LA GUERRE SANS RESTRICTION : Une approche holistique de la Grande Réinitialisation

[Source : telegra.ph]

Par Iurie Rosca

Forum Chisinau 2024
« LA GUERRE SANS RESTRICTION : Une approche holistique de la Grande Réinitialisation »

Chers amis, l’année dernière, l’équipe internationale du Forum Chisinau — qui rassemble de nombreux intellectuels, auteurs, chercheurs, experts et journalistes de différents pays fortement engagés dans la lutte contre la tyrannie mondiale d’une élite mondialiste malveillante — a réalisé un excellent travail. Notre principal événement, qui s’est tenu les 9 et 10 septembre, était le Forum Chisinau 2023, intitulé « L’Agenda 21 de l’ONU et la grande réinitialisation : La chute du libéralisme vers la technocratie et le transhumanisme ». Nous avions 33 intervenants qui ont brillamment contribué par leurs discours à l’analyse et au démantèlement des stratégies mondialistes visant à détruire et à soumettre l’humanité.
(Voir : https://rumble.com/user/Chișinăuforum?page=2 ; https://odysee.com/@Chișinăuforum:5)

Nous avons étalé cet événement sur quatre mois en publiant régulièrement, deux fois par semaine, les discours de chaque participant à tour de rôle, à la fois en version vidéo et en version texte. En outre, les discours de nos participants ont été traduits dans plusieurs langues — allemand, français, italien, portugais, espagnol, russe, grec, roumain, etc. — et ont été publiés sur de multiples plateformes de médias alternatifs. Au fur et à mesure que cette campagne de diffusion progressait, nous avons réussi à placer les discours sur diverses ressources médiatiques et à distribuer massivement les articles et les vidéos de nos camarades, et nous avons donné de multiples interviews, toutes ces activités conférant une pertinence particulière et une visibilité remarquable à notre projet métapolitique promu par le biais du groupe de réflexion international Forum Chisinau.

Le moment est venu de préparer notre prochaine rencontre internationale. Le thème annoncé dans le titre de ce mémorandum pourrait également être formulé ainsi : La guerre sans restriction comme stratégie multidimensionnelle d’une élite luciférienne pour une domination totale du monde.

L’état de guerre comme réalité permanente

L’assaut total du pouvoir de l’ombre, qui était déjà en cours depuis de nombreuses années, s’est fortement accéléré en 2020. C’est l’année de lancement d’une opération spéciale appelée « pandémie Covid-19 », qui vise à l’extermination massive de la population mondiale et à la modification génétique, ainsi qu’à l’appauvrissement et à l’asservissement des survivants.

Cet état d’alerte, provoqué par un événement d’une gravité sans précédent dans l’histoire, exige une analyse complexe, exhaustive et profonde, car la survie même de l’espèce humaine est en jeu. L’urgence d’un examen adéquat de l’état du monde d’aujourd’hui nous appelle également à formuler des solutions qui nous offriraient une chance d’éviter une catastrophe terminale rapide et irrémédiable.

Nous sommes donc en état de guerre. L’agresseur ne représente pas un État ou un groupe d’États, mais constitue un vaste réseau d’entités privées, supranationales, guidées non seulement par la soif du pouvoir absolu et l’instauration d’une tyrannie mondiale, mais surtout par des motifs profondément spirituels et de nature maléfique. Les cibles de ces forces sont toutes les nations du monde, tous les êtres humains, les rivalités entre eux faisant simplement partie de la stratégie de domination.

L’une des principales caractéristiques qui distinguent l’état de guerre actuel des états classiques est qu’il n’est pas déclaré et qu’il n’y a pas d’acteurs légitimes tels que deux parties belligérantes représentées par des États. L’ennemi est caché, de nature subversive, et attaque ses victimes avec une gamme d’armes non conventionnelles qui ne sont pas perçues par les nations cibles comme des actes d’hostilité militaire. Dans ce cas, la règle d’or de L’art de la guerre de Sun Tzu est appliquée à la perfection :

« Grâce à vous, nous apprenons à être invisibles, grâce à vous, inaudibles, et ainsi nous pouvons tenir le destin de l’ennemi entre nos mains ».

Les tactiques de dissimulation et l’application d’un vernis de respectabilité scientifique et d’une prétendue responsabilité morale dans le destin du monde rendent les maîtres de ce jeu mortel pratiquement invulnérables.

Au cœur de la force massive d’influence mondiale se trouve la puissance économique, technologique, médiatique et culturelle-cognitive qui annihile toute capacité de compréhension complexe et de résistance efficace de la part des États et des nations. L’ennemi de l’humanité est extrêmement sophistiqué, parfaitement équipé d’un nombre énorme d’instruments, et capable de jouer un jeu funeste pour le monde entier, tout en continuant à montrer son innocence et ses bonnes intentions.

Le masque de respectabilité sur le visage des « institutions internationales »

Les ennemis de l’humanité agissent par l’intermédiaire d’organisations internationales perçues comme neutres et bénéfiques pour les États et les peuples, telles que l’ONU, l’OMS, le FMI, la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux (BRI), l’OMC, l’OMS, la GAVI, l’UNESCO, l’UNICEF, l’UE, l’OTAN, etc. Et comme complices de cette énorme « conspiration ouverte » apparaissent les gouvernements des États du monde devenus les marionnettes de ces forces occultes : des régimes politiques qui contribuent au génocide des peuples qu’ils gouvernent.

L’influence écrasante, à l’échelle mondiale et nationale, de cet archipel du pouvoir réel est diffusée et exercée par une myriade de sociétés secrètes ou semi-secrètes telles que la franc-maçonnerie, le Royal Institute of International Affairs (Chatham House), le Tavistock Institute, le Council on Foreign Relations, le Club de Rome, le groupe Bilderberg, la Commission trilatérale, le Forum Économique Mondial, etc.

Les guerres non militaires comme stratégie de domination

Parmi l’énorme éventail de guerres non militaires menées par ces élites démoniaques, on peut citer les suivantes :

  • Guerre de religion
  • Guerre de civilisation
  • Guerre économique
  • Guerre cognitive
  • Guerre culturelle
  • Guerre idéologique
  • Guerre psychologique
  • Guerre des médias
  • Guerre biologique
  • Guerre génétique
  • Guerre raciale
  • Guerre d’immigration
  • Guerre géophysique
  • Guerre climatique
  • Cyberguerre
  • Guerre électromagnétique
  • Guerre démographique
  • La guerre féministe
  • Guerre des sexes
  • Guerre des transgenres
  • Guerre intergénérationnelle, etc.

Parallèlement, des guerres chaudes sont déclenchées, comme en Ukraine et dans la bande de Gaza, dans le but de contribuer à la « démolition contrôlée » de l’économie mondiale, à la désagrégation de la capacité fonctionnelle des États et à la réinitialisation du monde sur la base d’un Nouvel Ordre Mondial [NOM].

Pour porter le coup de grâce à l’anéantissement des États et de la liberté humaine, les élites sataniques nous préparent depuis des décennies à une « guerre interplanétaire » découlant d’une « invasion extraterrestre » et du mythe des OVNIS, afin de réaliser le projet Blue Beam, qui apparaîtra comme la phase terminale du triomphe du NOM.

Ainsi, nous sommes contraints par les circonstances de vivre dans une apocalypse permanente que nous percevons souvent comme la « nouvelle normalité ».

Une stratégie unique masquée par les rivalités régionales

L’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable avec ses 17 objectifs est imposé à chaque nation et exprime la réalité de la gouvernance mondiale : un agenda qui pousse le plan d’extermination de masse et d’asservissement ultime, sans qu’aucun pays n’oppose de résistance. De plus, tant qu’aucun pays du monde n’annoncera son désir de quitter cette organisation faîtière du pouvoir de l’ombre (l’ONU), le Gouvernement Mondial fonctionnera tout aussi imperturbablement sans même formaliser son existence.

Pour l’année 2024, la signature d’un traité dit de pandémie de l’OMS a été annoncée, qui instaurerait définitivement une tyrannie mondiale sous prétexte de santé et éradiquerait définitivement toute trace de souveraineté nationale et personnelle.

Parallèlement, une nouvelle réalité dystopique s’étend sur le monde entier, se manifestant comme l’apogée de la science et de la technologie promettant l’avènement du paradis éternel. L’ère de la numérisation, de la surveillance universelle, de la destruction des libertés fondamentales — sous prétexte d’urgences médicales, climatiques ou cybernétiques — se manifeste avec une force irrésistible. Les monnaies numériques des banques centrales, l’Internet des objets, l’Internet des corps, les villes intelligentes ou villes de 15 minutes, l’« homme augmenté » sous les traits du transhumanisme, la technocratie comme forme de tyrannie universelle, s’annonçant comme une prophétie autoréalisatrice, toutes ces nouvelles réalités sont en train de remodeler le monde entier.

Une évasion de la prison conceptuelle

Aucun des conflits de premier plan qui font actuellement rage à l’échelle mondiale, qu’ils soient Ouest-Est ou Nord-Sud, ne semble affecter l’imposition d’une stratégie mortelle commune émanant de l’ONU, de l’OMS et d’autres organisations.

Le caractère extrêmement sophistiqué et complexe du système de domination mondiale par le biais des organisations internationales — d’innombrables entités privées imbriquées sous un masque scientifique, culturel, médical ou médiatique — conduit à un état de domination intégrale beaucoup plus périlleux que celui qui pourrait être atteint par la conquête militaire ou l’assujettissement économique.

La multitude de formes de guerres totales non militaires qui sont menées contre l’humanité n’est même pas perçue par la grande majorité des gens comme une agression générale contre l’humanité. Cette incapacité à appréhender les nouvelles réalités géopolitiques avec leur profonde signification spirituelle pourrait bientôt s’avérer fatale pour le monde entier. Une certaine erreur de perspective, une inertie de la pensée maintiennent l’esprit collectif dans la captivité des temps passés.

Dans les nouvelles conditions historiques de la mondialisation, dues à une avancée massive de la science et de la technologie et à la concentration gigantesque du pouvoir mondial entre les mains d’entités privées, les anciens schémas de division entre pays, régions et civilisations ne sont plus valables ; ils ne servent plus qu’à masquer le vrai visage des factions participant au conflit.

Pour sortir de la confusion générale et avoir la possibilité d’opposer une résistance efficace pour assurer la pérennité de la civilisation humaine, il est nécessaire de faire une distinction catégorique entre la perspective horizontale et la perspective verticale.

Horizontalement, c’est l’Occident collectif et les pays BRICS, le Nord riche et le Sud émergent qui se font face. Pourtant, la lutte essentielle se déroule verticalement : l’agression multidimensionnelle et implacable des élites mondiales diaboliques d’une part et de tous les peuples du monde d’autre part. Et si le premier plan d’affrontement est enregistré par la perception publique, le second, infiniment plus important, échappe à l’attention du monde.

Les rivalités entre les groupes de pays susmentionnés n’ont pas cessé même en 2020, mais pour couronner le tout, tous les pays ont répondu avec la même docilité aux édits de l’OMS lors de la fausse pandémie de Covid-19, qu’ils n’ont pas perçue comme un acte de guerre.

L’Occident collectif contre les BRICS, les États-Unis contre la Chine : Qui dirige ?

L’une des erreurs fondamentales liées à la mondialisation est la tendance à attribuer à l’Occident collectif le rôle exclusif de moteur de ce processus. Selon cette logique, l’effondrement de l’Occident entraînerait automatiquement l’échec de la mondialisation. D’où les mythes liés aux BRICS en tant qu’alternative civilisationnelle à l’Occident. La récente expansion substantielle de cette organisation informe et omnivore a suscité de nouvelles vagues d’enthousiasme parmi les partisans naïfs de la démondialisation. Le déclin de l’Occident et la montée en puissance des BRICS sont également applaudis par tous les adversaires de l’hégémonie américaine. Pendant ce temps, rares sont ceux qui remarquent que la Grande Réinitialisation s’impose partout. Transcendant les conflits géopolitiques horizontaux, il est dicté par la verticale du pouvoir, la seule force qui compte vraiment. Une fois de plus, le monde est gouverné par des entités privées supranationales opérant à travers l’ONU, l’OMS, etc. Big Money, Big Oil, Big Pharma, Big Tech, Big Media, etc. ne sont que les tentacules d’une même pieuvre satanique.

Et si l’on sait que l’Agenda 2030 de l’ONU est accepté et mis en œuvre par tous les pays du monde, que la politique génocidaire de fausses pandémies et de meurtre par injection de l’OMS est une politique officielle de tous les États, que la digitalisation est omniprésente, comment admettre une telle absurdité en admirant une si fausse alternative ?

Certains se réjouissent de la perspective d’une dédollarisation imminente comme si elle devait être suivie de l’établissement de la souveraineté monétaire au niveau de chaque nation et de la disparition de la BRI et de la City de Londres. Il faut savoir que le dollar sera remplacé par des CBDC au niveau « national », après quoi une unité monétaire numérique universelle sera imposée.

C’est un truisme de dire que les mêmes prémisses conduisent toujours aux mêmes conséquences. La société technologique conduit à la disparition des campagnes, à l’urbanisation, à la technocratie et, par le biais de la robotique et de l’intelligence artificielle, au chômage de masse. Le remplacement de l’hégémonisme américain par l’hégémonisme chinois ne signifiera pas pour autant l’échec de la Grande Réinitialisation. Au contraire, la société chinoise est un modèle idéal pour les élites mondialistes, qui souhaitent ardemment étendre ses caractéristiques à l’échelle mondiale.

Une véritable révolte des nations suppose d’abord la volonté d’abandonner les carcans mondialistes qui asservissent l’humanité, au premier rang desquels l’ONU et l’OMS. Mais jusqu’à présent, aucun pays au monde n’a annoncé de telles intentions, suivant plutôt avec docilité la politique du Gouvernement mondial qui opère à travers ces organisations.

La fin de la géopolitique classique

Le mythe du changement climatique est accepté aveuglément et docilement par tous les États sous l’égide de l’ONU. L’activité de la BRI, l’élimination de l’argent liquide et l’imposition des CBDC ne sont pas perçues comme des outils destinés à paupériser et à asservir la population mondiale, mais sont au contraire considérées à tort comme des processus naturels d’une régulation financière inévitable. Il en va de même pour la perception publique d’autres « organisations internationales ».

La capacité à fixer l’esprit collectif, à dissiper les mythes supposés sur le cadre international, ainsi qu’à réduire méthodiquement la capacité cognitive de l’homme contemporain est la principale garantie de succès des mondialistes. À l’heure actuelle, il n’y a pas de différence entre le niveau d’ignorance de l’individu moyen et celui d’un fonctionnaire d’État. Dans ces conditions, la stratégie du déguisement et de la manipulation fonctionne sans la moindre entrave.

J’ai appelé ces nouvelles réalités à l’échelle mondiale « la fin de la géopolitique classique ». Aujourd’hui, le conflit de base est vertical : il se déroule du haut vers le bas et l’ennemi est une entité non étatique, supranationale et extraterritoriale. Par conséquent, comme dans les exercices de décryptage pratiqués en ingénierie sociale, les deux coins inférieurs du triangle doivent, pour échapper à leur éternelle condition de victimes, renoncer à leurs hostilités mutuelles « horizontalement » et regarder vers le haut pour découvrir le véritable ennemi qui les attaque « verticalement ».

Erreur de perspective dans l’identification de l’ennemi

Et je reviens ici au titre de mon discours de clôture prononcé au Chisinau Forum 2023 le 9 septembre dernier : « Connaître son ennemi » — la règle d’or de l’art de la guerre à l’ère technocratique (https://arcaluinoe.info/en/blog/2023-09-09-alfpxu0e/ ou « Connaître son ennemi » — la règle d’or de l’art de la guerre à l’ère technocratique). Une connaissance approfondie de la nature des ennemis de l’humanité nous offre une chance de revanche, de contre-offensive et de survie.

Nous entrons ici dans la zone la plus délicate et la plus incertaine. En effet, l’homme d’aujourd’hui n’a plus de perspective religieuse et spirituelle sur la vie. La modernité nous a irrémédiablement marqués : nous sommes matérialistes, athées et rationalistes. Et ce, alors que les ennemis de l’humanité, qui nous ont sécularisés et stérilisés spirituellement pendant des siècles, sont eux-mêmes restés profondément ancrés dans les réalités spirituelles. Ils nous ont éloignés de notre Sauveur, mais ont maintenu leur alliance avec leur maître. C’est-à-dire qu’ils nous ont aveuglés afin de pouvoir nous dominer et nous vaincre sans aucune résistance.

Face à un mal spirituel total, à des forces démoniaques surhumaines, nous n’avons aucune chance de réussir en utilisant uniquement le potentiel humain. L’absence d’égalité des armes signifie notre défaite éternelle. Notre besoin vital est de redécouvrir et de rechercher une alliance stratégique avec notre Créateur Jésus-Christ. Avoir un ennemi aussi puissant que Satan tout en restant dans l’illusion de l’autonomie et de l’autosuffisance humaine est une illusion induite par le fils de la perdition.

Il nous appartient de choisir de jouer le rôle de perdants ou de préférer la mission de conquérants, en faisant un grand saut paradigmatique et en revêtant l’armure de nouveaux croisés. En conclusion, notre choix est très simple : à qui obéir, à Dieu ou à Satan. Il n’y a pas de troisième option. L’autonomie humaine est un piège parfait qui nous aveugle et pousse notre Résistance dans une impasse suicidaire.

L’illusion libérale comme facteur de paralysie

L’une des raisons du succès écrasant de nos ennemis est que nous continuons à opérer dans des conditions de tyrannie mondiale et de terrorisme d’État avec notre cadre de référence démocratique libéral dépassé. Face à une guerre totale des élites satanistes contre l’humanité, dans les dents d’un génocide universel, nous fonctionnons avec des notions légalistes ; nous faisons appel à la Constitution, aux Droits de l’Homme et aux normes démocratiques. Nous plaçons nos espoirs dans les cycles électoraux et les « sauveurs » comme Trump ou Poutine, en déifiant l’opposition contrôlée. Et nous refusons de comprendre la nature tragicomique de cette situation.

Lorsqu’un assassin tue vos enfants, votre femme, vos proches, un citoyen honorable s’assoit pour porter plainte au tribunal ou chercher un avocat. Mais la guerre a sa propre logique inexorable. Si vous n’arrêtez pas votre meurtrier, il vous tuera. Même si ce ne sont pas des fusils et des bombes qui sont utilisés comme armes mortelles cette fois-ci, mais des injections, des ondes électromagnétiques et de la nourriture empoisonnée, cela ne change pas le rapport de forces entre les deux parties, l’assassin et la victime. La victime est en état de légitime défense et doit riposter. Notre réponse au plan génocidaire d’une élite mondialiste de réinitialisation est typiquement appelée le Grand Réveil — et à juste titre. Mais cet effort d’éveil doit trouver sa continuation immédiate dans le Grand Soulèvement. Toute autre démarche ne serait qu’un exercice intellectuel stérile et nous condamnerait à la disparition de la civilisation humaine.

Veuillez partager ce texte avec vos abonnés, le placer sur autant de plateformes que possible, le traduire dans vos propres langues et l’envoyer à vos amis qui pourraient être nos orateurs potentiels au Forum Chisinau 2024. Afin de minimiser le risque de toute entrave aux déplacements normaux (confinements, etc.), je suggérerais la fin du mois de mai comme la meilleure période pour notre prochain événement.

Le Forum Chisinau est un groupe de réflexion international indépendant et n’est subordonné à aucun centre géopolitique, État ou entité privée. Nous n’avons pas de sponsors et n’en recherchons pas. Toutes les dépenses liées à nos activités sont à la charge de chaque participant. Une véritable résistance métapolitique et une dissidence implacable exigent une totale liberté de pensée et d’action.

N’hésitez pas à me faire part de vos avis sur le thème annoncé pour la prochaine édition, à formuler des suggestions à cet égard et à proposer de nouveaux intervenants pour notre événement. J’attends vos messages à l’adresse électronique suivante : ChisinauForum2024@protonmail.com

Iurie Rosca est un journaliste indépendant de la République de Moldavie, un dissident anticommuniste, un ancien député et vice-premier ministre, un rédacteur, un traducteur et un organisateur du groupe de réflexion international antimondialiste Forum Chisinau.




Bonne année ou bonne fin du monde ?!

Par Alain Tortosa

Bon-ne an-née… Ces deux mots sonnent-ils comme une prière, un mantra, un mensonge à soi-même, une manière de conjurer le mauvais sort ou ont-ils la valeur d’un « bon appétit » ?
Le fameux « bon appétit » que nous, riches occidentaux, nous lançons pour nous motiver ? Il faut dire que nous ne savons pas ce qu’est la faim, la vraie, et qu’il faut bien s’encourager pour supporter l’excès de calories que nous nous apprêtons à ingérer.

Mais je m’éloigne du sujet de ce fameux « bonne année ».
À en croire ceux qui vous le souhaitent avec légèreté (ou inconscience), la « bonne année » se définirait comme une année durant laquelle nous ne rencontrions pas de mésaventures, pas de problèmes de santé, et une certaine « réussite ».
Typiquement le genre de phrases où l’usage veut que vous mentiez à celui qui vous la souhaite. Un peu comme le « ça va ? » du quotidien où celui qui vous bombarde avec cette phrase veut tout entendre sauf la vérité !

Avec le « bonne année », nous sommes au top du mensonge et de l’hypocrisie bienveillante.
Il ne serait pas de bon ton de gâcher l’illusion de celui qui vous transmet le message et qui espère en retour des ondes positives dont il pourra bénéficier à son tour, afin sans doute de lui porter chance.
Imaginez-vous lui répondre sincèrement, lui exprimer votre état d’esprit, vos craintes, vos interrogations, vos désillusions, votre noirceur et j’en passe.

Si on sort du mantra pour pénétrer le monde réel, il va devenir très très compliqué d’avoir une « bonne année 2024 » !

Attention je ne dis pas que c’est de l’ordre de l’impossible, mais quand même relativement peu probable. Disons que si le scénario des derniers siècles, des dernières décennies, des dernières années, des derniers mois ou des dernières semaines n’évolue pas, alors je vous garantis que la nouvelle année sera pire que la précédente !
Disant cela je suis peut-être « optimiste », car ils nous ont tellement gâtés les dernières années que cela va être difficile de faire pire. Difficile, mais pas impossible.

Il est d’usage de faire un bilan en fin d’année alors ne nous privons pas :

  • La fausse pandémie, pardon la vraie pandémie de tests avec son lot de lois dictatoriales, de passe sanitaire « pour notre bien et nous sauver du fléau (informatique) ».
  • Le faux vaccin « sûr et efficace » censé nous protéger du fameux « virus ». Injection qui n’a pas d’effets secondaires, bien entendu, et n’a tué strictement aucune personne jeune et en bonne santé.
  • « L’odieux psychopathe méchant Poutine » qui ne rêve que de marcher sur les Champs-Élysées et dont le pays a été ruiné grâce à nos sanctions économiques et qui est totalement isolé sur la scène internationale. Heureusement le preux, le courageux, l’honnête président Zelensky est là pour faire barrière au « camp du mal ».
  • Les « enculés du Hamas » qui, par « chance », ont pu tranquillement commettre leurs odieux méfaits permettant à Israël de parfaire un juste nettoyage ethnique dans la bande de Gaza.
  • Le « dérèglement climatique » qui devra nous empêcher de manger de la viande, de nous chauffer, de voyager, d’utiliser notre propre argent grâce à l’euro numérique afin de sauver la planète. Tandis que les gens importants utiliseront des jets privés pour faire des réunions sur comment prendre le peu d’argent qui reste aux gueux et construire des palais au niveau de la mer qui montera inexorablement dans les pays pauvres, mais pas devant leur plage privée.

J’ai sans doute oublié de nombreux sujets, mais l’esprit est là. Terroriser le peuple, le ruiner le plus possible, détruire l’Europe, l’Occident, ses valeurs, son mode de vie, sa civilisation, son économie et bien entendu accroître les lois dictatoriales plébiscitées par ce même peuple ignorant et apeuré.

L’ultralibéralisme a tué Dieu, a créé le protestantisme1 pour faire croire qu’il pouvait être juste de devenir immensément riche et aller au paradis grâce à la théorie du ruissellement.

Oublions donc le fameux :

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »

Théorie assez simple à comprendre, le riche se construit une piscine olympique d’argent gagné sur le dos des esclaves et pour réduire les coûts de production a de petites fuites dans le réservoir, Les gueux en dessous récupèrent les maigres gouttes, c’est ce que l’on appelle la théorie du ruissellement.

Il n’est aucunement question de distributisme qui prônerait une juste réparation des richesses, mais seulement du riche qui vole les pauvres puis leur rend quelques miettes qu’il pourra récupérer grâce aux achats de « biens » de consommation.
De nos jours l’argent ne coule plus du tout des riches vers les pauvres, mais c’est l’inverse. Comme il est vital d’amasser le plus possible et d’être plus riche que certains États, il est important de piquer aux pauvres le peu qui leur reste. De toutes les façons, ils sont tellement cons qu’on arrive à leur vendre 100 euros une paire de baskets à 3 euros.

Le sens du courant a donc été inversé et le ruissellement est désormais
du pauvre vers le riche jusqu’à la dernière goutte.

La preuve en est de l’explosion du nombre de milliardaires durant le plan Covid et de l’augmentation de la pauvreté.
La guerre en Ukraine n’est que la continuité du même plan avec le sabotage de Nordstream par les Russes eux-mêmes (dire qu’il y a des Occidentaux pour le croire, ça fait peur), l’explosion totalement artificielle du prix de l’énergie et une inflation tout aussi artificielle.
Ce que j’ignore c’est s’ils ont prévu un plan intermédiaire entre l’Ukraine et le dérèglement climatique.
Vous pourriez me citer le Hamas, mais je pense que ce n’est qu’une opération (de trop ?) des sionistes messianiques pour créer le grand Israël, mais aussi camoufler la défaite de l’OTAN face à la Russie. Russie dont personne ne pouvait douter sinon de sa victoire, au moins de sa non-défaite.
Ce que je ne sais pas c’est si Blackrock ou Goldman Sachs ont déjà transféré leurs avoirs chez les BRICS.

Pour en revenir au climat, au fameux « dérèglement », j’adore ce mot comme si dans l’histoire le climat avait été un jour « réglé », l’unique objet est la mise à mort de l’Europe.
Tandis que les émissions de CO2 baissent en Europe, preuve de la destruction de l’économie, elles augmentent sur toute la planète et explosent en Asie.
Il faut dire que faire croire que le CO2, gaz totalement naturel qui sort de notre bouche et qui est source de vie sur la planète, 0,04 % de l’atmosphère (si je ne m’abuse), désormais un poison mortel, relève du génie du mal et de l’ignorance et de la naïveté du peuple. Le taux de CO2 était 20 fois supérieur durant l’ère des dinosaures.

Bref, Satan n’est pas près de prendre des vacances, il a un boulot fou en ce moment.

Bonne année ?

Alors l’année sera-t-elle bonne pour nous les gueux, les sans-dents, les inutiles dont la technologie fait qu’un robot et bientôt un androïde coûteront moins cher qu’un ouvrier occidental qui peut tomber en panne et avoir des putains de droits sociaux de merde ?

Je vais essayer de ne pas être totalement pessimiste et fournir quelques éléments objectifs positifs.

Si, si, je peux, ne soyez pas cruels…

L’État profond, les maîtres du monde, l’Église de Satan, appelons-les comme nous voulons du moment que nous n’écrivons pas « qui »…
« Eux », la secte des méchants, ont commis de graves erreurs en voulant trop accélérer leur agenda messianique. Ils ont aussi cru qu’ils pourraient contrôler Internet et les médias sociaux grâce à la censure massive, aux trolls et autres « vérificateurs de l’information ».
De ce point de vue c’est un échec total, la censure, la parole unique, la décrédibilisation systématique de toute dissidence, ont réveillé des millions, que dis-je des centaines de millions d’endormis quand bien même la masse demeure aujourd’hui sur une planète diamétralement opposée à la notre.

Il faut dire que les gouvernants ont été très cons comme par exemple nous autoriser à être assis sans masque au restaurant, mais interdit d’être debout, de même que les plages où il était interdit de marcher puis interdit de s’asseoir à moins que ce ne fût l’inverse. Cela a permis à certains de se demander si on ne se foutait pas un peu de notre gueule.
Pour les injections, nombreux ont vu que cela n’empêchait pas d’avoir la grippe en hiver et que les effets secondaires ne manquaient pas dans leur entourage.

Celui qui veut savoir, celui qui veut avoir accès à une information alternative et sourcée,
peut trouver très rapidement son chemin dans les méandres d’Internet.

Ce n’est pas ou plus une question de possibilité, mais de volonté !
Telegram, pourtant créé par un « méchant russe », est devenu un outil de liberté d’expression qui ne pourra pas disparaître ou sera remplacé par un autre. Espace de liberté au point que des groupes totalement hostiles à Poutine peuvent s’exprimer librement.

Nous traiter de « complotistes » est l’arme de ceux qui ont perdu la bataille, c’est le degré zéro de l’argumentaire.
Nous pouvons disposer de nos jours d’informations dans quasi tous les domaines et nous forger notre propre opinion en la comparant à celle des médias mainstream qui ne parlent que d’une voix.

Quiconque s’autorise à modifier ses croyances, prend le risque d’accepter qu’il puisse y avoir une autre vérité. Raison pour laquelle les mainstream font tout pour décourager l’innocent de lire des « désinformations complotistes ».

N’importe quel individu « sain et éduqué » peut avoir son monde totalement bouleversé en quelques semaines dès lors qu’il ne se contente plus des affirmations des médias, mais investit le temps nécessaire.
Autant il est facile de mentir, autant démontrer le mensonge prends plus de temps.

Il en est des sujets suivants :

  • La Lune où nous irons peut-être un jour.
  • JFK, la CIA et le Mossad.
  • La plandémie Covid.
  • Le 11 septembre.
  • Les guerres mondiales, le Vietnam, l’Irak, etc.
  • La théorie virale et l’arnaque de Pasteur.
  • Les « vaccins ».
  • La guerre en Ukraine.
  • La « victoire » de Biden vs Trump.
  • Le conflit israélien.
  • Le « réchauffement climatique » et la secte du Giec.
  • La mort de Diana.
  • La famille royale d’Angleterre
  • Les réseaux pédophiles et les élites, Epstein, Pizzagate, Sound of Freedom.
  • Les « énergies renouvelables ».
  • Les attentats de Nice, etc.
  • L’économie et la destruction de l’Europe.
  • L’illusion de démocratie.
  • Jean-Michel Trogneux et Mickaël.
  • Le sabotage de Nordstream.
  • L’État profond, Blackrock.

J’ai volontairement omis certains sujets, mais cette liste est déjà totalement délirante pour le commun des mortels.
Le mieux que vous pourrez obtenir d’un normie qui vous est proche est un sourire où un ricanement plus ou moins amical, soulignant que l’auteur de ces lignes est un original. Bref rien qui ne justifierait un investissement personnel pour vérifier si telle ou telle partie mériterait que l’on si attarde.

Dès lors que vous quittez le discours officiel sur les sujets précédents vous êtes au mieux qualifié de « complotiste » pour ne pas dire « d’extrême-droite » ou « antisémite » par la « bonne » société.
N’espérez pas que la parole soit donnée à des personnes compétentes sur ces sujets qui défendraient une thèse diamétralement opposée à la doxa.

Le fait est que celles et ceux qui ont pris la pilule rouge (c’est bien la rouge ? Je ne me rappelle plus) ne peuvent plus faire marche arrière et ont ouvert les yeux sur un monde, plutôt horrible, qu’ils ne pouvaient pas imaginer « à ce point ».

Jamais vous ne croiserez un « complotiste » regretter de ne pas s’être injecté le produit expérimental BioNTech ou faire son Mea culpa en déclarant son erreur et que l’homme a bien marché sur la Lune.
Ouvrir la boîte de Pandore c’est mettre un vers dans le fruit qui non seulement ne pourra plus jamais être retiré, mais ne fera que grandir pour se transformer en chrysalide.

À ce titre je pense que les missions Apollo sont les plus intéressantes pour une « initiation au complotisme » ça facilitera l’ingestion de la pilule « 11 septembre ».
Pour autant il est nécessaire d’avoir en face de soi un public qui se pose des questions ou qui tout du moins n’est pas à l’aise avec les vérités officielles.
C’est loin d’être évident, une majorité de la population ne veut ABSOLUMENT PAS savoir, ne veut PAS écouter, apprendre et veut rester dans ce monde imaginaire décrit par les médias.

Si d’aventure vous avez face à vous un « client » qui est prêt à prendre le risque alors le simple bon sens permettra de mettre à mal le discours officiel.

  • Imaginez que vous arriviez à l’intime conviction que l’homme n’est jamais allé sur la Lune, grâce à un ensemble de faits objectifs !
  • Imaginez que l’on vous mente sur ce sujet depuis 1969, soit plus de 50 ans !
  • Imaginez que le mensonge perdure encore et encore !
  • Imaginez l’énergie déployée pour vous convaincre du contraire et décrédibiliser la thèse « complotiste » !
  • Imaginez la complicité active des politiques, des scientifiques, de TOUS les médias mainstream pour vous maintenir dans l’ignorance !
  • Imaginez que la NASA soit, non pas une usine à rêve, mais, une usine de fabrique du mensonge !

Dans cette hypothèse qui serait désormais le « fou » ?

  • Celui qui imaginerait qu’ils disent la vérité sur les autres sujets ?

Ou

  • Celui qui se demanderait s’il faut mettre en doute 100 % des « vérités » qui nous sont enseignées pour se forger sa propre opinion ?

J’ai lu il y a quelques jours une publication sur Telegram dont j’ignore l’auteur. Le titre en était « Comment savoir si une information est vraie ? »
Il est bien évident que cela ne vaut pas loi, mais pour autant mérite réflexion. Les réponses étaient les suivantes :

  • « Facebook la bloque. »
  • « Twitter la supprime. »
  • « Google la cache. »
  • « YouTube l’interdit. »
  • « Les médias la qualifient de théorie du complot. »

Je pourrais rajouter :

  • Les auteurs sont bannis, moqués, disqualifiés, discrédités, calomniés, rejetés, interdits de médias, victimes d’attaques ad hominem.

Rappelons que la notion de « complotiste » a été médiatisée par la CIA lors de l’assassinat de JFK afin de décrédibiliser tout questionnement qui mettrait à mal la thèse officielle rocambolesque.

« Si tout le monde le dit, c’est vrai ! »

Dans nos sociétés, la vérité n’est qu’une question de statistique. Si la majorité dit que ou pense que… c’est que c’est vrai. On peut faire gober n’importe quoi à un normie qui a la mémoire courte.
Le simple fait que l’on ait dit au début de la plandémie que les masques étaient inutiles, inefficaces, extrêmement difficiles à bien mettre (et aussi dangereux), bref un ensemble de vérités scientifiques prouvées depuis des décennies. Puis quelques semaines plus tard, ce même objet devenait indispensable, efficace, sans la moindre contre-indication et obligatoire, aurait dû en toute logique provoquer un scandale planétaire. Mais non, la première « Vérité » de la totale inefficacité était oubliée et le caractère Vital de son utilisation devenait la nouvelle « Vérité ». Celles et ceux qui avaient quelques démangeaisons anales ont alors pensé que la première « Vérité » était un gentil mensonge qui était justifié par le manque de masques tandis qu’ils ne se disaient pas que c’était peut-être la deuxième « Vérité » qui était le vrai mensonge.
Et c’est ainsi pour tous les sujets.
Pendant des années on nous a dit que la voiture à essence polluait et qu’il fallait la remplacer par un diesel (Peugeot étant le leader européen du diesel et notre capacité de production était trop importante du fait de la fermeture de centrales thermiques au pétrole). Le quidam a alors vendu sa voiture essence en parfait état de fonctionnement pour acheter un diesel. Et là le diesel est devenu un assassin de la planète et le quidam achète une voiture électrique ou hybride pour sauver encore la planète. Il n’est pas impossible que la voiture électrique soit bientôt désignée comme une aberration écologique (ce qui est vrai) pour être remplacée par je ne sais quoi, par exemple une voiture à hydrogène qui, de bien entendu, « sauvera la planète ».

Il est tout aussi drôle, mieux vaut en rire, que des centaines de millions de normies se soient injecté une substance expérimentale, dont les précédents essais avaient été un échec retentissant, pour se prévenir d’une maladie qui n’a jamais tué les personnes en bonne santé. C’est quand même fou qu’ils aient pu gober (et c’est encore le cas pour nombreux d’entre eux) que le produit était sans danger alors que sa commercialisation a été permise sur les SEULES données du vendeur, en l’occurrence Pfizer pour ne parler que de lui.
Ici encore le normie a TOTALEMENT oublié les différents scandales, les milliards de dollars de condamnation de Pfizer pour mensonges, escroquerie, corruption et j’en passe. Le plus fou est que nous étions en France en plein scandale du laboratoire Servier et du Médiator.
Oublié que l’industrie pharmaceutique est un ramassis de voleurs sans conscience, d’un coup, par miracle, pour le Covid nous pouvions leur faire confiance au point d’injecter nos enfants et même des femmes enceintes alors qu’un médecin hésite à lui donner de l’aspirine tant cela peut être dangereux.
Ne nous étonnons pas qu’un Breton soit intimement convaincu du réchauffement climatique et du manque d’eau quand bien même il pleuvait tous les jours en Bretagne cet été !
C’est dans la nature humaine de suivre et de croire ce qui est répété jour après jour.

Néanmoins :

Mathématiquement, le nombre de personnes « complotistes »
ou « éveillées » ne peut que croître inexorablement.

Chaque jour, heure, minute, seconde, le nombre ne fait qu’augmenter, car trop c’est trop.
À cela vous pouvez ajouter que les hommes politiques, les médecins, les juges, les scientifiques et les journalistes ne sont pas tous des moutons, des naïfs, des égoïstes, des lâches, des débiles, des criminels ou des corrompus. Certains ouvrent les yeux et commencent à faire parler leur conscience. Nous voyons de nombreuses fissures dans le mur des forces du mal.

La question est donc de savoir si le mur va céder ou pas, et quand ?

2024 sera-t-elle une « bonne » année ? 

Je crains que cela ne dépende pas de gens comme vous et moi en ce qui concerne la bascule.

  • La version probable, logique, réaliste, pessimiste, voudrait que la dictature mondiale poursuive sa marche inéluctable, que nous perdions encore plus de libertés et que nous allions de plus en plus vers la pauvreté matérielle et spirituelle.

Et

  • La version utopique, optimiste, réaliste, voudrait que l’État profond soit démasqué et que les honnêtes gens ouvrent les yeux sur la réalité de l’horreur et de la manipulation.

L’année 2024 sera-t-elle lumineuse :

  • L’année où l’on dira « STOP » au sionisme messianique et au génocide des Palestiniens et autres minorités ?
  • L’année où l’est de l’Ukraine rejoindra naturellement la Fédération de Russie et l’Ouest deviendra neutre, sans présence de l’OTAN ?
  • L’année où Trump aura le droit d’être réélu ?
  • L’année où débuteront les premiers procès contre Pfizer ?
  • L’année où les scientifiques du climat pourront prendre la parole face aux corrompus ?
  • L’année où les agriculteurs, les entrepreneurs et le peuple européen (et occidental) diront « stop » à la destruction de notre vie ?
  • Etc.

Je voudrais y croire, je veux y croire, mais je n’ose y croire.

La question qui se pose est de savoir si le monde pourra basculer du bon côté sans notre intervention active. Les réseaux sociaux sont une mine d’informations salutaires et vitales, mais aussi notre prison.
Nous, peuples européens et occidentaux, pourrons-nous nous opposer activement sans descendre massivement dans la rue ? Je crains que non.

Je réserverai donc mon « bonne année 2024 » à la fin de l’année, sachant que le début n’a pas grand-chose de bon, et le remplacerai alors par « l’année 2024 a-t-elle était bonne ou moins mauvaise que la 2023 ? »

Alors, s’il vous plaît, ne me souhaitez pas une « bonne année », mais fabriquez là.

Merci

Alain Tortosa2

8 janvier 2024
https://7milliards.fr/tortosa20240108-bonne-annee-ou-fin-du-monde.pdf


1 Libre interprétation

2 Groupe Telegram « Stop état urgence » https://t.me/+cNljt4jKWeVW0I1o
Groupe Telegram « Docus qui dérangent » https://t.me/+Vb2slUv5Lk9hZmZk




La grande réinitialisation et l’ordre mondial multipolaire

[Source : arcaluinoe.info]

Par Iain Davis

Bonjour,

Je m’appelle Iain Davis. Je suis un chercheur d’investigation, un journaliste et un auteur britannique.

Je voudrais remercier Iurie Rosca et le Forum de Chisinau de m’avoir donné l’occasion de discuter du contexte historique du concept d’ordre mondial multipolaire.

La version multipolaire de l’ordre mondial s’écarte du modèle unipolaire en ce sens qu’elle respectera soi-disant véritablement le droit international et partagera le pouvoir entre une coalition plus large d’États-nations. Par conséquent, il est censé introduire un multilatéralisme fonctionnel dans la gouvernance mondiale, sans doute pour la première fois. Pour certains, ce modèle multipolaire semble préférable à l’ordre unipolaire actuel, fondé sur des règles internationales.

Pourtant, lorsque nous examinons les déclarations des dirigeants vantés du nouvel ordre mondial multipolaire, leurs objectifs semblent indiscernables de ceux de leurs homologues unipolaires. D’une part, ils expriment un engagement inébranlable en faveur du développement durable et de l’Agenda 2030.

D’autre part, ils soutiennent le Conseil de sécurité des Nations unies, qui doit rester le centre géopolitique de la gouvernance mondiale, même si notamment la perte du droit de veto n’est pas envisagée. En outre, ils soutiennent sans réserve la 4e révolution industrielle (RI4) du Forum Économique Mondial, axée sur l’IA.

Ils considèrent également que la censure et le contrôle de l’information sont nécessaires pour lutter contre l’« infodémie » et protéger le monde contre la « désinformation ».

Leurs initiatives mondiales — et les partenariats public-privé qui les mettront en œuvre — sont pratiquement identiques aux initiatives et aux partenariats de leurs homologues unipolaires. Enfin, pour les partisans de la multipolarité, un nouveau « système financier » mondial est, comme toujours, la clé de la prétendue « transformation ».

Jusqu’à présent, les oligarques mondialistes, qui sont les bénéficiaires ultimes du modèle unipolaire, ont non seulement préconisé le changement de polarité de l’Ouest vers l’Est, mais ont également joué un rôle dans sa facilitation. En effet, ils ont créé les conditions monétaires, financières, économiques et donc géopolitiques qui semblent le garantir.

Si l’ordre mondial multipolaire est quelque chose de nouveau, alors cette trajectoire vers une gouvernance mondiale centralisée devrait-elle changer ? Mais lorsque le modèle multipolaire semble accélérer la transition vers un pouvoir centralisé, nous devons nous demander s’il y a quoi que ce soit de nouveau et de différent dans ce modèle.

Le Forum Économique Mondial (FÉM) se présente comme l’organisation chef de file des partenariats public-privé (PPP) à l’échelle mondiale. En 2019, le FÉM a tenté de faire valoir ses droits en concluant un partenariat stratégique avec les Nations Unies. L’objectif général de ce partenariat était « d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable. »

Le FÉM représente les entreprises mondiales les plus puissantes de la planète. Comme nous l’avons vu au cours des deux dernières années, les sociétés pharmaceutiques à elles seules peuvent façonner, et souvent diriger, les décisions politiques mondiales. Il faudrait être extrêmement naïf pour imaginer que le FÉM et ses parties prenantes (membres) ne peuvent pas influencer ce qu’ils prétendent simplement conseiller. C’est dans ce contexte que nous analyserons leurs propos.

Selon le livre de Klaus Schwab et Thierry Malleret intitulé « The Great Reset » [La Grande Réinitialisation (GR)], l’essence de la GR est un plan visant à remplacer « les idées, les institutions, les processus et les règles qui ont échoué par de nouvelles mieux adaptées aux besoins actuels et futurs ». Comme presque tous les autres groupes de réflexion et « organisations internationales » occidentaux, ils admettent que le passage à un monde multipolaire est tout simplement inéluctable :

Le XXIe siècle sera très probablement une ère dépourvue d’hégémon absolu, au cours de laquelle aucune puissance n’acquerra une domination absolue. Dans ce nouveau monde désordonné, défini par une évolution vers la multipolarité et une concurrence intense pour l’influence, les conflits ou les tensions ne seront plus motivés par l’idéologie ».

The Great Reset (TGR), p. 76.

Le seul problème que pose l’évolution vers la multipolarité est que le recul de la « mondialisation » qui en découle pourrait se produire trop rapidement. Par conséquent, un retrait prématuré causerait des « ravages ». Par conséquent, la nouvelle « forme de mondialisation » ne sera « viable » que si le système global adéquat est fermement mis en place :

Un retrait précipité de la mondialisation entraînerait des guerres commerciales et monétaires, ce qui nuirait à l’économie de chaque pays, provoquerait des troubles sociaux et déclencherait un nationalisme ethnique ou clanique. La mise en place d’une forme de mondialisation beaucoup plus inclusive et équitable, qui la rende durable, tant sur le plan social qu’environnemental, est le seul moyen viable de gérer le recul. Cela nécessite des solutions politiques (…) et une forme de gouvernance mondiale efficace.

TGR, p. 81.

Le Livre affirme que les ruptures provoquées par les pandémies soulèvent ce qu’il considère comme la perspective déplorable d’un « déficit de l’ordre mondial ». Par conséquent, en l’absence d’un « hégémon absolu » — l’ordre mondial unipolaire — les États-nations doivent trouver un moyen de « collaborer au niveau mondial ». ajoutent Schwab et Malleret :

Si aucune puissance ne peut imposer l’ordre, notre monde souffrira d’un « déficit d’ordre mondial ». Si les nations et les organisations internationales ne parviennent pas à trouver des solutions pour mieux collaborer au niveau mondial, nous risquons d’entrer dans une « ère d’entropie » dans laquelle le repli sur soi, la fragmentation, la colère et l’esprit de clocher définiront de plus en plus notre paysage mondial, le rendant moins intelligible et plus désordonné. La crise pandémique a à la fois révélé et exacerbé ce triste état de fait.

TGR, p. 76.

La soi-disant Grande Réinitialisation a été conçue pour gérer et exploiter l’effondrement orchestré de l’ordre mondial unipolaire. La voie vers la multipolarité, ou vers une mondialisation repensée et un nouvel ordre, est donc tracée. C’est la « démondialisation » inhérente à l’ordre mondial multipolaire qui fournit l’« opportunité » suggérée pour le partenariat public-privé mondial. Personne, et surtout pas le FÉM, ne propose de conserver l’« hyper-mondialisation » de l’« hégémonie absolue ». Ils expliquent :

Il ne sert à rien d’essayer de rétablir le statu quo (…), mais il est important de limiter les inconvénients d’une éventuelle chute libre qui précipiterait des dommages économiques majeurs et des souffrances sociales. Cela ne sera possible qu’en améliorant la gouvernance mondiale — le facteur le plus « naturel » et le plus efficace pour atténuer les tendances protectionnistes. Il n’y a pas de temps à perdre. Si nous n’améliorons pas le fonctionnement et la légitimité de nos institutions mondiales, le monde deviendra bientôt ingérable et très dangereux. Il ne peut y avoir de reprise durable sans un cadre stratégique mondial de gouvernance.

TGR, p. 81.

Ce « cadre stratégique » est la gouvernance mondiale d’un monde multipolaire et le FÉM affirme qu’il s’agit tout simplement de la réponse la plus « naturelle » aux crises mondiales, étant donné que, selon le FÉM, les États-nations individuels sont incapables de résoudre les problèmes du monde.

Telle est donc « l’essence » de la Grande Réinitialisation, comme l’indique clairement le livre :

Sans une gouvernance mondiale appropriée, nous serons paralysés dans nos tentatives d’aborder et de répondre aux défis mondiaux, en particulier lorsqu’il y a une telle dissonance entre les impératifs nationaux à court terme et les défis mondiaux à long terme. Il s’agit là d’une préoccupation majeure (…)

TGR, p. 83.

Et plus loin :

En fin de compte, face à un tel vide dans la gouvernance mondiale, seuls les États-nations sont suffisamment cohésifs pour être capables de prendre des décisions collectives, mais ce modèle ne fonctionne pas dans le cas de risques mondiaux qui nécessitent des décisions concertées à l’échelle mondiale. Le monde sera très dangereux si nous ne réparons pas les institutions multilatérales.

TGR, p. 85.

La conclusion du FÉM est que, réel ou imaginaire, le modèle westphalien n’est tout simplement pas équipé pour faire face aux « défis mondiaux ». Seule une gouvernance mondiale « multilatérale » peut éviter la descente dans un monde « très dangereux ». Une évolution vers la multipolarité est donc nécessaire.

Ce sont précisément les arguments avancés par les prétendus leaders du nouvel ordre multipolaire.

Prétendre, comme certains le font, que la « Grande Réinitialisation » représente une défense de l’ordre unipolaire et que le passage à un modèle multipolaire est une sorte d’antidote à la GR semble reposer sur une incompréhension fondamentale de la nature de la GR.

Pour illustrer davantage ce point : Schwab et Malleret suggèrent que les « défis mondiaux » qu’ils ont identifiés poursuivront la tendance à la « régionalisation ». Ils affirment qu’en lieu et place de l’hégémonie unipolaire menée par les États-Unis, le monde sera de plus en plus divisé en régions semi-autonomes à l’échelle continentale :

L’issue la plus probable du continuum mondialisation/pas de mondialisation réside dans une solution intermédiaire : la régionalisation. Le succès de l’Union européenne en tant que zone de libre-échange ou le nouveau Partenariat économique global régional en Asie (…) illustrent bien comment la régionalisation peut devenir une nouvelle version édulcorée de la mondialisation. En bref, la démondialisation sous la forme d’une régionalisation accrue était déjà en cours. Le COVID-19 ne fera qu’accélérer cette divergence mondiale, l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie se concentrant de plus en plus sur l’autosuffisance régionale plutôt que sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, distantes et complexes, qui incarnaient autrefois l’essence de la mondialisation.

TGR, p. 79.

Ce monde « régionalisé » ressemble étrangement au modèle exposé par le professeur Carroll Quigley. Dans son entretien de 1974 avec le journaliste du Washington Post Rudy Maxa, Quigley parlait de ce qu’il appelait le « monde à trois puissances ». Il avait déjà méticuleusement répertorié les activités d’un réseau anglo-américain, dont les membres avaient fait de grands progrès dans la construction d’un système de gouvernance mondiale qu’ils espéraient contrôler.

Voici une citation de Quigley tirée de l’interview :

Ils travaillaient à fédérer le monde anglophone (…). Ils étaient étroitement liés aux banquiers internationaux. Ils travaillaient à l’établissement d’un monde, ce que j’appelle un monde à trois puissances. Et ce monde de trois puissances était : Le bloc atlantique (l’Angleterre, le Commonwealth et les États-Unis), l’Allemagne (l’Allemagne hitlérienne), la Russie soviétique. Tout cela est décrit dans mon livre, et c’était leur idée. Remarquez qu’il s’agit d’un système d’équilibre des pouvoirs.

L’idée de blocs de pouvoir parfois antagonistes les uns des autres, mais jouant chacun leur rôle dans le maintien d’un système mondial centralisé de relations internationales gérées, ressemble beaucoup au modèle décrit par le projet d’études spéciales du Rockefeller Brothers Fund.

Les Rockefeller et Henry Kissinger ont identifié ce que le FÉM appellera plus tard le « déficit de l’ordre mondial » :

Un système d’organisation de l’ordre international a été détruit sans être remplacé par un autre.

Prospect for America, p. 164.

Le problème était que les Nations Unies ne fonctionnaient pas comme les Rockefeller ou leurs partenaires l’avaient prévu. La prise de décision souveraine des gouvernements était considérée comme problématique. Les « grands espoirs » des Rockefeller quant à « l’expression institutionnelle » d’une véritable gouvernance mondiale ont été contrariés :

Les grands espoirs n’ont pas été pleinement réalisés parce que les institutions formelles des organisations mondiales ont été conçues pour réaliser plus que le consensus des aspirations communes existantes n’était prêt à soutenir.

PfA, p. 164.

Les nations agissaient dans leur propre intérêt et concluaient des accords commerciaux bilatéraux et des traités de défense. Elles étaient donc quelque peu réfractaires à une gouvernance mondiale absolue par leurs partenaires privés.

La solution des Rockefeller face à l’intransigeance des États-nations consistait à balkaniser la planète en morceaux, ou blocs, plus faciles à gérer. Aujourd’hui, nous pourrions les appeler des « pôles ». Cela permettrait ensuite à la gouvernance mondiale, sous les auspices des Rockefeller et de leur partenariat public-privé, de s’épanouir :

Le résultat escompté est la paix dans un monde divisé en unités plus petites, mais organisées et agissant dans un effort commun pour permettre et aider le progrès dans la vie économique, politique, culturelle et spirituelle. Il s’agirait vraisemblablement d’institutions régionales placées sous l’égide d’un organisme international à l’autorité croissante — combinées de manière à pouvoir traiter les problèmes que, de plus en plus, les nations séparées ne seront pas en mesure de résoudre seules.

PfA, p. 26.

Les Rockefeller et leurs partenaires — un « réseau », si l’on veut — espéraient que l’ONU serait en mesure d’exercer une véritable gouvernance mondiale sur les « petites unités » ou blocs régionaux :

Les Nations unies sont l’organisation internationale qui offre aujourd’hui l’espoir raisonnable de pouvoir assumer des fonctions de plus en plus nombreuses et des responsabilités de plus en plus grandes. L’esprit et la lettre de la Charte (…) ne se contentent pas de proclamer l’indispensable ordre mondial (…)

PfA, p. 33.

Et :

L’ONU est enfin le symbole de l’ordre mondial qui sera un jour édifié.

PFA, p. 35.

La clé de la gouvernance mondiale, insistent-ils, est la « régionalisation » multilatérale (une affirmation que le FÉM et d’autres défenseurs de l’ordre mondial multipolaire répéteront plus tard).

Les accords multinationaux les plus naturels sont souvent régionaux. Lorsqu’ils sont pleinement développés, ils impliquent un accord commun sur les dispositions monétaires et de change, une discipline commune sur les questions fiscales et la libre circulation des capitaux et de la main-d’œuvre. Nous pensons que cette approche régionale est valable à l’échelle mondiale. Ce qu’il faut immédiatement, c’est une détermination à aller dans la direction qu’elle implique. Les accords régionaux ne sont plus une question de choix. Ils sont imposés par les exigences de la technologie, de la science et de l’économie. Notre rôle est de contribuer à ce processus par une action constructive.

PfA, p. 188-190.

Dans la Grande Réinitialisation, Schwab, s’exprimant au nom du FÉM, a déclaré que la gouvernance mondiale dans un monde multilatéral et régionalisé, avec des chaînes d’approvisionnement plus localisées, était « la réponse la plus naturelle » aux crises mondiales.

Soixante ans plus tôt, les Rockefeller publiaient ce qui semble être exactement le même plan et affirmaient que les « arrangements multinationaux les plus naturels sont souvent régionaux ». Avant le projet d’études spéciales des Rockefeller, le « réseau » exposé par le professeur Carroll Quigley suggérait également essentiellement le même système de gouvernance mondiale basé sur un « équilibre des pouvoirs » multipolaire.

