en raison de “son silence face à l’invasion russe” (75). Le combattant ukrainien Maxim Ryndovskiy a été torturé et exécuté par des néonazis, accusés d’”équidistance » dans le conflit avec la Russie (76). Cela a-t-il scandalisé dans la presse sportive ?

Chasse aux sorcières dans la culture

La chasse aux sorcières est également entrée dans la culture. Le russe Valeri Guergiev a été démis de ses fonctions de chef de l’Orchestre philharmonique de Munich (77 ans). Les théâtres européens, comme le Teatro Real de Madrid, annulent les représentations du Ballet du Bolchoï (78). L’Orchestre philharmonique de Cardiff (Pays de Galles) a retiré les œuvres de Tchaïkovski (79) de son répertoire. En raison des protestations, l’Université de Milan a dû revenir sur sa décision d’éliminer un cours sur Dostoïevski (80). Et celui de Córdoba, a non seulement rompu les relations avec le personnel enseignant russe, mais a menacé de le faire avec celui de Cuba et de l’Iran “s’ils ne rejetaient pas l’invasion russe” (81). Le recteur de l’Université de Valence a appelé à “l’auto-expulsion” de tous les étudiants russes (82).

A Arlington (Virginie), un professeur d’école qui a inclus, dans un cours sur la guerre d’Ukraine, le point de vue de la Russie, a été filmé et dénoncé par un élève. Il a été immédiatement suspendu pour avoir diffusé de la  » propagande russe  » (83).

La folie ne s’arrête pas. Le nom du cosmonaute Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace et décédé il y a 54 ans, a été retiré d’un événement caritatif de la Fondation spatiale des États-Unis (84). Beaucoup de médias ont diffusé le canular selon lequel la Russie allait abandonner un astronaute étasunien dans l’espace, ce qui est complètement faux (85). Comme faux, le costume jaune de certains cosmonautes russes sur la Station spatiale internationale était un « acte de soutien » à l’Ukraine (86).

Crimes de guerre ?

Poutine est accusé d’être un « criminel de guerre » dans les médias qui n’ont jamais appliqué ce terme à George W. Bush, José María Aznar ou Tony Blair, après l’invasion de l’Irak, qui provoquât des centaines de milliers de morts (87).

Une chaîne de télévision a-t-elle récupéré la vidéo de l’actuel président des EU sur le bombardement de la Yougoslavie ? Eh bien, il a dit exactement ceci : “C’est moi qui ai suggéré de bombarder Belgrade. C’est moi qui ai suggéré d’envoyer des pilotes américains détruire tous les ponts ” (88). C’était en 1999. L’OTAN a lancé 2 300 missiles et 14 000 bombes en 78 jours (89). L’organisation a assassiné plus de 2 000 civils (90). Et quel rôle ont joué les médias qui se parent aujourd’hui du drapeau de l’Ukraine ? Rappelons seulement la couverture du magazine Time : « Conduire les Serbes en enfer : un bombardement massif ouvre la porte à la paix » (91).

Autodétermination à la carte

Ils nous disent que Poutine est un tyran parce que – affirment-ils – il interdit les manifestations contre la guerre (92). Zelensky vient d’interdire l’activité de onze partis, presque tous de gauche, en plus du parti communiste, qui était déjà illégal (93). Pour être « pro-russe ». Le tout avec le soutien de l’Union européenne (94).

Le gouvernement lituanien a annulé un don de 400 000 vaccins anti-Covid19 au Bangladesh, car ce gouvernement s’est abstenu lors du vote pour condamner la Russie à l’ONU (95).

La Suisse, dont la banque a gardé l’or du IIIe Reich (96), qui protège les trafiquants de drogue et les fraudeurs de tous bords avec le secret bancaire, dans un « geste éthique – après l’étrange menace, peut-être ? (97) – ” abandonnera sa neutralité et se joindra aux sanctions économiques » contre la Russie (98).

Et enfin, parlons de souveraineté et de libre décision des peuples.

L’Espagne vient de suivre le cap fixé par Donald Trump vis-à-vis du Maroc (99) : elle accepte son occupation illégale du Sahara et donne un coup de poignard dans le dos au peuple sahraoui (100). Elle continue de souffrir des bombardements marocains (101).

Exactement comme pour le Sahara, ni l’Espagne, ni les États-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Ukraine ne sont prêts à respecter la volonté sans équivoque, exprimée par référendum et près de 90%, de la population de Crimée (102) et du Donbass (103).

Est-ce que cela, dans les médias occidentaux, transformé en artillerie idéologique de l’OTAN, n’est même pas mentionné comme l’une des clés incontournables de la solution du conflit.

Aujourd’hui, nous vivons un maccarthysme dans son état le plus pur. Une Dictature Mondiale. Contre lequel il sera indispensable d’organiser la résistance (104).

Vidéo

En complément voici une vidéo (en espagnol) reprenant le texte. Je met une version sur Odysee car sur Youtube il y a une limite d’âge.

https://odysee.com/$/embed/Ucrania-el-Ministerio-de-la-Verdad/e4ae69bbffa1f07aad4b4811ec2434046bfd4839?r=Ge9kHQKaUKbGtarNYdtE8iKr4tsNYufW

José Manzaneda

Source : https://www.cubainformacion.tv/especiales/20220327/96415/96415-ucrania…

Références

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  2. https://www.elconfidencial.com/espana/2022-03-12/television-rusa-manipulacion-kremlin-guerra-ucrania_3386028/
  3. https://www.lavanguardia.com/internacional/20220302/8095180/ucrania-rusia-rt-sputnik-ue-guerra-medios-television-sanciones.html
  4. https://www.europapress.es/internacional/noticia-reino-unido-suspende-definitivamente-cadena-rusa-rt-20220318102226.html
  5. https://www.prensa-latina.cu/2022/03/12/youtube-bloquea-medios-de-comunicacion-rusos
  6. https://twitter.com/ldejesusreyes/status/1500130333169172482?t=XSGwzRJD1txszfDPi73KiA&amp ;s=03
  7. https://www.huffingtonpost.es/entry/escandalo-y-tension-en-cuatro-al-dia-tras-las-palabras-de-una-politologa-rusa-es-un-insulto_es_62226c4be4b04a0545d65f3b
  8. https://sana.sy/es/?p=223367
  9. https://www.cuatro.com/horizonte/iker-jimenez-mensaje-coronel-banos-harto-amenazas-aislo_18_3296220018.html
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  11. https://infocielo.com/documental/youtube-censura-un-documental-oliver-stone-ucrania-2016-n732806
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  90. https://twitter.com/eutelia50/status/1503380585192083463?t=15f-_LAbnNIg5Lxbq8tVWg&amp ;s=03
  91. https://www.reddit.com/r/PropagandaPosters/comments/4bs62n/bringing_the_serbs_to_heel_a_massive_bombing/
  92. https://www.semana.com/mundo/articulo/rusia-sancionara-a-quienes-participen-en-manifestaciones-contra-la-guerra-en-ucrania/202222/
  93. https://es.euronews.com/2022/03/20/zelenski-suspende-la-actividad-de-al-menos-11-partidos-politicos-en-ucrania
  94. https://www.europapress.es/internacional/noticia-bruselas-enmarca-suspension-partidos-opositores-ucrania-ley-marcial-plena-invasion-rusa-20220322154330.html
  95. https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1634221/lithuania-cancels-decision-to-donate-covid-19-vaccines-to-bangladesh-after-un-vote-on-russia
  96. https://elpais.com/diario/1998/05/26/internacional/896133609_850215.html
  97. https://www.france24.com/es/minuto-a-minuto/20220227-aumenta-la-presi%C3%B3n-sobre-suiza-para-que-se-una-a-las-sanciones-internacionales-contra-rusia
  98. https://www.abc.es/internacional/abci-suiza-abandona-tradicional-neutralidad-y-sanciones-economicas-contra-rusia-202202281528_noticia.html
  99. https://www.bbc.com/mundo/noticias-internacional-55267560
  100. https://www.cronicasdelanzarote.es/articulo/canarias/pedro-sanchez-traiciona-pueblo-saharaui-cediendo-chantaje-marruecos/20220322121635307667.html
  101. https://www.mundoobrero.es/pl.php?id=13074
  102. https://elpais.com/internacional/2014/03/16/actualidad/1394974142_352878.html
  103. https://elpais.com/internacional/2014/05/10/actualidad/1399756365_060753.html
  104. https://rebelion.org/informacion-falsa-imagenes-adulteradas-videos-trucados-y-censura-al-servicio-de-la-otan/



France — Violation de la Constitution par ceux-là mêmes qui sont censés la protéger

[Source : fr.irefeurope.org]

L’étonnante voracité des sages : 2 310 violations de la Constitution en 21 ans

Un vrai jeu de massacre dans les allées de la république !

Par Thierry Benne

Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire

Albert Einstein

Ils devaient veiller au respect de la Constitution, en être les gardiens attitrés, vigilants, rigoureux et incorruptibles. Ils avaient solennellement prêté serment devant le Président de la République de bien et fidèlement remplir leurs fonctions et de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution. Or voilà qu’au cours de l’été 2019 on s’est aperçu que depuis le 1er janvier 2001 et jusqu’en ces premiers mois de 2022, le Conseil constitutionnel a concentré et – semble-t-il – concentre toujours dans ses murs, dans ses silences et dans ses secrets, dans les personnes de ses présidents et de celles de tous ses membres successifs, l’immense majorité des violations constitutionnelles commises en France au cours de ces vingt dernières années.

En effet, au fil du temps, la plupart des présidents et des membres du Conseil constitutionnel sont devenus de trop fins juristes, des constitutionnalistes trop avertis pour ne pas s’apercevoir que le marché fort attractif que vient de leur proposer Madame Florence Parly (alors secrétaire d’État au Budget auprès de Laurent Fabius, ministre des Finances, de l’Économie et de l’Industrie) en ce début de l’année 2001 est hautement suspect. Il s’agit rien moins que de troquer l’ancien abattement fiscal de 50% dont ils bénéficiaient illicitement depuis 1960 contre une augmentation substantielle et immédiate de leurs rémunérations (+ 57% quand même). Au-delà de l’appât du gain, cette brusque revalorisation pose en effet quelques questions tant au regard de la déontologie du juge, que de son éthique personnelle, alors même qu’aucune contrepartie explicite ne vient gager (« causer » diraient les juristes) cette aguichante proposition. C’est d’ailleurs pour apaiser les derniers scrupules des Sages que, probablement en relation avec son ministre de Rattachement, la jeune Secrétaire d’État avait choisi le 16 mars 2001 le canal discret d’une simple lettre ministérielle non publiée, qui notifiait les augmentations allouées, sans toutefois rien dévoiler à quiconque de leurs éventuelles contreparties. En dépit de toutes ces précautions, les rallonges proposées n’en demeuraient pas moins incompatibles avec l’article 63 de la Constitution qui réserve à un texte organique le soin de fixer la rémunération du président et des membres du Conseil. Ces derniers ne pouvaient donc ignorer le caractère doublement illégal de la situation,  puisqu’en la forme l’augmentation allouée n’avait pas emprunté la voie obligatoire d’une loi  organique  et au fond elle bafouait l’article 6 de l’ordonnance du 7 novembre 1958 à valeur organique qui plafonnait la rémunération du président au traitement du vice-président du Conseil d’État (lettre G) et celle des autres membres au traitement d’un président de section au Conseil d’État (lettre F) et donc à des sommes nettement inférieures à la notification Parly. Le calcul ci-dessous ne laisse aucune place au doute.

Un calcul simple et accessible

Point n’est besoin d’être inspecteur des Finances, conseiller-maître à la Cour des comptes ou plus modestement expert-comptable pour le comprendre. Il s’agit le plus simplement du monde de rapprocher deux sources, puis de vérifier leur concordance pour s’assurer que les limites fixées par la Constitution sont bien respectées :

  1. le montant annuel – tel que fixé par la Constitution – du traitement du président et de celui des membres du Conseil constitutionnel,
  2. les documents budgétaires préparés par le Conseil constitutionnel à l’intention du  Gouvernement et votés ensuite par le Parlement au titre des lois de finances initiales et de        règlement ;

Pour la Constitution

L’article 6 de l’ordonnance du 7 novembre 1958 prise en application de l’article 63 de la Constitution prévoit que : le président et les membres du Conseil constitutionnel reçoivent respectivement une indemnité égale aux traitements afférents aux deux catégories supérieures des emplois de l’État classés hors échelle. Ces deux traitements correspondent en réalité :

  • pour le Président du Conseil constitutionnel à celui du vice-président du Conseil d’État, soit l’échelle-lettre G qui, au 1er janvier 2022, indique un montant brut annuel de 84 911 € ;
  • pour les membres du Conseil à celui d’un vice-président de section au Conseil d’État, soit l’échelle-   lettre F, qui indique un montant brut annuel de 77 488 €.

On observe donc un écart de (84 911 /77 488 – 1,00) = 9,58% entre les deux niveaux hiérarchiques. Il est important de préciser dès maintenant que l’ordonnance précitée prévoit expressément que l’indemnité en cause est égale aux traitements considérés.

Pour les documents budgétaires

On se cantonnera au document le plus récent : le projet de loi de finances initiale pour 2022, tel qu’arrêté et voté par le Parlement à la fin du mois de décembre 2021. C’est dans l’annexe du projet, consacrée aux pouvoirs publics, que se trouve consigné le montant total des rémunérations du Président et des membres du Conseil constitutionnel. Cette annexe mentionne 1 637 300 € au titre de la rémunération brute et hors charges de l’ensemble des Sages (étant précisé qu’en l’absence de tout ancien Président de la République, ils ne sont plus que 9). On a vu plus haut qu’en fonction des échelles indiciaires, on peut estimer à 9,58% la majoration dont jouit le président du Conseil, par rapport à ses collègues. On obtient ainsi aisément le montant moyen de la rémunération brute annuelle d’un conseiller en opérant la division : 1 637 300 € /9,0958 € = 180 006 € arrondi par défaut et par commodité de calcul à 180 000 €, montant porté à (180 000* 1,0958) pour le président soit197 244 € . Il est à noter que ce montant annuel de 180 000 €, qui correspond peu ou prou à celui que perçoit le Président de la République, lui-même, rejoint très précisément la déclaration de Madame Belloubet à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, lorsqu’en juin 2017 elle a quitté le Conseil constitutionnel pour accéder au poste de Garde des Sceaux.

Le défaut patent de concordance

La confrontation des deux sources est sans appel puisque pour 2022 le Président du Conseil constitutionnel perçoit une somme annuelle brute de 197 244 €, alors que les textes constitutionnels plafonnent cette rémunération à 84 911 €, soit une « surprime » illégale de 112 333 €, correspondant à une majoration indue de… 132% de la rémunération autorisée.

En répliquant le même calcul pour les autres membres du Conseil constitutionnel, on obtient face à une rémunération annuelle brute budgétaire de 180 000 € une rémunération constitutionnellement autorisée de 77 488 €, soit une « surprime » de 180 000 – 77 488 = 102 512 €, majorant indument du même pourcentage de 132% le plafond légal.

L’argument selon lequel les rémunérations actuellement versées aux Sages correspondraient à celles respectivement perçues par le vice-président du Conseil d’état et un président de section de ladite juridiction est absolument sans valeur, parce que les textes constitutionnels se référent expressément au seuls « traitements » des fonctionnaires concernés, à l’exclusion de tout accessoire de rémunération (primes, suppléments et indemnités notamment) venant en sus.

Le lecteur peut ainsi se rendre aisément compte par lui-même de la simplicité relative du calcul présenté ci-dessus qui, tenant  en guère plus d’une page, limité à quelques opérations des plus simples et ne comportant  aucune équation de quelque degré que ce soit, a victorieusement rebuté pendant plus de 20 ans la fine fleur de notre haute fonction publique, a tenu vaillamment en échec ses corps de contrôle les plus prestigieux avant de défier victorieusement la perspicacité des plus aguerris de nos Parlementaires, visiblement guère à l’aise avec les mathématiques les plus rudimentaires. À quand donc un classement Pisa des Gouvernements, des corps de contrôle publics et des Parlements en place ?

Les acteurs

Le Conseil constitutionnel

Quoi qu’il en soit, en acceptant la proposition Parly (dont on peine à croire qu’elle n’ait pas été sollicitée), le président et les membres du Conseil constitutionnel de 2001 savaient qu’ils avaient mis le doigt dans un engrenage sulfureux, puisque les sommes perçues en surplus des traitements visés par l’ordonnance précitée encouraient le double grief de dissimuler des enrichissements personnels illicites et de constituer autant de violations de la Constitution. Et le secret a été si bien gardé par la suite qu’on a beaucoup de mal à imaginer que les consignes adéquates de discrétion aient pu ne pas être transmises aux nouveaux présidents et aux nouveaux membres du Conseil, au fur et à mesure du renouvellement du Conseil. C’était en effet la condition indispensable pour que le secret de l’affaire – un véritable secret d’État – ne « fuite » pas et il a été si bien protégé qu’aujourd’hui encore, le Conseil continue à s’abstenir de toute communication sur le sujet et que c’est bien malgré lui que le scandale est finalement tombé dans le domaine public. Il n’en reste pas moins qu’en maintenant obstinément cette position quoi qu’il en coûte (surtout au Trésor public), le Conseil constitutionnel a accumulé un nombre sidérant de violations constitutionnelles, puisque chaque versement individuel emportait et emporte encore, on vient de le voir, une infraction constitutionnelle. Dès lors, en excluant pour ne pas encombrer inutilement notre propos le cas particulier des anciens Présidents de la République, les choses sont simples : pendant 21 ans, 9 présidents ou conseillers ont chaque mois perçu des sommes importantes en violation de la Constitution; Ce qui détermine en bloquant le compteur au 31 décembre 2021 un total sidérant de :

21ans * 12 mois * 9 parties prenantes = 2 268 manquements à la Constitution.

Il faut y ajouter en sus et pour chacune des 21 années précitées deux manquements supplémentaires, cette fois au niveau de l’institution, caractérisés par la présentation d’un budget insincère, puis d’un compte de règlement   intégrant en pleine connaissance de cause les violations précédentes, soit :

21ans * 2 manquements = 42 violations supplémentaires

et donc un total hallucinant de 2 268 + 42 = 2 310 violations des textes constitutionnels commises en quelque 21 années (soit 110 violations par an = 2310/21  pour l’ensemble du Conseil, se déclinant pour chaque mandat complet  en 126 violations, soit  9 (12+2) = 126, par président et 108 ,soit 9*12 = 108,  violations par  membre  par ceux-là mêmes qui auraient dû être les gardiens du temple.

Rappelons en outre que l’extrême diversité des bénéficiaires: Présidents de la République, Premiers Ministres, Ministres de Finances, Garde des Sceaux, autres ministres d’État, parlementaires, Présidents de l’Assemblée Nationale, diplomates, inspecteurs des finances, hauts magistrats tant dans l’ordre judicaire que dans l’ordre administratif, universitaires de haut rang, avocats et bien d’autres encore, montre que le mal a été profond et que cela fait déjà un certain temps que les valeurs de la République battent piteusement de l’aile.

Il sera d’ailleurs intéressant de voir si les trois nouveaux juges qui viennent d’être nommés (non sans force polémiques…) vont se glisser sans mot dire dans le très profitable système de rémunération perpétué par leurs collègues ou si leur éthique personnelle  va les obliger à dénoncer publiquement un système qui les compromettrait irréversiblement: rendez-vous au plus tard lors de  la prochaine loi de finances pour 2023 à l’annexe 31 qui permettra de savoir à quelle catégorie de conseillers on a à faire.

Par ailleurs, dans la perspective des prochaines élections présidentielles, il y a plus qu’un paradoxe à confier le soin d’approuver, de réformer ou de rejeter les comptes de campagne des candidats,  à un Conseil constitutionnel , dont chacun des juges se trouve (ou pour les nouveaux, risque de se trouver) à raison d’enrichissements personnels indus perçus avec l’accord implicite et subversif  d’un seul des candidats,  en délicatesse tant avec la Constitution, qu’avec rien moins que le droit budgétaire, la déontologie constitutionnelle  et enfin la probité républicaine. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi, dans un domaine aussi grave, personne ne doit pouvoir soupçonner ni le juge, ni l’auditeur, mais dans notre République faisandée cela ne gêne personne, fors quelques juristes grincheux qui s’obstinent à s’accrocher  encore au droit qu’on leur a appris. Et pourtant, il est peu probable à regarder le passé qu’un seul de ces magistrats ait le réflexe de se récuser, car la récusation n’a jusqu’ici visiblement pas fait partie des pratiques de la maison.

Le Gouvernement

Mais, ce qu’on peut appeler pudiquement ces « malversations » n’aurait pas été possible sans la complicité active de deux autres institutions au cœur des pouvoirs publics : le Gouvernement d’abord et le Parlement ensuite. Le Gouvernement :

  • en tant qu’auteur chaque année à la fois du projet de budget pour l’année suivante et du projet de loi de règlement pour l’année précédente ;
  • comme détenteur officiel d’une copie au moins de la lettre Parly par son ministre en charge du Budget,

ne pouvait évidemment ignorer que les chiffres inscrits au titre des pouvoirs publics dans les projets de budget et dans les projets de loi de règlement du Conseil constitutionnel au titre des traitements des membres de ce Conseil étaient intrinsèquement faux, qu’ils l’étaient de beaucoup et que, circonstance aggravante, ils violaient ouvertement la Constitution. D’ailleurs les services auraient-ils perdu la trace de la lettre Parly, que – comme on l’a vu – un simple rapprochement entre les chiffres inscrits dans les documents budgétaires et les traitements fixés par la Constitution révélait immédiatement un énorme écart, qui aboutit à ce qu’aujourd’hui les rémunérations budgétées font plus que doubler les montants constitutionnellement autorisés. S’y ajoute bien entendu toute la machinerie budgétaire pour faire taire les réticences des comptables publics les plus avisés.

En outre, l’indemnité prétendument complémentaire versée, alors que financièrement elle constitue la rémunération principale des Sages, pose trois autres redoutables problèmes :

  • celui d’une gestion de fait pour l’Exécutif, puisque l’argent versé clandestinement et frauduleusement versé échappe au circuit budgétaire légal ;
  • celui d’un emploi clandestin pour les Sages, puisque cette indemnité est complètement étrangère aux conditions d’exercice du mandat de juge constitutionnel, dont elle vient heurter les exigences d’impartialité, d’exclusivité et d’indépendance et qu’elle se rattache donc à une fonction innommée et distincte de celle prévue par la loi ;
  • et enfin celui qui risque fort de s’apparenter à une tentative de corruption en l’absence de cause légitime et avouable au profit d’un juge encaissant de douteuses « épices » en provenance du défendeur qu’est l’État, sans que le requérant en soit informé, ni qu’il puisse faire de même pour tenter de restaurer un semblant d’équilibre dans un procès devenu rien moins qu’équitable ;

qui devraient normalement alimenter une chronique juridictionnelle fournie, pour peu que cesse la loi du silence actuellement en vigueur.

Le Parlement

Bien sûr le même grief de défaut de vigilance existe à l’encontre du Parlement qui, sans connaitre l’existence de la lettre Parly, avait lui aussi dès l’origine les moyens, en confrontant le total des rémunérations budgétées au total des rémunérations autorisées par la Constitution, de détecter tout de suite l’existence d’une grave anomalie. Comme on l’a vu, le rapprochement était l’affaire d’un quart d’heure, d’une demi-heure tout au plus. Mais qu’importe, à l’Assemblée nationale, en répudiant leur devoir de contrôle, les majorités successives ont comme à l’habitude voté l’ensemble de ces lois de finances à l’unisson, sans se poser la moindre question et évitant servilement toutes celles qui fâchent. C’est d’ailleurs sans doute pourquoi les alertes expresses que nous avons personnellement adressées au début de l’été 2021 aux divers présidents de groupe, ainsi qu’à Madame Le Pen sont restées vaines et n’ont eu aucune incidence sur le vote en fin d’année de la loi de finances pour 2022 reconduisant intégralement et en parfaite connaissance de cause les dévoiements signalés.  On ne peut pas dire non plus que le Sénat, pourtant armé de la même faculté de calcul et de bon sens, ait joué à cette occasion son rôle de contre-pouvoir, bien qu’il eût été intéressant de voir comment aurait réagi le Conseil constitutionnel à des injonctions imposant sur le champ un strict retour à la Constitution. Nous en terminons ainsi avec les principaux acteurs directement ou indirectement impliqués dans la fraude intervenue. Reste à considérer la longue liste de ceux qui, alors qu’ils étaient payés pour « empêcher » ces dérives ou y mettre fin diligemment, les ont regardé filer au grand dam du Trésor public et de tous ceux qui le financent.

Les « observateurs »

On n’insistera pas sur le caractère volontiers frondeur de cette appellation. Elle couvre pourtant des institutions très sérieuses, dont la clairvoyance et la vigilance n’ont assurément pas été les vertus premières. On commencera par la Cour des comptes, on continuera par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique et on n’aura garde d’oublier l’Inspection des Finances, la Cour de cassation et le Conseil d’État ou encore l’Université, dont plusieurs membres ont, par le passé, fait eux-mêmes partie de ces Sages « voraces », cependant que les autres se sont astreints sans ciller à une discrétion de connivence. Impossible enfin d’écarter le Président de la République, chargé pourtant de veiller à l’exacte application de la Constitution et au fonctionnement régulier des pouvoirs publics. On en arrivera enfin à envisager, suite à toutes les défections enregistrées, le signalement au Parquet National Financier.

La Cour des comptes

Nous avons en son temps directement saisi Monsieur le Premier Président de la Cour des comptes, qui a eu l’obligeance de nous répondre et en plus avec diligence. Mais notre déception a été à la mesure de nos attentes : le Conseil constitutionnel échappe à la compétence de la Cour, les sommes en cause n’atteignent pas le seuil d’importance exigé pour que la Cour s’en préoccupe et de toute manière elle s’interdit tout contrôle d’opportunité sur les rémunérations des Sages. On reste quelque peu ébahi lorsqu’on confronte cette triple fin de non-recevoir à la devise officielle de la Cour qui prétend : s’assurer du bon emploi de l’argent public, en informer les citoyens., tout en oubliant de mentionner la restriction importante du Conseil constitutionnel, puisque la rue Montpensier n’ouvre pas sa porte à sa voisine, la rue Cambon.

Le Président de la République

L’article 5 de la Constitution ne lui laisse aucune marge de manœuvre, puisqu’il édicte : Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Mais cette obligation expresse ne semble pas jusqu’à présent l’émouvoir outre mesure dans notre affaire, puisqu’à ce jour et quatre mois après la réception de l’avis attestant de l’enregistrement de ma lettre opérant signalement auprès des services de l’Élysée, je n’ai toujours pas reçu la moindre réponse ou le moindre élément de réponse, sans avoir davantage  connaissance d’éventuelles  mesures d’urgence qui auraient été prises pour mettre un terme à la situation actuelle. Ce contretemps m’a d’ailleurs obligé à interroger la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique sur sa propre compétence face à une telle affaire. Sa réponse négative contraint à poser ces prochains jours la même question au Parquet National Financier (déjà saisi d’une plainte en concussion par Maître Delsol, président de l’IREF) dont la remarquable célérité lors de l’affaire Fillon laisse espérer que ce dossier, qui pose des questions infiniment plus graves pour la République avec des enjeux financiers nettement plus coûteux pour le Trésor, bénéficiera des priorités et des diligences qu’il mérite.

Quelques autres encore

On a fourni plus haut une première liste des personnes, dont on a du mal à justifier le silence, alors même qu’elles n’étaient nullement ignorantes de ce qui se passait. On doit y ajouter le secrétaire général du Conseil constitutionnel, sans nul doute douloureusement écartelé dans un redoutable conflit personnel de loyauté entre la défense de l’intérêt de l’institution et celle des intérêts pécuniaires de ses juges. Ce qui veut dire au final que nombre de membres éminents de la haute fonction publique française ont personnellement bénéficié ou ont pu avoir connaissance des abus rapportés plus haut et qu’aucun desdits membres n’a eu le réflexe de s’en désengager ou d’opérer le signalement nécessaire pour stopper au plus tôt l’hémorragie financière en cours.

Au terme de cette étude, la liste des acteurs directement ou indirectement impliqués dans les versements effectués ou les encaissements perçus, comme celle des institutions et des personnes qui semblent avoir failli dans leur devoir de contrôle, de surveillance, d’alerte ou tout simplement de loyauté républicaine, est proprement hallucinante. On est assurément à cent lieues de la République exemplaire que nous avait promis un jeune Président au soir de son élection. Parce qu’ils en ont vu d’autres, les Français avaient évidemment reçu cette promesse avec quelque circonspection, mais ils ne se doutaient pas que quelques années plus tard, on découvrirait un tel scandale au cœur même d’une des institutions les plus puissantes et les plus importantes de la République. Certes, cela fait déjà un certain temps -notamment depuis l’affaire Cahuzac, suivie de quelques autres- que les Français ne se font plus guère d’illusions sur l’intégrité absolue revendiquée par notre République. Mais maintenant qu’ils considèrent la désinvolture, pour ne pas dire plus, des uns et des autres, ils s’interrogent ouvertement sur le degré exact de décomposition de ses institutions, sur le niveau réel de corruption qui y règne et sur les responsabilités personnelles des élites qui les dirigent en regardant passivement se déliter l’État de droit, au lieu de s’honorer à le servir et à le faire respecter.

Quoi qu’il en soit, il est probable que, maintenant, la plupart de nos concitoyens attendent de pied ferme que le Trésor exige sans état d’âme le remboursement des enrichissements personnels indus, en réagissant vigoureusement contre toute attitude qui consisterait à laisser pourrir la créance publique ou, pire, à l’éteindre par une amnistie aussi ravageuse que scélérate. Viendra ensuite la question de l’avènement d’un nouveau Conseil constitutionnel, suffisamment renouvelé, suffisamment réformé pour que les Français puissent à nouveau et progressivement réinvestir leur confiance dans un nouveau Juge suprême, désormais affranchi de tout conflit d’intérêts et préservé d’influences politiques par trop directes ou par trop voyantes. Un juge vraiment indépendant, à la hauteur des enjeux, à la fois plus respectueux de la Constitution et plus attentif à tous ceux, dont il se doit de garantir efficacement les droits, notamment en matière d’égalité, de sécurité, de liberté et de propriété. Il faut qu’en cessant d’ajouter ou de retrancher arbitrairement à la loi, le juge constitutionnel retourne aux principes de clarté, de logique, d’équité et de lisibilité, hors desquels le citoyen le ressent comme un instrument supplémentaire d’oppression du pouvoir, au lieu d’y voir le défenseur avisé et vigilant de ses droits.




Dmitri Medvedev : « Les sanctions occidentales unissent les Russes, elles ne les divisent pas »

[Source : arretsurinfo.ch]

Selon Dmitri Medvedev, les sanctions de l’Occident contre Moscou détruisent son propre ordre économique tout en rapprochant les Russes.

L’ordre mondial de l’après-guerre froide est terminé, selon l’ancien président russe 

Source: RT.com – 26 Mar, 2022 

Bien que les relations entre la Russie et l’Occident soient au plus bas depuis la guerre froide, le monde unipolaire dominé par les États-Unis et leurs alliés est désormais révolu, a déclaré l’ancien président russe et actuel chef du Conseil national de sécurité, Dmitri Medvedev, dans une interview accordée jeudi à RT et RIA Novosti. Il a ajouté que les Russes s’unissent face aux sanctions et aux menaces occidentales et qu’ils se souviendront toujours de la campagne actuelle de haine contre tout ce qui est russe.