L’un des principes fondamentaux de l’ordre mondial multipolaire suggéré est de renforcer l’adhésion à la Charte des Nations unies, établissant ainsi une véritable gouvernance mondiale. Les oligarques mondialistes préconisent depuis longtemps exactement la même approche, tout comme les prétendus dirigeants de l’ordre mondial multipolaire.

Les ambitions de la bande que Quigley appelait « le réseau », tout comme les ambitions du Projet d’études spéciales des Rockefeller et les ambitions de la Grande Réinitialisation du FÉM, sont maintenant les ambitions de l’ordre mondial multipolaire nominalement dirigé par les BRICS.

Merci beaucoup d’avoir écouté cette présentation.

(Encore une fois, toutes nos excuses pour la qualité du son.)

Iain Davis est un chercheur d’investigation, journaliste et auteur britannique.






La survie de la domination de Washington sur l’ONU

[Source : voltairenet.org]

[Illustration : Le 12 décembre 2023, l’Assemblée générale des Nations unies a exigé, à 153 voix de majorité, un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.]

Par Thierry Meyssan

Lors de leur création, les Nations unies portaient un idéal d’égalité des peuples et des nations. Cependant, dès les premiers mois de son fonctionnement, Washington et Londres ont soutenu Israël contre le peuple palestinien. Puis, Washington a falsifié le Conseil de sécurité en faisant siéger Formose à la place de la Chine et en provoquant le boycott de l’URSS. Aujourd’hui, la domination des États-Unis sur cette institution est dénoncée par une vaste majorité d’États membres. Tandis que les BRICS se placent en ordre de bataille pour que l’institution revienne au Droit international.

En une année, l’Assemblée générale des Nations unies s’est profondément modifiée : en octobre 2022, 143 États, conduits par Washington, condamnaient les « annexions illégales » de la Russie en Ukraine, tandis qu’en décembre 2023, 153 États appelaient à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza, contre l’avis de Washington.

Par le passé, Washington pouvait menacer quantité d’États et leur imposer de se prononcer comme lui et d’adopter ses règles. Aujourd’hui il fait moins peur :
Certes, le Commandement des opérations spéciales des États-Unis (USSoCom) peut à tout instant mener des ingérences militaires secrètes dans n’importe quel pays dans le monde et assassiner tel ou tel de ses dirigeants, mais ce déploiement semble de plus en plus improbable dans de grands pays.
Certes, le département du Trésor peut interdire de commercer avec tel ou tel État et ainsi couler l’économie du récalcitrant, voire affamer sa population. Mais, désormais, la Russie et la Chine offrent un moyen de briser ce siège économique.
Certes la gigantesque machine d’interception des communications des « Cinq Yeux » (Australie, Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) peut révéler les turpitudes de n’importe quel récalcitrant, mais certains dirigeants sont honnêtes et ne peuvent donc faire l’objet de chantage au détriment de leur population.

De ce point de vue, la liste des États ayant voté contre le cessez-le-feu à Gaza est éclairante, outre les États-Unis et Israël, elle comporte un certain nombre de régimes aux caractères surprenants :
• Autriche
Karl Nehammer est un formateur en communication politique. Il serait capable de faire passer à peu près n’importe quelle décision tant il excelle en la matière. Militaire de carrière, il a travaillé avec Washington en tant que formateur des officiers de Renseignement. Il est aujourd’hui chancelier de cet ancien État neutre.
• Guatemala
Le président italo-guatémaltèque, Alejandro Giammattei, est le représentant d’un petit groupe de capitalistes. Il lutte avec force contre ceux qui luttent contre la corruption, incarcérant des procureurs, des leaders d’associations de Droits humains et des journalistes trop curieux. Allié fidèle des États-Unis, il est le seul chef d’État latino-américain à s’être rendu à Kiev et à Taïwan.
• Liberia
Le pays est encore présidé par le footballer et chanteur George Weah. Le président élu Joseph Boakai n’ayant pas encore été intronisé. N’ayant aucune expérience politique, Weah a choisi comme vice-présidente Jewel Taylor, épouse du criminel contre l’humanité Charles Taylor.
• Micronésie
La Micronésie était occupée par les États-Unis jusqu’à ce que le président Ronal Reagan accepte son indépendance. Aujourd’hui, elle reste cependant sous tutelle, sa défense étant assurée par le Pentagone.
• Nauru
Petit pays de moins de 10 000 habitants, Nauru n’est indépendant de l’Empire britannique que depuis 1968. Chacun sait, aux Nations Unies que le « président » David Adeang est opportuniste et corrompu. Il est toujours possible à celui qui paie d’obtenir un vote favorable de ce pays.
• Papouasie–Nouvelle-Guinée
La Papouasie Nouvelle-Guinée n’est indépendante de l’Empire britannique que depuis 1975. Il y a sept mois, son actuel Premier ministre, James Marape, a signé un accord autorisant les États-Unis à utiliser son territoire comme base avancée dans le Pacifique. Ils ont un accès total à tous ses ports et aéroports en échange de divers investissements. Lorsqu’il a déplacé son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, James Marape a déclaré : « Pour nous qui nous disons chrétiens, nous ne pouvons pas respecter pleinement Dieu à moins de reconnaître que Jérusalem est la capitale universelle du peuple et de la nation d’Israël ».
• Paraguay
Son actuel président, Santiago Peña, tente de donner un coup de jeune aux institutions tout en faisant l’éloge de la dictature anticommuniste du général Alfredo Stroessner.
• Tchéquie
Probablement êtes-vous surpris de voir un second membre de l’Union européenne dans cette liste. C’est que vous avez manqué l’élection de son nouveau président, le général Petr Pavel, ami personnel de l’ambassadeur US à Prague. Il a été formé aux USA et au Royaume-Uni et est devenu président du comité militaire de l’OTAN. Ancien collaborateur de l’occupant soviétique, il a complètement réécrit sa biographie et s’est transformé en Occidental moderne, mais il utilise son pouvoir pour aligner son pays sur Washington.

Vingt-trois autres États se sont abstenus. Il s’agit d’alliés de Washington et non pas de simples marionnettes comme les précédents. Quoi qu’il en soit, les Occidentaux n’ont plus la majorité (97 voix). Le G7 n’est plus un point de repère.

À ce sujet comment ne pas relever la situation actuelle du Japon où une enquête judiciaire a mis en lumière la corruption généralisée de la classe politique. Au moins 500 millions de dollars ont été versés, entre 2018 et 2022, à 99 parlementaires du Parti libéral-démocrate, au pouvoir sans discontinuer depuis 67 ans (sauf deux intermèdes totalisant 4 années). Ce qui est présenté comme une « grande démocratie » n’est en réalité qu’une mise en scène masquant un système mafieux.
Comment le G7 peut-il prétendre incarner et défendre de nobles valeurs ?

Les Brics, dont les nouveaux membres occuperont leur place le 1° janvier 2024, représentent désormais plus de la moitié de l’humanité. Ils œuvrent à un monde multipolaire. Dans leur esprit et contrairement aux cauchemars occidentaux (le piège de Thucydide), il ne s’agit pas de remplacer les États-Unis par le duopole Chine-Russie, mais d’abandonner les règles occidentales et de revenir au Droit international. Si vous ne comprenez pas ce dont je parle, lisez mon article sur ce sujet : « Quel ordre international ? »1. La plupart d’entre nous ignorent que les membres de la « communauté internationale » (c’est-à-dire Washington et ses vassaux) ne respectent plus leurs signatures et violent leurs engagements, à commencer par la résolution 1812 qui prévoyait la création d’un État palestinien ou, plus récemment, la résolution 2202 qui devait prévenir la guerre en Ukraine. Ils ignorent que leurs prétendues « sanctions » sont des armes de guerre et violent les principes de la Charte des Nations unies.

L’évolution de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) la place dans la même situation que la Société des Nations (SDN) en 1939. Alors que le président des États-Unis, Woodrow Wilson, avait profondément modifié le projet original de la SDN en refusant l’égalité entre les peuples, l’ONU la reconnaît dans ses textes, mais pas en pratique, comme le montre par exemple le traitement de la question palestinienne. Dans les deux cas, il s’agit de préserver la domination anglo-saxonne sur le monde, de l’extérieur de la SDN (que Washington refusa d’intégrer après en avoir modifié les statuts) ou de l’intérieur de l’ONU (que Washington intégra, mais dont ils n’a jamais respecté les statuts). D’où la question : les Brics parviendront-ils à réformer l’ONU et à le ramener au respect de ses principes ou échoueront-ils à préserver la paix ?

Dans cette perspective, l’Assemblée générale ne s’est pas contentée d’exiger un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza3. Elle a d’abord adopté une série de résolutions exigeant l’application de la résolution 181, celle dont la non-application avait engendré le désordre actuel. Elle exige notamment qu’Israël indemnise les biens des Palestiniens qu’il a expulsés, il y a soixante-quinze ans4.


1 « Quel ordre international ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 7 novembre 2023.

2 « Résolution 181 (II) de l’Assemblée générale des Nations Unies », ONU (Assemblée générale), Réseau Voltaire, 29 novembre 1947.

3 « Protection des civils et respect des obligations juridiques et humanitaires à Gaza », Réseau Voltaire, 12 décembre 2023.

4 « Biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produit de ces biens », Réseau Voltaire, 7 décembre 2023.




La fausse alternative russe au mondialisme

Le néocominternisme*, fausse alternative au mondialisme

[Source : telegra.ph]

Par Iurie Rosca

La raison d’écrire cet article est que je remarque parmi nous que certains combattants du front altermondialiste font preuve d’une persévérance digne de choses plus nobles pour pratiquer une propagande ouverte et bruyante en faveur du Kremlin au détriment d’analyses géopolitiques pertinentes. Je n’ai aucun moyen de savoir s’il s’agit d’une inertie de la pensée, d’une zone de confort psychologique ou d’une motivation pécuniaire. La motivation peut varier d’un cas à l’autre. Mais je ne peux pas non plus tolérer que le mensonge avec des prétentions d’exercices intellectuels valables et surtout honnêtes poursuive son cours sans relâche.

J’ai remarqué depuis longtemps et même commenté le fait qu’au sein des cercles considérés comme dissidents, antisystème, antimondialistes, il existe une certaine catégorie de personnes qui ont remplacé l’analyse politique par des exercices d’adoration-vénération de l’administration du Kremlin. Et quoi que fasse ce « collectif Poutine », les infatigables admirateurs des officiels de Moscou sont toujours prêts à promouvoir leur politique, en se faisant passer pour des propagandistes ou des défenseurs de la gérontocratie/xénocratie du Kremlin.

Leurs approches ne diffèrent en rien de la politique éditoriale de RT ou de Sputnik. Pire, ils placent sur leurs propres blogs directement, sans aucun commentaire, les communiqués officiels des dirigeants de la Russie (qui ne sont pas forcément russes ou du moins pro-russes !). En tant que personne ayant grandi en URSS et connaissant donc bien les réalités de la Russie et suivant la presse alternative originale de ce pays (présente uniquement sur Internet en raison de la censure et de la persécution !), je peux plus facilement détecter les confusions qui dominent l’esprit de certains auteurs par ailleurs valables lorsqu’ils critiquent l’Occident collectif et les mondialistes.

La cause d’une certaine confusion dans la compréhension de la nature du pouvoir à Moscou réside dans la dichotomie de la formule du conflit entre l’Occident et la Russie. En d’autres termes, si vous êtes contre l’Occident, vous devez nécessairement être du côté de ceux qu’il affronte, je veux dire du côté de la Russie, la Chine, les BRICS. Tertium non datur [Une troisième possibilité n’est pas accordée]. La logique est simple. Puisque les Américains/Occidentaux sont les « méchants » par excellence, il semblerait que ceux qu’ils combattent/affrontent soient du camp des « gentils ».

Pour comprendre ce type de conflits, il serait utile de nous rappeler le « triangle dramatique de Karpman » qui est en fait un modèle social d’interaction humaine proposé par Stephen B. Karpman. Dans ce schéma de manipulation, les rôles sont distribués : L’Occident est en position de « persécuteur », la Russie se voit attribuer le rôle de « victime », et le « sauveur » doit apparaître plus tard, sous la forme d’un centre unique de pouvoir mondial. Pour l’instant, cependant, la position de héros sauveur est généreusement attribuée à Poutine. Selon le manuel de manipulation des masses ou l’alphabet de l’ingénierie sociale, l’instrumentalisation de ces conflits, pour être réussie, doit laisser invisible le manipulateur, qui se trouve au sommet du triangle respectif.

Pour décrypter de tels scénarios et éviter la position ingrate de victime de la manipulation, voire de propagateur de la désinformation mondialiste, il suffit d’identifier correctement le cadre approprié pour lire de telles situations. Et, si l’identification d’un système de décodage de ces jeux à l’échelle internationale était plus difficile jusqu’en 2020, la fausse pandémie Covid -19 a provoqué un choc suffisamment fort pour sortir de la rêverie.

Comme je l’ai mentionné dans mes autres textes et interventions, je constate, surtout depuis le printemps 2020, que la Russie de Poutine fait le jeu des mondialistes par l’adhésion des gouvernants de ce pays aux directives génocidaires et liberticides de l’OMS. Le récit complet des satanistes opérant par l’intermédiaire de Big Pharma et de l’OMS est devenu et reste à ce jour un discours officiel obligatoire en Russie. Absolument toutes les mesures draconiennes sous prétexte de santé : fermetures, injections forcées, etc. ont été imposées en Russie comme partout ailleurs. Et M. V. Poutine est apparu à plusieurs reprises comme un agent publicitaire de Big Pharma, promouvant l’injection de masse et affirmant que lui-même et ses filles avaient été vaccinés à plusieurs reprises. Et celui qui a dirigé toute l’opération de « meurtre par injection », Alexander Ginsbourg, chef d’un institut douteux appelé « Centre national d’épidémiologie et de microbiologie de Gamaleya », a reçu les plus hautes commandes de l’État de la part de M. Poutine. La Russie reste fidèle à l’OMS et participe à toutes les réunions de cette organisation créée par le clan Rockefeller en collaboration avec d’autres cercles satanistes.

Plus grave, les critiques de la politique génocidaire ont été et sont persécutées par les dirigeants russes. Il n’est pas moins dramatique de constater que les hiérarques de l’Église orthodoxe russe ont à nouveau manifesté une relation de subordination à l’État, qui n’a pas changé depuis l’époque des bolcheviks. Ce phénomène s’appelle le sergianisme.

L’expression « sergianisme », qui désigne une politique de loyauté inconditionnelle envers le régime soviétique pratiquée par les dirigeants de l’Église orthodoxe russe et qui est associée à sa déclaration de 1927 [du patriarche Sergius], est dérivée de son nom. (Wikipedia)1

Une remarque s’impose. Le piège de l’adhésion totale au régime de Poutine, dans lequel tombent certains intellectuels occidentaux, n’est pas nouveau. La même chose s’est produite pendant la guerre froide, lorsque de nombreux intellectuels occidentaux qui détestaient le système capitaliste sont tombés dans les bras des Soviétiques, présentant l’URSS comme une alternative à l’Occident. Certains sont même devenus membres de partis communistes en Europe il y a quelques décennies ou ont rejoint divers groupes marxistes, maoïstes, trotskistes, etc.

La situation se répète aujourd’hui. Dégoûtés et révoltés par la ploutocratie mondialiste et ses politiques en Occident, certains se laissent séduire par la propagande étatiste-orthodoxe de Moscou, sans comprendre qu’il ne s’agit en fait que d’un simulacre, d’un village Potemkine 2.

L’état d’incantation, de fascination, d’hypnose exercé par le colosse russe paralyse tout esprit critique, annihile toute trace d’analyse lucide. Dans cet état de rêve béat, ces intellectuels, qui produisent des critiques valables lorsqu’ils se réfèrent à leurs propres pays en Europe, deviennent omnivores et consomment tous les succédanés de la propagande moscovite. La Russie impériale, l’URSS, Nicolas II, Staline, le mausolée de Lénine, les pentagrammes sur les tours du Kremlin et sur les épaulettes des officiers, et l’orthodoxie sont parfaitement intégrés dans cette image du monde.

J’ai appelé ce type de réseau antimondialiste, qui ne voit que d’un œil, n’entend que d’une oreille et ne pense qu’avec un demi-cerveau, les néocominternistes. Peu importe finalement qu’il s’agisse d’« idiots utiles » (Lénine) ou de mercenaires conscients de leur mission. Ce qui compte, c’est l’effet d’intoxication des médias dissidents en Occident qui commencent à croire au récit Russie-Chine-BRICS comme alternative au mondialisme.

J’ai publié trois articles sur les BRICS3 il y a quelques mois, c’est pourquoi je ne m’arrêterai pas ici sur cette construction mondialiste qui excite tant de naïfs qui espèrent échapper à la domination de l’Occident. Comment leur expliquer que les pays occidentaux sont également colonisés par les mêmes entités ou entreprises privées qui ont colonisé le reste du monde, y compris la Russie et la Chine ?

J’insiste : le fait que la Russie soit le pays cible des mondialistes ne fait aucun doute ; mais elle a été colonisée immédiatement après l’effondrement de l’URSS, tout comme les autres pays ex-communistes. La structure de l’économie, du pouvoir politique et des grands médias est parfaitement conforme au système occidental. L’administration de l’État est profondément pénétrée par des réseaux d’influence affiliés à des centres de pouvoir extérieurs, profondément hostiles aux intérêts russes. Il est vrai que l’ennemi extérieur de la Russie est puissant, mais sans ses liens avec l’ennemi intérieur (la cinquième colonne), il serait moins dangereux.

Pour comprendre la gravité de la situation en Russie, il suffit de suivre la dynamique de la guerre en Ukraine. Au lieu de remporter une victoire rapide et définitive, les dirigeants russes se sont enlisés dans une longue série de revers et de reculs sur des territoires déjà conquis, préférant une guerre de tranchées sans offensive significative. Espérons que Moscou parviendra à éviter un deuxième Afghanistan. Car l’implication de l’URSS dans la guerre dans ce pays a représenté un piège qui a largement déterminé la dissolution de l’empire soviétique.

Quant à la coopération de la Russie avec la Chine, en bref, la Russie, après avoir été isolée de l’Occident, a réorienté l’approvisionnement de ses propres ressources énergétiques et d’autres ressources naturelles telles que le bois vers ce pays. Si je regarde la structure des échanges commerciaux de la Russie, elle ressemble à une « république bananière » dotée d’armes atomiques.

Depuis quelques jours, les partisans du régime de Poutine ne cessent d’applaudir sa visite en Arabie Saoudite et aux Émirats Arabes Unis. La jubilation coule de la plume généreuse des propagandistes du mondialisme à la russe. Hourra ! L’isolement international de Poutine a échoué ! Applaudissements ! De plus en plus de pays veulent rejoindre les BRICS et recourir à la « dédollarisation » de leurs économies et de leurs échanges ! En réalité, il n’y a pas lieu de se réjouir. Pour un analyste patriote, la dédollarisation du monde en faveur de la subordination de tous les pays à un système unique de CBDC n’est pas une occasion de se réjouir.

Le système de Bretton Woods est dépassé et se désintègre non pas parce que la Russie, la Chine et, plus largement, l’Est et le Sud du monde s’émancipent par rapport à la métropole, mais parce que les maîtres de la métropole ont décidé de changer le paradigme économique mondial. Le processus de concentration du capital et de la richesse mondiale est terminé. Le capitalisme industriel classique, auquel a succédé le capitalisme financier et spéculatif, est actuellement remodelé selon la formule du « capitalisme inclusif ». L’énorme avancée technologique de ces dernières années est en train de remodeler rapidement le monde entier. Klaus Schwab, avec ses deux livres « La quatrième révolution industrielle » et « La Grande Réinitialisation », est aussi explicite que possible à cet égard.

Ainsi, ceux qui se transforment en caisse de résonance du Kremlin devraient tenir compte du fait que, par exemple, malgré les conflits avec l’Occident, en Russie, comme dans tous les autres pays, le même programme mondialiste est imposé. Et cela est bien connu dans nos milieux. Il s’agit de l’Agenda 21/2030. Et le centre de commandement unique des mondialistes fonctionne parfaitement à travers l’ONU (qui exerce déjà une gouvernance mondiale totale), l’OMS, la Banque des règlements internationaux, etc. Une fois de plus, tout l’agenda dystopique des mondialistes est mis en œuvre à une vitesse fulgurante dans tous les pays, et la Russie ou la Chine sont les champions en la matière.

L’élimination de l’argent liquide, la numérisation de toute la société, la collecte de données biométriques, l’imposition de documents électroniques, la surveillance généralisée, le triomphe de l’IA, l’expansion des recettes de la technologie 5G et 6G, la suppression de toutes les libertés civiles, l’adhésion à l’idéologie du faux académisme et du vaccinisme, voilà les réalités cauchemardesques qui se cachent derrière les divisions et les conflits horizontaux.

Dans nos cercles dissidents, antisystème et conservateurs, on sait quels sont les instruments permettant d’établir le nouvel ordre mondial et un gouvernement mondial. Outre les fausses pandémies et la numérisation totale, l’outil clé pour l’asservissement de toute l’humanité et la dépopulation massive par la famine artificielle, les guerres et les vaccinations obligatoires est la religion du changement climatique. Cette fausseté scientifique, promue à l’origine par l’organisation mondialiste du Club de Rome, puis devenue un acte adopté lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, sert de prétexte à la destruction de l’économie mondiale, à l’imposition de l’empreinte carbone et aux autres composantes de ce plan diabolique.

Nous savons tous que la Conférence sur le changement climatique, ou COP28 sous l’égide de l’ONU, se tient ces jours-ci à Dubaï. Et nos amis du gouvernement russe y sont présents4. En visite aux Émirats arabes unis, Poutine est apparu heureux à l’occasion de ce sabbat sataniste :

« Aujourd’hui, l’un des plus importants forums écologiques internationaux (la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques — COP28) se tient aux Émirats arabes unis. Les premiers résultats des accords de Paris y sont résumés… ». Le président russe a souligné que « la délégation russe est très impliquée dans les travaux de la conférence. Nous vous souhaitons beaucoup de succès, et je ne doute pas que vous en aurez ».

(TASS)

En conclusion, force est de constater que les vieux plans des lucifériens, masqués dans des méga-corporations transnationales, dans des organisations internationales, secondés par des gouvernements fantoches, continuent leur marche triomphale à travers le monde. Les rôles sont distribués et les acteurs suivent strictement le scénario établi. Tout écart est puni de mort. Voir les cas de la Yougoslavie, de l’Irak et de la Libye. Plus la série d’assassinats pendant la fausse pandémie Covid-19 de dirigeants de pays africains et du président haïtien Jovenel Moïse. Seuls les serviteurs de la puissance des ténèbres sont restés aux postes de direction.

Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Nous espérons une intervention divine dans le cours de l’histoire et une révolte des nations. Dans ce contexte, je suis vraiment désolé, mais Poutine et son régime ne sont pas les sauveurs.

L’histoire risque d’entrer dans sa phase terminale, mais la nature humaine ne change pas. L’homme continue à créer ses idoles, à les adorer, et parfois à être récompensé pour avoir divinisé certaines nullités.

P.S. Poutine a pleuré la mort, le jour du 100e anniversaire, du monstre et criminel de guerre Kissinger. Une longue et étrange relation liait ces deux personnes, et l’ascension même du chef du Kremlin y serait liée. Le président russe a également envoyé un télégramme de condoléances à la veuve de son protecteur spirituel, qui était également le mentor de Klaus Schwab (voir http://en.kremlin.ru/events/president/news/72875).

Iurie Rosca

Journaliste, éditeur et président de l’Université des peuples.





Le « grand réveil » du Sud dans l’ère multipolaire eurasienne contre l’ordre unipolaire atlantiste en déclin

[Source : arcaluinoe.info]

Par Carlos Mamani

En s’enfonçant de plus en plus dans ce 21e siècle incertain et inquiétant, une certaine partie de l’humanité est la proie habituelle et permanente du « Caractère totalitaire des systèmes occidentaux » (comme l’a dénoncé un jour Daria Douguine, martyre du monde multipolaire), des systèmes totalitaires de contrôle social finement conçus pour que les victimes vivent dans une « dictature sans larmes », où leurs bourreaux sont perçus comme leurs bienfaiteurs, et où les victimes elles-mêmes sont incapables d’aspirer à un monde autre que celui qu’on leur a imposé. Puisque le pouvoir se caractérise toujours et en fin de compte par la dictée de sens et de récits sur la réalité, ou plutôt par la distorsion de la réalité en fonction de ses intérêts et de ses objectifs, il se trouve qu’aujourd’hui, au XXIe siècle, cette certaine partie de l’humanité souffre inconsciemment d’une profonde dissonance cognitive à propos d’elle-même et de ce qui l’entoure.

C’est ainsi que dans cette certaine partie du monde, aussi appelée Occident, fondamentalement composée de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord, les territoires sont dominés par les intérêts du monde anglo-saxon en général et des États-Unis en particulier, c’est là où « le crépuscule du libéralisme est plus intense qu’ailleurs » (Alexandre Douguine), nous avons donc que sous ces latitudes du globe, c’est là où l’idéologie libérale s’est le plus développée au point d’adopter déjà des conditions métastatiques, et c’est que selon les toujours néfastes Processus Monotoniques (A. Douguine. 2008), le cancer du libéralisme, au cours de sa très brève période d’existence dans le cadre de sa matrice philosophique, la modernité occidentale, a englouti toutes les idées de transcendance, au point qu’aujourd’hui l’homme occidental se trouve dans une profonde crise existentielle, sans aucune boussole dans le labyrinthe des désirs infinis fournis par la postmodernité néolibérale, où la seule monnaie et le seul substitut en même temps est la consommation sacrée.

Ce n’est que dans cette partie du monde que l’on trouve des propositions excentriques et aberrantes transformées en programmes politiques. Ces propositions ne sont rien d’autre que des dérivés du processus d’ingénierie sociale libérale vécu par l’homme occidental, où très tôt, paraphrasant le plus grand penseur du XXe siècle, Martin Heidegger a été exposé au crépuscule récalcitrant du sacré, à l’occultation permanente et systématique de l’être ; c’est de l’adversité innée et de la subversion du libéralisme contre toute autorité, comme le dénonçait alors Carl Schmitt, qu’est né un ordre des choses aussi chaotique. C’est donc le libéralisme intrinsèque qui porte Anomos (anomia), c’est-à-dire « la manifestation du mal sur terre… la banalisation du bien et du mal », et/ou l’instauration d’une « satanocratie », c’est-à-dire « … l’empire du mal par l’euthanasie, l’avortement, l’idéologie du genre, la libéralisation de l’usage des drogues, la dissolution de la famille… En un mot, c’est la dictature du relativisme, de l’hédonisme, du nihilisme, de la dévalorisation du mal et de la dévalorisation du bien. Voilà en quoi consiste le mal de notre temps, que la légion des intellectuels postmodernes refuse de reconnaître… », comme l’ont soutenu à juste titre des intellectuels péruviens, respectivement le politologue Eduardo Hernando Nieto et le philosophe Gustavo Flores Quelopana.

La question qui sous-tend ce sombre panorama d’une humanité sapée dans ses fondements anthropologiques est la suivante : et comment en est-on arrivé à cette situation malheureuse dans le monde occidental ? Et la réponse tombe d’elle-même, car comme nous l’avons souligné, le libéralisme est l’ennemi de toute autorité, et l’Occident a connu et expérimenté très tôt, à l’aube de la modernité cartésienne de la pensée calculatrice (pour reprendre les termes de Heidegger : Das Rechnende Denken), la centralité de l’individu déraciné contre l’autorité du sacré, puis contre l’autorité de la communauté, puis contre l’autorité de la famille, puis contre l’État, et comme on le constate à notre époque, contre l’autorité des lois biologiques les plus élémentaires, tant est perverse et absurde l’idéologie du genre, qui envisage l’existence de plus de cent genres auxquels l’individu peut accéder, y compris d’autres espèces animales, et tout cela, sous la protection et la promotion de l’Organisation des Nations Unies.

De même, nous ne pouvons pas ignorer que l’idéologie du genre, manifestement destructrice de la race humaine, n’est rien d’autre que la dégénérescence absolument nécessaire qui ouvre la porte à la domination absolue de l’être humain, c’est-à-dire la techno-reproduction et le transhumanisme, où le premier affirme que l’Humanité ne naîtra plus, mais sera produite dans des laboratoires, et le second, que l’être humain peut surmonter ses limites biologiques grâce à la technologie, et transcender l’être humain, être plus rapide, plus fort, plus intelligent, y compris les relations « sentimentales » entre les machines et les êtres humains ; et c’est que, comme l’affirme Pedro Bustamante, « il ne s’agit pas de robotiser l’humain, il s’agit d’humaniser le robot ». C’est donc la fin de l’humanité telle que nous la connaissons.

Selon le grand politologue espagnol Dalmacio Negro Pavon, un libéral hors pair, l’Occident est en proie au « Totalitarisme libéral » (2016), coïncidant avec l’idée du « Troisième Totalitarisme » du Prof. Alexandre Douguine, où la seule norme possible est de satisfaire la volonté capricieuse de l’individu déraciné à travers un marché aux offres de plus en plus excentriques (avortement comme « droit de l’homme », euthanasie comme « mort digne », mutilation comme « changement de sexe », achat et vente de nouveau-nés avec la « gestation pour autrui ») qui a été promu dans la postmodernité par les « États-providence » de plus en plus affaiblis, générant une sorte d’isolement social où des institutions fondamentales telles que la famille traditionnelle sont détruites au nom de l’individualisme le plus meurtrier.

Cependant, comme l’a déclaré Carl Schmitt, « le monde sera toujours plus grand que les États-Unis » et, en effet, nous sommes aujourd’hui les témoins privilégiés du grand réveil des peuples historiquement négligés du Sud global qui, au rythme de mouvements tectoniques à grande échelle sans précédent, est généré par la dynamique du monde multipolaire dont l’épicentre se trouve dans le triangle stratégique eurasien, le « RIC » (Russie, Inde, Chine), de nouvelles réalités géopolitiques s’épanouissent aujourd’hui, où la réhabilitation des grands espaces civilisationnels est de plus en plus une réalité, et la résurgence d’histoires culturelles millénaires, avec leurs traditions et croyances respectives, sont aujourd’hui l’étendard du Grand Réveil de la majorité mondiale rassemblée autour des BRICS, contre l’uniformisation décadente des modes de vie (et de pensée) dans le monde unipolaire atlantiste en déclin. Nous assistons aujourd’hui à l’émergence d’un Nouvel Ordre International, dont la dynamique n’est pas guidée par l’abstrait « Ordre International basé sur des Règles » imposé par l’Occident Collectif de manière totalitaire au reste du globe, mais qui est plutôt basé sur la dynamique du Monde Multipolaire, preuve irréfutable que l’Hégémonie Unipolaire Anglo-Américaine est brisée à jamais, C’est pourquoi les dangers qui pèsent sur la sécurité internationale au XXIe siècle augmentent, car comme l’enseigne l’histoire, tout changement dans l’ordre international se produit au milieu de grandes turbulences et tribulations, qui constituent des menaces stratégiques pour la multipolarité naissante.






Une métapolitique contre l’Antéchrist

La métapolitique katechontique1 dans la théologie politique chrétienne orthodoxe

[Source : arcaluinoe.info]

[Illustration : La figure du « Katechon » chez Schmitt]

Par Justino Carneiro

Principes conspirologiques

Je voudrais commencer par dire que dans mon travail normal de chercheur académique en philosophie politique et, plus spécifiquement, en théologie politique, je suis un ensemble de règles concernant l’indication des sources, les références bibliographiques, la justification des thèses et des arguments sur la base de la documentation et la référence à d’autres auteurs et débats académiques reconnus. Je crois que cela peut être utile à un certain niveau, notamment pour que le lecteur puisse vérifier les sources, reconstruire l’argumentation et poursuivre lui-même l’investigation par d’autres voies.

Mais ici, entre amis, je ne suivrai pas strictement ces règles. Mais surtout parce que, dans le domaine de ce que je pense pouvoir appeler à juste titre la CONSPIROLOGIE, les manœuvres étatiques profondes enveloppées de secret sont la norme — les informations classifiées ne sont évidemment pas documentées ou accessibles à ceux qui n’ont pas d’habilitation de sécurité. Lorsque ces informations sont divulguées, elles sont souvent militarisées par le biais de rencontres limitées et d’opérations psychologiques, de contrôles et de récits contrôlés. D’après ce que nous pouvons savoir, il est difficile de parvenir à une perception unifiée de l’ensemble, notamment en raison de la compartimentation délibérée et du déni plausible qui caractérisent l’art de l’État profond. C’est pourquoi nous nous retrouvons le plus souvent avec une pluralité d’hypothèses fragmentaires. Ceci est particulièrement évident dans le cas de la tromperie COVID. La guerre psychologique peut même atteindre le point de ce que quelqu’un comme Michael Hoffman a appelé la « révélation de la méthode », lorsque la révélation et l’exposition de la vérité sont elles-mêmes utilisées comme un moyen de dissimuler la vérité, de dissuader toute résistance et de rendre ceux qui participent à cette révélation complices de l’opération même qu’ils cherchent à révéler. Dans une certaine mesure, je pense que nous devrions considérer comme acquis que l’infosphère est ce qui se rapproche le plus du monde du mauvais démon de Descartes, où même la vérité est un mensonge.

En raison de tous ces facteurs, l’intuition en tant que méthode est inéluctable. En tant que chrétien orthodoxe, c’est pour moi un témoignage de la supériorité de ce que nous appelons le noétique sur le rationnel. Dans ce sens, j’essaierai d’exprimer le plus clairement et le plus directement possible ma propre position sur les questions qui nous réunissent tous ici aujourd’hui, tout en essayant de rester au niveau des principes. Comme l’a dit Jean Parvulesco :

« Pour nous (pour les nôtres), le vrai pouvoir, les vrais pouvoirs aussi, ne viennent que d’en haut. Le pouvoir géopolitique est un pouvoir doctrinal, un pouvoir visionnaire : le pouvoir géopolitique est le pouvoir de la doctrine géopolitique en action et il est accordé par cette doctrine comme un pouvoir de fait. »

Le vrai pouvoir réside dans le principium2. Mais je compléterais cela par la phrase de Saint Paul « car la puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12:9).

L’antimondialisme entre libertarisme et multipolarité

Avant la pars construens3 de mon argumentation, je voudrais aborder une question qui me préoccupe depuis un certain temps. À mon avis, les meilleures recherches, les meilleures critiques et les meilleurs diagnostics systématiques de notre situation actuelle ne proviennent pas, de nos jours, de philosophes politiques ou de scientifiques, ni d’analystes politiques de tendance multipolaire, mais, précisément, de soi-disant théoriciens de la conspiration et même, je dirais, pour la plupart, d’auteurs et de chercheurs nord-américains dans ce domaine. Mais ce qui me pose problème chez beaucoup de ces auteurs, ce sont leurs présupposés libertariens vaguement définis dans les domaines de la politique, de l’économie et du droit. En général, je trouve que, bien que leurs recherches historiques et leur journalisme d’investigation soient absolument brillants et ciblés, il manque une réflexion rigoureuse et minutieuse sur les présupposés et les principes politiques et juridiques. Je crois que c’est important dans le contexte de la discussion sur la résistance, sur la faisabilité de la multipolarité et sur le rôle de l’État ou des grands blocs de pouvoir aujourd’hui.

Le camp antimondialiste et le camp multipolariste sont tous deux d’accord sur les maux du mondialisme, mais partageons-nous la même définition du mondialisme ? Je ne pense pas, par exemple, que le mondialisme puisse être réduit à l’« unipolarité ». Dans ce débat, je me considère comme un antimondialiste, mais pas comme un multipolariste strict — surtout pas dans la manière dont cette position est aujourd’hui formulée en liaison avec l’alliance des BRICS. Sur ce point, je partage entièrement la position d’Iurie Roșca dans sa récente série d’articles critiquant le multipolarisme. Néanmoins, tout en me considérant comme un altermondialiste, je ne partage pas les présupposés libertaires ou même anarchistes qui sont communs à beaucoup dans le camp altermondialiste. Je crois qu’en la matière, des aspects essentiels de notre résistance aux puissances obscures hégémoniques — à la conspiration du non-être, comme l’appelait Jean Parvulesco — sont en jeu.

Libéralisme, sécurité et souveraineté

Réfléchissons un instant à l’appel commun à l’idée de « droits naturels donnés par Dieu et inscrits dans la Constitution ». Tout d’abord, cela brouille la distinction entre le droit naturel et le droit constitutionnel, qui est toujours historique. Mais surtout, la question de savoir qui décide — qui interprète, qui exécute et applique ce droit — est totalement absente. C’était la question centrale de Carl Schmitt : qui décide ? Quis iudicabit ?4 C’est-à-dire qui ou quoi possède le pouvoir de décision en dernier ressort. Qui détient le pouvoir souverain ? La loi en elle-même est impuissante, c’est seulement le pouvoir de décision qui exécute la loi qui lui donne sa réalité et son efficacité.

Ce à quoi il est généralement fait allusion dans cet amalgame entre droits naturels et droits constitutionnels, c’est bien sûr l’idée de droits individuels. Cette idée est d’origine libérale et empiriste. Dans l’un de ses premiers ouvrages, La valeur de l’État et l’importance de l’individu, Carl Schmitt oppose sa propre conception du droit et de la loi (Recht) à la notion libérale empiriste du droit. Dans la pensée libérale, le droit est défini comme le moyen de garantir la poursuite de la liberté, des intérêts et du bonheur de l’individu. Il n’y a pas d’autre fondement au droit que l’intérêt individuel. Mais le droit est aussi la réponse au problème du conflit des intérêts individuels. Tout préjudice ou toute atteinte aux intérêts individuels doit être réglementé par le droit, et en dernier ressort par le droit pénal. Étant donné que le conflit entre différents intérêts individuels nécessite une instance neutre, la décision est déléguée à la communauté qui arbitre entre les parties et décide qui a raison ou tort. Selon Schmitt, le droit, conformément à ces présupposés, est subordonné à la sécurité, il devient un moyen de garantir la poursuite des activités individuelles, à l’abri du danger. La sécurité est donc l’objectif, et le droit le moyen de le réaliser. L’État, dans la perspective libérale, incarne tous les moyens exécutifs de garantir cette sécurité par l’application du droit. Pour Schmitt, cela revient à réduire le droit à une simple légalité, privée de légitimité.

À cet égard, il établit également une distinction entre l’ordre et la sécurité. L’ordre est un élément de ce qu’il appellera plus tard le Nomos, qu’il considère comme un terme grec intraduisible, généralement traduit à tort par « droit ». Alors que l’ordre est nomique, la sécurité est anomique — non pas en pratique, mais en principe. La pensée sécuritaire, parce qu’elle réduit le droit à une simple légalité, prive le droit de sa propre légitimité, de sa valeur et de sa validité autonomes, indépendantes de tout motif empirique. Elle prive l’État d’un fondement légal et le rend vulnérable aux manipulations illégales. Un État de sécurité est un État de désordre.

Le droit doit être juste en lui-même, et non parce qu’il garantit la sécurité des individus. Pour Schmitt, dériver une norme juridique d’un intérêt qui fait appel à cette norme lorsqu’il est lésé reviendrait à ce que le baron de Munchausen se tire d’un marécage par ses propres cheveux. En outre, chaque fois que l’on postule un tiers qui représente l’intérêt commun, on présuppose également une hiérarchie de valeurs — qui ne peut être expliquée par de simples facteurs empiriques —, selon laquelle le commun est plus élevé que le particulier.

Compte tenu de tous ces éléments, selon Schmitt, l’ordre de pensée correct n’est pas que le droit et l’État sont des moyens de réaliser la sécurité, mais que l’État, par le pouvoir qu’il exerce, est lui-même le moyen de réaliser le droit et l’ordre dans la réalité empirique. La sécurité, au sens du gouvernement et de la gestion des intérêts individuels, est non seulement intrinsèquement privée de justice et de légitimité, mais elle dissimule également le pouvoir souverain qui décide, interprète et dirige ce gouvernement, qui juge ce qui est le mieux pour les individus et ce qui est en fait leur intérêt commun. Si l’État ne sert que des objectifs sécuritaires, il est déjà en passe de devenir inévitablement un État policier et un État totalitaire, dirigé par un pouvoir souverain occulte — que Schmitt appelle également potestas indirecta, pouvoir indirect —, qui utilise l’art de l’État comme arcana imperii, secrets d’État, visant à gouverner et à contrôler la population, et comme arcana dominationis, secrets de domination, visant à protéger et à préserver ceux qui sont déjà au pouvoir, potentiellement menacés par des séditions et des soulèvements.

Les libertariens partagent cette même conception libérale de l’État, à la différence près que les libéraux souhaitent un État minimal, réduit à ses simples fonctions de sécurité, tandis que les libertariens considèrent l’État comme intrinsèquement injuste et inique. Dans l’idéal, il n’y aurait pas d’État et toutes les relations entre les individus seraient volontaires, consensuelles et transactionnelles. Mais dans les deux cas, la conception de l’État est la même. D’un point de vue économique, les libertariens considèrent également que l’État est le principal obstacle à l’existence d’un marché véritablement libre. L’État est utilisé par les entreprises monopolistiques comme un outil pour préserver leur propre position de pouvoir et pour réduire la possibilité d’un marché libre. Curieusement, cette idée est similaire à celle du marxisme, à la différence que, dans le marxisme, il n’y a jamais de marché purement libre et que l’appareil d’État peut potentiellement être repris par le prolétariat par des moyens révolutionnaires et utilisé pour atteindre l’objectif utopique du socialisme, où l’État s’effacerait.

Le fait est que ces intérêts corporatifs multinationaux et mondiaux sont l’un des principaux moyens, en conjonction avec la guerre psychologique et les tactiques contre-insurrectionnelles manifestes et clandestines, entre autres méthodes, que l’État profond mondial utilise pour contrôler l’État et l’employer à ses propres fins. Mais en ce sens, l’État n’est pas vraiment souverain, au contraire, il est occupé par les puissances indirectes qui l’utilisent aujourd’hui. On peut dire que cela s’applique aujourd’hui non seulement aux États atlantistes, mais aussi aux BRICS et à l’alternative multipolaire. Le gouvernement mondial n’exige pas nécessairement un État mondial, mais lorsque les États deviennent progressivement des outils de la technocratie mondiale, sous le couvert de l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, alors la souveraineté réelle de l’État n’existe plus dans aucun sens substantiel.

Métapolitique katechontique

Pour Schmitt, toutes les théories politiques réelles ont une affinité avec le dogme théologique du péché originel et partagent une anthropologie pessimiste, tandis que les théories non politiques, telles que le libertarianisme, l’anarchisme et le socialisme, présupposent que l’homme est bon par nature et que l’autorité et l’ordre politiques sont superflus. En tant que chrétien orthodoxe, je crois que l’homme, même s’il a été créé bon par nature, se trouve dans un état déchu. Cet état de déchéance est principalement l’état de mortalité et de corruptibilité. Le péché du premier homme a engendré la mort et la peur de la mort et de la corruption, brandie par le diable et organiquement ancrée en nous, l’évitement de la douleur et le désir de plaisir ont engendré tous les péchés et toutes les passions, qui sont la source de l’iniquité dans le monde.

L’État sécuritaire utilise le pouvoir de la mort et la peur de la mort à des fins de contrôle de la population. En ce sens également, il est profondément anormal. L’une des premières choses que nous devons assumer, à mon avis, c’est le martyre comme point zéro de la politique aujourd’hui. Il serait inutile et franchement dépourvu de dignité de se plaindre de la violation de « mes droits naturels » tout en étant traîné vers un quelconque goulag.

Ceux qui connaissent mieux Carl Schmitt savent peut-être que la notion chrétienne de katechon était l’un de ses thèmes favoris et récurrents. Le katechon est le mot utilisé par Saint Paul, dans sa 2e lettre aux Thessaloniciens, pour désigner la puissance qui retient ce qu’il appelle aussi le mystère de l’anarchie (to mystērion tēs anomias) et l’homme de l’anarchie, c’est-à-dire l’Antéchrist. Ce que beaucoup ignorent, c’est que sa notion de Nomos est précisément le contraire de cette iniquité ou de cette anarchie — anomia. Pour Schmitt, le katechon n’est pas identique à l’État souverain, mais l’État souverain incarnait une fonction katechontique. Après la Première Guerre mondiale, cette fonction katechontique a cessé, le globalisme et le nouvel ordre mondial ont progressivement progressé et nous vivons maintenant dans un état d’anarchie et d’apostasie. Dans cette chaîne d’événements, la PsyOp COVID a été un événement profond qui a accéléré l’avènement de la technocratie mondiale, c’est-à-dire le système même de l’Antéchrist prophétisé dans les Saintes Écritures et dans la tradition chrétienne.

[Voir aussi :
Qui est l’Antéchrist ?
et La religion de l’Antéchrist]

Pour Schmitt — et c’est la clé pour comprendre sa Théorie du partisan —, tout souverainiste est désormais dans la position d’un partisan ou d’un insurgé sous occupation. Mais alors que, pour Schmitt, l’une des conditions de la guérilla était le soutien d’une troisième puissance intéressée, cela ne s’applique plus à notre situation, précisément parce qu’il n’y a plus d’États souverains, tous sont occupés.

Contre-conspiration métastratégique de l’être

Dans la perspective de Jean Parvulesco, auquel j’ai déjà fait allusion, nous vivons une guerre totale entre la conspiration du non-être et la contre-conspiration de l’être. En certains points de son œuvre, il appelle également la seconde la contre-conspiration métastratégique de l’être. Que signifient ces termes ? Je crois qu’ils sont exacts.

L’initiative vient des pouvoirs et des agents du non-être, ce sont les pouvoirs de l’anomie, de la négation active de la vie et de l’être. C’est la conspiration à laquelle nous sommes confrontés. L’être, quant à lui, est simplement, mais lorsqu’il est confronté à cette conspiration massive du non-être, il est forcé d’agir. Pendant les mandats du COVID, cela a été particulièrement évident, lorsque le simple acte humain de respirer est devenu un acte de résistance. D’une manière générale, cette guerre totale correspond à l’état d’inversion de toutes choses dans lequel nous vivons actuellement, où l’anormal est considéré comme normal et le non-droit comme légal.

Qu’en est-il de l’aspect métastratégique ? Je pense qu’il peut être utile de revenir à l’époque qui a précédé l’édit de Milan et la conversion de Constantin. C’était une époque où l’Empire était gouverné par des puissances anomiques. La spiritualité était florissante, mais il n’y avait pas de pouvoir temporel chrétien. Le martyre était la règle. Mais si nous pensons, par exemple, aux nombreux saints militaires qui existaient à cette époque, nous constatons qu’ils étaient capables de distinguer ce qui était légal et ordonné dans leur vie de ce qui était illégal et désordonné. Puisque Dieu lui-même était leur chef, ils pouvaient utiliser la création de Dieu en obéissant à Dieu, et non à l’empereur. Leur ligne rouge était l’idolâtrie et tout ce qui abaissait l’homme, créé à l’image de Dieu. Tout le reste pouvait être séparé.

Un certain degré d’utilisation des institutions actuelles est encore possible, dans tous les domaines où il est possible de les considérer comme normales, ordonnées et légales en tant que telles, même si elles sont intégrées dans des structures anomiques. En outre, toutes les autres formes stratégiques de résistance sont nécessaires, comme le développement de moyens de subsistance parallèles, de réseaux politiques et économiques, locaux, nationaux et internationaux, la guerre de l’information, le bouche-à-oreille local, les actions humanitaires, à travers la charité, la fourniture de biens sociaux et même d’infrastructures, sans parler de toutes les formes de protestation, légales ou non.

Mais le véritable principe métastratégique de toutes ces stratégies porte sur la question suivante : comment cette action contre-conspiratoire peut-elle rester libre, naturelle et simple ? Comment agir sans attache, sans les liens passionnels qui nous soumettent invisiblement à la stratégie des ténèbres ? C’est là que se joue la bataille décisive : dans l’arène spirituelle. Les armes sont l’ascèse, la vigilance et la prière. Dans la pratique ascétique traditionnelle chrétienne, nous sommes appelés à combattre les puissances obscures dans notre propre cœur. Ce n’est pas une métaphore. Comme le dit si bien Saint Paul :

Car ce n’est pas contre la chair et le sang que nous luttons, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les puissances de ce monde de ténèbres, contre les forces spirituelles du mal dans les lieux célestes.

(Éphésiens 6:12)

Par la vigilance et la prière, nous nous dépouillons et désactivons toutes les puissances créées qui agissent en nous, pour atteindre cet état que saint Grégoire Palamas appelait l’inactivité hyperactive, où c’est Dieu lui-même qui opère alors en nous par son énergie incréée. Tel est le mystère de la Croix, de cette mort vivifiante par laquelle la mort est vaincue. Et c’est exactement cette même croix qui a été l’objet de la vision de saint Constantin, lorsqu’il l’a vue dans le ciel pendant sa marche vers Rome, avant la bataille décisive, accompagnée des mots grecs en toutō nika — en cela, vaincre. C’est la bataille décisive, et si elle est gagnée, la guerre est déjà gagnée.



Justino Carneiro

Théologie politique, Portugal
Justino Carneiro est chercheur universitaire à l’Institut de philosophie de l’Université de Porto, au Portugal. Il était auparavant professeur assistant de biopolitique dans le cadre du master d’histoire, de relations internationales et de coopération de l’université de Porto et termine actuellement son doctorat sur la théologie politique en tant que système métaphysique.


1 Terme dérivé de katechon qui serait une forme de néguentropie s’opposant aux tendances vers l’entropie (le chaos, le désordre) d’un système. Dans le christianisme, le katechon, éventuellement sous la forme d’un Grand Monarque, entrave ou restreint la venue de l’Antéchrist.

2 Terme latin pouvant signifier commencement, début, origine, prélude ou principe, cause première, premier rang, prééminence, suprématie, supériorité, NDT]

3 Une expression latine commune désignant les différentes parties d’une argumentation, NDT

4 Qui juge ?




Revanche US et déclin chinois — ou les métamorphoses de la matrice

Par Nicolas Bonnal

La puissance US a changé de forme — et c’est ancien : cela date des années soixante, quand « le capital devient image » (Debord) et quand le solide devient du liquide (revoyez les pages de Guénon sur l’élision de la solidification). Je pense aussi à Baudrillard répondant et humiliant presque Guillaume Faye sur les USA comme facteur de décadence (on croirait voir l’extraordinaire ayatollah imprécateur dans le premier Leslie Nielsen ou de déblatérations de Mao sur le tigre de papier vielles de huit décennies). Cette décadence, cette destruction créatrice, c’est leur fonds de commerce. Ils dévastent le monde (la maçonnerie comme éternel champ de ruines) depuis deux siècles et, comme dit Tocqueville, ils délaissent le corps et s’attaquent à l’âme. La culture et la technologie sont américaines, les « âmes » sont américaines, tout devient américain et jamais on n’a eu autant de milliardaires en dollars dans le showbiz US. 43 000 dollars le siège de concert de Taylor Swift, vous savez qui sait ? Lire et relire ce texte de Robert Stark sur la non-apocalypse et l’apocalypse durable, la dystopie de Dick avec des présidents octogénaires (Trump, Biden), clownesques, qui font rire tout le monde mais font surtout le boulot des maîtres-marionnettistes.

Triomphe US ? Lisez Charles Sannat qui rappelle ici :

« Aux États-Unis, les importations en provenance du Mexique dépassent celles de Chine ! C’est un chiffre très important qui devrait faire la “une” des JT et des informations économiques parce que cela matérialise un changement majeur dans l’organisation du monde. Les importations américaines en provenance de Chine s’effondrent et celles en provenance du Mexique viennent de dépasser celles en provenance de Chine ! La démondialisation ne veut pas dire que les États-Unis rapatrient toutes les productions sur le sol étatsunien, mais relocalisent les anciennes délocalisations chinoises, dans des pays nettement plus “amis”, comme le Mexique ou l’Inde. Les États-Unis sont en train de réorganiser le commerce mondial en supprimant la Chine de cette nouvelle carte des productions industrielles. »

Le pognon est américain, le business est américain, les fonds de pension sont américains (merci Mr Fink au roc noir qui affamez et allez dépeupler notre Europe plus vite que SON NOMBRE), la monnaie reste américaine, la dette américaine invraisemblable reste soutenable (le pauvre John T. Flynn la dénonçait il y a cent, alors…), et surtout les décisions sont américaines. Et pendant que les antisystèmes battent le tam-tam façon Bandoeng (qui aboutit à vingt ans de catastrophes économiques et politiques, en appliquant le socialisme et le fabianisme des britanniques…), le big business US isole la Russie (qui a parlé de lui faire la guerre ? Elle sert de repoussoir depuis 1815, voyez Custine) muée en station-service définitive de la Chine, soumet et affame l’Europe, et rameute le tiers-monde sur un ton évangélique : vous êtes contre moi ou pour moi. Biden le gâteux a fait élire Milei rabbin amateur et larbin libertarien (pour moi qui ai adoré le sujet avec Shaffer Butler, Murray Rothbard ou Ralph Raico, quelle dérision tout de même) ou le socialo Lula domestique des labos US (dix vaccins ou pas de sécu…), il a soumis la colonie Europe comme personne, et il contrôle son Inde comme un gourou. Badhrakumar a eu l’honnêteté de le reconnaître et on lui saura gré : Modhi homme de l’Inde cashless grâce à Amazon, homme qui paie en roupies de sansonnet le pétrole russe pour le refiler aux Européens ensuite…

Oublions les pauvres et les drogués US (il n’y en a jamais eu peut-être ?). Croissance économique au dernier trimestre ? 5 % — et toujours de la même bonne vieille façon Us qui date de Roosevelt et de Keynes : dépenses, dettes, dépenses. Le reste du monde marche à la baguette (magique) et les indices (sic) boursiers continuent de monter. Ils ont monté de 4000 % depuis 1980, pour les distraits que cela intéresse (l’or a triplé pendant ce laps de temps). Ils ont quintuplé depuis 2009…

Mais continuons. Sur Zerohedge.com on lit ceci :

« Ruchir Sharma, président de Rockefeller International : Il s’agit d’un tournant historique : la montée de la Chine en tant que superpuissance économique s’inverse. La plus grande histoire mondiale du dernier demi-siècle est peut-être terminée. Après avoir stagné sous Mao Zedong dans les années 1960 et 1970, la Chine s’est ouverte au monde dans les années 1980 — et a décollé au cours des décennies suivantes. Sa part dans l’économie mondiale a presque décuplé, passant de moins de 2 pour cent en 1990 à 18,4 pour cent en 2021. Aucun pays n’a jamais connu une croissance aussi rapide. Puis le renversement a commencé. En 2022, la part de la Chine dans l’économie mondiale a légèrement diminué. Cette année, il diminuera encore plus sensiblement, à 17 pour cent. Cette baisse de 1,4 pour cent sur deux ans est la plus importante depuis les années 1960. »

La suite est tout aussi peu onirique :

« Pour mettre cela en perspective, l’économie mondiale devrait croître de 8 000 milliards de dollars en 2022 et 2023 pour atteindre 105 000 milliards de dollars. La Chine ne représentera rien de ce gain, les États-Unis en représenteront 45 pour cent et les autres pays émergents, 50 pour cent. La moitié des gains pour les pays émergents proviendra de seulement cinq de ces pays : l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, le Brésil et la Pologne. C’est un signe frappant d’éventuels changements de pouvoir à venir… Mais le taux de croissance potentiel réel à long terme de la Chine — la somme des nouveaux travailleurs entrant sur le marché du travail et de la production par travailleur — est désormais plutôt de l’ordre de 2,5 pour cent. »

La Chine va connaître un effondrement démographique :

« Le baby bust en cours en Chine a déjà réduit sa part de la population mondiale en âge de travailler d’un sommet de 24 pour cent à 19 pour cent, et elle devrait tomber à 10 pour cent au cours des 35 prochaines années. Avec une part décroissante de la main-d’œuvre mondiale, une part plus faible de la croissance est presque certaine. »

Dernier coup de poignard de cet hindou (vive les Brics tout de même — avec des amis comme ça…) :

« En termes nominaux en dollars, le PIB de la Chine est en passe de diminuer en 2023, pour la première fois depuis une forte dévaluation du renminbi en 1994. Compte tenu des contraintes qui pèsent sur la croissance du PIB réel, dans les années à venir, Pékin ne pourra regagner sa part mondiale qu’avec une hausse de l’inflation ou de la valeur du renminbi — mais ni l’une ni l’autre n’est probable. La Chine est l’une des rares économies à souffrir de déflation, et elle est également confrontée à un effondrement immobilier alimenté par la dette, qui conduit généralement à une dévaluation de la monnaie locale. Les investisseurs retirent de l’argent de Chine à un rythme record, augmentant ainsi la pression sur le renminbi. »

On a vu les Chinois très discrets à San Francisco. Et les massacres de Gaza (vive ce Hamas si utile) ont laissé de marbre la communauté internationale, rappelant qui était le patron. Sans les USA rien ne se fait, et avec les USA se fera sans doute le dépeuplement de la Palestine, qui finira en Europe, comme l’Afghanistan ou la Libye (avec les oppositions de papier w.c. d’extrême-droite, toutes sous contrôle israélo-américain on aurait en effet tort de se gêner en haut-lieu).

Mais vient l’algorithme sur le gâteau.

Le devenir-monde n’est sinon plus marchandise ; comme je l’ai montré dans mon livre sur Internet, il est digital. Le devenir-numérique (je pense souvent à NMR, le léopard, en hébreu, l’animal de Nemrod, qui est aussi lié à la ville, par excellence) ; ce devenir est américain aussi (ou amer Caïn). Johnny Depp l’incarne en le désincarnant dans le fascinant film de Wally Pfister Transcendance, où Elon Musk (qui a donné des noms codés à ses enfants, cela fera plaisir à LHK !), fait un caméo. Le capitalisme techno-gnostique (partie deux de mon livre, qui remonte as usual à la cabalistique « Renaissance anglaise » — Dee, Bacon, Marlowe) va achever ce monde et le reconvertit en alias digital.

En attendant, il en remet un certain nombre à sa place.

Ces propos polémiques ont un but au moins : cessons de rêver, on en face des ennemis qui ont pesé et soupesé ce monde. Et qui vont s’en débarrasser à leur guise quand la bise numérique sera (définitivement) venue. De ce point de vue le nombre de chars Abrams en Ukraine (trente ! les deniers de Judas !) importe beaucoup moins que les dernières inventions de Sam Altman ou de Noam Brown dont personne ne parle. Les super-cerveaux ashkénazes de notre Amérique « toujours ruinée et dégénérée » nous préparent en effet un grand remplacement dont les moins éclairés n’ont pas idée.

https://www.zerohedge.com/economics/chinas-share-global-economy-shrinking-fastest-pace-mao-era

https://echelledejacob.blogspot.com/2023/11/demondialisation-aux-etats-unis-les.html

https://www.scmp.com/economy/global-economy/article/3242612/china-wielding-bargaining-power-russia-over-power-siberia-2-natural-gas-pipeline

https://www.unz.com/article/no-collapse-is-the-real-dystopia/




Élections en Argentine : rupture populiste de droite ou reprise en main par Washington ?

[Source : breizh-info.com via strategika.fr]

Par Pierre d’Herbais

C’était le 20 novembre dernier. Les projecteurs du monde entier se sont tournés vers ce pays d’Amérique latine, l’Argentine. Javier Milei, un ovni politique, un provocateur prêt à en découdre. Il qualifie ses détracteurs de « merdes » et promet de s’attaquer au pourrissement de l’État à la tronçonneuse. Derrière le choc, qui est Javier Milei ? Est-ce une bonne nouvelle que ce candidat ultralibéral arrive aux responsabilités ? Et si oui, pour qui ?

Quelques jours après l’arrivée au pouvoir de Javier Milei, ce personnage, au comportement parfois loufoque, qui semble respecter sa volonté de changer les choses, provoque une certaine liesse de la Droite Patriotique française. En effet Javier Milei, candidat « populiste » pour la Gauche française semble décidé à retourner la table. Il est le candidat antiavortement qui exhorte les catholiques conservateurs à se ranger derrière lui malgré ses attaques répétées à l’encontre du Pape François. Il l’accuse notamment d’avoir « une affinité avec les communistes meurtriers » du pays et de violer les Dix Commandements. Malgré ses attaques, le Pape a félicité Javier Milei et lui a déclaré qu’il lui envoyait « un chapelet béni », cadeau peu banal, mais qui peut démontrer que le Pape a un sens de l’humour aiguisé. Si l’économie du pays a bien besoin d’un sacré coup de pouce, l’ancien banquier de HSBC semble être le candidat parfait pour inverser la tendance. Le redressement du pays devra passer par une privatisation de masse à commencer par l’ensemble des médias publics et la suppression de plusieurs ministères, cette dernière illustrée par une vidéo d’anthologie qui a fait le tour du monde. Sur place, on le surnomme « el loco » (le fou) comme s’en est amusé un ressortissant français installé dans le nord du pays. Il est réputé intransigeant. « Il n’y a pas d’autres alternatives. Avec les kirchneristes c’était un long cauchemar. Je vois les réformes promises du droit du travail, la privatisation, la fin de l’ingérence étatique, la fin des plans sociaux, baisse de 17 % des impôts et la fin des occupations illégales des propriétés privées. », me confiait-il au lendemain de l’élection. À la lumière de ces quelques mesures développées ici, on peut aisément comprendre l’ovni politique qu’il représente et l’espoir qu’il suscite pour la droite, mais qu’en est-il pour la Gauche ?

À gauche, c’est un tollé. « Dans mon gouvernement, il n’y aura pas de marxisme culturel. Et le ministère de la Femme, je l’éliminerai. Je ne m’excuserai pas d’avoir un pénis. Je n’ai pas à avoir honte d’être un homme blanc, blond, aux yeux bleu clair. », avait-il déclaré lors de la campagne présidentielle. Le Patriarcat, le mal incarné, le mafieux. Javier Milei est climatosceptique, masculiniste et libéral radical comme l’a souligné Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste. On lui reproche aussi des méthodes mafieuses et on s’interroge sur ces intentions. Que va donc devenir l’opposition politique, le droit des communautés LGBT ? Les récentes déclarations du nouveau Président interrogent. « Entre la mafia et l’État, je préfère la mafia. La mafia a des codes, elle tient ses engagements, elle ne ment pas, elle est compétitive. »  Supprimer le peso pour le dollar US, légaliser la vente d’organes, autant de provocations qui auront pu mettre en tension la Gauche au pouvoir et l’opinion publique en Argentine. En effet, la corruption semble gangréner la politique du pays. On se souviendra du scandale Cristina Kirchner qui a fait du bruit jusqu’en France en décembre 2022. Elle a été condamnée à 6 ans de prison et inéligibilité à vie pour fraude et corruption et ce n’est pas un cas isolé. Pourtant, l’ancien président Alberto Fernandez avait exprimé son soutien en dénonçant un système judiciaire mafieux. Il faut croire que les Argentins ont préféré les promesses de Milei tendant à « tronçonner » l’État responsable, selon lui, de tous les maux du pays.

Alors, d’un point de vue français, qu’en est-il réellement et que va changer la présidence Javier Milei ? Est-il de notre ressort de juger la politique intérieure de l’Argentine ? Le peuple a tranché et il serait inopportun de vouloir s’ingérer dans un pays qui n’est pas le nôtre. Néanmoins, les orientations que semble prendre Javier Milei à l’internationnal, risquent bien de bousculer l’équilibre déjà fragile d’un monde bipolaire. Les BRICS pour l’Argentine, c’est fini et l’axe Washington/UE/Israël se voit renforcé et donc quid de nos intérêts ? Si nos politiques s’évertuent depuis des années à mettre la souveraineté au centre de leurs priorités, c’est bien que nous l’avons bel et bien perdue. Que peut la France sans Bruxelles aujourd’hui ? Que peut Bruxelles sans l’OTAN et que peut l’OTAN sans les États-Unis ? Cela renforce donc la position américaine dans le monde participe au maintien de notre servitude. Et par conséquent à notre incapacité à reprendre notre destin en main. Si l’on part du principe que c’est une bonne chose, alors tout va bien. Néanmoins si l’on est attaché à la maîtrise des flux migratoires, de l’indépendance de la Justice et de l’ensemble de nos politiques sociales, sociétales et économiques cela ne peut-être une bonne nouvelle, car notre souveraineté en sortira un peu plus affaibli. Le nouveau Président argentin annonce qu’il visitera en premier lieu les États-Unis puis Israël. Son attachement pour ce dernier est sans appel : « Je ne vais pas à l’église, je vais à la synagogue. Je ne suis pas un prêtre, je suis un rabbin. J’apprends la Torah. Je suis connu internationalement comme un ami d’Israël. En plus de m’aligner sur les États-Unis et Israël, je souhaite déplacer notre ambassade à Jérusalem. Si je gagne, mon premier voyage sera en Israël. » Le soutien inconditionnel à Israël peut avoir des conséquences évidentes pour notre pays (ce que je développe dans cet article : https://www.breizh-info.com/2023/11/12/226666/les-francais-se-desinteressent-ils-du-conflit-au-proche-orient-lagora/). Et puis, il y a le Milei, homme de Davos et du World Economic Forum dont les projets non dissimulés pour un gouvernement mondial peuvent éveiller chez certains une certaine forme de dégoût.

Javier Milei est le nouveau Président de la République d’Argentine. Son pays risque de recevoir une thérapie de choc et seul le temps nous dira si l’opération est réussie ou si le patient mourra sur la table d’opération. Il n’est pas question ici de juger le choix d’un peuple souverain, mais de savoir si cette élection à l’autre bout du monde aura des répercussions chez nous. Mais devrions-nous nous poser seulement cette question si la France était Grande, Souveraine et Indépendante ? Dans tous les cas le Président argentin promet de rebattre les cartes de la politique mondiale.

Pour conclure, et une fois n’est pas coutume, je veux ici donner mon sentiment. Son élection s’apparente plus à un « populisme Davosien » (en référence au forum économique de Davos) qu’à une rupture populaire que l’on est en droit d’attendre pour chaque peuple de la planète. Ce n’est pas le fruit du hasard et les agences de communication américaines ont dû travailler dur pour obtenir ce résultat. Il s’agit peut-être ici d’une reprise en main de Washington sur l’Amérique latine, chasse gardée de l’Oncle Sam depuis la doctrine Monroe. À l’heure de la défiance pour la domination du dollar, cette élection lui était nécessaire. La bipolarité que vit notre monde nous réserve certainement d’autres surprises.

Pierre d’Herbais

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine




« Le maître de ce monde et l’impression abondante de fausse monnaie »

Discours d’Angelo Karageorgos
Moldavie, Chisinau 2023

L’Agenda 21 de l’ONU et la grande réinitialisation

Notre prochain orateur est Angelos Karageorgos. Il est présent ici en Moldavie. C’est un blogueur, activiste antimondialiste de Grèce et son discours s’intitule « Le maître de ce monde et l’impression abondante de fausse monnaie »

Je salue donc tout le monde et je suis très reconnaissant, tout d’abord, pour cet événement. Je vous remercie tous d’être présents et je vous remercie pour cette organisation. Je vous suis très reconnaissant car, comme vous le savez, à l’heure actuelle, ce type d’événement n’est pas très courant, il n’y a pas de ressources et nous sommes poursuivis par tout le monde. C’est une chose courante ces dernières années, car jusqu’en 2020, on pouvait dire que la situation était un peu différente. À cette époque, il était peut-être difficile d’expliquer aux gens que quelque chose n’allait pas dans l’humanité. Mais en 2020, les choses ont radicalement changé. Nous sommes arrivés à un point où il était clair comme de l’eau de roche que quelque chose n’allait pas du tout. Tout le monde, toutes les institutions, littéralement toutes les institutions, se sont mises au diapason. Tous ces dirigeants immatures qui, par le passé, avaient l’habitude de se battre les uns contre les autres et ne parvenaient pas à se connecter et à trouver un accord, se sont soudain mis sur la même longueur d’onde. On peut donc dire que les masques sont vraiment tombés à ce moment-là. Et nous avons vu qu’ils suivaient exactement les mêmes directions. C’est à ce moment-là qu’ils nous ont dit de porter des masques. Et c’est à ce moment-là qu’ils ont ironiquement fait tomber les leurs ! C’est à ce moment-là qu’il est apparu clairement que les choses n’étaient pas telles qu’ils les décrivaient. Ils ont forcé les gens à subir ces fausses injections qui modifiaient génétiquement notre ADN, ce qui était extrêmement important.

Après cela, nous avons continué et avant même que la poussière ne soit sur le point de retomber, une autre chose s’est produite en 2022. Il s’agit de la guerre en Ukraine. À l’époque, nous étions censés croire que cela s’était produit par accident. Et les dirigeants européens, les années précédentes, ne savaient pas qu’il pouvait y avoir un problème avec Poutine. Nous sommes donc devenus très dépendants de son énergie et il semble que nous ayons eu cette crise énergétique et cette crise alimentaire. Nous sommes donc censés croire que ces crises se sont produites par accident et que nous devions les accepter.

Mais si nous pensons directement à la bouche du cheval, Klaus Schwab, du Forum Économique Mondial, a dit que cette crise, en particulier celle de la Covid, était une excellente occasion de mettre en œuvre la Grande Réinitialisation. Et en même temps, si nous pensons à la dialectique hégélienne qui est Problème-Réaction-Solution, nous pouvons arriver à une meilleure compréhension de ce qui se passe dans le monde. Nous sommes donc censés croire que ces crises surviennent par accident, mais comment peuvent-elles survenir par accident alors que, d’une part, nous disposons d’une technologie de pointe, de satellites, de technologies numériques et que, d’autre part, de nombreuses personnes n’ont pas de quoi manger ou qu’il y a un problème, que nous ne pouvons même pas allumer nos ampoules à la maison. Je pense que cela prouve que quelque chose n’est pas exactement comme ils le décrivent et pour moi, c’est une preuve claire comme de l’eau de roche.

Dans le même temps, nous assistons à la création des BRICS. Les BRICS sont censés être un pôle différent, l’autre côté, qui essaie de créer une humanité libre. Mais ce n’est pas ce qu’ils font, car d’après leurs propres mots, ils suivent toutes les directives des Nations unies. Et à chaque fois qu’ils parlent, c’est ce qu’ils disent, à propos du développement durable et de tous les mots que nous avons été habitués à entendre tout le temps. Ce n’est donc qu’un moyen de mettre un terme à ce qu’ils appelaient auparavant le libéralisme et à la puissance des États-Unis qui promouvaient le capitalisme. Mais il s’agissait d’un faux libéralisme, car la seule chose qui comptait vraiment était que les grandes entreprises deviennent plus grandes et atteignent le point où très peu d’entre elles possèdent toutes les ressources. Ils nous ont donc dit que nous pourrions peut-être créer un magasin et être indépendants. Mais en réalité, ils ne faisaient que laisser les grandes entreprises devenir énormes. Aujourd’hui, cela doit cesser et le monde doit devenir la Chine. Et c’est là qu’interviennent les BRICS ; c’est ce que nous voyons.

Lorsque nous disons que le monde doit devenir la Chine, cela signifie que nous devons mettre en œuvre les systèmes de la Chine. Klaus Schwab appelle cela le capitalisme des parties prenantes. Ce capitalisme des parties prenantes signifie que la plupart des ressources du monde — toutes — seront entre les mains de ces quelques entreprises, créant ainsi un type de capitalisme, un type de communisme, mais au lieu d’avoir un leader, le gouvernement, nous aurons très peu de leaders qui seront ces entreprises. Par conséquent, nous arrivons à un point où la grande numérisation et la technologie vont beaucoup nous aider dans ce domaine, je le crains, et nous allons clairement dans cette direction.

Lorsque nous examinons ces choses, que nous les décrivons et que nous essayons de les analyser, nous pouvons nous demander « comment ils parviennent à avoir ce pouvoir ». Ces grandes entreprises ont simplement réalisé de gros bénéfices parce qu’elles sont de très bons hommes d’affaires et qu’elles gèrent très bien leurs affaires ? Je ne pense pas que ce soit vrai, car nous voyons de nombreuses entreprises qui ne font pas de bénéfices, qui sont constamment en perte et qui peuvent encore contracter des emprunts. Pourquoi en est-il ainsi ? Les banques ne se soucient-elles pas de faire des bénéfices ? Elles s’en moquent. Parce que les banques centrales créent de l’argent à partir de rien. La FED, la Banque européenne et toutes les banques centrales créent de l’argent à partir de rien. Elles peuvent simplement l’imprimer ou écrire les chiffres dans un ordinateur. Telle est la réalité. Elles peuvent imprimer autant qu’elles le souhaitent. Et elles peuvent affamer ceux qu’elles doivent affamer, et elles peuvent pousser autant d’argent qu’elles le souhaitent vers ceux qui mettent en œuvre l’agenda 2030. C’est ce qui se passe et c’est pourquoi ils ont ce pouvoir énorme et peuvent faire ce qu’ils veulent.

Puisque nous l’avons dit clairement, je crois que c’est ainsi que fonctionne le système. Tous les programmes qu’ils peuvent avoir, la Covid, les investissements, même la Chine, ont été créés par des capitaux en provenance des États-Unis. Mais cela n’a rien à voir avec les États-Unis. Il s’agit des banquiers qui impriment de l’argent, qui l’ont sorti des États-Unis et qui ont construit la Chine. Ils y ont investi beaucoup d’argent. Si nous continuons à penser comme nous l’avons fait depuis que nous avons établi cela, nous devons nous demander qui est derrière tout cela. Qui pourrait être derrière tout cela ? Les oligarques ? Les banquiers ? Les hommes d’affaires ? L’Humanité a-t-elle jamais été libre ? Si nous regardons l’histoire, l’Humanité n’a jamais été libre. L’Humanité a toujours souffert. Aujourd’hui, nous pouvons parler des Rothchild, des Rockfeller, mais avant eux, il y avait le Pape. Avant eux, il y avait Babylone. Avant eux, il y avait l’Égypte. Comment pouvons-nous dire que les élites ne font que cela maintenant et que les élites sont derrière tout ? Ce n’est pas le cas. La personne qui est derrière tout a été mentionnée exactement par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, lorsqu’il a dit dans l’Évangile de Jean que le dirigeant de ce monde a été jugé. Il l’a appelé Satan. Il a également dit que je peux vous dire beaucoup d’autres choses, mais que vous ne pourrez pas comprendre. Le moment est venu de comprendre.

Tout, depuis 2020, a été révélé. Et nous savons qui est derrière tout, car nous avons toutes les preuves. Et il n’est qu’un seul ; et toutes les élites de tous les siècles n’étaient que des marionnettes. Et celles qui jouent à se battre les unes contre les autres ne sont que des pièces du même jeu. Nous avons donc un joueur d’échecs qui est le maître de ce monde, Satan, et il joue aux échecs avec les Blancs et les Noirs. Et ils sont utilisés comme une distraction pour que nous choisissions notre camp sans vraiment comprendre qu’ils sont simplement manipulés pour créer des crises afin que l’ordre du jour puisse aller plus loin.

Par exemple, en Ukraine, ils ont créé une crise alimentaire et énergétique dont nous avons dit qu’elle n’avait pas de sens puisqu’ils disposent de tant de milliards pour investir où bon leur semble. Ils ont cette technologie, mais en même temps, nous avons dit que nous ne pouvions pas allumer la lumière chez nous. Puisque maintenant, nous avons établi que le dirigeant de ce monde est au-delà du niveau physique, nous avons suffisamment de preuves pour comprendre que le combat est spirituel, qu’il est au-delà du niveau physique. Ainsi, ce qu’il nous faut mieux comprendre maintenant, c’est ce que nous pouvons faire à ce sujet. Car nous savons maintenant qui est contre nous. Nous savons qui est notre ennemi. C’est notre ennemi extérieur et il est très important de comprendre exactement son mode de fonctionnement et c’est ce que nous analysons. Il crée des crises, comme nous l’a dit Klaus Schwab ; comme nous l’avons dit, les crises sont une grande opportunité, le problème — la réaction — la solution. Ces crises sont donc le moyen de faire avancer l’agenda. Puisque nous comprenons cela, nous sommes prêts à nous protéger parce que nous voyons les choses clairement. Et nous savons que, depuis le début de notre vie, depuis notre premier souffle, il a mis en nous toutes ces calomnies, il a mis dans nos esprits des choses erronées. Il ne nous a pas expliqué et il nous a appris à être égoïstes. Il nous a appris à avoir peur. Il nous a appris à ne pas croire au bien et à essayer de combattre les autres parce que la vie est dure et difficile et que nous devons être méchants.

Et toutes les idées que vous pouvez clairement voir sont si différentes de ce que Jésus-Christ nous a enseigné, de Sa Parole. Par conséquent, nous comprenons maintenant que notre combat spirituel est ce que nous allons faire à l’intérieur de nous. C’est l’autre point. Parce que, d’accord, nous savons qui est le Maître de ce monde et nous savons ce qu’il fait. Mais qu’allons-nous faire à ce sujet ? Nous devons éteindre en nous tout ce qu’il a mis en nous. Nous devons regarder clairement en nous parce qu’au moment où nous pouvons dire « je suis » et nous regarder, nous pouvons changer. Et nous pouvons tout voir, petit à petit, parce qu’il s’agit d’un niveau subconscient, et la propagande est partout. Partout il y a des mensonges.

Nous pouvons donc regarder profondément en nous et commencer à comprendre les différences entre la Parole du Seigneur et ce que nous a enseigné le maître de ce monde, qui a été jugé et dont l’heure est venue. Car tout, je le répète, est venu à la lumière, et c’est une grande occasion maintenant de le voir. Alors, ce qui est important pour nous, c’est de se demander, comme je l’ai dit : qu’allons-nous faire ? Quelle est la chose la plus importante à faire ? La chose la plus importante à faire est de sauver notre âme. La chose la plus importante à faire est de regarder à l’intérieur de nous et de voir ce qu’on nous a enseigné par erreur. Regarder nos pensées et voir si elles sont tournées vers l’amour ou si elles sont tournées vers nous-mêmes, vers la satisfaction de nos seuls besoins. Regardons-nous profondément et comprenons où nous nous sommes trompés. Que pouvons-nous changer ? Quelles sont les pensées, les émotions, les actions que nous faisons et qui ne servent qu’à notre épanouissement ? Et elles ne sont pas pour le bien des autres. C’est là l’énorme différence. C’est la voie à suivre. L’idée est donc que le combat [se traduit par] : quoi qu’ils puissent nous faire, ils peuvent faire ce qu’ils veulent ; ils peuvent faire ce qu’ils veulent, mais Dieu nous a donné le libre arbitre. Dans notre esprit, nous pouvons toujours choisir. Dans nos prédispositions, nous pouvons toujours choisir. Et ce choix ne peut jamais être pris.

Il s’agit donc de choisir réellement. À tout moment, il faut se regarder et savoir. Parce que beaucoup de choses sont à un niveau subconscient, beaucoup de choses ont été des habitudes et la plupart d’entre elles ne peuvent même pas être vues parce que nous avons été habitués à cela. Mais si nous mettons en nous la prédisposition à regarder de l’extérieur, à nous observer et à être capables de changer, l’obscurité est tout autour. L’obscurité est partout et nous y sommes habitués. Et nous nous sommes sentis si mal à ce sujet, nous avons eu tant de mauvaises expériences. N’est-ce pas maintenant la meilleure occasion, alors que l’obscurité est claire comme de l’eau de roche et que notre motivation est au plus haut niveau, parce que l’obscurité est si grande, d’aller du côté opposé ?

Lorsque nous voyons la clarté et les qualités du Maître de ce monde, n’est-il pas clair comme de l’eau de roche de savoir quelle est la bonne direction à prendre ? Quelle est la voie à suivre et quelle est son importance ? Utilisons-le. Utilisons ce qu’ils font, utilisons ce qu’ils disent comme une grande opportunité d’aller à l’encontre de cela, de ne pas les accepter et de prendre une direction différente en tant que personnes. Je pense que c’est la chose la plus importante. Et comme nous sommes revêtus de la Parole de Jésus-Christ, nous ne pouvons jamais avoir peur. Et nous pouvons toujours savoir que nous libérer et sauver nos âmes à la fin est une question de choix. Et quoi qu’ils fassent, je le répète, cela n’a pas vraiment d’importance parce qu’à la fin, c’est nous qui choisissons ce que nous allons faire.

Prenons donc ces choses très au sérieux, réfléchissons-y très profondément. Et je crois qu’indépendamment de ce qui se passe, nous avons le choix. Et nous pouvons faire tout ce qui est nécessaire. Et à tout moment, même lorsque nous faisons quelque chose à l’extérieur, en ayant toujours cette prédisposition, cela peut toujours avoir une bénédiction. J’en suis sûr, les opportunités et les chances dans nos vies deviendront de plus en plus grandes. Et Dieu nous aidera toujours, tant que nous essaierons d’être en contact avec Lui. Merci beaucoup.

Merci beaucoup, Angelos, pour ce discours impressionnant. Vraiment.






L’effondrement d’Israël et des États-Unis

[Source : voltairenet.org]

Par Thierry Meyssan

Pour la première fois, le monde assiste en direct à un crime contre l’Humanité, à la télévision. Les États-Unis et Israël, qui ont uni leur sort depuis longtemps, seront tous deux tenus pour responsables des massacres de masse commis à Gaza. Partout, sauf en Europe, les alliés de Washington retirent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv. Demain, ils le feront à Washington. Tout se passe comme lors de la dislocation de l’URSS et se terminera de la même manière : l’Empire américain est menacé dans son existence. Le processus qui vient de s’enclencher ne pourra pas être stoppé.

Les États-Unis et Israël sont perçus comme une seule et même entité. Ils devront répondre ensemble de leurs crimes.

Alors que nous avons les yeux rivés sur les massacres de civils en Israël et à Gaza, nous ne percevons ni les divisions internes en Israël et aux USA, ni le changement considérable que ce drame provoque dans le monde. Pour la première fois dans l’Histoire, on tue massivement et en direct des civils à la télévision.

Partout — sauf en Europe —, les juifs et les Arabes s’unissent pour crier leur douleur et appeler à la paix.
Partout, les peuples réalisent que ce génocide ne serait pas possible si les États-Unis ne fournissaient pas en temps réel des bombes à l’armée israélienne.
Partout, des États rappellent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv et se demandent s’ils doivent rappeler ceux qu’ils ont envoyés à Washington.

Il va de soi que les États-Unis n’ont accepté ce spectacle qu’à contrecœur, mais ils ne l’ont pas simplement autorisé, ils l’ont rendu possible avec des subventions et des armes. Ils sont effrayés de perdre leur Pouvoir après leur défaite en Syrie, leur défaite en Ukraine et peut-être bientôt leur défaite en Palestine. En effet, si les armées de l’Empire ne font plus peur, qui continuera à effectuer des transactions en dollars au lieu de sa propre monnaie ? Et dans cette éventualité, comment Washington fera-t-il payer aux autres ce qu’il dépense, comment les États-Unis maintiendront-ils leur niveau de vie ?

Mais que se passera-t-il à la fin de cette histoire ? Que le Moyen-Orient se révolte ou qu’Israël écrase le Hamas au prix de milliers de vies ?

Nous retiendrons que le président Joe Biden avait d’abord sommé Israël de renoncer à son projet de déplacer vers l’Égypte ou, à défaut, d’éradiquer le peuple palestinien de la surface de la Terre, et que Tel-Aviv ne lui a pas obéi.

Les « suprémacistes juifs » se comportent aujourd’hui comme en 1948.
Lorsque les Nations unies votèrent la création de deux États fédérés en Palestine, un hébreu et un arabe, les forces armées autoproclamèrent l’État hébreu avant qu’on en ait fixé les frontières. Les « suprémacistes juifs » expulsèrent immédiatement des millions de Palestiniens de chez eux (la « Nakhba ») et assassinèrent le représentant spécial de l’ONU venu créer un État palestinien. Les sept armées arabes (Arabie saoudite, Égypte, Iraq, Jordanie, Liban, Syrie et Yémen du Nord) qui tentèrent de s’opposer à eux furent rapidement balayées.
Aujourd’hui, ils n’obéissent pas plus à leurs protecteurs et massacrent encore, sans se rendre compte que, cette fois, le monde les observe et que plus personne ne viendra à leur secours. Au moment où les chiites admettent le principe d’un État hébreu, leur folie met en péril l’existence de cet État.

Nous nous souvenons de la manière dont l’Union soviétique s’est effondrée. L’État n’avait pas été capable de protéger sa propre population lors d’un accident catastrophique. 4 000 Soviétiques sont morts à la centrale nucléaire de Tchernobyl (1986), en sauvant leurs concitoyens. Les survivants s’étaient alors demandé pourquoi ils continuaient à accepter, 69 ans après la Révolution d’Octobre, un régime autoritaire. Le Premier secrétaire du PCUS, Mikhail Gorbachev, a écrit que c’est lorsqu’il a vu ce désastre, qu’il a compris que son régime était menacé.
Puis ce furent les émeutes de décembre au Kazakhstan, les manifestations d’indépendance dans les pays baltes et en Arménie. Gorbatchev modifia la Constitution pour écarter la vieille garde du Parti. Mais ses réformes ne suffirent pas à arrêter l’incendie qui se propagea en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Moldavie, en Ukraine et en Biélorussie. Le soulèvement des Jeunes communistes est-allemands contre la doctrine Brejnev conduisit à la chute du Mur de Berlin (1989). L’effritement du Pouvoir à Moscou conduisit à l’arrêt de l’aide aux alliés, dont Cuba (1990). Enfin ce furent la dissolution du Pacte de Varsovie et le déchirement de l’Union (1991). En un peu plus de 5 ans, un Empire, que tous pensaient éternel, s’est effondré sur lui-même.

Ce processus inéluctable vient de débuter pour l’« Empire américain ». La question n’est pas de savoir jusqu’où les « sionistes révisionnistes » de Benjamin Netanyahu iront, mais jusqu’à quand les impérialistes états-uniens les soutiendront. À quel moment, Washington estimera qu’il a plus à perdre à laisser massacrer des civils palestiniens qu’à corriger les dirigeants israéliens ?

Le même problème se pose pour lui en Ukraine. La contre-offensive militaire du gouvernement de Volodymyr Zelensky a échoué. Désormais, la Russie ne cherche plus à détruire les armes ukrainiennes, qui sont immédiatement remplacées par des armes offertes par Washington, mais à tuer ceux qui les manient. Les armées russes se comportent comme une gigantesque machine à broyer qui, lentement et inexorablement, tue tous les soldats ukrainiens qui s’approchent des lignes de défense russe. Kiev ne parvient plus à mobiliser de combattants et ses soldats refusent d’obéir à des ordres qui les condamnent à une mort certaine. Ses officiers n’ont d’autre choix que de fusiller les pacifistes.

Déjà de nombreux leaders US, Ukrainiens et Israéliens évoquent un remplacement de la coalition « nationaliste intégrale » ukrainienne et de la coalition « suprémaciste juive », mais la période de guerre ne s’y prête pas. Il va pourtant falloir le faire.

Le président Joe Biden doit remplacer sa marionnette ukrainienne et ses alliés barbares israéliens, comme le Premier secrétaire Mikhail Gorbachev avait dû remplacer son insensible représentant au Kazakhstan, ouvrant la voie à la généralisation de la contestation des dirigeants corrompus. Lorsque Zelensky et Netanyahu auront été renvoyés, chacun saura qu’il est possible d’obtenir la tête d’un représentant de Washington et chacun de ceux-ci saura qu’il doit fuir avant d’être sacrifié.

Ce processus n’est pas seulement inéluctable, il est inexorable. Le président Joe Biden peut juste faire tout ce qui est en son pouvoir pour le ralentir, pour le faire durer, pas pour l’arrêter.

Les peuples et les dirigeants occidentaux doivent maintenant prendre des initiatives pour se sortir de ce guêpier, sans attendre d’être abandonnés, comme Cuba le fit au prix des privations de sa « période spéciale ». Il y a urgence : les derniers à réagir devront payer l’addition de tous. D’ores et déjà de nombreux États du « reste du monde » fuient. Ils font la queue pour entrer aux BRICS ou à l’Organisation de coopération de Shanghai.

Plus encore que la Russie qui a dû se séparer des États baltes, les États-Unis doivent se préparer à des soulèvements intérieurs. Lorsqu’ils ne parviendront plus à imposer le dollar dans les échanges internationaux et que leur niveau de vie s’effondrera, les régions pauvres refuseront d’obéir tandis que les riches prendront leur indépendance, à commencer par les républiques du Texas et de Californie (les seules qui, selon les Traités, en ont légalement la possibilité) [1]. Il est probable que la dislocation des USA donnera lieu à une guerre civile.

La disparition des États-Unis provoquera celle de l’OTAN et de l’Union européenne. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se retrouveront face à leurs vieilles rivalités, faute d’y avoir répondu lorsqu’il était temps.

En quelques années Israël et l’« Empire américain » disparaîtront. Ceux qui lutteront contre le sens de l’Histoire provoqueront des guerres et des morts inutiles en nombre.




Pourquoi les États-Unis ont besoin de cette guerre à Gaza

[Source : RI]

Par Pepe Escobar

Washington doit gagner sa guerre de Gaza contre l’Iran parce qu’il n’a pas réussi à gagner sa guerre d’Ukraine contre la Russie.

Le Sud global s’attendait à l’aube d’une nouvelle réalité arabe.

Après tout, la rue arabe — même si elle est réprimée dans ses pays d’origine — a vibré de manifestations exprimant une rage féroce contre le massacre en masse des Palestiniens de la bande de Gaza par Israël.

Les dirigeants arabes ont été contraints de prendre des mesures, au-delà de la suspension de quelques ambassadeurs auprès d’Israël, et ont appelé à un sommet spécial de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour discuter de la guerre israélienne en cours contre les enfants palestiniens.

Les représentants de 57 États musulmans se sont réunis à Riyad le 11 novembre pour porter un coup sérieux et concret aux génocidaires et à ceux qui les soutiennent. Mais en fin de compte, rien n’a été offert, pas même un réconfort. 

La déclaration finale de l’OCI restera à jamais gravée dans le palais doré de la lâcheté. Les points forts du spectacle rhétorique sordide : nous nous opposons à la « légitime défense » d’Israël ; nous condamnons l’attaque contre Gaza ; nous demandons (à qui ?) de ne pas vendre d’armes à Israël ; nous demandons à la CPI kangourou d’« enquêter » sur les crimes de guerre ; nous demandons une résolution de l’ONU condamnant Israël. 

Pour mémoire, c’est ce que les 57 pays à majorité musulmane ont pu faire de mieux en réponse à ce génocide du XXIe siècle. 

L’histoire, même si elle est écrite par les vainqueurs, a tendance à ne pas pardonner aux lâches.

Les quatre plus grands lâches, en l’occurrence, sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc — ces trois derniers ayant normalisé leurs relations avec Israël sous la lourde main des États-Unis en 2020. Ce sont eux qui ont constamment empêché l’adoption de mesures sérieuses lors du sommet de l’OCI, comme le projet de proposition algérienne visant à interdire le pétrole à Israël et l’utilisation de l’espace aérien arabe pour livrer des armes à l’État occupant.

L’Égypte et la Jordanie — vassaux arabes de longue date — n’ont pas non plus fait preuve d’engagement, de même que le Soudan, qui est en pleine guerre civile. La Turquie, sous la direction du sultan Recep Tayyip Erdogan, a une fois de plus montré qu’elle ne faisait que parler sans agir ; une parodie néo-ottomane du « all hat, no cattle » texan [des paroles en l’air, mais pas d’action, NDLR].

BRICS ou IMEC ?

Les quatre plus grands lâches méritent d’être examinés de près. Bahreïn est un vassal de bas étage qui héberge une branche clé de l’empire des bases américaines. Le Maroc entretient des relations étroites avec Tel-Aviv — il s’est rapidement vendu après la promesse israélienne de reconnaître la revendication de Rabat sur le Sahara occidental. En outre, le Maroc dépend fortement du tourisme, principalement de l’Occident collectif. 

Viennent ensuite les gros bonnets, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces deux pays sont truffés d’armes américaines et, comme Bahreïn, accueillent également des bases militaires américaines. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MbS) et son vieux mentor, le souverain émirati Mohammed ben Zayed (MbZ), tiennent compte de la menace de révolutions de couleur qui déchirent leurs domaines régaliens s’ils s’écartent trop du scénario impérial accepté. 

Mais dans quelques semaines, à partir du 1er janvier 2024, sous la présidence russe, Riyad et Abou Dhabi élargiront considérablement leurs horizons en devenant officiellement membres des BRICS 11.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis n’ont été admis dans le groupe élargi des BRICS qu’en raison de calculs géopolitiques et géoéconomiques minutieux effectués par le partenariat stratégique Russie-Chine.

Avec l’Iran — qui a son propre partenariat stratégique avec la Russie et la Chine — Riyad et Abou Dhabi sont censés renforcer le poids énergétique de la sphère des BRICS et être des acteurs clés, plus tard, dans la campagne de dédollarisation dont le but ultime est de contourner le pétrodollar. 

Pourtant, dans le même temps, Riyad et Abou Dhabi devraient également tirer d’immenses bénéfices du plan pas si secret de 1963 visant à construire le canal Ben Gourion, du golfe d’Aqaba à la Méditerranée orientale, arrivant — quelle coïncidence — tout près du nord de la bande de Gaza, aujourd’hui dévastée.

Le canal permettrait à Israël de devenir un centre de transit énergétique clé, délogeant le canal de Suez de l’Égypte, et cela s’accorde parfaitement avec le rôle d’Israël en tant que nœud clé de facto dans le dernier chapitre de la guerre des corridors économiques : le corridor Inde–Moyen-Orient (IMEC) concocté par les États-Unis.

IMEC est un acronyme assez pervers, comme l’est toute la logique de ce corridor fantastique, qui consiste à positionner Israël, qui viole le droit international, comme une plaque tournante commerciale essentielle et même comme un fournisseur d’énergie entre l’Europe, une partie du monde arabe et l’Inde. 

C’est également la logique qui sous-tend la mascarade du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à l’ONU en septembre, lorsqu’il a montré à l’ensemble de la « communauté internationale » une carte du « nouveau Moyen-Orient » dans laquelle la Palestine avait été totalement effacée.

Tout ce qui précède suppose que l’IMEC et le canal Ben Gourion seront construits — ce qui n’est pas acquis, quel que soit le degré de réalisme. 

Pour en revenir au vote de l’OCI, l’Égypte et la Jordanie, deux pays situés aux frontières occidentale et orientale d’Israël, se trouvaient dans la position la plus délicate. L’État occupant souhaitait repousser définitivement quelque 4,5 millions de Palestiniens à l’intérieur de leurs frontières. Mais Le Caire et Amman, également inondés d’armes américaines et financièrement en faillite, ne survivraient jamais aux sanctions américaines s’ils s’inclinaient de manière trop inacceptable vers la Palestine.

Ainsi, en fin de compte, trop d’États musulmans qui ont préféré l’humiliation à la droiture ont raisonné en termes d’intérêts nationaux très étroits et pragmatiques. La géopolitique est impitoyable. Tout est question de ressources naturelles et de marchés. Si vous n’avez pas l’un, vous avez besoin de l’autre, et si vous n’avez aucun des deux, un hégémon vous dicte ce que vous avez le droit d’avoir.

La rue arabe et musulmane et la majorité mondiale peuvent à juste titre se sentir découragées lorsqu’elles constatent que ces « dirigeants » ne sont pas prêts à faire du monde islamique un véritable pôle de puissance au sein de la multipolarité émergente.

Il ne saurait en être autrement. De nombreux États arabes clés ne sont pas des entités souveraines. Ils sont tous enfermés, victimes d’une mentalité de vassal. Ils ne sont pas prêts — pour l’instant — à affronter l’Histoire. Et malheureusement, ils restent encore otages de leur propre « siècle d’humiliation ».

Le coup de grâce humiliant a été donné par nul autre que le maniaque génocidaire de Tel-Aviv lui-même : il a menacé tous les pays arabes s’ils ne se taisaient pas — ce qu’ils ont déjà fait.

Bien sûr, il y a des cœurs courageux arabes et musulmans très importants en Iran, en Syrie, en Palestine, en Irak, au Liban et au Yémen. Bien qu’ils ne constituent en aucun cas une majorité, ces acteurs de la Résistance reflètent le sentiment de la rue comme aucun autre. Et avec la guerre d’Israël qui s’étend chaque jour, leur poids régional et mondial est destiné à augmenter de façon incommensurable, tout comme dans toutes les autres guerres régionales de l’Hégémon.

Étrangler un nouveau siècle dans le berceau

La débâcle catastrophique du projet Ukraine et la relance d’une guerre irréductible en Asie occidentale sont profondément liées.

Au-delà du brouillard de l’« inquiétude » de Washington concernant le déchaînement génocidaire de Tel-Aviv, le fait crucial est que nous sommes en plein cœur d’une guerre contre les BRICS 11.     

L’Empire ne fait pas de stratégie ; au mieux, il élabore des plans d’affaires tactiques à la volée. Il y a deux tactiques immédiates en jeu : une armada américaine déployée en Méditerranée orientale — dans un effort raté pour intimider les mastodontes de l’Axe de la Résistance que sont l’Iran et le Hezbollah — et une possible élection de Milei en Argentine liée à sa promesse avouée de rompre les relations entre le Brésil et l’Argentine.

Il s’agit donc d’une attaque simultanée contre les BRICS 11 sur deux fronts : L’Asie de l’Ouest et l’Amérique du Sud. Les États-Unis ne ménageront pas leurs efforts pour empêcher les BRICS 11 de se rapprocher de l’OPEP+. L’un des principaux objectifs est d’inspirer la crainte à Riyad et à Abou Dhabi, comme l’ont confirmé des sources commerciales du golfe Persique. 

Même les dirigeants vassaux présents à l’exposition de l’OCI auraient été conscients que nous sommes maintenant au cœur de l’Empire contre-attaque. Cela explique en grande partie leur lâcheté.

Ils savent que pour l’hégémon, multipolarité égale « chaos », unipolarité égale « ordre » et que les acteurs malveillants sont des « autocrates » — tels que le nouvel « axe du mal » russo-chinois-iranien et tous ceux, en particulier les vassaux, qui s’opposent à l’« ordre international fondé sur des règles ».

Ce qui nous amène à l’histoire de deux cessez-le-feu. Des dizaines de millions de personnes au sein de la majorité mondiale se demandent pourquoi l’hégémon cherche désespérément à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine tout en refusant catégoriquement un cessez-le-feu en Palestine.

Le gel du projet Ukraine préserve le fantôme de l’hégémonie juste un peu plus longtemps. Supposons que Moscou morde à l’hameçon (elle ne le fera pas). Mais pour geler l’Ukraine en Europe, l’hégémon aura besoin d’une victoire israélienne à Gaza — peut-être à n’importe quel prix — pour conserver ne serait-ce qu’un vestige de son ancienne gloire.

Mais Israël peut-il remporter la victoire plus que l’Ukraine ? Tel-Aviv a peut-être déjà perdu la guerre le 7 octobre, car il ne pourra jamais retrouver sa façade d’invincibilité. Et si cela se transforme en une guerre régionale qu’Israël perd, les États-Unis perdront du jour au lendemain leurs vassaux arabes, qui ont aujourd’hui une option chinoise et russe qui les attend dans les coulisses.

Le grondement de la rue s’amplifie, exigeant que l’administration Biden, désormais considérée comme complice de Tel-Aviv, mette un terme au génocide israélien qui pourrait déboucher sur une guerre mondiale. Mais Washington n’obtempère pas. Les guerres en Europe et en Asie occidentale sont peut-être sa dernière chance (qu’il perdra) d’empêcher l’émergence d’un siècle eurasien prospère, connecté et pacifique.

Pepe Escobar

Source : The Cradle

Traduction Réseau International




La guerre mondiale existentielle

[Source : arcaluinoe.info]

Par Youssef Hindi

Fin du libéralisme

L’idéologie libérale naquit au surlendemain des grandes guerres civiles de religions dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. La hantise de la stasis touche tout particulièrement les philosophes protestants des XVIIe et XVIIIe siècles, craignant plus que tout la guerre de tous contre tous qui mène au point extrême de la dissociation. Pour empêcher son retour, des jurisconsultes et philosophes européens ont formulé une double solution : d’abord, historiquement, l’édification de l’État souverain, le Léviathan, monstre protecteur totalitaire en puissance ; puis le libéralisme, la neutralité axiologique, idéologique, de cet État, une neutralité étatique ontologiquement impossible puisque l’État est nécessairement structuré par une religion ou une idéologie.

L’État moderne et le libéralisme, issus de la guerre civile religieuse, sont en train de disparaître dans l’actuelle guerre civile mondiale, laquelle se superpose à un pan-polemos qui dévoile des contradictions insolubles. L’État n’est plus le garant de l’ordre et le protecteur du peuple face aux dangers intérieurs et extérieurs. Le libéralisme a mué en néo-libéralisme avant d’être dissous, et avec lui, les libertés individuelles et le « libre marché ». Ce qui a émergé de cette révolution silencieuse, c’est un système soviéto-capitaliste : un État totalitaire, tyrannique, privatisé et dirigé par une oligarchie financière qui appauvrit volontairement les peuples qu’elle dirige et leur mène une guerre biopolitique. La conséquence est la guerre civile, le chaos propre aux révolutions, avec une dimension aggravante, que j’évoquerai dans quelques instants.

Dans la séquence historique actuelle, nous assistons à une révolution, déclenchée par l’oligarchie, pour changer non seulement de système politique, mais aussi de paradigme social et d’environnement. L’édification d’une société dépouillée des attributs de la civilisation. Sans religion transcendante, sans valeurs positives, sans culture, sans unité, sans famille, sans industrie, sans économie réelle, sans métier. En somme, une utopie nihiliste, de surveillance numérique techno-policière, où l’homme est remplacé par des machines et où les celles-ci sont utilisées comme des armes contre les peuples.

Tel est le visage de ce néo-capitalisme, qui, n’ayant plus besoin ni des classes moyennes, ni d’un prolétariat, ni des humains qui les composent, est devenu un système économique sacrificiel. Dans des sociétés post-chrétiennes, post-monothéistes, la valeur de l’homme a été réduite à celle d’un producteur et consommateur, dans le cadre du capitalisme productiviste et de consommation ; mais dès lors que ce capitalisme est devenu purement fictif, l’individu qui avait encore une utilité économique en tant que producteur et consommateur, est devenu un « inutile » et un ennemi à éliminer. Ceci n’est pas une vue de l’esprit ou une interprétation exagérée. Dans l’histoire de l’Humanité, les sociétés sacrificielles ne sont pas l’exception mais la norme. Et le sacrifice économique n’est pas une nouveauté ; c’est une pratique ancienne, qui n’est pas l’apanage des sociétés primitives. L’on ne doit pas se laisser duper, dans l’analyse, par le caractère sophistiqué et technologiquement avancé des sociétés modernes occidentales. Les Aztèques, qui avaient une civilisation développée, une écriture, une astronomie et une science de l’architecture, pratiquaient le sacrifice de masse à visée économique. Le sacrifice était ritualisé, il avait un habillage religieux et il se justifiait par un mythe fondateur, mais il avait une fonction économico-sociale, celle de réduire le nombre de prisonniers de guerre et d’esclaves, et avec eux un surplus de richesse et d’énergie inutile à la société. Ils sacrifiaient entre 20 000 et 100 000 personnes par an. C’est la consumation de ce qu’a appelé George Bataille « La Part maudite ».

Du point de vue de l’oligarchie occidentale, nous sommes pour la plupart d’entre nous, non seulement des « inutiles » à leur système, mais un danger politique pour eux. On comprend mieux pourquoi le conseiller israélien de Klaus Schwab, Yuval Noah Harari, oppose ceux qu’il a appelle « les dieux », à savoir les membres de la caste oligarchique, et ceux qu’il qualifie d’« inutiles », nous. La mise en place d’une narration religieuse, je pense ici à l’écologisme comme religion verte, justifie la réduction de la population mondiale. « Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a affirmé dans son rapport de 2009 sur l’état de la population mondiale, présenté lors de la conférence de Copenhague le 18 novembre 2009, que le réchauffement planétaire ne peut être endigué que par une réduction massive de la population mondiale », peut-on lire dans les colonnes du plus grand journal quotidien français, Le Monde (18 septembre 2010), ainsi que dans The Washington Post (15 septembre 2009). Les nourrissons y sont accusés de produire trop de carbones, ce qui nuit à Gaïa ; il faut par conséquent réduire le nombre d’enfants à naître pour sauver la Terre. Le sauvetage de la planète, dans le discours de l’écologisme, a précisément la même fonction que les mythes dans les sociétés sacrificielles.

Pour ceux qui adhèrent fanatiquement à la religion verte, le sacrifice se fait volontairement, comme les Cananéens et les Hébreux qui sacrifiaient immolaient leurs enfants pour plaire à Moloch ou Yahvé. Pour les autres, la guerre civile est inévitable, mais celle-ci n’est plus la statis des Grecs, ou les guerres civiles de religion de la Renaissance ou encore les révolutions messianiques et socialistes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. C’est une guerre civile d’anéantissement de la civilisation, des valeurs, de la famille, de l’enfant, une guerre biologique. C’est le règne de l’homme de l’anomie, mentionné dans l’Épître aux Thessaloniciens.

La guerre de l’Occident nihiliste

Dans cette perspective, la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine apparaît comme la confrontation entre d’une part l’Occident nihiliste en cours de suicide collectif, et d’autre par le reste de l’Humanité. L’examen des avancées militaires vers la frontière russe depuis les années 1990, malgré la main tendue des dirigeants russes à l’Occident, démontre que cette guerre a été imposée à Moscou qui est dans une position défensive. Mais il ne s’agit pas que d’une expansion militaire de la thalassocratie anglo-américaine judéoprotestante sur le Vieux Continent qu’elle utilise comme tête de pont contre la Russie. C’est une avancée des forces du nihilisme qui prend la forme notamment du LGBTisme, de l’autodestruction économique, et de la guerre biologique. À la porte de la Russie, l’Ukraine, colonisée par les États-Unis, a été transformée, en plateforme de la gay pride, du trafic d’enfant, de l’épuration ethnique et de la fabrication d’armes biologiques dans des laboratoires de l’Oncle Sam. L’Ukraine est devenue la frontière symbolique entre les deux mondes qui s’affrontent, le monde qui promeut la mort du corps et de l’esprit, et celui d’un peuple qui vient de se relever, et qui a fait retour vers le christianisme après être sorti des cauchemars communiste et néo-libéral. La guerre est donc à la fois physique et métaphysique, militaire et spirituelle.

Les trois quarts des pays de la planète refusent naturellement de prendre le parti du camp nihiliste contre la Russie. Ce n’est pas là que l’expression de la multipolarité, mais de l’instinct de conservation face à une oligarchie occidentale qui veut entraîner le reste du monde dans le trou noir économique, sociétale et démographique ; dans le chaos de la guerre civile mondiale. La Russie, en tant que puissance nucléaire continentale aux prises avec l’OTAN, se trouve ainsi tenir le premier rôle dans cette guerre mondiale existentielle.

Pour la caste à la tête de l’Occident, cette guerre est nécessaire à sa survie. C’est un comportement paradoxal consistant à détruire les peuples qu’elle domine tout en préservant une volonté de puissance et un désir de domination mondiale. Elle se prive de la puissance nécessaire à l’hégémonie par sa politique de contraction démographique et industrielle. La guerre contre la Russie ou contre tout autre ennemi est aussi un moyen d’échapper aux contradictions internes du système occidental ; mais ce faisant, il tombe dans une autre contradiction, celui des régimes libéraux en guerre. Le libéralisme est en opposition fondamentale avec la notion de politique, de collectivité et d’État. « L’unité politique doit exiger, le cas échéant, que l’on sacrifie sa vie. Or, l’individualisme de la pensée libérale ne saurait en aucune manière rejoindre ou justifier cette exigence », expliquait Carl Schmitt. Si les dirigeants occidentaux veulent faire accepter la guerre contre la Russie, ils doivent faire corps avec leur peuple ; or, leur politique va dans le sens inverse de cette règle élémentaire. Ils mènent une double guerre : intérieure, contre leur peuple, et extérieure, contre la Russie. De plus, les Occidentaux, largement athées, ne peuvent être mobilisés dans une guerre au nom du LGBTisme, ni même accepter bien longtemps les dégâts socio-économiques qu’elle engendre.

Le libéralisme est ainsi abandonné par les élites occidentales globalistes, car il est devenu pour eux un frein dans le paradigme du néocapitalisme de consumation et dans le contexte de guerre actuel.

Ce modèle anomique adopté par l’Occident n’est exportable que dans des sociétés malades. Le reste de l’humanité, qui aspire à vivre dans la normalité familiale et la paix, rejette l’unipolarité anglo-américaine judéoprotestante qui est le règne du chaos. C’est une des causes, sinon une dimension importante de la naissance du monde multipolaire. L’on peut discuter du degré d’authenticité multipolaire des BRICS, et se demander si elle n’est pas une autre forme de globalisme, puisque les grandes puissances qui les composent sont technophiles, et ont adopté les outils numériques qui permettent de surveiller chaque citoyen. En cela, elles sont toujours imitatrices de l’Occident.

Mais l’uniformisation du monde a des conditions, à savoir l’existence d’une superpuissance qui domine toutes les nations, un seul centre de décision et une religion ou idéologie globale. Or, l’hyperpuissance américaine est en déclin, elle n’a plus les moyens de dominer la planète, et son idéologie libérale n’existe plus dans les faits. Le cauchemar américain n’est plus attractif. Aucune nation normalement constituée ne veut du wokisme, de la guerre raciale et de la récession.

Ce qui existe fondamentalement, c’est la diversité des peuples et des cultures, et des régimes politiques qui correspondent à l’anthropologie de chaque nation. Le système politique occidental dégénère, car il est le reflet de sociétés athées et désorientées.

Du point de vue des rivaux géopolitiques et géoéconomiques de l’Occident, la course à la technologie à une importance capitale ; leur survie en tant qu’État et en tant que puissance de haut rang en dépendent. Toutefois, l’écueil est de suivre cet occident mortifère dans la voie du transhumanisme qui est déjà développé en Russie et en Chine.

La multipolarité demeurera un fait tant que le politique et l’État existeront. Les BRICS n’ont pas pour vocation d’élaborer une alternative idéologique à l’Occident pour le monde. Chaque nation, chaque civilisation doit suivre sa propre voie et construire son modèle en se débarrassant des avatars aliénants de l’hégémon anglo-américain judéoprotestant déclinant.






L’Iran et la Russie tendent un piège occidental en Palestine

[Source : RI]

Par Pepe Escobar

Le seul pays qui pourrait détourner l’Occident de l’Ukraine est Israël. Mais les États-Unis et leurs alliés tombent dans un piège existentiel s’ils pensent qu’une victoire au Proche-Orient sera plus facile à remporter qu’une victoire en Europe.

Le partenariat stratégique entre la Russie et l’Iran — avec la Chine dans les coulisses — tend un piège élaboré teinté de Sun Tzu, à l’Hégémon au Proche-Orient.