La Russie est européenne mais elle transcende aussi l’Europe

Q : Il y a douze ans, vous avez accordé une interview au Wall Street Journal, un journal très réputé, et vous avez déclaré que vous considériez la Russie comme un pays européen. Est-ce que vous le pensez toujours ?

R : Eh bien, géographiquement, nous sommes le même pays. Sans aucun doute, la Russie a été et restera un pays européen – tout comme elle est un pays asiatique.

Du point de vue de sa géographie et de son histoire, la Russie est un pays européen. Nous sommes également européens du point de vue de notre identité culturelle, car une bonne partie de notre population représente la civilisation européenne, qui est étroitement liée à la civilisation chrétienne. Mais nous avons aussi beaucoup de personnes qui appartiennent à la foi musulmane, ainsi qu’aux autres grandes religions de Russie : le bouddhisme et le judaïsme.

Q : De toute évidence, nous ne parlons pas ici de géographie. Aujourd’hui, de nombreux Russes, y compris les hauts fonctionnaires du pays – si vous écoutez ce qu’ils disent – ont le sentiment que nous nous opposons à l’Europe, comme son contraire.

R : Non, c’est eux qui se dressent contre nous, en essayant de se distinguer de nous. Ils n’ont pas le monopole de l’ »européanité ». La civilisation européenne s’est développée de façon régulière sur tout le continent. Certes, nous ne sommes pas, en ce sens, les successeurs de l’Empire romain, contrairement à un certain nombre d’autres pays européens qui appartiennent au groupe linguistique germanique. Nous avons notre propre histoire, mais notre histoire est tout aussi européenne que la leur. Alors, quand on nous dit que nous ne sommes plus considérés comme européens, cela semble franchement ridicule. C’est tout ce que j’ai à dire sur notre identité. Ce n’est pas une raison pour porter des jugements – vous m’avez posé une question, et je vous ai dit que nous sommes encore plus « européens » qu’eux. C’est tout.

Faire preuve de bonnes manières face à la russophobie

Q : L’ampleur du sentiment anti-russe dans cette situation est stupéfiante. C’est comme si toute l’Europe, même les pays que nous pensions être nos amis et nos partenaires, étaient unis dans leur haine profonde pour notre pays, et cela se manifeste à tous les niveaux.

Et maintenant, les Européens, qui ont toujours prétendu être si tolérants et attachés aux principes de la démocratie, disent des choses si terribles sur la Russie et les Russes, sur nos dirigeants. Sans parler de Biden – je ne pense pas que nous ayons jamais entendu une telle rhétorique de la part d’un haut fonctionnaire de son calibre. D’un autre côté, si l’on prend la Pologne, peut-être que Biden n’est pas si mauvais après tout.

Et si je peux me permettre de poser une question sur la Pologne, si nous pouvons nous éloigner un instant de la discussion sur le sujet principal – quelle est votre évaluation de la position de Varsovie dans cette situation ? Parce qu’on a l’impression que la Pologne aspire non seulement à jouer un rôle clé ici, mais aussi à avoir Lvov et les parties occidentales de l’Ukraine comme une sorte de protectorat. Je comprends que c’est deux questions en une, alors je peux vous demander les deux ?

R : La rhétorique est certainement très vive. Elle est sans aucun doute définie par les événements actuels, et toutes les forces politiques en Europe tentent d’utiliser cette situation à leur avantage et d’atteindre leurs propres objectifs en termes de politique intérieure. Chaque pays a quelque chose à gérer, que ce soit des élections, une crise ou la nécessité de créer une coalition. Ils ont donc besoin d’une cible ou d’un ennemi.

Dans ce cas, la Russie est l’ennemi désigné, je ne suis donc pas surpris par la rhétorique. Mais vous avez raison de dire que, parfois, cela défie l’entendement, ou, comme on dit, dépasse le bien et le mal.

Au quotidien, nous voyons également cette rhétorique russophobe se manifester, même si je dirais qu’elle diffère au cas par cas. Cela a également à voir avec les nouvelles méthodes de communication, comme les plateformes de médias sociaux, car les schémas qui étaient moins courants auparavant peuvent désormais prendre racine instantanément.

La rhétorique russophobe n’a rien de nouveau, cependant. J’ai récemment cité le poète russe Fyodor Tyutchev, qui a expliqué comment l’Occident s’est ligué contre la Russie il y a 150 ans et a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire de nous des parias. Tyutchev a noté que cette chasse aux sorcières a duré 30 ans.

Je ne peux pas m’empêcher de voir certaines similitudes entre cette époque et la Russie moderne. La Russie sous sa forme actuelle a un peu plus de 30 ans, et pendant ces 30 ans, on nous a tout reproché, surtout au cours des 20 dernières années environ. Ils disent que nous avons tout pris de l’URSS, y compris son idéologie, même si ce n’est pas vrai, et ils nous critiquent pour ceci et cela. Ainsi, la rhétorique russophobe que nous voyons aujourd’hui à l’Ouest n’est pas nouvelle.

De temps en temps, nous entendons des remarques absolument étonnantes, mais nous sommes polis et nous ne devenons jamais personnels. Personne ne fait remarquer qu’il y a des personnes qui présentent des signes évidents de démence ou de sénilité vieillissante. Personne ne parle des grands-pères qui perdent l’équilibre en montant les escaliers pour monter dans un avion ou qui oublient la direction de leur bureau et vont directement dans les buissons. Personne ne le signale, parce que nous sommes polis et que nous nous abstenons de mentionner ces choses. Mais tout cela relève de l’éthique et des bonnes manières.

En ce qui concerne la Pologne, j’ai dû m’exprimer sur le sujet récemment en raison du rôle que la Pologne tente d’assumer aujourd’hui.

La Pologne est plus qu’un sujet loyal des États-Unis d’Amérique qui cherche à prouver sa loyauté à chaque étape, à montrer qu’elle est le roc et le principal allié des États-Unis en Europe. En substance – de cette manière ou d’une autre – la Pologne tente de regagner des centaines d’années plutôt que des décennies de ses tentatives ratées pour restaurer l’ancienne gloire de Rzeсzpоspolita. Et si elle n’y parvient pas, elle doit au moins rappeler au monde que la Pologne était autrefois une puissance très sérieuse en Europe et dans le monde, presque un empire en devenir. Aujourd’hui, l’élite du pays est représentée par le parti Droit et Justice avec M. Kaczyński à sa tête, et ils ont suivi une voie pro-américaine et agressivement anti-russe au cours des dix dernières années.

Je me souviens d’une époque différente – lorsque la Pologne et la Russie ont activement essayé de restaurer leurs relations, notamment à la suite de la mort tragique du président polonais, et cela semblait tout à fait faisable parce qu’il n’y avait pas d’obstacles infranchissables entre nous. Mais une fois que le parti d’opposition que je viens de mentionner est arrivé au pouvoir, le vecteur du pays a changé de façon spectaculaire, il est devenu sauvagement russophobe. Je ne peux pas appeler cela autrement que de l’imbécillité politique, car il n’y a rien de plus.

Ils essaient de consolider les électeurs qui sont très anti-russes, et ce n’est pas un secret que la Pologne compte un certain nombre de ces personnes, car il y a des raisons historiques à cela, alors ils essaient de profiter de cela et de mettre le doigt dans les affaires de l’Ukraine. D’autant plus que la Pologne accueille maintenant un nombre assez important de réfugiés d’Ukraine, et la Pologne essaie d’utiliser cela à son propre avantage.

Ils adoptent certaines mesures qui ne visent pas seulement à soutenir les réfugiés (car on ne peut naturellement que vouloir les aider) mais aussi à trouver un autre moyen de punir la Russie. Ils proposent de nouvelles mesures, et vont jusqu’à modifier la Constitution afin de pouvoir confisquer les biens de la Russie. Hier, ils ont expulsé un grand nombre de diplomates russes.

Je ne comprends pas vraiment ce qu’ils essaient d’accomplir avec tout cela, car si la Russie expulse un nombre équivalent de diplomates, la Pologne devra fermer toute son ambassade. Est-ce une bonne chose ? En fin de compte, c’est à chaque État souverain de décider de maintenir ou non des relations diplomatiques. Mais ce type de politique est tout à fait destructeur.

J’aimerais récapituler que les autorités polonaises essaient simplement de prouver leur plus grande loyauté envers les États-Unis et d’obtenir plus de points pour cela par le biais d’un soutien financier et économique, ainsi que pour obtenir plus de soutien politique au niveau national.

Tout cela est bien triste et ne se terminera pas bien. Tout naturellement, ils peuvent s’attendre à une réaction symétrique à leurs actions ou à des contre-mesures dictées par le droit international. Nous finirons simplement par nous retrouver dans une situation où nous cesserons complètement de nous parler. Est-ce une bonne chose pour la Pologne ? Je ne sais pas, c’est la décision de la Pologne en fin de compte.

Quand le conflit en Ukraine prendra-t-il fin ?

Q : Bien sûr, nous ne sommes pas à l’état-major, et je ne suis pas un représentant du ministère de la Défense, mais je vais vous dire honnêtement, mes amis et connaissances demandent constamment combien de temps l’offensive va durer. Mais comme je l’ai dit, nous ne sommes pas sur le quai Frunzenskaya, mais le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie est ici. Puis-je vous demander ce que vous pensez personnellement du déroulement de l’opération et dans quelle mesure elle répond réellement aux objectifs annoncés.

R : L’opération a eu lieu principalement parce que les objectifs que l’État russe s’était fixés n’ont pas été atteints par la diplomatie. Le président l’a dit dès le début.

Le déroulement de l’opération, les plans de sa mise en œuvre sont déterminés par le commandant en chef suprême. Selon la Constitution, c’est le Président. Le Président a donné ses évaluations. L’opération se déroule conformément au plan. Ce plan a été préparé et approuvé par le commandant suprême. Donc, je ne donnerai pas d’évaluations supplémentaires maintenant, il me semble que c’est une évaluation tout à fait exhaustive qui a été donnée par le Président.

Mais il est évident que l’opération se poursuivra jusqu’à ce que les objectifs fixés par le président du pays soient atteints. Ces objectifs concernent l’avenir de l’Ukraine, le statut de l’Ukraine en tant qu’État neutre, un État qui ne mène pas une politique anti-russe, un État qui n’est pas militarisé, et un État qui devrait être notre voisin normal.

Par conséquent, tant que les résultats de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine ne seront pas atteints, l’opération doit se poursuivre – comme elle a été conçue par le Président du pays, comme elle a été décidée…

De temps en temps, nous entendons des remarques absolument étonnantes, mais nous sommes polis et nous ne devenons jamais personnels. Personne ne fait remarquer qu’il y a des personnes qui présentent des signes évidents de démence ou de sénilité vieillissante. Personne ne parle des grands-pères qui perdent l’équilibre en montant les escaliers pour monter dans un avion ou qui oublient la direction de leur bureau et vont directement dans les buissons. Personne ne le signale, parce que nous sommes polis et que nous nous abstenons de mentionner ces choses. Mais tout cela relève de l’éthique et des bonnes manières.

En ce qui concerne la Pologne, j’ai dû m’exprimer sur le sujet récemment en raison du rôle que la Pologne tente d’assumer aujourd’hui.

La Pologne est plus qu’un sujet loyal des États-Unis d’Amérique qui cherche à prouver sa loyauté à chaque étape, à montrer qu’elle est le roc et le principal allié des États-Unis en Europe. En substance – de cette manière ou d’une autre – la Pologne tente de regagner des centaines d’années plutôt que des décennies de ses tentatives ratées pour restaurer l’ancienne gloire de Rzeсzpоspolita. Et si elle n’y parvient pas, elle doit au moins rappeler au monde que la Pologne était autrefois une puissance très sérieuse en Europe et dans le monde, presque un empire en devenir. Aujourd’hui, l’élite du pays est représentée par le parti Droit et Justice avec M. Kaczyński à sa tête, et ils ont suivi une voie pro-américaine et agressivement anti-russe au cours des dix dernières années.

Je me souviens d’une époque différente – lorsque la Pologne et la Russie ont activement essayé de restaurer leurs relations, notamment à la suite de la mort tragique du président polonais, et cela semblait tout à fait faisable parce qu’il n’y avait pas d’obstacles infranchissables entre nous. Mais une fois que le parti d’opposition que je viens de mentionner est arrivé au pouvoir, le vecteur du pays a changé de façon spectaculaire, il est devenu sauvagement russophobe. Je ne peux pas appeler cela autrement que de l’imbécillité politique, car il n’y a rien de plus.

Ils essaient de consolider les électeurs qui sont très anti-russes, et ce n’est pas un secret que la Pologne compte un certain nombre de ces personnes, car il y a des raisons historiques à cela, alors ils essaient de profiter de cela et de mettre le doigt dans les affaires de l’Ukraine. D’autant plus que la Pologne accueille maintenant un nombre assez important de réfugiés d’Ukraine, et la Pologne essaie d’utiliser cela à son propre avantage.

Ils adoptent certaines mesures qui ne visent pas seulement à soutenir les réfugiés (car on ne peut naturellement que vouloir les aider) mais aussi à trouver un autre moyen de punir la Russie. Ils proposent de nouvelles mesures, et vont jusqu’à modifier la Constitution afin de pouvoir confisquer les biens de la Russie. Hier, ils ont expulsé un grand nombre de diplomates russes.

Je ne comprends pas vraiment ce qu’ils essaient d’accomplir avec tout cela, car si la Russie expulse un nombre équivalent de diplomates, la Pologne devra fermer toute son ambassade. Est-ce une bonne chose ? En fin de compte, c’est à chaque État souverain de décider de maintenir ou non des relations diplomatiques. Mais ce type de politique est tout à fait destructeur.

J’aimerais récapituler que les autorités polonaises essaient simplement de prouver leur plus grande loyauté envers les États-Unis et d’obtenir plus de points pour cela par le biais d’un soutien financier et économique, ainsi que pour obtenir plus de soutien politique au niveau national.

Tout cela est bien triste et ne se terminera pas bien. Tout naturellement, ils peuvent s’attendre à une réaction symétrique à leurs actions ou à des contre-mesures dictées par le droit international. Nous finirons simplement par nous retrouver dans une situation où nous cesserons complètement de nous parler. Est-ce une bonne chose pour la Pologne ? Je ne sais pas, c’est la décision de la Pologne en fin de compte.

Les États-Unis se croient au-dessus des lois

Q : Les États-Unis ont pris des mesures similaires à de multiples reprises dans le passé et dans des régions qui ne font absolument pas partie de leurs intérêts immédiats. Ces pays ne sont pas leurs voisins ou une menace pour les Etats-Unis. Prenez la Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan. Mais l’action militaire des États-Unis n’a jamais entraîné une réponse aussi massive et consolidée de l’Occident.

Personne n’a réagi à une fête de mariage bombardée en Afghanistan en fermant les magasins de vêtements européens aux États-Unis. Il n’y a pas eu d’autres répercussions non plus. Pourquoi ? Pourquoi assistons-nous à une réponse aussi puissante aux actions de la Russie qui, selon vous, sont pleinement justifiées en termes de sécurité ?

R : Cela ne va pas sembler être une révélation, mais il est clair que les États-Unis pensent qu’ils sont une nation en dehors du droit international, au-dessus de tout le monde.

Après l’effondrement de l’URSS et la fin de l’ordre mondial bipolaire fondé sur l’impasse entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie, les États-Unis se sont considérés comme les gagnants et les seuls bénéficiaires de la disparition de l’Union soviétique.

Alors qu’en réalité, l’Union soviétique a éclaté non pas à cause des activités de l’OTAN, mais pour des raisons internes. Et c’est pourquoi ils se comportent de la sorte : ils pensent qu’ils ne peuvent pas être traduits en justice, mais ils ont le droit de juger tout le monde, ils sont les décideurs ultimes, ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent.

Ce comportement s’explique par un certain nombre de facteurs. Tout d’abord, sur le plan économique, les États-Unis sont un pays très fort. Deuxièmement, ils émettent la principale monnaie de réserve avec vengeance, en continuant à accumuler leur dette intérieure. En fait, c’est le monde entier qui est le créancier des États-Unis. Le monde entier pourrait être en difficulté, plonger dans des crises, pendant que les Américains impriment des dollars.

C’est pourquoi ils se sentent maintenant complètement impunis à cet égard également. C’est précisément pour cette raison que les actions des États-Unis en Afghanistan, en Irak et au Vietnam il y a quelques décennies n’ont jamais fait l’objet d’un examen juridique par la communauté internationale.

Cependant, à l’époque de la guerre du Viêt Nam, l’Union soviétique était encore en vie, poussant à des débats assez lourds sur les plateformes multilatérales. L’Union soviétique, comme vous le savez, aidait le Vietnam à l’époque. Les États-Unis ont poursuivi leur politique pendant longtemps.

Nous nous souvenons tous de la façon dont cela s’est terminé. Rappelez-vous, le Vietnam est à des milliers de kilomètres des États-Unis. C’est un fait dont peu de gens se souviennent, même dans ce pays, parce que c’était il y a longtemps, mais mes amis vietnamiens m’ont dit que l’intervention américaine au Vietnam pendant la majeure partie des années 1960 a tué plus d’un million de Vietnamiens.

Pensez-y. Plus d’un million ! Jetez un coup d’œil à la carte et voyez par vous-même où se trouvent les États-Unis et où se trouve le Vietnam. Pourtant, les États-Unis sont entrés dans le pays et plus d’un million de personnes sont mortes en conséquence.

Même à l’époque, cela n’a jamais été largement condamné, alors que le Pacte de Varsovie et l’Union soviétique étaient en place.

Et après que l’Union soviétique ait disparu de la carte du monde, en même temps que le Pacte de Varsovie, les États-Unis ont perdu tout contrôle.

Ils pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. La Yougoslavie en est un exemple. Nous avons vu un mépris total du droit international, l’utilisation des forces armées et des armes par un certain nombre de pays, y compris des munitions à l’uranium appauvri.

Y a-t-il eu un tollé ? Non. Ils ont compris qu’ils pouvaient aller de l’avant, ont concocté une justification et s’en sont sortis. Aujourd’hui, certains dirigeants européens admettent que « oui, ils ont peut-être réagi de manière un peu excessive ». Mais cela ne va pas plus loin.

Une fois de plus, les États-Unis se comportent de la sorte dans le monde entier parce qu’ils pensent qu’il n’y a plus de concurrence. Mais ils ont tort. La vie ne s’arrête pas, ce qui entraîne de nouveaux développements dans les relations internationales et l’émergence de nouveaux pays en tant que puissances fortes.

Cela signifie que de nouveaux centres de gravité dans les relations internationales sont en train de se former. Prenez la République populaire de Chine, l’Inde et la Fédération de Russie.

Le monde unipolaire est terminé. Les États-Unis ne sont plus les maîtres de la planète Terre.

Les Russes qui sont partis peuvent revenir, mais pas les traîtres.

Q : Vous devez savoir que certains Russes ont fait leurs bagages et ont quitté le pays immédiatement après le début de l’opération spéciale dans le Donbass. Pensez-vous qu’ils reviendront, ou s’agit-il d’un aller simple ?

R : Comment pourrais-je le savoir ?

Q : Que pouvez-vous dire à ces personnes qui ont décidé de quitter la Russie ?

R : Chaque homme est l’architecte de sa propre fortune. C’est leur droit de prendre de telles décisions. Certaines personnes sont parties pour l’instant, d’après ce que j’ai compris. D’autres sont partis pour de bon, craignant que la situation actuelle n’affecte leur vie à l’avenir. C’est leur décision. Je ne commenterai ni ne critiquerai ces personnes.

Il est évident, pour moi personnellement, qu’une partie importante de ces personnes finira par rentrer en Russie. Cette opération militaire affecte l’état psychologique de tout le monde, vous voyez. Les gens y pensent sans cesse. Je crois que c’est peut-être l’une des raisons, pour certaines personnes. Mais c’est tout.

Je crois que ce qui est plus important pour le pays, c’est, par exemple, la façon dont les programmateurs traitent les événements actuels. Ces entreprises sont internationales, et maintenant elles ont fini par être coupées de tout – systèmes de paiement, opérations bancaires, grands clients étrangers. Pour eux, les conséquences sont vraiment dures. Et je peux comprendre leurs motivations, pourquoi ils essaient de trouver un meilleur endroit sous le soleil. Le gouvernement a préparé un certain nombre de propositions à cette fin, et le président a déjà signé un décret. Espérons que nous parviendrons à atténuer les conséquences négatives pour les informaticiens et à les garder dans le pays. Espérons que la plupart d’entre eux resteront en Russie. Il s’agit d’un véritable problème. Et je suis vraiment désolé pour ces personnes, à titre personnel, car elles sont dans une situation désespérée. Et même si ce n’est pas nous qui avons introduit ces limitations, nous devons réfléchir à la manière d’améliorer la situation de ces personnes.

Les sanctions occidentales unissent les Russes, elles ne les divisent pas

Q : Et si nous parlons des entrepreneurs, des grands hommes d’affaires, ont-ils un soutien au milieu de l’offensive militaire ? Compte tenu du fait qu’à l’heure actuelle, un grand nombre de mesures sont prises à leur encontre. Leurs maisons, leurs véhicules, leurs yachts et tout le reste leur ont été retirés. Que pensez-vous de cela, compte tenu du fait que l’Occident avait l’habitude de dire que la propriété privée devait être respectée. Et, en général, est-il normal de bloquer les comptes et de peupler les maisons de réfugiés – cela serait désagréable pour tout le monde.

R : Si nous parlons des affaires, c’est aussi une partie de notre société, y compris les grandes entreprises – elles sont, comme on dit, coupables sans aucune culpabilité.

Posons-nous une question : en général, au moins quelqu’un de ces grandes entreprises est – dans une certaine mesure – capable d’influencer une petite fraction, un iota, sur la position des dirigeants du pays. Je peux vous le dire tout de suite : non, pas du tout. Parce que nous avons des tâches différentes.

Celui qui gère l’État se concentre avant tout sur les intérêts du pays tout entier, sur les intérêts du peuple de Russie. Celui qui gère sa propre entreprise (c’est une tâche très importante), ne fait que cela.

Par conséquent, les calculs selon lesquels, en limitant le business russe, ils influenceront d’une manière ou d’une autre les autorités, n’ont absolument aucun sens, ils sont tout simplement stupides. Ils essaient également d’influencer les secteurs de l’économie qui sont derrière ces grandes entreprises. Et ce sont des centaines de milliers, des millions de nos concitoyens.

En fait, avec ces sanctions, le monde occidental essaie d’influencer les citoyens de notre pays, de leur faire du mal. Et, bien sûr, d’essayer de les inciter à se retourner contre le cours de la direction de l’État, contre le cours du Président, dans l’espoir qu’à la fin, il en résultera une sorte de trouble, des problèmes pour les autorités.

Mais il me semble que les personnes qui prennent ces décisions ne comprennent absolument pas notre mentalité, elles ne comprennent pas l’attitude du peuple russe au sens le plus large du terme. Ils ne comprennent pas les incitations qui font que lorsqu’une telle pression est exercée (et cette pression n’est pas exercée sur les grands entrepreneurs, pas sur les grandes entreprises, c’est une pression sur tout le monde), la société se consolide.

Même ceux qui ont été lésés d’une manière ou d’une autre, ou qui pensaient avoir reçu peu de soutien, ou que de mauvaises décisions avaient été prises, disent dans cette situation : « Eh bien, oui, oui, ils ont probablement fait une erreur dans quelque chose. Mais en général, dans cette situation, je vais défendre l’État ». Cela, il me semble, ils sont absolument incapables de le comprendre, tout comme ils n’ont pas été capables de le comprendre il y a 70 ans, et il y a 100 ans, et pendant les différents types de campagnes armées qui ont été menées, y compris contre notre pays. Ce genre de restrictions et de privations ne font qu’unir les gens, les consolider, mais ne les divisent pas. Et c’est là leur principale erreur de calcul, c’est là le point faible de ces sanctions stupides.

La peine de mort n’a pas à revenir

Q : Rappelons que le Conseil de l’Europe a tenté d’imposer des restrictions à la Russie pendant de nombreuses années. Vous avez récemment déclaré qu’il n’y a plus grand-chose qui nous retient maintenant, notamment sur la question de la peine de mort. La Russie a renoncé à la peine capitale en adhérant à un certain nombre de conventions du Conseil de l’Europe. Comme il s’agit d’une question importante pour notre nation, voici ma question : quelle est la probabilité d’un retour à la peine de mort ? La Russie en a-t-elle besoin ?

R : Il s’agit d’une question très complexe. Elle dépend de la vision du monde en général. C’est un dilemme philosophique et moral. Il existe des opinions divergentes sur la peine de mort. Et c’est naturel, cela a toujours été le cas.

Il y a une chose dont je suis sûr. La Cour constitutionnelle russe a certainement été influencée dans certains de ses arrêts par la participation de ce pays aux conventions du Conseil de l’Europe. Ces conventions ne sont plus contraignantes pour nous.

Néanmoins, il existe des directives légales fournies par la Cour constitutionnelle sur cette question. Et il s’agit d’une décision totalement souveraine, qui n’est pas le résultat direct de notre adhésion au Conseil de l’Europe. Il existe cependant un lien implicite évident.

Aujourd’hui, il n’y a pas de restrictions à cet égard. Toutefois, il s’agit toujours d’une question très épineuse. Il y a non seulement un aspect juridique, mais aussi un aspect moral. Même les sources fondamentales et canoniques des religions fournissent des réponses opposées à cette question.

Le point de vue religieux sur cette question est l’un des arguments fondamentaux qui entourent le débat sur la peine de mort dans tout pays. L’Europe a abandonné la peine capitale à un moment donné. Nous aussi.

Contrairement aux États-Unis, à la Chine et à un certain nombre d’autres pays. Ils la conservent encore comme châtiment pour ceux qui ont commis des crimes particulièrement graves, en premier lieu le meurtre.

Encore une fois, aujourd’hui, les dispositions internationales ne sont plus contraignantes, mais il existe des dispositions juridiques nationales définies par la Cour constitutionnelle. Elles reflètent le taux de criminalité actuel.

Si celui-ci ne devient pas incontrôlable, je pense que cette position juridique pourrait rester la même.

Mais les postures juridiques ne sont pas éternelles non plus. Un changement dans notre société pourrait forcer une révision de la posture juridique. Les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont pas d’écriture sacrée, elles peuvent changer.

Nous l’avons vu tout au long de l’histoire de la Russie. L’Union soviétique a aboli la peine de mort après la guerre. Mais cela n’a pas duré longtemps, et la peine de mort a été rétablie assez rapidement. Cela était dû à un pic de crimes violents, notamment de meurtres.

Je ne sais pas comment cela va se passer à l’avenir.

Les Russes se souviendront toujours de la haine de l’Occident

Q : M. Medvedev, pensez-vous beaucoup à la pression que les ressortissants russes doivent désormais subir à l’étranger ? Souvent, ils sont confrontés à un réel danger.

J’ai vu une vidéo en ligne montrant ce qui est arrivé à l’ambassade de Russie en Irlande – j’y ai vécu un peu quand j’étais enfant, mon père y était en poste – et elle était couverte de peinture à la bombe et un conducteur a écrasé sa voiture contre les grilles. C’est tout simplement inimaginable. Quelque chose comme ça pourrait arriver à n’importe quel ressortissant russe à l’étranger. Pendant ce temps, l’ONU affirme qu’un cessez-le-feu en Ukraine ferait baisser le niveau de russophobie. Que pensez-vous de cette position et ce lien a-t-il un sens ?

R : Je n’appellerais pas cela la position de l’ONU. L’ONU est une organisation internationale composée de plus de 200 États-nations. Si nous parlons de ce que les fonctionnaires de l’ONU ont dit, eh bien, c’est peut-être le cas.

Permettez-moi de dire ouvertement que, récemment, les organes directeurs de l’ONU, ainsi que le secrétaire général Guterres, ont fait plusieurs déclarations que je qualifierais de douteuses du point de vue du droit international. L’ONU devrait être au-dessus des conflits au lieu de prendre parti. Bien sûr, les niveaux de russophobie atteignent aujourd’hui des sommets, comme nous l’avons déjà dit. Ils se manifestent sous la forme d’attaques contre le peuple russe et de pressions exercées sur nos missions diplomatiques.

Qu’y a-t-il à dire sur le sujet ? Si nous prenons les missions diplomatiques, la responsabilité incombe au pays où se trouve la mission diplomatique. C’est la tâche du pays hôte. Dès que le pays d’accueil devient indifférent au sort d’une ambassade, les liens diplomatiques sont généralement soit suspendus, soit rompus. L’incident de Dublin que vous avez mentionné relève donc entièrement de la responsabilité de l’Irlande. Il lui suffit de prendre les mesures appropriées pour y répondre.

Cela arrive aussi aux gens ordinaires – je le vois et je lis des articles à ce sujet, c’est clair dans le contenu des médias en ligne et sociaux où ils critiquent beaucoup la Russie. Je suppose que c’est lié à l’actualité. Certains sont sincèrement de cet avis, d’autres le font pour le battage médiatique ou parce que tout le monde le fait. C’est leur choix personnel. Tôt ou tard, la marée se calmera, c’est comme ça que ça marche. Mais les souvenirs resteront. Nous nous en souviendrons aussi, y compris les Russes qui se sont retrouvés coincés à l’étranger pendant leurs vacances ou un voyage d’affaires. Cela restera gravé dans la mémoire de chacun. Ils disent qu’ils ne veulent pas de Russes là-bas, et il est normal que nos concitoyens qui se trouvaient à l’étranger à ce moment-là s’en souviennent. Je doute qu’ils aient aujourd’hui une meilleure opinion des Européens qu’auparavant.

Et l’hospitalité, la tolérance et la neutralité dont vous parliez ? Tout cela s’est évaporé instantanément, ce qui signifie que cela n’a jamais existé. Cela signifie qu’il n’y avait pas de culture et pas de valeurs. Ce n’était qu’une façade, et maintenant toute la crasse est remontée à la surface, ce que nous voyons dans le comportement de chaque personne crachant des idées russophobes.

Nous nous en souviendrons aussi. Nous n’oublierons personne qui l’a fait, que ce soit à titre officiel ou dans le cadre d’interactions personnelles. De nos jours, tout est enregistré. Nous avons tous une empreinte numérique. C’est une chose dont chacun devrait se souvenir lorsqu’il écrit des choses désagréables sur la Russie, nos politiques ou notre peuple. Ces propos resteront à jamais gravés dans la mémoire collective de notre peuple. Et je n’exagère pas

Le sport international se comporte de la « pire façon possible »

Q : Parlons d’autre chose. Vous avez mentionné les spécialistes de l’informatique qui ont été gravement touchés et qui recevront de l’aide, mais je veux vous interroger sur nos athlètes. Ce qui leur arrive est sans précédent : ils ne sont pas autorisés à concourir ou sont contraints de le faire sous un drapeau neutre, ils subissent des pressions pour signer des pétitions et faire des déclarations.

Nous savons tous que dans certains sports, la carrière d’un athlète est éphémère. La Russie ne va-t-elle pas se retrouver en marge des sports internationaux ? La compétition est très importante – il est crucial pour les athlètes de se mesurer à des adversaires talentueux. Il semble maintenant que le scandale du dopage n’était qu’un coup d’essai.

R : C’est exact. Elena, Ilya, vous avez également raison. Tout d’abord, permettez-moi de dire que, bien sûr, c’est difficile pour nos athlètes – tout comme pour nos informaticiens. Mais pour ces derniers, les défis ont commencé assez récemment, lorsque nos « amis » ont commencé à essayer de nous restreindre dans tous les domaines et à ériger un rideau de fer en matière de finances et de droit. Pour les athlètes, la situation est catastrophique depuis 2014.