Hormis Israël, il n’existe aucune entité sur la planète capable de détourner l’attention, en un clin d’œil, de la débâcle spectaculaire de l’Occident en Ukraine.

Les bellicistes en charge de la politique étrangère américaine, qui ne sont pas exactement des piliers bismarckiens, pensent que si le projet Ukraine est irréalisable, le projet Solution finale en Palestine pourrait au contraire être une promenade de santé (nettoyage ethnique).

Un scénario plus plausible, cependant, est que l’Iran-Russie et le nouvel « axe du mal » Russie-Chine-Iran ont tout ce qu’il faut pour entraîner l’Hégémon dans un second bourbier. Il s’agit en fait d’utiliser les propres revirements de l’ennemi pour le déséquilibrer et le désorienter jusqu’à ce qu’il tombe dans l’oubli.

Le vœu pieux de la Maison-Blanche, selon lequel les guerres éternelles en Ukraine et en Israël s’inscrivent dans le même élan de « démocratie » et sont essentielles aux intérêts nationaux américains, s’est déjà retourné contre elle, y compris au sein de l’opinion publique américaine.

Cela n’empêche pas les cris et les chuchotements le long du Beltway révélant que les néoconservateurs américains alliés à Israël augmentent la cadence pour provoquer l’Iran — par le biais d’un proverbial faux drapeau qui conduirait à une attaque américaine. Ce scénario d’Armageddon correspond parfaitement à la psychopathie biblique du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Les vassaux seraient contraints de se conformer docilement. Les chefs d’État de l’OTAN se sont empressés de se rendre en Israël pour manifester leur soutien inconditionnel à Tel-Aviv, notamment le Grec Kyriakos Mitsotakis, l’Italienne Giorgia Meloni, le Britannique Rishi Sunak, l’Allemand Olaf Scholz, le locataire sénile de la Maison-Blanche, et le Français Emmanuel Macron.

Venger le « siècle d’humiliation » arabe

Jusqu’à présent, le mouvement de résistance libanais Hezbollah a fait preuve d’une extraordinaire retenue en ne mordant pas à l’hameçon. Le Hezbollah soutient la résistance palestinienne dans son ensemble et, jusqu’à il y a quelques années, avait de sérieux problèmes avec le Hamas, avec lequel il s’est affronté en Syrie. Le Hamas, d’ailleurs, bien que partiellement financé par l’Iran, n’est pas dirigé par l’Iran. Même si Téhéran soutient la cause palestinienne, les groupes de résistance palestiniens prennent leurs propres décisions.

La grande nouvelle, c’est que tous ces problèmes sont en train de disparaître. Le Hamas et le Jihad islamique palestinien (PIJ) se sont rendus au Liban pour rendre visite au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en personne cette semaine. Il s’agit là d’une unité d’objectif — ou de ce que l’Axe de la résistance de la région appelle « l’unité des fronts ».

La visite du Hamas à Moscou cette semaine, qui a été accueillie avec une fureur israélienne impuissante, a été encore plus révélatrice. La délégation du Hamas était dirigée par un membre de son Politburo, Abu Marzouk. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Ali Bagheri est venu spécialement de Téhéran et a rencontré deux des principaux adjoints du ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, Sergei Ryabkov et Mikhail Galuzin.

Cela signifie que le Hamas, l’Iran et la Russie négocient à la même table.

Le Hamas a appelé les millions de Palestiniens de la diaspora, ainsi que l’ensemble du monde arabe et toutes les terres d’Islam, à s’unir. Lentement mais sûrement, un modèle peut être discerné : le monde arabe et de larges pans de l’islam pourraient-ils être sur le point de s’unir de manière significative pour venger leur propre « siècle d’humiliation » — comme les Chinois l’ont fait après la Seconde Guerre mondiale avec Mao Zedong et Deng Xiaoping ?

Pékin, par le biais de sa diplomatie sophistiquée, y fait certainement allusion auprès d’acteurs clés, avant même le rapprochement inédit entre l’Iran et l’Arabie saoudite, négocié par la Russie et la Chine au début de l’année.

Cela ne suffira pas à contrecarrer l’obsession perpétuelle des néoconservateurs américains de bombarder les infrastructures essentielles en Iran. En matière de science militaire, ces néocons ignorent que les représailles iraniennes viseraient — avec précision — chacune des bases américaines en Irak et en Syrie, avec le golfe Persique comme dossier ouvert.

L’éminent analyste militaire russe Andrei Martyanov a montré ce qui pourrait arriver à ces coûteuses baignoires en fer américaines en Méditerranée orientale en cas d’attaque de l’Iran sous la menace israélienne.

En outre, il y a au moins 1000 soldats américains dans le nord de la Syrie qui volent le pétrole du pays — qui deviendrait également une cible instantanée.

Ali Fadavi, commandant en chef adjoint du Corps des gardiens de la révolution islamique, est allé droit au but :

« Nous avons des technologies dans le domaine militaire que personne ne connaît, et les Américains les connaîtront lorsque nous les utiliserons ».

Les missiles hypersoniques iraniens Fattah — cousins du Kinjal et du DF-27 — se déplacent à Mach 15 et peuvent atteindre n’importe quelle cible en Israël en 400 secondes.

Ajoutez à cela la guerre électronique russe sophistiquée. Comme cela a été confirmé à Moscou il y a six mois, en matière d’interconnexion militaire, les Iraniens ont dit aux Russes assis à la même table : « Tout ce dont vous avez besoin, vous n’avez qu’à le demander ». Il en va de même dans l’autre sens, car l’ennemi commun est le même.

Tout tourne autour du détroit d’Ormuz

Le cœur de toute stratégie russo-iranienne est le détroit d’Ormuz, par lequel transitent au moins 20 % du pétrole mondial (près de 17 millions de barils par jour) et 18 % du gaz naturel liquéfié (GNL), soit au moins 3,5 milliards de pieds cubes par jour.

L’Iran est capable de bloquer le détroit d’Ormuz en un clin d’œil. Pour commencer, ce serait une sorte de justice poétique en guise de rétribution pour Israël qui cherche à s’emparer illégalement de tout le gaz naturel découvert au large de Gaza, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars : c’est, soit dit en passant, l’une des raisons absolument essentielles du nettoyage ethnique de la Palestine.

Cependant, la véritable affaire consistera à faire tomber la structure des produits dérivés de 618 000 milliards de dollars élaborée par Wall Street, comme le confirment depuis des années les analystes de Goldman Sachs et de JP Morgan, ainsi que les négociants indépendants en énergie du golfe Persique.

Ainsi, en cas d’urgence — et bien au-delà de la défense de la Palestine et dans un scénario de guerre totale — non seulement la Russie et l’Iran, mais aussi les acteurs clés du monde arabe sur le point de devenir membres des BRICS 11 — tels que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis — ont ce qu’il faut pour faire tomber le système financier américain quand ils le souhaitent.

Comme le souligne un vieux briscard de l’État profond, aujourd’hui en activité en Europe centrale :

« Les nations islamiques ont l’avantage économique. Elles peuvent faire exploser le système financier international en coupant le pétrole. Elles n’ont pas besoin de tirer un seul coup de feu. L’Iran et l’Arabie saoudite s’allient. Il a fallu 29 000 milliards de dollars pour résoudre la crise de 2008, mais celle-ci, si elle devait se produire, ne pourrait être résolue même avec 100 000 milliards de dollars d’instruments fiduciaires ».

Comme me l’ont dit les traders du golfe Persique, l’un des scénarios possibles est que l’OPEP commence à sanctionner l’Europe, d’abord à partir du Koweït, puis en s’étendant d’un pays de l’OPEP à l’autre et à tous les pays qui traitent le monde musulman comme des ennemis et de la matière première pour la guerre.

Le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani a déjà prévenu que l’acheminement du pétrole vers les marchés occidentaux pourrait être retardé en raison des actes perpétrés par Israël à Gaza. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déjà demandé officiellement aux pays islamiques de décréter un embargo total sur le pétrole et le gaz à l’encontre des nations — essentiellement des vassaux de l’OTAN — qui soutiennent Israël.

Ainsi, les sionistes chrétiens des États-Unis, alliés au néoconservateur Netanyahou, qui menacent d’attaquer l’Iran, ont le potentiel de faire s’écrouler l’ensemble du système financier mondial.

La guerre éternelle contre la Syrie, remixée

Sous le volcan actuel, le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine a été extrêmement prudent. Pour le monde extérieur, leur position officielle commune est de refuser de se ranger du côté de la Palestine ou d’Israël, d’appeler à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires, d’appeler à une solution à deux États et de respecter le droit international. Toutes leurs initiatives à l’ONU ont été dûment sabotées par l’Hégémon.

À l’heure actuelle, Washington a refusé le feu vert à l’invasion terrestre israélienne de Gaza. La principale raison est la priorité immédiate des États-Unis : gagner du temps pour étendre la guerre à la Syrie, « accusée » d’être le principal point de transit des armes iraniennes destinées au Hezbollah. Il s’agit également de rouvrir le même vieux front de guerre contre la Russie.

Moscou ne se fait pas d’illusions. L’appareil de renseignement sait bien que des agents du Mossad israélien ont conseillé Kiev alors que Tel-Aviv fournissait des armes à l’Ukraine sous la pression des États-Unis. Cela a exaspéré les siloviki et pourrait avoir constitué une erreur israélienne fatale.

Les néoconservateurs, quant à eux, ne s’arrêtent jamais. Ils avancent une menace parallèle : si le Hezbollah attaque Israël avec autre chose que quelques rares roquettes — ce qui n’arrivera tout simplement pas — la base aérienne russe de Hmeimim à Lattaquié sera « éliminée » en guise d’« avertissement » à l’Iran.

On ne peut même pas dire qu’il s’agit d’un jeu d’enfants dans un bac à sable. Après les attaques israéliennes en série contre les aéroports civils de Damas et d’Alep, Moscou n’a même pas sourcillé avant d’offrir ses installations de Hmeimim à la Syrie — avec une autorisation pour les vols cargo du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de l’Iran, selon certaines sources de renseignements russes. Netanyahou ne nourrira pas un désir de mort en bombardant une base aérienne russe entièrement A2/AD (anti-accès/déni de zone).

Moscou voit aussi clairement ce que ces coûteuses baignoires en fer américaines en Méditerranée orientale pourraient bien faire. La réponse a été rapide : Des Mig-31K patrouillent dans l’espace aérien neutre au-dessus de la mer Noire 24/7, équipés de Kinjal hypersoniques qui ne mettraient que six minutes pour se rendre en Méditerranée.

Au milieu de toute cette folie néoconservatrice, alors que le Pentagone déploie une formidable panoplie d’armes et de moyens « non divulgués » en Méditerranée orientale, que la cible soit le Hezbollah, la Syrie, l’Iran, la Russie ou tout ce qui précède, la Chine et la Corée du Nord — qui font partie du nouvel « axe du mal » inventé par les Américains — ont fait savoir qu’elles ne seraient pas de simples spectatrices.

La marine chinoise protège l’Iran à distance. Mais la déclaration du Premier ministre Li Qiang a été encore plus percutante, ce qui est inhabituel et rare dans la diplomatie chinoise :

« La Chine continuera à soutenir fermement l’Iran dans la sauvegarde de sa souveraineté nationale, de son intégrité territoriale et de sa dignité nationale, et s’opposera fermement à toute force extérieure interférant dans les affaires intérieures de l’Iran ».

N’oubliez jamais que la Chine et l’Iran sont liés par un partenariat stratégique global. Par ailleurs, le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, a renforcé le partenariat stratégique Russie-Iran lors d’une rencontre avec le premier vice-président iranien, Mohammad Mokhber.

Souvenez-vous de ces mangeurs de riz venant de Corée

Les milices pro-iraniennes de l’axe de la résistance maintiennent un degré de confrontation soigneusement tempéré avec Israël, proche de la guérilla. Elles ne s’engagent pas encore dans des attaques massives. Mais les paris sont ouverts si Israël envahit Gaza. Il est clair que le monde arabe, malgré ses énormes contradictions internes, ne tolérera tout simplement pas le massacre de civils.

En clair, dans la conjoncture incendiaire actuelle, l’Hégémon a trouvé la voie de sortie de son projet d’humiliation de l’Ukraine. Ils croient à tort que la même vieille guerre éternelle ravivée au Proche-Orient peut être « modulée » à volonté. Et si deux guerres se transforment en un immense albatros politique, comme ce sera le cas, qu’y a-t-il de nouveau ? Ils déclencheront simplement une nouvelle guerre dans l’« Indo-Pacifique ».

Rien de tout cela ne trompe la Russie et l’Iran et leur surveillance glaciale de l’Hégémon à chaque étape du processus. Il est utile de rappeler ce que Malcolm X prédisait déjà en 1964 :

« Certains mangeurs de riz l’ont chassé de Corée. Oui, ils l’ont chassé de Corée. Des mangeurs de riz qui n’avaient que des chaussures de sport, un fusil et un bol de riz l’ont pris avec ses tanks, son napalm et toutes les autres actions qu’il était censé avoir, et l’ont fait traverser le Yalu. Pourquoi ? Parce que le jour où il peut gagner sur le terrain est passé ».

Pepe Escobar

source : The Cradle

traduction Réseau International




La tragédie palestinienne : à qui profite le crime ?

[Source : strategic-culture.su]

Dans l’état actuel des choses, nous avons trois victoires pour l’hégémon et une victoire pour sa nation porteavions en Asie occidentale.

Par Pepe Escobar

À l’heure actuelle, on sait parfaitement qui profite de l’horrible tragédie palestinienne.

Dans l’état actuel des choses, nous avons trois victoires pour l’hégémon et une pour sa nation porte-avions en Asie occidentale.

Le premier gagnant est le parti de la guerre, une vaste escroquerie bilatérale. La demande supplémentaire de 106 milliards de dollars adressée par la Maison-Blanche au Congrès pour « l’assistance », en particulier à l’Ukraine et à Israël, est une manne du ciel pour les tentacules de l’armement du MICIMATT (military-industrial-congressional-intelligence-media-academia-think tank — complexe militaro-industriel-congrès-services secrets-médias-universités-groupes de réflexion —, selon la définition légendaire de Ray McGovern).

La laverie automatique va fonctionner à plein régime, avec notamment 61,4 milliards de dollars pour l’Ukraine (plus d’armes et reconstitution des stocks américains) et 14,3 milliards de dollars pour Israël (principalement un « soutien » à la défense aérienne et antimissile).

Le deuxième gagnant est le Parti démocrate, qui a réussi à obtenir un changement de discours inévitable par rapport à l’échec spectaculaire du projet Ukraine ; cependant, cela ne fera que repousser l’humiliation de l’OTAN en 2024, qui réduira l’humiliation de l’Afghanistan au statut de jeu d’enfant dans un bac à sable.

Le troisième gagnant met le feu à l’Asie occidentale : la « stratégie » néoconservatrice straussienne conçue comme une réponse au prochain BRICS 11, et tout ce qui concerne l’intégration de l’Eurasie qui a été avancé lors du Forum Belt and Road à Pékin la semaine dernière (y compris près de 100 milliards de dollars dans de nouveaux projets d’infrastructure/développement).

Et puis il y a l’accélération vertigineuse du projet parrainé par les maniaques sionistes génocidaires : une solution finale à la question palestinienne, mêlant rasage de Gaza, exode forcé vers l’Égypte, Cisjordanie transformée en cage et, à l’extrême, une « judaïsation d’Al-Aqsa », avec une destruction eschatologique du troisième lieu saint de l’islam, qui sera remplacée par la reconstruction du troisième temple juif.

La « bromance1 aristocratique » entre en scène

Tout est bien sûr lié. De vastes pans de l’État profond américain, en tandem avec le combo « Biden » dirigé par les néocons, peuvent profiter de cette nouvelle manne aux côtés de l’État profond israélien — leur bulle étant protégée par un barrage de propagande massif diabolisant toute forme de soutien au sort des Palestiniens.

Mais il y a un problème. Cette « alliance » vient de perdre — peut-être irrémédiablement — l’écrasante majorité du Sud mondial/la majorité mondiale, qui est viscéralement palestinienne. Les Palestiniens très instruits qui vivent à Gaza et souffrent de l’indicible dénoncent farouchement les rôles ambigus de l’Égypte, de la Jordanie et des Émirats arabes unis, tout en faisant l’éloge de la Russie, de l’Iran et, parmi les nations arabes, du Qatar, de l’Algérie et du Yémen.

Tout ce qui précède témoigne d’une continuité frappante depuis la fin de l’URSS. Washington a refusé de dissoudre l’OTAN en 1990 pour protéger les immenses profits des tentacules militarisés du MICIMATT. La conséquence logique a été que l’hégémon et l’OTAN en tandem, en tant que Robocop mondial, ont tué au moins 4,5 millions de personnes en Asie occidentale tout en déplaçant plus de 40 millions de personnes, puis ont tué, par procuration, au moins un demi-million de personnes en Ukraine tout en déplaçant plus de 10 millions de personnes. Et ce n’est pas fini.

Par contraste avec l’Empire du chaos, du mensonge et du pillage, le Sud et la majorité mondiale voient l’émergence de ce qu’un érudit chinois sophistiqué a délicieusement décrit comme une « bromance aristocratique » au centre du « nœud actuel de l’histoire universelle ».

La preuve en est le commentaire de Vladimir Poutine : « Je ne peux pas faire l’éloge de Xi Jinping parce que ce serait comme si je faisais mon propre éloge & ce serait une chose embarrassante à faire ».

Oui : Poutine et Xi — ces « méchants autocrates » pour les libéraux totalitaires atlantistes — sont des copains de cœur et en fait des âmes sœurs. Cela conduit notre universitaire chinois à approfondir non seulement leur compréhension mutuelle, mais aussi les liens de plus en plus complexes entre les trois derniers États-civilisations souverains, à savoir la Chine, la Russie et l’Iran.

Notre chercheur chinois montre que Poutine et Xi « ont pratiquement la même lecture de la réalité géopolitique », outre le fait qu’ils sont les dirigeants de deux des trois véritables États souverains, et qu’ils sont « désireux et capables d’agir correctement » afin de mettre un terme à la matrice hégémonique :

« Ils ont la compréhension, la vision, les outils de pouvoir, la volonté et actuellement les circonstances favorables leur permettant de mettre des limites définitives aux prétentions de l’establishment anglo-zio-américain. »

Il n’est donc pas étonnant qu’ils soient craints, méprisés et décrits comme des « menaces existentielles » pour la « civilisation occidentale ».

Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Russie, qui a les yeux rivés sur la realpolitik, se permet une évaluation beaucoup plus directe : « Sous l’impulsion des États-Unis, le monde ne cesse de s’enfoncer dans un abîme. Les décisions prises indiquent clairement non seulement une détérioration mentale irréversible, mais aussi la perte des derniers lambeaux de conscience. Ces décisions, qu’elles soient importantes ou mineures, sont des symptômes flagrants de la maladie sociale épidémique ».

La frénésie d’Israël à élever le concept de « crimes contre l’humanité » à un tout autre niveau correspond bien à la définition d’une « maladie sociale épidémique », et même pire. Tel-Aviv s’est engagé sur la voie de l’effacement de toute empreinte culturelle, religieuse et civique dans le nord de la bande de Gaza, de sa destruction, de l’expulsion de ses habitants et de son annexion. Tout cela est pleinement légitimé par « l’ordre international fondé sur des règles » et ses humbles vassaux.

Entraîner l’Asie occidentale dans la guerre

Il est toujours instructif de comparer le rêve israélien d’une solution finale avec les faits sur le terrain. Appelons donc le lieutenant-général Andrey Gurulev, membre de la commission de la Douma d’État chargée d’examiner les dépenses du budget fédéral consacrées à la défense nationale, à la sécurité nationale et au maintien de l’ordre, et membre de la commission de la Douma sur la défense.

Voici les principaux points soulevés par M. Gurulev :

« Les bombardements israéliens n’ont aucun effet militaire. »

« Les personnes armées en Palestine sont dans des abris, les civils meurent dans des immeubles résidentiels. Nous avons vécu cela en Syrie, quand à Damas, par exemple, ils sont assis dans des tunnels souterrains et n’en sortent qu’en cas de nécessité. Le Hamas s’est préparé à 100 %, ce n’est pas sans raison qu’ils ont fait cela, ils ont des réserves d’armes et de nourriture (…) Les Israéliens sont montrés en colonnes sur des chars, sur des véhicules de combat d’infanterie, qu’est-ce qu’ils attendent ? Ils attendent que des drones les survolent ? C’est ce que nous avons vécu lors de l’opération militaire spéciale. Les chars en zone urbaine sont pratiquement inefficaces ».

« Les Américains essaient d’entraîner le Moyen-Orient dans la guerre ; apparemment, ils ont décidé de ne pas se tenir cérémonieusement aux côtés d’Israël ; dans ce cas, les dommages causés à Israël seraient inacceptables. »

« Sur les deux groupes de porte-avions en Méditerranée. À bord de ces navires, selon mes calculs, il y a environ 750 à 800 missiles Tomahawk, qui couvrent une bonne partie du territoire de la Fédération de Russie (…) Notre président a immédiatement décidé de mettre des Mig-31 équipés de missiles Kinzhal en service de combat. Pour une raison quelconque, tout le monde s’imagine qu’un avion équipé d’un Kinzhal va voler quelque part, le long de la mer Noire, mais les choses sont beaucoup plus globales. Tout d’abord, il s’agit de l’utilisation de tous les systèmes de reconnaissance reliés à un système d’information unique, avec l’envoi d’instructions de ciblage spécifiques aux points de contrôle. Si un avion entre dans l’espace aérien de la mer Noire, il doit avoir un échelon de soutien qui le protège des attaques aériennes ennemies, des systèmes de défense aérienne et de tout le reste. Il s’agit d’un ensemble de mesures visant à dissuader l’agresseur américain d’attaquer le territoire de la Fédération de Russie. Nous avons devant nous deux groupes de porte-avions, équipés jusqu’aux dents, capables d’atteindre des cibles sur le territoire de notre pays. Nous devons réagir normalement. »

« Si tout le Moyen-Orient est entraîné dans la guerre, que des groupes de porte-avions tentent de frapper le territoire de l’Iran, alors l’Iran ne restera pas silencieux, ils ont des cibles prêtes, tous les objets critiques, ils les attaqueront de différentes manières, malgré le Dôme de fer et tout le reste. »

Les analystes du Pentagone comprendront certainement ce que dit Gurulev. Mais pas les psychopathes néoconservateurs straussiens.

Alors que « le long nuage noir descend », pour faire référence à Bob Dylan, il est instructif de prêter une attention toute particulière aux voix de l’expérience.

C’est ainsi que nous nous tournons vers le Dr Mahathir Mohamad : 98 ans (non, pas Kissinger) ; il a passé toute sa vie d’adulte en politique, la plupart du temps en tant que Premier ministre d’une nation très importante (la Malaisie) ; il connaît très bien tous les dirigeants du monde, y compris ceux des États-Unis et d’Israël ; et à ce stade avancé de sa vie, il n’a peur de rien et n’a rien à perdre.

Le Dr Mahathir va droit au but :

« … Le nœud du problème est que toutes les atrocités commises par Israël sur les Palestiniens découlent du soutien américain à Tel-Aviv. Si le gouvernement américain retirait son soutien à Israël et cessait toute aide militaire au régime, Israël n’aurait pas perpétré le génocide et les meurtres de masse de Palestiniens en toute impunité. Le gouvernement des États-Unis doit se montrer honnête et dire la vérité. Israël et ses FDI sont les terroristes. Les États-Unis soutiennent ouvertement les terroristes. Alors, que sont les États-Unis ? »

Inutile de poser la question à ceux qui mènent actuellement la politique étrangère des États-Unis. Ils seraient à peine capables de contenir l’écume de leur bouche.



1 Terme utilisé en anglais pour désigner une romance ou une amitié entre deux mâles.




Les États-Unis s’exposent à une défaite dans la guerre géopolitique autour de Gaza

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par M. K. Bhadrakumar – Le 16 octobre 2023 — Source Indian Punchline

Cent ans après la révolte arabe (1916-1918) contre les Turcs ottomans au pouvoir, dans le contexte de la défaite imminente de l’Allemagne et de la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale, un nouveau soulèvement armé des Arabes éclate — cette fois contre l’occupation israélienne, dans le contexte de la défaite imminente des États-Unis et de l’OTAN lors de la guerre d’Ukraine — offrant le spectacle palpitant d’une histoire qui se répète inlassablement.

L’Empire ottoman s’est désintégré à la suite de la révolte arabe. Israël devra lui aussi quitter les territoires qu’il occupe et faire place à un État palestinien, ce qui, bien entendu, constituera une défaite cuisante pour les États-Unis et marquera la fin de leur domination mondiale, rappelant la bataille de Cambrai, dans le nord de la France (1918), où les Allemands, encerclés, épuisés et au moral en chute libre, dans un contexte de détérioration de la situation intérieure, ont dû faire face à la certitude que la guerre était perdue, et se sont rendus.

Le flot torrentiel d’événements de la semaine dernière est à couper le souffle, à commencer par un appel téléphonique du président iranien Sayyid Ebrahim Raisi au prince héritier saoudien Mohammed bin Salman mercredi pour discuter d’une stratégie commune face à la situation consécutive à l’attaque dévastatrice du Mouvement de résistance islamique, le Hamas, contre Israël le 7 octobre.

Plus tôt dans la journée de mardi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait souligné dans une déclaration forte que « du point de vue militaire et du renseignement, cette défaite (par le Hamas) est irréparable. C’est un tremblement de terre dévastateur. Il est peu probable que le régime usurpateur (israélien) puisse utiliser l’aide de l’Occident pour réparer les profonds impacts que cet incident a laissés sur ses structures dirigeantes ». (Voir mon article L’Iran met en garde Israël contre sa guerre apocalyptique).

Un haut fonctionnaire iranien a déclaré à Reuters que l’appel de Raisi au prince héritier visait à « soutenir la Palestine et à empêcher la propagation de la guerre dans la région. L’appel était bon et prometteur ». Après avoir établi une large entente avec l’Arabie saoudite, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, s’est entretenu avec son homologue émirati, le cheikh Abdullah bin Zayed, au cours duquel il a appelé les pays islamiques et arabes à apporter leur soutien au peuple palestinien, en insistant sur l’urgence de la situation.

Jeudi, M. Amir-Abdollahian a entamé une tournée régionale en Irak, au Liban, en Syrie et au Qatar jusqu’à samedi, afin de coordonner son action avec les différents groupes de résistance. Il a notamment rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à Beyrouth, et le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Doha. M. Amir-Abdollahian a déclaré aux médias que si Israël ne cessait pas ses frappes aériennes barbares sur Gaza, une escalade de la Résistance était inévitable et Israël pourrait subir un « énorme tremblement de terre », le Hezbollah étant prêt à intervenir.

Axios a rapporté samedi, en citant deux sources diplomatiques, que Téhéran avait envoyé un message fort à Tel-Aviv via l’ONU, indiquant qu’il devrait intervenir si l’agression israélienne contre Gaza se poursuivait. En clair, Téhéran ne se laissera pas décourager par le déploiement de deux porte-avions américains et de plusieurs navires de guerre et avions de chasse au large des côtes israéliennes. Dimanche, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a reconnu que les États-Unis ne pouvaient exclure que l’Iran intervienne dans le conflit.

Pendant que l’Iran se coordonne avec les groupes de résistance sur le front militaire, la Chine et l’Arabie saoudite passent à la vitesse supérieure sur le plan diplomatique. Jeudi, alors même que le secrétaire d’État américain Antony Blinken se rendait dans les capitales arabes après des entretiens à Tel-Aviv, à la recherche d’une aide pour obtenir la libération des otages du Hamas, l’envoyé spécial de la Chine pour le Moyen-Orient Zhai Jun a contacté le vice-ministre des affaires politiques du ministère saoudien des affaires étrangères, M. Al-Sati, au sujet de la situation israélo-palestinienne, en mettant l’accent sur la question palestinienne et la crise humanitaire qui se déroule à Gaza, en particulier. Le contraste ne pourrait être plus net.

Le même jour, un événement extraordinaire s’est produit au ministère chinois des Affaires étrangères lorsque les envoyés arabes à Pékin ont demandé une réunion de groupe avec l’envoyé spécial Zhai pour souligner leur position collective selon laquelle une crise humanitaire « très grave » est apparue à la suite de l’attaque d’Israël contre Gaza et « la communauté internationale a la responsabilité de prendre des mesures immédiates pour apaiser les tensions, promouvoir la reprise des pourparlers de paix et sauvegarder les droits nationaux légitimes du peuple palestinien ».

Les ambassadeurs arabes ont remercié la Chine « d’avoir défendu une position juste sur la question palestinienne… et ont exprimé l’espoir que la Chine continue à jouer un rôle positif et constructif ». Zhai a déclaré qu’il comprenait parfaitement que « la priorité absolue est de garder le calme et de faire preuve de retenue, de protéger les civils et de fournir les conditions nécessaires pour soulager la crise humanitaire ».

Après cette réunion extraordinaire, le ministère chinois des Affaires étrangères a publié sur son site web, à minuit, une déclaration détaillée de Wang Yi, membre du bureau politique du comité central du PCC et ministre des Affaires étrangères, intitulée « La Chine se range du côté de la paix et de la conscience humaine au sujet de la Palestine ». Cette déclaration aurait incité le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, à appeler Wang Yi.

Il est intéressant de noter que Blinken a lui aussi appelé Wang Yi depuis Riyad le 14 octobre. Selon le communiqué du département d’État, il a « réitéré le soutien des États-Unis au droit d’Israël à se défendre et a appelé à la cessation immédiate des attaques du Hamas et à la libération de tous les otages », tout en soulignant l’importance de « décourager d’autres parties (l’Iran et le Hezbollah) d’entrer dans le conflit ».

En bref, dans tous ces échanges impliquant l’Arabie saoudite — en particulier, dans les réunions de Blinken à Riyad avec le ministre des affaires étrangères saoudien et le prince héritier Mohammed bin Salman, alors que les États-Unis se concentraient sur la question des otages, la partie saoudienne a plutôt tourné l’attention vers la crise humanitaire à Gaza. Les rapports du département d’État (ici et ici) mettent en évidence les priorités divergentes des deux parties.

Il est évident qu’une stratégie coordonnée entre l’Arabie saoudite et l’Iran, soutenue par la Chine, fait pression sur Israël pour qu’il accepte un cessez-le-feu et une désescalade. Le soutien de l’ONU isole encore davantage Israël.

L’éviction de Benjamin Netanyahou est prévisible, mais il ne jettera pas l’éponge sans se battre. Les liens entre les États-Unis et Israël risquent d’être mis à rude épreuve. Le président Biden est pris dans une impasse, rappelant la situation difficile dans laquelle se trouvait Jimmy Carter lors de la crise des otages en Iran en 1980, qui avait mis fin à sa tentative de second mandat présidentiel. Biden fait déjà marche arrière.

Quelle sera la suite des événements ? Il est évident que plus l’assaut israélien sur Gaza se poursuivra, plus la condamnation internationale et l’exigence d’un corridor humanitaire s’intensifieront. Non seulement des pays comme l’Inde, qui ont exprimé leur « solidarité » avec Israël, perdront la face vis-à-vis des pays du Sud, mais même les alliés européens de Washington seront mis à rude épreuve. Il reste à voir si une invasion de Gaza par Israël est encore réaliste.

À l’avenir, l’axe Arabie-Iran-Chine soulèvera la question de la situation critique de Gaza au Conseil de sécurité des Nations unies, à moins qu’Israël ne se rétracte. La Russie a proposé un projet de résolution et insiste pour qu’il soit mis aux voix. Si les États-Unis opposent leur veto à la résolution, l’Assemblée générale des Nations unies pourrait intervenir pour l’adopter.

Entre-temps, le projet américain visant à ressusciter les accords d’Abraham perd de sa force et le complot visant à saper le rapprochement irano-saoudien négocié par la Chine risque de mourir subitement.

En ce qui concerne la dynamique du pouvoir au Proche-Orient, ces tendances ne peuvent que profiter à la Russie et à la Chine, surtout si les BRICS devaient à un moment donné jouer un rôle de premier plan dans la conduite d’un processus de paix au Moyen-Orient qui ne soit plus le monopole des États-Unis. C’est l’heure de la revanche pour la Russie.

L’ère du pétrodollar s’achève — et avec elle, l’hégémonie mondiale des États-Unis. Les tendances émergentes contribuent donc largement à renforcer la multipolarité dans l’ordre mondial.

M. K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




La géopolitique du « déluge d’Al-Aqsa »

[Source : numidia-liberum]

Par Pepe Escobar

L’opération Al-Aqsa Flood du Hamas a été méticuleusement planifiée. La date de lancement a été conditionnée par deux facteurs déclencheurs.

Tout d’abord, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a présenté sa carte du « nouveau Moyen-Orient » à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, carte dans laquelle il a complètement effacé la Palestine et tourné en dérision toutes les résolutions de l’ONU sur le sujet.

Deuxièmement, les provocations en série à la mosquée sacrée d’Al-Aqsa à Jérusalem, y compris la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : deux jours avant la fête d’Al-Aqsa, le 5 octobre, au moins 800 colons israéliens ont lancé un assaut autour de la mosquée, frappant les pèlerins, détruisant les magasins palestiniens, le tout sous l’observation des forces de sécurité israéliennes.

Toute personne dotée d’un cerveau en état de marche sait qu’Al-Aqsa est une ligne rouge définitive, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi pour l’ensemble du monde arabe et musulman.

Et ce n’est pas tout. Les Israéliens ont maintenant invoqué la rhétorique d’un « Pearl Harbor ». Il n’y a pas plus menaçant. Le premier Pearl Harbor était l’excuse américaine pour entrer dans une guerre mondiale et bombarder le Japon, et ce « Pearl Harbor » pourrait être la justification de Tel-Aviv pour lancer un génocide à Gaza.

Les secteurs de l’Occident qui applaudissent le nettoyage ethnique génocidaire en cours et à venir — y compris les sionistes qui se font passer pour des « analystes » et qui affirment haut et fort que les « transferts de population » qui ont commencé en 1948 « doivent être achevés » — pensent qu’avec un armement massif et une couverture médiatique massive, ils peuvent renverser la situation en un rien de temps, anéantir la résistance palestinienne et affaiblir les alliés du Hamas comme le Hezbollah et l’Iran.

Leur projet ukrainien a échoué, laissant non seulement des œufs sur les visages des puissants, mais aussi des économies européennes entières en ruine. Pourtant, lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre : passez de l’Ukraine, pays allié, à Israël, pays allié, et concentrez-vous sur l’Iran, pays adversaire, plutôt que sur la Russie, pays adversaire.

Il existe d’autres bonnes raisons de faire feu de tout bois. Une Asie occidentale pacifique signifie la reconstruction de la Syrie — dans laquelle la Chine est désormais officiellement impliquée ; un redéveloppement actif de l’Irak et du Liban ; l’Iran et l’Arabie saoudite dans le cadre des BRICS 11 ; le partenariat stratégique Russie-Chine pleinement respecté et l’interaction avec tous les acteurs régionaux, y compris les principaux alliés des États-Unis dans le golfe Persique.

Incompétence. Stratégie délibérée. Ou les deux

Cela nous amène au coût du lancement de cette nouvelle « guerre contre le terrorisme ». La propagande bat son plein. Pour Netanyahou à Tel-Aviv, le Hamas est ISIS. Pour Volodymyr Zelensky à Kiev, le Hamas est la Russie. Le temps d’un week-end d’octobre, la guerre en Ukraine a été complètement oubliée par les grands médias occidentaux. La porte de Brandebourg, la tour Eiffel et le Sénat brésilien sont désormais tous israéliens.

Les services de renseignements égyptiens affirment avoir averti Tel-Aviv d’une attaque imminente du Hamas. Les Israéliens ont choisi de l’ignorer, tout comme ils ont ignoré les exercices d’entraînement du Hamas qu’ils avaient observés les semaines précédentes, forts de leur certitude que les Palestiniens n’auraient jamais l’audace de lancer une opération de libération.

Quoi qu’il en soit, le déluge d’Al-Aqsa a déjà, irrémédiablement, brisé le mythe populaire de l’invincibilité de Tsahal, du Mossad, du Shin Bet, des chars Merkava, du Dôme de fer et des forces de défense israéliennes.

Alors même qu’il abandonnait les communications électroniques, le Hamas a profité de l’effondrement flagrant des systèmes électroniques israéliens, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, qui surveillent la frontière la plus surveillée de la planète.

Des drones palestiniens bon marchéont touché plusieurs tours de détection, facilité l’avancée d’une infanterie en parapente et ouvert la voie à des équipes d’assaut en tee-shirt et brandissant des AK-47 pour ouvrir des brèches dans le mur et franchir une frontière que même les chats errants n’osaient pas franchir.

Israël s’est inévitablement tourné vers la bande de Gaza, une cage encerclée de 365 kilomètres carrés peuplée de 2,3 millions d’habitants. Les bombardements aveugles de camps de réfugiés, d’écoles, d’immeubles civils, de mosquées et de bidonvilles ont commencé. Les Palestiniens n’ont pas de marine, pas d’armée de l’air, pas d’unités d’artillerie, pas de véhicules de combat blindés et pas d’armée professionnelle. Ils n’ont que peu ou pas d’accès à la surveillance de haute technologie, alors qu’Israël peut consulter les données de l’OTAN s’il le souhaite.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a proclamé :

« un siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence ».

Les Israéliens peuvent s’engager joyeusement dans une punition collective parce que, avec trois vetos garantis du Conseil de sécurité des Nations unies dans leur poche arrière, ils savent qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte.

Peu importe que Haaretz, le journal israélien le plus respecté, concède carrément que « le gouvernement israélien est en fait le seul responsable de ce qui s’est passé (le déluge d’Al-Aqsa) pour avoir nié les droits des Palestiniens ».

Les Israéliens ne manquent pas de cohérence. En 2007, Amos Yadlin, alors chef des services de renseignement de la défense israélienne, a déclaré : « Israël serait heureux que le Hamas prenne le contrôle de Gaza, car les forces de défense israéliennes pourraient alors traiter Gaza comme un État hostile ».

L’Ukraine achemine des armes vers les Palestiniens

Il y a un an à peine, le comédien en sweat-shirt de Kiev parlait de transformer l’Ukraine en un « grand Israël » et était dûment applaudi par une bande de bots du Conseil de l’Atlantique.

Eh bien, les choses se sont passées différemment. Comme vient de m’en informer une source de l’État profond de la vieille école :

« Les armes marquées de l’Ukraine finissent dans les mains des Palestiniens. La question est de savoir quel pays paie pour cela. L’Iran vient de conclure un accord avec les États-Unis pour six milliards de dollars et il est peu probable que l’Iran le mette en péril. J’ai une source qui m’a donné le nom du pays, mais je ne peux pas le révéler. Le fait est que des armes ukrainiennes sont acheminées vers la bande de Gaza et qu’elles sont payées, mais pas par l’Iran. »

Après son raid stupéfiant du week-end dernier, un Hamas avisé s’est déjà assuré plus de moyens de négociation que les Palestiniens n’en ont eu depuis des décennies. Fait significatif, alors que les pourparlers de paix sont soutenus par la Chine, la Russie, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte, Tel-Aviv s’y refuse. Netanyahou est obsédé par l’idée de raser Gaza, mais si cela se produit, une guerre régionale plus large est presque inévitable.

Le Hezbollah libanais, allié fidèle de la résistance palestinienne au sein de l’axe de la résistance, préférerait ne pas être entraîné dans une guerre qui pourrait être dévastatrice de son côté de la frontière, mais cela pourrait changer si Israël perpétrait un génocide de facto à Gaza.

Le Hezbollah détient au moins 100 000 missiles balistiques et roquettes, de Katyusha (portée : 40 km) à Fajr-5 (75 km), Khaibar-1 (100 km), Zelzal 2 (210 km), Fateh-110 (300 km) et Scud B-C (500 km). Tel-Aviv sait ce que cela signifie et frémit aux fréquents avertissements du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon lesquels la prochaine guerre avec Israël se déroulera à l’intérieur d’Israël.

Ce qui nous amène à l’Iran.

Déni géopolitique plausible

La principale conséquence immédiate du déluge d’Al-Aqsa est que le rêve humide des néoconservateurs de Washington d’une « normalisation » entre Israël et le monde arabe s’évanouira tout simplement si cela se transforme en une longue guerre.

En fait, de larges pans du monde arabe sont déjà en train de normaliser leurs liens avec Téhéran — et pas seulement au sein des BRICS 11 nouvellement élargis.

Dans le mouvement vers un monde multipolaire, représenté par les BRICS 11, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’Union économique eurasienne (UEE) et l’initiative chinoise Belt and Road (BRI), parmi d’autres institutions révolutionnaires de l’Eurasie et du Sud global, il n’y a tout simplement pas de place pour un État d’apartheid ethnocentrique friand de châtiments collectifs.

Cette année encore, Israël s’est vu refuser l’accès au sommet de l’Union africaine. Une délégation israélienne s’est tout de même présentée et a été éjectée sans ménagement de la grande salle, une image qui est devenue virale. Lors des sessions plénières des Nations unies le mois dernier, un diplomate israélien isolé a tenté de perturber le discours du président iranien Ibrahim Raisi. Aucun allié occidental ne s’est tenu à ses côtés et il a lui aussi été expulsé des lieux.

Comme le président chinois Xi Jinping l’a diplomatiquement exprimé en décembre 2022, Pékin « soutient fermement la création d’un État palestinien indépendant jouissant d’une pleine souveraineté sur la base des frontières de 1967 et ayant Jérusalem-Est pour capitale ».
La Chine soutient la Palestine « pour qu’elle devienne un membre à part entière des Nations unies ».

La stratégie de Téhéran est bien plus ambitieuse : offrir des conseils stratégiques aux mouvements de résistance d’Asie occidentale, du Levant au golfe Persique : Hezbollah, Ansarallah, Hashd al-Shaabi, Kataib Hezbollah, Hamas, Jihad islamique palestinien, et d’innombrables autres. C’est comme s’ils faisaient tous partie d’un nouveau grand échiquier supervisé de facto par le grand maître iranien.

Les pièces de l’échiquier ont été soigneusement positionnées par nul autre que feu le commandant de la Force Quds du Corps des gardiens de la révolution islamique, le général Qassem Soleimani, un génie militaire qui n’a pas son pareil. Il a contribué à jeter les bases des succès cumulés des alliés iraniens au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et en Palestine, ainsi qu’à créer les conditions d’une opération complexe telle que le déluge d’Al-Aqsa.

Ailleurs dans la région, la volonté atlantiste d’ouvrir des corridors stratégiques à travers les cinq mers — la mer Caspienne, la mer Noire, la mer Rouge, le golfe Persique et la Méditerranée orientale — bat de l’aile.

La Russie et l’Iran sont déjà en train d’anéantir les projets américains dans la mer Caspienne — via le corridor international de transport nord-sud (INSTC) — et dans la mer Noire, qui est en passe de devenir un lac russe. Téhéran suit de très près la stratégie de Moscou en Ukraine, tout en affinant sa propre stratégie sur la manière de débiliter le Hegemon sans implication directe : c’est ce qu’on appelle le déni géopolitique plausible.

Bye bye le corridor UE-Israël-Arabie-Inde

L’alliance Russie-Chine-Iran a été diabolisée comme le nouvel « axe du mal » par les néoconservateurs occidentaux. Cette rage infantile trahit une impuissance cosmique. Il s’agit de véritables souverains avec lesquels on ne peut pas jouer, et si on le fait, le prix à payer est impensable.

Un exemple clé : si l’Iran, attaqué par un axe israélo-américain, décidait de bloquer le détroit d’Ormuz, la crise énergétique mondiale monterait en flèche et l’effondrement de l’économie occidentale sous le poids de quadrillions de produits dérivés serait inévitable.

Cela signifie que, dans un avenir immédiat, le rêve américain d’interférer à travers les cinq mers n’est même pas un mirage. Le déluge d’Al-Aqsa vient également d’enterrer le corridor de transport UE-Israël-Arabie saoudite-Inde, récemment annoncé et qui avait fait l’objet d’un grand battage médiatique.

La Chine est parfaitement consciente de toute cette incandescence qui a lieu une semaine seulement avant son troisième Forum de la ceinture et de la route à Pékin. L’enjeu, ce sont les corridors de connectivité de la BRI qui comptent — à travers le Heartland, à travers la Russie, ainsi que la route de la soie maritime et la route de la soie arctique.

Il y a aussi l’INSTC qui relie la Russie, l’Iran et l’Inde et, par extension, les monarchies du Golfe.

Les répercussions géopolitiques du déluge d’Al-Aqsa accéléreront les connexions géoéconomiques et logistiques de la Russie, de la Chine et de l’Iran, en contournant l’hégémon et son empire de bases. L’augmentation des échanges commerciaux et la circulation ininterrompue des marchandises sont une question de (bonnes) affaires. Sur un pied d’égalité, dans le respect mutuel — ce n’est pas exactement le scénario du parti de la guerre pour une Asie occidentale déstabilisée.

Oh, les choses qu’une infanterie en parapente se déplaçant lentement et survolant un mur peut accélérer !

Source : The Cradle




Poutine est-il de mèche avec les mondialistes ?

[Source : unz.com]

Par Mike Whitney

Question 1

Dans de nombreuses régions du monde, Vladimir Poutine est admiré pour son franc-parler et sa défense de la souveraineté nationale. Mais sur le plan intérieur, de nombreuses politiques de Poutine semblent s’aligner sur celles des mondialistes occidentaux. Comme vous le notez dans un récent billet sur Substack, Poutine vient de « signer un décret sur la création d’un passeport domestique “numérique” », dont beaucoup pensent qu’il ouvrira la voie à une tyrannie technocratique. Est-ce que j’exagère les risques de la carte d’identité numérique ou est-ce que ce développement représente une menace sérieuse pour la liberté personnelle ?

Riley Waggaman :

Imaginez que les États-Unis commencent à délivrer des permis de conduire numériques pouvant être utilisés comme pièce d’identité officielle. Quelle serait la réaction ? Je soupçonne que beaucoup d’Américains se sentiraient « inquiets », faute d’un meilleur terme. Et ce n’est pas sans raison.

Le système de passeport numérique mis en place en Russie mérite le même scepticisme.

Tout d’abord, un peu de contexte : La Russie dispose d’un « passeport national » qui fait office de carte d’identité nationale. Vous utilisez votre passeport national pour ouvrir un compte bancaire, lorsque vous devez interagir avec la bureaucratie locale, etc., etc. Il s’agit d’un document important dont vous avez besoin pour accomplir des tâches ordinaires et quotidiennes.

Le passeport numérique a été présenté comme une copie électronique du passeport national, accessible par smartphone (via le portail des services de l’État, Gosuslugi). Le gouvernement est encore en train de décider dans quelles situations/scénarios le passeport numérique sera accepté comme une pièce d’identité valide.

Les partisans de ce document numérique affirment qu’il est plus pratique qu’une pièce d’identité en papier, et ils ont peut-être raison. Le problème, bien sûr, c’est que les commodités modernes peuvent entraîner toutes sortes de désagréments, et avec le temps, ces désagréments peuvent même devenir « normaux ».

Le fait que cette carte d’identité sera liée au portail des services de l’État (Gosuslugi) est certainement une source d’inquiétude et il est facile d’imaginer comment les passeports numériques pourraient être utilisés (et abusés) par le gouvernement russe — ou n’importe quel autre gouvernement, d’ailleurs. Tout cela au nom de la commodité.

Bien sûr, les autorités promettent que les cartes d’identité numériques ne seront jamais rendues obligatoires. Je suis assez vieux pour me souvenir de l’époque où le gouvernement russe avait promis que la vaccination contre le virus Covid serait volontaire à 100 %…

Question 2

La Russie semble être le fer de lance de la transition vers les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) avec la création du « rouble numérique ». À votre avis, quels sont les pièges potentiels d’un tel plan ?

Riley Waggaman :

Si l’on exclut la possibilité d’imposer un goulag numérique à part entière, le rouble numérique n’a pas d’avantages évidents. Je dirais la même chose de toutes les CBDC, bien sûr.

Certains prétendent que le rouble numérique est un moyen nécessaire, prudent et brillant de contourner les sanctions occidentales. C’est faux. La Banque de Russie dispose d’un système de messagerie financière (SPFS) entièrement fonctionnel qui fonctionne indépendamment de SWIFT. Voici quelques titres de RT.com pour votre considération :

Tous ces articles concernent le SPFS et ont été publiés bien avant que la Banque de Russie n’annonce son intention de développer le rouble numérique en octobre 2020.

Je me demande pourquoi tant d’Occidentaux qui prétendent comprendre les dangers des CBDC pensent que le rouble numérique est en quelque sorte « différent ». La CBDC de la Banque de Russie a été presque unanimement condamnée par les commentateurs les plus éminents du pays dans l’espace médiatique alternatif/conservateur. Même des médias grand public comme Tsargrad ont publié des critiques cinglantes à l’encontre du rouble numérique.

Pendant ce temps, dans les « médias alternatifs » de langue anglaise, nous sommes bénis par les postulations profondes de penseurs profonds comme Simplicius qui écrivent une prose violette qui durcit les tétons pour expliquer à quel point la Banque de Russie est extraordinaire et antimondialiste, et pourquoi le rouble numérique est super branché et cool.

Je ne comprends pas pourquoi les commentaires en anglais (tous les commentaires non russes, en fait) sont si éloignés de ce que les Russes patriotes vivant en Russie disent de leur propre pays, en russe.

D’ailleurs, la Banque de Russie est déjà revenue sur sa décision : La Banque de Russie est déjà revenue sur sa promesse de ne jamais, au grand jamais, « colorer » les roubles numériques de manière à ce qu’ils ne puissent être utilisés que pour l’achat de certains articles. Le vice-président de la banque centrale a récemment déclaré que l’imposition de restrictions sur la manière dont les roubles numériques peuvent être dépensés est une possibilité réelle, qui sera étudiée à l’avenir. (lien) Le rouble numérique n’a même pas encore été mis en circulation que la Banque de Russie est déjà prête à « explorer » comment ce nouvel outil amusant de contrôle total approuvé par Davos, le FMI, le G20, etc., etc. peut être utilisé pour réduire la dignité humaine de base.

Question 3

La Russie se rapproche-t-elle des vaccinations obligatoires ?

(Note : Voici une citation tirée de l’un de vos récents articles :

Le ministère russe de la Santé souhaite modifier le calendrier national d’immunisation préventive afin que la vaccination COVID puisse être obligatoire pour les « catégories vulnérables de citoyens » chaque fois que les autorités sanitaires bienveillantes du pays estiment que la situation « épidémiologique » justifie une nouvelle série d’injections coercitives…

Bien entendu, tout nouveau décret de vaccination obligatoire s’appliquerait également aux employés de l’État, y compris les enseignants, les médecins, le personnel militaire, etc.

Edward Slavsquat)

Riley Waggaman :

Si l’entreprenant ministère russe de la Santé — qui travaille sans relâche pour préserver la santé publique — décide que le « Covid » se « propage » à un rythme inacceptable, diverses catégories de citoyens devront choisir entre se faire vacciner ou perdre leur emploi. Il s’agit bien entendu d’une vaccination volontaire, car les Russes peuvent choisir s’ils veulent être employés ou s’injecter une substance génétique non prouvée, développée en coopération avec AstraZeneca.

De nombreux intellectuels très intelligents — comme Aussie Cossack — continuent de prétendre que la Russie n’a jamais eu de vaccination Covid obligatoire, ce qui est très courageux si l’on considère qu’en janvier 2023, des centaines de Russes n’avaient toujours pas le droit de travailler parce qu’ils refusaient de se faire injecter le vaccin.

Le Gamaleya Center continue de « mettre à jour » son vaccin Covid, et le gouvernement russe continue de vendre aux enfants cette saleté dangereuse et à peine testée. La question de savoir si la vaccination Covid deviendra aussi omniprésente et « normale » que le vaccin annuel contre la grippe (qui est même poussé dans les petits bras des enfants russes chaque année ; je le sais parce que j’ai dû signer un document interdisant à l’infirmière du jardin d’enfants d’injecter le vaccin à mon fils de 6 ans) n’est pas encore tranchée. Mais il faut être d’une crédulité impressionnante pour croire que le gouvernement russe souhaite que la vaccination Covid reste une affaire purement volontaire. La bureaucratie russe de la santé n’a pas de bons antécédents lorsqu’il s’agit de dénoncer les escroqueries de Big Pharma et de l’OMS. Saviez-vous que vous deviez subir un test de dépistage du VIH (une vieille arnaque de Fauci datant des années 80) pour obtenir un visa de travail en Russie ? Eh bien, maintenant vous le savez.

Question 4

Voici un extrait de l’un de vos récents billets qui surprendra de nombreux lecteurs qui pensent que le président Poutine s’oppose en fait à la foule de Davos et à son programme mondialiste :

« Pour vaincre le mondialisme, Moscou adopte à contrecœur, mais de manière responsable, l’agenda mondialiste…

Il n’y a aucun moyen d’arrêter le “progrès” technologique promu par Davos, le G20, le FMI, la Banque mondiale, l’ONU et l’OMS, c’est pourquoi Moscou doit collaborer étroitement avec toutes ces organisations mondialistes afin de maintenir la parité mondialiste avec l’Occident collectif, sinon la Russie ne sera pas en mesure de se protéger des mondialistes ».

Et voici un autre extrait d’un autre billet :

« Presque chaque déclaration commune signée par Moscou (qu’il s’agisse d’une déclaration du G20, d’une déclaration des BRICS ou simplement d’une salade de mots rédigée avec l’aide de Pékin) comprend un passage faisant l’éloge des rôles vitaux de l’Organisation Mondiale de la Santé, de l’Organisation Mondiale du Commerce et du Fonds Monétaire International… Cela semble être une information pertinente.

Le gouvernement russe a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de se retirer de l’OMS, de l’OMC ou même du FMI. Il serait bon que Cerise mette à jour son article pour refléter cette réalité indéniable. »

Edward Slavsquat

[Voir aussi :
La Russie doit combler le fossé en matière de marquage de bétail !]

Vous semblez dire que, même si la Russie combat l’oligarchie occidentale en Ukraine, elle continue à marcher au pas avec les mondialistes sur les questions de politique sociale. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Et quelle est la place de Poutine dans tout cela ? Est-il un complice involontaire ou un participant enthousiaste ?

Riley Waggaman :

Moscou combat-elle l’oligarchie occidentale en Ukraine ? Gazprom pompe du gaz à travers l’Ukraine depuis le premier jour de l’Opération militaire spéciale (Oms). Et ce n’est pas la seule ressource naturelle que les « entrepreneurs » russes font désespérément transiter par le territoire ukrainien.

Je n’ai pas encore lu qu’un oligarque ukrainien soutenu par l’Occident avait vu sa maison pulvérisée par un missile russe. En fait, il est peu probable qu’un seul oligarque occidental, où que ce soit, ait été incommodé par l’Oms. Au contraire, il s’agit d’une formidable opportunité de gagner de l’argent, y compris pour les oligarques russes.

Mais pour répondre à la deuxième partie de votre question : quiconque suit les médias de langue russe sait que Moscou est presque totalement en phase avec l’Occident lorsqu’il s’agit de technocratie écrasante et d’autres formes de progrès sociétal « sûr et commode ». En fait, un observateur objectif reconnaîtrait que la Russie est très en avance sur l’Occident dans la mise en œuvre de la « numérisation » vantée par Davos et d’autres organisations antimondialistes célèbres.