Vous avez raison, nos athlètes s’entraînent dur, mais ils ne sont pas autorisés à concourir. S’ils le sont, ils doivent essentiellement concourir dans l’anonymat – pas de drapeau russe, pas d’hymne russe. Ils sont obligés de se distancier de leur pays, en disant qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes. C’est cynique et amoral, et je ne parle même pas de la décision du CIO concernant notre équipe paralympique. C’est tout simplement incompréhensible. C’est monstrueux et honteux.

Notre principal objectif est donc de soutenir les parathlètes, de faire en sorte qu’ils se sentent impliqués dans la vie sociale au même titre que les autres. Mais on leur dit : « Non, votre gouvernement est horrible et donc nous ne nous soucions pas de vous. » Cela va à l’encontre de tout code moral. Je pense que le CIO s’est comporté de la pire façon possible dans cette affaire.

Oui, tout a commencé il y a huit ans avec le scandale du dopage. Nous avons admis que nous avions un problème de dopage dans notre pays, nous sommes en faute ici. Mais dire que la Russie, je veux dire les entraîneurs et les athlètes russes étaient les seuls à utiliser le dopage est scandaleux et cynique. D’autres pays l’ont fait aussi, mais c’est sur la Russie que tout le monde s’est acharné. L’objectif que nos « amis », principalement ceux du monde anglo-saxon, se sont fixés était d’écarter la Russie des compétitions sportives internationales.

Pourquoi ? Là encore, il s’agissait d’attiser le ressentiment en Russie et d’inciter les gens à faire quelque chose. Nos athlètes souffrent donc depuis 2014. Nous continuerons à les soutenir de toutes les manières et à organiser autant de compétitions que possible sur le plan national. Nous chercherons à défendre leurs droits dans toutes les organisations, même si c’est un énorme défi de nos jours.

Ces décisions ont été prises par des personnes spécifiques au sein du CIO, de l’UE, des États-Unis et du Royaume-Uni, qui ne fait plus partie de l’UE. Il est clair que certaines personnes sont derrière ces décisions, et ceux qui sont privés de sport de compétition canaliseront leur amertume dans leur direction.

Les règles de Moscou sur l’utilisation des armes nucléaires

Q : Le président Poutine a souvent insisté sur le fait que la Russie n’agit que pour se défendre contre les actions hostiles de l’Occident. Et dans une récente interview, vous avez déclaré que notre pays avait suffisamment de « puissance » pour remettre nos ennemis à leur place. Ce qui implique que la Russie a envisagé une certaine forme de représailles en cas d’agression. Que vouliez-vous dire exactement par là, M. Medvedev ?

R : Nous savons tous deux exactement ce que je voulais dire. La Russie n’est pas un pays ordinaire – c’est un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Et, en passant, permettez-moi de dire que tous les plans mal conçus visant à nous écarter du Conseil de sécurité sont totalement infondés. Cela irait à l’encontre de la Charte des Nations unies et de l’ensemble du droit international, d’ailleurs. Nous parlons ici de caprices d’États individuels. C’est mon premier point.

Et mon deuxième point est que la Russie est une puissance nucléaire qui possède le plus grand stock d’armes nucléaires stratégiques de la planète. Naturellement, personne ne menace personne, mais vous avez mentionné les remarques faites par le président Poutine… Il y a quelques semaines, les forces de dissuasion nucléaire de notre pays ont été mises en état d’alerte. C’était un message simple pour que tout pays qui tente d’interférer avec la politique étrangère de la Russie sache à quoi s’attendre. Ils nous ont entendu et ont dit qu’ils ne tenteraient rien. J’espère que cela a contribué à refroidir certaines des têtes les plus chaudes en Pologne et dans d’autres satellites américains. Pourtant, il leur arrive d’avoir des idées ridicules comme la fermeture de l’espace aérien au-dessus de l’Ukraine. Heureusement, il y a des analystes calmes et raisonnables au Pentagone et ailleurs qui disent que c’est absolument hors de question car cela conduirait à une confrontation militaire directe avec la Russie.

Je pense que cela suffira, pour l’instant. Bien que nous disposions d’un document spécial sur la dissuasion nucléaire qui énonce explicitement les circonstances dans lesquelles la Fédération de Russie a le droit d’utiliser des armes nucléaires. Il y a plusieurs de ces conditions, laissez-moi vous les rappeler.

La première est le lancement de missiles nucléaires balistiques pour attaquer le territoire russe. La deuxième est l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par un adversaire contre le territoire russe ou ses alliés. La troisième concerne une attaque contre une infrastructure critique entraînant la paralysie de nos forces de dissuasion nucléaire. Et enfin, la quatrième concerne un acte d’agression commis contre la Fédération de Russie ou ses alliés – que ce soit avec des armes nucléaires ou conventionnelles – qui menace l’existence même de l’État.

Toutes ces conditions sont énumérées dans le document qui a été approuvé par le décret du Président. Cela témoigne de notre détermination à défendre l’indépendance et la souveraineté de la Russie. Que personne n’ait la moindre raison de douter que nous sommes capables de donner une réponse appropriée à toute attaque ou atteinte à notre pays, à son indépendance ou à ses politiques. Mais gardez à l’esprit que je dis tout cela parce que vous avez posé la question. Évidemment, notre position est que, aussi compliquée soit-elle, toute situation doit être abordée en utilisant des outils diplomatiques. Et dans le cas de l’Ukraine, les négociations restent le moyen d’action le plus constructif et le plus raisonnable. Nous sommes conscients que la diplomatie n’aboutit pas toujours au succès, mais cela reste la bonne voie à suivre.

Les États-Unis avaient « plus de cervelle » pendant la crise des missiles de Cuba

Q : Vous venez d’évoquer une chose qui terrifie tout le monde sur la planète : la perspective d’une guerre nucléaire. Une autre perspective effrayante est la confrontation militaire entre la Russie et l’OTAN. À bien des égards, ces deux scénarios se ressemblent – en fait, ils peuvent être une seule et même chose. Pensez-vous qu’il existe un risque qu’une telle guerre éclate ? Compareriez-vous la situation actuelle à la crise des missiles de Cuba, lorsque le monde semblait également sur le point de basculer ? À l’époque, nous appelions cette impasse la « guerre froide ». Comment qualifieriez-vous l’état actuel des relations entre la Russie et l’Occident collectif ?

R : Personne ne veut la guerre. Une guerre nucléaire est une menace pour l’existence même de la civilisation humaine. En ce sens, les analystes qui disent, peut-être avec un certain cynisme, que l’invention des armes nucléaires a permis d’éviter un très grand nombre de conflits au XXe et au XXIe siècle, ont raison. C’est vrai.

Il est donc évident qu’il y a toujours une menace. En tant qu’ancien commandant en chef, je suis bien conscient de son ampleur. Notre peuple sait que les armes nucléaires de l’OTAN visent des installations dans ce pays, et que nos ogives sont dirigées vers des cibles en Europe et aux États-Unis. Mais c’est la vie. Nous devons toujours garder cela à l’esprit et agir de manière responsable. C’est aussi simple que cela.

Quant à la crise des missiles de Cuba, pour des raisons évidentes, je n’en ai pas de souvenirs personnels, je ne la connais que par les livres d’histoire. Mais j’ai eu la chance de parler à l’un des témoins, Fidel Castro.

Aujourd’hui, nous vivons dans une autre réalité, dans un monde différent. Il n’y a plus d’Union soviétique, plus de Pacte de Varsovie, beaucoup d’illusions ont disparu.

Beaucoup de choses ne sont plus en place, mais les leçons de la crise des missiles cubains ont été très bien comprises à l’époque. Elle a eu un effet dégrisant sur tout le monde, y compris sur les dirigeants des États-Unis, de l’OTAN, de l’Union soviétique et du Pacte de Varsovie.

Le monde vivait alors une guerre froide, mais la situation actuelle est, à mon avis, pire. À l’époque, nos adversaires n’ont pas essayé de porter la situation en Union soviétique à un point d’ébullition aussi agressif.

Certes, leurs actions pouvaient être déguisées, mais aucune sanction n’était imposée à des industries entières ou à l’agriculture, sans parler des sanctions personnelles.

Il n’est venu à l’idée de personne d’imposer des sanctions à Brejnev, Podgorny et Kosygin. Ils comprenaient, bien sûr, que cela n’avait aucun sens, tout comme aujourd’hui, mais au moins ils ont eu l’intelligence de ne pas le faire à l’époque.

Aujourd’hui, tout le monde est dans une position délicate. Ils ont imposé des sanctions, mais il est toujours nécessaire de communiquer, ne serait-ce que pour éviter toutes sortes de conséquences indésirables, y compris des conséquences aussi terribles que, par exemple, un conflit entre la Russie et l’OTAN. C’est comme si tout le monde était sous sanctions, tout le monde est sur une sorte de liste.

J’ai signé le fameux START III, ou traité Start, avec le président Obama. Ce traité a été prolongé par le président Poutine et le président Biden. Pourquoi rendre cela si embarrassant ? Les traités ont été signés, mais ils l’ont été par des personnes qui figurent sur la liste des sanctions. Si les dirigeants russes étaient irresponsables à cet égard, vous pourriez probablement dire : « Si c’est la façon dont vous nous traitez, alors c’est fini, au revoir. »

Il existe une doctrine juridique connue sous le nom de clausula rebus sic stantibus, qui signifie que les traités internationaux sont valables tant que les circonstances qui leur ont donné naissance existent. Ces circonstances ont disparu. Vous ne nous traitez plus comme des homologues. Les personnes qui ont signé le traité sont sur votre liste de sanctions. Il est peut-être temps de s’en retirer ? J’essaie simplement de faire remarquer que ces sanctions n’ont aucun sens, elles sont absurdes.

Ce n’était pas le cas pendant la guerre froide. Et c’est une réalité aujourd’hui. La relation entre la Fédération de Russie et l’Occident, la civilisation anglo-saxonne dirigée par les États-Unis au sens large du terme, est probablement dans un état pire que dans les années 1960 et 1970. Il n’y a aucun doute là-dessus.

 Remettre Yalta en état pour les discussions sur le nouvel ordre mondial

Q : Maintenant, à propos des pourparlers avec l’Ukraine… comment évaluez-vous les progrès ? Il semble que certains accords soient encore possibles. Comment ces accords seront-ils garantis ? L’Occident devra-t-il assumer une certaine responsabilité à cet égard ? Une fois l’opération spéciale terminée, compte tenu de tous les facteurs, aurons-nous besoin d’une nouvelle conférence de Yalta pour officialiser le nouvel ordre mondial, qui, comme vous le dites, a cessé d’être unipolaire.

R : C’est une tâche peu gratifiante que de commenter les négociations, et c’est une erreur. Les pourparlers ont besoin de silence. Et ce n’est pas sans raison que les parties négocient par vidéoconférence, presque quotidiennement, et non dans le format face à face qui demande plus de temps. C’est pourquoi je ne commenterai pas les pourparlers. Je ne veux pas créer de problèmes pour les négociateurs ni donner lieu à des espoirs excessifs ou à des réactions émotionnelles que de tels commentaires de ma part pourraient susciter.

L’objectif de ces pourparlers est clair : consolider les résultats que l’opération spéciale russe poursuit, notamment le statut de neutralité de l’Ukraine, sa démilitarisation et l’abrogation des lois dictées par l’idéologie nazie qui ont été introduites par le gouvernement ukrainien. Quoi qu’ils disent de ces lois, elles divisent effectivement le peuple par son identité nationale. Certains sont appelés personnes de bonne nationalité, d’autres sont pratiquement exclus. Et il y a aussi un certain nombre d’autres objectifs que la Russie cherche à atteindre.

L’Ukraine poursuit ses propres objectifs, bien sûr, et espère les atteindre au cours des pourparlers. Il s’agit principalement de conserver sa souveraineté et d’assurer le développement du pays.

Quant aux garanties que les termes négociés seront mis en œuvre, elles sont de deux types. Tout d’abord, il y a les garanties fournies par les signataires des accords. À long terme, ceux qui signent les documents ont l’autorité et la responsabilité de veiller à leur mise en œuvre. Et deuxièmement, il y a les garanties liées à divers mécanismes internationaux. Je ne vais pas surestimer leur importance ici, bien sûr, parce qu’il y a beaucoup d’accords qui ont été signés mais qui n’ont pas été mis en œuvre. Mais, dans tous les cas, cela vaut mieux que l’incertitude juridique ou les tentatives répétées de l’Ukraine de se frayer un chemin dans l’OTAN afin de créer une menace directe aux frontières de la Russie. À cet égard, un accord et les garanties juridiques qu’il offre sont bien meilleurs que l’absence d’accord. Et c’est ainsi que l’on peut résoudre le conflit.

Vous avez mentionné Yalta. Je peux seulement dire que nous serons heureux d’accueillir des délégations étrangères dans la ville russe de Yalta pour des pourparlers. Le palais qui a été utilisé dans le passé à cette fin n’est pas dans un état idéal, mais il peut encore être utilisé pour accueillir des invités.

Une attaque contre leurs propres valeurs économiques

Q : M. Medvedev, il n’est pas nécessaire d’être Fidel Castro pour…

R : Fidel Castro ne peut pas être remplacé, il était unique.

Q : …pour parler des événements de 1998. Permettez-moi de vous faire part de mes observations. Même les gens qui sont nés après 1998 continuent à me poser la question en tant que journaliste – ils semblent penser que je suis compétent pour répondre à cette question…

R : Mais vous êtes compétent. Les journalistes savent tout. Ils en savent plus que les politiciens.

Q : Merci. Ils n’arrêtent pas de me demander si nous allons revenir en 1998. Et ils mentionnent le défaut de paiement. Nous avons évité le scénario du défaut de paiement pour l’instant, car nous avons été autorisés à effectuer des paiements sur notre dette souveraine. Mais quand même ?

R : Vous souvenez-vous de 1998, personnellement ?

Q : Je me souviens que le rouble s’est déprécié quatre fois par rapport au dollar américain.

R : Je vois. Oui, c’est un souvenir qui ne s’oublie pas facilement.

On ne peut pas se jeter deux fois dans la même rivière. En 1998, je n’étais pas lié à la gouvernance de l’État et je voyais tout à travers le prisme d’un citoyen ordinaire, d’un homme d’affaires, si vous voulez. Mais l’État et la société russes étaient beaucoup moins protégés à l’époque.

Mais je me souviens très bien des années 2008 et 2009, lorsque j’ai dû personnellement faire face à la crise financière. Je me souviens aussi très bien de 2014 et de toutes les années qui ont suivi, lorsque j’ai dû faire face aux problèmes en tant que président du gouvernement russe.

Chaque crise est unique, à sa manière. En 2008, nous avons créé le G20. Ils veulent maintenant retirer la Russie du G20. Mais je me souviens comment il est né sous mes yeux. La décision de créer le G20 était collective. Le président Bush a d’abord participé, puis Barack Obama. Tout le monde était ravi que des représentants de tant de pays différents soient assis à la même table – la Russie, les États-Unis, la Chine, l’Inde. Le G20 est un format qui est né d’un consensus, basé sur l’unanimité. Et maintenant, ils suggèrent de nous retirer du G20. Non, les gars, vous ne pouvez pas faire ça !

Vous nous avez demandé de rejoindre le G7, d’être le huitième État membre. C’est vrai. Mais c’est différent. Le G7 est votre club privé et si vous ne voulez pas que nous en fassions partie, nous partirons. Et c’est ce que nous avons fait, nous avons été « expulsés ». Mais ce club n’est plus important. Le G20 est une autre histoire. C’est le G20 qui nous a aidés à sortir de la crise financière de 2008.

Pourquoi est-ce que je parle de cela maintenant ? Parce que la situation dans laquelle nous nous trouvons est différente. À l’époque, nous essayions tous de surmonter la crise financière mondiale, causée par la bulle financière aux États-Unis d’Amérique. Notre objectif commun était de nous y opposer. Et nous avons atteint cet objectif, d’ailleurs. Avec plus ou moins de succès, mais nous avons sorti l’économie russe et mondiale de cette crise dans un laps de temps relativement court. Ce qui se passe maintenant, cependant, c’est une guerre économique que l’Occident a déclarée à la Russie – pour citer un ministre français. Ils ont déclaré une guerre économique contre la Russie. Et ils essaient de mener cette guerre sans règles.

Pourquoi ? Vous avez demandé, mais je n’ai pas eu l’occasion de répondre. Qu’est-ce qui est écrit sur les bannières de toute société capitaliste, de toute économie de marché ? Le respect absolu des droits de propriété privée ! C’est sacré ! Le monde peut périr, mais la justice prévaudra. Tout peut périr, mais la propriété privée subsistera.

Et que font-ils ? Ils bloquent les actifs de nos institutions financières, même la Banque Centrale. Ils parlent même de confisquer ces actifs, c’est-à-dire de les nationaliser. Écoutez, c’est une vraie guerre sans règles. Quelles seront les conséquences de cette guerre ? La destruction de l’ensemble de l’ordre économique mondial. C’est une attaque contre les valeurs économiques de notre planète – ironiquement, ces valeurs ont d’abord été formées en Europe et aux États-Unis d’Amérique, dans notre pays, et plus tard, à la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle, dans les pays asiatiques également. Aujourd’hui, nous voyons comment les principes fondateurs de l’économie de marché sont rejetés. Que pouvons-nous dire alors ? S’ils n’apprécient pas ces principes, qu’ils fassent ce qu’ils ont l’intention de faire, mais, naturellement, cela obligera la Russie à répondre par des mesures symétriques.

Mais, d’un autre côté, ce nouveau défi et notre réaction qui doit suivre pourraient être très efficaces. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, et c’est vrai – si des sanctions n’avaient pas été imposées à la Russie en 2014, la situation de notre agriculture aurait été pire à l’heure actuelle. Tout le monde le comprend bien. Nous avons arrêté leurs importations, et maintenant notre sécurité alimentaire est à un niveau très élevé.

J’espère que même dans cette situation, nos collègues du gouvernement seront en mesure de trouver des solutions adéquates qui favoriseraient le développement de notre industrie, notamment l’ingénierie aéronautique, l’industrie automobile et les secteurs clés comme la microélectronique et l’informatique. Nous devrons de toute façon faire face à ces problèmes. Oui, ce sera plus difficile maintenant, mais d’un autre côté, nous ne pouvons compter sur personne d’autre. Cette fois, nous devrons tout faire nous-mêmes.

L’échange de roubles contre du pétrole était une décision « assez évidente »

Q : Passons à une question très importante. Ironiquement, l’Occident dit qu’il nous coupera tout, mais il ne peut pas se couper de notre gaz et de notre pétrole, tout simplement parce que cela se retournerait contre lui, il se bloquerait. Ils vont maintenant essayer d’utiliser moins d’énergie et faire de nouvelles propositions. Néanmoins, ils se sont jusqu’à présent abstenus de prendre des sanctions contre notre pétrole et notre gaz.

Mais à l’avenir, ils disent qu’ils aimeraient ne plus utiliser le gaz et le pétrole de la Russie. Est-ce réaliste ? Devons-nous rester assis et attendre que cela se produise, ou plutôt agir ? Le président russe a annoncé le passage au rouble russe comme monnaie de règlement. Comment cela va-t-il se passer ? À quoi cela ressemblera-t-il en pratique ?

R : Eh bien, laissez-les l’acheter aussi longtemps qu’ils le veulent. Personne ne veut perdre de l’argent, n’est-ce pas ? Tout cela n’est que bravade et bombement de torse.

Eh bien, cela pourrait fonctionner pour les États-Unis, car ils disposent d’un éventail de fournisseurs, ils sont isolés de l’Europe, ils ne sont pas si dépendants de nos livraisons.

Les USA ont interdit notre pétrole, bien que cela n’ait pas si bien marché. Les Américains ne cesseront de rappeler au président Biden le prix du gallon. L’Ukraine est très loin et le prix de l’essence, quelque part dans le Midwest, atteint un niveau record en ce moment. L’inflation est de 10 %. C’est un chiffre hallucinant pour les États-Unis.

Cette décision va donc hanter l’administration américaine. Ses consommateurs diront un grand merci pour ce que leur gouvernement fait à leur économie nationale comme effet secondaire des tentatives d’influencer les Russes.

Globalement, je suis philosophe à ce sujet. C’est notre richesse naturelle, c’est notre gaz et notre pétrole. Nous devons en faire le commerce avec les Européens, avec l’Asie. En général, il y a eu un changement énergétique mondial tous les 50-70 ans. Je ne sais pas quelle sera la principale source d’énergie en 2050 – l’hydrogène ou toute autre technologie. Je ne le sais tout simplement pas. Nous devons donc nous préparer à cela également.

Mais pour l’instant, il s’agit d’une part importante de nos revenus, et nous devons en obtenir la pleine compensation. Il est certain que nous nous intéressons aux marchés asiatiques dans le contexte actuel et que nous cherchons des moyens de diversifier nos approvisionnements.

Nos amis européens semblent très pressés de renoncer aux approvisionnements en pétrole et en gaz de la Russie. Mais en réalité, c’est une tâche très difficile. 40 % de leurs approvisionnements en gaz proviennent de Russie. Le pétrole russe représente environ un tiers de leurs importations.

Mais dans tous les cas, c’est à eux de décider. S’ils veulent s’en débarrasser, ils le feront. La seule question est de savoir quand. C’est une question à laquelle nous devons également répondre.

Quant à la décision du président Poutine de passer aux règlements en roubles, je pense que c’est une décision assez évidente. Ils ont fermé les comptes correspondants de nos banques commerciales, rendu les règlements en dollars et en euros impossibles et déconnecté de SWIFT les banques figurant sur la liste des sanctions, du moins certaines d’entre elles. Que pensaient-ils que nous allions faire ?

La seule monnaie légale dans la Fédération de Russie est le rouble. C’est donc une proposition simple : puisqu’il n’y a pas d’autre moyen, vous devez payer en roubles. Qu’ils trouvent donc un moyen de payer.

Quoi qu’il en soit, les consultations sont en cours. Nous verrons comment cela se passe. Mais c’était une décision très intuitive.

Q : Qu’en est-il de Nord Stream ? Les Américains se précipitent pour l’enterrer…

R : Ils se précipitent.

Q : Ils l’appellent « un morceau de métal », en utilisant des mots bizarres pour le décrire. Pensez-vous que ce projet a encore un certain potentiel ? Et si nous parlons de l’infrastructure, combien de temps restera-t-elle en forme sans être utilisée ou entretenue, sans pomper de l’essence ?

R : Je ne suis pas un expert en la matière, je ne peux pas évaluer la durabilité de l’infrastructure de Nord Stream. Je suis sûr qu’elle est durable, mais je ne connais pas le degré – nous ne parlons pas de mois, évidemment. En ce qui concerne les projets économiques à grande échelle, j’ai tendance à être optimiste – malgré les circonstances actuelles et le contexte émotionnel dans lequel nous évoluons, lorsque les passions s’exacerbent.

Le fait est qu’il y a certaines lois qui ne peuvent être ignorées, même si nos amis essaient de les violer en ce moment. Il y a eu des investissements financiers importants, c’est un projet très important et bénéfique, profitable pour tous les partenaires. Les conflits vont et viennent, mais l’économie et l’argent restent.

Je pense que le projet Nord Stream 2 a un bon avenir. Il se concrétisera si nos partenaires décident d’utiliser leur tête à un moment donné et se souviennent qu’ils ont des contribuables et des électeurs à qui ils doivent rendre des comptes, qu’il y a certaines obligations sociales qu’ils doivent remplir. Leur responsabilité ne consiste pas simplement à faire du mal à la Russie, mais à résoudre les principaux problèmes de leur économie. Ils doivent penser à aider leur propre population, en veillant à ce que les factures de services publics de leurs contribuables ne crèvent pas le plafond.

Et je dois dire ceci. Que s’est-il passé juste après qu’ils aient pris leur décision concernant Nord Stream 2 ? Ce que nous avions prédit. Les factures de services publics ont atteint des niveaux sans précédent. Jusqu’à deux mille euros dans certains cas.

Permettez-moi de vous rappeler qu’il y a quelques années encore, nous parlions de gaz de pipeline, et non du marché au comptant. Cependant, tout ce qui dépassait 400-500 dollars ou euros semblait être un prix scandaleux. Et maintenant, nous voyons ces chiffres. Est-ce une bonne situation ? Bien sûr que non. C’est pourquoi j’ai tendance à faire preuve d’un optimisme prudent lorsque nous parlons de ce sujet.

Le capitalisme signifie qu’ils reviendront

Q : Pensez-vous que nous verrons un jour les entreprises occidentales revenir en Russie, je veux dire les entreprises qui se retirent ou suspendent leurs activités en Russie actuellement ?

R : Bien sûr que oui. Il s’agit seulement de savoir quand elles reviendront et ce que cela leur coûtera en termes de pertes. Vous voyez, la Russie est un marché assez important, certains disent un marché de premier ordre. Donc s’ils sont prêts à perdre une partie de leurs revenus, c’est leur choix. Nous pouvons nous passer d’eux, mais le fait est qu’ils ne veulent pas la perdre, ils continuent à nous dire qu’ils attendent et espèrent une résolution pacifique du conflit en Ukraine. Et ils ne cessent de nous demander de ne pas prendre le contrôle, de ne pas nommer une direction externe ou de ne pas nationaliser leurs opérations parce qu’ils veulent revenir.

Je pense que l’un des secrétaires de presse, soit des États-Unis, soit d’un autre pays, a déclaré que l’administration n’avait rien à voir avec cette décision prise par les grandes entreprises – que c’était uniquement leur propre décision, leur position civique, qu’ils ont mis la tête dans ce nœud coulant de leur propre volonté. Ils voulaient renoncer à ce marché – je dis qu’ils doivent lire Karl Marx. Marx explique très bien que le capital ne renoncera jamais à une chance d’augmenter le profit. Cela signifie qu’à moins qu’elles ne subissent une pression énorme de la part de leurs propres gouvernements, je veux dire les gouvernements de l’Ouest, aucune de ces entreprises ne songerait même à abandonner la Russie comme marché. Il s’agit d’une décision politique. Et les décisions politiques ont une date d’expiration. L’économie, en revanche, est perpétuelle.

Les États-Unis sont le véritable « État voyou »

Q : Les sanctions ont donc été appliquées pour faire pression sur tous les secteurs de notre économie. On a l’impression qu’aujourd’hui, contrairement à la situation où l’Union soviétique a mis en place le rideau de fer pour se couper de l’Occident de sa propre volonté, la Russie est obligée de mettre ce rideau en place et de devenir une sorte de nouvelle Corée du Nord. C’est comme si les gens ne le voulaient pas, personne ne le veut, mais la grande machine puissante fonctionne déjà, et quelqu’un appuie sur les boutons. Je dis que c’est comme la Corée du Nord parce que la Corée du Nord a été enterrée sous les sanctions ; ou c’est comme Cuba où les gens conduisent encore des voitures fabriquées dans les années 1960. Alors peut-être que quelqu’un veut que les Russes commencent à fouiller dans la ferraille et à réparer les vieilles voitures ZAZ « Zaporozhets » pour les conduire…

R : Quel dommage que j’aie vendu la mienne. J’avais l’habitude de posséder une voiture Zhiguli des années 80. Je suppose que je pourrais l’utiliser maintenant.

Q : C’était probablement l’idée. Selon vous, dans le pire des cas, ce genre de choses pourrait-il se produire en Russie ?

R : Je pense que tout le monde comprend que ce n’est pas possible. Même si, au cours de cette interview, j’ai mis en doute les capacités intellectuelles des personnes qui élaborent toutes ces sanctions contre la Russie, je dois dire qu’il y a différentes personnes là-bas, et que certaines réalisent très bien ce qui se passe.

Vous voyez, tous comprennent que, avec tout le respect que nous devons à nos amis de Cuba et de la République populaire démocratique de Corée, la Russie n’est ni Cuba ni la Corée du Nord. La Russie est la Russie, le plus grand pays du monde, un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, une économie énorme et une puissance nucléaire. C’est pourquoi toutes ces idées selon lesquelles la Russie peut être freinée comme Cuba ou la Corée du Nord l’ont été par le passé et qu’elle pourrait simplement rester ainsi n’ont pas de fondement. C’est impossible. C’est tout simplement impossible. Même si certains dans les cercles politiques et les élites de l’Occident le souhaitent.

Oui, il y a évidemment des défis à relever et nous devrons les surmonter. Malheureusement, ils existent tant au niveau gouvernemental que dans la vie quotidienne. Néanmoins, ce n’est pas nouveau pour nous, et ce n’est pas catastrophique. Ce n’est rien en comparaison des épreuves que notre pays a dû traverser au XXe siècle. Je vais vous dire, ce n’est même pas comparable aux problèmes que nous avons rencontrés lors de la pandémie de coronavirus.

À l’époque, nous nous sentions vraiment mal à l’aise de temps en temps, car nous n’avions aucune idée de la façon dont ce virus allait se comporter, quelle que soit son origine. Pourrait-il tuer la majeure partie de l’humanité, comme dans certains livres de science-fiction ? À l’époque, les choses étaient donc beaucoup plus tendues, je dirais. La tragédie, bien sûr, c’est que le virus a causé tant de morts.

Mais c’est une autre histoire, et il ne faut pas se faire d’illusions. Ils essaient de nous faire entrer dans la catégorie des « nations voyous » ou des « pays voyous ». Quant à l’étymologie, je pense que c’est Reagan qui a inventé ce terme. La traduction russe de ce terme est « paria », mais « voyou » est en fait plus proche de « hors-la-loi »

En fait, ce sont les États-Unis qui sont la nation voyou ici. Ce n’est pas parce que nous n’aimons pas les Américains. C’est parce que les États-Unis lancent constamment des guerres de conquête dans le monde entier. Ils sont le paria et le hors-la-loi

Source: https://www.rt.com/russia/552745-medvedev-west-relations-rt-interview/

(Traduction: Arrêt  sur info)




Ce n’est pas le nouvel ordre mondial que vous avez commandé

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Dmitry Orlov – Le 24 mars 2022 – Source Club Orlov

Orlov

L’usine à fake news « Les Russes tuent des civils ukrainiens » continue de tourner, mais tôt ou tard, cette histoire devra être abandonnée et une nouvelle obsession médiatique sera nécessaire pour distraire les masses désemparées de ce qui se passe réellement. Qu’est-ce que ce sera ? Les écureuils de Central Park atteints de la peste bubonique ? L’opération de changement de sexe de Hunter Biden ? Un bébé tombé dans un puits de pétrole ?

Joe Biden, chancelant sur ses petites jambes, s’est envolé pour l’Europe afin de prêcher l’unité face à l’agression russe en Ukraine ou quelque chose du genre. C’était le plan, mais Poutine l’a changé en annonçant que la Russie ne vendra du gaz naturel qu’en roubles. Au lendemain de l’annonce de l’Arabie saoudite de commencer à vendre du pétrole pour des yuans (un quart de ses exportations sont destinées à la Chine), cette annonce ne semblait pas être une bonne nouvelle du tout.

Vous trouverez probablement un expert pour vous dire que les États-Unis, avec 20 % de la production mondiale de pétrole, peuvent encore mener la barque et que ce n’est qu’une égratignure. Mais avec suffisamment de conditions préexistantes, même une égratignure peut être fatale. Tout d’abord, pour présenter une image plus réjouissante, aux États-Unis, pratiquement tous les liquides qui sortent d’un puits et qui ne sont pas de l’eau ont été redéfinis comme du « pétrole » – mais la plupart d’entre eux ne sont pas très utiles, en particulier pour fabriquer du kérosène ou du diesel ; pour cela, il faut importer du vrai pétrole de haute qualité du Venezuela, d’Arabie Saoudite ou de Russie. Deuxièmement, les États-Unis consomment énormément de pétrole simplement en circulant dans leurs banlieues sans fin et délabrées, qui sont plus ou moins tout ce qu’ils ont à l’heure actuelle, à l’exception de quelques petites enclaves de l’ancienne qualité urbaine. Compte tenu de l’expansion massive de l’étalement urbain sur plusieurs décennies, 20 % de la production mondiale de pétrole ne suffisent pas pour 5 % de la population mondiale – il en faut plus ! Troisièmement, les États-Unis ont pris l’habitude d’obtenir le pétrole supplémentaire dont ils ont besoin en imprimant des dollars et en les utilisant pour le payer, et cela ne va plus fonctionner.