Poutine n’a rien fait de significatif pour ralentir ce processus. En fait, en permettant à de glorieux patriotes comme Herman Gref d’être les fers de lance de l’IA, de la biométrie, du marquage du bétail par code QR, des systèmes de reconnaissance faciale, du « développement durable » et d’autres développements technologiques à la mode en Russie, Poutine est un complice inconditionnel de toutes les folies peu recommandables qui assaillent la Russie et tous les autres pays.

Il suffit de voir comment le gouvernement russe traite les écoliers (comme du bétail malade et suspect) pour comprendre où va ce pays. Les enfants sont l’avenir, après tout !

Question 5

Pouvez-vous résumer votre point de vue sur le vaccin Covid-19 ?

Riley Waggaman :

Il est mauvais.

Question 6

Vous dites que « les Russes ne sont pas très enthousiastes à l’égard de la directrice de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabiullina ». Selon vous : « Les socialistes, les monarchistes, les néo-Soviétiques, les conservateurs, les militaires purs et durs, à quelques exceptions près, méprisent tous Elvira et ses roubles numériques. »

Plus loin dans votre article, vous dites : « (Elvira) Nabiullina est un symbole de la poursuite d’une politique économique contraire aux intérêts de la Russie. »

C’est une critique assez sévère. Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe ? Pourquoi Poutine reconduirait-il à un poste aussi important une personne qui, de l’avis de beaucoup, met en œuvre un programme mondialiste ?

Riley Waggaman :

La deuxième citation provient en fait de Nakanune.ru, un média indépendant de gauche basé à Ekaterinbourg. À l’exception des médias financés par l’État, tous les médias russes détestent Elvira Nabiullina et pensent qu’elle est un larbin mondialiste qui travaille activement à la destruction de la Russie. Les conservateurs, les orthodoxes purs et durs, les communistes, les néo-bolcheviks, les nationalistes — tous détestent Nabiullina. C’est un fait et la raison pour laquelle il n’est jamais communiqué aux consommateurs d’« informations alternatives » non russes est un grand mystère.

Je n’ai pas la moindre idée de la raison pour laquelle Poutine a nommé cette diplômée de Yale World Fellow pour un nouveau mandat en tant que gouverneur de la Banque de Russie, même si elle est affreuse et que personne ne l’aime. Cela fait probablement partie de la stratégie ingénieuse de Poutine pour vaincre les mondialistes avec une CBDC programmable contrôlée à 100 % par une banque centrale obéissant au FMI et fonctionnant indépendamment de l’État russe.

Question 7

Lors de notre dernière interview, vous avez fait un résumé émouvant de notre époque actuelle en disant :

« Je me souviens souvent de cette phrase troublante d’Alexis de Tocqueville : “Je remonte d’âge en âge jusqu’à l’antiquité la plus reculée ; mais je ne trouve aucun parallèle à ce qui se passe sous mes yeux : le passé ayant cessé d’éclairer l’avenir, l’esprit de l’homme erre dans l’obscurité.”

Chaque jour qui passe, il semble que nous soyons coupés de force de notre propre passé. Nous sommes “recyclés” pour accepter un nouveau modèle de civilisation. Cela se passe au niveau local, régional, national et mondial. Les familles sont déchirées.

Je suis convaincu que nous sommes confrontés à un mal qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’humanité ».

Edward Slavsquat

À en juger par les réponses, je pense qu’un grand nombre de personnes pensent comme vous… Ma dernière question est la suivante : êtes-vous toujours aussi pessimiste qu’à l’époque ?

Riley Waggaman :

Mike, je voudrais vous remercier (encore une fois) pour cette interview, qui reste l’article le plus lu de mon blog. Comme vous vous en souvenez probablement, les réalités des politiques de « santé publique » de la Russie manquaient de « précision » (j’essaie d’être charitable ici) en 2021, et je pense que notre échange sur Internet a ouvert la voie à une discussion plus factuelle et plus nuancée sur la « réponse Covid » de la Russie.

En fait, je suis plutôt optimiste dans le sens où j’ai accepté le fait qu’il n’y a pas de compte Twitter omnipotent à 5 dimensions qui me sauvera des satanistes occidentaux, et que je devrai me sauver moi-même — ce qui est en fait relativement indolore, facile, et même amusant. Je dirais même que ma perspective actuelle est pleine d’espoir. Mais je comprends parfaitement le pessimisme de quelqu’un qui en a assez du gouvernement américain, ou de n’importe quel gouvernement occidental ; quelqu’un qui regarde avec envie le gouvernement russe comme une alternative. Le problème de cette curieuse façon de penser est que, selon les données officielles, environ 30 % des Russes vivent avec moins de 10 dollars par jour, la Russie est confrontée à une crise démographique catastrophique (et il est difficile d’imaginer une mesure plus fondamentale pour évaluer la santé d’une nation), et le gouvernement russe est un partisan fanatique de politiques qui sapent les derniers vestiges de la dignité humaine de base. Il est vrai que le gouvernement russe n’est pas d’accord avec l’agenda des transsexuels ; c’est une belle note de bas de page à admirer alors que le taux de natalité de la Russie est en train de s’effondrer.

Mais encore une fois, je suis optimiste. J’ai pu entrer en contact avec des personnes partageant les mêmes idées, ici en Russie et dans le monde entier, et ma vie s’en est trouvée grandement améliorée. Je suis capable de vivre la vie que je veux vivre sans avoir à trouver des excuses obscènes pour l’inexcusable.

Nous devrions tous être guidés par la vérité, l’amitié et l’amour, et la raison pour laquelle les soi-disant « médias alternatifs » sont si obsédés par l’idée de soutenir des gouvernements qui n’offrent au monde rien d’autre que la même chose (la tristesse) est vraiment stupéfiante. Cela suffit. Nous avons tout ce dont nous avons besoin.




Zone litigieuse israélienne — Escarmouche localisée ? Ou le début d’un grand cygne noir mondial ?

[Source : brunobertez.com via RI]

Par Simplicius le Penseur

L’irruption en Israël a surpris beaucoup d’entre nous. Mais dans une certaine mesure, il s’agissait d’une escalade attendue depuis longtemps, destinée à amorcer le dénouement du conflit ukrainien, en y atténuant la chaleur.

Il existe de nombreux récits qui circulent sur tout ce qui semble « anormal » à propos de l’attaque du Hamas, donc je ne raconterai pas chaque point ici, car la plupart d’entre vous les ont probablement lus à plusieurs endroits ; des choses comme la brèche très invraisemblable dans les portes et les défenses de haute technologie d’Israël, les échecs sans précédent du Mossad et du Shin Bet, l’invocation étrangement scénarisée de « Pearl Harbor » par Netanyahou, ce qui est très révélateur si l’on considère que Pearl Harbor était également une attaque sous faux drapeau avec le but d’amener les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

Rappelons que le Hamas a été créé en partie ou entièrement par Israël — un fait avoué par plusieurs hauts responsables israéliens — pour faire contrepoids à l’OLP, le groupe politique dominant à l’époque.

Il n’est donc pas exclu qu’un groupe créé par Israël et les services de renseignement occidentaux puisse potentiellement encore être sous leur contrôle ou au moins infiltré au point d’être « orienté » vers la création de certains faux drapeaux nécessaires qui pourraient profiter à Israël dans son ensemble.

Ceci est étayé par de nouvelles preuves qui auraient été révélées selon lesquelles le Hamas utilisait des armes fournies par l’Ukraine, ce qui indiquerait un pipeline d’armes de renseignement occidental assez standard à la manière des Contras, et coll.

L’axe principal selon lequel j’opère est que presque aucun événement mondial ne se produit par pur hasard, en particulier lorsqu’il se produit dans une sphère géopolitiqueconnexe donnée. Et le Moyen-Orient est certainement lié, à bien des égards, à la Russie, à la guerre en Ukraine et à la multipolarité en général.

Passons en revue certaines des raisons potentielles qui pourraient être responsables du déclenchement d’un tel conflit, maintenant comme jamais.

En corollaire au principe général selon lequel rien n’arrive par hasard dans le monde politique des grandes puissances, nous devons rappeler que tout ce qui arrive est généralement lié à, ou se produit comme un sous-produit — direct ou indirect — de la grande puissance ou du dirigeant. De la superpuissance en charge ; très peu de choses peuvent se produire sous leur responsabilité sans leur accord.

Alors, quelles raisons les États-Unis pourraient-ils avoir pour enflammer le Moyen-Orient ?

Nous savons que des progrès majeurs ont été réalisés récemment vers la multipolarité et vers la fracture de l’empire mondial atlantiste. En parallèle, Israël s’acheminait vers une sérieuse normalisation avec l’Arabie saoudite, normalisation qui est maintenant décrite par les initiés comme étant « suspendue pour une durée indéterminée » parce que l’Arabie saoudite exigeait de la part d’Israël diverses concessions envers les Palestiniens — ce qui est désormais une question morte.

À bien des égards, ces réconciliations, rapprochements, normalisations, etc., constituent des évolutions dangereuses pour l’Hégémon. La guerre et les conflits sont les outils les plus efficaces pour contrôler les événements et créer des conditions favorables à la domination, permettant de créer des divisions, d’affaiblir des pays intransigeants, d’évincer leurs dirigeants, etc.

Il faut d’abord rappeler que Benjamin Netanyahou lui-même était confronté à une impopularité croissante dans son pays, avec des rumeurs suggérant depuis longtemps que même le Mossad aidait à organiser des manifestations contre lui (révélé par les fuites du Pentagone au début de cette année).

Passons en revue certaines des raisons potentielles qui pourraient être responsables du déclenchement d’un tel conflit, maintenant comme jamais.

Dans ce cas, nous faisons référence aux États-Unis, le principal hégémon du monde. Cependant, les États-Unis ne sont plus les seuls grands acteurs du bloc, et nous allons donc examiner les raisons possibles que les deux parties pourraient avoir pour déclencher cette flambée.

Alors, quelles raisons les États-Unis pourraient-ils avoir pour enflammer le Moyen-Orient ?

L’une des méthodes les plus couramment utilisées par un leader « homme fort » pour affirmer sa force, regagner du soutien et consolider son pouvoir consiste à fomenter un certain type de conflit qui peut être utilisé pour créer des restrictions « d’urgence » sur les opposants, la suppression du discours politique, etc. Il s’agit évidemment d’une tactique largement utilisée — plus récemment par Zelensky — et qui ne nécessite pas beaucoup d’explications.

On peut facilement imaginer comment un Netanyahou en difficulté chercherait à attiser un conflit pour réorienter son patriotisme et se couvrir de « gloire » en détruisant le Hamas une fois pour toutes, ce qui garantirait son pouvoir et son héritage pour toujours.

En extrapolant cela, il aurait pu y avoir une convergence d’incitations mutuellement bénéfiques. Connaissant la situation de Netanyahou, les États-Unis et le Royaume-Uni ont peut-être décidé de conclure un accord mutuel selon lequel plusieurs oiseaux feraient d’une pierre deux coups. Netanyahou obtient la consolidation de son pouvoir et sa gloire, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni peuvent potentiellement mener une guerre pour affaiblir l’Iran, désormais imparablement ascendant.

Cela nous amène à la prochaine grande motivation. L’une des principales raisons de cette flambée soudaine pourrait être de déclencher une conflagration beaucoup plus importante afin d’affaiblir fatalement l’Iran, qui a récemment acquis une puissance géopolitique démesurée. Il ne s’agit pas là de simples spéculations, mais l’Occident y fait maintenant ouvertement allusion de diverses manières.

Tout d’abord, la nouvelle bombe selon laquelle « l’Iran a aidé à planifier » cette attaque du Hamas.

Si vous vous en souvenez bien, l’Occident s’est efforcé de couper les ailes de l’Iran au cours de l’année écoulée comme jamais auparavant. Cela est dû au fait que l’Iran est devenu de plus en plus dominant au Moyen-Orient, en particulier après tous les rapprochements qui ont eu lieu, et en raison de la manière dont l’Iran a joué un rôle général dans les diverses guerres énergétiques, géopolitiquement — ​​en aidant la Russie en Ukraine, etc. Son pouvoir a énormément augmenté et il est devenu une menace bien trop importante.

En outre, rappelons-le, le théâtre syrien a lentement commencé à s’activer ces derniers temps, en partie à cause de la guerre en Ukraine, en tant que vecteur américain pour affaiblir et diviser les efforts russes. Mais aussi parce que l’Iran a également progressé dans ce domaine, les frappes israéliennes étant moins efficaces et moins fréquentes, tandis que les troupes et les bases américaines subissent de plus en plus d’attaques de la part de mandataires iraniens.

Assad, quant à lui, a également gagné en force, parcourant le monde entier et concluant de nouveaux accords. Il a rencontré le ministre saoudien pour la première fois depuis 2011, s’est rendu en Chine pour la première fois depuis 2004, et bien d’autres exploits similaires.

Vu sous cet angle holistique, nous pouvons en déduire que l’hégémonie américaine pourrait vouloir entraîner le Moyen-Orient dans un vaste conflit afin d’affaiblir ses adversaires de plus en plus forts. Officiellement, ils se présentent comme des artisans de la paix, « aveuglés » par les développements et cherchant à freiner toute escalade.

En fait, les États-Unis viennent d’annoncer l’envoi du groupement tactique du porte-avions USS Gerald R. Ford dans la région de la Méditerranée orientale. Vous n’envoyez pas autant de puissance de feu si vous voulez faire la paix et désamorcer la situation. Sans oublier que des avions-cargo militaires américains C17 ont déjà atterri en Israël, transportant probablement de nouvelles armes.

Il est très facile de voir comment ils pourraient, par exemple, lier l’implication de l’Iran dans les attaques du Hamas à une « menace iranienne croissante » perçue en Syrie, et inclure cela dans une future offensive plus large où des escadrons conjoints israélo-américains pourraient bombarder et affaiblir les forces d’Assad, les infrastructures, etc., pour maintenir la Syrie sous contrôle. Martyanov en parle en détail dans sa nouvelle vidéo, y compris les perspectives militaires spécifiques d’une telle tentative d’attaque contre l’Iran.

Mais bien sûr, selon les menaces de Lindsey Graham ci-dessus, cela pourrait aller beaucoup plus loin. Ils pourraient planifier une guerre entière pour paralyser l’Iran, au moins ses raffineries de pétrole, ce qui paralyserait l’économie iranienne et affaiblirait son influence.

Pepe Escobar discute de ces potentialités dans son nouveau message :

« Pourtant, il y a BEAUCOUP plus.

Le révélateur mort est la rhétorique israélienne du “Pearl Harbor”. Tout le monde sait ce que cela signifie. Le projet Ukraine est mort. Les Maîtres de l’Univers ont donc besoin d’une nouvelle guerre (“contre le terrorisme”) pour mettre le feu à l’Asie occidentale.

Une Asie occidentale pacifique signifie la reconstruction de la Syrie, le redéveloppement de l’Irak et du Liban, de l’Iran et de l’Arabie saoudite dans le cadre des BRICS 11, le partenariat stratégique Russie-Chine respecté et engagé dans toute l’Asie occidentale.

La route maritime du Nord est déjà en vigueur, mettant directement en péril le canal de Suez. L’un des thèmes clés discutés à Valdai au plus haut niveau était la dédollarisation. Tout ce qui précède est un anathème pour les suspects habituels.

Le Mossad et Tsahal pris par surprise relèvent d’un fantasme enfantin. Ils savaient que ça allait arriver. La question est maintenant de savoir si le Hezbollah viendra en ville ».

Les projets qu’il évoque, l’effondrement complet du système dominé par l’Occident, constituent un point charnière clé. Familiarisez-vous à nouveau avec mon article sur le Heartland et pourquoi ce « passage intermédiaire » à travers l’Iran est absolument essentiel pour que l’Hégémon puisse conquérir le monde.

Maintenant que l’Occident est au bord du gouffre, il se peut qu’il fasse tout son possible pour tenter de neutraliser l’Iran une fois pour toutes, ce qui aurait un effet domino sur l’ensemble de la région. La défaite de l’Iran signifierait la chute de la Syrie, ce qui signifierait le retrait de la Russie et la fermeture de ses bases, ce qui signifierait que toute projection de puissance russe dans cette région serait annulée, en particulier maintenant que les routes du nord seront entièrement dominées par l’OTAN, avec l’adhésion de la Finlande et potentiellement de la Suède.

En fin de compte, cela servirait un objectif beaucoup plus vaste : il y a toujours des conceptions dans les conceptions.

Le grand projet ultime tourne autour de la guerre en Ukraine, qui elle-même tourne autour du futur conflit sino-taiwanais.

Il pourrait y avoir diverses raisons pour déclencher ce conflit maintenant, vis-à-vis de l’Ukraine. L’une des principales choses qui me viennent à l’esprit est de créer un écran de fumée massif pour détourner la couverture du conflit ukrainien pendant que l’administration Biden met discrètement en œuvre son plan — dont nous avons longuement discuté dans le dernier rapport — visant à mettre Zelensky sur la glace et à geler la guerre.

Plusieurs articles récents ont montré à quel point l’Ukraine a reçu peu de couverture médiatique ces derniers temps, des graphiques montrant le lent déclin, en particulier depuis que les réalités de l’offensive ratée se sont installées. Aujourd’hui, ce sujet est voué à disparaître complètement du cycle de l’information, remplacé par le conflit israélien croissant. Et des cris d’indignation sans fin face aux atrocités commises — vous connaissez les mêmes que celles perpétrées quotidiennement par les AFU dans le Donbass, qui, d’une manière ou d’une autre, ne parviennent pas à attirer la même attention médiatique.

Quelqu’un m’a récemment demandé — j’oublie si c’était dans la section des commentaires ou dans l’un des sacs postaux — comment j’imagine qu’ils pourront balayer le conflit ukrainien sous le tapis à l’avenir. J’ai donné plusieurs méthodes potentielles, dont l’une était qu’elles pouvaient déclencher un autre nouveau point chaud mondial pour détourner l’attention. J’ai même donné quelques exemples, comme pousser la situation entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans quelque chose de plus grand, intensifier les hostilités entre la Serbie et le Kosovo, qui couvent depuis un certain temps déjà ; mais c’est celui-là que je n’avais certes pas prévu.

À bien des égards, c’est le plus brillant de tous. Parce que rien ne justifie l’indignation des médias comme les attaques contre Israël, du moins ce qui semble être des attaques. Les médias ne se soucient pas des Arméniens assassinés, ni de tout autre pays d’ailleurs. Donc, si votre objectif principal est de créer le plus grand écran de fumée médiatique pour détourner complètement l’attention de l’Ukraine, alors c’est celui-là.

Mais je sais à quoi tu penses. Israël pourrait faire un travail de nettoyage « rapide » sur le Hamas et en finir avec cela, en ramenant toute l’attention sur l’Ukraine.

C’est pourquoi, pour que cette théorie fonctionne, il faudrait probablement qu’elle déclenche un conflit plus large, impliquant peut-être l’Iran. Les États-Unis pourraient alors même avoir une excuse pour se débarrasser de l’Ukraine, une excuse qui serait en fait acceptée par les membres du Congrès pro-ukrainiens les plus enragés. Par exemple : « Nous avons dû envoyer tout notre argent pour aider à sauver Israël ». Il est certain que personne au Congrès, propriété américano-israélienne, ne s’inquiéterait ou ne s’inquiéterait du fait que les États-Unis dépensent plutôt leurs fonds réservés à l’Ukraine sur Israël.

Cela pourrait donner à l’administration Biden une excuse valable et défendable pour se débarrasser de l’Ukraine. Gardez à l’esprit que je ne soutiens pas encore pleinement cette théorie comme motivation principale du conflit actuel, mais je la présente comme une théorie potentielle. Moi-même, je ne suis pas encore totalement décidé, car je suis toujours en train de rassembler des données et j’attends que d’autres événements se produisent pour nous fournir des indices.

Les médias nous conditionnent déjà à la réalité selon laquelle les États-Unis devront utiliser leurs stocks de munitions précieusement épuisés pour Israël, en donnant la priorité à leur premier bien-aimé plutôt qu’à leur deuxième nouvellement baptisé. Vous pouvez facilement imaginer l’excuse qui en résulterait à l’avenir : « Nous avions des besoins plus pressants, nous ne pouvions donc plus financer/approvisionner l’Ukraine ! »

L’absolution sera accordée parce que tout le monde au sein de l’establishment américain comprend le caractère sacré et inviolable d’Israël. Comment peut-on reprocher à quelqu’un de donner la priorité à Israël plutôt qu’à l’Ukraine ? C’est tout simplement impensable aux États-Unis.

Vous souvenez-vous que nous venions de discuter dans mon tout dernier article de la possibilité que les États-Unis se débarrassent de l’Ukraine, les laissant sans financement supplémentaire, à la lumière du récent remaniement de la Chambre des représentants ?

Cette nouvelle annonce selon laquelle Biden s’apprête à tenter de faire un don sans précédent de 100 milliards de dollars à l’Ukraine est très intéressante, car elle sent la récompense finale, ou l’envoi. C’est presque comme essayer de « se laver les mains » du conflit avec une dernière tranche de bonne conscience.

La plupart des commentateurs s’accordent cependant sur le fait qu’il s’agirait simplement d’un coup performatif et n’aurait aucune chance d’être adopté, mais c’est peut-être une façon pour Biden de se laver les mains afin de créer l’impression qu’il « a fait tout ce qu’il pouvait », pour pouvoir plus tard ayez cela dans le cadre de sa défense lorsque l’Ukraine tombera inévitablement et qu’il sera confronté à des critiques mettant fin à sa carrière. Il peut dire :

« Vous voyez, j’ai fait de mon mieux pour les sauver, j’ai promis 100 milliards de dollars, mais ces républicains gâteurs m’ont bloqué ».

Alors, cela pourrait-il être le début de quelque chose de grand destiné à effacer l’ardoise de l’Ukraine et peut-être même conduire à un autre « événement » qui changerait le monde et permettrait à l’establishment d’annuler/voler les élections de 2024

Rappelons que le grand faux drapeau du Covid a également commencé vers la période de novembre de l’année, juste avant le cycle électoral, c’est-à-dire fin 2019.

Enfin, certaines rumeurs effrayantes semblent suggérer que les néoconservateurs pourraient tout mettre en œuvre et exécuter une nouvelle série de fausses bannières à la manière du 11 septembre aux États-Unis pour amener l’Amérique entièrement dans une guerre contre l’Iran

Ce n’est pas invraisemblable ; Les néoconservateurs ont peut-être fait leurs propres calculs pour conclure que s’ils n’éliminent pas l’Iran maintenant, les États-Unis sont condamnés. Cela pourrait être le début d’une conflagration géante qui satisferait certaines des pires prophéties pour 2024, à savoir l’absence d’élections et un nouvel événement mondial du Cygne noir semblable au Covid du dernier cycle électoral.

Mais passons maintenant à l’autre possibilité principale.

Et si, au contraire, tout cet événement était une orchestration de l’Iran ou du bloc dirigé par la Russie ?

Il y a certainement une multitude de raisons pour lesquelles cela pourrait être le cas, la moindre d’entre elles étant le fait que l’Iran reconnaît que les États-Unis (et l’Occident) sont désormais au plus bas parce qu’ils se sont désarmés au profit de l’Ukraine.

Nous avons déjà vu ces derniers temps l’inquiétude urgente des membres du Congrès selon laquelle les États-Unis ne disposent pas de suffisamment d’armes pour Taïwan et doivent à l’avenir choisir entre l’Ukraine et la Chine. Aujourd’hui, l’Iran aurait pu choisir d’ouvrir un nouveau front majeur à un moment critique, alors que les États-Unis sont tiraillés entre leurs diverses exigences géopolitiques.

Un autre aspect qui pourrait indiquer cela est l’apparent excès de confiance affiché par le Hamas. La plupart des commentateurs ne parviennent pas à comprendre pourquoi le Hamas semble agir avec autant de présomption alors que — sur le papier — l’armée israélienne les domine largement. Je fais référence, par exemple, au fait que le Hamas aurait rejeté tout cessez-le-feu parce qu’il avait l’intention d’« aller jusqu’au bout ».

Au moment où nous parlons, les derniers rapports affirment que plus de 100 000 soldats israéliens se dirigent vers Gaza :

Il semble inconcevable que le Hamas puisse lancer une telle opération sans contingence, surtout si l’Iran aidait à la planifier. Nous savons que le Hezbollah a déjà déclaré qu’il interviendrait si l’armée israélienne entrait à Gaza.

Il est intéressant de noter que Erdogan a également lancé un avertissement direct aux États-Unis :

Rappelons qu’il y a seulement quelques jours, les États-Unis ont abattu un drone turc très coûteux et haut de gamme au-dessus de la Syrie, alors que ce drone aurait failli bombarder les forces américaines. De tels développements semblent témoigner d’un vaste conflit couvant.

Beaucoup pensent désormais qu’Israël est sur le point de tomber dans un « piège » tendu par l’Iran — par lequel il entrerait à Gaza et demanderait au Hezbollah d’ouvrir un deuxième front. Le Hamas aurait déjà détruit une grande partie du Dôme de Fer d’Israël avec ses propres « fusées-bouteilles » bon marché, et aurait ainsi ouvert la voie au Hezbollah pour démolir Israël avec une véritable puissance de feu fournie par l’Iran sous la forme de SRBM lourds et de drones, etc.

Le plan pourrait alors être secrètement soutenu par l’ensemble du bloc russe, sachant qu’un conflit d’une telle ampleur pourrait grandement bénéficier à la Russie et même à la Chine de diverses manières.

La première et la plus évidente est que cela détournerait toute l’attention des États-Unis de l’Ukraine, les obligeant à se concentrer sur la lutte contre l’Iran et ses puissances régionales, ce qui permettrait à la Russie d’en finir rapidement avec une Ukraine abandonnée.

Deuxièmement, et pour répondre au premier point ci-dessus, tout conflit de ce type ferait exploser les prix du pétrole, qui sont déjà estimés à 150 dollars le baril à l’avenir. Cela conduirait la Russie à faire exploser les bénéfices déjà exorbitants des combustibles fossiles, non seulement stabilisant sa propre économie, mais contribuant également à financer la guerre en Ukraine.

La Chine pourrait bien sûr bénéficier de la même manière si l’attention des États-Unis était détournée ailleurs, lui donnant ainsi une marge de manœuvre pour continuer à construire et à consolider sa propre force régionale tout en épuisant les États-Unis et en les empêchant ainsi de financer/approvisionner Taiwan à des degrés substantiels.

Cet article résume la théorie :

Beaucoup semblent confus à ce sujet, alors permettez-moi de clarifier :

Le conflit actuel en Palestine est géopolitique et reflète la consolidation de l’un des principaux pôles du monde. Il s’agit de la deuxième étape de la formation du monde multipolaire, après le SMO russe en février 2022.

Beaucoup de gens ont tendance à se concentrer exclusivement sur le Hamas et sur l’évolution de la situation — comme si cela reflétait le même plan temporel que la stratégie employée. Ne fais pas d’erreur. Il s’agit d’une opération interarmes sans précédent et rien au XXIe siècle ne s’en rapproche dans l’histoire du conflit.

Le fait que cela ait surpris les Israéliens devrait vous en dire assez. Si cela a surpris le Mossad (l’une des agences de renseignement les plus puissantes au monde), qu’est-ce qui vous fait penser que l’un de ces idiots d’arnaqueurs de droite sait ce qui va encore arriver ? Il ne s’agissait pas d’une attaque aléatoire de la part du Hamas.

Tout cela a été planifié, en pleine coordination avec l’Axe de la Résistance — et nous ne sommes même pas près d’en mesurer toute la portée et l’ampleur. Tous les résultats possibles ont été pris en considération. N’oubliez pas qu’à chaque fois que vous entendez les sionistes parler des « grands projets » que l’entité a en réserve pour raser Gaza. Ils l’ont fait plusieurs fois, mais ça n’a jamais marché.

Le Hamas en est ressorti plus fort que jamais. Et ils s’attendent également à tout ce que l’entité sioniste leur réserve. Parce qu’il ne s’agit pas seulement du Hamas. Il s’agit de tout l’Axe de la Résistance, centré en Iran. L’Iran est l’une des civilisations les plus anciennes, les plus grandes et les plus sophistiquées du monde. Elle est et a toujours été un pôle civilisationnel organique dans la région.

Avant l’ère moderne, les deux seules puissances de la région étaient les Ottomans et les Perses Safavides, qui se disputaient la région. Derrière cette opération se cachent la ruse, le génie stratégique et le matérialisme eschatologique du CGRI. Et par ce dernier point, je veux dire qu’ils ont combiné ce qui est une profonde vision spirituelle universelle-régionale avec le pragmatisme, le réalisme et le côté terreux de la technologie moderne et des techniques de guerre irrégulière hyper-clausewitziennes.

Cette guerre n’a pas un seul lieu ni même une seule chronologie. L’échelle à laquelle cela se produit n’est pas immédiatement perceptible à la fois dans l’espace ET dans le temps. Ce sont les secousses ressenties par la résurrection de certains des empires les plus anciens, les plus splendides et les plus sublimes du monde.

Il s’agit de l’opération militaire spéciale des civilisations du Moyen-Orient. De même, il ne s’agit pas uniquement d’Israël. C’est le dernier avant-poste du Nouvel Ordre Mondial dans la région. Israël était l’Ukraine du Moyen-Orient — ​​une vaine et artificielle forteresse de la modernité occidentale créée pour supprimer les puissances réelles (et endormies depuis longtemps) indigènes de la région. Il s’agit d’une révolution régionale qui pourrait déboucher sur une guerre mondiale.

La Russie a réveillé d’anciennes puissances à travers le monde. C’est la fin de « l’ordre fondé sur des règles » occidental.

Ce qui précède peut-être un peu larmoyant et trop optimiste — je ne l’approuve pas nécessairement, du moins pas encore. Cela pourrait très bien être vrai.

L’une des autres raisons est qu’il y a eu récemment beaucoup trop de soulèvements « fortuits » contre l’ordre occidental. Rappelez-vous combien de fois nous avons discuté ici du rôle asymétrique potentiel de la Russie dans les différentes libérations africaines en cours sur le continent. Pensez-vous que c’est un accident qui a conduit à des choses comme ça ?

On m’a demandé à plusieurs reprises, lors de courriers, de commentaires, etc., ce que la Russie envisageait de faire pour contrebalancer la guerre hybride constante des États-Unis dans le conflit ukrainien. Il y a certainement de nombreux « événements mystérieux » qui se produisent partout dans le monde et qui pourraient répondre à cette question.

C’est pourquoi je ne serais pas surpris si la confrontation actuelle est liée à la guerre mondiale hybride de l’Est contre l’Ouest, ou du Sud global contre les atlantistes.

Rappelez-vous que les grandes civilisations anciennes pensent et planifient des stratégies à long terme. Se pourrait-il en fait qu’il s’agisse d’une attaque coordonnée et soigneusement planifiée en trois volets — dont la première étape serait la Russie éliminant l’Ukraine, puis l’Iran éliminant Israël, pour finir par le coup de grâce de la Chine éliminant Taïwan ?

C’est certainement une notion très ambitieuse. Mais cela correspond à ce que d’autres prédisaient depuis un certain temps, comme Jirinovski ici il y a plusieurs années :

Une autre raison potentielle pour laquelle le cartel bancaire qui dirige l’Occident a besoin d’une guerre majeure pour vider le système :

Même par rapport aux normes de la dernière décennie, qui était tout simplement sans précédent en termes de quantité d’argent imprimé par la Réserve fédérale, la semaine dernière a été témoin d’une autre série d’impressions hallucinante.

Avec toute la dédollarisation en cours, cela ne peut que signifier que le système financier occidental n’a jamais été dans un état aussi précaire. Le cartel a besoin d’un conflit mondial majeur pour pouvoir débusquer le système, effacer ses comptes et recommencer l’escroquerie usure-fiat à partir d’une table rase.

Mais nous devrons voir comment ce conflit se déroulera au cours des deux prochaines semaines afin de véritablement juger s’il s’agit d’un plan directeur iranien en 5D, ou simplement d’un stratagème bon marché pour Netanyahu pour consolider son pouvoir et inscrire son héritage en tant que leader israélien historique qui a écrasé le Hamas une fois pour toutes, effaçant d’un seul coup tous ses méfaits et sa corruption.

Simplicius The Thinker

Et maintenant, tout le monde a déjà oublié ce qu’est l’Ukraine. Jirinovski avait tout prédit il y a longtemps : « Ce furent les dernières élections que vous avez eues [en Ukraine]. Il n’y aura pas d’élections en 2024, car il n’y aura pas de pays appelé Ukraine. Vous ne tenez pas compte de la situation au Moyen-Orient. De tels événements s’y dérouleront et tout le monde oubliera complètement ce qu’est l’Ukraine. Il s’agit de la Troisième Guerre mondiale. Et l’Iran n’est ni le Vietnam, ni la Corée, ni le Kosovo. Les événements les plus terribles se produiront ici ! »




Le complexe américain de Napoléon

[Source : lesakerfrancophone.fr]

[Illustration : « Nous allons gagner ! L’aigle sera triomphant ! Nous ne nous rendrons jamais, jamais ! »]

Par Dmitry Orlov – Le 15 Septembre 2023 — Source Club Orlov

La profession psychiatrique préfère ignorer la possibilité d’une folie collective et se concentrer sur les troubles individuels, en dépit d’une masse de preuves historiques montrant que des sociétés et des nations entières ont été saisies par des troubles mentaux d’une sorte ou d’une autre. Quoi qu’il en soit, le complexe de Napoléon, ainsi nommé en l’honneur de Napoléon Bonaparte, qui était beaucoup trop petit pour un dirigeant national de son époque et aussi incroyablement méchant et imbu de sa personne pour compenser, n’est en aucun cas un diagnostic médical reconnu.

Il s’agit d’un certain état mental ou d’un ensemble de traits de caractère qui affectent les hommes de petite taille, les poussant à être excessivement agressifs et à s’affirmer, à porter des chaussures à semelles compensées pour paraître un peu plus grands et à s’irriter d’être traités de « petit », de « petit homme », de « mordeur de genoux » et d’autres épithètes dévalorisantes de ce genre.

Voici une description assez générique du complexe de Napoléon faite par un psychologue :

  • Les hommes souffrant du complexe de Napoléon peuvent être excessivement agressifs et manifester des comportements indûment dominateurs en société. En outre, ces hommes ont du mal à accepter des défaites occasionnelles.
  • Les personnes atteintes du syndrome peuvent dépasser toutes les limites pour obtenir ce qu’elles veulent, même si c’est moralement ou éthiquement incorrect. Ces personnes peuvent même commettre des crimes pour gagner ou posséder ce qu’elles désirent.
  • Elles se concentrent davantage sur le travail des autres que sur le leur. Par conséquent, ces personnes se complaisent tellement dans le travail des autres qu’elles oublient ou négligent complètement le leur.
  • Outre leur nature agressive, ces personnes gardent toujours un œil sur leurs concurrents, car elles ne veulent pas être inférieures à qui que ce soit. Elles pensent que le succès se définit par le fait qu’elles sont meilleures que toutes les personnes qu’elles connaissent.
  • Le syndrome de Napoléon est particulièrement néfaste, car les hommes qui en sont atteints se réjouissent lorsque les autres échouent autour d’eux. Au contraire, ils deviennent tristes lorsque d’autres réussissent quelque chose.
  • Dans les relations, le complexe de Napoléon entraîne souvent un mal sans précédent, car les hommes qui en souffrent considèrent les personnes qui les entourent comme leurs adversaires.

C’est le cas de certains hommes qui sont naturellement petits depuis toujours. Mais imaginez maintenant ce que doit ressentir un homme de grande taille s’il se rend soudain compte qu’il devient de plus en plus petit ! La sensation de rétrécir rapidement, comme le général Decker dans le film de Tim Burton « Mars Attacks! », est à faire pâlir de cauchemar. Ce doit être une expérience vraiment terrifiante — suffisamment pour qu’un homme se précipite, au lieu de marcher, chez le psychiatre le plus proche pour obtenir des pilules magiques. Heureusement, de tels incidents semblent confinés au sous-genre de la comédie d’horreur de science-fiction et n’ont pas été attestés dans les annales de la science médicale.

Ce qui arrive, et ce n’est pas si rare, c’est que des nations entières rétrécissent, parfois en termes de taille géographique et de population, mais toujours en termes de stature géopolitique et de puissance économique. Les empires sont particulièrement susceptibles de se réduire soudainement : les empires espagnol, russe, ottoman et britannique se sont tous effondrés en l’espace d’une décennie à peine. Dans chaque cas, il s’agissait d’une expérience très traumatisante pour leurs sociétés, dont le rétablissement psychologique a parfois pris plusieurs décennies.

Ce à quoi le monde assiste aujourd’hui, c’est au rétrécissement rapide des États-Unis et de leurs divers États vassaux en Europe et ailleurs. Ses dirigeants semblent être en permanence en colère et se déchaînent dans toutes les directions. Pendant ce temps, il s’autodétruit activement à tous les niveaux :

  • Ses politiques de sanctions perturbent son économie et sapent son secteur financier. Il a fait tout son possible pour saper le statut de monnaie de réserve du dollar américain, le rendant toxique et risqué à détenir pour une grande partie du monde. Entre-temps, son appétit pour la dette s’est accru à un point tel que les seuls intérêts de la dette nationale absorberont une part importante du budget.
  • Son militarisme débridé est en fait en train de le désarmer en envoyant ses stocks d’armes en Ukraine, où ils sont détruits. Contrairement au secteur civil, où il emploie des talents étrangers, son secteur de la défense manque cruellement de cerveaux nationaux.
  • Il s’autodétruit politiquement, les deux partis du duopole politique tentant de détruire simultanément leurs deux principaux candidats à la présidence, sapant du même coup le peu de foi qui subsistait encore dans l’intégrité des systèmes judiciaire et électoral.
  • Sa diplomatie a dégénéré en un one-man-show où les États-Unis crient leurs exigences à une planète peu réceptive, où son président insulte des dirigeants nationaux respectés et où il a rompu tant de promesses et d’accords qu’aucune nation, agissant rationnellement et de son plein gré, ne devrait jamais vouloir conclure de nouveaux accords ou traités avec lui.
  • Nombre de ses familles, si ce n’est la plupart, ont été minées par le féminisme et par des politiques sociales qui font du mariage et de la fondation d’une famille un choix irrationnel pour les hommes. Cela dure depuis si longtemps que plusieurs générations d’hommes et de femmes, ayant grandi sans père et avec des mères qui ont élevé l’égoïsme au rang de vertu, n’ont plus aucune idée de ce que signifie être une famille. Beaucoup d’entre eux ne veulent même plus avoir d’enfants. En effet, si le contrat intergénérationnel disparaît, les enfants deviennent des accidents. C’est la voie de l’extinction biologique.
  • Pratiquement toutes ses institutions ont été minées par des politiques discriminatoires à l’égard des hommes blancs compétents, à la recherche du fantôme de la diversité, avec pour résultat des secteurs public et privé marqués par l’uniformité de l’incompétence. Étant donné qu’une telle nation est incapable de mener des activités productives, l’accent a été mis sur la consommation — à crédit — sans aucun plan pour rembourser les pays qui produisent les produits qu’elle consomme. Inutile de dire que cela ne se terminera pas bien.
  • En particulier, ses universités, autrefois excellentes, ont été minées par des politiques qui favorisent les enfants des riches, d’une part, et les membres de diverses classes de victimes, d’autre part, ainsi que par une préoccupation des plus malsaines pour la perversion sexuelle, masquée par le terme inventé de « genre ». Alors que des institutions, autrefois illustres, comme Harvard jugent bon d’enseigner un cours sur le « sexe anal » et que des instituteurs sont renvoyés pour avoir utilisé des pronoms personnels de manière politiquement incorrecte, l’éducation est bel et bien morte.
  • Son économie est terriblement déséquilibrée, très fortement orientée vers les services et la consommation au détriment des produits et de la production. Signe révélateur de ce déséquilibre, l’industrie manufacturière a récemment connu une forte baisse, mais pas la consommation d’énergie. Dans une économie saine, l’industrie est le principal consommateur d’énergie ; dans une économie malade, c’est la consommation et les services.
  • En dépit de tout cela, le secteur financier reste très important, mais seulement à la manière des pustules enflammées qui tendent à devenir importantes juste avant d’éclater, entraînant parfois une septicémie et la mort. Tout le monde le voit venir, et c’est pourquoi des dizaines de nations se précipitent pour rejoindre l’organisation des BRICS, dont le principal savoir-faire organisationnel consiste à éviter les monnaies toxiques, telles que le dollar américain et l’euro, dans la conduite du commerce international. Mais qu’en est-il des pays qui ne pourront jamais être admis au sein des BRICS parce que leur monnaie nationale est toxique ? Eh bien, quand tout le reste échoue, il y a toujours la mort !

La mort est certainement un traitement efficace pour le complexe de Napoléon, comme elle l’est pour tous les autres complexes, syndromes et troubles. Après avoir cherché une thérapie efficace pour le complexe de Napoléon, je n’ai découvert aucun candidat valable. La thérapie d’humiliation semble assez utile pour atténuer ses effets sur la société environnante, mais elle a aussi tendance à conduire à la dépression et au suicide. La thérapie d’humiliation a certainement été efficace pour Napoléon Bonaparte, telle qu’elle a été administrée par la Russie. Les Russes n’ont manifestement pas perdu la recette de cette pilule amère et sont prêts à l’administrer à quiconque franchit l’une de leurs lignes rouges invisibles. Il est clairement préférable d’être amical envers la Russie que d’être mort, mais la mort peut être évitée si la thérapie d’humiliation est efficace.

Pour les États-Unis, la défaite retentissante dans leur guerre par procuration contre la Russie dans l’ancienne Ukraine, qui est actuellement en cours, pourrait certainement faire partie d’une thérapie d’humiliation efficace, mais seulement pour ceux qui ont été attentifs, et leur nombre est assez faible. Combien d’Américains se sont sentis personnellement humiliés par le spectacle de la retraite précipitée et désordonnée des États-Unis d’Afghanistan ? Trop peu, semble-t-il, puisqu’ils ont immédiatement sauté sur la prochaine escapade vouée à l’échec dans l’ancienne Ukraine. Pour ceux qui se trouvent dans les couloirs du pouvoir à Washington, aucune humiliation ne semble suffisante. En fait, ils semblent s’en délecter !

Ni les Américains, ni leurs vassaux européens ne semblent le moins du monde perturbés ou pensifs devant le spectacle de leurs dirigeants nationaux s’humiliant sans cesse sur la scène mondiale. Pour être humilié, il faut avoir honte ; mais si la honte, tout comme l’intelligence, l’intégrité, les principes, l’honnêteté et d’autres vertus, a disparu ? Il reste alors la mort, la dernière forme de traitement avec un taux de réussite de 100 % : le patient a disparu, il est présumé guéri.

Au milieu de tout cela, il y a une lueur d’espoir : certains jeunes, courageux et talentueux hommes américains semblent avoir découvert un moyen de sortir de ce tourbillon de corruption et de décadence : ils épousent des femmes en dehors de l’Occident — non pas pour les faire venir en tant que « mariées par correspondance », mais pour émigrer et obtenir la citoyenneté étrangère par le biais du mariage en tant que « passport bros » (frères de passeport). Cette évolution a mis en colère les féministes américaines, et les « passport bros » trouvent sans aucun doute leur rage très agréable. Se marier pour partir à l’étranger est une bonne stratégie pour eux, mais elle est terrible pour la société qu’ils laissent derrière eux, car aucune société n’a pu éviter l’effondrement après le départ de ses jeunes hommes.




Le cas de Shenaya menacée d’expulsion que même un Zemmour défend

[Illustration : Shenaya, 18 ans et lycéenne à Bordeaux.  © France 3 Aquitaine – Maïté Koda]

Par Lucien SA Oulahbib

Il n’est guère étonnant de constater que les services administratifs actuels qui délivrent ou pas l’autorisation de séjour en France sont tenus par des ennemis de la République française, comme l’indique non seulement l’affaire de cette jeune lycéenne, Shenaya, que Zemmour défend, à juste titre, mais aussi beaucoup d’autres, tel ce jeune musicien kabyle amoureux de la culture française attendant quatre ans une autorisation alors que d’autres, ne parlant pas français et ayant une longue barbe pacifiste, l’avaient, eux, depuis bien longtemps. Pis, les ONG approchées lui disaient qu’elles ne pouvaient rien puisqu’il « parlait français » (et n’avait pas de « barbe »…), comprenne qui pourra…

Ou plutôt si, et comme l’indiquent nombre de « X-nautes », il existe bel et bien, de fait, une discrimination négativiste filtrant positivement de potentiels soutiens au couple » MM » (Macron-Mélenchon — le second soutenant le premier au nom d’un nihilisme, celui de la destruction des frontières intérieures et extérieures, faisant même des leçons d’anti-xénophobie primaire), alors que, d’une part, la question de l’immigration est de plus en plus une donnée mondiale qui ne peut être traitée qu’au niveau onusien, et que, d’autre part, il n’y a aucune raison d’être de plus en plus la roue de secours d’États faillis ou n’ayant jamais émergé parce qu’ils ont justement suivi l’idéologie tiers-mondiste néo-léniniste que Mélenchon, ce Castro raté, est l’un des derniers à suivre tant elle a été mortifère. Même les BRICS++ s’en sont éloignés : pourquoi ?… Aucun « universitaire » actuel ne vous le dira — ils préfèrent empêcher Kepel de professer ou de salir la réputation de tel ou telle en les traitant des noms infamants habituels…

Il n’est donc pas étonnant de constater que pullulent nombre de leurs punaises propagandistes, ou les précieuses ridicules d’une Milice nouvelle mouture s’infiltrant partout, y compris dans les maternelles, pour promulguer cette destruction nihiliste et son mensonge obscurantiste, le tout au service du djihadisme chic et de la Secte Globale scientiste hygiéniste et affairiste concoctant, à défaut d’une loi sur l’injection obligatoire (seule objection d’un Mélenchon dans cette histoire), celle sur l’injonction à fondement eschatologique de ne plus offenser la nouvelle religion réchauffiste établissant, elle, des corrélations entre chaleur climat et CO2, mais les refusant entre insécurité gabegie migratoire (ci-dessus), djihadisme, injections et effets secondaires, etc., etc., etc.

Lyssenko le retour ?… Pis, car à l’époque il y avait du « débat ». Aujourd’hui, celui n’existe plus ou à peine, déjà sur le « service » dit « public » — les employés payés par nos impôts s’en sont même approprié le terme, le privatisant de fait en signant une « charte » interdisant d’inviter ceux allant à l’encontre de leur religion réchauffiste, ce qui est bien là cette quadrature du cercle tant recherchée par « O’Brien » dans « 1984 » lorsque 2 +2 DOIVENT faire 5… :

« (…) O’Brien présenta à Winston le dos de sa main gauche levée. Le pouce était caché, les quatre doigts étendus.

— Combien est-ce que je vous montre de doigts, Winston ?

– Quatre.

Le mot se termina par un halètement de douleur. L’aiguille du cadran était montée à cinquante-cinq. La sueur jaillie de son corps avait recouvert Winston tout entier. L’air lui déchirait les poumons et ressortait en gémissements profonds qu’il ne pouvait arrêter, même en serrant les dents. O’Brien le surveillait, quatre doigts levés. Il ramena le levier en arrière. Cette fois, la souffrance ne s’apaisa que légèrement.

— Combien de doigts, Winston ?

— Quatre.

L’aiguille monta à soixante.

— Combien de doigts, Winston ?

— Quatre ! Quatre ! Que puis-je dire d’autre ? Quatre !

L’aiguille avait dû monter encore, il ne la regardait pas. Le visage lourd et sévère et les quatre doigts emplissaient le champ de sa vision. Les doigts étaient dressés devant ses yeux comme des piliers énormes, indistincts, qui semblaient vibrer. Mais il y en avait indubitablement quatre.

— Combien de doigts, Winston ?

— Cinq ! Cinq ! Cinq !

— Non, Winston, c’est inutile. Vous mentez. Vous pensez encore qu’il y en a quatre. Combien de doigts, s’il vous plaît ?

— Quatre ! Cinq ! Quatre ! Tout ce que vous voudrez. Mais arrêtez cela ! Arrêtez cette douleur !

Il fut soudain assis, le bras d’O’Brien autour de ses épaules. Il avait peut-être perdu connaissance quelques secondes. Les liens qui le retenaient couché s’étaient détachés. Il avait très froid, il frissonnait sans pouvoir s’arrêter, ses dents claquaient, des larmes lui roulaient sur les joues. Il s’accrocha un moment à O’Brien comme un enfant, étrangement réconforté par le bras lourd autour de ses épaules. Il avait l’impression qu’O’Brien était son protecteur, que la souffrance était quelque chose qui venait de quelque autre source extérieure et que c’était O’Brien qui l’en sauverait.

— Vous êtes un étudiant lent d’esprit, Winston, dit O’Brien gentiment.

— Comment puis-je l’empêcher ? dit-il en pleurnichant. Comment puis-je m’empêcher de voir ce qui est devant mes yeux ? Deux et deux font quatre.

— Parfois, Winston. Parfois ils font cinq. Parfois ils font trois. Parfois ils font tout à la fois. Il faut essayer plus fort. Il n’est pas facile de devenir sensé.

Il étendit Winston sur le lit. L’étreinte se resserra autour de ses membres, mais la vague de souffrance s’était retirée et le tremblement s’était arrêté, le laissant seulement faible et glacé.

O’Brien fit un signe de la tête à l’homme en veste blanche qui était restée immobile pendant qu’il agissait.

L’homme à la veste blanche se baissa et regarda de près les yeux de Winston, lui prit le pouls, appuya l’oreille contre sa poitrine, tapota çà et là, puis fit un signe d’assentiment à O’Brien.

— Encore, dit O’Brien.

La douleur envahit le corps de Winston. L’aiguille devait être à soixante-dix, soixante-quinze. Il avait, cette fois, fermé les yeux. Il savait que les doigts étaient toujours là et qu’il y en avait toujours quatre. Tout ce qui importait, c’était de rester en vie jusqu’à la fin de l’accès. Il ne savait plus s’il pleurait ou non. La souffrance diminua. Il ouvrit les yeux. O’Brien avait tiré le levier en arrière.

— Quatre. Je suppose qu’il y en a quatre. Je verrais cinq si je pouvais. J’essaie de voir cinq.

— Qu’est-ce que vous désirez ? Me persuader que vous voyez cinq, ou les voir réellement ?

— Les voir réellement.

— Encore, dit O’Brien.

L’aiguille était peut-être à quatre-vingts, quatre-vingt-dix. Winston ne pouvait se rappeler que par intermittences pourquoi il souffrait. Derrière ses paupières serrées, une forêt de doigts semblaient se mouvoir dans une sorte de danse, entrer et sortir entrelacés, disparaître l’un derrière l’autre, réapparaître encore. Il essayait de les compter, il ne se souvenait pas pourquoi. Il savait seulement qu’il était impossible de les compter, à cause d’une mystérieuse identité entre quatre et cinq. La souffrance s’éteignit une fois de plus. Quand il ouvrit les yeux, ce fut pour constater qu’il voyait encore la même chose. D’innombrables doigts, comme des arbres mobiles, dévalaient à droite et à gauche, se croisant et se recroisant. Il referma les yeux.

— Je montre combien de doigts, Winston ?

— Je ne sais. Je ne sais. Vous me tuerez si vous faites encore cela. Quatre, cinq, six, en toute honnêteté, je ne sais pas.

— Mieux, dit O’Brien.

Une aiguille adroitement introduite glissa dans son bras. Presque instantanément, une chaleur apaisante et délicieuse se répandit en lui. La souffrance était déjà à moitié oubliée. Il ouvrit les yeux et regarda O’Brien avec reconnaissance. À la vue du visage ridé et lourd, si laid et si intelligent, son cœur sembla se fondre. S’il avait pu bouger, il aurait tendu le bras et posé la main sur le bras de O’Brien. Jamais il ne l’avait aimé si profondément qu’à ce moment, et ce n’était pas seulement parce qu’il avait fait cesser la douleur. L’ancien sentiment, qu’au fond peu importait qu’O’Brien fût un ami ou un ennemi, était revenu. O’Brien était quelqu’un avec qui on pouvait causer. Peut-être ne désirait-on pas tellement être aimé qu’être compris. O’Brien l’avait torturé jusqu’aux limites de la folie et, dans peu de temps, certainement, l’enverrait à la mort. Cela ne changeait rien. Dans un sens, cela pénétrait plus profondément que l’amitié. Ils étaient des intimes. D’une façon ou d’une autre, bien que les mots réels ne seraient peut-être jamais prononcés, il y avait un lieu où ils pourraient se rencontrer et parler. Les yeux d’O’Brien, baissés vers lui, avaient une expression qui faisait penser qu’il avait la même idée. Quand il se mit à parler, ce fut sur le ton aisé d’une conversation.

— Savez-vous où vous êtes, Winston ?

— Je ne sais pas. Je peux deviner. Au ministère de l’Amour. (…) »

https://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984_-_Troisi%C3%A8me_Partie_-_Chapitre_II




Un gouvernement mondial unique : une réalité évidente

Par Iurie Rosca, journaliste, éditeur, président de l’Université du peuple, Moldavie

La grande remise à zéro et la fin de la géopolitique classique :

Combien y a-t-il de centres de pouvoir dans le monde ?

Chers amis,

Beaucoup d’entre nous ont remarqué qu’avec l’apparition de la pandémie dite de Covid-19, une nouvelle donne dans les relations internationales est apparue, qui avait peut-être échappé à beaucoup d’entre nous jusqu’alors. À savoir qu’au-delà de toute divergence entre plusieurs pays et groupes de pays, ceux-ci se soumettent tous, sans aucune déviation, à un seul centre de pouvoir mondial. Personnellement, j’ai appelé cette nouvelle donne « la fin de la géopolitique classique ».

Tout au long de l’histoire, nous nous sommes habitués à observer les rivalités, les conflits et les guerres entre de nombreux empires et superpuissances ou coalitions d’États. Leur logique était claire pour nous, quelle que soit l’idéologie ou l’école internationale à la base de l’interprétation de ces grandes divergences entre civilisations, centres de pouvoir, tribus ou peuples.

Le pivot géographique de l’histoire de Sir Halford John Mackinder, avec sa théorie du Heartland, de l’île mondiale et de l’importance cruciale de l’Europe de l’Est pour la domination mondiale, Carl Schmitt, avec sa théorie du conflit entre Sea Power et Land Power, Zbigniew Brzeziński avec Le Grand Échiquier, ou Alexandre Douguine avec sa théorie de la Tellurocratie contre la Thalassocratie, et tant d’autres conservent leur validité en tant que visions complexes de l’histoire et de la géopolitique. Mais à mon avis, ces théories, si elles n’ont pas complètement perdu leur pertinence, doivent être développées à la lumière des nouvelles réalités qui ont émergé dans le monde au cours des dernières décennies.

Nous pourrions également décrire cette nouvelle image du monde de la manière suivante. La modernité occidentale a triomphé partout, la primauté de l’économie et le règne de la quantité ont contaminé tous les peuples du monde, la puissance maritime a inondé de civilisation mercantile toute la surface de la puissance terrestre.

Le bipolarisme de l’après-Seconde Guerre mondiale qui a dominé le monde pendant près d’un demi-siècle, équilibrant les deux superpuissances — les États-Unis et l’URSS —, s’est effondré avec la disparition de l’un des pôles, le communisme soviétique. C’est là qu’intervient la divergence d’opinions entre les stratèges occidentaux et ceux de la Russie, de la Chine ou des BRICS dans leur ensemble. Alors que Washington insiste sur le maintien de son statut d’hégémon mondial, ces pays affirment qu’ils sont en passe de s’émanciper de la tutelle de l’Occident collectif et de créer un « monde multipolaire ».