En résumé, les États-Unis ont réussi à se couper du marché international du pétrole. Premièrement, ils ont refusé d’importer du pétrole russe en raison de l’opération militaire spéciale dans l'(ancienne) Ukraine. Ensuite, Biden a envoyé une délégation de haut niveau au Venezuela pour tenter d’amadouer Nicolas Maduro afin qu’il reprenne ses ventes de pétrole aux États-Unis. La délégation a reçu l’ordre d’aller parler à Juan Guaidó, qui qu’il soit et où qu’il se trouve. Troisièmement – et c’est la partie la plus douloureuse – Biden a essayé de téléphoner à Mohammed bin Salman d’Arabie saoudite et à Mohammed Bin Sayed des Émirats arabes unis, et tous deux ont refusé de prendre l’appel de Biden, ce qui est l’équivalent diplomatique d’une gifle.

Et maintenant, Biden débarque en Europe, prêt à annoncer encore plus de sanctions contre la Russie et à parler d’unité et de solidarité avec les dirigeants européens. Sauf que les dirigeants européens sont maintenant inconscients à cause du choc parce qu’hier Poutine a annoncé qu’à partir de maintenant les exportations russes ne seront disponibles qu’en roubles, à commencer par le gaz naturel. S’ils ne trouvent pas le moyen de commencer à payer le gaz en roubles, ils devront faire face à des arrêts de production, des coupures d’électricité et la prochaine saison de chauffage n’aura tout simplement pas lieu. Ce qui rend cette situation particulièrement douloureuse, c’est qu’ils n’ont pas le droit de se plaindre. Qui a confisqué les réserves russes détenues en dollars et en euros, prouvant ainsi à la Russie que ces monnaies ne sont pas fiables ? Certains ont faiblement tenté de faire valoir que le paiement en dollars est stipulé dans les contrats de gaz existants ; or, le gaz en question se trouve sur le territoire russe, où, selon la constitution russe, les ordres présidentiels et les lois russes priment.

Ainsi, l’ordre du jour en Europe a soudainement été révisé, passant de « Quelles sanctions allons-nous imposer ensuite ? » à « Comment allons-nous obtenir quelques roubles ? ». Et c’est une très bonne question. Supposons que vous vouliez acheter des roubles avec des dollars ou des euros. Cela pose un problème : les roubles ne peuvent être achetés qu’en Russie, et l’entrée de dollars ou d’euros en Russie est problématique en raison des sanctions contre les banques russes. Et il y a un autre problème : inonder le marché russe des devises étrangères fera grimper le taux de change en flèche et incitera les traders à accumuler des roubles. Alors, qu’y a-t-il d’autre ? Eh bien, vous pourriez aller à la banque centrale russe et contracter un prêt. Le taux d’intérêt sera de 20% et vous aurez besoin d’une garantie. L’argent liquide, qu’il s’agisse de dollars ou d’euros, est inutile comme garantie, car ces devises ne sont pas fiables ; voir ci-dessus. Vous pourriez acheter des actions, mais pas celles de Microsoft, IKEA ou Siemens, car ils se sont retirés de Russie, ni Facebook, car ils ont violé la loi russe et ont été interdits. Et vous ne voudriez probablement pas acheter des actions d’entreprises de défense occidentales, pour des raisons évidentes. Et puis, si vous ne remboursez pas l’un de ces prêts, vous vous retrouverez avec des responsables de la banque centrale russe dans les conseils d’administration des entreprises occidentales. Il serait peut-être préférable de mettre en gage des terres. L’UE pourrait offrir l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ; les États-Unis pourraient offrir l’Alaska et Hawaï.

Les dirigeants européens auront beaucoup de choses à discuter, mais la question est de savoir s’ils seront capables de sortir de leur torpeur et d’exprimer des idées qui ont un sens. La situation exige une pensée créative et de nouvelles initiatives courageuses, alors qu’ils ont passé toute leur vie à s’entraîner à réciter leur texte et à être politiquement corrects. La pure inertie mentale les obligera tous à continuer à être « durs avec la Russie », ignorant complètement que cela signifie en réalité qu’ils sont déraisonnables et durs avec leur propre peuple. Et c’est là la partie vraiment triste et une conséquence involontaire du point de vue russe. La Russie aimerait que les pays occidentaux restent intacts et qu’ils soient simplement raisonnables. Est-ce trop demander ?

Dmitry Orlov

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Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone 5 318




Le Nouvel Ordre Mondial que l’on prépare sous prétexte de guerre en Ukraine

[Source : ]

Par Thierry Meyssan

Le conflit en Ukraine n’a pas été ouvert par la Russie le 24 février, mais par l’Ukraine une semaine avant. L’OSCE en est témoin. Ce conflit périphérique avait été planifié par Washington pour imposer un Nouvel Ordre Mondial dont la Russie, puis la Chine, devaient être exclues. Ne vous laissez pas berner !

Le président états-unien, Joe Biden, a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de « boucher ». Puis il a déclaré « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir ! ». Le département d’État a tenté de minorer ces déclarations en assurant que le président Biden parlait uniquement d’exercer le pouvoir sur les voisins de la Russie, mais il n’a pas précisé où la Russie exercerait un tel pouvoir.

Cet article fait suite à :
 1. « La Russie veut contraindre les USA à respecter la Charte des Nations unies », 4 janvier 2022.
 2. « Washington poursuit le plan de la RAND au Kazakhstan, puis en Transnistrie », 11 janvier 2022.
 3. « Washington refuse d’entendre la Russie et la Chine », 18 janvier 2022.
 4. « Washington et Londres, atteints de surdité », 1er février 2022.
 5. « Washington et Londres tentent de préserver leur domination sur l’Europe », 8 février 2022.
 6. « Deux interprétations de l’affaire ukrainienne », 15 février 2022.
 7. « Washington sonne l’hallali, tandis que ses alliés se retirent », 22 février 2022.
 8. « Vladimir Poutine déclare la guerre aux Straussiens », 5 mars 2022.
 9. « Une bande de drogués et de néo-nazis », 5 mars 2022.
 10 « Israël abasourdi par les néo-nazis ukrainiens », 8 mars 2022.
 11. « Ukraine : la grande manipulation », 22 mars 2022.

Les opérations militaires de la Russie en Ukraine se déroulent depuis plus d’un mois et les opérations de propagande de l’Otan depuis un mois et demi.

Comme à chaque fois, la propagande de guerre des Anglo-Saxons est coordonnée depuis Londres. Les Britanniques ont acquis depuis la Première Guerre mondiale un savoir-faire sans équivalent. En 1914, ils étaient parvenus à convaincre leur propre population que l’armée allemande avait pratiqué des viols de masse en Belgique et qu’il était du devoir de chaque Britannique de venir au secours de ces pauvres femmes. C’était une version plus propre que d’évoquer la tentative du Kaiser Wilhelm II de rivaliser avec l’Empire colonial anglais. À la fin du conflit, la population britannique exigea que l’on indemnise les victimes. On chercha à les recenser et l’on se rendit compte que les faits avaient été extraordinairement exagérés.

Le président Zelensky a déclaré la guerre à la Russie en donnant ordre aux troupes bandéristes incorporées dans son armée d’attaquer les citoyens russes du Donbass à partir du 17 février. Puis il a agité le chiffon rouge en déclarant devant les dirigeants politiques des pays membres de l’Otan qu’il allait acquérir la Bombe atomique en violation des traités internationaux.

Cette fois, en 2022, les Britanniques sont parvenus à convaincre les Européens que, le 24 février, les Russes ont attaqué l’Ukraine pour l’envahir et l’annexer. Moscou tenterait de reconstituer l’Union soviétique et s’apprêterait à attaquer successivement toutes ses anciennes possessions. Cette version est plus honorable pour les Occidentaux que d’évoquer le « piège de Thucydide » —j’y reviendrai—. Dans la réalité, les troupes de Kiev ont attaqué leur propre population du Donbass, le 17 février après-midi. Puis l’Ukraine a agité un chiffon rouge devant le taureau russe avec le discours du président Zelenski face aux dirigeants politiques et militaires de l’Otan réunis à Munich, au cours duquel il a annoncé que son pays allait se doter de l’arme atomique pour se protéger de la Russie.

Vous ne me croyez pas ? Voici les relevés de l’OSCE à la frontière du Donbass. Il n’y avait plus de combats depuis des mois, mais les observateurs de l’Organisation neutre ont observé, à partir du 17 février après-midi, 1 400 explosions par jour. Immédiatement, les provinces rebelles de Donetsk et de Lougansk, qui se considéraient toujours comme ukrainiennes, mais prétendaient à l’autonomie au sein de l’Ukraine, ont déplacé plus de 100 000 civils pour les protéger. La plupart se sont repliés à l’intérieur du Donbass, d’autres ont fui vers la Russie.

En 2014 et 2015, lorsqu’une guerre civile avait opposé Kiev à Donestk et à Lougansk, les dégâts matériels et humains ne ressortaient que des affaires intérieures de l’Ukraine. Cependant, au cours du temps, la presque totalité de la population ukrainienne du Donbass a envisagé d’émigrer et a acquis la double nationalité russe. Par conséquent l’attaque de Kiev contre la population du Donbass, le 17 février, était une attaque contre des citoyens ukraino-russes. Moscou leur a porté secours, en urgence, à partir du 24 février.

La chronologie est indiscutable. Ce n’est pas Moscou qui a voulu cette guerre, mais bien Kiev, malgré le prix prévisible qu’il devrait en payer. Le président Zelensky a délibérément mis son peuple en danger et porte seul la responsabilité de ce qu’il endure aujourd’hui.

Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Depuis le début de son mandat, Volodymyr Zelensky a poursuivi le soutien de l’État ukrainien, qui avait commencé avec son prédécesseur Petro Porochenko, aux détournements de fonds perpétrés par ses sponsors états-uniens et aux extrémistes de son pays, les bandéristes. Le président Poutine a qualifié les premiers de « bande de drogués » et les seconds de « bande de néo-nazis »(([1] Voir le neuvième article de cette série : « Une bande de drogués et de néo-nazis », 5 mars 2022.)). Non seulement Volodymyr Zelensky a publiquement déclaré qu’il ne voulait pas résoudre le conflit du Donbass en appliquant les Accords de Minsk, mais il a interdit à ses concitoyens de parler le russe à l’école et dans les administrations et, pire, a signé une loi raciale le 1er juillet 2021, excluant de facto les Ukrainiens revendiquant leur origine slave de la jouissance des Droits de l’homme et des Libertés fondamentales.

L’armée russe a d’abord envahi le territoire ukrainien, non pas depuis le Donbass, mais depuis la Biélorussie et la Crimée. Elle a détruit l’ensemble des installations militaires ukrainiennes utilisées par l’Otan depuis des années et a combattu les régiments bandéristes. Elle se consacre désormais à les anéantir à l’Est du pays. Les propagandistes de Londres et leurs presque 150 agences de communication un peu partout dans le monde nous assurent que, repoussée par la glorieuse Résistance ukrainienne, l’armée russe défaite a abandonné son objectif initial de prendre Kiev. Or, jamais, absolument jamais, le président Poutine n’a dit que la Russie prendrait Kiev, renverserait le président élu Zelensky et occuperait son pays. Au contraire, il a toujours dit que ses objectifs de guerre étaient de dénazifier l’Ukraine et d’éliminer les stocks d’armes étrangères (celles de l’Otan). C’est très exactement ce qu’il fait.

La population ukrainienne souffre. Nous découvrons que la guerre est cruelle, qu’elle tue toujours des innocents. Nous sommes submergés aujourd’hui par nos émotions et, comme nous ignorons l’attaque ukrainienne du 17 février, nous en voulons aux Russes que nous qualifions à tort d’« agresseurs ». Nous n’éprouvons pas la même compassion pour les victimes de la guerre simultanée au Yémen, ses 200 000 morts, dont 85 000 enfants, morts de faim. Mais il est vrai que les Yéménites ne sont aux yeux des Occidentaux « que des arabes ».

Le fait de souffrir ne doit pas a priori être interprété comme la preuve que l’on a raison. Les criminels souffrent comme les innocents.

La délégation ukrainienne à la Cour internationale de Justice a réussi à ce qu’il n’y ait pas de jugement sur le fond, mais une ordonnance posant une mesure conservatoire contre la Russie.

La Cour internationale de Justice (CIJ), c’est-à-dire le tribunal interne de l’Onu, a été saisie par l’Ukraine et a ordonné à titre conservatoire, le 16 mars, à la Russie de cesser la guerre et de retirer ses troupes(([2] « Allégation de génocide au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », Ordonnance, Cour internationale de Justice, 16 mars 2022.)). Or, ainsi que je viens de le montrer le Droit donne raison à la Russie.

Comment une telle manipulation de la Cour est-elle possible ? L’Ukraine a évoqué le fait que le président Poutine a déclaré, lors de son discours sur l’opération militaire russe, que les populations du Donbass étaient victimes d’un « génocide ». Elle a donc nié ce « génocide » et accusé la Russie d’avoir indûment utilisé cet argument. En droit international, le mot « génocide » ne désigne plus l’éradication d’une ethnie, mais un massacre ordonné par un gouvernement. Au cours des huit dernières années, 13 000 à 22 000 civils ont été tués dans le Donbass selon que l’on se réfère aux statistiques du gouvernement ukrainien ou à celles du gouvernement russe. La Russie, qui avait envoyé sa plaidoirie par écrit, fait valoir qu’elle ne se fonde pas sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, mais sur l’article 51 de la Charte des Nations unies autorisant la guerre en légitime défense —ce que le président Poutine avait explicitement déclaré lors de son discours—. Le Tribunal n’a pas cherché à vérifier quoi que ce soit. Il s’en est tenu au démenti ukrainien. Il a donc conclu que la Russie avait indûment utilisé la Convention comme argument. En outre, la Russie n’ayant pas jugé nécessaire de se faire représenter physiquement à la Cour, celle-ci a utilisé son absence pour lui imposer une mesure conservatoire aberrante. La Russie, sûre de son bon droit, a refusé d’obtempérer et réclame un jugement sur le fond qui ne sera pas rendu avant la fin septembre.

Tout ceci étant posé, nous ne pouvons comprendre la duplicité des Occidentaux qu’en replaçant les évènements dans leur contexte. Depuis une dizaine d’année, les politologues états-uniens nous assurent que la montée en puissance de la Russie et de la Chine conduiront à une inévitable guerre. Le politologue Graham Allison a créé pour cela le concept de « piège de Thucydide »(([3] « The Thucydides Trap : Are the U.S. and China Headed for War ?« , Graham T. Alllison, The Atlantic, September 24, 2005. Destined For War : Can America and China Escape Thucydides’s Trap ?, Graham T. Allison, Mariner Books ; (2017).)). Il faisait référence aux guerres du Péloponnèse qui opposèrent au IVème siècle avant J.C. Sparte à Athènes. Le stratège et historien Thucydide analysa que les guerres étaient devenues inévitables lorsque Sparte, qui dominait la Grèce, réalisa qu’Athènes conquérait un empire et pourrait se substituer à son hégémonie. L’analogie est parlante, mais fausse : si Sparte et Athènes étaient des cités grecques voisines, les États-Unis, la Russie et la Chine n’ont pas la même culture.

À titre d’exemple, la Chine récuse la proposition de compétition commerciale formulée par le président Biden. Elle lui oppose sa tradition de « gagnant-gagnant ». Ce faisant, elle ne fait pas référence à des contrats commerciaux profitables aux deux parties, mais à son Histoire. L’« Empire du milieu » a une population extrêmement nombreuse. L’empereur était contraint de déléguer son autorité au maximum. Aujourd’hui encore la Chine est le pays le plus décentralisé au monde. Lorsqu’il prenait un décret, celui-ci avait des conséquences pratiques dans certaines provinces, mais pas dans toutes. L’empereur devait donc s’assurer que chaque gouverneur local ne considérerait pas son décret comme sans objet et n’oublierait pas son autorité. Il offrait alors une compensation à ceux qui n’étaient pas concernés par le décret pour qu’ils se sentent toujours soumis à son autorité.

Depuis le début de la crise ukrainienne, la Chine, non seulement adopte une position non-alignée, mais protège son allié russe au conseil de Sécurité des Nations unies. À tort, les États-Unis ont craint que Beijing n’envoie des armes à Moscou. Cela n’a jamais été le cas, même s’il y a une aide logistique en repas préparés pour les soldats par exemple. La Chine observe comment les choses se passent et en déduit comment elles se passeront lorsqu’elle tentera de récupérer la province rebelle de Taïwan. Beijing a gentiment décliné les offres de Washington. Il pense sur la longue durée et sait par expérience que s’il laisse détruire la Russie, il sera une nouvelle fois pillé par les Occidentaux. Son salut n’est possible qu’avec la Russie, même s’il doit un jour la contester en Sibérie.

Revenons au piège de Thucydide. La Russie sait que les États-Unis veulent l’effacer de la scène. Elle anticipe une possible invasion/destruction. Or, son territoire est immense et sa population insuffisamment nombreuse. Elle ne peut défendre ses frontières trop grandes. Elle a, depuis le XIXème siècle, imaginé de se défendre en se dérobant à ses adversaires. Lorsque Napoléon, puis Hitler, l’ont attaquée, elle a déplacé sa population toujours plus à l’Est. Et elle a brûlé elle-même ses propres villes avant l’arrivée de l’envahisseur. Celui-ci s’est trouvé dans l’incapacité d’approvisionner ses troupes. Il a dû affronter l’hiver sans moyens et, en définitive, battre en retraite. Cette stratégie de la « terre brûlée » n’a fonctionné que parce que ni Napoléon, ni Hitler n’avaient de bases logistiques à proximité. Aussi la Russie moderne sait qu’elle ne pourra pas survivre si des armes états-uniennes sont entreposées en Europe centrale et orientale. C’est pourquoi, à la fin de l’Union soviétique, la Russie a demandé que jamais l’Otan ne s’étende à l’Est. Le président français François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Köhl, qui connaissaient l’Histoire, exigèrent donc que les Occidentaux prennent cet engagement. Lors de la réunification allemande, ils rédigèrent et signèrent un traité garantissant que jamais l’Otan ne franchirait la ligne Oder-Neisse, c’est-à-dire la frontière germano-polonaise.

La Russie a fait inscrire cet engagement dans le marbre en 1999 et en 2010 avec les déclarations de l’OSCE d’Istanbul et d’Astana. Mais les États-Unis l’ont violé en 1999 (adhésion de la Tchéquie, de la Hongrie et de la Pologne à l’Otan), en 2004 (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie), en 2009 (Albanie et Croatie), en 2017 (Monténégro), et encore en 2020 (Macédoine du Nord). Le problème n’est pas que tous ces États se soient alliés avec Washington, mais qu’ils aient entreposé des armes états-uniennes chez eux. Personne ne critique que ces États aient choisis leurs alliés, mais Moscou leur reproche de servir de base arrière au Pentagone en préparation d’une attaque de la Russie.

Victoria Nuland n’a pas connu personnellement Leo Strauss, mais a été formée à sa pensée par son mari, Robert Kagan. Ensemble les deux époux ont fondé le Projet pour un nouveau siècle américain ; le think tank qui appelait de ses voeux une catastrophe comparable à celle de Pearl Harbour afin de pouvoir imposer leur politique. Les attentats du 11 septembre 2001 furent pour eux une « divine surprise ». Comme la guerre en Ukraine, ces attentats ignobles n’ont pas ébranlé la puissance US, mais lui ont au contraire permis de durer.

En octobre 2021, la straussienne(([4] Pour ce que sont les Straussiens, voir le huitième article de cette série « Vladimir Poutine déclare la guerre aux Straussiens », 5 mars 2022.)) Victoria Nuland, la numéro 2 du département d’État est venue à Moscou pour sommer la Russie d’accepter le déploiement d’armes US en Europe centrale et orientale. Elle a promis que Washington investirait en contrepartie en Russie. Puis elle a menacé la Russie si celle-ci n’acceptait pas son offre et elle a conclu qu’il ferait juger le président Poutine devant un Tribunal international. Moscou a répondu en adressant, le 17 décembre, une proposition de Traité garantissant la paix sur la base du respect de la Charte des Nations unies. C’est ce qui a provoqué l’orage actuel. Car respecter la Charte, fondée sur le principe de l’égalité et de la souveraineté des États, suppose de réformer l’Otan dont le fonctionnement est au contraire fondé sur une hiérarchie entre ses membres. Pris dans le « piège de Thucydide », les États-Unis ont alors fomenté la guerre actuelle en Ukraine.

Si nous admettons que leur but est de rayer la Russie de la scène internationale, la manière dont les Anglo-Saxons réagissent à la crise ukrainienne devient limpide. Ils ne cherchent pas à repousser militairement l’armée russe, ni à gêner le gouvernement russe, mais à faire disparaître toute trace de la culture russe en Occident. Et subsidiairement, ils tentent d’affaiblir l’Union européenne.

Ils ont commencé avec le gel des avoirs des oligarques russes en Occident ; une mesure qui a été applaudie par la population russe qui les considère comme d’illégitimes bénéficiaires du pillage de l’URSS. Puis ils ont imposé aux entreprises occidentales de cesser leurs activités avec la Russie. Enfin, ils ont continué en coupant les banques russes d’accès aux banques occidentales (le système SWIFT). Or, si ces mesures financières ont été désastreuses pour les banques russes (mais par pour le gouvernement russe), les mesures contre les entreprises travaillant en Russie sont au contraire favorables à la Russie qui récupère leurs investissements à moindre frais. D’ailleurs, la Bourse de Moscou, qui avait été fermée du 25 février (lendemain de la riposte russe) au 24 mars, a enregistré une progression dès sa réouverture. Certes l’indice RTS a reculé le premier jour de 4,26 %, mais il mesure surtout des valeurs spéculatives, au contraire l’indice IMOEX, qui mesure l’activité économique nationale, a augmenté de 4,43 %. Les vrais perdants des mesures occidentales sont les membres de l’Union européenne qui ont eu la bêtise de les prendre.

Paul Wolfowitz a été introduit à la pensée de Leo Strauss par son professeur de philosophie, Alan Bloom. Par la suite, il est devenu élève du maître, directement auprès de lui à l’université de Chicago. Leo Strauss l’avait convaincu que les juifs ne doivent rien attendre des démocraties. Pour ne pas endurer une nouvelle Shoah, ils doivent construire eux-mêmes leur propre Reich. Il vaut mieux être du côté du manche que de la cognée.

Déjà, en 1991, le straussien Paul Wolfowitz écrivait dans un rapport officiel que les États-Unis devaient empêcher qu’une puissance puisse se développer au point de rivaliser avec eux. À l’époque, l’URSS était en miettes. Aussi désigna-t-il l’Union européenne comme le rival potentiel à abattre(([5] Ce document a été révélé dans « US Strategy Plan Calls For Insuring No Rivals Develop », Patrick E. Tyler, New York Times, March 8, 1992. Voir aussi les extraits publiés en page 14 : « Excerpts from Pentagon’s Plan : « Prevent the Re-Emergence of a New Rival » ». Des informations supplémentaires sont apportées dans « Keeping the US First, Pentagon Would preclude a Rival Superpower » Barton Gellman, The Washington Post, March 11, 1992.)). C’est très exactement ce qu’il fit en 2003, lorsque devenu numéro 2 du Pentagone, il interdit à l’Allemagne et à la France de participer à la reconstruction de l’Iraq(([6] « Instructions et conclusions sur les marchés de reconstruction et d’aide en Irak », par Paul Wolfowitz, Réseau Voltaire, 10 décembre 2003.)). C’est aussi ce dont parla Victoria Nuland, en 2014, lorsqu’elle donna comme consigne à son ambassadeur US à Kiev d’« enculer l’Union européenne » (sic).(([7] « Conversation entre l’assistante du secrétaire d’État et l’ambassadeur US en Ukraine », par Andrey Fomin, Oriental Review (Russie) , Réseau Voltaire, 7 février 2014.))

L’Union européenne est aujourd’hui sommée de stopper ses importations d’hydrocarbures russes. Si elle obtempère à cette injonction, l’Allemagne sera ruinée et avec elle toute l’Union. Ce ne sera pas un dommage collatéral, mais le fruit d’une pensée structurée, clairement exprimée depuis trente ans.

Le plus important pour Washington est d’exclure la Russie de toutes les organisations internationales. Il est déjà parvenu, en 2014, à l’exclure du G8. Le prétexte était non pas l’indépendance de la Crimée (que celle-ci réclamait depuis la dissolution de l’URSS, plusieurs mois avant que l’Ukraine ne songe à sa propre indépendance), mais son adhésion à la Fédération de Russie. La prétendue agression de l’Ukraine fournit un prétexte pour l’exclure du G20. La Chine a immédiatement fait remarquer que personne ne pouvait être exclu d’un forum informel ne disposant pas de statuts. Peu importe, le président Biden est revenu à la charge les 24 et 25 mars en Europe.

Washington multiplie les contacts pour exclure la Russie de l’Organisation mondiale du Commerce. De toute manière, les principes de l’OMC sont battus en brèche par les « sanctions » unilatérales mises en œuvre par les Occidentaux. Une telle décision serait préjudiciable aux deux camps. C’est là qu’il convient de se reporter aux écrits de Paul Wolfowitz. Il écrivait en effet en 1991 que Washington ne doit pas chercher à être le meilleur dans ce qu’il fait, mais à être le premier par rapport aux autres. Cela implique, notait-il, que pour maintenir leur hégémonie, les États-Unis ne doivent pas hésiter à se faire du mal, s’ils en font beaucoup plus aux autres. Nous allons tous faire les frais de cette manière de raisonner.

Le plus important pour les Straussiens est d’exclure la Russie des Nations unies. Ce n’est pas possible si l’on respecte la Charte des Nations unies, mais Washington ne s’en encombrera pas plus là qu’ailleurs. D’ores et déjà, il a pris contact avec chaque État-membre de l’Onu à quelques exceptions près. La propagande anglo-saxonne étant déjà parvenue à leur faire prendre des vessies pour des lanternes, tous sont convaincus qu’un membre du Conseil de sécurité s’est lancé dans une guerre de conquête contre un de ses voisins. Si Washington parvient à convoquer une Assemblée générale extraordinaire de l’Onu et à en modifier les statuts, il parviendra à ses fins.

Une sorte d’hystérie s’est emparée de l’Occident. On fait la chasse à tout ce qui est russe sans réfléchir à ses liens avec la crise ukrainienne. On interdit aux artistes russes de se produire même s’ils sont réputés opposés au président Poutine. Ici une université interdit l’étude du héros anti-soviétique Soljenitsyne de leur cursus, là-bas une autre interdit l’écrivain du débat et du libre-arbitre Dostoïevski (1821-1881) qui s’opposa au régime tsariste. Ici on déprogramme un chef d’orchestre parce qu’il est russe et là-bas on supprime Tchaïkovski (1840-1893) du répertoire. Tout ce qui est russe doit disparaître de notre conscience comme jadis l’Empire romain a rasé Carthage et méthodiquement détruit toute trace de son existence, au point qu’aujourd’hui nous ne savons pas grand-chose de cette civilisation.

Le 21 mars, le président Biden ne s’en est pas caché. Devant un parterre de chefs d’entreprises, il a déclaré « C’est le moment où les choses changent. Il va y avoir un Nouvel Ordre Mondial et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire »(([8] « Remarks by President Biden Before Business Roundtable’s CEO Quarterly Meeting », White House, March 21, 2022.)). Ce nouvel ordre(([9] « Histoire du « Nouvel ordre mondial » », par Pierre Hillard, Réseau Voltaire, 21 février 2010. « Le projet de Nouvel Ordre Mondial trébuche sur les réalités géopolitiques », par Imad Fawzi Shueibi, Traduction Said Hilal Alcharifi, Réseau Voltaire, 14 août 2012.)) devrait couper le monde en deux blocs hermétiques ; une coupure telle que nous n’en avons jamais connue, sans comparaison possible avec le rideau de fer de la Guerre froide. Certains États, comme la Pologne, pensent pouvoir y perdre beaucoup comme les autres, mais aussi gagner un peu. Ainsi, le général Waldemar Skrzypczak vient-il de réclamer que l’enclave russe de Kaliningrad devienne polonaise(([10] « La Pologne revendique Kaliningrad », Réseau Voltaire, 26 mars 2022)). En effet, après la coupure du monde, comment Moscou pourra-t-il communiquer avec ce territoire ?





Ukraine : les incroyables mensonges de l’OTAN et des médias

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Ne croyez rien de ce qui se dit dans la presse et chez les généraux de plateaux TV, qui reprennent tous en chœur les fausses informations de l’OTAN. Poutine n’a rien d’un fou et sait où il va. Il n’est d’ailleurs pas du genre à stresser.

Ce que les médias nous vendent pour une résistance héroïque de l’armée ukrainienne en passe de terrasser l’Ours russe, n’est en réalité qu’une débandade généralisée des troupes ukrainiennes, qui se réfugient dans les villes, beaucoup plus difficiles à conquérir pour les Russes dès lors qu’on veut limiter les victimes collatérales.

Transformer une débâcle en victoire ne peut faire illusion très longtemps. La deuxième puissance militaire du monde n’est pas encore à l’agonie.

Il faut bien comprendre que l’armée ukrainienne a refusé tous les affrontements directs, préférant se réfugier dans les villes pour y mener une guérilla urbaine en utilisant, comme à Marioupol, les civils comme boucliers humains. Le front est donc stabilisé depuis trois semaines et aucune « contre-attaque » ukrainienne n’a réussi, contrairement aux  sornettes annoncées par la presse.

Le gros de l’armée ukrainienne est toujours fixé à l’ouest du Donbass, et lorsque les Russes auront anéanti cette force, nous verrons bien ce qu’ils veulent faire de Kiev et surtout d’Odessa. La prise d’Odessa priverait l’Ukraine de tout accès à la mer.

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Voici tout d’abord les propos d’un général français parus dans le JDD. Si Poutine lit ça, il va rapidement capituler sans conditions.

  • – L’armée russe est enlisée.
  • – Poutine a surestimé la valeur de son armée et sous-estimé celle de l’Ukraine.
  • – La logistique russe est défaillante.
  • – Il y a un incroyable défaut d’organisation.
  • – On note l’absence de commandement unifié.
  • – Les troupes sont mal préparées.
  • – On dénombre 10 000 tués et 30 000 blessés.
  • – Grâce aux prises de guerre, les Ukrainiens ont doublé leur nombre de chars !
  • – Viser les civils n’est pas un problème pour Moscou.
  • – Le moral des soldats russes est en berne.
  • – Les alliés de Moscou se défilent.
  • – On a l’impression que les Russes ne peuvent plus gagner et que les Ukrainiens ne peuvent plus perdre.

Comment est-ce possible de sortir de telles niaiseries ?

Dès les premiers jours de l’offensive, les Russes ont détruit des quantités impressionnantes d’armements et d’infrastructures militaires, mais on nous dit que les Ukrainiens auraient dorénavant deux fois plus de chars qu’au début de l’offensive, tandis que les Russes en auraient perdu des centaines ! Un miracle du dieu Mars sans doute ?

Voici maintenant le dernier bulletin de Xavier Moreau, ainsi que le témoignage d’une équipe de journalistes français entrés dans le Donbass. Écoutez, et vous verrez que les populations des villes libérées, majoritairement pro-russes, ont une autre image de Poutine que celle du boucher ou du criminel de guerre que nous vend l’usurpateur Biden.

Voici un point majeur qui semble confirmé :

Un document du 21 février 2022 prouve que les forces ukrainiennes massées à l’ouest du Donbass s’apprêtaient bien à lancer une offensive contre les séparatistes pro-russes.

Un véritable nettoyage ethnique en préparation.

Menace qui a décidé Poutine à lancer son attaque préventive.

Questions : l’OTAN était-il au courant ? Sans doute. Macron était-il au courant ? Mystère

Je ne vous résume pas ces deux vidéos indispensables pour connaître la situation réelle en Ukraine. Regardez-les. Je rappelle simplement que les objectifs de Poutine ne sont aucunement revus à la baisse. 

  • – Libérer ou annexer le Donbass, voire davantage 
  • – dénazifier l’Ukraine gangrenée par les unités Azov et autres nazis
  • – démilitariser l’Ukraine qui a martyrisé les populations pro-russes du Donbass
  • – obtenir la neutralisation définitive de l’Ukraine.

Ceux qui s’imaginent que Poutine a sacrifié ses soldats pour revenir à la case départ se bercent de douces illusions. 

J’ajoute que la partie économique de la vidéo de Xavier Moreau est à écouter.

L’Europe, et notamment la France, en faillite avec les 3000 milliards de dettes alors que l’inflation repart et que les taux d’intérêt vont remonter très vite, se préparent des lendemains explosifs.

Charles Gave explique tout cela aux naïfs et aux nuls en économie comme Bruno Le Maire.

Bref, c’est encore Poutine qui va s’en sortir le mieux.

Car le monde doit se préparer :

  • – à une crise énergétique ruineuse
  • – à une crise financière qui va bouleverser l’ordre mondial
  • – à une crise alimentaire qui va affamer l’Afrique
  • – à une crise migratoire sans précédent

Voilà où mène la politique impérialiste des États-Unis qui ont couvert et protégé un État mafieux et corrompu comme l’Ukraine, dans le seul but de nuire à la Russie.

En respectant les accords de Minsk, il n’y aurait pas eu de guerre.

Cette guerre en Ukraine dépasse largement les états d’âme du petit clown Zelensky, qui se prend pour le nombril du monde. Il n’est que la marionnette de Biden et ferait mieux de retourner jouer de la guitare ou du piano à poil, car il mène son pays à la destruction. 

Cette résistance ne changera rien aux objectifs de Poutine, qui pourrait même relever le niveau de ses ambitions territoriales. Nul ne sait ce qu’il a en tête.

Par conséquent, il faut négocier.

Jacques Guillemain




Grâce à la guerre de Poutine en Ukraine, la course est lancée pour une Grande réinitialisation

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par Tom Luongo – Le 6 mars 2022 – Source Gold Goats ‘N Guns

Vladimir Poutine est devenu le personnage central du XXIe siècle. Cela ne fait aucun doute. La taille et l’ampleur de l’opération terrestre en Ukraine, malgré quelques erreurs, ont été impressionnantes.

Avant d’aller plus loin, je veux m’assurer que tout est clair. Bien que la situation semble évoluer résolument en faveur de la Russie, je suis prêt à rester raisonnablement sceptique à propos de tous les rapports que j’ai vus jusqu’à présent.

Le ralentissement du flux d’informations au cours des derniers jours a été aussi impressionnant que les gains déclarés de l’armée russe en Ukraine au cours de la même période.

Puisque je n’ai vu que la répétition et l’amplification des mêmes cartes et sources, rien ne doit être considéré comme acquis quant aux résultats en Ukraine pour Poutine et la Russie. Cela dit, ne nous laissons pas emporter par l’idée que l’armée ukrainienne est en train de se battre, car ce n’est pas le cas.

L’article de Bill Roggio, paru dans le Times of London, a réussi à échapper au black-out médiatique portant sur presque tout ce qui est modérément positif à l’égard de la Russie et met les choses au clair pour les moutons du public.

La sympathie pour les défenseurs de Kiev, dépassés en nombre et en armes, a conduit à l’exagération des revers russes, à une mauvaise compréhension de la stratégie russe et même à des affirmations sans fondement de psychanalystes amateurs selon lesquelles Poutine aurait perdu la tête.

Une analyse plus sobre montre que la Russie a peut-être cherché à porter un coup fatal, mais qu’elle a toujours eu des plans bien préparés pour des assauts ultérieurs si ses premières actions s’avéraient insuffisantes.

Le monde a déjà sous-estimé Poutine par le passé et ces erreurs ont conduit, en partie, à cette tragédie en Ukraine.

Ce qui me paraît évident, c’est que Poutine a mis en œuvre un plan bien plus ambitieux que ce que l’Occident avait prévu au départ. Leur réaction hystérique excessive à cette décapitation de l’Ukraine en est une preuve. En raison de cette hystérie, toutes sortes de questions se posent maintenant pour savoir pourquoi Poutine a fait cela et pourquoi, en fait, il a permis à l’Occident de répondre à cette guerre de cette manière. Cela génère des théories assez fantaisistes.

Ces énigmes apparaissent presque aussi rapidement que les forces armées russes ont pris la côte nord de la mer Noire.

Et j’ai l’impression que toutes ont une part de vérité.

Mais elles mènent toutes à la même conclusion fondamentale, à mon avis. C’est devenu une course entre deux versions radicalement différentes des plans de la bande du Davos pour une Grande réinitialisation.

Et ce qui se passera en Ukraine au cours des prochains jours/semaines déterminera le chemin vers l’avenir que nous emprunterons.

Plus de questions que de réponses

L’une des grandes questions qui se posent est la suivante : pourquoi Poutine a-t-il lancé une campagne aussi massive s’il savait que la réponse de l’Occident serait si forte ?

Est-ce parce qu’il est en réalité un larbin secret du WEF qui accélère ses plans pour eux en sacrifiant l’Ukraine sur l’autel de leur Meilleur des mondes ?

En bref, non. Il s’agit clairement d’une théorie qui s’apparente à celle de tous ces attardés de QAnon et ces apprentis stratèges qui se délectent de la désinformation de la CIA/MI6 et l’utilisent pour alimenter leurs fugues solipsistes toujours plus nombreuses. C’est juste stupide. Davos et al. sont clairement honnêtes dans leur haine. Il s’est opposé à leurs plans depuis plus de deux décennies maintenant. Il y a des factions qui le détestaient moins avant que les troupes n’entrent en Ukraine, maintenant elles ont toutes leurs ordres de marche.

Poutine doit être détruit et subir le sort de Milosevic.

La meilleure façon de formuler cette question serait d’avancer l’argument selon lequel Poutine a été leur dupe involontaire dans cette affaire ; il a été poussé dans une guerre qu’il ne voulait pas pour leur donner l’excuse de poursuivre la Grande réinitialisation en se détournant de l’échec du COVID-19 pour se tourner vers lui.

Ils pouvaient alors manipuler les perturbations du marché à leur convenance.

C’est là que des gens comme Martin Armstrong ont atterri cette semaine. Et je n’en veux à personne de cette conclusion. C’est au moins plus proche de la vérité, à mon avis. Je crois qu’ils ont bien cerné la motivation du Davos, mais je ne pense pas qu’ils aient bien cerné celle de Poutine.

Parce que ça implique que Poutine n’a pas planifié tout ça. Je pense que c’est également faux, même Bill Roggio l’admet à contrecœur.

En fait, je pense que sur sa liste des réactions possibles, la déclaration de l’état de guerre financière par le Davos était n°1 car c’est ainsi qu’il a réagi dans le passé à des défis majeurs contre ses plans, comme l’élection de Trump et le Brexit.

Ce serait stupide de votre part de penser que Poutine est si bête.

Pensez-vous vraiment qu’il n’a pas été attentif ces six dernières années ? Qu’il a dormi pendant l’opération visant clairement à éliminer Trump par la fraude électorale et les troubles sociaux aux États-Unis en 2020 ?

Les quatre années pendant lesquelles les libéraux ont mis le feu aux poudres à chaque mot qui sortait de sa bouche ?

Le simulacre de procédure de destitution en 2019 pour un appel téléphonique avec l’Ukraine ?

Bien sûr que non. Poutine et son équipe sont tout à fait au point parce que la survie de leur pays l’exige. Ils savent, mieux que les personnes qui élaborent ces théories, à qui ils ont affaire exactement.

Et pour cette raison, le scénario qui me semble le plus logique est celui que j’ai suggéré dans mes derniers billets (iciici et ici).

À qui appartient ce chaudron ?

Poutine augmente le rythme opérationnel des néolibs de la bande du Davos en Europe et à la Maison Blanche, ainsi que de leurs idiots utiles néocons dans les cercles de politique étrangère, le Congrès et les services de renseignement des États-Unis et du Royaume-Uni, afin de créer l’ultime chaudron géopolitique russe pour alimenter leur avarice.

L’Ukraine représente pour tous une menace existentielle.

Si les néoconservateurs perdent, leur influence au sein des cercles de politique étrangère de l’Occident est définitivement perdue, car ils n’auront pas réussi à pénétrer la Forteresse Russie.

Si le Davos perd, leurs grands projets de domination mondiale se réduisent, au mieux, à l’Union européenne et à certaines parties du Commonwealth.

Si la Russie perd, l’ensemble du Sud, comme l’appelle Pepe Escobar, ne pourra pas échapper à l’esclavage monétaire fondé sur la dette du cartel des banques centrales occidentales parce qu’elles contrôleront le flux des ressources naturelles russes de telle manière qu’on ne pourra pas les arrêter. Nous y reviendrons plus tard.

Si vous vous demandez pourquoi tout ce qui concerne cette guerre vous semble bizarre ou décalé, c’est parce que les enjeux sont si élevés pour tout le monde. Ce sont les enjeux du monde. Et à cause de cela, vous devriez vous attendre à ce que la qualité des informations qui l’entoure ait littéralement chuté au niveau du cours international de la dette souveraine russe, c’est-à-dire à zéro.

Ne laissez pas la volonté de Poutine d’en finir militairement avec l’Ukraine vous empêcher de penser qu’il s’agit là de son véritable objectif final. Il s’agit, comme je l’ai dit l’autre jour, d’une salve d’ouverture.

Nous avons déjà vu qu’il n’y a pas de volonté de combat direct contre la Russie au sein de l’OTAN, ni de la part des militaires américains ni des politiciens européens. Cela signifie qu’il n’y a pas de désir de guerre nucléaire. Cela ne signifie pas que la guerre nucléaire est un scénario impossible.

Cela signifie que le désir d’y recourir est inexistant actuellement.

Et la raison en est que la conviction qu’il existe un moyen de stopper Poutine en Ukraine existe toujours dans l’esprit des néoconservateurs du Département d’État et du Davos. Cette conviction repose sur la nécessité de contraindre Poutine à une guerre terrestre en Ukraine qu’il ne peut gagner s’il se retrouve face à une insurrection du type et de la nature de celle que Whitney Webb vient de révéler et que la CIA est en train de mettre sur pied dans le monde entier (y compris ici aux États-Unis) depuis des années maintenant.

C’est maintenant devenu la politique officielle des États-Unis qui mettent en place un gouvernement ukrainien en exil en Pologne tout en envoyant de l’argent là-bas pour soutenir une guérilla semblable à celle d’Al-Qaïda pour harceler les Russes. C’est logique puisque c’est ce que nous avons fait en Syrie, en utilisant la Turquie comme base pour des assauts sur Idlib et Alep.

C’est probablement la raison pour laquelle Poutine a été si catégorique sur la « dénazification » de l’Ukraine et a parlé sans ambages du fait qu’ils ne bénéficient pas de la protection de la convention de Genève. Nombre d’entre eux sont, en fait, des acteurs soutenus par l’étranger, du moins selon ses services de renseignement.

Ainsi, indépendamment du fait que l’extermination de ces hommes constituerait un « crime de guerre » légalement, Poutine, avec son doctorat en droit international, soit s’en moque, soit pense que s’il gagne la guerre, il pourra faire valoir ses arguments devant un tribunal d’après-guerre.

On peut voir partout les tentatives de dépeindre Poutine comme un imprudent. Les événements survenus à la centrale nucléaire de Zaporozhye ont été rapportés pour faire porter toute la responsabilité à la Russie, alors que les sources d’information russes réduites au silence, y compris le ministère de la défense, ont raconté une histoire différente. Je me contente de passer de l’un à l’autre pour découvrir la vérité.

Plus la guerre officielle se prolonge en Ukraine, plus l’insurrection soutenue par le Davos a le temps de se former tout en réapprovisionnant l’ouest de l’Ukraine. C’est aussi la raison pour laquelle Poutine doit bientôt accélérer le rythme des opérations en Ukraine, sinon lui et son armée pourraient avoir de gros problèmes.

La course vers la montagne de pétrole

La course à la fin de la guerre terrestre est donc lancée. Et avec ce changement, il est temps de s’éloigner du champ de bataille et de regarder les marchés financiers pour voir ce qu’ils voient. Parce qu’il n’y a pas de réponse militaire autre que la guérilla de la part de l’OTAN.

Les marchés des capitaux sont censés être le terrain du Davos alors que la Russie est financièrement faible. Mais c’est seulement si vous regardez les choses en matière nominale, en dollars nominaux, en euros, etc. La Russie dispose d’armes qu’elle commence à peine à déployer ici.

L’acte II doit donc être la guerre financière, car la stratégie de guérilla insurrectionnelle ne fonctionne que si les gouvernements des pays pivots de l’OTAN ne s’effondrent pas. C’est pourquoi Poutine devra lancer une opération financière au cours des prochaines semaines.

Deux mesures mineures ont déjà été prises. La première est la suppression de la TVA sur l’achat d’or pour les citoyens russes. La seconde, qu’il a annoncée hier, consiste à éviter le défaut de paiement de la dette russe détenue par des étrangers en offrant aux détenteurs d’obligations des paiements en roubles.

Mais ce sont des mesures mineures. Elles signalent simplement au monde que la Russie a l’intention de tenir ses promesses et de ne pas punir ceux qui sont « spectateurs » de cette guerre entre gouvernements.

Si je connais bien Poutine, il attendra son prochain grand coup pour causer un maximum de dégâts sur les marchés financiers, ce qui signifie qu’il attendra de voir comment les banques centrales et les marchés de capitaux réagiront aux grands changements qui se produisent en ce moment.

J’ai fait allusion à l’une de ces mesures l’autre jour, en disant :

Ceux qui bravent la tempête {Shell à -28,50 $ par rapport au Brent} obtiendront leur pétrole {russe} à un prix fortement réduit, ceux qui ne le font pas paieront le prix fort, accélérant encore le déclin de ces économies alors que l’inflation deviendra incontrôlable et que les gens rejetteront la faute, non pas sur Poutine, mais sur les responsables.

De plus, la Russie a maintenu les flux de gaz afin de s’assurer que l’argent continue d’affluer dans le pays pour financer une nouvelle expansion de ses réserves d’or.

Et c’est là la clé, l’or. La Russie a du pétrole qu’elle extrait du sol pour plus de 10 dollars le baril.

Si Biden décide d’exclure l’énergie russe des marchés américains (et les discussions avec Maduro au Venezuela sont un signal clair à cet égard), alors le Davos fait pression en ce sens pour isoler encore davantage l’énergie russe. Le JCPOA était censé être signé cette semaine pour remettre le pétrole iranien sur le marché, mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a entravé ce processus.

Mais c’est le modèle de résistance de l’Iran aux sanctions américaines qui est le modèle de la Russie pour l’avenir. Pour faire simple, il faut échanger de l’or contre du pétrole. Pendant la période précédant le JCPOA, l’Iran a fait cela et les acheteurs déposaient l’or dans des banques turques. L’Iran assurait la distribution du pétrole.

Les échanges de pétrole avec des tiers (par l’intermédiaire de Hong Kong peut-être ?) permettront également de contourner les sanctions imposées à la Russie et de vendre du pétrole tout en faisant gagner à la Chine une fortune en frais de transaction.

Mais la manœuvre la plus importante pour Poutine est assez simple (merci à Luke Gromen pour cela) : elle consistera à offrir son pétrole avec une forte décote par rapport au prix à terme, mais uniquement en or, en or physique. Le rapport actuel entre l’or et le pétrole est de ~17 bbls/oz.

Tout ce que Poutine a à faire est de commencer une ruée mondiale sur l’or physique. Le pétrole est la base monétaire M0 du commerce mondial. C’est sur ce commerce que repose toute la puissance financière de l’Occident. Et cette fondation est construite sur le pétrodollar. En liant directement le baril marginal produit par la Russie(([1] En cas d’augmentation de la demande de pétrole, la Russie, en tant que principal producteur de pétrole à fort coût d’exploitation en provenance de l’Arctique, peut décider du prix du baril de pétrole au niveau mondial.)) au prix de l’or bien en dessous des prix du marché, on fait deux choses.

Premièrement, cela crée une opportunité d’arbitrage massif entre le pétrole et l’or que le marché va saisir. Deuxièmement, il s’ensuit que les valorisations de tous les actifs évalués en or papier s’effondrent au niveau du prix de l’or physique. Ainsi, soit le prix de tous les actifs s’effondre pour maintenir la fiction de l’or à 2000 $, soit le prix de l’or augmente pour répondre au nouveau prix.

Cela oblige l’Occident à révéler la quantité d’or qu’il possède réellement, crée une ruée massive à court terme sur l’or physique et oblige à réévaluer les bilans de chacun.

Et ça, mes amis, c’est la grande arme que Poutine garde en réserve. Il peut se permettre de vendre son pétrole à un prix très réduit. Je pense que 50 barils/oz devraient le faire. Il oblige le monde à réévaluer le prix du pétrole en fonction de l’or et, par extension, en roubles plutôt qu’en dollars.

Cela crée un afflux positif d’or en Russie pour créer un rouble à deux niveaux – le rêve de longue date de Sergueï Glazyev – un rouble national soutenu par l’or et un rouble mondial en circulation qui flotte.

La clé pour comprendre si tout est prêt pour ce scénario est de regarder non pas l’Europe mais l’Arabie Saoudite.

JUST IN – Saudi Arabia « considers options » of reducing investments in the US, says crown prince Mohammed bin Salman.

The Kingdom’s investments in China are less than $100 billion, but growing very fast, he added.

Disclose.tv (@disclosetv) March 3, 2022

Traduction : L’Arabie saoudite « étudie les options » de réduction des investissements aux États-Unis, déclare le prince héritier Mohammed ben Salman. Les investissements du royaume en Chine sont inférieurs à 100 milliards de dollars, mais ils augmentent très rapidement, a-t-il ajouté.

Vous réalisez tous que ce n’est qu’un code pour dire « Nous nous préparons à détacher le Riyal du dollar américain ».

Et cela représenterait la fin officielle de l’économie du pétrodollar en place depuis le début des années 1970, ouvrant la voie à une réévaluation complète de l’énergie par ceux qui en produisent la plus grande partie.

Les importateurs d’énergie sont les plus vulnérables. Les États-Unis sont loin d’être aussi dépendants de l’énergie étrangère que l’Europe qui ne produit pratiquement rien d’autre que du charbon. Tous ceux qui envoient aujourd’hui des signaux de vertu pour se retirer des projets énergétiques russes se tranchent la gorge.

Je me fiche de savoir si vous parlez d’Exxon-Mobil ou de Statoil.

Les marchés en sont la preuve. L’or est en train de s’envoler avec le pétrole, ce qui signifie que les devises s’effondrent par rapport à l’énergie et à l’énergie symbolique (l’argent). L’euro s’est effondré à 1,0886 $ vendredi. Les prix de toutes les autres matières premières, des métaux aux céréales, en passant par les engrais et le café, augmentent à des niveaux jamais vus dans le monde.

Les embargos sur les exportations alimentaires arrivent à grands pas. Si ça fait partie du plan du Davos, c’est stupide. Parce que Poutine et la Russie ont toutes les cartes en main pour s’assurer qu’ils décident du prix de ces produits de base, pas eux.

Et c’est l’arme ultime ici.

C’est pourquoi la course est maintenant lancée vers une nouvelle Grande réinitialisation. Mais est-ce celle du Davos ou celle de Poutine ?

Le Davos doit détruire Poutine et la Russie avant que Poutine ne détruise le Davos. Ils se battent maintenant sur son terrain dans les deux arènes – militaire et financière. Et Poutine, malgré le blitz médiatique affirmant le contraire, a beaucoup d’amis en Asie, qui représentent plus de la moitié de la population mondiale.

Si j’étais Klaus Schwab en ce moment, je ferais très attention à ne pas obtenir ce que je souhaite, car il se pourrait que je l’obtienne bel et bien.

Tom Luongo

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Notes




Poutine vaut bien une petite planète. Vente en lot organisée par l’Union Européenne le 25 mars. Géopolitique ciblée contre les peuples !

Par Alain Tortosa

Vente en lot :

Une vente en lot a été organisée ce vendredi 25 mars à Bruxelles. Seuls deux lots étaient en vente, mais pas des moindres !

D’un côté il y avait le lot numéro 1 :

« Sauvez la planète ET Poutine ! »

Programme à la fois alléchant, mais déroutant.

Et de l’autre, le lot numéro 2 :

« Sacrifiez la planète ET Poutine ! »

Les négociations furent rudes et finalement c’est le lot numéro 2 qui a été choisi avec une décision saluée par tous se traduisant par « l’augmentation des livraisons de gaz par les USA ».

Le lot numéro 1 « sauver la planète et Poutine » n’a pas trouvé preneur. Allons, ressaisissez-vous, il y a des priorités dans la vie et en ce moment c’est « la semaine du rouge » !

Pourquoi « ET Poutine » ? 

D’aucuns ont regretté que les lots comprennent la planète ET Poutine. Et pourtant le monde est tel que ces éléments étaient indissociables. Vous n’ignorez pas que Poutine EST l’ennemi numéro UN de l’humanité et qu’il fallait prendre des sanctions « efficaces » contre lui.

Et pour lui faire du mal, quoi de mieux que de le frapper au portefeuille ? Et pour le frapper au portefeuille, quoi de mieux que de ne plus (vaste rigolade) lui acheter de gaz ?

C’est donc avec « générosité » que les Américains ont proposé de rouvrir des puits de gaz de schiste et de faire parcourir des milliers de kilomètres par bateau à ce même gaz afin de le livrer en Europe.

Vous savez, un peu comme le pont aérien (pas forcément très écologique) mis en place par les Américains pour sauver Berlin-Ouest après guerre. Les mêmes Américains qui étaient des monstres tuant femmes et enfants par des bombardements quelques mois plus tôt devenaient des « héros » les sauvant de la vermine communiste… (Il y aurait beaucoup à dire sur cet événement).

L’histoire se répète et les Américains vont encore venir à notre secours en nous livrant du gaz qui va nous coûter deux fois plus cher que le gaz russe si nous n’avions pas mis en œuvre ces « sanctions justes et morales ».

Nous avons bien ici des preuves que les sanctions contre Poutine ET contre la planète sont bien indissociables. C’est ainsi qu’un accord(([1] https://www.boursorama.com/bourse/actualites/accord-usa-ue-sur-des-livraisons-supplementaires-de-gnl-pour-l-europe-df7bbc2ffe3b360a3640847e1e905333)) qualifié « d’historique » a été signé entre les USA et l’UE

« Aucune » arrière-pensée américaine

Il faudrait être de mauvaise foi, mais surtout complotiste, pour penser que les Américains prêchent uniquement pour leur paroisse dans cette affaire.

  • L’augmentation du prix de l’énergie permet aux gaz de schistes d’être à nouveau rentables.
  • L’augmentation de livraisons de gaz à l’Europe permet d’accroître la dépendance de l’Europe envers les USA (Les Américains avaient tout fait pour que le gazoduc Nordstream 2 reliant la Russie à l’Allemagne soit non opérationnel).
  • Tout faire (et c’est un succès avec le conflit russo-ukrainien) pour que l’Europe ne se tourne pas vers la Russie pour des coopérations et échanges commerciaux. Imaginez la puissance géopolitique et économique d’un bloc Europe + Russie.
  • Le conflit permet de renforcer l’OTAN, donc les Américains, mais aussi de booster l’industrie de l’armement.

On touche bien du doigt l’aspect totalement « désintéressé » de la démarche américaine.

Accord des écologistes

EELV(([2] https://www.eelv.fr/cp-sur-la-situation-en-ukraine/)) déclarait le 24 février :

« Les sanctions européennes contre le régime russe et ses oligarques doivent être à la hauteur de cette agression sans précédent. ».

Le 25 février, Yannick Jadot(([3] http://www.presseagence.fr/lettre-economique-politique-paca/2022/02/25/paris-yannick-jadot-lunion-europeenne-doit-massifier-les-sanctions-contre-vladimir-poutine/)), candidat écologiste à l’élection présidentielle ajoutait :

« l’Union Européenne doit massifier les sanctions contre Vladimir Poutine ».

Il est intéressant de voir que ces mêmes écologistes regrettent qu’il n’y ait pas assez d’énergies renouvelables alors même que ces énergies renouvelables conduisent automatiquement à la consommation de gaz.

À noter, j’y reviendrai probablement dans un autre texte, que Gazprom, le principal fournisseur de gaz russe aurait indirectement financé les partis écologiques en Allemagne.

C’est quand même grâce à l’arrêt du nucléaire et la bascule vers les énergies « renouvelables » que le bouquet énergétique allemand se compose de 40 % de gaz. Je me sens obligé de rappeler que la nuit il n’y a ni soleil ni vent (statistiquement) et que la nuit on a besoin de faire à manger et se chauffer !

Des manifestations contre Poutine ET pour la planète

Une fois encore nous apparaît le fameux « ET ». Ce « ET » qui ne semble pas perturber plus que ça nos gentils manifestants écologiques… À noter que c’est souvent le même public dans les manifs contre Poutine et pour l’écologie.

Alors que les manifestions se poursuivent jour après jour à travers le monde pour dire « stop à la guerre en faisant la guerre à Poutine », les jours suivants furent l’occasion de manifestions pour la planète.

Et oui, le monde est à ce point « merveilleux » que le jour même de cet accord « historique », des « manifestations pour le climat(([4] https://www.leparisien.fr/environnement/des-manifestations-de-jeunes-pour-le-climat-a-travers-la-france-ce-vendredi-25-03-2022-HF3XIEFDBNHA3OKKFFXUSDOC54.php))» avaient lieu en France sous l’initiative de Sainte Greta. C’était beau de voir tous ces jeunes pour la planète défendre le climat, les énergies renouvelables, arrêter le nucléaire et dans le même temps favoriser le gaz de Schiste et le transport maritime !

Il faut dire que le monde était déjà merveilleux durant la collection printemps-été du Covid et des centaines d’avions qui fonctionnaient à vide pour ne pas perdre leurs créneaux de vols dans les aéroports internationaux… Vous imaginez le con au fond de la salle de réunion qui aurait dit « et si on faisait comme s’ils avaient volé pour garder les créneaux ? ». Il n’est pas près de se remettre de la honte qu’il a dû ressentir quand tous les autres se sont bien foutus de sa gueule… ah le con !

Des sanctions « efficaces » et une morale « sauve »

Nous vous rappelons que nous sommes les « forces du bien » ce qui n’est pas bien compliqué à comprendre. Il y a le méchant Poutine qui tue des femmes et des enfants et les gentils Saoudiens qui ont exécuté il y a quelques jours 80 condamnés à mort et avec sa guerre au Yémen qui dure depuis plus de 7 ans et qui aurait entraîné plus de 300 000 morts dont strictement personne n’a à foutre. Mais je m’égare une fois de plus, pardon…

Nous allons (officiellement) acheter moins de gaz aux méchants Russes et en acheter plus aux « gentils », telle est la narration officielle.

Bon, je n’irais pas (toujours si les annonces sont suivies d’acte) jusqu’à dire que Poutine va être dans la merde… ce serait un tout petit peu exagéré. En effet, Poutine va probablement moins vendre aux Européens, mais plus aux Chinois et Indiens qui sont toujours en quête d’énergie. On peut aussi supposer que les Chinois vont donc moins acheter de gaz aux « gentils » et plus au méchant. Ce qui nous permettra, à nous « gentils », d’acheter plus de gaz aux « gentils », mais moins au méchant.

Vous voyez bien que la morale est sauve !

Bon, il est vrai que Poutine continuera à exporter au moins autant de gaz et à gagner plus d’argent, car les sanctions ont fait exploser les prix. Il va aussi pouvoir vendre en Roubles ou en Yuans au détriment du dollar.

Oui, mais nous, les gentils, on va plus lui en acheter, na !

Poutine va-t-il respecter l’accord de la vente du lot ?

Je vous rappelle que le lot adopté prévoit d’abîmer la planète ET de détruire Poutine.

Pour ce qui est de faire du mal à la planète en augmentant le gaz de schistes, les énergies dites « renouvelables » qui augmentent la dépendance au gaz, là il n’y a pas de problème, cette part du marché sera scrupuleusement respectée. On va aussi tout faire pour mettre un boost délirant sur l’extraction des terres rares afin de polluer les sols pour des dizaines d’années, mais surtout rouler « propre » en ville avec votre voiture électrique rechargée la nuit avec du charbon ou gaz si vous êtes allemand. Ne vous inquiétez pas, les industriels et les lobbies se chargeront de respecter cette partie du deal et feront même plus s’ils le peuvent… On ne recule pas devant l’effort, s’il n’y a pas assez d’énergie on n’hésitera pas à supprimer encore plus de cultures vivrières pour les orienter vers du bio carburant, histoire d’affamer un peu plus les pauvres… Mais bon, c’est le prix à payer pour tuer Poutine !

Mais s’est-on posé la question ? Poutine va-t-il respecter le deal ?

Poutine n’étant ostracisé que par une coalition qui compte environ 1 milliard de terriens (à qui on n’a pas demandé leur avis) versus l’Inde, la Chine, le Brésil… qui comptent plus de 3 milliards d’habitants, ce n’est pas gagné. Il n’y a que les médias mainstream avec leurs invités aussi corrompus qu’incompétents pour nous dire qu’il est foutu. Bon, après il fallait s’y attendre un peu… Comment l’être le plus immonde de la planète aurait-il pu être fair-play et accepter de mourir avec des sanctions (ridicules) auxquelles il aurait pu s’attendre ? Sanctions dont les principales victimes risquent d’être la planète ET le peuple et non la planète ET Poutine.

Mais ça tombe plutôt bien, les maîtres du monde n’en ont rien à foutre ni de l’un ni de l’autre.

Bon, je vous laisse. Je vais manifester pour la planète et contre Poutine en achetant des actions Thalès et en passant ma voiture au GPL !

Merci

Alain Tortosa

28 mars 2022
https://7milliards.fr/tortosa20220328-sanctions-poutine-morale-sauve.pdf





Macron l’Algérien : en marche… vers le cash ?

[Source : off-investigation.fr]

Par Y. MHAMDI et JB. RIVOIRE

En février 2017, en pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron se rend à Alger. Mais au lieu de rencontrer des représentants de la société civile, il se contente de voir des officiels et, plus discrètement, des affairistes proches du pouvoir. Dès lors, il va constamment soutenir le régime, même au plus fort du “Hirak”, quand treize millions d’algériens défilaient dans toute l’Algérie contre un cinquième mandat du vieux président Abdelaziz Bouteflika. Emmanuel Macron a-t-il offert sa protection à un régime militaire corrompu et discrédité, en échange de soutien politique, voire financier ? 