Les deux récits sont devenus dominants dans leurs pays respectifs, « l’Occident » et ses satellites surfant sur l’universalisme du modèle libéral-démocratique et « le Reste » revendiquant l’émancipation de la tutelle impériale de l’Occident. Mais en fait, comme je l’ai noté dans mon intervention de tout à l’heure, l’imposition de l’urgence mondiale sous prétexte de santé a été comme une douche froide pour tout esprit lucide. On s’est demandé pourquoi la quasi-totalité des pays étaient totalement subordonnés aux diktats imposés par l’intermédiaire de l’OMS. De plus, la « Grande Réinitialisation » annoncée comme une fatalité historique inexorable par Klaus Schwab signifiait en réalité un Grand Réveil de l’humanité.

Les mesures liberticides et la « nouvelle normalité » cauchemardesque, la vaccination forcée et la suppression de toutes les libertés politiques, économiques et sociales ont représenté un choc majeur qui a conduit des chercheurs, des universitaires, des auteurs et des journalistes d’investigation à s’interroger sur les origines et les objectifs ultimes des grandes transformations qui ont eu lieu.

Ainsi, en partant de la Covid-19 comme accélérateur historique de l’instauration d’un régime mondial de tyrannie technocratique, les chercheurs qui ne se sont pas laissés corrompre par le discours dominant ont réexaminé l’histoire récente qui a permis de gouverner tous les États du monde à partir d’un centre de pouvoir unique.

Parmi les différentes causes qui ont conduit à une hypercentralisation du pouvoir à l’échelle mondiale, on invoque à juste titre les suivantes.

Toute l’histoire du capitalisme montre que le « facteur économique » a pris le pas sur le « facteur politique ». En d’autres termes, les usuriers et les marchands ont subordonné l’acte décisionnel au niveau de l’État à leurs propres intérêts économiques, transformant les États en outils dociles pour l’obtention de superprofits.

Le Club de Rome, groupe de réflexion des mondialistes fondé par la famille Rockefeller en 1968, avait parmi ses principales tâches la justification théorique du processus de désouverainisation des États en faveur d’une gouvernance mondiale exercée par l’intermédiaire de l’ONU et de ses agences affiliées. Plusieurs autres organisations peuvent également être citées à cet égard, telles que le Council on Foreign Relations, la Commission Trilatérale et le Club Bilderberg, également préoccupés par l’exercice du pouvoir à l’échelle mondiale et l’affaiblissement des États nationaux soumis à un centre de commandement unique.

Toute la stratégie de déréglementation, mise en œuvre depuis les années 1980, a cherché à établir un nouvel ordre économique mondial dans lequel le principe du libre-échange et la sacralisation de l’intérêt des grandes entreprises sont devenus des normes juridiques obligatoires et des pratiques quotidiennes dans le monde entier. L’OMC est l’expression de ces intérêts corporatistes qui subordonnent les États aux grandes entités privées.

Le moment clé de l’établissement d’une gouvernance mondiale, exercée sous le prétexte d’une urgence climatique, a été le Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro, qui a établi l’agenda des Nations unies pour le 21e siècle. Ainsi, précisément en 1992 à Rio, le prétendu problème — le changement climatique ou le réchauffement climatique anthropique — et la fausse solution, avec des prétentions à une recette universelle connue sous le nom de Développement durable — sont devenus officiellement des normes documentaires internationales au sein du système de l’ONU auxquelles tous les États du monde ont adhéré.

L’Agenda 2030 pour le développement durable, adopté par tous les États membres des Nations unies en 2015, et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD) représentent la suite directe du Sommet de Rio de 1992. Il convient de noter que cette stratégie devient contraignante pour tous les États du monde.

En d’autres termes, le nouvel ordre mondial est imposé à l’échelle planétaire, sur la base de faux arguments scientifiques, et il vise à remodeler l’économie mondiale, le rôle des États, les droits des producteurs et de tous les citoyens. Tous ces éléments sont destinés à être enchaînés, dans la course à l’empreinte carbone zéro et pour accomplir d’autres éléments de « démolition contrôlée », ainsi que pour réaliser la société de surveillance totale.

Après que Klaus Schwab et son complice du FÉM [Forum Économique Mondial], Thierry Malleret, ont publié leur livre programmatique La Grande Réinitialisation à l’été 2020, beaucoup d’entre nous ont réévalué le livre précédent écrit par le chef du FÉM en 2016 : The Fourth Industrial Revolution [La quatrième révolution industrielle]. Ce faisant, nous avons une fois de plus découvert qu’au-delà des différences entre les États, tout le monde suit la ligne tracée par les élites mondialistes au sein du Forum de Davos et d’autres organisations privées qui rassemblent les milliardaires du monde entier. Pour nous qui venons de l’espace ex-communiste, la comparaison s’impose d’elle-même. L’ONU, le FÉM, l’OMS, l’OMC, etc. apparaissent à nos yeux comme une sorte de Comité central du Parti communiste qui impose ses directives sans rencontrer le moindre désaccord.

Lorsque nous parlons de la guerre totale des mondialistes contre tous les États et tous les peuples, de la surveillance totale, des villes de 15 minutes, de l’Internet des objets (IoT), de l’Internet des corps (IoB), de l’IA, des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) et de tous les autres éléments de la tyrannie technocratique mondiale, tout chercheur responsable qui n’est affilié à aucun groupe d’intérêt ne peut ignorer l’observation selon laquelle le monde entier est soumis à un seul et même ordre du jour. Cet agenda unique est poursuivi par tous les États et dépasse toutes les frontières géographiques : tous les conflits politiques, idéologiques, économiques, diplomatiques ou même militaires.

En conclusion, nous ne devons pas nous laisser abuser par la considération que, par exemple, les États-Unis sont en déclin tandis que la Chine est en pleine ascension. Il n’est pas non plus décisif que la Russie soit en conflit majeur avec l’Occident collectif en raison de la guerre en Ukraine. Et même les affirmations actuelles selon lesquelles les BRICS constitueraient une alternative au mondialisme technocratique ne sont pas la panacée. Tant que tous les pays du monde reconnaissent l’ONU comme autorité suprême et appliquent sans relâche toutes les politiques liberticides, voire génocidaires, de cette organisation, toute revendication de défense des intérêts nationaux ou de résistance à l’hyperclasse mondiale est infondée et ridicule, quel que soit l’État ou le régime politique dont elle émane.


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La Russie doit combler le fossé en matière de marquage de bétail !

Seul Moscou peut empêcher la domination de Washington sur l’ensemble du spectre du marquage

[Source : edwardslavsquat.substack.com]

Par Edward Slavsquat

[Illustration, en légende : Meuh !]

Pour vaincre le mondialisme, Moscou adopte à contrecœur, mais de manière responsable, l’agenda mondialiste.

Il n’y a aucun moyen d’arrêter le « progrès » technologique promu par Davos, le G20, le FMI, la Banque mondiale, l’ONU et l’OMS. C’est pourquoi Moscou doit collaborer étroitement avec toutes ces organisations mondialistes afin de maintenir la parité mondialiste avec l’Occident collectif, faute de quoi la Russie ne sera pas en mesure de se protéger des mondialistes. Pensez-y.

Nous sommes tous dans le même bateau, et même si le bateau coule et que Moscou perce à contrecœur des trous dans la coque du bateau, cela ne signifie pas nécessairement que le gouvernement russe est d’accord avec l’agenda du naufrage. Au contraire.

Vous venez de lire un résumé de l’essai de 5 000 mots de Lucien Cerise expliquant pourquoi Moscou est prudemment et intelligemment en phase quasi parfaite avec la Grande Réinitialisation : parce que Moscou résiste en fait à la Grande Réinitialisation.

[Voir :
La Russie et le Great Reset selon Lucien Cerise]

Je ne connais pas M. Cerise, mais j’ai appris qu’il s’agissait d’un écrivain et d’un intellectuel français respecté. Bien que nous évoluions dans des sphères médiatiques différentes, l’essai de M. Cerise mérite une brève réponse pour les raisons suivantes :

1. « La Russie est obligée d’adopter des politiques anti-humaines pour contrer l’agenda anti-humain » est devenu le cri de ralliement d’un nombre croissant d’experts très sérieux sur Internet. Par exemple : « Le rouble numérique est bon, tandis que les autres CBDC sont mauvais » est l’affirmation la plus tendance de 2023. Par coïncidence, Cerise fait exactement la même affirmation dans son essai qui donne à réfléchir.

2. Je n’ai aucun problème avec les personnes qui ont des opinions différentes des miennes, et je n’ai aucune rancune envers Monsieur Cerise, mais il y a certaines — comment dire — « affirmations légèrement trompeuses » dans son essai qui doivent être signalées (et, dans un monde idéal, corrigées).

3. Dans son essai, Cerise reproche gentiment à votre humble correspondant moscovite d’utiliser un ordinateur (ce qui est très mondialiste) pour critiquer l’obsession du gouvernement russe pour les armes à feu et les étiquettes à bétail (ce qui met fin au mondialisme). C’est une observation astucieuse et irréfutable, mais je dois quand même défendre mon honneur de blogueur. Le blog-décorum l’exige.

4. Je suis reconnaissant d’avoir de nombreux lecteurs dans le monde francophone, et parfois mes articles de blog sont même traduits en français, c’est donc ma petite façon de contribuer au dialogue francophone sur la Russie. Peut-être que quelqu’un pourrait traduire ce billet en français et le partager avec ses amis francophones ? Ce serait formidable. [NDLR C’est fait.]

Plongeons dans le vif du sujet.

L’importance de la parité entre les caillots et les aiguilles

Pourquoi Cerise a-t-il écrit une dissertation de 5 000 mots ? Dans ses propres mots :

L’objet de cet article est d’analyser cette illusion d’optique intellectuelle qui place sur le même plan le concepteur de l’agenda et ceux qui sont obligés de suivre l’agenda au niveau technique, et qui sont donc obligés de l’appliquer également, au moins partiellement, pour être en capacité de le contester, et avec le risque permanent d’en être finalement exclu et d’être alors dominé par l’adversaire

Moscou combat le feu par le feu, et tous les pompiers s’accordent à dire que c’est la meilleure façon d’éteindre un incendie. Cerise explique :

Pour être efficace sur un champ de bataille, il faut partager avec l’ennemi le même champ de bataille, voire partager les mêmes armes, afin de lutter au moins à armes égales. […]

Croire qu’il serait possible de gagner un conflit sans jamais aller sur le même terrain que l’ennemi apparaît comme une vue de l’esprit purement théorique, dont le principal effet consiste à déserter théoriquement, puis physiquement, le champ de bataille et à offrir la victoire à l’ennemi.

Cela semble très pragmatique, raisonnable et digne de Sun Tzu, sauf que… Qu’est-ce que la Russie gagne à imiter l’auto-immolation de ses prétendus ennemis ?
J’ai posé cette question il y a plus d’un an dans un article détaillé sur le penchant de Moscou pour les politiques inspirées de Davos, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, même si le FÉM a coupé tous ses liens officiels avec la Russie il y a plus d’un an :

L’argument selon lequel Moscou reflète à contrecœur l’Occident dans le cadre d’une course aux armements technocratiques alimentée par la menace biologique soulève une toute autre série de questions. La Russie peut-elle exploiter de manière responsable des technologies dont les gouvernements occidentaux ont abusé et détourné l’usage ? Si un test PCR n’est pas adapté à l’objectif poursuivi en Occident, ce même test peut-il protéger la Russie des menaces biologiques dans le cadre de son programme de bouclier sanitaire ? L’adoption mondiale des CBDC constitue-t-elle une atteinte à la liberté financière aux États-Unis, mais une mesure nécessaire pour garantir la souveraineté économique de la Russie ?

Voilà le genre de questions que nous devrions nous poser alors que notre monde de plus en plus chaotique se fragmente en blocs apparemment irréconciliables.

Le gouvernement russe procède-t-il au marquage du bétail scolaire afin de pouvoir combattre l’ennemi « à armes égales » ? La Russie « abandonnerait-elle le champ de bataille » si elle cessait d’utiliser des tests PCR (qui ne permettent pas de diagnostiquer une maladie) et des injections génétiques dangereuses à peine testées (développées en partenariat avec AstraZeneca) pour préserver la « santé publique » ? Et pourquoi la Russie développe-t-elle maintenant des « conserves » à l’ARNm pour de futures campagnes vaccinales ? Parce que sinon Moscou « offrirait la victoire à l’ennemi » ?

Source : TASS

Toute l’argumentation de Cerise repose sur l’idée que la Russie serait laissée pour compte — ou pire, complètement détruite — si elle n’adoptait pas les « mêmes armes » que l’Occident occupé par les mondialistes. Mais les « armes mondialistes » que Moscou adopte à contrecœur sont complètement débiles et n’apportent rien de bénéfique à la Russie, alors à quoi bon ?

La thèse de Cerise n’aurait de sens que si l’OMS développait un condensateur de flux qui permettrait à la Fondation Bill & Melinda Gates de voyager dans le temps ou si le FMI préparait un élixir magique pour ramener Audrey Hepburn d’entre les morts. Si tel était le cas, alors oui : pour des raisons géostratégiques, Moscou devrait acquérir Audrey Hepburn dès que possible. Mais ce n’est pas le cas, et il ne s’agit pas des « armes » qui, selon Cerise, sont une question de vie ou de mort pour l’État russe.

Les « armes » que Moscou a été forcée d’adopter — contre sa volonté — comprennent, sans s’y limiter : les étiquettes à bétail, les ODD [Objectifs de développement durable], les injections de coagulation1, les CBDC, la grille de surveillance totale, les tests PCR, les passeports génétiques et toutes sortes d’autres « armes » amusantes qui sont utilisées en toute impunité pour porter atteinte à la dignité humaine élémentaire dans le monde entier. Admirés dans leur totalité, ces outils ont le potentiel de créer un goulag numérique mondial contrôlé par des algorithmes, dans lequel les détenus sont terrorisés par d’incessants théâtres de biosécurité et d’autres fausses menaces imminentes.

Pourquoi le gouvernement russe aurait-il besoin de telles armes ? En quoi contribuent-elles à la prétendue lutte existentielle de Moscou contre l’Occident ? En quoi ces outils d’autodestruction sont-ils utiles au peuple russe ?

L’essai de 5 000 mots de Cerise n’explique jamais pourquoi la Russie ne peut pas simplement… ne pas faire ces choses dégoûtantes. C’est un concept tellement simple, en fait.

Pourquoi ne pas laisser vos « ennemis » s’injecter, s’étiqueter et se terroriser pendant que vous mangez tranquillement des tacos ? C’est le vrai jeu de Sun Tzu, me semble-t-il.

Section suivante.

Laissez tranquille le rouble numérique !

Comme je l’ai mentionné précédemment, Cerise aime le rouble numérique et pense que vous devriez l’aimer aussi.
Selon ses propres termes :

L’Occident livre une guerre d’extermination aux Russes, sur le principe hitlérien de la « guerre totale », et les Russes le comprennent bien ainsi. La création d’un système de transactions financières numériques alternatif à SWIFT et la création de la monnaie nationale numérique idoine est donc une question de survie économique, donc de survie tout court, pour la Russie.

Le lancement du rouble numérique en août 2023 avant le dollar numérique vise à occuper la place de monnaie numérique de référence avant la concurrence — pour essayer d’occuper le centre de l’échiquier — et aura pour effet collatéral, à moyen terme, de dédollariser partiellement le monde dans le champ des transactions numériques. C’est la course aux armements aussi dans le domaine de la guerre économique, et si vous ne jouez pas le jeu tel qu’il est imposé par les nouvelles technologies, vous laissez l’ennemi gagner.

La Russie dispose déjà d’une alternative à SWIFT : Mir, qui est utilisé pour payer les employés de l’État et délivrer des prestations sociales et des pensions. Les cartes Mir sont actuellement acceptées dans au moins neuf pays. Pourquoi ne pas étendre Mir ?

Pourquoi la Russie devrait-elle adopter un jeton numérique centralisé, programmable et traçable, entièrement contrôlé par la Banque de Russie ? Quel est l’intérêt d’une démarche aussi radicale et risquée, d’autant plus que le gouvernement russe est déjà en mesure de contourner SWIFT ?

Cerise a écrit un essai de 5 000 mots, mais pour une raison quelconque, il ne répond pas à cette question.

Au lieu de cela, il défend son admiration pour le rouble numérique en citant un portail d’information francophone sur les cryptomonnaies, Coin Academy, qui a rapporté que la Banque de Russie déployait le rouble numérique « comme moyen de paiement entre les pays pour contourner les sanctions ».

Coin Academy est « spécialisé dans les monnaies numériques », et il est intéressant de noter qu’un site web aussi prestigieux et bien informé a déclaré que le rouble numérique avait été mis au point pour contourner les sanctions. Oh, sauf que : Coin Academy cite un article publié par Kommersant (un journal russe normal) qui ne fait que relayer le contenu d’une présentation de la Banque de Russie.

Le rouble numérique de la Banque de Russie, c’est cool ! Source : Banque de Russie.

Peut-être que Cerise devrait examiner les 10 millions d’articles, de pétitions, de messages Telegram, de commentaires vidéo, de messages VK, etc. sur le rouble numérique, rédigés par des Russes en Russie qui ne travaillent pas pour la Banque de Russie (ou les médias d’État) ?

J’ai publié une dizaine d’articles soulignant ce que les Russes patriotes de l’intérieur disent du jeton numérique centralisé, programmable et traçable d’Elvira Nabiullina. Mais qui est le plus fiable ? Les Russes patriotes qui vivent en Russie, ou un site français de pièges à clics sur les cryptomonnaies qui cite Kommersant, qui cite la Banque de Russie ? La vie est pleine de choix difficiles.

À propos, Kommersant a également écrit ceci à propos du rouble numérique :

La question de savoir si la population sera prête à accepter une transparence totale de ses transactions reste ouverte. Tout le monde n’appréciera pas que ses paiements cessent d’être anonymes et confidentiels, pense Timur Aitov [chef du centre « Numérisation des technologies financières » du Fonds de développement de l’économie numérique]. De plus, il ne s’agit pas nécessairement d’opérations ou de transactions illégales. […]
« Théoriquement, la transition vers les jetons peut garantir un anonymat élevé des paiements, mais on peut douter que ce soit le cas, surtout en ce qui concerne les petites transactions — la Banque centrale voudra tout savoir sur ce qui s’est passé avec les jetons avant l’échange entre deux détenteurs de jetons “numériques” », a déclaré l’expert.

Mais la Coin Academy de France m’a dit que le rouble numérique de la Banque de Russie était bon (Source : Banque de Russie).

Même les médias russes normaux le comprennent. (source : Kommersant)

Voici quelques autres observations sur le rouble numérique, tirées de sources russes :

  • 26 juillet 2023 : « [Cette semaine] Poutine a également signé la loi sur le rouble numérique, engageant la Fédération de Russie sur la voie tracée par les satanistes mondiaux du FMI et de la Banque mondiale… » [Katyusha.org, conservateur/patriotique/chrétien orthodoxe/pro-Poutine alt media].
  • 12 juillet 2023 : « [Le rouble numérique] pourrait être utilisé pour limiter vos achats, vos déplacements, votre liberté. Si vous rêvez d’un “camp de concentration numérique”… Un tel danger existe théoriquement. » [Eduard Kolozhvari, professeur associé au département des marchés financiers et des institutions financières de l’université d’État d’économie et de gestion de Novossibirsk].
  • 27 mars 2023 : « Votre compte numérique sera situé à la Banque centrale, et toutes les informations sur les mouvements de votre argent y seront fusionnées. Vos ressources y seront contrôlées et, bien sûr, en premier lieu, votre argent servira à couvrir les dettes des oligarques, de l’État et, enfin et surtout, de vous ! » [Député de la Douma Nikolay Arefiev]
  • 25 janvier 2023 : « [Un] projet mondialiste visant à introduire une “monnaie numérique” standardisée dans le monde entier a été lancé sur le sol russe. Ce projet est géré par les banques centrales de tous les pays du monde — dans le cadre de la structure supranationale du Consensus de Washington, en pleine conformité avec les plans des principaux actionnaires de la Fed, ainsi que des contrôleurs du FMI et de la Banque mondiale (dont les sièges sont aux États-Unis). » [La Commission publique pour la protection de la famille, un groupe d’activistes chrétiens conservateurs et orthodoxes.]

Il y a même une mise à jour amusante et passionnante sur le rouble numérique que j’aimerais partager avec vous.

En avril, la Banque de Russie a publié une FAQ sur son jeton numérique, qui comprenait une section visant à démystifier les « mythes sur le rouble numérique ». L’un de ces mythes terribles et blessants était que « les roubles numériques ne peuvent être dépensés que pour une liste limitée de biens ». C’est absurde. Vous pourrez toujours dépenser vos roubles numériques comme bon vous semble !

Mais le 5 septembre, Interfax a rapporté que l’idée de « colorer » les roubles numériques (les marquer pour qu’ils ne puissent être utilisés qu’à des fins spécifiques) était une possibilité réelle et qu’elle serait étudiée par la Banque de Russie. Oui, vraiment :

La question du marquage et du suivi des roubles numériques sera examinée à des stades ultérieurs de sa mise en œuvre, a déclaré le vice-président de la Banque centrale de la Fédération de Russie, Alexey Zabotkin.

« Cette possibilité sera envisagée à un stade ultérieur de la promotion du rouble numérique », a déclaré M. Zabotkin aux journalistes en marge d’un forum sur la finance numérique organisé par l’ACRA.

« Les restrictions sur l’utilisation de l’argent réduisent sa liquidité. Des restrictions importantes sur ce que vous pouvez dépenser pour une unité d’argent particulière rendent cet argent moins précieux par rapport à l’argent que vous pouvez dépenser pour n’importe quoi, donc la question de ce type de fonctionnalité doit être examinée avec soin. Théoriquement, une telle opportunité est réellement disponible », a déclaré le vice-président de la Banque centrale.

Il était impossible de le prévoir.

Cela n’a pas traîné. (source/source)

Je tape ce billet devant un ordinateur situé dans une ville à 25 km de Moscou. Le rouble numérique n’est pas encore en circulation (des tests à petite échelle sont effectués dans le cadre d’un programme pilote), mais d’après ce que je peux voir, les Russes survivent, ce qui est impossible puisque Cerise nous a assuré que la survie de la Russie dépendait du rouble numérique. Je ne suis pas sorti aujourd’hui (j’ai tapé ce billet), mais j’ai vérifié hier, et il n’y avait pas de gangs de Russes affamés errant dans les rues à la recherche de chats sauvages ou d’autres en-cas savoureux.

Cerise nous dit que sans le rouble numérique, les Russes « laisseront l’ennemi gagner » et seront même probablement exterminés à la manière d’Hitler. Mais est-ce vrai ? Non. Mais je vous promets de vous tenir au courant si la situation évolue.

Je pense que nous avons terminé.

Moscou partagera les joies de l’IA avec tout le monde

Cerise nous assure également que la Russie exploitera l’IA de manière responsable et humaine — contrairement à l’Occident satanique, qui utilisera l’IA pour rendre votre enfant gay.
Il rappelle les propos tenus par Vladimir Poutine en 2017 :

L’intelligence artificielle représente l’avenir non seulement de la Russie, mais de toute l’humanité. Elle amène des opportunités colossales et des menaces imprévisibles aujourd’hui. Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il est fortement indésirable que quelqu’un obtienne un monopole dans ce domaine. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier.

C’est très gentil de la part du président russe, mais il y a une vérité qui dérange : La Russie n’est pas le leader dans le domaine de l’IA. Mais Moscou excelle dans la coopération fructueuse en matière d’IA avec d’autres nations et dans l’utilisation de cette technologie pour rendre le monde meilleur.

Par exemple, en février 2022, Interfax a rapporté que le PDG de la Sberbank, Herman Gref, allait déployer une technologie d’IA chinoise pour s’assurer que les caméras de vidéosurveillance puissent identifier les Russes masqués :

Selon M. Gref, la Sberbank a informé le gouvernement que la banque avait des développements dans le domaine de l’intelligence artificielle et un système de reconnaissance faciale.

« Nous développons également une technologie de reconnaissance faciale pour les masques. Nous avons essayé de comprendre ce que faisaient nos collègues chinois ; nous avons fait de même, nous avons essayé de trouver nos propres solutions », a déclaré M. Gref.

Plus récemment, cette même technologie de détection de l’homosexualité a été utilisée pour repérer les conscrits retardataires :

Source : TASS

Honnêtement, comment peut-on douter que le gouvernement russe utilise l’algorithme à mauvais escient, alors que Herman Gref et d’autres patriotes russes dirigent le développement de l’IA dans le pays ?
Ce blog a fait des observations pertinentes sur ce sujet en juillet dernier :

Votre correspondant est un véritable pragmatique et un réaliste endurci : Comment peut-on s’attendre à ce que la Russie ne développe pas l’IA ? Comme ce blog l’a déjà souligné, rien n’arrête la technologie, à moins d’être amish ou de vivre dans le Japon du XVIe siècle, lorsque les chefs de guerre du pays ont brièvement interdit aux paysans d’utiliser des armes à feu parce qu’ils tuaient trop de nobles samouraïs. Vous ne vivez pas dans le Japon du XVIe siècle.

Le problème, c’est qu’on ne peut en aucun cas faire confiance à Herman Gref, et le fait que Poutine l’ait apparemment anobli en tant que baron russe de l’IA est légèrement inquiétant.

Cerise n’est évidemment pas d’accord. Comme il l’affirme (en faisant référence à Poutine et à la haute administration russe) : « Certains acteurs politiques, plus avisés que d’autres, anticipent la catastrophe possible et tentent d’encadrer la technoscience pour qu’elle reste au service des intérêts humains et nationaux. » Si vous le dites.

La Russie est très investie dans l’informatique

Cerise nous informe également que l’une des « armes » que la Russie a réutilisées pour lutter contre les mondialistes sont les ordinateurs et les objets liés à l’informatique :

Deux ennemis mortels peuvent partager le même champ de bataille et les mêmes armes, donc se ressembler presque parfaitement, et rester des ennemis mortels. La guerre est aujourd’hui en grande partie informatique, il ne faut donc pas s’étonner que la Russie et les autres pays des BRICS investissent également ce domaine, condition sine qua non s’ils veulent soutenir le rapport de forces avec les Occidentaux dans ce domaine. 

On ne lutte pas contre l’OTAN avec des arcs et des flèches. Pourquoi ? Parce que l’OTAN n’attaque pas avec des arcs et des flèches. Cette alliance militaire et son complexe militaro-industriel imposent le choix des armes de leur guerre hybride au niveau mondial, d’autant plus facilement que c’est la technologie qui écrit l’histoire universelle, et que tout le monde est obligé de s’adapter à son rythme, celui de la découverte scientifique, ne serait-ce que pour rester compétitif et soutenir les rapports de forces à armes égales sur la scène internationale, et ne serait-ce que pour contester l’agenda de l’OTAN.

Cool, sauf que la Russie est très en retard dans le développement des logiciels, du matériel et de l’électronique qui l’aideraient à atteindre la « souveraineté technologique » et à lutter contre les mondialistes. Tout le monde le sait.

Source : CNEWS.ru
Source : Lenta.ru

Il faut reconnaître que des progrès ont été accomplis pour rendre le secteur informatique russe plus indépendant. Mais je me dois de poser la question suivante : pourquoi les injections de coagulation2 et les codes QR étaient-ils une priorité en 2021, et non « le développement de logiciels nationaux qui réduiraient considérablement la dépendance technologique de Moscou à l’égard de ses ennemis » ? Quelles sont les priorités ici ? Ou est-il impoli de poser la question ?

La bonne nouvelle est que Moscou se retire de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation mondiale du commerce.

La Russie se prépare à quitter l’OMS

Voici quelques nouvelles explosives, qui changent la donne, citées par Cerise pour prouver, au-delà de tout doute raisonnable, que Moscou est en train de couper au karaté ses liens avec les mondialistes :

En étant expulsée des soi-disant organisations internationales [le Forum Économique Mondial], la Russie prévoit de prendre les devants et de recréer son propre espace d’indépendance et de relations internationales alternatives en s’extrayant complètement du système contrôlé par l’Occident.
Pyotr Tolstoy, vice-président du parlement russe, la Douma, a publié un communiqué de presse explosif le 18 mai 2022 qui donne un accès aux coulisses de l’État profond russe et à ses projets de souveraineté à long terme.

Cerise copie ensuite une déclaration de Tolstoï selon laquelle les commissions de la Douma ont été chargées par le président de la Douma d’État, Viatcheslav Volodine, « d’étudier l’opportunité de la présence de la Russie au sein de l’OMC, de l’OMS et du FMI, étant donné que ces organisations ont déjà enfreint toutes leurs propres règles à l’égard de notre pays ».

Cela fait 488 jours que Tolstoï a fait ces commentaires. Que s’est-il passé depuis le 18 mai 2022 ? Rien. Pire que rien, en fait, car le ministère russe de la Santé a immédiatement réprimandé la Douma d’État, déclarant que « la coopération avec l’OMS est efficace et mutuellement bénéfique ». Puis Sergei Lavrov a téléphoné au Dr Tedros et a réaffirmé « le soutien de la Russie au rôle central de l’OMS ».

En mars de cette année, le ministère russe des Affaires étrangères a expliqué que Moscou « était obligée de se conformer aux règles de l’OMC, et que le fait de s’en retirer nous priverait d’un certain nombre d’avantages liés à la protection du marché commun de l’Union contre les importations sensibles pour notre économie ». Mais… Cerise… a dit…

J’ai écrit un article entier sur les raisons pour lesquelles ce commentaire de Tolstoï, vieux de plus d’un an, est en fait un rappel douloureux de l’engouement du gouvernement russe pour les clubs mondialistes. Vous devriez le lire.

Au fait, pourquoi Cerise ne mentionne-t-elle pas que presque toutes les déclarations communes signées par Moscou (qu’il s’agisse d’une déclaration du G20, d’une déclaration des BRICS ou simplement d’une salade de mots rédigée avec l’aide de Pékin) comprennent un passage louant les rôles vitaux de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international ? Cela semble être une information pertinente.

Ou peut-être que les lecteurs de Cerise seraient intéressés de savoir que le représentant de Moscou à la récente Assemblée mondiale de la santé a noté « [le] rôle [de l’OMS] dans le renforcement de la santé de la population mondiale » et a exprimé l’espoir que l’OMS et « ses États membres soient en mesure de développer et d’atteindre leurs objectifs, principalement les ODD [Objectifs de développement durable] » ? Encore une fois, peut-être plus pertinent qu’une déclaration vieille de 488 jours ?

Disons simplement que la citation de Tolstoï « manque de contexte » et que Cerise ne donne pas à ses lecteurs « toute l’histoire » en citant un commentaire vieux de 488 jours sans tenter d’expliquer ce qui s’est passé depuis. Disons-le simplement.

Si vous lisez entre les lignes, Cerise comprend clairement qu’il induit ses lecteurs en erreur puisqu’il fait suivre la citation de Tolstoï de cette phrase curieusement formulée : « L’État profond russe commence lentement, trop lentement — en raison du temps administratif et de l’inertie institutionnelle — à se rebeller contre toutes les menaces qui pèsent sur sa souveraineté. »

Euh, non. Le gouvernement russe a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de se retirer de l’OMS, de l’OMC ou même du FMI. Il serait bon que Cerise mette à jour son article pour refléter cette réalité indéniable.

Et maintenant, il est temps de faire quelque chose de très spécial.

Vous utilisez aussi des armes mondialistes, espèce d’hypocrite !

Cela vient au début de l’essai de Cerise, mais j’ai gardé le meilleur pour la fin :

Est-il vrai qu’aucun État ne peut résister au mondialisme et que tous les pays suivent son agenda ? C’est ce que pensent également d’autres commentateurs de la situation, tels que Pierre Hillard, Nicolas Bonnal ou Edward Slavsquat (Riley Waggaman), qui passent beaucoup de temps à nous expliquer que la Russie fait partie, elle aussi, du Great Reset et du « Nouvel Ordre mondial ».

De fait, nous sommes tous dans le même monde, et contraints de nous battre sur le même champ de bataille et avec les mêmes armes que l’ennemi, y compris les auteurs cités, qui font un usage intensif de l’informatique, eux aussi, et ont déjà mis le doigt dans l’engrenage qui conduit au Great Reset et au « Nouvel Ordre mondial ». 

Oui, mais écoutez-moi : Il pourrait y avoir une différence entre le fait de contraindre des personnes à s’injecter une substance génétique non prouvée et le fait d’utiliser un ordinateur pour bloguer et participer à des tournois d’échecs en ligne ? Je ne veux pas simplifier à l’extrême cette question très complexe, mais il me semble que ces deux activités ne sont pas du tout les mêmes ?

Cependant, je reconnais mon rôle dans l’avènement de la Grande Réinitialisation en écoutant des fugues de Bach sur YouTube, et je vous demande de me pardonner.

Une dernière observation, et j’ai fini de taper [sur le clavier] pour aujourd’hui.

« Nous sommes tous dans le même bateau, qui finira peut-être comme le Titanic ».

À la moitié de son essai de 5 000 mots, Cerise fait une déclaration très profonde :

Du point de vue de la compétition techno-scientifique, nous sommes tous dans le même bateau, qui finira peut-être comme le Titanic, ce qui ne veut pas dire que nous soyons tous d’accord et unifiés par un agenda commun.

Je suis d’accord. Maintenant, je me sens mieux.

1 En anglais « clot-shots ». L’auteur surnomme ainsi les vaccins qui produisent des thromboses par coagulation du sang.

2 Idem




La Russie et le Great Reset selon Lucien Cerise

[Source : E&R]

Par Lucien Cerise

En 2017, le politicien et intellectuel moldave Yurie Roșca lançait l’initiative du Forum de Chișinău, surnommé le « forum anti-Davos », avec la contribution d’Alexandre Douguine et du président de la République de Moldavie, Igor Dodon. J’avais l’honneur d’être convié par Yurie Roșca à participer sur place à l’événement international organisé en décembre à Chișinău, ainsi qu’au troisième forum tenu dans la capitale moldave en septembre 2019. Quelques années plus tard, le 9 septembre 2023, à l’occasion de la quatrième édition du forum, intitulée « L’Agenda 21 de l’ONU et le Great Reset — La chute du libéralisme dans la technocratie et le transhumanisme », Yurie Roșca me faisait l’amitié de m’inviter à prendre la parole à nouveau. Je suis intervenu cette fois à distance avec un article et une vidéo pour en résumer le contenu.

La Grande Réinitialisation, ou Great Reset en anglais, est un programme d’inspiration cybernétique visant à informatiser totalement les sociétés humaines au point de « fusionner le biologique et le numérique », selon les mots de Klaus Schwab, président du World Economic Forum (WEF, forum de Davos). L’informatique doit devenir omniprésente, un passage obligé de chaque instant, un goulot d’étranglement universel, pour mener une existence normale. Plus largement, il s’agit de dépasser la condition humaine pour nous acheminer vers le transhumanisme au moyen d’un encadrement complet de la vie quotidienne par les technologies NBIC — nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives. Les organisations du capitalisme occidental (WEF, FMI, GAFAM) soutiennent ce programme avec enthousiasme. Mais comme l’explique Peter Töpfer :

« Il semblerait que le “Great Reset” des centres de pouvoir occidentaux prenne également pied dans les pays qui prétendent représenter des pôles géopolitiques alternatifs. L’application des mesures dictées par l’OMS contre la pseudo-pandémie, la numérisation complète de la société, le remplacement de l’argent liquide par des CBDC [monnaies numériques], etc. font partie de l’agenda officiel de tous les pays BRICS sans exception, ainsi que des pays musulmans qui revendiquent également leur autonomie par rapport à l’Occident. »(([1] Peter Töpfer, « Une contribution à la méthodologie multipolariste », Multipolaristen, 07/05/2023. https://multipolaristen.de/multipol…))

De son côté, Yurie Roșca revenait ainsi sur son intervention à la Conférence mondiale sur la multipolarité organisée le 29 avril 2023 par Alexandre Douguine :

« Je voudrais remercier notre ami d’Allemagne, Peter Töpfer, d’avoir noté mon intervention lors de la récente conférence internationale sur la multipolarité. Et si ma modeste contribution a été remarquée, c’est parce que j’ai essayé de souligner qu’en ce moment, malgré des conflits majeurs entre différents pays, ils suivent tous docilement le même agenda mondialiste. J’ai mentionné qu’il s’agit de ce qu’on appelle le Great Reset, Agenda 21 ou Agenda 2030 pour le développement durable, adopté au sein de l’ONU. Et si tous les pays, sans exception, suivent le même ordre du jour, le résultat qui sera atteint sera commun à toute l’humanité. (…) Les cercles occultes qui se cachent derrière des organisations telles que le WEF (Forum économique mondial), la Commission Trilatérale, le CFR (Council on Foreign Relations), le Groupe Bilderberg, le Club de Rome, etc. et qui opèrent par le biais d’organismes internationaux officiels tels que l’ONU, l’UE, l’OMS, l’OMC, le FMI, la Banque mondiale, la Banque des règlements internationaux, etc. ont des instruments de domination, devant lesquels aucun État ne peut résister. »(([2] Yurie Roșca, « La mort du paradigme libéral et la montée de la technocratie », Geopolitika.ru, 12/05/2023. https://www.geopolitika.ru/fr/artic…))

Est-il vrai qu’aucun État ne peut résister au mondialisme et que tous les pays suivent son agenda ? C’est ce que pensent également d’autres commentateurs de la situation, tels que Pierre Hillard, Nicolas Bonnal ou Edward Slavsquat (Riley Waggaman), qui passent beaucoup de temps à nous expliquer que la Russie fait partie, elle aussi, du Great Reset et du « Nouvel Ordre mondial ». De fait, nous sommes tous dans le même monde, et contraints de nous battre sur le même champ de bataille et avec les mêmes armes que l’ennemi, y compris les auteurs cités, qui font un usage intensif de l’informatique, eux aussi, et ont déjà mis le doigt dans l’engrenage qui conduit au Great Reset et au « Nouvel Ordre mondial ». Nous sommes tous des Charlie Chaplin happés par les machines comme dans les Temps modernes. Il est un domaine d’études peu fréquenté : ce sont les règles universelles des rapports de forces, modélisées par la théorie des jeux, dont la course aux armements est un exemple bien connu. Deux ennemis mortels peuvent partager le même champ de bataille et les mêmes armes, donc se ressembler presque parfaitement, et rester des ennemis mortels. La guerre est aujourd’hui en grande partie informatique, il ne faut donc pas s’étonner que la Russie et les autres pays des BRICS investissent également ce domaine, condition sine qua non s’ils veulent soutenir le rapport de forces avec les Occidentaux dans ce domaine. On ne lutte pas contre l’OTAN avec des arcs et des flèches. Pourquoi ? Parce que l’OTAN n’attaque pas avec des arcs et des flèches. Cette alliance militaire et son complexe militaro-industriel imposent le choix des armes de leur guerre hybride au niveau mondial, d’autant plus facilement que c’est la technologie qui écrit l’histoire universelle, et que tout le monde est obligé de s’adapter à son rythme, celui de la découverte scientifique, ne serait-ce que pour rester compétitif et soutenir les rapports de forces à armes égales sur la scène internationale, et ne serait-ce que pour contester l’agenda de l’OTAN.

Une approche épistémologique, en termes de philosophie des sciences, dévoile que le transhumanisme et le Great Reset sont des retombées civiles des recherches menées par les divers complexes militaro-industriels nationaux de la planète, engagés dans une émulation concurrentielle sans limites. Dans le domaine scientifique, tout ce qui est faisable sera fait.

La condition humaine est animée par une démesure scientifique prométhéenne qui la mènera potentiellement à sa perte, mais à laquelle aucun acteur ne peut renoncer, sauf à renoncer aux moyens de se défendre, donc à sa souveraineté. Chaque acteur géopolitique souhaitant défendre sa souveraineté, son identité et son humanité est contraint de participer à la course aux armements et donc de prendre le risque de la déshumanisation par la technoscience. Dilemme cornélien. Les acteurs nationaux qui rechignent à s’engager sur la pente du transhumanisme seront bien obligés de se positionner, eux aussi, par rapport à ce débat — pour ou contre l’altération de la nature humaine par la technoscience — dans la mesure où ce débat est universel et incontournable, commandé par le moteur de l’histoire humaine, à savoir l’optimisation technologique inlassable des systèmes d’armements, et ses retombées et applications civiles. Le soldat augmenté conduit inévitablement à l’humain augmenté. Plus généralement, porter des vêtements ou des lunettes, se déplacer en voiture ou en avion, sont déjà des augmentations culturelles et technologiques des capacités du corps humain par les outils, les prothèses, les artefacts, les artifices. Notre génétique néoténique est inachevée à la naissance et a besoin d’être augmentée par de l’épigénétique culturelle pour être viable et fonctionnelle. On l’oublie facilement quand la technologie est appliquée depuis un certain temps, car la culture devient une seconde nature, mais l’être humain est augmenté par nature et ce processus est a priori infini et sans limites, comme celui de la découverte scientifique. Cette donnée anthropologique conduit à certains paradoxes. Par exemple, de nombreux individus critiquent et dénoncent le transhumanisme, l’identité numérique, la 5G, les Smart Cities, mais ils le font sur Internet ou sur des messageries de Smartphone comme Telegram, et deviennent ainsi des sujets connectés et augmentés, donc des acteurs du transhumanisme, de l’identité numérique, de la 5 G et des Smart Cities. Les dissonances cognitives qui naissent de cette situation sont rapidement « rationalisées », au prix de contorsions rhétoriques assez peu rationnelles ou du déni pur et simple, mais attention au retour du refoulé. En effet, personne n’échappe aux sirènes de la technoscience, qui permettent d’amplifier notre champ d’action et notre impact sur autrui, car personne ne veut renoncer à se faire entendre. C’est ainsi que la multipolarité, le respect de la diversité, conduit à une sorte d’unipolarité technocratique, et inversement, car tout le monde converge sur les moyens technoscientifiques d’assurer les divergences. Sur le rapport de la Russie au Great Reset, certains commentateurs ne parviennent pas à distinguer ce qui serait une simple obéissance à l’agenda occidental et, d’autre part, un positionnement de type « rivalité mimétique », application de la théorie des jeux, qui induit chez tous les acteurs d’un conflit deux mouvements contradictoires : des mouvements rivaux et divergents, mais aussi des mouvements mimétiques et convergents, comme deux sinusoïdes entrelacées. Deux ennemis mortels sont bien obligés de se croiser et d’entretenir des points de contact pour se battre, ce qui servira de prétexte à certains commentateurs pour dire qu’ils appartiennent finalement au même système. Ce qui n’est pas faux, mais qui s’applique en fait à tout le monde. La dialectique hégélienne est universelle et personne n’y échappe, car personne n’échappe aux contradictions, extérieures comme intérieures. Pour être efficace sur un champ de bataille, il faut partager avec l’ennemi le même champ de bataille, voire partager les mêmes armes, afin de lutter au moins à armes égales. Paradoxalement, ce sont ces convergences obligatoires sur le champ de bataille, la méthode et les moyens, qui permettent de soutenir le rapport de forces pour diverger sur l’agenda et la finalité.

[Note de Joseph : il semble que l’argumentation de Lucien Cerise ici soit pour le moment essentiellement d’ordre mécaniste ou matérialiste (à l’image de la théorie des jeux), mais néglige complètement la dimension de conscience. La « science sans conscience » peut probablement conduire à de telles extrémités que celles constatées ici et de nos jours. Cependant, la conscience peut mettre un frein salutaire à la dérive scientiste qui fait que la science devient une nouvelle religion (cette fois matérialiste et non à visée d’élévation spirituelle) et tend à envahir tous les aspects de la vie humaine. Elle peut fixer notamment des lignes rouges à ne pas franchir en matière d’invasion du corps physique individuel aussi bien que du corps social collectif. Qu’est-ce qui oblige par exemple la Russie à imposer la 5G à son peuple, alors que la fibre optique permet d’aboutir à un meilleur résultat en termes de capacités de transfert d’informations cybernétiques sans nuire potentiellement autant à la santé des individus ? Qu’est-ce qui oblige les Russes en particulier, et les êtres humains en général à utiliser un « smartphone » quand un téléphone filaire permet déjà des appels à distances et quand la plupart des autres fonctions de cet engin sont offertes depuis longtemps par l’ordinateur domestique ? Je vis personnellement très bien (et d’autant mieux) sans téléphone cellulaire, sans 4G, sans 5G et sans Wi-Fi, me contentant d’un ordinateur connecté par câbles. Et les amish vivent probablement encore plus sainement sans toute notre technologie. Et d’ailleurs, ils ne connaissent pas ou très peu de nombreuses maladies de civilisation, telles que cancer, diabète, autisme… dont une bonne partie découle de l’usage de la technologie et de la chimie. Doit-on automatiquement suivre la course aux armements contre l’Humanité sous prétexte que des nations font la course en tête ? Doit-on recourir aux mêmes armes qui finissent par asservir totalement l’Homme ? À un moment, il peut se poser le choix entre vivre esclave ou mourir libre, autant au niveau individuel qu’au niveau collectif ou national. Et de ce point de vue, la Russie et les autres pays des BRICS suivent visiblement plutôt la voie de l’asservissement, comme la plupart des pays occidentaux. Il est devenu une évidence psychologique (et scientifique) que la grande majorité des individus utilisant un téléphone cellulaire et les réseaux dits « sociaux » en deviennent drogués et finalement esclaves, abandonnant leurs capacités à la machine et perdant ainsi progressivement leurs aptitudes mémorielles, de réflexion, d’attention, d’analyse, d’intuition… (baisse reflétée par celle mesurable du QI). En matière d’artefacts techniques ou technologiques, il existe une différence fondamentale entre les supports externes et les invasifs. Si l’organisme humain est sacré, à l’image d’un temple, doit-il accepter de se laisser envahir par des vaccins ou des implants électroniques, microscopiques ou nanotechnologiques bien différents des prothèses qui pallient les pertes squelettiques et dentaires ? Quand les lunettes et les prothèses mécaniques sont de l’ordre de la carrosserie, les implants électroniques et vaccinaux agissent sur le moteur, les circuits et les organes internes. Il peut exister un juste milieu entre trop et pas assez, entre acceptable et intolérable. Les excès deviennent nuisibles, alors qu’un usage modéré peut rester bénéfique. Et seule la conscience est en mesure de déterminer ce qui convient réellement à l’individu comme à la société dans le respect de la liberté individuelle, de la souveraineté et du sacré. Enfin, deux ennemis mortels ne sont pas obligés de se combattre, surtout pas avec les mêmes armes. L’un des deux peut décider à un moment d’utiliser celle de l’amour et ainsi, au moins dans certains cas (lorsque l’on n’a pas affaire à des psychopathes) transformer les deux ennemis en amis. La Russie est-elle obligée de suivre les traces technologiques et les ornières de l’Occident ? Est-elle obligée de porter les mêmes œillères ? Le Nouvel Ordre Mondial ne tombera pas avant qu’une nation ou qu’un nombre suffisant d’individus ne montrent et ne réalisent par eux-mêmes une voie différente, radicalement différente. Et pour l’instant, la seule tendance qui écarte la Russie de l’Occident n’est pas celle de la technologie, mais d’ordre religieux.]

L’objet de cet article est d’analyser cette illusion d’optique intellectuelle qui place sur le même plan le concepteur de l’agenda et ceux qui sont obligés de suivre l’agenda au niveau technique, et qui sont donc obligés de l’appliquer également, au moins partiellement, pour être en capacité de le contester, et avec le risque permanent d’en être finalement exclu et d’être alors dominé par l’adversaire — ce que les militaires appellent le « décrochage capacitaire », pour qualifier ce moment où je suis dépassé par la technologie de l’ennemi. Ce mécanisme est à l’origine du phénomène de la course aux armements, qui est une course à l’innovation technologique et à l’augmentation des capacités du corps humain pour mieux soutenir les rapports de forces physiques, ce qui suppose de partager le même agenda de « recherche et développement » que l’adversaire, mais pour le surpasser — ce que la Russie est parvenue à réaliser dans le domaine des armes hypersoniques. L’histoire du monde avance de manière décentralisée par des interactions concurrentielles et conflictuelles, mais aussi coopératives et convergentes, y compris entre ennemis. En résumé : il faut nécessairement rester au contact de l’ennemi si l’on veut espérer le battre. Croire qu’il serait possible de gagner un conflit sans jamais aller sur le même terrain que l’ennemi apparaît comme une vue de l’esprit purement théorique, dont le principal effet consiste à déserter théoriquement, puis physiquement, le champ de bataille et à offrir la victoire à l’ennemi. Dans son conflit avec l’Occident, la Russie a bien compris qu’il ne fallait donc pas faire cette erreur consistant à s’exclure soi-même du champ de bataille technologique et économique. C’est la raison pour laquelle les mondialistes essayent d’expulser la Russie de la mondialisation contre sa volonté. Dès le 27 février 2022, seulement trois jours après le début de l’opération militaire russe en Ukraine, la finance occidentale utilisait la bombe atomique dans le champ économique et commençait à débrancher la Russie du système SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), le système universel de transactions informatiques entre les banques du monde entier :

« Les pays occidentaux ont adopté une nouvelle volée de sanctions financières contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine, en planifiant samedi d’exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale. Dans une déclaration commune, la Maison-Blanche a déclaré que les leaders de la Commission européenne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis étaient résolus “à continuer d’imposer des coûts à la Russie qui l’isoleront davantage du système financier international et de nos économies”. “Nous nous engageons à exclure une sélection de banques russes du système de messagerie Swift”, des mesures qui seront prises “dans les jours qui viennent”, a ajouté la Maison-Blanche. »(([3] « Qu’est-ce que le système Swift dont des banques russes viennent d’être exclues ? », Euronews, 27/02/2022. https://fr.euronews.com/2022/02/27/…))

En 2023, l’exclusion de la Russie du système SWIFT est achevée : les Occidentaux qui veulent voyager en Russie doivent s’y rendre avec de l’argent liquide en poche pour faire du change sur place, car plus aucune carte bancaire occidentale, de retrait ou de crédit, ne fonctionne en Russie. Dans son bulletin Stratpol n° 144, Xavier Moreau saluait le lancement par le Kremlin du rouble numérique, la CBDC russe (Central Bank Digital Currency, monnaie numérique de banque centrale) et s’attirait une volée de commentaires négatifs venant de gens légitimement inquiets de voir la Russie participer à la disparition de l’argent liquide. Peut-être Xavier Moreau avait-il commis une erreur : laisser entendre que la Russie avait le choix de passer, ou non, au rouble numérique. En fait, personne n’a le choix, c’est comme la course aux armements : si vous ne le faites pas, les autres le feront de toute façon, et vous vous désarmez vous-même. Un pays qui ne développe pas sa propre monnaie numérique sera soumis à la monnaie numérique des autres pays, point à la ligne. Ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques. L’Occident livre une guerre d’extermination aux Russes, sur le principe hitlérien de la « guerre totale », et les Russes le comprennent bien ainsi. La création d’un système de transactions financières numériques alternatif à SWIFT et la création de la monnaie nationale numérique idoine est donc une question de survie économique, donc de survie tout court, pour la Russie. Le lancement du rouble numérique en août 2023 avant le dollar numérique vise à occuper la place de monnaie numérique de référence avant la concurrence — pour essayer d’occuper le centre de l’échiquier — et aura pour effet collatéral, à moyen terme, de dédollariser partiellement le monde dans le champ des transactions numériques. C’est la course aux armements aussi dans le domaine de la guerre économique, et si vous ne jouez pas le jeu tel qu’il est imposé par les nouvelles technologies, vous laissez l’ennemi gagner. Le site Coin Academy, spécialisé sur les monnaies numériques, rapportait en janvier 2023 :

« La Banque centrale de Russie veut faire de sa CBDC, le rouble numérique, un moyen de paiement entre pays pour contourner les sanctions. Pour ce faire, la Banque centrale de la Fédération de Russie a présenté deux modèles de règlements transfrontaliers sous forme de CBDC. La Fédération commencera à développer le modèle de règlement entre pays dès le premier trimestre 2023. »(([4] « CBDC : La Russie prépare son système de paiements transfrontaliers », Coin Academy, 11/01/2023. https://coinacademy.fr/actu/russie-…))

Autre conséquence de l’opération militaire russe en Ukraine : le World Economic Forum (WEF) prenait parti très logiquement pour l’Ukraine et excluait la Russie du Forum de Davos 2022, au titre de l’éventail des sanctions visant à l’isoler sur la scène internationale. La presse suisse nous apprenait début mai 2022 :

« Le porte-parole du WEF, Samuel Werthmüller assure que l’argent russe ne parvient plus au Forum. VTB, Gazprom et Sberbank ont disparu de la liste des partenaires stratégiques, et le directeur de la Sberbank n’est plus mentionné comme membre du Board of Trustees. Et le WEF va encore plus loin et fait disparaître les traces de coopérations antérieures : le Centre for Cybersecurity, créé en 2018, initiative commune de cybersécurité du WEF et de la Sberbank, ne mentionne plus ladite banque comme partenaire fondateur. Une volonté de dissimuler ces collaborations aujourd’hui devenues gênantes ? Samuel Werthmüller le réfute : “Nous respectons simplement les sanctions.” »(([5] « La Russie exclue du Forum de Davos, l’Ukraine pourrait prendre le devant de la scène », Le Matin, 01/05/2022. https://www.lematin.ch/story/la-rus…))

L’édition 2023 du Forum de Davos n’a pas réintégré la Russie, dont l’expulsion semble être définitive. À force de se faire chasser des organisations dites internationales, la Russie envisage de prendre les devants et de recréer son propre espace d’indépendance et de relations internationales alternatives en s’extrayant elle-même complètement du système sous contrôle occidental. Piotr Tolstoï, le vice-président du parlement russe, la Douma d’État, faisait le 18 mai 2022 un communiqué explosif qui permettait d’avoir accès aux coulisses de l’État profond russe et de ses projets de souveraineté à long terme :

« Les comités, les commissions, les députés et les sénateurs auront beaucoup de travail à faire dans un avenir proche, ce qui, je pense, pourrait prendre plus d’un mois. La liste reçue par la Douma d’État de la part du ministère des Affaires étrangères contient 1342 éléments : il s’agit de traités et d’accords internationaux qui ont été signés et ratifiés par la Russie au cours des dernières décennies. Nous devrons tous les analyser pour en déterminer la pertinence et, pour ainsi dire, l’utilité pour le pays. Nombre d’entre eux font désormais partie de notre législation nationale et, par conséquent, les commissions compétentes devront également évaluer nos lois russes et décider lesquelles des normes qui y sont introduites nous pouvons et devons abandonner. En outre, nous avons la tâche d’évaluer l’opportunité de la présence de la Russie dans les organes supranationaux et les organisations internationales. Nous nous sommes déjà retirés du Conseil de l’Europe et, en avril, le président de la Douma d’État, Viatcheslav Volodine, a chargé les commissions compétentes, en collaboration avec des experts, d’étudier l’opportunité de la présence de la Russie au sein de l’OMC, de l’OMS et du FMI, étant donné que ces organisations ont déjà enfreint toutes leurs propres règles à l’égard de notre pays. Oui, ces deux tâches ne sont pas faciles, il y a beaucoup de travail, nous devons peser le pour et le contre. Mais c’est la voie vers la pleine souveraineté de la Russie, qui ne devrait être guidée que par ses propres intérêts et ceux de ses citoyens. »(([6] Piotr Tolstoï, Telegram, 18/05/2022 : « Комитетам, комиссиям, депутатам и сенаторам в ближайшее время предстоит большая работа, которая, думаю, может занять не один месяц. Перечень, который поступил в Государственную Думу от Министерства иностранных дел, содержит 1342 пункта : это международные договоры и соглашения, которые были подписаны и ратифицированы Россией за последние десятилетия. Нам предстоит все их проанализировать на предмет актуальности и, так сказать, полезности для страны. Многие из них стали частью нашего национального законодательства, а следовательно, профильным комитетам предстоит также оценить наши российские законы и принять решение о том, от каких из внедренных в них норм мы можем и должны отказаться. Кроме того, перед нами стоит задача оценить целесообразность пребывания России в наднациональных органах и международных организациях. Мы уже вышли из Совета Европы, а в апреле Председатель Госдумы Вячеслав Викторович Володин дал поручение профильным комитетам совместно с экспертами изучить вопрос о целесообразности присутствия России в ВТО, ВОЗ и МВФ в связи с тем, что эти организации в отношении нашей страны все свои же правила уже нарушили. Да, обе задачи непростые, работы много, надо взвесить все « за » и « против ». Но это путь к полному суверенитету России, которая должна руководствоваться только собственными интересами и интересами своих граждан. » https://t.me/petr_tolstoy/1374))

L’État profond russe commence lentement, trop lentement — temps administratif et inertie institutionnelle obligent — à se rebeller contre toutes les menaces faites à sa souveraineté. Les menaces militaires classiques, comme celle incarnée par l’OTAN, sont identifiées par le cerveau humain depuis des siècles. Les menaces nouvelles représentées notamment par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sont plus difficiles à percevoir et combattre. L’humain moyen a du mal à concevoir que la médecine puisse être utilisée contre les peuples à une telle échelle, et il n’est pas encore accoutumé à ce nouveau champ de bataille technocratique et bureaucratique qui se déploie seulement depuis l’expansion du secteur tertiaire au XXe siècle, mais qui a désormais tout envahi. L’Organisation des Nations Unies (ONU) fournit un cas d’école, et un vrai dilemme pour la Russie et pour la Chine : comment ces deux pays peuvent-ils réagir à la menace que l’Agenda 2030 de l’ONU fait peser sur leur souveraineté, c’est-à-dire comment peuvent-ils sortir de l’ONU, quand leur position dominante à l’ONU renforce leur souveraineté ? La lenteur de la réaction critique du pouvoir russe vient aussi de sa division, car, comme partout, une fraction de ce pouvoir est sincèrement séduite par le globalisme transhumaniste — ce que certains appellent la « cinquième colonne ». Mais il faut distinguer cette fraction d’une autre apparemment indistincte, celle des individus ayant compris que la souveraineté nationale est inséparable de la souveraineté technologique, car c’est la souveraineté technologique qui permet la souveraineté nationale, et rien d’autre, c’est-à-dire la capacité à assurer par la force le respect de l’intégrité de son propre territoire national.