À en croire le témoignage de l’ancien vendeur d’armes français Bernard Cheynel, recoupé par celui d’un responsable algérien proche des services de renseignement, le voyage d’Alger en février 2017 a permis au candidat d’en Marche de s’attacher le soutien de puissants oligarques algériens. En marge des rencontres avec les officiels, Emmanuel Macron aurait en effet discrètement diné avec Issab Rebrab, première fortune d’Algérie. Il aurait également pris le temps de rencontrer secrètement Redha Kouninef, troisième fortune du pays et “bébé” du clan Bouteflika. Quand à Ali Hadad, patron du Forum des chefs d’entreprises (équivalent algérien du MEDEF), il l’a rencontré officiellement le 14 février, mais il l’aurait également vu plus discrètement quelques heures plus tôt. Selon le journaliste Marc Endeweld, le sulfureux intermédiaire franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné par la justice d’être mêlé au supposé financement libyen de Nicolas Sarkozy en 2007, aurait été présent lors de ce rendez-vous. Selon le vendeur d’armes français Bernard Cheynel, proche des services algériens depuis les années 1980, l’enjeu de cette rencontre secrète était de négocier le soutien des milieux d’affaires algériens à la candidature d’Emmanuel Macron en échange d’un mea culpa sur les atrocités commises par la France en Algérie. A la fin de son voyage de 48h, le candidat d’En marche avait d’ailleurs été jusqu’à déclarer que la colonisation française en Algérie avait été un “crime contre l’humanité”. Un geste qui lui avait été suggérée par Alger, selon une de nos sources, et qui avait choqué des millions d’électeurs français.

Une fois élu à l’Elysée, Emmanuel Macron avait continué à soutenir aveuglément le clan du vieux président Bouteflika, pourtant largement discrédité auprès de la population. Après  le début du Hirak, en mars 2019, il avait été jusqu’à déclarer depuis Djibouti que président algérien, qui refusait alors de quitter le pouvoir, “ouvrait une nouvelle page de la démocratie en Algérie”. Ce soutien sans faille d’Emmanuel Macron à la junte militaire algérienne s’est prolongé fin 2019 quand le président Abdelmajid Tebboune a entrepris de réprimer le “Hirak”, emprisonnant des dizaines de journalistes, d’opposants, de militants associatifs. Alors que la torture se répandait à nouveau dans les commissariats algériens, le président français déclarait en 2020: “on ne change pas un régime en quelques mois”. 

Par cette attitude complaisante, Emmanuel Macron s’est inscrit dans une longue tradition de la Françalgérie: protéger le régime d’Alger en échange de soutien politique, voire financier. Comme l’avaient fait avant lui François Mitterrand, dont la campagne de 1981 avait été en partie financée par Alger, ou Jacques Chirac, qui lors d’un voyage officiel à Alger en 1986 avait demandé à ses homologues d’ouvrir le marché algérien à Daewoo, une firme sud-coréenne qui selon lui, finançait alors le RPR. Conséquence de ces compromissions avec un régime corrompu: chaque année, des milliers de jeunes algériens ayant perdu espoir dans l’avenir de leur pays tentent de rallier l’Europe sur des embarcations de fortune. A 4000 euros la traversée entre Oran et l’Espagne, ces “Harragas” sont devenus rentable pour les hommes d’affaires algériens. En 2021, près de 10 000 d’entre eux avaient risqué leur vie pour tenter de rallier l’Espagne. 

Pour éclairer cette face obscure de la Françalgérie, témoignent l’ancien banquier algérien Omar Benderra (Algeria Watch), Marc Endeweld (journaliste), Xavier Driencourt (ancien ambassadeur de France à Alger), Bernard CHeynel (ancien vendeur d’armes français décédé début 2022), Nicolas Beau (Mondafrique.com), Abdou Semmar (journaliste algérien réfugié politique en France), Jean-Pierre Mignard (membre de la délégation d’Emmanuel Macron à Alger en 2017), Antton Rouget (Mediapart).






Yves Pozzo di Borgo sur le conflit Russie-Ukraine : « Macron porte une lourde responsabilité »

[Source : FranceSoir]

Auteur(s): FranceSoir

Ancien sénateur centriste et vice-président de la commission des Affaires étrangères et militaires, Yves Pozzo di Borgo a une expérience de plusieurs dizaines d’années en politique française et internationale. Il vient aujourd’hui partager son analyse sur la situation ukrainienne, remettant l’histoire au centre du village et questionnant le rôle des diverses parties. 



Sans concession aucune, il regrette la position de l’Europe dans la crise ukrainienne et porte un jugement sévère sur le rôle d’Emmanuel Macron, tout en condamnant l’acte de guerre du président russe. Il juge par ailleurs que le peuple français paiera le prix de ce conflit, « que nous aurions pu éviter », et regrette que le rôle et les responsabilités des gouvernants français ne soient pas plus présents dans les débats pour la présidentielle.

Selon lui, l’Europe aurait pu être au rendez-vous de l’histoire grâce à la bonne gestion du conflit ukrainien. À l’en croire, le Vieux continent avait tous les éléments en main pour une gestion optimale, mais n’a pas su saisir l’opportunité. L’ancien sénateur met ainsi le doigt sur certaines erreurs, soulignant notamment la fois où l’Europe a prêté 17 milliards à l’Ukraine, sans que ce dernier soit assorti du respect des accords de Minsk.

En plus de ses analyses, Yves Pozzo di Borgo nous confie quelques-unes de ses anecdotes, sur ses voyages avec le président Hollande en Russie ou sur les échanges musclés de 2008 entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy. Ils échangeaient alors au sujet de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, question à laquelle le président Sarkozy avait donné son assurance au président Poutine que cela ne se ferait pas.




Joe Biden, John Kerry, Mitt Romney, les Clinton, Nancy Pelosi et George Soros ont tous des liens avec l’Ukraine. Mise à jour 3

Mise à jour 3

Biden fait-il juste de la figuration ?

La Maison-Blanche tente de limiter les dégâts après que le président Biden a appelé à un changement de régime en Russie lors d’un discours à Varsovie, en Pologne. « Cet homme [Poutine] ne peut rester au pouvoir », a-t-il déclaré. La Maison-Blanche affirme que les commentaires de M. Biden ne constituent pas la politique officielle des États-Unis.

dailymail.co.uk
Les experts critiquent Biden pour son appel à un changement de régime en Russie.
L’appel du président Joe Biden en faveur de l’éviction de Vladimir Poutine du pouvoir en Russie a alarmé les experts en politique étrangère. Les experts craignent [que cette remarque improvisée n’aggrave les tensions].


Mise à jour 2


[Source : lesdeqodeurs.fr]

Quelles sont les chances que les Biden, John Kerry, Mitt Romney, les Clinton, le président Pelosi et George Soros aient tous des liens avec l’Ukraine ?

Si vous ne savez pas que Hunter, le fils de Joe Biden, était membre du conseil d’administration de Burisma, la société ukrainienne de pétrole et de gaz, alors vous vivez dans une grotte. C’est au sujet de la même société que Joe Biden s’est vanté d’avoir éliminé un procureur qui enquêtait sur les Biden et George Soros en Ukraine :

John Kerry

Nous avons publié un fil de 32 tweets qui constituait un résumé détaillé et dévastateur des actions corrompues du vice-président Biden et du secrétaire d’État d’Obama John Kerry en Ukraine.

En résumé :

  • Début 2014, John Kerry s’est rendu en Ukraine et a offert une « aide » d’un milliard de dollars, peu de temps après que les manifestants ont pris le contrôle du gouvernement, provoquant la fuite du président ukrainien en Russie, et peu de temps après que la Russie a envahi l’Ukraine.
  • De plus, au début de 2014, Devon Archer, le principal collecteur de fonds de la campagne de Kerry, a rendu visite à Biden à la Maison Blanche. Puis Biden a rendu visite à l’équipe de campagne de Kerry. Archer et Hunter, le fils de Biden, sont nommés au conseil d’administration de Burisma Holdings, le plus grand producteur de gaz d’Ukraine.
  • Ensuite, l’avancée russe en Ukraine est soudainement stoppée par une armée de mercenaires mise sur pied par le banquier milliardaire Igor Kolomoisky.
  • Burisma a engagé l’ancien chef de cabinet de John Kerry, David Leiter, comme lobbyiste. La Grande-Bretagne avait gelé 23 millions de dollars de l’argent du fondateur de Burisma, mais a ensuite abandonné ces charges.
  • Certains suggèrent que Burisma est en fait la propriété du banquier Kolomoisky qui a englouti 1,8 milliard de dollars d’aide en 9 mois dans un dédale de comptes offshore. Kolomoisky a été placé sur la liste d’interdiction de visa des États-Unis mais en a été rapidement enlevé.
  • En 2018, Archer a été reconnu coupable d’un stratagème visant à escroquer les Amérindiens, mais son plaidoyer de culpabilité a ensuite été annulé.
  • Le mois précédant le dernier voyage de Biden en Ukraine, toutes les enquêtes sur Burisma ont été closes. Le dernier jour du mandat de Biden, Burisma et l’Atlantic Council lié aux démocrates ont signé des accords de coopération.

En outre, une vidéo a fait surface montrant Kerry se vantant que lui-même, Obama et Biden voulaient tous faire partir le procureur ukrainien qui enquêtait sur Burisma :

[Tweet supprimé]

Mitt Romney

Selon un article publié dans le Huffington Post peu après l’investiture du président Trump, un ancien haut responsable de la CIA a rejoint le conseil d’administration de Burisma, le plus grand fournisseur de gaz naturel d’Ukraine.

Burisma est la société pétrolière et gazière au centre d’une controverse concernant l’ancien vice-président Joe Biden et son fils, qui ont également siégé au conseil d’administration de Burisma.

L’article indique que Joseph Cofer Black serait « à la tête des actions de sécurité et de développement stratégique de la société« . M. Black avait occupé divers postes à la CIA sous les présidents Clinton et George W. Bush.

Selon certains rapports, Cofer Black était un « proche collaborateur de Romney« .

Les Clinton

Bien sûr, s’il y a de la corruption, les Clinton vont se retrouver en plein milieu. Les Clinton ont reçu des millions venant des Ukrainiens au fil des ans sous forme de dons à leur « Fondation » :

Selon un nouveau rapport, de 2009 à 2013, année où la crise ukrainienne a éclaté, la Fondation Clinton a reçu au moins 8,6 millions de dollars de la Fondation Victor Pinchuk, dont le siège se trouve à Kiev, la capitale ukrainienne.

En 2008, Viktor Pinchuk, qui a fait fortune dans le secteur de la construction de tuyaux, s’est engagé à verser 29 millions de dollars sur cinq ans à la Clinton Global Initiative, un programme qui vise à former les futurs dirigeants ukrainiens « pour moderniser l’Ukraine ». Le Wall Street Journal a révélé les dons que le fonds a reçus d’étrangers entre 2009 et 2014 dans son rapport …

Nancy Pelosi

Le fils de la Présidente Pelosi, Paul Pelosi Jr, a été payé des milliers de dollars pour un travail pour lequel il n’avait pas les qualifications requises, dans le but d’acheter de l’influence auprès de sa politicienne de mère. (La même société qui l’a payé est également liée aux Clinton).

Paul, le fils de Nancy Pelosi, fait également partie du conseil d’administration d’une société énergétique et il s’est rendu en Ukraine pour son travail.

ET – mieux encore – la Présidente Nancy Pelosi est même apparue dans la publicité vidéo de la société ! Selon Patrick Howley du National File, le fils de la présidente Pelosi, Paul Jr, était cadre chez Viscoil.

Paul Jr. a voyagé en Ukraine en 2017.

https://twitter.com/HowleyReporter/status/1179893713214025729

BOOM : Le fils de Nancy Pelosi, Paul Pelosi Jr. (qui s’est rendu en Ukraine en 2017) était membre du conseil d’administration de Viscoil et cadre dans sa société apparentée NRGLab, qui a fait des affaires dans le domaine de l’énergie en UKRAINE !

Et Nancy Pelosi est apparue dans une vidéo promotionnelle de cette société !

Peu après que sa mère, Nancy Pelosi, est devenue la première femme présidente de la Chambre des Représentants, Paul Pelosi Jr. a été engagé par InfoUSA pour 180 000 $ par an en tant que vice-président de la planification stratégique en 2007. Cette société est également liée aux Clinton.

George Soros

L’effrayant George Soros est lié à l’Ukraine depuis très longtemps. Il a été interviewé par 60 Minutes il y a des années et à cette époque, il était déjà impliqué en Ukraine. Dans cette interview tristement célèbre, Soros a affirmé n’avoir aucune honte à livrer ses compatriotes juifs aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale en Hongrie. Les nazis ont ensuite volé le butin de ces juifs et il a affirmé que s’il ça n’avait pas été lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait. C’est l’homme que beaucoup croient être derrière le Parti démocrate moderne corrompu d’aujourd’hui :

Nous avons signalé début octobre que les départements d’État et de la Justice d’Obama aidaient George Soros dans sa tentative de contrôler l’Ukraine. Ceci est choquant car Soros aurait été derrière les manifestations dans les aéroports après l’élection du président Trump. Une semaine auparavant, Soros aurait été à l’origine de 50 groupes impliqués dans les « manifestations de femmes » le lendemain de l’inauguration. Avant cela, Soros était lié aux groupes demandant des recomptages électoraux après l’élection du 8 novembre et l’argent de Soros finançait d’autres protestations pendant ces actions. Et DC Leaks a publié des informations montrant que Soros a financé les manifestations de Black Lives Matter à travers le pays.

Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York et l’avocat du président Trump, a déclaré dans de récentes interviews que la corruption en Ukraine ne s’arrête pas aux Bidens. Elle implique également George Soros – (au bout de 2 minutes) :

Quelle que soit l’implication de Soros au sein de l’Ukraine, elle était suffisamment importante pour que Soros se retrouve impliqué dans l’enquête sur le simulacre de collusion avec la Russie après l’élection du président Trump. The Epoch Times a rapporté :

« Le milliardaire George Soros et un groupe de riches donateurs de New York et de Californie ont versé 50 millions de dollars pour soutenir une enquête privée en cours sur la Russie menée par l’ancien espion britannique Christopher Steele, le cabinet de recherche Fusion GPS et un ancienne collaboratrice du sénateur démocrate Dianne Feinstein.

Cette révélation fait partie du rapport final sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016 publié le 27 avril par la commission du renseignement de la Chambre des Représentants. Le rapport conclut qu’il n’y a aucune preuve de collusion entre la campagne Trump et la Russie.

Une note de bas de page du rapport indique que Daniel Jones, l’ancien collaborateur de Feinstein qui dirige le Penn Quarter Group (PQG), a déclaré au FBI en mars 2017 qu’il travaillait sur un projet avec Fusion GPS qui « était financé par 7 à 10 riches donateurs situés principalement à New York et en Californie, qui ont fourni environ 50 millions de dollars. »

Une chose que nous savons maintenant que Soros pourrait vouloir garder cachée est qu’il existe des rapports selon lesquels il voulait prendre le contrôle de l’industrie pétrolière et gazière en Ukraine.

D’après John Solomon, du journal The Hill :

Le méga-donateur libéral George Soros a fait quelques gros paris lors de la dernière élection présidentielle américaine. L’un d’eux était que Hillary Clinton remporterait la présidence. Un autre était qu’il pourrait remodeler le gouvernement ukrainien à sa guise, et que son empire commercial pourrait trouver un terrain fertile dans cet ancien État soviétique.

Ainsi, lorsque l’improbable marche de Donald Trump vers la Maison Blanche s’est accélérée au printemps 2016, l’équipe Soros s’est rendue au sommet du Département d’État pour protéger certains de ces investissements, selon des mémos du département récemment publiés qui donnent un rare aperçu de l’accès extraordinaire du donateur démocrate à l’administration Obama.

Victoria Nuland, alors secrétaire d’État adjointe, a reçu des appels, des courriels et des demandes de réunion répétés de la part de Soros, selon les mémos obtenus en vertu de la loi sur la liberté d’information par le groupe conservateur Citizens United.

Solomon poursuit :

De même, Soros a défini une vision audacieuse dans un mémo interne de 2014 pour sa Fondation Open Society afin d’aider à éradiquer la corruption en Ukraine et à construire une « société civile » après que la révolution de Maidan ait évincé le président du pays favorable à la Russie. Il a travaillé avec des fonctionnaires du Département de la Justice (Département de la Justice) des États-Unis pour tirer parti de l’initiative dite « Kleptocratie » (WIKI) pour lutter contre la corruption. Cette initiative a permis au Département de la Justice d’engager des poursuites ou de demander la confiscation des biens d’étrangers soupçonnés de corruption, même si les crimes n’ont pas techniquement eu lieu sur le sol américain.

De telles initiatives sont nobles en principe. Mais en Ukraine, certaines cibles avaient également des implications politiques et commerciales.

Par exemple, une enquête du Département de la Justice en 2014 a ciblé l’oligarque ukrainien Dmitri Firtash. Lui et Soros ont tous deux d’importants intérêts énergétiques en Europe – et des plans rivaux pour reconstruire l’Ukraine. Après l’inculpation de Firtash, l’entreprise de Soros a annoncé son intention d’investir un milliard de dollars en Ukraine.

Depuis lors, d’importants problèmes sont apparus dans l’affaire du Département de la Justice, contrecarrant les efforts d’extradition de Firtash vers les États-Unis pour un procès.

Et enfin, Solomon note :

Lorsque le procureur général d’Ukraine a cherché à enquêter sur l’une des organisations à but non lucratif du pays partiellement financée par Soros au cours de l’année 2016, le Département d’État a fait pression sur les responsables ukrainiens pour qu’ils abandonnent l’affaire.

Cette dernière pièce de Solomon est probablement ce à quoi Rudy (Giuliani, NdT) fait allusion dans ses commentaires sur Soros en Ukraine. Le Département d’État d’Obama est intervenu en Ukraine et a arrêté l’affaire contre Soros. D’après les commentaires de Rudy, il est probable qu’il soutienne les actions du Département d’État d’Obama.

Nous savons également que le Département de la Justice est allé trop loin avec Firtash.

Le Daily Caller a rapporté :

L’encre était encore en train de sécher sur les documents de nomination du conseiller spécial Robert Mueller lorsque son adjoint en chef, le célèbre procureur agressif et parfois controversé Andrew Weissmann, a fait une ouverture audacieuse mais secrète au début de juin 2017.

Weissmann a discrètement tendu la main aux avocats américains de l’oligarque ukrainien Dmitry Firtash avec une offre alléchante : Donnez-nous des ragots sur Donald Trump dans l’affaire russe, et l’équipe Mueller pourrait faire disparaître ses accusations criminelles américaines de 2014.

Weissmann est tout sauf « occasionnellement controversé« . L’avocate Sidney Powell a participé au Mark Levin Show en janvier et a parlé des flics ripoux et des avocats Robert Mueller et Andrew Weissmann pendant les années où ils ont supervisé les affaires Enron et Arthur Andersen. Leurs actions étaient corrompues et criminelles et ont coûté les emplois, les économies et les carrières de plus de 85 000 personnes chez Andersen et Enron.

Une information choquante du Hill a ensuite noté qu’un ressortissant étranger a porté les actions illégales de Mueller et Weissman devant un tribunal étranger et que le tribunal étranger a écouté et a répondu en conséquence.

The Hill a rapporté dans un autre article que :

De façon remarquable, Firtash a refusé les ouvertures de plaidoyer de Weissmann alors que l’oligarque est coincé en Autriche depuis cinq ans, luttant contre l’extradition sur des accusations américaines à Chicago alléguant qu’il s’est livré à des pots-de-vin et à de la corruption en Inde en rapport avec un accord aérospatial américain. Il nie les accusations.

L’équipe de défense de l’oligarque m’a dit que Firtash avait rejeté l’accord parce qu’il ne disposait pas d’informations ou de preuves crédibles sur les sujets évoqués par Weissmann.

Mais maintenant, alors que Firtash intensifie sa lutte pour éviter l’extradition, l’ouverture de Weissmann est proposée à un tribunal autrichien comme preuve potentielle de la défense que les poursuites du Département de la Justice sont faussées par des preuves bidon et des motivations politiques.

Cela nous amène à nous demander quelle est l’ampleur de la corruption en Ukraine impliquant Obama, les Biden, John Kerry, les Clinton, le président Pelosi, Mitt Romney et George Soros ? La réponse est très probablement « beaucoup« .


Mise à jour

[Source : Ligne Droite • La matinale de Radio Courtoisie]

Charles GAVE : « La corruption et les dérives d’Hunter Biden étaient sus par les autorités américaines »




Les affaires continuent : il est toujours possible d’acheter un bébé en Ukraine

[Source : pgibertie.com]

Publié le 24 mars 2022 par pgibertie

J‘ai envie de vomir devant l’hystérie sur l’Ukraine. La guerre est tragique et elle met en évidence des situations inattendues et dramatiques.

Pauvres Ukrainiens, victimes de Poutine et victimes des oligarques et des pourris que nos parlementaires applaudissent… Il faut négocier, permettre aux Russes de rester Russes dans le Donbass, aider, intégrer les autres qui se tournent vers l’occident et les débarrasser des Zélensky et autres.

[Note de Joseph : est-ce que l’Ukraine a attendu l’intervention de Poutine pour s’adonner au trafic international d’enfants, et pas seulement via la GPA ? Et comment aurait évolué la situation dans le Donbass, avec les civils russophones bombardés depuis huit ans, sans cette intervention ?]

Tout pour le peuple, rien pour les mafias…

L’Ukraine est sans doute le seul pays du monde à exporter des bébés via le système des mères porteuses.

Biotexcom représente 25% du marché mondial :

https://books.google.fr/books?id=sjVCEAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr

https://www.leparisien.fr/societe/gpa-au-coeur-dune-fabrique-de-bebes-en-ukraine-berceau-des-derniers-espoirs-de-couples-07-01-2022-KPSDDXALUJGKRMPDZY2K6QH3XA.php

https://www.journaldequebec.com/2022/03/18/ukraine-19-bebes-de-meres-porteuses-coinces

L’entreprise exportatrice a tenu à rassurer les clients occidentaux, même si en attendant les bébés sont élevés en batterie. Rien à foutre des mamans, ils n’en parlent pas… sauf…  Dans une récente publication Facebook, l’entreprise ukrainienne BioTexCom met en garde les futurs parents de vouloir sortir leur mère porteuse du pays de leur propre chef. La clinique met en relation des couples sans enfants et des personnes seules du monde entier avec des mères porteuses ukrainiennes. Celles-ci mettent au monde les enfants et les font ensuite adopter.

Les mères porteuses touchent 9200 euros plus 200 euros par mois de grossesse. La vente peut atteindre plus de 60 000 euros par bébé.

Rassurant : les bébés sont confiés à un bataillon qui porte le nom du groupe nazi Sich des Carpates, illustre en 39/45 :

https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/1448564

Les mères porteuses sont choisis en 3d :

Nous offrons un grand choix de donneuses d’ovocytes en la présence de plus de 400 femmes âgées de 19 à 29 ans. Pour que votre choix soit le plus éclairé possible, vous pourrez sélectionner plusieurs donneuses), découvrir leurs photos et vidéos, un modèle 3D ainsi que d’autres informations générales.

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En 2020 Biotexcom a improvisé une grande crèche (appelée « chambre maternelle » malgré l’absence de mères) dans le hall de l’Hôtel Venezia, où sont hébergés 46 nouveau-nés et nourrissons, âgés de quelques heures à quelques semaines, mis au monde par des mères porteuses contre paiement par des « parents d’intention », citoyens de nombreux pays du monde, dont l’Italie, l’Espagne, la France…
En raison du confinement lié au Coronavirus, les commanditaires ne peuvent pas se rendre en Ukraine pour récupérer les enfants commandités, littéralement entassés dans un hôtel en attente de leur libération.

Malgré les assurances de Biotexcom, il n’y a aucune certitude quant à l’état de santé psychophysique de ces enfants ou quant à leur prise en charge adéquate.

Le recours à la maternité de substitution est proscrit par un grand nombre de pays. Ailleurs dans le monde, telle qu’elle est très majoritairement pratiquée, la GPA a été expressément reconnue par la Rapporteuse spéciale des Nations-Unies comme de la vente d’enfants au sens du Protocole additionnel à la Convention des droits de l’enfant (Rapport 2018).

Au niveau européen, le Parlement a condamné sa pratique « qui va à l’encontre de la dignité humaine de la femme, dont le corps et les fonctions reproductives sont utilisés comme des marchandises. [Le Parlement Européen] estime que cette pratique, par laquelle les fonctions reproductives et le corps des femmes, notamment des femmes vulnérables dans les pays en développement, sont exploités à des fins financières ou pour d’autres gains, doit être interdite et qu’elle doit être examinée en priorité dans le cadre des instruments de défense des droits de l’homme » (§115 Résolution du parlement européen du 17 décembre 2015 sur le rapport annuel de 2014 sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l’Union Européenne en la matière (2015/2229(INI))

Desolé, mais cette Ukraine n’est pas une democratie !

Les entreprises françaises se tirent une balle dans le pied. L’Europe lèche les babouches de Biden.

Les sanctions renforcent l’unité des Russes derrière Poutine et plus encore démontrent au reste du Monde qu’il doit faire front contre l’Occident. Les Chinois, le Indiens, les Africains ne s’y trompent pas…

Lettre au Président ukrainien sur la situation des enfants nés par GPA et bloqués en Ukraine




Europe : le choix du suicide

[Source : Antipresse]

[Illustration : Nicolas Roerich Stronghold of the spirit]

Où il est question de l’effacement de la moitié de notre continent [la Russie], l’aveuglement organisé et de la propagande devenue mode de vie, de la civilisation de la perception et de la civilisation du réel, du prix que nous aurons à payer et des liens qu’il est capital de conserver.




La Chine se range du côté de la Russie et cela va tout changer !

[Source : insolentiae.com]

Par Charles Sannat

Comme je vous l’annonce depuis quelques jours, les semaines que nous vivons serons très certainement décisives pour l’avenir du monde tel que nous le connaissons et j’estime cette période à environ 3 semaines.

Une semaine vient déjà de passer.

Ce qu’il en ressort ?

Comme prévu.

La Chine progressivement sort du bois et se rapproche de plus en plus de la Russie.

[Voir aussi :
https://insolentiae.com/guerre-pour-le-nouvel-ordre-mondial-xi-jinping-et-poutine-veulent-marginaliser-les-etats-unis-et-leurs-allies/]

Joe Biden et Xi Jinping campent sur leurs positions au sujet de l’Ukraine titre ainsi le site EuroNews (source ici). 

« Deux heures, c’est la durée de l’entretien qui s’est déroulé ce vendredi en visioconférence entre Joe Biden et Xi Jinping. Pas suffisant pour rapprocher les positions du président américain et celle de son homologue chinois sur le sujet brulant de l’invasion de la Russie en Ukraine ».

La Maison Blanche cherche à dissuader Pékin de fournir une aide militaire ou économique à l’invasion de l’Ukraine par la Russie… mais les positions semblent de plus en plus irréconciliables et c’était aussi logique que prévisible.

Le ministère chinois des affaires étrangères a été le premier à publier un compte rendu de la conversation vidéo, déplorant que « le conflit et la confrontation » ne soient « dans l’intérêt de personne », sans rejeter la faute sur la Russie.

Xi Jinping n’a d’ailleurs mâché ses mots et dans la langue très prudente de la diplomatie chinoise cela en dit long sur le fossé qui sépare maintenant les Washington de Pékin.

« Vendredi, la Chine a également cherché à mettre en avant ses appels à la négociation et ses dons d’aide humanitaire, tout en accusant les États-Unis de provoquer la Russie et d’alimenter le conflit en envoyant des armes en Ukraine. Xi a également renouvelé les critiques de la Chine à l’égard des sanctions imposées à la Russie à la suite de l’invasion, selon les médias d’État chinois. Comme par le passé, Xi Jinping n’a pas utilisé les termes de guerre ou d’invasion pour décrire les actions de la Russie.

« En tant que dirigeants de grands pays, nous devons envisager de résoudre correctement les questions de points chauds mondiaux, et plus important encore, la stabilité mondiale et la production et la vie de milliards de personnes », aurait-il déclaré ».

Les renseignements américains confirment que la Chine va fournir une assistance militaire à la Russie

« En début de semaine, les États-Unis ont informé leurs alliés asiatiques et européens que les services de renseignement américains avaient déterminé que la Chine avait fait savoir à la Russie qu’elle était disposée à lui fournir un soutien militaire pour la campagne en Ukraine et un soutien financier pour l’aider à éviter l’impact des sanctions sévères imposées par l’Occident ».

À ce niveau là des informations, plusieurs questions se posent.

Les États-Unis et l’Europe vont-ils sanctionner la Chine qui ne respecte pas non seulement les sanctions décidées à l’égard de la Russie mais veut en plus fournir une aide militaire ?

Si nous sanctionnons la Chine, c’est un peu plus ennuyeux pour nos magasins et nos chaînes logistiques que sanctionner la Russie, c’est donc une autre paire de manches.

Si la Chine aide la Russie, elle sait qu’elle peut-être sanctionnée voire même qu’elle pourrait se faire confisquer ses 3 500 milliards de dollars de réserves de change, comme celles de la Russie qui ont été tout simplement gelées pour ne pas dire volées par les Européens et les Américains.

C’est donc une forme de « suicide » économique pour la Chine, pourquoi une telle décision ?

Lorsque les choses semblent incompréhensibles, c’est qu’évidemment, il y a quelque chose ou plusieurs choses que l’on ne comprend pas.

Et nous sommes dans un cas, ici, où c’est la grande Histoire qui parle, les moments des grands choix, et quand soufflent les vents de l’Histoire, l’économie n’est jamais rien d’autre que de l’intendance pour les Etats.

Pour les abonnés à la lettre Stratégies vous avez dans la version longue de la présentation du JT consacré à la guerre pour le Nouvel Ordre Mondial les réponses à ces questions.

La Chine va aider la Russie, parce que la Russie a bien plus à offrir que les Etats-Unis, même si cela est loin d’être compris par la majorité aussi bien des analystes que des économistes. Je ne parle même pas des politiques.

Mon scénario central reste celui de la partition du monde avec un risque majeur de démondialisation brutale et incontrôlée aux conséquences économiques sous estimées.

La version détaillée de la présentation du JT est disponible en téléchargement pour les abonnés à la lettre STRATEGIES dans vos espaces lecteurs ici. Elle contient également une mise à jour de la situation et un complément d’analyse sur la Chine qui répondra aux questions que vous vous posez sur ce que la Chine a à perdre ou à gagner en fonction des cas. Pour vous abonner à la lettre STRATEGIES tous les renseignements sont là

Tic-tac, Tic-tac…

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »




Ukraine : la grande manipulation

[Source : voltairenet.org]

[Photo : Le président Poutine s’expose. Il a réuni 80 000 personnes dans un stade pour célébrer la réunification avec la Crimée et la lutte contre les néo-nazis ukrainiens. Pendant ce temps, à Kiev, aucune foule ne descend dans les rues pour soutenir le président Zelensky qui se cache.]

Par Thierry Meyssan

Alors que les révélations se multiplient sur les exactions commises par les bandéristes ukrainiens durant les huit dernières années, les Occidentaux continuent à ne percevoir que la souffrance des populations civiles ukrainiennes. Elles ignorent tout des causes profondes de la guerre, tout autant que des événements qui ont conduit le Kremlin à la déclencher. Peu importe, les bandéristes sont en train de perdre et les grandes puissances préparent la paix.

Cet article fait suite à :
 1. « La Russie veut contraindre les USA à respecter la Charte des Nations unies », 4 janvier 2022.
 2. « Washington poursuit le plan de la RAND au Kazakhstan, puis en Transnistrie », 11 janvier 2022.
 3. « Washington refuse d’entendre la Russie et la Chine », 18 janvier 2022.
 4. « Washington et Londres, atteints de surdité », 1er février 2022.
 5. « Washington et Londres tentent de préserver leur domination sur l’Europe », 8 février 2022.
 6. « Deux interprétations de l’affaire ukrainienne », 15 février 2022.
 7. « Washington sonne l’hallali, tandis que ses alliés se retirent », 22 février 2022.
 8. « Vladimir Poutine déclare la guerre aux Straussiens », 5 mars 2022.
 9. « Une bande de drogués et de néo-nazis », 5 mars 2022.
 10 « Israël abasourdi par les néo-nazis ukrainiens »,8 mars 2022.

Alors que les révélations se multiplient sur les exactions commises par les bandéristes ukrainiens durant les huit dernières années, les Occidentaux continuent à ne percevoir que la souffrance des populations civiles ukrainiennes. Elles ignorent tout des causes profondes de la guerre, tout autant que des événements qui ont conduit le Kremlin à la déclencher. Peu importe, les bandéristes sont en train de perdre et les grandes puissances préparent la paix.

Les opérations militaires se poursuivent en Ukraine avec deux narrations radicalement différentes selon que l’on écoute les médias occidentaux ou russes. Ces deux versions s’écartent non seulement pour décrire la guerre, mais aussi et surtout pour décrire les buts de cette guerre.

En Occident, le public est persuadé que l’armée russe a d’énormes problèmes logistiques et ne parvient pas à alimenter ses chars en carburant. Ses avions frappent indistinctement des cibles militaires et civiles, détruisant aveuglément des villes entières. Le dictateur Poutine n’en aura pas fini tant qu’il n’aura pas écrasé Kiev et tué le président élu Zelensky. À ses yeux l’Ukraine est coupable d’avoir choisi la démocratie en 2014 au lieu de reconstituer l’Union soviétique. D’ici là, il sème la mort et la désolation sur une population civile, tandis que ses soldats se font tuer à grande échelle.

Au contraire, en Russie, on pense que les combats sont limités à des zones précises, le Donbass, la côte de la mer d’Azov et les cibles militaires partout ailleurs. Certes, on déplore quelques pertes, mais pas d’hécatombe. On observe avec stupeur le soutien que les anciens alliés de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale) apportent aux Bandéristes, les néo-nazis ukrainiens. On attend qu’ils soient tous neutralisés pour que la paix puisse revenir.

En bruit de fond, l’Occident a lancé une guerre économique et financière contre la Russie. De très nombreuses entreprises occidentales quittent le pays et sont immédiatement remplacées par d’autres venant de pays ne participant pas à cette guerre. À titre d’exemple, les restaurants McDonald seront remplacé par la chaîne turque Chitik Chicken, tandis que les Émirats arabes unis accueillent les oligarques chassés d’Europe. La Chine et la Communauté économique eurasienne planifient la mise en place d’un système économique et financier parallèle à celui de Bretton Woods. Bref, le monde se coupe en deux.

Qui dit vrai ?

Les services secrets russes sont persuadés que le président Volodymyr Zelensky s’est enfui de Kiev et qu’il réalise ses interventions vidéos depuis un studio. Ils scrutent tous ses messages pour localiser où il se cache.

La guerre proprement dite

Selon les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), c’est-à-dire du forum intergouvernemental créé par les accords d’Helsinki (1973-75), le front du Donbass était stable depuis plusieurs mois, lorsque les bombardements ont repris à partir du mercredi 16 février 2022 pour atteindre leur paroxysme le vendredi 18 (plus de 1 400 explosions entendues). Les gouvernements locaux de Donestk et de Lougansk ont alors replié plus de 100 000 personnes pour les protéger de ce déluge de feu.

Le soir du 18, la réunion annuelle des élites de l’Otan, la « Conférence sur la Sécurité de Munich », débutait. L’un des invités les plus remarqués était le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Le 19, Il prenait la parole et déclarait que son pays ambitionnait de se doter de l’arme nucléaire face à la Russie. Le 20, la Douma était en ébullition à Moscou et votait une motion demandant au président Poutine de reconnaître les deux républiques du Donbass comme indépendantes, ce qu’il faisait dans la précipitation le 21 au soir. Il n’y avait même pas de drapeaux des deux nouvelles nations au Kremlin.

Le 24, l’opération militaire russe débutait par un bombardement massif des systèmes de défense anti-aériens, puis des usines d’armement et des casernes des bandéristes (les néo-nazis ukrainiens). La stratégie militaire russe avait été improvisée, comme la reconnaissance diplomatique des républiques du Donbass. Les troupes déployées étaient déjà épuisées par les manœuvres qu’elles venaient d’effectuer en Biélorussie.

La Maison-Blanche et la presse occidentale, au contraire, faisant l’impasse sur la guerre du Donbass et sur les déclarations du président Zelenski, affirmait que tout cela était prévu depuis longtemps et que les troupes russes avaient été positionnées à l’avance. Le dictateur Poutine, ne supportant pas le choix des Ukrainiens pour la Démocratie, les contraignait à réintégrer son Empire comme Léonid Brejnev avait mis au pas les Tchécoslovaques, en 1968. Cette lecture des événements a semé la panique chez tous les anciens membres du Pacte de Varsovie et l’Union soviétique (qui ont oublié que Brejnev n’était pas russe, mais ukrainien).

Depuis lors, appliquant la technique mise au point par Jamie Shea lors de la guerre du Kosovo, l’Otan écrit chaque jour une nouvelle histoire édifiante sur les crimes de la Russie. Cela va du bombardement irresponsable d’une centrale nucléaire ukrainienne à la frontière russe, à l’anecdote attendrissante d’un jeune enfant qui atteint seul la liberté en traversant l’Europe jusqu’à Berlin. Tout cela est ridicule et atterrant, mais largement repris sans réflexion, ni vérification, par les médias occidentaux.

Joel Lion, alors ambassadeur à Kiev, mettait en garde contre les bandéristes. Il est aujourd’hui en poste au ministère des Affaires étrangères en Israël.

La guerre diplomatique

Comme les choses vont mal pour l’armée ukrainienne et ses supplétifs bandéristes (ou « néo-nazis » selon la terminologie russe), le président Zelenski a sollicité l’ambassade de Chine à Kiev pour transmettre une demande de négociation au Kremlin dès le second jour du conflit. Les États-Unis s’y sont d’abord opposés avant de laisser faire. Durant les contacts, la France et l’Allemagne ont pris des initiatives avant d’être remplacés par la Turquie et Israël. C’est bien normal. En effet, la France et l’Allemagne ont failli à leurs responsabilités en laissant massacrer par Kiev 13 000 à 22 000 personnes en violation des accords de Minsk dont ils étaient les garants. Tandis que la Turquie a soutenu les Tatars ukrainiens sans pour autant mener d’action en Ukraine et qu’Israël a soudain pris conscience que le danger bandériste (c’est-à-dire « néo-nazi ») que son ambassadeur à Kiev dénonçait était bien réel.

Ces négociations se déroulent bien, malgré l’assassinat par les bandéristes ukrainiens d’un délégué de leur propre pays, le banquier Denis Kireev, coupable à leurs yeux d’avoir prétendu que les Ukrainiens et les Russes étaient des frères slaves. Malgré aussi la bourde du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a cru malin de rappeler lourdement que la France est une puissance nucléaire, provoquant la mise en alerte nucléaire de la Russie.

Ces négociations pourraient se terminer d’une manière difficile à imaginer : l’Ukraine, qui avait inclus 102 000 bandéristes dans ses forces de Défense territoriales, pourrait être désarmée et placée sous la protection des États-Unis et du Royaume-Uni (c’est-à-dire en pratique de l’Otan). C’est en effet le seul moyen de respecter les traités, notamment les déclarations d’Istanbul (1999) et d’Astana (2010). L’Ukraine a le droit de choisir ses alliés, mais pas d’accueillir d’armes étrangères chez elle. Elle peut donc signer des accords de Défense, mais pas être placée dans un commandement intégré. C’est une position très gaullienne : Charles De Gaulle avait maintenu la signature de la France au Traité de l’Atlantique-Nord, mais avait retiré l’armée française du commandement intégré de l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord (Otan) et avait chassé les soldats états-uniens du sol français.

La Russie devrait occuper durablement, voire annexer, la côte de la mer d’Azov (y compris Marioupol) de manière à joindre la Crimée au Donbass. En outre, elle devrait occuper, voire annexer, le canal de Crimée du Nord qui approvisionne en eau potable la péninsule criméenne. Enfin, elle pourrait occuper, voire annexer, la côte de la mer Noire (y compris Odessa) de manière à joindre la Crimée à la Transnistrie. La minorité hongroise, elle aussi victime des bandéristes qui ont fermé ses écoles, pourrait être rattachée à la Hongrie. Cependant, le mieux est l’ennemi du bien : la perte d’accès de l’Ukraine à la mer pourrait être une cause de conflit futur.

La seule chose qui est certaine, c’est que la Russie poursuivra son action jusqu’à la neutralisation de tous les bandéristes et qu’Israël la soutiendra pour cela, mais pas au-delà. De ce point de vue, le meeting que le président Poutine a convoqué à Moscou « contre les nazis » n’est pas un simple message de détermination à son opinion publique, c’est déjà un cri de victoire. Tous les monuments à la gloire de Stepan Bandera et des nazis devront être détruits. Les autres nations qui ont soutenu les néo-nazis, notamment la Lettonie, devraient le prendre pour dit.

Sergey Glazyev fait son grand retour. Après avoir joué un rôle dans la privatisation des biens collectifs soviétiques, il pourrait construire un nouveau système financier global.

La guerre économique et financière

C’est là que tout se joue pour les États-Unis. Ils sont parvenus en quelques jours à faire prendre des mesures unilatérales (et donc illégales en droit international) à tous leurs alliés. Mais ces mesures, qualifiées de « sanctions » quoique sans jugement, ne sont pas tenables à moyen terme. D’ores et déjà elles ont suscité une spéculation effrénée sur l’énergie et une hausse des prix immédiate en Europe. Les grandes entreprises européennes quittent la Russie la mort dans l’âme. Elles assurent le Kremlin qu’elles n’ont pas le choix et qu’elles espèrent revenir au plus vite.

Le président Vladimir Poutine met en avant les libéraux que l’on accusait il y a peu d’être vendus à l’étranger. L’ancien président Dmitri Medvedev est à nouveau en grâce. La directrice de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, qui avait été choisie au moment de l’idylle avec l’Ouest, a été présentée à la Douma pour se succéder à elle-même, mais désormais pour travailler avec d’autres partenaires. Sergey Glazyev, dont le nom est associé aux privatisations de l’ère Yelstin, s’est vu confier la création d’un nouveau système économique et financier qui puisse se substituer à celui conçu par les Anglo-Saxons en 1944, à Bretton Woods. Tout leur est pardonné pourvu qu’ils garantissent aux Chinois et à la Communauté économique eurasiatique (Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan) qu’ils ne seront pas étatistes.

Le pape François a accepté de réveiller les vieux démons des croisades. Le 25 mars, il consacrera l’Ukraine et la Russie au Cœur immaculé de Marie, selon les vœux de celle-ci transmis par les voyants de Fatima lors de la révolution russe.

La guerre idéologique

La paix en Ukraine ne réglera pas le conflit russo-US ouvert depuis le 17 décembre 2021. Celui-ci continuera avec d’autres affrontements. Pour leur part, les Straussiens, qui ont usé et abusé des arguments religieux pour attaquer la Russie en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan, en Tchétchénie et au Moyen-Orient élargi, ont bien l’intention de les utiliser au plan global.

Souvenons-nous, l’orientaliste straussien Bernard Lewis (ancien agent des services secrets britanniques, puis membre du Conseil de sécurité nationale US, puis conseiller de Benjamin Netanyahu) avait conçu un moyen pour mobiliser les arabes, à la place des Occidentaux, contre les Russes. C’était la stratégie du « choc des civilisations ». Il avait expliqué qu’en Afghanistan, les croyants musulmans devaient se battre contre les Soviétiques athées. C’est cette vision qui a été concrétisée par les arabes-afghans d’Oussama ben Laden. La même stratégie a été utilisée avec succès en Bosnie-Herzégovine et en Tchétchénie. Sur le premier théâtre d’opération, l’Otan s’est appuyée sur l’armée saoudienne et sur les Gardiens de la Révolution iraniens (ainsi que sur quelques éléments du Hezbollah libanais). Un Staussien, Richard Perle, est même devenu le conseiller diplomatique du président bosniaque Alija Izetbegović, dont Oussama Ben Laden était le conseiller militaire. Plus tard, durant la Seconde Guerre de Tchétchénie, les Straussiens ont organisé l’alliance entre les Bandéristes ukrainiens et les islamistes tchétchénes (congrès de Ternopol, 2007), avec le soutien logistique de la Milli Görüş (alors dirigée par Recep Tayyip Erdoğan). Tous se sont battus côte-à-côte pour l’Émirat islamique d’Itchkérie (Tchétchénie). En définitive, la stratégie de Bernard Lewis fut popularisée par son assistant, Samuel Huntington. Cependant, il ne la présenta plus comme un plan militaire, mais comme une fatalité expliquant opportunément l’attribution des attentats du 11 septembre 2001 aux musulmans en général.

Considérant que rien n’arrête les gens qui se battent en croyant servir Dieu, les Straussiens ont décidé depuis quatre ans déjà de réactiver le schisme qui sépara les Catholiques des Orthodoxes au XIème siècle. Ils se sont d’abord attelés à scinder l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou. Ils y sont parvenus avec l’aide de la Turquie qui a fait pression sur le patriarche de Constantinople. Il s’agit maintenant de déchaîner les passions en ressuscitant les prophéties de Fatima. En 1917, juste après la révolution russe, des voyants portugais eurent des apparitions de la Vierge Marie. Celle-ci leur confia différents messages, dont un dénonçant implicitement le renversement du Tsar de droit divin. La Russie était présentée comme choisissant le Mal et tentant de le répandre. Par conséquent, le conseiller de Sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est rendu à Rome, à l’occasion d’une rencontre avec la Chine, en fait pour convaincre le pape François. Il y est parvenu.

Un calendrier a été mis au point. Le président Zelenski s’adressera au parlement français, puis le président Biden viendra en Europe présider un sommet extraordinaire de l’Otan, et enfin le pape François, réalisant la prière de la Vierge Marie à Fatima, consacrera l’Ukraine et la Russie au Cœur immaculé de la Vierge. Ce montage peut apparaître artificiel, mais son effet devrait être puissant. Pour beaucoup de catholiques, combattre la Russie deviendra un devoir religieux.

Conclusion

Dans les prochaines semaines, le président Joe Biden devra s’essayer à un nouveau discours. Il s’agira de présenter la paix en Ukraine comme une victoire de la sagesse. Peu importe que les Ukrainiens aient joué et perdu. Peu importe que les bandéristes soient prisonniers ou morts. Peu importe que l’Ukraine perde son accès à la mer. Les Alliés seront invités à augmenter leurs dépenses militaires et à payer avec leurs deniers pour tout ce carnage.

PS : Ma chronique de la semaine dernière a été illustrée par erreur avec une photographie de Reinhard Gehlen à la place d’une de Stepan Bandera. Nous vous prions de nous en excuser.

Thierry Meyssan

source : Réseau Voltaire




Conséquences catastrophiques pour les petits des mesures anticovid. Informons. Changeons de gouvernance !

Par Nicole Delépine

IMPACT DÉVASTATEUR DES MESURES COERCITIVES, FERMETURES D’ÉCOLE ET MASQUES

Ces mesures inutiles ont détruit l’avenir des tout petits. Aux électeurs : allons-nous continuer à dire que cette pandémie a été bien gérée et permettre la poursuite de cette politique dite « sanitaire » ?

« Le niveau de lecture des enfants s’effondre par rapport à l’ère pré-pandémique »(([1] Le niveau de lecture des enfants s’effondre par rapport à l’ère pré-pandémique – Aube Digitale
PAR JADE · PUBLIÉ 18 MARS 2022))

Les capacités de lecture des enfants se sont effondrées par rapport à la période pré-COVID, en raison des politiques de confinement qui ont entraîné la fermeture des écoles.

« Une étude menée par des chercheurs de la TU Dortmund a révélé que les enfants allemands en classe de CM1 sont bien moins capables de lire que leurs prédécesseurs qui sont passés par cette classe avant la pandémie »

Un test de lecture standard passé par des élèves de CM1 en 2021 a été comparé aux résultats obtenus avec le même test en 2016.

Le nombre d’enfants dont le niveau de lecture était jugé « bon » à « très bon » a chuté de 7 %, tandis que plus d’un quart des élèves ayant passé le test en 2021 ont désormais des problèmes de compréhension de la lecture.

« Si vous l’exprimez en années d’apprentissage, les enfants manquent en moyenne une demi-année d’apprentissage », a déclaré le Dr Ulrich Ludewig,

« La lecture étant un aspect crucial de chaque matière, l’impact s’est également répercuté dans d’autres domaines d’apprentissage. »

L’UNICEF avait prévenu : les fermetures d’écoles en cas de pandémie entraînaient une « perte d’ampleur presque insurmontable pour la scolarité des enfants » : « soutien intensif » nécessaire ! Pour de nombreux enfants, les préjudices pourraient être permanents.

L’orthophoniste Jaclyn Theek affirme que le port de masques pendant la pandémie a entraîné une augmentation de 364 % du nombre de patients adressés à sa clinique, des bébés et des tout-petits.

« Ils ne font aucune tentative de verbalisation et ne communiquent pas du tout avec leur famille », dit-elle, ajoutant que les symptômes d’autisme montent également en flèche. »

« (…) Il est très important que les enfants voient votre visage pour apprendre, alors ils surveillent votre bouche. » Qu’est-ce qu’on a fait ?! Mettre fin à cette folie cruelle. » (7) Darren Grimes (@darrengrimes_) / Twitter

Depuis le début du coronacircus, des pédiatres, orthophonistes, pédopsychiatres et de trop rares enseignants et de nombreuses personnes s’occupant à divers titres des enfants alertent sur les conséquences catastrophiques des mesures anticovid imposées aux enfants, inutiles et dangereuses pour leur avenir. Nous en avons cité un certain nombre dans « Les enfants sacrifiés du covid »(([2] N et G Delépine Editions Fauves janvier 2022)).

Malheureusement, les inquiétudes relayées par plusieurs articles et pétitions initiées par des orthophonistes(([3] Pétition : Le Collectif National des Orthophonistes de France dit STOP au masque en classe (mesopinions.com) )) et parfois des associations de parents se révèlent jour après jour justifiées et encore plus graves que prévu.

Extrait de la pétition récente

« Dans le pays des lumières, à l’origine de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, pionnier dès le début du 20e siècle de la protection des enfants, les droits élémentaires des élèves français en 2022 passent après ceux des adultes. Cela est insoutenable !

Nous insistons à nouveau sur le fait que les enfants ne présentent pas de risque majeur face à cette maladie, que nombre d’enfants ont attrapé le COVID cet hiver et sont donc naturellement immunisés.

De nombreux pays d’Europe ont d’ailleurs aboli les restrictions dans les écoles, depuis quelques semaines.

Le Collectif National des Orthophonistes de France, à travers un envoi massif aux élus et au Ministre de l’Éducation Nationaled’une tribune signée par 144 orthophonistes et l’infographie réalisée à la suite de celle-ci, alerte encore une fois sur lesconséquences négatives à court, moyen et long terme sur la santé des enfants et sur leurs apprentissages. »

Mais le mythe du masque n’est pas tombé

Malgré la levée au moins transitoire de l’obligation, élections obligent, trop de parents imposent à leur enfant la muselière à hauts risques immédiats, mais aussi à plus long terme !(([4] Jetez ces masques que je ne saurais voir ! Jetez les muselières qui ne protègent personne ! – Docteur Nicole Delépine (nicoledelepine.fr) ))

Et parfois des proviseurs ou chefs d’entreprise se permettent de l’imposer et de le conseiller. Ont-ils seulement la notion du mal qu’ils font ?(([5] De quel droit divin certains proviseurs et certains chefs d’entreprise se croient-ils autorisés à « conseiller » le port du masque ? – Nouveau Monde (nouveau-monde.ca) ))

Tentons d’informer encore et encore afin que cesse ce scénario gigantesque qui met en cause l’avenir de l’humanité.




Ukraine, Russie, Syrie… Appréhender l’échiquier mondial

Par Claude Janvier

Afin de comprendre à quoi sert le conflit ukrainien, il est nécessaire de comprendre les enjeux politiques, économiques et surtout qui tire les ficelles.

Relater tous les jours la guerre, comme font la plupart des journalistes des médias mainstream en mal de gros titres et de sensations fortes, n’apporte aucune compréhension des véritables faits. Une minorité de politologues, d’écrivains et d’enquêteurs diffusent de très bonnes analyses, relayées dans les médias libres. S’informer est donc toujours possible, à condition de le vouloir et de reléguer les diffusions lénifiantes et soporifiques des journaux télévisés, de BFMTV et du reste du PAF — paysage audio visuel français —, à sa juste place qui est : la poubelle.

Malheureusement, la réalité est tout autre. La grande majorité des gens, hypnotisée et scotchée quotidiennement devant leur écran de télévision, sont devenus des machines à gober la propagande. Le drapeau ukrainien flotte en haut à gauche des écrans TV, les artistes condescendants se mobilisent, les larmes de crocodile coulent à flots, les mairies font retentir les sirènes, et la Tour Eiffel s’est vue parée des couleurs bleue et jaune, grâce à Anne Hidalgo. La même qui avait fait éteindre le symbole de la France, le jour où Alep a été libérée. Sans commentaires…

À part la valeur pédagogique débouchant sur le fait que beaucoup de gens ont appris à quoi ressemblaient les couleurs du drapeau ukrainien, l’esbroufe et le bourrage de crâne sont totaux.

Dons pour l’Ukraine, pétitions en lignes, sollicitations dans les magasins, la machinerie humanitaire a enclenché le turbo et l’injection. L’Union européenne vibre à l’unisson ! Que c’est beau !

Nous aurions souhaité et nous espérons toujours la même ferveur intense, le même élan de fraternité, la même communion pour les massacres qui perdurent au Yémen (377 000 morts), au Donbass (15 000 morts), en Syrie (entre 400 000 et 500 000 morts) et en Irak (500 000 morts).

Mais rien, pas une ligne ou presque, pas de drapeaux qui s’agitent, pas d’artistes bobos déblatérant leurs compassions niaiseuses et sirupeuses, pas de BHL en visite, — notre grand reporter de guerre, mais en studio —, pas de dons, pas de soutien, pas d’élan fraternel, rien. Le néant total. Pire, à en croire la télévision à l’époque de l’invasion de l’Irak par les USA et la coalition internationale, il n’y aurait eu que des « frappes chirurgicales ». Quelle ignominie !

La présence des bataillons nazis présents en Ukraine, totalement adoubés par le président ukrainien et son gouvernement, est minimisée par la « grande presse », dans une complaisance crasse. Face à l’ignoble, la tolérance de la presse semble tellement surréaliste qu’on aurait du mal à y croire. Et pourtant, le cauchemar propagandiste a enclenché les turboréacteurs. À partir du moment où la presse mainstream en parle, gardez à l’esprit que la vérité est ailleurs et que c’est sujet à caution. Personne ne relate qu’il y a, peu ou prou, 102 000 paramilitaires dans l’armée ukrainienne ! — Wikipédia, Guerre en Ukraine —

Mais revenons brièvement à la situation en Ukraine et au Donbass.

L’Ukraine est, depuis le coup d’État de 2014, sous la coupe d’opérations étasuniennes, faisant avancer l’alliance militaire de l’OTAN qui est très hostile à la Russie. Ce vaste pays est devenu l’ennemi public n° 1 des USA et de ses vassaux. La péninsule de Crimée avec la base russe de Sébastopol est dans le viseur de l’OTAN.

La population de Crimée n’a jamais voulu faire partie de l’Ukraine. Un référendum fut organisé et une écrasante majorité de Criméens a voté pour le retour en Russie, dont ils avaient été séparés par une décision autocratique de Khrouchtchev en 1954. Bien entendu, les propagandistes occidentaux ont dénoncé cette « invasion russe », qui relève du fantasme le plus abject.

Quant à la région du Donbass, composée des provinces de Donetsk et Lougansk, les habitants, consternés par le coup d’État de 2014 et par les menaces de perdre leur esprit patriotique envers la Russie, ont proclamé leur indépendance. Depuis, l’enfer s’est abattu sur eux, et les bombardements successifs par le gouvernement ukrainien depuis 2014 ont fait plus de 15 000 morts.

Le protocole de Minsk signé le 5 septembre 2014 par les représentants de l’Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk (DNR) et de la République populaire de Lougansk (LNR) était destiné à mettre fin à la guerre en Ukraine orientale. L’accord était centré sur un cessez-le-feu immédiat dans la région du Donbass, et demandait de procéder au retrait du territoire ukrainien des formations armées et du matériel militaire illicites, ainsi que des combattants irréguliers et des mercenaires. Traduisez les bataillons néonazis.

Cet accord n’a jamais été respecté par les présidents successifs ukrainiens depuis le début et la région du Donbass vit l’enfer depuis 8 ans. Outre le fait que la Russie ne pouvait pas accepter que des missiles de l’OTAN soient braqués vers Moscou depuis l’Ukraine, la diplomatie était bel et bien au point mort. Le président Poutine a donc pris une décision très difficile, à savoir de régler le problème. On peut le blâmer, on peut l’encenser, on peut le critiquer, mais les enjeux, comme nous allons le découvrir, sont loin d’être simples. Il y a une grande différence entre « celui qui fait la guerre, et celui qui crée le piège pour que la guerre se fasse ». Citation à méditer.

Il est avant tout nécessaire de comprendre qu’il y a trois grands courants qui dirigent la Terre :

1) Une oligarchie financière « libérale », la plus puissante et la plus riche. Elle est composée de politiciens, industriels, financiers, et patrons de médias, se trouvant dans le clan des démocrates américains incarné en ce moment par Joe Biden, de la City de Londres, du Canada de Justin Trudeau, de la majorité de pays de l’UE dont la France, du Japon, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et d’Israël.

Leurs valets obéissants et ultra-friqués tels que Bill Gates, George Soros, et les GAFAM — Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft — s’assurent de la propagande, du noyautage des états et de la censure.

2) Une oligarchie financière « impérialiste » à tendance nationaliste-populiste, devenue au fil du temps un challenger sérieux et dangereux pour l’autre faction, composée aussi de politiciens, d’industriels et de financiers, se trouvant dans le clan des républicains américains incarné par Donald Trump, de la Chine de Xi Jinping, de la Russie de Vladimir Poutine, du Brésil de Jair Bolsonaro, du Venezuela de Nicolas Maduro, et de la Hongrie de Victor Orban.

3) Et le reste des pays qui ne veulent pas prendre parti entre les deux, penchant tantôt pour un courant, tantôt pour l’autre, tout dépend des alliances, investissements et contrats économiques.

Les dirigeants des États-Unis, à l’abri dans leur arrogance en tant que « nation indispensable », n’ont pas de respect pour les autres pays du monde. Il ne faut pas oublier que depuis leur création, les USA sont en guerre contre un ou plusieurs pays.

Il est évident que la Russie représente un bloc que les USA doivent harceler constamment afin de la faire plier. Depuis le Kosovo et l’ex-Yougoslavie — ou je le rappelle il y avait des camps d’entraînements de djihadistes pour aller combattre en Syrie — les USA veulent faire plier, entre autres, la Russie et s’assurer d’avoir la main mise totale sur tous les pays de l’UE.

Le conflit actuel par l’Ukraine interposée est un épisode majeur de l’affrontement entre la faction libérale — USA, UE — et la faction impérialiste-populiste — Russie, Chine —

L’Ukraine est bien loin d’être dirigée par des altruistes. En effet, qui a entendu parler de la loi n° 38 sur les peuples autochtones votée le 1er juillet 2021 ? En substance, cette loi interdit aux Slaves — Russes et Hongrois — de parler leur propre langue. En finalité, les Slaves ne sont plus protégés en Ukraine et sont considérés comme des sous-hommes. C’est la première loi raciale votée en Europe depuis 77 ans. Allo BHL ? https://zakon.rada.gov.ua/laws/show/1616-20#Text

Quelle est donc la relation entre la situation en Ukraine et en Syrie ? Tout d’abord, il est nécessaire de comprendre brièvement comment et pourquoi la guerre en Syrie a commencé. Depuis 2010, il apparaît qu’il existe des réserves énormes de gaz et de pétrole dans les eaux au large de la Grèce, de la Turquie, de Chypre et de la Syrie. Israël exploite les réserves de gaz et de pétrole syrien du plateau du Golan annexé depuis 1981 à la Syrie.

Selon des informations du journal libanais Al-Akhbar publiées en 2012, les Qataris avaient un plan, approuvé par l’administration Obama, pour construire un gazoduc qatari pour transporter le gaz vers l’Europe via la région syrienne d’Homs.

Ce gazoduc terrestre aurait démarré au Qatar, traversé l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et la Turquie, afin de casser le monopole gazier russe en Europe et d’éviter un fret maritime plus long, plus coûteux et plus dangereux.

Le Président, Bachar el Assad n’a pas été d’accord et il a signé avec la Russie, le 25 décembre 2013, son premier accord de prospection pétrolière et gazière dans ses eaux territoriales. Le Président Bachar el Assad à dit non au pillage étasunien de ses ressources pétrolières.

La Syrie posséderait les plus grandes réserves de pétrole off-shore en Méditerranée, avec 2,5 milliards de barils, soit les plus importantes de tous les voisins à exception de l’Irak.

Tout au long de dix années de guerre meurtrière, de 2010 à 2020, les gouvernements des États-Unis, de l’Angleterre, de la France, de la Turquie, etc., ont soutenu, financé et armé des groupes et organisations de terroristes multinationaux de multiples allégeances et de diverses casquettes, ainsi que des milices séparatistes à leurs ordres. Ils ont délibérément mené des agressions militaires unilatérales et tripartites contre la République arabe syrienne, occupé certaines parties de son territoire, commis des meurtres et des destructions, procédé à des déplacements et à des changements démographiques, pillé ses richesses naturelles et historiques dont le pétrole, le gaz, les cultures agricoles et les antiquités, brûlé et détruit tout ce qu’ils n’ont pu voler, imposé toujours plus de mesures coercitives unilatérales au peuple syrien.

Vous n’avez jamais été informé par les médias que le 31 mai 2020, la République arabe syrienne a adressé une plainte officielle au Secrétaire général des Nations Unies et au président du Conseil de sécurité contre les gouvernements de certains États membres, au premier rang desquels les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Turquie. Objet : « Mettre un terme aux ingérences hostiles d’États étrangers dans les affaires intérieures de la République arabe syrienne et engager tous les États membres à s’abstenir de toute pratique visant à saper l’indépendance et la poursuite du processus politique. »

Le plan, élaboré depuis plus de 20 ans, consistait à déstabiliser durablement la Syrie en commençant par renverser — préalable impératif — le régime de Damas. Les Occidentaux, qui jouent en façade le rôle qu’Israël joue en coulisse, vont donc insister lourdement pour que la Syrie tombe.

Les Occidentaux de ce fait, et derrière eux l’oligarchie financière mondiale « libérale », tentent par tous les moyens, depuis 2011, de faire tomber le régime syrien en multipliant les provocations, la guerre civile, les menaces, les mesures de rétorsion et les attaques sous faux drapeau.

Pour l’instant, et heureusement pour le bien de tous, la coalition internationale est mise en échec en Syrie. Mais, bien entendu, la faction oligarchie « libérale » essaye par tous les moyens d’arriver à ses fins. Pour cela, il faut faire plier la Russie. Et l’accès se nomme : l’Ukraine.