La question de la souveraineté en général rejoint donc la question du pouvoir et de la fuite en avant irrésistible qu’il engendre. Pour ne pas être dépassé par la volonté de puissance des autres, pour ne pas être réduit à l’impuissance, je dois moi-même cultiver ma propre volonté de puissance. Avant de dépasser mon concurrent, je dois, dans un premier temps, me mettre à niveau et me retrouver au coude à coude avec lui. Il n’y a pas de centre universel du pouvoir, mais il y a des lois universelles de l’exercice du pouvoir. Il y a des contraintes universelles qui sont les mêmes pour tous les sujets qui veulent exercer du pouvoir, sur soi-même ou sur les autres. Tout sujet souverain devra se plier à ces règles, ce qui induit une ressemblance du comportement de tous les sujets souverains, y compris ennemis, ce qui peut être interprété de l’extérieur comme une entente, une connivence, voire un complot, bref un projet intentionnel. Mais il n’y a aucun projet intentionnel à tomber si l’on saute par la fenêtre. Des ennemis mortels tombent de la même façon s’ils sautent par la fenêtre. Cela ne veut pas dire qu’ils ne s’opposent pas réellement, cela veut dire que les lois de la physique sont universelles et s’appliquent de la même façon sur tout le monde. Or, il existe aussi des lois universelles de physique sociale qui commandent aux ennemis d’adopter le même comportement, ou presque, dès lors qu’ils sont en quête de pouvoir et de souveraineté. La physique sociale est structurée par des rapports de force potentiellement nuisibles à tous les acteurs de la situation. Du point de vue de la compétition technoscientifique, nous sommes tous dans le même bateau, qui finira peut-être comme le Titanic, ce qui ne veut pas dire que nous soyons tous d’accord et unifiés par un agenda commun. Certains acteurs politiques plus avisés que d’autres anticipent la catastrophe possible et tentent d’encadrer la technoscience pour qu’elle reste au service des intérêts humains et nationaux. Le gouvernement russe publiait le 6 décembre 2016 une mise à jour de sa « Doctrine de la sécurité de l’information de la Fédération de Russie » :

« 8. Les intérêts nationaux dans le domaine de l’information sont les suivants : a) garantir et protéger les droits et libertés constitutionnels de l’homme et du citoyen en ce qui concerne la réception et l’utilisation de l’information, l’inviolabilité de la vie privée dans l’utilisation des technologies de l’information, fournir un soutien informationnel aux institutions démocratiques, aux mécanismes d’interaction entre l’État et la société civile, ainsi que l’utilisation des technologies de l’information dans l’intérêt de la préservation des valeurs culturelles, historiques, spirituelles et morales du peuple multinational de la Fédération de Russie ; b) assurer le fonctionnement durable et ininterrompu de l’infrastructure de l’information, principalement de l’infrastructure critique de l’information de la Fédération de Russie (ci-après dénommée “infrastructure critique de l’information”) et du réseau unifié de télécommunications de la Fédération de Russie, en temps de paix, en cas de menace imminente d’agression et en temps de guerre ; (…) »(([7] Доктрина информационной безопасности Российской Федерации, Утверждена Указом Президента Российской Федерации от 5 декабря 2016 г. №646 : « 8. Национальными интересами в информационной сфере являются : а) обеспечение и защита конституционных прав и свобод человека и гражданина в части, касающейся получения и использования информации, неприкосновенности частной жизни при использовании информационных технологий, обеспечение информационной поддержки демократических институтов, механизмов взаимодействия государства и гражданского общества, а также применение информационных технологий в интересах сохранения культурных, исторических и духовно-нравственных ценностей многонационального народа Российской Федерации ; б) обеспечение устойчивого и бесперебойного функционирования информационной инфраструктуры, в первую очередь критической информационной инфраструктуры Российской Федерации (далее – критическая информационная инфраструктура) и единой сети электросвязи Российской Федерации, в мирное время, в период непосредственной угрозы агрессии и в военное время ; (…) » https://rg.ru/documents/2016/12/06/…))

Comme on dit, tout le monde serait le perdant d’une escalade vers un conflit nucléaire mondial. Dans une perspective pacifiste et gagnant-gagnant, afin de contrôler, mitiger, brider et réduire dans la mesure du possible les dommages collatéraux universels de la course aux armements dans le domaine informatique, Vladimir Poutine prononçait en septembre 2017 un discours retentissant sur la stratégie numérique russe :

« “L’intelligence artificielle représente l’avenir non seulement de la Russie, mais de toute l’humanité. Elle amène des opportunités colossales et des menaces imprévisibles aujourd’hui,” pense le dirigeant. Il poursuit : “Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il est fortement indésirable que quelqu’un obtienne un monopole dans ce domaine. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier,” affirme Vladimir Poutine. »(([8] « Vladimir Poutine : “Le leader en intelligence artificielle dominera le monde” », La revue du digital, 02/09/2017. https://www.larevuedudigital.com/vl…))

Deux ans après ce discours, le gouvernement russe publiait sa stratégie officielle pour l’intelligence artificielle :

« Décret du Président de la Fédération de Russie du 10 octobre 2019 n° 490 – Sur le développement de l’intelligence artificielle dans la Fédération de Russie ».(([9] Указ Президента Российской Федерации от 10.10.2019 №490 – О развитии искусственного интеллекта в Российской Федерации. http://publication.pravo.gov.ru/Doc…)) Thierry Berthier et Yannick Harrel, spécialistes français de cybersécurité et cyberstratégie, en proposaient quelques jours plus tard un commentaire approfondi sur le site The Conversation.(([10] « La stratégie russe de développement de l’intelligence artificielle », The Conversation, 26/11/2019. https://theconversation.com/la-stra…))

Le second, fin connaisseur de ce sujet, avait déjà publié en 2013 un ouvrage intitulé « La cyberstratégie russe », dont la quatrième de couverture résume le contenu : « La stratégie des pouvoirs à l’ère du numérique n’est pas un tout monolithique, et des spécificités nationales apparaissent, aux États-Unis, en Russie, en France et ailleurs. Jusqu’à présent, la cyberstratégie russe n’avait jamais bénéficié d’étude sérieuse ; elle était réduite à des approximations ou perçue à travers le prisme d’études très parcellaires. Ne faisant aucunement l’impasse sur la prégnance des services de renseignement comme sur l’intérêt croissant du monde militaire pour ce nouvel espace, l’auteur de ce livre analyse les capacités et alliances potentielles de la Russie en matière de cyberespace, tout en évaluant l’émergence d’un “art de la guerre numérique” spécifiquement russe. »(([11] « Yannick Harrel : » L’intelligence artificielle — révolution anthropologique » », Dialogue Franco-Russe, 12/06/2023. https://www.youtube.com/watch?v=dOQ…))

En 2021, l’Institut Français des Relations Internationales en diffusait sur son site un compte rendu :

« Signée par le président russe en octobre 2019, la stratégie nationale de développement de l’intelligence artificielle entend placer la Russie sur la carte des pays qui comptent, entamant un effort de rattrapage technologique et financier en intelligence artificielle (IA) et en robotique avancée. L’IA fondamentale (recherche) comme l’IA appliquée (destinée à être commercialisée) demeurent accaparées par le secteur de la défense, qui en fait un outil au service de la modernisation de ses équipements et de l’art opératif des forces armées. »(([12] « L’intelligence artificielle : enjeu stratégique de la Russie », IFRI, 21/04/2021. https://www.ifri.org/fr/espace-medi…))

Toujours en 2021, à l’occasion de la réunion annuelle du forum de discussion de Valdaï, Vladimir Poutine précisait encore les contours de la stratégie nationale russe sur les nouvelles technologies : « La révolution technologique, les réalisations impressionnantes dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’électronique, des communications, de la génétique, de la bio-ingénierie et de la médecine ouvrent des perspectives colossales, mais elles soulèvent également des questions philosophiques, morales et spirituelles qui, il y a peu, n’étaient posées que par les auteurs de science-fiction. Que se passera-t-il lorsque la technologie dépassera la capacité de penser de l’homme ? Où se situe la limite de l’ingérence dans l’organisme humain, au-delà de laquelle l’homme cesse d’être lui-même et se transforme en une autre entité ? Quelles sont les limites éthiques dans un monde où les possibilités de la science et de la technologie deviennent presque illimitées, et qu’est-ce que cela signifiera pour chacun d’entre nous, pour nos descendants, et pour nos enfants et petits-enfants ? »(([13] « Заседание дискуссионного клуба « Валдай » », Kremlin.ru, 21/10/2021 : « Далее. Технологическая революция, впечатляющие достижения в области искусственного интеллекта, электроники, коммуникаций, генетики, биоинженерии, медицины открывают колоссальные возможности, но они же ставят в прикладном плане философские, моральные, духовные вопросы, которыми ещё недавно задавались только писатели-фантасты. Что будет, когда техника превзойдёт человека по способности мыслить ? Где предел вмешательства в человеческий организм, после которого человек перестаёт быть самим собой и превращается в какую-то иную сущность ? Каковы вообще этические границы в мире, в котором возможности науки и техники становятся практически безграничными, и что это будет значить для каждого из нас, для наших потомков, причём уже ближайших потомков – для наших детей и внуков ? » http://kremlin.ru/events/president/…))

De toute évidence, Vladimir Poutine ne souhaite pas sacrifier la question identitaire sur l’autel de la compétition technoscientifique. La bioéthique, la transmission aux générations futures, la protection de l’enfance ont déjà une traduction légale en Russie avec l’interdiction de la propagande LGBT et du « mariage homosexuel », qui pose ainsi des limites au transhumanisme et qui rétablit un clivage fondateur avec l’Occident et ses développements pédophiles institutionnels (cf. les standards de l’OMS pour l’éducation sexuelle des enfants dès la naissance). Quand Poutine reprend le concept de « Nouvel Ordre mondial », c’est pour en subvertir la signification donnée par le président George H. Bush au moment de la chute de l’URSS et de l’avènement du monde unipolaire dominé par les USA, ce que Francis Fukuyama avait appelé la « fin de l’Histoire ». Poutine reprend le même signifiant, mais avec un signifié différent. Quel est ce nouveau signifié ? La doctrine du gouvernement russe est un matérialisme conservateur, une politique des antagonismes concrets, à la lumière de ce qui a été sélectionné par l’expérience, réalisant une sorte de synthèse de l’empirisme organisateur de Charles Maurras et du matérialisme dialectique de Karl Marx. Cette vision politique et géopolitique propose un traitement réaliste et pragmatique des interactions et interdépendances concurrentielles et conflictuelles qui écrivent l’histoire universelle, et qui se résument dans l’aphorisme d’Héraclite : « Le combat est père de toutes choses. » Quelques siècles plus tard, Nietzsche nous dira en substance que ce sont la violence et les moyens de l’augmenter ou de s’en prémunir qui écrivent l’Histoire, en tant qu’éternel retour du Bien, mais aussi du Mal. Le matérialisme conservateur est un archéo-progressisme, ni technophobe, ni technophile, ou les deux en même temps, assumant les rapports de forces matériels et physiques dans leurs propres termes, ceux de l’innovation technologique et de la course aux armements, évitant le prisme déformant de la métaphysique et de l’essentialisme, tout en restant capable de faire alliance avec les conservateurs adeptes d’une métaphysique, sur la base d’un projet commun de souveraineté technologique réfléchie, consciente des risques et gardant le contrôle critique de la science pour en limiter les impacts négatifs sur la nature humaine. Deux courbes vont se croiser : celle de l’informatisation croissante de nos vies, et celle de la baisse du quotient intellectuel des programmeurs informatiques que l’informatisation croissante de nos vies provoque, ce qui aboutira à une augmentation des erreurs humaines de programmation, donc à une multiplication des bugs et des pannes, et à un dysfonctionnement global de cette informatique devenue omniprésente dans nos vies. Encore une ou deux générations, et l’humain ne sera plus capable intellectuellement de gérer le parc informatique dans lequel il s’est lui-même enfermé. Quand l’intelligence artificielle augmente, l’intelligence réelle diminue, d’où ce phénomène dysgénique des générations X, Y ou Z qui est en train de précipiter l’Occident vers l’effondrement complet. Comme le disait Bernard Stiegler, la technoscience est un pharmakon, simultanément remède et poison, autorisant le meilleur et le pire, capable selon le dosage d’améliorer la condition humaine, mais aussi de la réduire à néant.

L’auteur de ces lignes espère avoir clarifié le rapport de la Russie au Great Reset et au « Nouvel Ordre mondial », et plus largement le rapport de tout être vivant à la technoscience. C’est un rapport intrinsèquement problématique. Ni tout blanc ni tout noir, tout dépend du contexte. L’erreur de l’essentialisme est de nous faire raisonner en termes de substances pures et de valeurs absolues idéales, alors que le réel s’analyse en termes de nuances et de pourcentages. La question n’est donc pas « La Russie est-elle globaliste ou non ? », mais « Quel pourcentage de la Russie est globaliste et quel pourcentage anti-globaliste ? » Il suffit ensuite de comparer avec l’Occident pour constater les différences. La même méthode par pourcentages doit être appliquée à toutes les entités, individus, communautés, organisations. Les commentateurs qui n’en tiendraient pas compte verraient leurs commentaires frappés d’obsolescence instantanée. Essayons maintenant de tourner la page sur un certain nombre de jugements hâtifs et portés sous le coup de l’émotion, afin de poser les termes du débat à l’étape suivante, dans le champ archéo-futuriste de la plateforme intellectuelle et revendicative commune à créer entre les bio-conservateurs de toutes origines à l’époque d’internet et des sujets connectés.

[Note de Joseph : plutôt que de raisonner en termes de substances pures et de valeurs absolues idéales, le véritable essentialisme part simplement de la supériorité de l’Esprit sur la Matière et donc pose que la Conscience n’est pas tributaire de cette dernière, mais doit au contraire l’organiser dans le respect des Lois universelles. A contrario, l’existentialisme centre son approche sur la Matière et la substance, plaçant ainsi l’individu et l’Humanité sous les lois de l’ego. Après, le pourcentage de globalisme ou d’anti-globalisme dépendra autant pour l’individu que pour le groupe de la proportion d’ego ou de matérialisme par rapport à la conscience ou à la spiritualité. Et cette proportion peut bien sûr fluctuer au cours du temps, chaque individu et chaque groupe ayant sa part d’ombre. Cependant, la conscience et la spiritualité doivent s’ancrer dans la matière, par les actes, grâce à la Volonté. Autrement elles restent lettre morte ou stériles. Et pour l’instant, il semble que la volonté collective de retour aux traditions et aux valeurs humaines et religieuses ne soit pas suffisamment forte en Russie pour sortir celle-ci du piège matérialiste occidental qui se traduit par son maintien dans les institutions internationales ou la plupart d’entre elles. Si Poutine souhaite une Russie véritablement souveraine, il n’est malheureusement pas seul, mais est confronté, probablement même dans son entourage proche, à des individus qui travaillent en sens inverse.]

Lucien Cerise

Annexes rétrospectives du Forum de Chișinău

Chișinău I, 26-27 mai 2017 : « 1er colloque eurasiatique : pour un destin commun des peuples eurasiatiques » https://www.youtube.com/watch?v=3mp

Chișinău I, 26-27 mai 2017 : « Jean Parvulesco et la géopolitique transcendantale », Laurent James. http://parousia-parousia.blogspot.c

Chișinău II, 14 décembre 2017 : présentation du livre de Hervé Juvin « Le mur de l’Ouest n’est pas tombé », avec Yurie Roșca, Igor Dodon, Alexander Dugin, Hervé Juvin, Valérie Bugault, Lucien Cerise, Emmanuel Leroy, et la traduction par Modeste Schwartz. https://www.geopolitika.ru/fr/studi

Chișinău II, 15 décembre 2017, séance plénière : « Le capitalisme financier et ses alternatives au 21e siècle » https://www.youtube.com/watch?v=Gif

Chișinău III, 20 septembre 2019 : « Beyond the Unipolar Moment : Perspectives on Multipolar World », première partie, avec Daria Douguine, Marion Sigaut, Marvin Atudorei, Antony Bonamy, Lucien Cerise, Arnaud Develay, Paul Ghițiu, Youssef Hindi, Ovidiu Hurduzeu, Gilles-Emmanuel Jacquet, Dimitris Konstantakopoulos, Alexander Markovics, Pierre-Antoine Plaquevent, Konrad Rękas, Irnerio Seminatore, David Shahnazaryan. https://www.facebook.com/watch/live

Chișinău III, 20 septembre 2019 : « Discours de Lucien Cerise. Après le moment unipolaire, après l’incohérence : une étude de collapsologie cognitive » https://www.cultureetracines.com/ac

Chișinău III, 21 septembre 2019 : « Beyond the Unipolar Moment : Perspectives on Multipolar World », deuxième partie. https://www.privesc.eu/Arhiva/88483

Chișinău III, 21 septembre 2019 : « Présentation de livres d’auteurs français traduits en roumain et édités par l’Université populaire de Moldavie » https://www.youtube.com/watch?v=zys

Notes




Etatsunafrique vs Françafrique. La France ne peut être une puissance indépendante que si elle apprend à repousser les États-Unis

Ce n’est pas d’aujourd’hui que les US font tout pour éliminer la France et prendre sa place.

Comme je suis un « ancien », je me souviens bien de la guerre d’Indochine et de la défaite finale de la France à Diên Biên Phu en mai 1954.

Les US ne nous avaient pas aidés, et ils ont tout fait, déjà à l’époque, pour prendre notre place. Mais en 1975, ils se sont fait éjecter à leur tour.

C’est une constante, les US veulent dominer le monde. Depuis les accords de Bretton Woods en juillet 1944, ils se sont imaginé, en raison de leur puissance économique, militaire, et de la suprématie du dollar, qu’ils sont les « maîtres du monde ».

Il y a une quinzaine d’années, avec mon épouse, nous avons fait un voyage d’agrément au Vietnam. Nous avons pu constater que, malgré la longue guerre d’Indochine, les Français étaient bien accueillis, ce qui n’était pas le cas des Américains.

Il n’est pas impossible que dans l’avenir, si nous avons des dirigeants moins « cons » et plus diplomates, qu’il en soit de même en Afrique.

Dans l’immédiat, sur ce continent africain, les US vont se trouver confrontés aux BRICS ; ce n’est pas gagné pour « les maîtres du monde ». À suivre…

Jacques Amiot

[Source : le-blog-sam-la-touch]

La France ne peut être une puissance indépendante que si elle apprend à repousser

Article originel : France Can Only Be An Independent Power If It Learns To Push Back
Moon of Alabama, 2.09.23

Note de SLT : Le mieux serait que les Africains soient indépendants et ne soient plus (néo) colonisés et pillés. Un vieux rêve panafricain !

L’accord AUKUS était une proposition stratégique illogique de l’Australie, car elle va ruiner le pays en achetant des sous-marins nucléaires étatsuniens. Ils ne sont que nominalement pour la sécurité de l’Australie, mais resteront au moins officieusement sous commandement étatsunien.

Un point majeur de l’accord était qu’il a baisé la France qui avait un gros contrat avec l’Australie pour construire des sous-marins conventionnels pour elle. Le ministre français des Affaires étrangères a dit que c’était « un coup [de poignard] dans le dos ». La France n’a même pas été informée de l’accord, mais l’a appris par la presse.

Le fait que les États-Unis baisent la France, un grand allié européen de l’OTAN, pour ses propres fins politiques et économiques n’est pas nécessairement sans précédent, mais le faire aussi publiquement et ouvertement que l’a fait l’accord AUKUS aurait dû être un grand signal d’alarme.

Malheureusement, le président français Macron et son gouvernement se sont rendormis et ont donné aux États-Unis l’occasion de baiser à nouveau la France.

Ils l’ont fait avec l’AFRICOM, l’instrument des États-Unis pour saper les pays africains par la coopération militaire.

La France a un grand intérêt pour l’Afrique où certaines de ses anciennes colonies, la Françafrique, y sont liées en utilisant une monnaie, le franc CFA, qui est uniquement sous le contrôle du gouvernement français.

Etatsunafrique vs Françafrique. La France ne peut être une puissance indépendante que si elle apprend à repousser les Etats-Unis (MoA)

Les États-Unis ont utilisé leur formation pour officiers africains pour trouver et former subtilement des gens avec qui ils pourraient travailler. Un nombre étonnant de ces officiers ont ensuite été impliqués dans des coups d’État qui se sont souvent avérés être anti-français et pro-étatsuniens :

Depuis 2008, des officiers formés par les États-Unis ont tenté au moins neuf coups d’État et ont réussi au moins huit dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest seulement : trois fois au Burkina Faso, trois fois au Mali et une fois en Guinée, en Mauritanie et en Gambie.

La formation et le soutien des États-Unis à la région passent par le département d’État et le Commandement de l’Afrique, une branche du département de la Défense, en charge des opérations militaires sur le continent.

Depuis que ce qui précède a été écrit, le Niger a suivi :

Le général Moussa Barmou, commandant des forces d’opérations spéciales nigériennes formé par les États-Unis, s’est propulsé alors qu’il embrassait un général étatsunien de haut rang qui visitait la base de drones financée par Washington en juin.

Six semaines plus tard, Barmou a aidé à évincer le président démocratiquement élu du Niger.

Pour les officiers militaires et les diplomates des États-Unis, c’est devenu une histoire trop familière et profondément frustrante.

Le Niger est l’un des nombreux pays d’Afrique de l’Ouest où des officiers formés par l’armée étatsunienne ont pris le contrôle depuis 2021, notamment le Burkina Faso, la Guinée et le Mali.

Certains putschistes ont eu des relations étroites avec leurs formateurs étatsuniens, dont le mentorat comprenait des leçons sur la sauvegarde de la démocratie et des droits de l’homme ainsi que des tactiques militaires.

Ohh — s’il vous plaît, épargnez-moi les larmes de crocodile de la « sauvegarde de la démocratie ». Elles sont vraiment exagérées. Les États-Unis ont une grande base militaire au Niger, et c’est tout ce qui compte, et l’influence qu’elle apporte.

Après le coup d’État, le contingent militaire français au Niger et son ambassadeur se sont fait dire de partir alors que la grande base de drones étatsunienne est susceptible de rester.

Est-ce un mauvais résultat pour les États-Unis ou le résultat d’un plan ?

Les États-Unis ont des intérêts stratégiques en Afrique et, comme l’a écrit Michael Shurkin, ancien analyste de la RAND et de la CIA et membre senior du Conseil de l’Atlantique, ils veulent que la France se retire :

J’ai encouragé les efforts de la France pour aider les pays du Sahel, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, à se défendre contre les insurgés djihadistes affiliés à Al Qa’eda ou à l’État islamique.

Et pourtant, la seule conclusion raisonnable à tirer maintenant est que la France devrait fermer ses bases et partir.

Le problème, comme l’ont montré les événements récents au Niger, est que tout ce que fait la France, bon ou mauvais, provoque une réaction allergique de populations longtemps conditionnées à se méfier des motivations françaises et à assumer le pire.

Que ce sentiment anti-français soit juste ou non n’est pas la question. Les liens avec la France sont devenus un baiser de mort pour les gouvernements africains — un phénomène démontré par le sort du président nigérien Mohamed Bazoum.

Eh bien, qui a créé Al Qa’eda et l’État islamique ? Qui les a déplacés de l’Asie occidentale vers l’Afrique ?

Oui, la France a gardé certaines de ses mauvaises habitudes et influences coloniales et certaines personnes le détestent vraiment pour cela. Mais qui les a poussées dans cette direction ?

Le plan est évident. La France doit être expulsée pour que les États-Unis puissent intervenir :

Pendant ce temps, la menace que la Russie comble le vide est exagérée et ne devrait pas justifier [la France] de s’impliquer davantage. En effet, une partie de l’attrait de la Russie est que beaucoup d’Africains la voient comme une sorte d’anti-France. Et moins la France vivra « sans loyer » dans l’imagination populaire, moins la Russie aura un quelconque attrait symbolique.

Une autre partie de l’attrait de la Russie est que certains gouvernements africains, dont le Mali, sont frustrés par la réticence de la France à les aider dans une stratégie qui implique trop souvent de cibler certaines communautés ethniques — surtout les Peuls, mais aussi les Arabes et les Touaregs. Et si c’est pour cela qu’ils veulent de l’aide, alors la France et les autres puissances occidentales ont raison de refuser.

Le fait que les États-Unis et d’autres partenaires européens comme l’Allemagne ne provoquent pas la même réaction leur donne une ouverture, un moyen d’aider à combler le vide pour empêcher la Russie d’entrer et aider les États africains à se défendre. Mais cela leur demandera de prendre soin d’eux et d’exercer un plus grand degré de créativité qu’ils n’en ont montré jusqu’à présent.

Cela signifie aussi que la France devra leur faire confiance dans son ancien Empire. C’était une pierre d’achoppement jusque dans les années 1990, mais à ce stade, Paris est prêt.

Et, vraiment, il n’a pas le choix.

Pauvre France. On lui dit de partir et de laisser les États-Unis s’emparer de ses anciennes colonies. Elle n’a pas le choix.

Il a fallu beaucoup de temps pour que les Français se rendent compte de ce plan. Mais il s’annonce enfin. Le principal magazine géopolitique français, Conflits, discute de l’article de Shurkin et demande :

Pourquoi l’Amérique veut-elle chasser la France d’Afrique ?

Il conclut correctement :

Les Étatsuniens veulent sacrifier la présence française pour les remplacer et les soutenir.

Depuis que la France a rejeté l’invasion étatsunienne de l’Irak, les États-Unis ont fait de leur mieux pour refuser à la France tout rôle international indépendant. Le magazine discute de divers lieux et plans mondiaux, où et comment la France peut raisonnablement empêcher cela. Il conclut :

Ce qui est en jeu n’est donc pas simplement la présence de la France au Sahel ou en Afrique. C’est son maintien en tant que puissance globale souveraine ou sa réduction à une puissance périphérique « betteravisée » en Europe. Par extension, la nature même des relations entre les grandes démocraties en dépend : formeront-elles un bloc rigide, impérial, derrière les États-Unis ou seront-elles capables de constituer une alliance souple dans un cadre multilatéral, bien plus à même de défendre leurs intérêts et leurs valeurs ?

Sans aucun doute, les États-Unis et les Européens ont besoin d’une voix pour leur rappeler les dangers de l’orgueil respectif ou de leur faiblesse. Sans aucun doute, le monde a besoin de puissances autonomes moyennes et de la France pour trouver un nouvel équilibre, aider les nations émergentes, les soutenir sans étouffer les États fragiles et éviter la logique des confrontations directes entre les blocs.

Je suis d’accord. Une France multilatérale indépendante avec une influence mondiale sera bonne pour équilibrer le monde.

Mais pour atteindre cet endroit et y rester, la France doit contrecarrer d’autres plans des États-Unis pour l’éloigner de là où les États-Unis veulent être.

La France va-t-elle enfin apprendre à le faire ?

Traduction SLT




Don de Bernard Arnault : merci not’ maît’, vous êtes trop bon

[Source : vududroit.com]

Par Régis de Castelnau

Nous devrions être fiers. Nous français, nous avons l’homme le plus riche du monde en la personne de Bernard Arnault. C’est ce que nous racontent les gazettes qui pensent amuser le bon peuple en relayant avec gourmandise les classements de la presse spécialisée américaine. Vous n’entendrez jamais quiconque le qualifier « d’oligarque », vilaine expression réservée à la Russie et à l’Ukraine. Pas de ça chez nous ! En France ce sont des « capitaines d’industrie », et même un ruffian du calibre de Bernard Tapie n’a jamais subi cette insulte. Comme les autres oligarques, ses confrères qui dominent l’économie française, sa fortune est le fruit du fonctionnement du capitalisme français d’aujourd’hui, complaisance de l’État et de la haute fonction publique. De ce point de vue, la trajectoire de Bernard Arnault est une caricature. C’est Laurent Fabius alors premier ministre qui lui a donné le premier coup de pouce (il n’a pas eu affaire à un ingrat), et la suite n’a été que la mise en œuvre d’une stratégie financière de prédation soutenue par l’État et par les banques. Bernard Arnault n’a rien créé, il a tout acheté à crédit. Et bénéficié quand c’était nécessaire de subventions publiques généreuses assorties d’engagements qu’il n’a jamais tenus. Un petit tour sur Internet permet de visualiser cette trajectoire. Ce système de connivence endogamique qui projette des semi-gangsters au plus haut niveau de la fortune et de l’influence politique est assez caractéristique du néolibéralisme à la française.

Il n’y a pas qu’en Russie qu’il y a des oligarques

Néolibéralisme. Le mot est lâché, sorte de chiffon rouge pour la droite parce qu’il comporte le mot « libéral ». Et le libéralisme, depuis John Locke, on sait que c’est la liberté et depuis Hanna Arendt, le contraire du totalitarisme. La gauche, tout occupée à ses luttes intersectionnelles, à faire la promotion du genre et à lutter contre la transphobie, se désintéresse de ce néolibéralisme, formidable système de domination et d’exploitation, outil principal de la globalisation comme forme moderne de la domination occidentale.

La polémique du don offert par le multimilliardaire aux Restos du cœur, évidemment à grands sons de trompe, a ceci d’intéressant qu’elle raconte d’abord le goût du système médiatique pour les diversions. Mais à la différence des précédentes qui ont émaillé l’été — Michel Sardou, Médine, l’abaya, etc. — celle-ci, qui oppose médiatiquement ceux qui en tiennent pour les gentils riches, et ceux qui vilipendent les méchants riches, révèle quand même cette crise qui travaille le capitalisme néolibéral en tant que système.

Pour la commodité du propos, on se permettra d’en proposer modestement une petite description. Le néolibéralisme c’est d’abord la monopolisation de la propriété des moyens de production, d’échange et de communication. Avec une concentration sans précédent de la richesse du patrimoine social, du capital d’une oligarchie financière mondialisée, qui voit l’intégration de tous les secteurs industriels, commerciaux, bancaires et financiers en une seule et même économie politique globale où les capitaux s’exportent et s’échangent tout autant que les marchandises. Ce système de production produit à son sommet une hyper classe toujours plus riche et à sa base, dans les pays développés, désindustrialisation, tertiarisation d’emplois devenant chaque jour de plus en plus précaires et parasitaires. Ceci peut être considéré comme schématique, voire caricatural, mais la personnalité et la trajectoire de Bernard Arnault en fournissent une belle illustration. Dans le contexte de ce capitalisme français de connivence entre le secteur privé et la sphère publique, avec sa haute fonction publique pantoufleuse est désormais largement corrompue, il a donc bénéficié de l’appui initial de socialistes, jamais en retard d’une trahison, pour lancer le processus qui l’amènera à la constitution de la première fortune mondiale. Celle-ci est estimée à environ 240 milliards de dollars.

Sur le plan politique, Bernard Arnault est un faiseur de roi, son influence est considérable. Elle lui permettra de profiter de l’appui des dirigeants qu’il a aidés, et au passage de la mansuétude des services fiscaux dans ses montages « d’optimisation » parfois acrobatiques.

Le problème est que ce système qui enrichit vertigineusement le sommet porte en lui l’appauvrissement de la base. Le propos n’est évidemment pas de prétendre que les pauvres seraient moins pauvres si Bernard Arnault était un peu moins riche, mais de regarder en face une organisation économique qui a ses propres dynamiques, ses contradictions et ses crises, et qui produit incontestablement de la pauvreté.

Réel contre polémiques débiles

Alors de temps en temps, lorsque se dissipe le brouillard des polémiques débiles dans lequel notre pays adore actuellement se vautrer, le réel vient frapper à la porte. L’affrontement militaire entre la Russie et l’Amérique ; le déclin rapide de l’Occident ; la dynamique des BRICS ; l’Afrique dont la France est en train d’être chassée ; la crise de l’énergie dans l’UE ; le problème migratoire, etc. : pour le système médiatique, toutes ces choses n’ont pas beaucoup d’importance. Les médias français préfèrent gloser sur l’invitation du rappeur Médine par les Verts, ça c’est intéressant. Mais voilà qu’un lanceur d’alerte, en la personne du directeur des Restos du cœur, vient annoncer sur les plateaux que faute de moyens, il allait devoir fermer. Puis c’est au tour de la Croix-Rouge française et du Secours populaire de nous dire la même chose. Et enfin des spécialistes de la consommation appellent l’attention sur la baisse drastique des achats des ménages sur les produits de première nécessité à cause de l’inflation.

Aïe, est-ce que l’impuissance économique, politique, stratégique d’Emmanuel Macron, et les mensonges de Bruno Le Maire vont enfin provoquer la réaction d’un peuple désespérément passif ? Est-ce que les médias du système vont enfin parler d’autre chose que de l’abaya ou des échanges d’e-mails entre Michel Sardou et Juliette Armanet ? Vite vite, une diversion ! Parce que si le principal outil de la charité people disparaît, voilà qui pourrait faciliter les prises de conscience. Bernard Arnault a gambergé et il a eu une idée lumineuse : « Je suis l’homme le plus riche du monde. Je ne le suis que grâce à un système qui fait que beaucoup d’autres, énormément d’autres, sont pauvres. Au point que certains n’ont même plus les moyens de s’acheter à manger et doivent s’en remettre à la charité pour ne pas mourir de faim. Mais même cette charité n’a plus les moyens, elle doit fermer. Alors n’écoutant que mon bon cœur j’envoie à toutes les rédactions un communiqué de presse pour bien annoncer à la France entière à quel point je suis généreux, en donnant l’équivalent d’une heure des revenus de mon capital. Et pour faire bon poids, on va organiser une cérémonie de remise du chèque devant les caméras dans un de ces Restos du cœur. On y verra mon fils, accompagné de cette pauvre Aurore Bergé, à qui on a fini par donner un maroquin pour éviter qu’elle ne sanglote devant les caméras. Comme ça les pauvres seront soulagés. Ils ne pourront pas se chauffer cet hiver, mais ils pourront aller dîner aux restos du cœur avec les enfants ».

Au XIXe siècle, pour la bourgeoisie triomphante qui s’ébattait « dans les eaux glacées du calcul égoïste », il fallait donner le change par rapport à la férocité de l’exploitation nécessaire à l’accouchement de la société industrielle. C’étaient en général les épouses des nouveaux seigneurs, les « Dames du Capital » qui tricotaient gants et écharpes pour les enfants que leurs maris envoyaient au fond de la mine. Organisant ainsi un peu de charité pingre au nom d’une fausse morale chrétienne, pendant que leurs maris se battaient bec et ongles contre les revendications de ces ouvriers qui avaient l’outrecuidance de vouloir sortir de la misère.

Bernard Arnault s’est inscrit exactement dans la même logique, mais a veillé à inscrire son initiative dans la société du spectacle. On aurait pu imaginer que l’obscénité de la séquence aurait sauté aux yeux, en particulier la publicité qu’il a voulu donner à son geste. Pas du tout : enfermé dans les mâchoires du piège à con, chacun s’est conformé au rôle qui lui est assigné dans ce jeu médiatique délétère. À droite, avec le slogan « les riches sont gentils » on a salué la grandeur d’âme du « grand industriel ». En dénonçant la mesquinerie du camp d’en face incapable de la mesurer, et en faisant fi de l’importance d’un cadeau qui allait permettre de donner à manger à des milliers de pauvres. À gauche, ou à ce qui en tient lieu, ce sera « les riches sont méchants ». Alors a vitupéré l’oligarque, en se gardant de souligner que la richesse de Bernard Arnault et les difficultés du peuple d’en bas étaient en fait les deux faces de la même pièce, du même système. Parce que ça les obligerait à vouloir vraiment le mettre en cause, en devenant sérieux et en renonçant aux pantalonnades. Rappelons qu’ils ont voté au Parlement européen le texte de Thierry Breton qui interdit d’appeler à la révolte. Ce qui en dit long sur les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon.

Ne nous trompons pas, la charité est quelque chose de tout à fait honorable dès lors qu’elle est le fruit de l’expression de la solidarité humaine. Et non pas, comme en la circonstance, celui d’un calcul politique cynique, dont la publicité qui lui a été donnée est la preuve.

Et pour terminer, donnons la parole à un spécialiste reconnu de ce domaine :

« la vraie charité ne consiste pas à pleurer ou simplement à donner, mais à agir contre l’injustice ».

(Abbé Pierre)




9/11 : Origines et développement du néolibéralisme

[Source : euro-synergies.hautetfort.com]

Par Carlos X. Blanco

Le néolibéralisme a commencé le 11 septembre. Mais ce n’est pas le 11 septembre 2001, date à laquelle ont été commis les attentats contre les tours jumelles de New York, causant des milliers de morts dans cette ville et, immédiatement après, des centaines de milliers d’autres dans le reste du monde, avec la pléthore des guerres « justifiées » par l’Empire, victime de ces attentats. Non : le libéralisme a commencé exactement trois décennies(([1] En fait 28 ans jour pour jour, pour être précis.)) plus tôt : le 11 septembre 1973. Cette terrible date inaugurale a également eu lieu dans les Amériques, mais dans l’hémisphère sud : au Chili.

Dans une démocratie consolidée, dans l’une des républiques hispaniques les plus avancées sur le plan éducatif et social, dirigée par un gouvernement désireux d’exercer sa souveraineté sur les ressources du pays et au profit de son peuple, c’est-à-dire la démocratie chilienne, les néolibéraux de Chicago ont décidé d’entreprendre une expérience.

Leur premier 11 septembre destiné à changer le monde est, comme le second, sans subtilité. Bombarder le palais présidentiel, faire descendre des chars dans les rues, utiliser des troupes et des avions pour intimider la population. Arrêter, torturer et assassiner des milliers de personnes. Instaurer un régime de terrorisme d’État dans lequel l’État devient un instrument féroce contre son propre peuple, et où les forces armées — qui ont juré de défendre leur patrie et de défendre leur peuple, auquel elles appartiennent — sont transformées en gorilles et en voyous à la solde d’une mafia étrangère d’économistes yankees. Une mafia dirigée par les Friedman et les Hayek, loués et fêtés dans tout l’Occident, endoctrinés dans des théories ridicules de « liberté » qui, dans l’économie orthodoxe du monde capitaliste bourgeois lui-même, étaient minoritaires. Mais vous savez que les théories les plus anthropologiquement absurdes, si elles sont soutenues par la CIA, le Pentagone et des millions d’euros d’armes et de pots-de-vin, sont des doctrines qui sont souvent imposées.

La dictature militaire, comme je l’ai lu ici chez de nombreux libéraux anglophiles, ferait partie de la « morbidité hispanique ». Si l’on regarde l’Espagne en 1973, on y voit aussi un régime général né d’une violence originelle et sans démocratie dans le pays depuis 1939, ou même avant, si l’on considère le coup d’État (« soulèvement ») de 1936. Si l’on remonte au moins jusqu’à la guerre d’indépendance contre Napoléon, tout le 19e siècle espagnol, ainsi que celui de l’Amérique latine, n’est qu’une suite de « coups d’État » et de « soulèvements » militaires (les « espadones »). Il semble que les coups d’État et l’allergie à la démocratie soient dans le sang des Espagnols des deux hémisphères.

J’ai toujours trouvé ironique que les amis de la légende noire anti-hispanique dénoncent avec une telle régularité la « morbidité hispanique » des dictatures militaires et, en même temps, se taisent sur les machinations britanniques et yankees qui peuvent si souvent les expliquer. La prétendue « morbidité » de la race hispanique devrait plutôt être considérée comme une double morbidité : la morbidité des Anglo-Saxons, depuis qu’ils sont devenus un peuple de pirates, c’est-à-dire depuis le 16e siècle, un peuple et un royaume de pirates consistant à briser des nations et à réduire des peuples en esclavage. L’idiotie hispanique, je veux bien le reconnaître, consiste à les laisser faire. Mais l’impitoyabilité pirate et prédatrice des deux empires anglo-saxons ne me semble pas pouvoir être sérieusement liée à un quelconque idéal de « liberté ». Nos libéraux et néo-libéraux, même s’ils maltraitent la langue de Cervantès, le font.

Ce premier 11 septembre a été terrible. Autour de lui, le continent américain était rempli de dictatures militaires. En 1976, la démocratie argentine survivait à peine, mais un coup d’État à cette date y mit fin et installa un régime de terreur, frère de celui du Chili en termes de férocité. La stratégie néolibérale des Américains était implacable : la liberté des marchés exigeait la réification et l’avilissement maximum du peuple. Torture, mort, disparition, extinction de la loi, vol d’enfants, techniques de terreur psychologique… Exactement ce que nous voyons aujourd’hui dans le « jardin » ukrainien de Zelensky et Borrell, mais que nous avons connu il y a plusieurs décennies en Amérique latine.

Comme le disent d’éminents philosophes italiens (Preve, Lazzarato, Fusaro), le néolibéralisme n’est pas exactement une phase ou un ornement idéologique du capitalisme. En réalité, le néolibéralisme est la méthode de « gouvernance » de l’empire américain, avec l’aide des vestiges mourants de l’Empire britannique (non moins dangereux) pour préserver ses taux de profit et ses activités d’extraction prédatrices, même au prix du maintien du chaos. Son « ordre » n’est rien d’autre que la production croissante du chaos. Ce chaos grandit et se répand au sein même des populations des empires pirates. Les Américains « moyens » ne comprennent pas pourquoi tant de guerres à l’étranger, tant d’impérialisme et tant de pillage ne signifient pas une amélioration pour eux. Cette situation, qui pourrait être interprétée comme la situation habituelle dans l’histoire des empires (les bénéfices d’un empire prédateur vont principalement à une élite et le peuple est laissé à lui-même), est néanmoins différente et unique dans l’histoire : jamais un empire n’a généré autant de chaos autour de lui et dans ses propres entrailles, et ce non pas pour son propre bénéfice, mais pour les élites privées, anonymes et cachées qui le dirigent. Jamais l’État impérial n’a été instrumentalisé à ce point. L’Empire yankee est aujourd’hui un cheval emballé qui semble n’obéir qu’à un cavalier fou, fonçant tête baissée vers l’abîme. Le cheval détruit tout sur son passage et n’est efficace que dans ses effets destructeurs, jamais dans ses effets positifs.

Lorsque Naomi Klein, au début du siècle, a développé sa Shock Doctrine (2007), elle a eu raison d’inclure les techniques psychologiques d’endoctrinement, de terrorisme et de vidage de conscience parmi les armes les plus efficaces des Américains (et des Anglo-Saxons) pour compléter l’action de leurs militaires — nationaux ou étrangers —, de la contre-guérilla et des politiciens autochtones perfides. L’École de Francfort elle-même avait proposé des résultats psychosociaux allant dans le même sens pendant une grande partie du siècle précédent. Des résultats sur les techniques mentales et médiatiques qui pouvaient être perçus de manière ambiguë : comme une dénonciation de ce que le capitalisme a l’intention de nous faire, ou comme des outils au service du capitalisme lui-même, qui, de manière suspecte, finançait une école « critique », oui, très critique, mais qui, en même temps, n’était pas une école « critique », mais une école « critique ». Elle était ouvertement antisoviétique, et remplaçait la « science révolutionnaire » par une approche « critique » qui n’était en réalité qu’un nouveau conformisme, pas du tout mal à l’aise avec le dollar qui la payait.

Vingt ans après la chute des tours jumelles et la croisade américaine contre l’« Axe du mal », et un demi-siècle après le coup d’État néolibéral confié à Pinochet et à sa junte militaire, il convient de faire le point et de dessiner un paysage conceptuel très fin et rigoureux du néolibéralisme. Le penseur franco-italien (fortement contaminé par le jargon philosophico-psychanalytique des penseurs français des années 1970), Maurizio Lazzarato (1955), est actuellement l’un des meilleurs analystes de l’« Empire du dollar ». En se soumettant à cette monnaie, une grande partie des nations du monde finance le chaos consubstantiel au mode de « gouvernance » que l’empire yankee exerce sur la planète. Aucune des puissances qui existaient en 1898 n’a tenu tête au mastodonte yankee ; elles ont cru pouvoir trouver un modus vivendi avec la pseudo-engeance nationale qui était alors une puissance émergente ayant porté le coup de grâce à l’empire espagnol dans une guerre illégale contre la momie qui conservait encore des prolongements outre-mer en Asie et dans les Caraïbes.

Le monde a fermé les yeux à la fin du 19e siècle et n’a pas voulu comprendre ce qui se préparait : la combinaison des techniques journalistiques les plus sournoises (véritable « ingénierie sociale » de l’époque) avec la pratique du génocide de masse : camps d’extermination, terrorisme colonial par massacres systématiques, comme le million d’ex-espagnols philippins exécutés dès la « libération » de l’archipel.

Le monde se réjouit de la montée en puissance de la « jeune nation américaine » et de la ramification de ses tentacules, d’abord aux dépens de l’Espagne, puis aux dépens de tous les autres. L’ingénierie sociale et le terrorisme psychologique très efficaces des Américains gagneront les batailles les plus difficiles, celles que les marines, toujours douteux en termes de virilité et de qualité militaire professionnelle, ne pourront pas gagner à eux seuls.

L’Europe est tombée aux pieds de l’empire du dollar lorsque la guerre a éclaté en 1914. Lazzarato a tout à fait raison de qualifier cette catastrophe de « guerre civile ». Les guerres du dollar sont toutes des guerres civiles, même si le carnage nécessite des drapeaux « nationalistes ». Les ouvriers allemands tirent de leurs tranchées sur les ouvriers français ou anglais, et vice-versa : c’est la fin de l’internationalisme. Il n’y a plus d’histoire à raconter. Le socialisme a toujours été et sera toujours un socialisme national. Une autre chose est qu’un jour le moral des peuples atteindra des sommets et qu’une véritable solidarité entre les peuples s’établira au-dessus des machinations de leurs élites respectives, c’est-à-dire au-dessus des desseins et des machinations du Capital. Mais à quoi bon faire une « histoire de l’avenir », à quoi bon souhaiter une boule de cristal pour y voir, au fond, nos désirs les plus candides et non l’avenir réel ?

Lazzarato décèle dans la dette le principal mécanisme de domination de notre époque. Les individus et les peuples sont pris au piège d’un dispositif infernal, d’un véritable esclavage. L’« aide », si elle est acceptée, signifie une perte de souveraineté, une perte de décision sur les questions ultimes et transcendantales. L’économie mondiale, financiarisée à outrance, est un immense piège qui attire, comme les toiles d’une araignée mortelle, les unités susceptibles de s’endetter par des mécanismes financiers indépendants du degré de richesse ou de misère de l’entreprise ou du peuple endetté. Cela signifie que ce ne sont pas nécessairement ceux qui « n’ont pas » d’argent à payer qui s’endettent, mais ceux qui en ont déjà, mais qui ont « besoin de plus », qui s’endettent souvent. Beaucoup d’entreprises, d’individus et d’États atteignent cette catastrophe de l’endettement sans retour précisément parce qu’ils souffrent du « développementalisme », de la « croissance ». Accroissant leurs besoins par l’accumulation de richesses et la nécessité d’une « croissance soutenue », ils se soumettent aux règles étrangères de la financiarisation de l’économie et perdent toute souveraineté.

À la souveraineté économique s’ajoute la souveraineté éducative, culturelle et diplomatique. Les pays et les peuples destinés à disparaître (l’Espagne en fait partie, ne vous y trompez pas) sont ceux qui s’obstinent à céder d’immenses pans de leur souveraineté dans toutes sortes de chapitres sous prétexte de « financer » un développement qui n’en est pas un. Tous les secteurs directement productifs sont détruits : agricoles, industriels. Il ne reste pratiquement plus rien du secteur des services où se nichent les pires larves de la surexploitation et du « précariat ». Le néolibéralisme n’est donc pas le capitalisme. Le néolibéralisme est plutôt une certaine combinaison synergique de manipulations et de violences sociales et psychologiques permettant à quelques élites très déterminées d’imposer leur empire du chaos et de maintenir ainsi leur domination mondiale sur le plus grand nombre possible d’individus, d’entreprises, de peuples et d’États. Il est clair que l’analyse marxiste classique qui parle d’une dialectique bipolaire entre le Capital et le Travail est une analyse trop abstraite, qui ne mène en aucun cas à une « lutte finale », comme le chante l’Internationale. Il est clair, après ce premier 11 septembre qu’a été le coup d’État chilien, que le capitalisme pouvait (et peut d’ailleurs) suivre plusieurs voies d’évolution. Nous le verrons bientôt dans le feu des mouvements des Russes, des Chinois, des Indiens, de l’ensemble des pays BRICS. Le capitalisme est toujours le capitalisme, et cela inclut l’exploitation de la force de travail. Voilà pour ce qui est de l’analyse marxiste classique. Mais ce qu’il faut approfondir, voire bouleverser, c’est l’étude du capitalisme néolibéral. Cette sous-espèce est un conglomérat dans lequel, comme le disent Fusaro, Lazzarato, Douguine et d’autres, il n’y a pas de lignes de fracture entre la guerre, l’exploitation économique, la violence psychosociale. C’est une unité entière, granitique, qui étend ses griffes sur le globe et sur les hommes, quelle que soit leur condition. Le capital ainsi muté en néolibéralisme « hait tout le monde » et est une hyperbombe atomique : il est la menace permanente et définitive pour la vie — et pas seulement la vie humaine — sur cette planète.




L’opinion américaine bascule et devient hostile à toute aide à l’Ukraine

[Source : RL]

Par Jacques Guillemain

Ukraine : l’opinion américaine se retourne et devient hostile à toute aide supplémentaire à Kiev

Pour la première fois, un sondage montre que 55 % des Américains se lassent et jugent qu’en l’absence de percée ukrainienne durant la contre-offensive, il devient inutile de déverser des milliards à fonds perdu en Ukraine. En effet, ce sont 113 milliards de dollars qui ont été accordés à Kiev, soit 900 dollars par foyer, pour un résultat nul, puisque Moscou occupe toujours 20 % du territoire ukrainien.

Chez les républicains, ce sont 72 % des sondés qui souhaitent réserver ces milliards au peuple américain. Les candidats républicains, Donald Trump le premier, préconisent de se concentrer sur les problèmes domestiques.

Le candidat républicain Vivek Ramaswamy, qui n’a aucune chance d’être élu, vient de déclarer : « Si je suis élu, je reconnais le contrôle de la Fédération de Russie sur les territoires occupés de l’Ukraine ». Et il promet la fin des sanctions, ainsi que le blocage de la candidature de l’Ukraine à l’OTAN. Ce positionnement montre que le dossier ukrainien n’est plus porteur, après 18 mois de guerre sans résultat.

Mais de son côté, Joe Biden, qui est le principal fauteur de guerre et responsable de l’hécatombe pour avoir refusé à plusieurs reprises de négocier, réclame une rallonge de 40 milliards pour Zelensky. Pas question d’endosser la responsabilité d’une énième défaite de l’OTAN et des centaines de milliers de morts inutiles, à la veille des élections de 2024.

Personne n’ose donner les vrais chiffres des pertes ukrainiennes, mais si on en juge par le nombre de sépultures qui s’étendent autour des villes, ce sont plusieurs centaines de milliers de soldats ukrainiens qui sont tombés, parce que Biden en a décidé ainsi.



« L’ampleur de l’augmentation des cimetières en Ukraine et le nombre d’inhumations selon les normes :

Région de Kiev + 266 hectares pour 600 à 800 000 personnes ;
Tcherkassy + 67 hectares pour 280 000 personnes ;
Krivoï Rog +37 hectares pour 150 000 habitants ;
+ nouveaux cimetières à Rivne, Khmelnitsky, Lvov, Krementchoug, Loutsk, Tchernivtsi, Zaporozhye, Dnepropetrovsk, Odessa, Tchernigov — + 450 000 sépultures supplémentaires.

Même selon la limite inférieure, cela représente environ +1,5 million de tombes. La plupart des cimetières sont des monuments militaires, comme près de Kiev. Il s’agit d’informations ouvertes provenant de sources ukrainiennes. »

Mais la propagande otanienne va bon train.

Le moindre confetti de terrain gagné vers Zaporijjia par les Ukrainiens est monté en épingle, même si les Russes en gagnent davantage vers Koupiansk. Un carré de 10 km sur 10 pris à Robotyne suscite aussitôt les commentaires les plus farfelus, annonçant une percée vers la mer d’Azov pour couper l’armée russe en deux. Après Robotyne, en route vers Tokmak et Melitopol ? Un petit détail mis sous le tapis : la mer d’Azov est encore à 150 km de Robotyne ! Comme si l’aviation et l’artillerie russes allaient rester les bras croisés !

Après nous avoir rabâché que l’armée russe n’était qu’un ramassis de traîne-savates mal commandés, mal équipés et démotivés, incapables de résister à l’OTAN, on nous dit aujourd’hui que si la contre-offensive a échoué, c’est parce que Kiev combat la deuxième armée du monde, laquelle possède la maîtrise du ciel et une artillerie bien plus puissante. Bref, l’armée russe a visiblement redoré son blason en résistant à 40 nations, seule contre tous.