Depuis fin 2013, la Russie est l’ennemi du monde occidental, accusée de tous les maux : de vouloir faire la guerre un peu partout, d’être homophobe, raciste et antidémocratique, et de multiplier de prétendues tentatives de déstabilisation en tous genres (cyberattaques, ingérence dans les élections américaines en novembre 2016, etc.).

Pourquoi ? Parce qu’elle a bloqué la troisième guerre mondiale, parce qu’elle n’obéit pas au bloc « libéral », parce qu’elle est la championne du clan national-populiste, parce qu’elle est la seule capable de résister physiquement à l’oligarchie libérale (militairement et économiquement grâce à son rapprochement avec la Chine, autre puissance à tendance impérialiste), et donc parce qu’elle contrarie fortement l’accomplissement du plan !

Voilà donc à quoi sert l’Ukraine : à tenter d’inféoder la Russie à l’oligarchie financière « libérale » et à la faire plier sur le dossier syrien. Voilà ce qui se négocie en sous-main. Si c’est bien le cas, on le saura vite, soit par l’ouverture d’un nouveau conflit en Syrie, soit par une impossibilité de solutionner le conflit ukrainien.

Au sommet de Genève — juin 2021 —, le président Joe Biden avait reconnu la défaite de son pays en Syrie. Il s’était engagé à ne plus intervenir dans ce pays et avait reconnu que ce pays était protégé par la Russie. Engagement non tenu, car les forces américaines sont toujours omniprésentes en Syrie. Identiquement, il avait accepté la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 avec un prix du gaz légèrement supérieur à celui pratiqué habituellement par la Russie à titre de dommages de guerre.

Il est à noter qu’il y a une reprise depuis le début d’année 2022 d’évènements graves en Syrie :

– L’attaque d’une prison tenue par des mercenaires kurdes en zone illégalement occupée par les États-Unis où se trouvaient des djihadistes, en janvier 2022, serait la première étape du plan de recrutement US.

– L’élimination du calife de Daech, Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurashi, par un commando US, le 3 février 2022, a permis de placer à sa succession un chef plus docile.

– Une réunion, présidée par l’ancien président du Conseil des ministres syriens Riad Hijab et des responsables de la Confrérie des Frères musulmans, a donné lieu le 5 février 2022 au Qatar, à une répartition les rôles entre différents groupes djihadistes et des think tanks US.

– Des centaines de personnes se sont rassemblées le vendredi 11 février 2022 à Soueïda, grande ville du sud de la Syrie, pour réclamer de meilleures conditions de vie. Les manifestants se sont rassemblés pour le cinquième jour d’affilée dans cette ville, après que les autorités aient retiré par erreur 600 000 familles inscrites au programme de subventions, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Nous assistons plus à une émotion populaire par rapport aux conditions de vie plutôt qu’à un mouvement révolutionnaire comme il y a pu avoir en 2011. Quoique le noyautage est toujours possible. Il faut comprendre que la situation économique en Syrie est vraiment catastrophique. À cause de l’embargo américain, il y a peu ou pas d’électricité, pas de fuel pour le chauffage, le pain est rationné, les salaires y sont misérables, quand vous avez la chance d’en avoir un…

– Selon le SVR (Service de renseignement extérieur russe), la CIA serait en train de renouer — depuis février 2022 — avec les djihadistes au nord de la Syrie. Elle en recruterait pour mener des attaques sporadiques contre l’Armée arabe syrienne.

En conclusion, l’issue du conflit ukrainien et du conflit syrien permettra, je l’espère, une redistribution des cartes. Jusqu’à présent, la majorité de la planète était sous domination unipolaire, celle de l’oligarchie financière « libérale ». La résistance de la Russie et de la Syrie permet d’entrevoir le basculement vers un monde multipolaire où les peuples, enfin, pourront prospérer sans l’influence néfaste de la caste de va-t-en-guerre étasunienne.

La Syrie détient la clé du Moyen-Orient, et avec la Russie, ces deux nations détiennent les clés d’un avenir plus clément pour la souveraineté des peuples.

Claude Janvier

Écrivain, essayiste. Auteur de trois livres « coups de gueule ». Co-auteur avec Jean-Loup Izambert des livres « Le virus et le président ». IS édition. À paraître bientôt, avec les mêmes auteurs : Covid-19 : « Le bilan en 40 questions ». IS édition




Stop au poison ! Une liste d’athlètes de classe mondiale qui sont morts ou ont subi des blessures graves après le vaccin COVID-19

[Source : thecovidworld.com]

[Traduction automatique]

La date de publication de COVID World : 7 novembre 2021

Il y a 18 mois à peine, le décès de plusieurs athlètes de classe mondiale sur le terrain, devant leurs fans et en direct à la télévision, aurait fait la une des journaux sur toutes les chaînes du monde entier – pourtant, nous sommes maintenant confrontés exactement à cette situation et les médias d’information sont silencieux.

Voici une liste des meilleurs athlètes du monde entier qui, au cours des dernières semaines et des derniers mois seulement, sont morts ou ont été blessés par les vaccins COVID-19.


Kjeld Nuis : 31 ans, double médaillé d’or olympique et détenteur du record du monde de patinage de vitesse, a développé une péricardite après un vaccin Pfizer

patineuse de vitesse néerlandaiseKjeld Nuisa reçu un diagnostic de péricardite une semaine après son premier vaccin Pfizer en juillet. Le double médaillé d’or olympique a publié sur son Instagram qu’il souffrait de graves symptômes de grippe et d’une pression thoracique avant d’être diagnostiqué par son médecin et cardiologue avec un péricarde enflammé.

Nuis a d’abord signalé qu’il était très malade, mais posté plus tard sur sonInstagramqu’il se remettait bien heureusement grâce au diagnostic précoce de son médecin du sport et cardiologue.

« Il y a exactement 2 semaines aujourd’hui, j’étais à l’hôpital avec un péricarde enflammé. Heureusement, mon médecin du sport était là très tôt et m’a examiné avec le cardiologue.

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Pedro Obiang : un footballeur professionnel de 29 ans a souffert de myocardite après le vaccin contre le COVID-19, toujours sur la touche 5 mois plus tard

Ancien joueur de West Ham UnitedPedro Obianga reçu un diagnostic de myocardite après sa vaccination contre le COVID-19 en juillet. L’homme de 29 ans a été hospitalisé pour des problèmes cardiaques pendant 10 à 15 jours et a été exclu de toute activité sportive pendant au moins 6 mois après son diagnostic.

Un médecin a été citéen disant:

« Le joueur [Obiang] est venu nous voir pour son bilan de santé annuel afin de confirmer sa forme physique compétitive. Nous avons remarqué des anomalies qui n’étaient pas censées être là, nous avons donc programmé un test cardiaque le lendemain à l’hôpital Humanitas de Milan.

Le lendemain, vendredi (9 juillet), en accord avec les médecins de Sassuolo, nous l’avons fait admettre à la Polyclinique, où il est resté environ 10-15 jours. Il y était diagnostiqué avec une myocardite.

Il avait été vacciné trois à cinq jours auparavant, comme tous les joueurs.

Obiang, qui joue actuellement comme milieu de terrain pour le club de football italien Sassuolo et l’équipe nationale de Guinée équatoriale, n’est pas revenu sur le terrain depuis son diagnostic en juillet.

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Yusuke Kinoshita : Un joueur de baseball professionnel de 27 ans est décédé 5 semaines après avoir été vacciné contre le COVID-19

joueur de baseball japonaisYusuke Kinoshitaest décédé 5 semaines après sa vaccination contre le COVID-19. Le joueur de 27 ans, qui a joué pour leDragons Chunichi, s’est effondré lors d’un entraînement de rééducation sur son épaule droite le 6 juillet et a été transporté d’urgence à l’hôpital où il a été mis sous ventilateur. Kinoshita est décédé sans avoir repris connaissance le 3 août.

Le joueur de baseball avait reçu son vaccin COVID huit jours avant son effondrement.

Le propriétaire des Dragons Chunichi, Uichiro Oshima,mentionnépeu avant sa mort :

« J’ai entendu dire qu’il était tombé malade après sa vaccination. Il est hospitalisé et se bat actuellement pour sa vie. Je ne connais pas le lien de cause à effet entre sa vaccination et l’effondrement.

Le lanceur de 27 ans d’Osaka aurait fait de l’exercice intensément immédiatement après sa vaccination, ce qui pourrait avoir été la cause de son effondrement et de sa mort.

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Brandon Goodwin: Un joueur de la NBA de 26 ans a souffert de caillots sanguins peu de temps après sa vaccination contre le COVID-19, toujours mis à l’écart 7 mois plus tard

Ancien meneur des Atlanta HawksBrandon Goodwina développé des caillots sanguins après le vaccin COVID-19 qui l’a entraînédisparula fin de la saison NBA 2020-21.

Dans une vidéo publiée sur Ticle 29 septembre, Goodwin a déclaré : « Oui, le vaccin a mis fin à ma saison. Mille pour cent. Il a également dit qu’on lui avait dit : « de ne rien en dire, de ne le dire à personne ».

Il a continué:

« Je suis tombé malade et je ne m’en suis jamais tout à fait remis. J’avais toujours mal au dos, j’étais juste super fatigué pendant les matchs. J’avais l’impression que je ne pouvais pas courir d’un bout à l’autre du court. Mon dos me faisait mal. Mon dos a vraiment commencé à me faire très mal. Ensuite, je me dis, ‘OK. Je dois aller chez le médecin. C’est alors que j’ai découvert que j’avais des caillots sanguins. Tout s’est passé en l’espace d’un mois. J’allais bien jusque-là. J’allais bien jusqu’à ce que je prenne le vaccin, j’allais bien.

Goodwin a admis dans la vidéo qu’il avait des inquiétudes quant à son avenir en NBA :

« Je ne sais pas où je joue cette année. Je ne vais pas vous mentir, je ne sais pas.

Le meneur n’est pas revenu en NBA depuis qu’il a développé des caillots sanguins à cause du vaccin il y a 7 mois.

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Greg Van Avermaet: l’ancien champion olympique de cyclisme sur route quitte la Coupe du monde de cyclisme en raison des effets secondaires des vaccins

Le cycliste médaillé d’or olympique 2016Greg Van Avermaetn’a pas participé aux Championnats du monde de cette année aprèsen disantson système immunitaire avait été compromis par le vaccin Pfizer qu’il avait reçu en juin.

« Mes valeurs sanguines ne montrent rien. Parfait, comme toujours, ce qui est aussi ma grande force. Mais d’autres données montrent qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec mon système immunitaire. Mon corps combat un adversaire inconnu et c’est probablement le vaccin. Je dors bien, je m’entraîne bien et je me sens bien, mais il me manque 3 % de ma meilleure forme.

Van Avermaet n’a pas été le premier cycliste professionnel de haut niveau à s’inquiéter des effets du vaccin sur ses performances. En juillet, après le Tour de France, Jakob Fuglsang d’Astana-Premier Tech, qui n’a pas pris le départ de la dernière étape de la course pour cause de maladie et s’est classé 38e au général après le contre-la-montre individuel de la veille, a déclaré qu’il pensait que la vaccination était derrière son performance médiocre dans la course de trois semaines.

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Francesca Marcon : une joueuse de volley-ball de 38 ans a développé une péricardite après son deuxième vaccin contre Pfizer

joueuse de volley-ball italienneFrancesca Marcona immédiatement souffert d’essoufflement et de douleurs à la poitrine après sa vaccination Pfizer le 3 août. Elle est allée aux urgences le lendemain où les médecinsdiagnostiquéelle avec une péricardite.

La volleyeuse a partagé son expérience sur Instagram:

« Peut-être que mon discours est un peu blasphématoire, mais je me demande : n’y a-t-il aucune forme d’indemnisation pour ceux qui souffrent de problèmes de santé après avoir été vaccinés ? Je précise que je ne suis pas anti-vax mais je n’ai jamais été convaincu de prendre ce vaccin et maintenant je comprends pourquoi. Je ne sais pas si cela vous intéresse mais j’ai eu et j’ai toujours une péricardite post-vaccinale. Qui paie le prix de tout cela ?

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Antoine Méchin : le triathlète de 32 ans a souffert de caillots sanguins après le vaccin Moderna, possible fin de carrière

Le triathlète français Antoine Méchin a été contraint desuspendresa saison en septembre après une grave réaction indésirable au vaccin Moderna. Méchin a reçu sa première dose le 28 juin et sa deuxième le 16 août et souffrait d’essoufflement et de douleurs lombaires après les injections. Plusieurs tests ont montré plus tard qu’il avait développé uneembolie pulmonairesuite au vaccin.

Le triathlète a déclaré après son diagnostic:

« Je suis actuellement sous traitement et j’espère retrouver ma capacité pulmonaire (en 3-6-9-12 mois ?) D’ici là : repos et faible intensité pendant plusieurs mois.

Endommager les personnes saines pour préserver la santé des plus faibles, un choix de logique rétrograde. Je ne me ferais pas vacciner si c’était à refaire.

Méchin esttoujoursen convalescence à ce jour.

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Kyle Warner : un vététiste professionnel a souffert de plusieurs problèmes de santé après le vaccin Pfizer, possible fin de carrière

Le vététiste professionnel Kyle Warner a reçu un diagnostic de péricardite et de syndrome de tachycardie orthostatique posturale après le vaccin Pfizer. Warner a partagé sa blessure au vaccin début octobre dans une vidéo sur son Chaîne Youtube.

« La deuxième chose [en plus de la péricardite] à laquelle j’ai eu affaire pendant tout ce temps a été quelque chose appelé POTS (syndrome de tachycardie orthostatique posturale). J’ai reçu ce diagnostic l’autre jour au bureau du cardiologue, et ce qui était vraiment difficile, c’est qu’il m’a dit qu’ils ne savaient pas comment le traiter.

Il m’a ensuite dit que cela pourrait prendre 12 à 18 mois pour guérir de cela. J’étais un peu choqué quand j’ai entendu ça. Je suis rentré à la maison et j’ai éclaté en sanglots, principalement de frustration. Frustration qu’il n’y ait pas vraiment de voie claire à suivre. Je pense que ça a été la chose la plus difficile avec cette situation.

Warner aussipartagéson histoire lors d’une table ronde avec des experts médicaux et blessés par le vaccin COVID-19 sur les mandats fédéraux en matière de vaccins au Sénat américain le 3 novembre. Des citoyens souffrant de blessures causées par des vaccins sont venus de partout aux États-Unis pour partager leurs histoires dans la capitale nationale. 

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Jeremy Chardy: l’ancien joueur de tennis n ° 25 mondial de 34 ans termine la saison après une «douleur violente, presque paralysante» due à une blessure causée par un vaccin

joueuse de tennis française Jérémy Chardy a été contraint de suspendre sa saison en septembre après Souffrance une réaction débilitante au vaccin Pfizer COVID-19.

Chardy a déclaré à la presse :

« Depuis que j’ai eu mon vaccin (entre les JO et l’US Open), j’ai un problème. Je me bats. Je ne peux pas m’entraîner, je ne peux pas jouer. Dans ma tête, c’est difficile parce que je ne sais pas combien de temps ça va durer. Pour l’instant, ma saison est terminée et je ne sais pas quand elle reprendra.

C’est frustrant parce que j’ai très bien commencé l’année. Je jouais très bien et puis je suis allé aux Jeux Olympiques où je me sentais aussi très bien. C’est frustrant, surtout que je n’ai plus dix ans pour jouer. Je regrette d’avoir été vacciné, mais je ne pouvais pas savoir que cela arriverait. ”

Le joueur de 35 ans a admis qu’il était préoccupé par sa carrière de tennis :

« J’aurai 35 ans en février, donc en ce moment, je suis peut-être un peu négatif, mais c’est la première fois que je pense que cette saison pourrait être ma dernière. Je ne veux pas y penser… c’est difficile parce que je m’amusais et je veux jouer plus longtemps.

Chardy n’est pas revenu sur le terrain depuis sa blessure au vaccin début septembre.

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Florian Dagoury : détenteur du record du monde d’apnée en apnée statique a développé une myocardite et une péricardite après un vaccin Pfizer, possible fin de carrière

Florian Dagoury, actuellement le meilleur plongeur au monde en apnée statique, a reçu un diagnostic de myocardite et de péricardite 40 jours après sa deuxième dose du vaccin Pfizer. Dagoury est connu pour retenir son souffle pendant 10 minutes et 30 secondes.

L’élite Freedriver, d’origine française et basée en Thaïlande, a connu une diminution significative de sa capacité d’apnée et s’est rendue chez un cardiologue qui lui a dit que c’est un effet secondaire courant du vaccin Pfizer.

Dagoury a écrit surInstagram:

« Après ma 2e dose, j’ai remarqué que mon rythme cardiaque était bien plus élevé que la normale et que mes capacités d’apnée ont considérablement diminué. Pendant le sommeil, je suis à 65-70bpm au lieu de 37-45bpm. Pendant la journée, je suis maintenant toujours au-dessus de 100 bpm au lieu de 65 bpm, même lorsque je m’assois et que je me détends. J’ai même atteint une fois 177bpm en dînant avec des amis !!!! 10 jours après mon 2e vaccin, je suis allé voir un cardiologue et il m’a dit que c’était un effet secondaire courant du vaccin Pfizer, rien d’inquiétant, reposez-vous, ça passera.

40 jours après mon 2e jab, je n’avais aucun progrès alors je suis allé voir un autre cardiologue et j’ai reçu un diagnostic de myocardite, de péricardite et de régurgitation mitrale triviale ! Ce qui est essentiellement une inflammation des muscles cardiaques causée par le système immunitaire et quelques infimes fuites de sang des valves qui ne se ferment plus correctement. J’ai maintenant du mal à atteindre 8min d’apnée, 150m dyn et j’ai même une forte envie de respirer en faisant des plongeons de 40m. 30% de baisse sur mes performances en plongée environ. 

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Haziq Kamaruddin : un archer olympique à deux reprises de 27 ans est décédé 10 jours après le vaccin contre Pfizer

Archer malaisienHaziq Kamaruddinest décédé à l’âge de 27 ans le 14 mai après s’être effondré chez lui quelques jours aprèsrecevoirLe vaccin COVID-19 de Pfizer. L’archer olympique à deux reprises est décédé d’une artère coronaire bloquée.

Kamaruddin a reçu la première dose du vaccin le 13 avril et la seconde le 4 mai et a publié un photo sur Instagram.

Kamaruddin a représenté la Malaisie aux Jeux de Londres 2012 et de Rio 2016 et espérait se qualifier pour le Jeux olympiques de Tokyo cet été, avec le concours de qualification qui se déroulera à Paris en juin. Il était également membre de l’équipe classique de son pays qui a remporté l’argent aux Jeux asiatiques d’Incheon en 2014.

[Source : thecovidworld.com]

[Traduction automatique]

Une liste d’athlètes de classe mondiale qui sont morts ou ont subi des blessures graves après le vaccin COVID-19 – PARTIE 2

La date de publication de COVID World : 15 janvier 2022

De retour en novembre, Le monde COVIDpubliéun article avec 11 athlètes de classe mondiale décédés ou blessés peu de temps après avoir reçu le vaccin COVID-19. Nous n’avions pas prévu que les choses allaient si mal, qu’à peine deux mois plus tard, il y aurait suffisamment d’histoires pour faire une autre liste.

Cependant, ce qui suit est encore une fois une liste de 11 athlètes de classe mondiale du monde entier qui sont décédés ou ont été blessés au cours des derniers mois après avoir reçu le vaccin COVID-19 e.


Ricardo Gomes : un joueur de football de 30 ans s’est effondré pendant l’entraînement 6 semaines après avoir reçu le vaccin contre le COVID-19

footballeur capverdien Ricardo Gomess’est effondré lors d’une séance d’entraînement en décembre dernier et a été transporté d’urgence à l’hôpital. Le joueur de 30 ans, qui joue pour le club de football serbeFK Partizan Belgrade, avait reçu le vaccin COVID-19 six semaines seulement avant l’incident.

L’entraîneur-chef de l’équipe, Aleksandar Stanojevic , aurait déclaré après l’incident :

« Il [Gomes] s’est effondré à l’entraînement et la situation est extrêmement grave. 

Gomes , qui est considéré comme l’un des meilleurs joueurs duSuper Liga serbe, a reçu son vaccin COVID en octobre de l’année dernière avec son coéquipier Quincy Menig et l’entraîneur Stanojevic, qui ont personnellement emmené l’ international capverdien sur le site de vaccination, prétendument parce qu’il  hésitait à recevoir le coup.

Lire l’histoire complète ici.


Ian Matos : un plongeur olympique brésilien de 32 ans est décédé des mois après avoir reçu le vaccin contre le COVID-19

plongeuse olympique brésilienneIan Matosest décédé à l’âge de 32 ans à la suite d’une hospitalisation de deux mois pour une infection pulmonaire, qui s’était développée peu de temps après sa vaccination contre la COVID-19.

Le Comité olympique brésilien a  déclaré dans un communiqué après sa mort :

« Nous sommes profondément attristés d’avoir appris la nouvelle du  décès prématuré  du plongeur olympique Ian Matos , âgé de seulement 32 ans.

L’équipe du Brésil reconnaît sa contribution à l’ évolution de la discipline.

Nos sincères condoléances à sa famille et ses amis. »

Le plongeur olympique avait déjà remporté trois médailles de bronze aux  Jeux sud-américains de 2010  avant de concourir dans letremplin synchronisé masculin de trois mètrescompétition aux  Jeux olympiques d’été de 2016 à Rio.

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Sarah Gigante : une cycliste olympique australienne de 21 ans a développé une myopéricardite après avoir été vaccinée contre le COVID-19

Cycliste olympique australienSarah Gigantea développé des problèmes cardiaques en août de l’année dernière, quelques jours seulement après avoir participé aux Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo. Gigante a été hospitalisé à plusieurs reprises et a finalement reçu un diagnostic demyopéricardite, qui est une combinaison d’inflammation du muscle cardiaque et du péricarde, le sac entourant le cœur.

Le jeune homme de 21 ans avait été entièrement vacciné avant la crise sanitaire.

Gigante a été interrogé dans un Questions et réponses l’année dernière si elle croyait que son problème cardiaque était le résultat du vaccin COVID , auquel elle a répondu :

«Je ne sais pas ce qui a déclenché ma maladie (et il y a beaucoup de chances – certaines personnes dans la section des commentaires semblent positives que c’était le vaccin COVID ), mais peu importe ce que c’était, le fait est que j’étais extrêmement malheureux.

Je dois simplement dire que les vaccins fonctionnent, et ces vaccins surtout sauvent des vies. J’ai beaucoup de chance d’avoir été en mesure d’être protégé contre l’horrible maladie qu’est le COVID-19 et j’encourage tous ceux qui ont la chance de l’embrasser à bras ouverts et la manche relevée. 

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Sergio Aguero: la star du football entièrement vaccinée a été forcée de prendre sa retraite après une grave maladie cardiaque

attaquant argentinSergio Agüeroa annoncé sa retraite du football le mois dernier après avoir reçu un diagnostic de grave maladie cardiaque. L’attaquant de 33 ans l’a décrit en larmes comme « l’un des moments les plus difficiles de sa vie ».

Agüero a déclaré lors de la conférence de presse du mois dernier :

« J’ai décidé d’ arrêter de jouer au football professionnel. C’est un moment très difficile.

La décision que j’ai prise est pour ma santé ; après le problème [maladie cardiaque] qui avait commencé il y a un mois et demi. 

Les premiers problèmes médicaux d’Agüero sont apparus en octobre de l’année dernière lorsqu’il a été hospitalisé après un match de championnat contre Alaves, au cours duquel il a ressenti des douleurs à la poitrine  et  des difficultés respiratoires .

L’attaquant argentin avait été très favorable aux vaccins COVID ,promouvoirfortement sur les réseaux sociaux et encourageant l’adoption du jab chez les enfants dès l’âge de 5 ans .

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Daniel Aakervik : un skieur norvégien de 17 ans a été contraint de suspendre sa saison après une grave réaction au vaccin COVID-19

Le skieur de fond norvégien Daniel Aakervik a été contraint de suspendre sa saison l’année dernière après avoir développé des problèmes de santé causés par le vaccin COVID-19. Aakervik a déclaré qu’il « a immédiatement senti que quelque chose n’allait pas » et a déclaré que les médecins lui avaient dit que c’était  » probablement un effet secondaire du vaccin ».

Aakervik, qui est souvent appelé le plus grand talent norvégien en ski de fond et en biathlon , a remporté le Hovedlandsrennet (une compétition de ski de fond) à deux reprises et a remporté plusieurs victoires enbiathlon, un sport d’hiver qui allie ski de fond et tir à la carabine.

Le joueur de 17 ans a récemment partagé qu’il était revenu à la compétition, écrivant sur sonInstagram:

« Après un automne difficile, ça fait du bien de sentir que le corps fonctionne à nouveau et j’espère remporter une victoire dans la Norgescup . 

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Richard Harward : Un joueur de basket-ball universitaire a développé des caillots sanguins et des problèmes cardiaques pouvant mettre fin à sa carrière après avoir reçu le vaccin Pfizer COVID-19

Joueur de basket-ball universitaire Richard Harwardannoncéson congé du sport le mois dernier après avoir reçu un diagnostic de caillots sanguins et d’une maladie cardiaque à la suite du vaccin Pfizer COVID-19.

leCougars BYUjoueur a dit à propos de l’épreuve:

« La condition affectant mon cœur a développé d’autres complications. Pour ma santé et ma sécurité, il a été déterminé que je serai absent pour le reste de la saison. 

Il reste à voir si Harward , qui était auparavant en pleine forme, se rétablira un jour.

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Craig Jones: un combattant australien de MMA et champion du monde de Jiu-Jitsu de 29 ans a abandonné le combat de l’UFC après une blessure au vaccin Pfizer

Le combattant australien de l’UFC et champion du monde de jiu-jitsu Craig Jones a dû abandonner un combat l’année dernière après avoir subi une grave blessure suite à sa première dose du vaccin Pfizer COVID-19 qui avait fait que son estomac se remplissait de liquide.

Jones a posté ceci surInstagramtrois jours avant le combat.

«Je suis sorti les gars. Un des malchanceux qui a eu une réaction indésirable au vaccin Covid. Je ne vais pas vous ennuyer avec tous mes symptômes, mais j’ai fini par transporter beaucoup de liquide autour de mon estomac et je ne peux pas m’entraîner et encore moins concourir. 

Le combattant australien, qui possède une ceinture noire de jiu-jitsu brésilien , est considéré comme l’un des meilleurs grapplers de sa génération en remportant de nombreuses épreuves prestigieuses, dont plusieurs titres de ceinture. Jones a également terminé 2e auChampionnat du monde ADCCen 2019.

Tout en grimpant les échelons du jiu-jitsu , en compétition internationale, le joueur de 29 ans a également réussi à décrocher un diplôme enSciences du comportement(Psychologie).


John Fleck : un joueur de football écossais s’est effondré et a eu des convulsions pendant un match quelques mois seulement après avoir reçu le vaccin contre le COVID-19

footballeur écossaisJean Flecks’est effondré et a convulsé lors d’un match de championnat en novembre de l’année dernière et a été transporté d’urgence à l’hôpital. Fleck, qui joue comme milieu de terrain pour le club anglaisRoyaume-Uni de Sheffield, avait reçu sa deuxième dose du vaccin COVID en août de l’année dernière.

Le Dailymail a publié unarticlepeu de temps après l’incident en disant que « les scientifiques avaient confirmé » que l’effondrement de Fleck n’était pas dû au vaccin COVID. Cependant, aucun détail n’a été donné sur la manière dont cette conclusion a été tirée, à l’exception d’un cardiologue du sport, le professeurGuido Pielesen disant:

« A l’heure actuelle, je dirais que c’est encore une coïncidence . »

Fleck a commencé sa carrière avecRangers de Glasgowet a fait ses débuts senior en 2008 à l’âge de 16 ans seulement. Il a rejoint Sheffield United en 2016, aidant le club à obtenir deux promotions en trois ans, passant de la  Ligue 1  à la Premier League.

Lire l’histoire complète ici.


Filip Ingebrigtsen : un athlète olympique de 28 ans a lutté pendant 7 mois après une grave réaction au vaccin COVID-19

athlète olympique norvégienPhilippe Ingebrigtsena subi une réaction « débilitante » du vaccin COVID-19 qui a duré plus de sept mois.

Ingebrigtsen, qui court dans la compétition de 1500 mètres , a réalisé des performances bien en deçà de son niveau habituel aux Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo , sans aucune explication évidente de sa part et de son équipe. Cependant, des tests ont révélé plus tard qu’il souffrait des effets secondaires du premier vaccin COVID qu’il avait reçu en mars 2020.

Interrogé en octobre de l’année dernière sur le vaccin, le joueur de 28 ans a déclaré qu’il  » aurait refait la même chose « , reflétant une attitude quelque peu stoïque face à ses  » résultats négatifs « .

« Rétrospectivement, lorsque vous obtenez des résultats négatifs et que cela limite votre capacité à faire votre travail, vous le regrettez. Mais je suis sûr que j’aurais refait la même chose.

Je me sens mal que cela ait eu un effet si négatif et j’aimerais ne pas avoir ces problèmes. Je ne savais pas que ça se passerait comme ça. Malheureusement, cette fois, ça a mal tourné pour moi. 

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Paul Zipser: L’ancien joueur des Chicago Bulls a subi une hémorragie cérébrale après avoir reçu le vaccin Johnson & Johnson COVID-19

Basketteur du Bayern MunichPaul Zipsera été hospitalisé après être tombé malade peu de temps avant un match éliminatoire le 4 juin de l’année dernière. Le joueur de 27 ans a reçu un diagnostic de tumeur au cerveau sur son tronc cérébral un jour plus tard et a subi une intervention chirurgicale d’urgence, faisant craindre à sa famille et à son club pour sa vie.

La star allemande du basket-ball a développé la tumeur peu de temps après avoir été vaccinée avec une seule dose du vaccin Johnson & Johnson COVID-19.

Zipser a lentement repris une vie normale depuis la chirurgie cérébrale d’urgence il y a 9 mois, cependant, il reste beaucoup de doutes s’il pourra à nouveau jouer au basket à un niveau élevé. Néanmoins, dans un podcast récententretien, Zipser est resté optimiste quant à sa carrière :

« En dehors de la (bonne) formation au contact, il manque encore quelques choses, mais [mon retour] n’est plus qu’une question de temps maintenant. 

Zipser a été sélectionné par le Chicago Bulls avec le 48e choix au total lors du  repêchage de la NBA 2016 . L’Allemand a marqué un sommet en carrière de 21 points la même année lors d’une victoire de 112 à 73 contre les  Brooklyn Nets .


Fabienne Schlumpf : une coureuse de marathon olympique suisse de 31 ans a développé une myocardite après avoir reçu une injection de rappel COVID-19

Recordman suisse du marathon et athlète olympiqueFabienne Schlumpfa reçu un diagnostic de myocardite plus tôt ce mois-ci après avoir été vaccinée avec le vaccin de rappel COVID-19.

Schlumpf , spécialisé dans la 3000 mètres steeple, avait déclaré se sentir « fatigué » dans la vie de tous les jours peu de temps après le troisième coup.

La joueuse de 31 ans ne sait plus quand elle pourra à nouveau concourir :

« Personne ne peut dire combien de temps je dois mettre ma carrière entre parenthèses. »

L’athlète suisse avait déjà remporté une médaille d’argent aux  Championnats d’Europe 2018 et est l’actuel  détenteur du record national suisse au 3000 mètres steeple avec un record personnel de 9:37.81.

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