Tout n’a été que mensonges du côté occidental et cela continue.

Poutine mourant ? Il est en pleine forme !

Poutine isolé ? L’élargissement des BRICS prouve le contraire.

La Russie à court de munitions ? Elle tire 10 fois plus d’obus que les Ukrainiens aidés militairement par 30 nations.

Poutine de moins en moins populaire ? Il caracole en tête de tous les leaders.



Au 86e jour de la contre-offensive, Marc Legrand donne 57 430 tués. Pour la seule journée d’hier, Kiev compte 590 tués et 720 blessés.

L’Ukraine devient le théâtre d’opérations le plus sanglant depuis 1945. Jusqu’à quand resterons-nous complices de cette boucherie inacceptable ? Il n’y aura jamais de paix aux conditions de Zelensky, qui veut le retour aux frontières de 1991, exige des dommages de guerre et réclame le jugement de Poutine pour crimes de guerre. La paix se fera aux conditions de Moscou. L’Ukraine devra perdre une partie de son territoire et accepter le statut de pays neutre.

Macron vient de déclarer que Poutine « était l’agresseur et violait de manière flagrante la souveraineté d’un État indépendant en Europe. »

Mensonge. Mais Macron semble oublier que l’OTAN a dépecé la Serbie en 2008 en l’amputant de la province du Kosovo et en accusant à tort Belgrade des pires exactions à l’encontre des Albanais kosovars. Encore une ignoble saloperie des Américains, que nous avons cautionnée en reconnaissant l’indépendance de cette province serbe. Le droit international, pour Macron, c’est le droit américain.

Mais puisque personne ne veut la paix en Occident, laissons parler les armes. À la place des Européens, et notamment les Polonais qui veulent en découdre, je me méfierais. L’OTAN n’engagera pas une troisième guerre mondiale avec Moscou si d’aventure la Pologne prend quelques missiles russes sur le museau.

Cela dit, ni les F-16, ni les missiles ATACMS longue portée que réclame Kiev ne changeront le cours de la guerre. Cela ne fera que prolonger l’agonie du peuple ukrainien, sacrifié aux intérêts des seuls Américains, ou plutôt aux seuls intérêts du clan Biden.




Verts-LFI ou la caution désormais alter-djihadiste de l’Idéologie insectocène

Par Lucien SA Oulahbib

Dernier avatar d’un parisianisme javellisé à du Lénine bégayant Marat, les post-marxistes sont devenus à l’instar de leurs sosies anglo-saxons les supplétifs de l’alter-djihadisme aujourd’hui insectocène, ce qui est bien contradictoire : mais le déconstructionnisme se fiche bien de cela, — voir p.79) un « islamogauchisme » (qui n’existe pas plus que « la théorie du genre »…). Et cette « nébuleuse » a fait main basse sur ce qui restait comme oripeaux idéologiques depuis 1979 (Khomeini légitimé par Foucault en France en compagnie de Sartre et avalisé par Giscard) et 2001 (les Saoud absous par l’État profond US qui existait bien avant les « néo-cons »), tel « le combat contre l’antisémitisme » qui est revendiqué, sans honte bue, par les… djihadistes chics en disant que la dhimmitude juive dénoncée par Bat Ye’or serait un fantasme, les juifs étaient, paraît-il, à leur aise sous l’islam (et Mélenchon regretta la victoire de Charles Martel) jusqu’à « l’invention d’Israël »

Surnage aussi encore un peu de « l’anti-impérialisme » d’antan provenant plutôt du tiers-mondisme chrétien (ONG) métamorphosé, à la chute de l’URSS et de son anti-immigrationnisme façon Georges Marchais, en altermondialisme agressif abandonné pourtant par les pays concernés (« peu importe que le chat soit blanc ou noir du moment qu’il attrape la souris ») au profit aujourd’hui des Brics ++ se posant également en alternative à d’autres +++…). D’où une autre métamorphose encore pour ces orphelins du néoléninisme, ou la plongée corps et âme dans un alter-djihadisme vert désormais mâtiné pour compenser de pro-palestinisme (défense plutôt du Hamas et non pas seulement de « Gaza ») et de nihilisme antifrontièriste ; axes articulés à d’autres (bien rémunérés), promus par la nouvelle mue cybernétique d’une Technostructure globaliste, désormais repentante, et personnifiée fashion par les projets Bloomberg du « zéro » vie décente, Davos (grande réinitialisation), Soros (les frontières sont au fond d’extrême-droite de type « chauviniste » et Mélenchon est d’accord lui ce « citoyen du monde ») sans oublier Bill Gates (et son désir de « ralentir la démographie dans le monde ») etc., etc.,

Tout ce beau monde de la Technostructure ainsi fanatisée (un Thierry Breton en exemplaire Mr Smith type) voile ainsi et assez hypocritement la vérité du monde (exactitude logique et sens politique de notre présence humaine sur Terre) en se servant de cette caution idéologique périmée pourtant des Verts-LFI djihadisés soft (et Ségolène à l’affût vient de s’y rallier) pour masquer ses cornes affairistes (éoliennes, masques, inutiles) ses impulsions nihilistes (sansfrontièristes) et leurs pointes hygiénistes (scientisme du tout vaccinal) avec leurs barrissements d’alarmistes fanatiques avec leur croisade anti-CO2 pour promouvoir sans le dire « l’insectocène » (avec la plus grande usine d’insectes au monde construite près d’Amiens comme symbole, mais oui la réindustrialisation…).

Alors que ce qui est aujourd’hui nommé « anthropocène », n’existe pas en terme de temps géologique, il s’agit toujours d’une construction idéologique de plus (+++…), alors que nous sommes encore en réalité dans l’holocène, soit une période interglaciaire qui, heureusement, dure, améliore les conditions de vie (n’oublions pas que le froid tue toujours bien plus que la chaleur dans le monde) du moins c’est ce qui se disait avant la grande manipulation des chiffres non seulement climatiques, mais désormais météorologiques, ainsi que les termes qui vont avec : ne plus dire beau temps et été, mais « canicule » et « vagues de chaleur » et non plus anticyclone des Açores, mais « dôme de chaleur. »… Toute une confusion de plus en plus drue des notions (climat, météo) qui va de pair avec le « trouble dans le genre » arme finale en vue de détruire les « andro/phallo/centriques » blancs (parce que les autres… ils n’ont pas les « codes » ou le racisme à l’état pur…).

« Et pourtant elle tourne »…

Et heureusement que les adeptes de la « diète carnivore » font de plus en plus fureur…

Grande lutte donc à venir entre la secte des insectocènes +++ (tendance clavier Azerty) et la pluralité des humanistes patriotes unis dans la diversité de leurs nations singulières pour un meilleur avenir en commun, mais débarrassé de ces avatars ratés (comme dans Retour vers le futur II et III) qui cependant comme le chiendent ou le sparadrap du Capitaine Haddock s’accrochent encore et encore… Refusant de basculer dans « le puits sans fond de l’Histoire » : ouste, du balai ! Assez de subir celui-ci au contraire




La Maison-Blanche, effrayée, se précipite sur ses clôtures saoudiennes : « Sauvons le dollar ! »

[Source : lesakerfrancophone.fr]


C’est là l’essentiel : Biden veut absolument que Riyad achète des bons du Trésor et qu’il continue à le faire.


Par Alastair Crooke – Le 5 août 2023 — Source Al Mayadeen

Vendredi dernier, Biden a déclaré qu’un accord de « normalisation » avec l’Arabie saoudite pourrait être envisagé : « Il y a peut-être un rapprochement en cours », a déclaré Biden à des donateurs lors d’un événement dans le Maine.

Tom Friedman, chroniqueur américain chevronné, a écrit, à la suite de sa rencontre directe avec Biden, que ce dernier travaillait effectivement sur un « pacte de sécurité mutuelle » entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui pourrait aboutir à une « normalisation » des liens entre l’Arabie saoudite et « Israël ».

Les grandes lignes de l’accord supposé sont les suivantes :

Un : un traité de sécurité mutuelle au niveau de l’OTAN qui enjoindrait aux États-Unis de se porter à la défense de l’Arabie saoudite si elle était attaquée (très probablement par l’Iran), deux : un programme nucléaire civil, contrôlé par les États-Unis, et trois : la capacité d’acheter… le système de missiles antibalistiques Terminal High Altitude Area Defence.

Selon Friedman, cette normalisation serait toutefois subordonnée à l’absence d’« annexion » de la Cisjordanie et au fait qu’« Israël fasse des concessions aux Palestiniens qui préserveraient la possibilité d’une solution à deux États » (c’est nous qui soulignons). Friedman le formule comme un « ultimatum » hypothétique pour Netanyahou :

Vous pouvez annexer la Cisjordanie ou faire la paix avec l’Arabie saoudite et l’ensemble du monde musulman, mais vous ne pouvez pas avoir les deux. Cela ne ferait-il pas l’objet d’une discussion intéressante au sein du cabinet de Netanyahou ?

À première vue, il n’y a rien de révolutionnaire (même si Friedman le présente comme tel) : la sécurité pour l’Arabie saoudite en échange du « renoncement » à la saisie en cours des terres arabes palestiniennes en Cisjordanie et de la « préservation de la perspective d’une solution à deux États ». Après tout, c’était la base de l’initiative de paix arabe de 2002, qui n’a toujours pas été mise en œuvre (relancée par MBS lors de la dernière réunion de la Ligue arabe), ainsi que de l’initiative de normalisation des Émirats arabes unis, qui a vu « Israël » revenir sur sa contrepartie palestinienne.

Que se passe-t-il donc ? Pourquoi tout le monde (Jake Sullivan, Brett McGurk et Antony Blinken) se précipite-t-il soudain à Djeddah ? Pourquoi cette soudaine explosion d’activité ? Croient-ils vraiment que ce vieux sujet de la normalisation saoudienne « obligerait Netanyahou à abandonner les extrémistes de son cabinet et à faire cause commune avec le centre-gauche et le centre-droit israéliens », et serait la « cerise sur le gâteau » du plan Biden, comme le suggère Friedman ?

En clair, Biden propose que Netanyahou trahisse son gouvernement — et aille très probablement en prison (lorsqu’il cessera d’être Premier ministre). Qui, ou quoi, arrêterait alors les colons ? Ils sont déjà énervés. Ils ne sont pas seulement « dans » le gouvernement Netanyahou, mais d’une certaine manière, ils « sont » le gouvernement dûment élu. La Maison-Blanche s’imagine-t-elle qu’ils vont docilement capituler, chapeau à la main, à l’injonction de Biden ?

Et Mohammad ben Salmane (MBS) ? Il a déjà obtenu des garanties de sécurité pour le Royaume — négocié directement avec l’Iran, avec la Chine comme garant. Il est sur le point d’obtenir un programme nucléaire (en alliance avec l’Iran et la Chine) et de jouer un rôle de premier plan dans les affaires régionales en tant que membre du bloc OCS-BRICS.

L’élément déterminant de la réaction de MBS à la proposition, bien sûr, est probablement l’éternel obstacle à la conclusion d’accords : depuis plus de vingt ans, les États-Unis insistent sur l’arrêt des implantations juives en Cisjordanie. Cela ne s’est jamais produit. Pourquoi MBS offrirait-il un cadeau à Biden, qu’il n’aime pas, sachant que les colonies ne cesseront pas, même sous un gouvernement israélien de centre-gauche ?

Qu’est-ce qui se cache précisément « sous la table » ? Friedman le révèle :

réduire les relations entre l’Arabie saoudite et la Chine — serait un changement de donne pour le Moyen-Orient, plus important que le traité de paix de Camp David entre l’Égypte et Israël ».

Il poursuit :

Les États-Unis n’ont pas été amusés par les rapports de l’année dernière selon lesquels l’Arabie saoudite envisageait d’accepter le renminbi chinois pour fixer le prix de certaines ventes de pétrole à la Chine au lieu du dollar américain. À terme, compte tenu de la puissance économique de la Chine et de l’Arabie saoudite, cela pourrait avoir un impact très négatif sur le dollar en tant que monnaie la plus importante au monde. Il conviendrait donc d’annuler cette décision. Les États-Unis souhaitent également que les Saoudiens réduisent leurs relations avec les géants chinois de la technologie tels que Huawei.

Ahh — nous entrons ici dans le vif du sujet. La secrétaire d’État Yellen a récemment effectué une visite de deux jours à Pékin, qui s’est inexplicablement prolongée sur quatre jours. La presse occidentale a peu parlé des détails de ces entretiens. De manière inhabituelle, peu de choses ont été rapportées en Chine non plus. Les rapports suggèrent cependant que son objectif principal était de persuader les Chinois de reprendre leurs achats de bons du Trésor américain. Au cours de l’impasse sur le plafond de la dette au Congrès américain, les achats de liquidités en bons du Trésor sont tombés à près de zéro ; elle doit vendre 1100 milliards de dollars de bons du Trésor à quelqu’un… de toute urgence !

Il semble que Yellen n’ait reçu aucune promesse de la Chine. Il n’y a aucune chance que la Chine achète des bons du Trésor : elle a encore vendu 20 milliards de dollars de bons du Trésor qu’elle détenait en mai (les détails publiés sur les avoirs du Trésor américain sont délibérément retardés par les autorités).

C’est là le nœud du problème : Biden veut absolument que Riyad achète des bons du Trésor — et qu’il continue à en acheter. La visite de l’équipe à Djeddah est en fait une reprise des négociations de Kissinger dans les années 1970, qui ont donné naissance au pétrodollar et qui ont obligé le Royaume à acheter et à détenir des titres de la dette du Trésor.

Aujourd’hui, la situation du dollar est beaucoup plus délicate. L’inflation et les taux d’intérêt sont en hausse et la valeur des obligations en baisse. La dette américaine a explosé et les seuls paiements d’intérêts sur cette dette devraient atteindre 1000 milliards de dollars par an. Plus important encore, des pans entiers du monde se mettent à commercer dans des monnaies autres que le dollar.

Le commerce saoudien du pétrole en renminbi est donc un signal d’alerte clignotant — parmi les nombreux feux d’alarme qui clignotent dans le monde. Ils signalent tous le souhait de se « découpler » des institutions de Bretton Woods et de son système financier colonial.

Riyad se bat actuellement — en coordination avec Moscou — pour briser un aspect du « système » : l’emprise de l’Occident sur la fixation des prix des matières premières, y compris le prix du pétrole. Si tel est l’objectif de MBS — et il y parvient dans une certaine mesure en fixant le prix du baril marginal1 — pourquoi retournerait-il donc à l’hégémonie mondiale du dollar et romprait-il également ses bonnes relations avec la Chine ?

C’est inquiétant. L’ensemble de ce schéma témoigne d’une Maison-Blanche coupée de la réalité et désespérée. (Si c’est le cas, qu’en sera-t-il de sa future gestion de l’Ukraine et de la gestion par les États-Unis de leurs relations avec la Russie ?)

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Notes

1 En cas d’augmentation de la demande de pétrole, c’est le principal producteur de pétrole à fort coût d’exploitation qui peut décider du prix du baril de pétrole au niveau mondial




La partie d’échecs en 3D de Vladimir Poutine

[Source : reseauinternational.net]

Par Sylvain Laforest

Vous trouverez toujours quelqu’un pour ridiculiser une théorie élaborée en la comparant à « une partie d’échecs en 3D », comme si personne n’était capable de jouer aux échecs en 3D. Or, il est divertissant de constater que Vladimir Poutine mène depuis 2008 une partie d’échecs en 3D pour mettre un terme au mondialisme, l’idéologie maîtresse pour dominer la planète d’une toute petite élite internationale composée des banques internationales, grands fonds d’investissement et leurs multinationales. Il ne sert à strictement rien d’observer le monde à travers une loupe politique, puisque le FMI, la BRI, la Banque mondiale, la FED, BlackRock et Vanguard mènent le monde à travers leur contrôle sur les pétrolières, multinationales, pharmaceutiques, médias, ONG et leur porte-parole visible qu’est le Forum Économique Mondial de Davos. La CIA et l’OTAN n’écoutent pas les présidents et Premiers ministres, ils sont tous à la solde de cette clique mondialiste dont les terminaisons américaines sont le Council on Foreign Relation et la Commission Trilatérale. Biden, Macron, Trudeau et Scholz sont de simples exécutants, de vulgaires pions sur l’échiquier.

Ainsi, la lutte à mort actuelle entre deux idéologies est strictement économique. Ce n’est pas celle des USA contre la Russie ou la Chine, mais celle des Mondialistes vs les Nationalistes. Le New World Order, qui contrôlait depuis 1944 la civilisation mondiale, est aujourd’hui menacé par ceux qui veulent qu’on respecte la souveraineté et l’indépendance des nations, un mouvement amorcé par un seul homme, Vladimir Poutine. Car voilà, les politiciens nationalistes ne se contentent pas d’être des pions, mais utilisent réellement le pouvoir dont on les a investis. Heureusement, Poutine n’est plus seul, parce qu’il a mené d’une main de maître sa partie d’échecs en 3D, qui arrive à terme.

Avant de continuer, je justifie immédiatement l’utilisation de l’expression anglaise New World Order, plutôt que la francisée Nouvel Ordre Mondial. D’abord c’est un concept anglo-saxon, pas français. Ensuite, c’est une erreur importante de traduction : le New World Order date de 1944 et coïncide avec la conférence de Bretton-Woods ayant imposé le dollar américain comme monnaie de réserve internationale, suite à la Seconde Guerre mondiale. Comme essentiellement, le monde transitait de l’Empire britannique à l’empire américain, ce qu’on devrait appeler l’Ordre Mondial du Nouveau Monde fut imposé en 1944, et est aujourd’hui menacé par une partie de la planète qui se rebelle.

Pour comprendre l’état du monde en cet automne 2023, on doit posséder une boîte à outils complète : clouer une vis avec un marteau n’a jamais rien donné de bon, et en ce moment, la plupart des journalistes et analystes, indépendants tout comme mainstreams, tentent de percer des trous avec un rabot, parce que la plupart ignorent quelques préceptes de base, à la source de TOUTE la géopolitique mondiale actuelle. L’importance primordiale de l’analyse économique sur sa déclinaison politique en est un, et en voici un autre encore plus important.

Un talon d’Achille

Entre 1999 et 2008, Vladimir Poutine a tout essayé pour intégrer la Russie à la communauté internationale, à la seule condition que la souveraineté de la Russie y soit respectée. Le 10 mars 2007, suite à l’annonce du président américain Bush jr que l’Ukraine et la Géorgie devenaient candidats pour l’OTAN, Poutine lance un premier avertissement à l’organisation qui doit cesser ses provocations par son expansion illégitime, puisqu’une promesse avait été faite en 1990 à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est, ce qu’elle n’a jamais cessé de faire depuis jusqu’aux frontières de la Russie. Avec la guerre de Géorgie en 2008, Poutine comprend enfin que jamais la clique mondialiste ne laissera la Russie se gérer comme elle l’entend. Il n’avait que deux options : laisser tomber le peuple russe et livrer son pays aux banques, ou alors, détruire le mondialisme. Chose plus facile à dire qu’à faire, puisque la clique contrôle la création monétaire et l’économie mondiale, et par extension, la plupart des armées du monde.

J’ai l’impression que Poutine a identifié assez tôt dans sa croisade que le talon d’Achille de l’empire des Banques était le secteur du pétrole. Pas les autres énergies, juste le pétrole. Il y a longtemps que l’Occident craint de perdre le contrôle du marché de l’or noir qu’il tenait jadis au creux de la main par les menaces militaires aux pays producteurs. Au début des années » 70, Libye, Syrie, puis un peu plus tard l’Iran sont sortis de ce contrôle, ce qui activa le Plan B du « réchauffement climatique causé par le CO2 » (produit de la combustion du pétrole), et la soudaine importance d’envisager un jour une transition énergétique vers d’autres sources énergétiques pour sauver la planète du brasier imaginaire. Malheureusement pour la clique qui en rêvait au début du Plan B, ils n’ont jamais trouvé une énergie capable de remplacer le pétrole pour les cargos de marchandises, les avions, l’agriculture et les armées. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché une alternative, mais à ce jour, le pétrole reste la seule énergie pour faire fonctionner l’économie mondiale, basée sur les transports des biens. Et puis il y a le double problème du pétrodollar : comment justifier la valeur d’une monnaie sur une énergie hors de son contrôle ? Le dollar sans le pétrole (ni l’or, abandonné en 1971) est une monnaie de singe. Ah, mais, le Canada et les USA sont en haut de la liste des producteurs mondiaux ? Absolument, mais son exploitation compliquée est trop coûteuse. Elle perd même de l’argent aux États-Unis, où il est plus avantageux d’acheter du pétrole que de le produire. Et ils ne peuvent plus réguler les prix pour rentabiliser leur production. Or, qui contrôle le pétrole contrôle le monde. Soit, tu vends la seule énergie qui fait fonctionner l’économie, soit tu en es un client.

Dans un contexte de cette production nord-américaine onéreuse, et de réserves décroissantes aux USA, le château de cartes mondialiste tremble donc sur cette énergie évanescente. Et c’est ici qu’opère la magie du maestro des échecs en 3D, qui se mit en tête de saigner à blanc le mondialisme en lui retirant son sang, le pétrole. Pour y arriver, il lance en 2008 une refonte complète de l’appareil militaire russe qu’il doit rendre quasi invincible. Au fil de la décennie suivante, la Russie se met à inventer les meilleurs systèmes défensifs que sont les S-400 et Pantsir ; les meilleurs brouilleurs électroniques tels que le Mourmansk-BN ; une panoplie de missiles offensifs hypersoniques inarrêtables, dont les Kinjals et Zircons ; les meilleurs avions et bombardiers de la gamme Soukhoïs ; enfin, les cauchemars nucléaires dissuasifs Sarmat, Avangard et Poséidon qui exposent les flancs de l’Occident sans aucune défense possible. Outre les sous-marins, Poutine n’a pas perdu son temps à fignoler la marine, fleuron et seul avantage notable de l’Occident, car en cette époque de missiles hypersoniques, les porte-avions sont désormais des canards flottants en attente de couler.

En couplant ce réarmement d’une refonte de l’armée russe, étatisant au passage la production des armes pour contrer les coûts prohibitifs qui viennent avec le secteur privé comme celui qui draine les économies occidentales, puis en créant la société privée Wagner, il a bel et bien créé une machine militaire invincible, et souple. D’où son attaque en 3D, bouffant les pions sur trois étages, en permettant aux producteurs de pétrole de gagner leur indépendance, avec la promesse de protéger leurs arrières par la désintégration du contrôle des mondialistes sur ce marché crucial.

Les globalistes attaqués

Les banques internationales ont vu venir le coup et ont tenté de prendre Poutine de vitesse, en lançant dès 2011 le Printemps Arabe dans 9 pays stratégiques, dont la Syrie, l’obstacle principal bloquant le vieux plan d’élargissement d’Israël (The plan for Greater Israel, publié en 1982), soit une métaphore pour la prise de contrôle de presque tout le pétrole de la péninsule arabique par Israël, le mandataire du New World Order au Moyen-Orient. En 2011, la Russie n’était pas encore militairement prête pour intervenir, et Poutine observa avec horreur le sort réservé à Kadhafi, grand nationaliste qui avait préservé la Libye du chaos occidental pendant quatre décennies.

La Russie n’était toujours pas prête en 2014 et il a regardé la CIA faire la révolution en Ukraine et commettre de nouvelles atrocités, dont un massacre à Odessa, les bombardements sur la population du Donbass, et le souffle chaud de l’OTAN qui se rapprochait. Dès l’année suivante, même si la Russie n’avait pas encore complété son nouvel arsenal, Poutine a compris qu’il fallait risquer de perdre sa reine pour empêcher Bashar el-Assad de tomber en Syrie, et le 29 septembre 2015, il s’attaque enfin aux faux terroristes/vrais mercenaires occidentaux que sont ISIS et al-Qaida, mandatés pour mettre la Syrie au diapason occidental. Cette aide déterminante à l’armée syrienne fut un premier coup de pied direct du leader russe sur le New World Order. En empêchant les mondialistes d’écraser la Syrie, Poutine les a empêchés de rassembler tous les derricks d’Irak, Syrie, Koweit et en partie, ceux de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, ou en d’autres mots, le contrôle assuré du marché du pétrole. Pour l’Occident, Poutine est devenu l’ennemi juré n° 1.

En février 2022, la Russie était enfin prête. S-400, Kinjals, Zircons, brouillage électronique, artillerie, drones, dernière génération de Soukhoï, Sarmat et Avangard, tout y était. En entrant en Ukraine, Poutine savait qu’il affronterait l’OTAN au complet, qui y investirait argent, équipements et hommes, pour se rendre à l’évidence que face à la nouvelle armée russe, rien de l’onéreux arsenal de l’OTAN ne tient la route. La seule chose que son équipement militaire fait mieux que l’équipement russe, c’est de brûler. Pour les Ukrainiens conscrits qui ne se réclament pas de Stepan Bandera, la débâcle est une indicible tragédie, mais si Poutine avait laissé faire, ce serait une apocalypse qui embraserait bien au-delà de l’Ukraine.

Sabordage économique

Pour les mondialistes, la plandémie de coronavirus fut un prélude nécessaire pour terroriser les peuples et s’assurer de leur obéissance pour quand viendrait le pénible changement d’une démocratie vers le totalitarisme austère prévu au programme du Forum économique. Avec l’abandon d’une partie du pétrole, l’Occident déclenchait du même coup l’autodestruction de ses économies. De plus, l’élimination des petits commerces en faillite favorise à la fois les affaires des multinationales et libère l’espace nécessaire pour la construction de villes 15 minutes, d’autres objectifs des ploutocrates. Toutes les absurdités scientifiques actuelles, que ce soit le réchauffement climatique anthropique, la propagande du véganisme, le plastique dans les océans, la transition aux éoliennes et autres thèmes saugrenus, sont reliées au simple fait que l’occident est devenu client du pétrole, dont elle ne contrôle plus le prix, ni l’approvisionnement. Comme leurs médias perdent massivement le contrôle sur la pensée du peuple, ils n’ont d’autre choix que de sombrer dans le totalitarisme via l’identité numérique et le crédit social, s’ils veulent éviter de se faire lyncher sur la place publique pour 3 ans d’assauts continus contre la population.

Le surendettement massif des nations au nom du soutien pour un virus imaginaire était aussi voulu, pour justifier une relance par le Grand Reset (ou Grande Réinitialisation) des monnaies, incluant l’annulation des dettes nationales en échange de l’abandon de la propriété privée et la création d’une seule monnaie commune crypto, sans papier imprimé, les CBDC. Dans la situation actuelle, cette monnaie n’aurait aucune valeur, car une partie trop importante de la planète ne veut pas de cette réinitialisation de quelques pays ayant volontairement creusé leur tombe et qui n’ont rien pour insuffler une valeur à cette monnaie, même pas la confiance.

La botte secrète de Vlad

Le problème pour l’Occident est que pour fonctionner, le Grand Reset doit être global, et encore une fois, Poutine a paré l’attaque en créant un système économique parallèle au SWIFT, avec l’aide de la Chine et de l’Inde. Plusieurs facettes de ce système économique russo-chinois sont devenues des noms familiers : Coopération de Shanghai, nouvelle route de la soie, les BRICS. Ils travaillent tous dans le même sens, réglant leurs importations avec les monnaies nationales, dans un élan commun de dédollarisation. Le système SWIFT commence sa dérive, plus personne ne veut traiter avec les menteurs occidentaux qui saisissent et sanctionnent au gré des humeurs, et comme la Russie est maintenant la plus forte, les pays n’ont plus peur de sauter la clôture du nationalisme, en devenant des transfuges du mondialisme.

Du côté des producteurs de pétrole, Iran, Venezuela, Algérie et Qatar sont déjà à l’abri, et est venu en 2023 un coup fumant sur l’échiquier, quand l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont mis en tête d’adhérer aux BRICS. L’Occident a perdu ses deux tours. Il ne reste pratiquement qu’à évacuer les USA de Syrie, d’Irak et de Libye pour que Poutine termine de rallier tous les producteurs importants.

Le bulldozer multipolaire travaille sur plusieurs plans : après que Russie, Inde et Chine aient tous boudé la COP-21 de Glasgow en 2021, il devient de plus en plus difficile pour l’Occident de maintenir son narratif réchauffiste, alors qu’une partie du monde ne fait plus semblant de sauver la planète. Si vous doutez de l’implication de la Chine, sachez que Xi vient officiellement d’abandonner les Accords de Paris sur le climat (juillet 2023), handicapant l’histoire officielle du réchauffement de la planète par le CO2, ce carbone instrumentalisé pour démolir la vie des gens qu’on veut plonger dans un totalitarisme orwellien. Les pays du BRICS ont choisi de continuer à développer leurs économies avec la seule ressource disponible pour les transports, le pétrole. Leur motivation est loin du mondialisme imposé par l’impérialisme militaire, mais cherche la prospérité engendrée par la coopération. Les BRICS ont choisi la réalité et l’humanité.   

L’Afrique se soulève

Le tsunami de nationalisme engendré par la dextérité géopolitique de Poutine est en cours et gonfle comme voile au vent. Le cas tout récent du renversement de la marionnette occidentale au Niger, au moment exact où se tenait le sommet Russie-Afrique, est symptomatique des temps : la Russie est en train de rallier trois continents presque entiers à sa cause. En voyant l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud lui filer entre ses doigts, annonçant la fin-finale de la colonisation, la clique mondialiste perd après le pétrole le restant des ressources qu’elle pillait chez autrui. Les anciennes colonies ne craignent plus les dettes du FMI, parce qu’il y a maintenant une porte de sortie et qu’elles se savent protégées. Si vous doutez encore de la peur que provoque l’arsenal militaire et nucléaire russe aux mondialistes, consultez vite la liste d’une trentaine de pays ayant déjà signifié leur intérêt pour joindre le nouveau système économique russo-chinois.

Tout au long de sa partie en 3D, Poutine a fait les bons choix. Désormais, les gouvernements occidentaux sont placés devant un mur, et pour l’abattre, ils n’ont d’autre choix que d’abandonner l’idéologie mondialiste et le système économique érigé en tyrannie mondiale par les banques internationales et autres ploutocrates, pour monter dans le train multipolaire économique des nationalistes, où autonomie et souveraineté seront respectées. Ils doivent sacrifier reine et roi pour survivre. L’alternative est de risquer la révolution des peuples en les enfonçant dans un marasme social et un trou économique dont les banques ne se sortiraient jamais. Mais que faire des dettes ? On n’a qu’à couper le fil avec les banques, qui seront emportées par le poids des dettes qu’elles ont provoquées, et faire ce qui est à la mode du côté de la multipolarité, c’est-à-dire opter pour des monnaies nationales.

L’empire du mensonge n’a plus de plan B ni C, ni D. L’Occident est isolé, son armée est nue, ses missiles désuets, ses médias en disgrâce et ils perdent la main sur toutes les ressources qui abreuvent sa richesse factice. Sous des pressions internes qui ne veulent plus d’un plan de destruction économique sans résolution possible au bout, les gouvernements mondialistes des Young leaders du FEM tombent ; Ardern en Nouvelle-Zélande, Sanchez en Espagne, Rutte aux Pays-Bas et les autres suivront. Et on devra les remplacer par de vrais nationalistes, pas des mondialistes déguisés à la Giorgia Melloni. Si Trump pouvait déloger les Démocrates en 2024, ce serait le clou final sur le mondialisme, entraînant son wokisme, son réchauffement imaginaire et son lent génocide médical des peuples dans la poubelle de l’histoire.  

Désormais, vous pouvez prendre avec un grain de sel les multiples analyses géopolitiques qui distinguent les intérêts politiques des USA de ceux de l’UE, ou qui disent que « Biden défend à Zelensky de négocier » ; ce sont des attributs de la même ploutocratie, qui elle-même veut sacrifier l’Europe pour renflouer sa reine, américaine. Et puis, tout ce qui ne tient pas compte dans son cadre analytique de ce que Poutine a accompli via le pétrole est de la bouillie pour les chats. Et le plus tragique est que même si ça devient aussi évident que les yeux dans le visage, à peu près personne n’a encore compris. C’est le précepte de base à tout ce qui se passe aujourd’hui en 2023, et c’est pourquoi Bobby Fisher a décidé de ne pas jouer la partie de retour. Poutine a une avance militaire insurmontable et il n’attendra certainement pas que le complexe industriel militaire américain le rattrape : cette fois, il n’arrêtera pas tant que l’Occident ne couche son roi. Si ça ne vient pas après l’Ukraine, il continuera, et à quelques coups de l’échec et mat, il serait bien fou d’abandonner sa croisade.




Vers une dictature climatique ?

[Source : Idriss J. Aberkane]

L’OCDE compte 1,32 milliard d’habitants et on y parle déjà publiquement de leur faire manger des insectes et de rationner leurs déplacements à vie. Les BRICS comptent 3,3 milliards d’habitants et enchaînent les commandes d’avions de ligne et les mégaprojets d’infrastructure. La Chine à elle seule coule plus de béton en 2 ans que tous les USA durant tout le 21e siècle… et ce même quand la construction représente presque 30 % des émissions de CO2 mondiales.

Christian Gerondeau a vécu assez longtemps pour connaître l’époque où les catastrophistes climatiques prédisaient publiquement — et dans la presse — une nouvelle ère glaciaire pour les années 1990, ou encore les prédictions de fonte totale des glaces arctiques pour 2010. Il vient partager avec nous sa très haute expérience de la politisation extrême des enjeux climatiques. Oui il existe des défis environnementaux, et, disons-le, même des crises, mais leur résolution n’est absolument pas l’enjeu cardinal du catastrophisme ambiant. Pour les nouveaux Savonaroles et autres prêcheurs de l’apocalypse, seule la confiscation massive des libertés publiques compte.




Le passage du libéralisme à la technocratie mondiale

Entretien d’Edward Slavsquat avec le journaliste moldave Iurie Rosca

[Source : edwardslavsquat.substack.com]

[Illustration :
Le président exécutif du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, s’exprime lors de la cérémonie d’ouverture de la 14e réunion annuelle des nouveaux champions, également connue sous le nom de Davos d’été, dans la municipalité de Tianjin, dans le nord de la Chine, le 27 juin 2023.
(crédit photo : Xinhua)]

J’ai eu le grand honneur d’interviewer le journaliste moldave Iurie Rosca, dont le travail s’est concentré sur la dénonciation de l’infiltration occidentale dans l’ex-monde soviétique, tout en soulignant les dangers qui nous attendent tous à mesure que l’hégémonie américaine est remplacée par une technocratie mondiale basée sur le « modèle chinois ».

Outre son travail dans le journalisme et l’édition, M. Rosca a dirigé le parti populaire chrétien-démocrate de Moldavie et a été député au parlement de son pays pendant quatre mandats entre 1994 et 2005. Il a été nommé à deux reprises vice-président du Parlement moldave et a occupé le poste de vice-premier ministre chargé des agences de sécurité.

Chrétien orthodoxe dévot, Rosca est un anticommuniste convaincu et, après la chute de l’Union soviétique, il est devenu un antilibéral opposé à l’Occident collectif.

Il a dirigé plusieurs sites web qui ont été fermés en mars 2022 sur ordre du service de sécurité et d’information de Moldavie. Il anime actuellement une chaîne Telegram très populaire où il publie des textes et des vidéos traduits en plusieurs langues. Rosca est également l’auteur de plusieurs livres en roumain, en russe et en français.

Son dernier essai, « Bientôt disponible : La phase apocalyptique de la technocratie et du transhumanisme », a été publié par Technocracy News en juin.

C’est parti !

Edward Slavsquat


Iurie, parlez-nous de votre parcours et de votre approche du journalisme. Vous êtes l’organisateur d’une conférence annuelle en Moldavie, est-ce exact ?

J’ai commencé mon combat pour la liberté il y a 35 ans contre l’empire soviétique et je continue à me battre contre l’empire américain jusqu’à aujourd’hui. Pour moi, il est inacceptable d’être affilié à un quelconque centre de pouvoir. Sinon, je ne peux pas être un journaliste libre et faire des analyses politiques honnêtes. Je publie des livres écrits par des amis étrangers (en particulier des dissidents français). Certains de ces livres sont les miens. Je travaille également comme traducteur.

Mes critiques incessantes des réseaux d’influence occidentaux et du mondialisme sataniste ont fait de moi une cible des États-Unis et de Bruxelles. Je critique ouvertement l’occupation économique, politique, culturelle, informationnelle et, plus largement, civilisationnelle imposée par la corporatocratie occidentale à l’espace ex-communiste.

Mais contrairement à la grande majorité des dissidents qui s’opposent à l’hégémonie occidentale, je ne suis pas affecté par la soviétolatrie, la nostalgie du régime communiste, et je ne pratique pas non plus la poutinomanie comme une forme d’adoration néo-païenne et d’aveuglement intellectuel. Ce type de syndrome est parfois promu par des personnes intelligentes qui cherchent à se faire sponsoriser par des groupes affiliés à Moscou. Mais de tels compromis moraux ne sont pas pour moi. Le clientélisme et l’esprit mercenaire peuvent se draper de nobles intentions, cela ne change rien à leur essence.

En 2017, avec un groupe d’amis occidentaux et russes, j’ai organisé une conférence internationale appelée le Forum de Chisinau. Cette plateforme est devenue une sorte de think tank, ce qui a donné lieu à une coopération étroite dans la presse alternative internationale.

Le Forum organise des conférences publiques dans différents pays et a publié plusieurs livres d’auteurs souverainistes. Malheureusement, au cours des trois dernières années, nous avons dû annuler notre conférence en raison de la fausse pandémie. Mais j’espère que nous pourrons reconduire le Forum de Chisinau en septembre de cette année. Le thème de l’événement de cette année sera : « L’AGENDA 21 de l’ONU et la GRANDE RÉINITIALISATION : La chute du libéralisme vers la technocratie et le transhumanisme ».

En mai, vous avez publié un essai vraiment fascinant intitulé « Comment sortir de l’impasse paradigmatique » [que tout le monde devrait lire — c’est une véritable révélation — Edward]. Vous commencez cet article par une déclaration très provocatrice : « Malgré des conflits majeurs entre différents pays, tous suivent docilement le même agenda mondialiste ». Pouvez-vous expliquer comment vous êtes parvenu à cette conclusion ? En quoi les puissances mondiales suivent-elles le « même agenda mondialiste » ?

En 2020, surtout après que la Russie a condamné le coup d’État de 2014 à Kiev et pris le contrôle de la Crimée, j’espérais que l’administration Poutine avait décidé de mettre fin au statut troublant de la Russie en tant que colonie occidentale, république bananière de la corporatocratie mondialiste, fournisseur de matières premières pour les pays riches de l’Occident.

Je m’attendais même à ce qu’il y ait une purge de ceux qui contrôlaient le bloc économique et financier du gouvernement, y compris la banque centrale, depuis plus de 30 ans, et que Moscou offre une alternative géopolitique claire et distincte au monde.

Mais mes espoirs sont restés vains. La « cinquième colonne » (le vaste réseau d’agents soutenus par l’Occident) est restée intacte dans l’administration de l’État, et le réseau mafieux des oligarques a continué d’exploiter les vastes ressources naturelles de la Russie à leur profit personnel, au détriment du pays.

Le Donbass a été abandonné pendant huit ans, l’assassinat de la population pacifique de cette région s’est poursuivi quotidiennement, et les accords de Minsk ont confirmé ma crainte que la Russie ne dispose pas d’un leadership capable de se manifester comme une alternative réelle et efficace à l’Occident.

L’évolution des événements en Russie a montré que l’administration Poutine n’est en fait que l’exécutant docile des ordres de la « ploutocratie russe ». Sous le régime actuel, le pays pourrait être qualifié sans exagération de « xénocratie » (domination par des étrangers). Et, comme dans tous les pays capitalistes, le facteur économique a subjugué le facteur politique, les hommes d’État n’étant que des marionnettes du capital.

La fausse pandémie lancée en 2020 a confirmé sans conteste que la Russie, la Chine et les autres pays du BRICS sont soumis à un seul centre de commandement.

Ce gouvernement mondial de l’ombre impose des directives contraignantes à tous les États par l’intermédiaire de ses centres de commandement tels que l’OMS et GAVI. Génocide mondial, destruction de l’économie mondiale, assassinat par le vaccin, imposition de masques, distanciation sociale, enfermement et isolement, ces politiques n’ont rencontré de résistance que dans quelques pays africains, dont les dirigeants ont payé de leur vie. La Biélorussie et la Suède ont aussi partiellement résisté.

À l’été 2020, Klaus Schwab a publié son livre tristement célèbre « Covid-19 : The Great Reset », un manifeste sur la réorganisation de l’économie mondiale par la technocratie démoniaque, la liquidation de la propriété privée, la modification génétique et la surveillance totale de l’humanité. J’ai appelé cette nouvelle réalité au niveau international « la fin de la géopolitique classique ».

La fausse pandémie a révélé l’obéissance totale des faux centres de pouvoir qui prétendent être une alternative à l’« Occident collectif », il y a beaucoup plus d’indications que ces conflits économiques, diplomatiques et même militaires entre les États n’annulent pas, mais détournent seulement l’attention du public de l’existence d’un agenda international unique, valable pour tous les pays sans exception. Le nom de cet agenda est bien connu depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, qui a établi une stratégie de développement unique pour tous les pays du monde. Mais même après trois décennies, beaucoup d’entre nous n’ont pas détecté cette nouvelle réalité géopolitique.

Depuis, les milieux mondialistes ont imposé à l’humanité entière le mythe du changement climatique, le piège de la biodiversité et le détournement technocratique du « développement durable ». Toutes ces initiatives ont été lancées contre nous avec la force d’un tsunami, surtout après 2020. J’ai parlé de cet agenda commun à l’ensemble de l’humanité dans mon dernier essai, publié par Technocracy News.

Ainsi, alors que les forces satanistes leur ont subordonné le monde entier, promouvant leur agenda à travers l’ONU, il faut être aveugle ou mercenaire pour ne pas voir que même après le début de la guerre en Ukraine, il n’y a pas eu de changement dans la politique interne de l’administration Poutine en ce qui concerne la mise en œuvre continue par Moscou de l’Agenda 2030 pour le développement durable — sans parler de la numérisation massive de la société, de la supervision et du contrôle total des citoyens, de l’élimination de l’argent liquide, et de la politique de mise en œuvre de la monnaie numérique, etc.

Une perception superficielle du conflit Ouest-Est nous place du côté des pays de l’Est. Mais il est important de rappeler que l’Occident est devenu global, parvenant à coloniser le monde entier. Les États subissent actuellement un processus dramatique de désouverainisation, et les véritables dirigeants du monde sont rassemblés au sein d’entités extraterritoriales (Big Money, Big Tech, Big Pharma, Big Media, etc.).

C’est pourquoi je soutiens que nous sommes dans une impasse géopolitique, dont seule une guerre pourrait nous aider à sortir. Personne ne souhaite une guerre, mais les mondialistes ont concentré un arsenal technologique massif qui pourrait facilement contrôler tous les pays et tous les êtres humains dans le monde. Seule une rupture majeure peut donner une chance de détruire le système actuel de domination mondiale. Tout le reste n’est que propagande pour les imbéciles et occasion pour les profiteurs de gagner plus d’argent.

Dans ce même essai, vous décrivez Pékin comme une puissance économique et politique émergente. Mais vous soulignez également que la Chine est « un projet pilote, un modèle de société qui serait imposé à tous les États ». Comment décririez-vous le « modèle chinois » ?

Pour comprendre le rôle assigné à la Chine par l’élite mondialiste, il faut revenir à la visite secrète d’Henry Kissinger à Pékin en juillet 1971, suivie de la visite officielle du président Richard Nixon en février 1972.

Ce n’est pas un hasard si Kissinger est connu pour être un fidèle allié de l’un des personnages les plus sinistres du XXe siècle, David Rockefeller. C’est lui qui a fondé en 1968 le célèbre Club de Rome, qui a produit en 1972 l’odieux rapport « Les limites de la croissance ». Ce document est la clé pour comprendre la stratégie malthusienne de dépopulation, mais aussi pour comprendre la désindustrialisation des pays occidentaux. Avec la pénétration des mondialistes en Chine, une opération spéciale d’une ampleur colossale visant à détruire la force économique de l’Occident, à travers la fameuse politique de dérégulation, a été lancée.

La fuite des capitaux et des industries des pays occidentaux vers la Chine et d’autres pays asiatiques, à la suite de transformations majeures des politiques économiques, a affaibli l’Occident et produit le « miracle chinois ». Rappelons que les élites mondialistes n’ont de loyauté envers aucun État, étant extraterritoriales par excellence et poursuivant une seule stratégie : la domination du monde. L’Empire britannique, puis l’Empire américain ont été utilisés dans ce même but, et maintenant l’ère du triomphe mondial de la Chine est arrivée.

Pour mieux comprendre comment la Chine est un instrument géopolitique entre les mains des élites mondialistes de la « marque Rockefeller », nous pouvons consulter un document clé : le rapport annuel 2010 de la Fondation Rockefeller, qui constitue un excellent exemple de programmation prédictive en prophétisant avec précision la pandémie de Covid-19 une décennie avant qu’elle n’arrive.

Ce rapport, intitulé « Scénarios pour l’avenir de la technologie et du développement international », contient un chapitre très intéressant, Lock Step, qui a été cité des milliers de fois depuis le début de l’escroquerie Covid-19 (si vous ne l’avez pas encore fait, veuillez lire les pages 18 à 26). Ce rapport prévoit, dans les moindres détails, la plupart des événements dont nous avons été témoins dix ans plus tard, y compris le fait que le « virus » est apparu en Chine. Et le rapport a correctement prédit que la tyrannie médicale chinoise (masques, fermetures, quarantaines, etc.) serait saluée pour son « efficacité ».

Les louanges du syndicat criminel Rockefeller pour la gestion par la Chine de l’« urgence médicale » peuvent être décrites comme l’apothéose de Pékin. La Chine était et reste à ce jour l’outil le plus important pour la mise en place de la gouvernance mondiale et du nouvel ordre mondial.

Quelques autres exemples de « l’utilité et de l’efficacité » du régime chinois dit communiste, mais en fait technocratique : Vous souvenez-vous de l’Event 201 ? Comme par hasard, le Johns Hopkins Center for Health Security — université instrumentalisée par le clan Rockefeller depuis un siècle — en partenariat avec le Forum économique mondial (principale entité des mondialistes) et la Fondation Bill et Melinda Gates (acteur clé du massacre vaccinal au niveau international, et acteur principal de Big Pharma, dont GAVI) a organisé cet « exercice pandémique » de haut niveau le 18 octobre 2019, à New York. Il s’agissait de la dernière séance d’entraînement de l’élite démoniaque mondialiste avant l’opération spéciale Covid-19. Encore une fois, comme par hasard, les autorités sanitaires des États-Unis et de la Chine étaient présentes.

[Voir aussi :
Simulations de pandémies depuis 2010 : ce qu’elles nous apprennent de très déplaisant sur la Covid-19]

Et une fois de plus, par pur hasard (prédit au moins deux fois, en 2010 et en 2019), la sinistre escroquerie du Covid-19 a commencé en Chine. Et comme prévu, la Chine a été félicitée par des mondialistes tels que Soros, Gates et Schwab pour son efficacité dans la lutte contre la fausse pandémie.

Encore un exemple de la prétendue souveraineté de la Chine et de son miracle économique : Récemment, Pékin a reçu la visite d’un ami bien-aimé du peuple chinois, Bill Gates. Comme l’a rapporté Reuters :

Le président chinois Xi Jinping a qualifié Bill Gates de « vieil ami » et a déclaré qu’il espérait qu’ils pourraient coopérer d’une manière qui bénéficierait à la fois à la Chine et aux États-Unis, lors de la première rencontre de M. Xi avec un entrepreneur étranger depuis des ans.

[Voir aussi :
Xi salue son « vieil ami » Bill Gates alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine ne cessent de s’aggraver]

Mais en réalité, l’événement le plus récent qui confirme le rôle principal de Pékin dans l’agenda mondialiste a été la réunion annuelle des nouveaux champions du WEF, qui s’est tenue du 27 au 29 juin à Tianjin, en Chine.

Compte tenu de tout ce qui précède, il est essentiel de comprendre le rôle que l’élite mondialiste-sataniste assigne à la Chine dans le nouvel ordre mondial. La Chine est le projet pilote de la tyrannie technocratique mondiale, qu’ils espèrent imposer à absolument tous les pays, sous un centre de pouvoir unique qui contrôle le monde — très probablement d’ici 2030, comme indiqué dans l’Agenda de l’ONU adopté en 2015 à Paris, qui impose finalement le mythe du changement climatique, l’idée draconienne du « développement durable », et met fin à toute souveraineté nationale restante et aux libertés personnelles.

Contrôle total de chaque personne, fin de toute liberté politique, économique ou idéologique, transhumanisme, totalitarisme numérique, vaccination obligatoire, modification génétique de tous les humains, manipulation du climat.

Il s’agira d’un régime dystopique à l’échelle internationale, dominé par des forces démoniaques qui prétendent mieux organiser nos vies.

La partie humoristique de ce plan inquiétant avec un bonheur modelé par la Chine pour toutes les nations — embrassé par les dirigeants et les propagandistes russes — est le projet dit « One Belt One Road » (une ceinture et une route).

Tout cela peut-il être une occasion de se réjouir pour un patriote, pour un intellectuel familiarisé avec l’idée de la domination économique comme condition préalable à la domination politique, culturelle et civilisationnelle ? Si la Chine, et non les États-Unis, est le vecteur de l’imposition d’un nouvel ordre mondial, cela signifie-t-il que nous devons renoncer à notre indépendance, à notre identité nationale, à notre culture et à nos traditions ? Devons-nous renoncer à l’espoir d’une souveraineté nationale, de la création de blocs régionaux axés sur des idées civilisationnelles communes plongeant leurs racines dans la même tradition religieuse ?

Alors que nous assistons à cette tragicomédie sans précédent dans l’histoire de l’humanité, je plains ceux qui prétendent que la Chine serait une alternative positive à l’hégémonie américaine et occidentale, qui incarne manifestement l’un des plus grands maux que le monde ait connus. Mais imaginez ce qui se prépare : un goulag numérique mondial sur le modèle chinois, avec une surveillance totale, des prisons remplies de dissidents, des notes sociales et un terrorisme d’État — je ne pense pas que ce soit une alternative souhaitable pour une personne normale qui ne s’est pas prostituée aux mondialistes de l’Occident, de la Russie ou de la Chine.

Il est d’ailleurs amusant de constater que le Kremlin prétend sérieusement être l’« allié » de Pékin. La Russie pourrait être décrite plus précisément comme le vassal de la Chine.

Il suffit d’observer les échanges commerciaux entre les deux pays. Nous pouvons déterminer que la Russie a échappé à son rôle de semi-colonie occidentale en faveur du même type d’arrangement avec la Chine, et en partie avec l’Inde et la Turquie.

Quelle est la situation actuelle en Moldavie en ce qui concerne la technocratie et la tyrannie médicale introduites par la « pandémie » ? Existe-t-il des efforts de la part du grand public ou de la base pour résister aux initiatives défendues par l’OMS, le FEM et d’autres organisations mondialistes ?

Actuellement, le régime politique de la Moldavie est entièrement contrôlé par les Américains, plus précisément par le réseau Soros. Des poupées gonflables sans personnalité, sans biographie, sans aucune capacité politique ou administrative, mais fidèles aux maîtres occidentaux. Les dirigeants promeuvent une politique agressive à l’égard de Moscou, se posant en fidèle allié du régime sioniste de Kiev.

Lorsque la fausse pandémie a été lancée en 2020, les soi-disant socialistes dirigés par le président Igor Dodon, favori de l’administration Poutine, étaient au pouvoir. Et tout comme Poutine et son régime ont fait preuve d’une subordination totale aux satanistes de l’OMS, le régime fantoche de Chisinau a imposé violemment la même terreur, y compris des injections forcées, sous un prétexte médical.

Après que le régime pro-russe a été remplacé par le régime pro-occidental dirigé par Maia Sandu, qui a été président en novembre 2020, la même politique de terreur médicale a été promue sous le prétexte de la fausse pandémie. Il n’y a pas eu de différence.

D’une manière générale, l’ensemble du spectre politique, de la gauche à la droite, a adhéré à l’agenda de l’OMS. La même homogénéité existe avec les politiques économiques imposées par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, l’UE, etc.

Les hommes politiques d’aujourd’hui sont les captifs irrémédiables du paradigme économique libéral, avec le mythe du libre-échange, du contrôle de l’inflation, des prêts, des politiques douanières, fiscales et budgétaires dictées de l’extérieur par le « Consensus de Washington ».

D’autre part, le processus politique lui-même n’existe pas. Il n’y a que de l’argent sale, provenant soit de centres de pouvoir extérieurs, soit de groupes mafieux locaux, qui se transforment en projets médiatiques et politiques réussis. Si vous avez de l’argent, vous êtes un « politicien » prospère, sinon, vous êtes un perdant.

Vous êtes assez critique à l’égard de Moscou. De quel « côté » vous situez-vous dans la guerre en Ukraine ? Qui porte la responsabilité ultime de ce conflit et que faut-il faire ?

Cette guerre n’est que le maillon d’une longue chaîne d’événements historiques. Les racines du conflit remontent à l’obsession bien connue de la See Power, de la thalassocratie ou des Anglo-Saxons, de détruire la Russie en tant que puissance terrestre, en tant que Tellurocratie — un État dont la puissance découle d’une domination militaire ou commerciale basée sur la terre (Carl Schmitt).

Ce conflit fait partie de ce que l’on appelle les constantes géopolitiques. Et peu importe qui est au pouvoir en Russie — Tsar Nicolas II, Staline ou Poutine.

Les ennemis de la Russie ont trois objectifs :

1. Spirituel — la destruction de l’orthodoxie.

2. Économique : prendre le contrôle des vastes ressources naturelles de la Russie.

3. Militaire — dominer l’Eurasie.

Comme l’a expliqué Sir Halford J. Mackinder :

« Celui qui contrôle l’Europe de l’Est contrôle le Heartland ; celui qui contrôle le Heartland dirige l’île mondiale ; celui qui dirige l’île mondiale dirige le monde ».

Bien sûr, la Russie est engagée dans une guerre défensive et l’Ukraine est utilisée par l’OTAN dans cette guerre par procuration. Mais la façon dont l’administration de Poutine se présente montre que la Russie a un leadership gérontocratique, inerte et dépassé, dominé par des oligarques et massivement influencé par des agents étrangers. En bâclant ce qui aurait pu être une guerre éclair réussie, la Russie est maintenant coincée dans une guerre prolongée qui entraîne des sacrifices humains colossaux de part et d’autre.

La succession au pouvoir à Moscou par le biais d’élections est impossible, un coup d’État n’est pas souhaitable, le réveil de Poutine et de Shoigu de leur léthargie collective est inimaginable, et l’apparition de sentiments patriotiques au sein de la classe dirigeante est très difficile à croire.

Et comme toujours dans l’histoire de la Russie, tout espoir repose sur Dieu. Je sais que le ciel est rempli de saints, de martyrs et de héros russes qui prient pour le salut de la Russie. Je sais que la Russie n’a pas entièrement perdu sa virilité et que cette guerre forme une nouvelle génération de héros, qui auront aussi leur mot à dire dans les grands changements politiques qui suivront en Russie.

Je continue à espérer la défaite des ennemis de la Russie et le triomphe de l’esprit chrétien et patriotique, malgré tous les événements déprimants.




Misère de la politique (étrangère) macronienne…

Par Lucien SA Oulahbib

L’affaissement (plus que l’effondrement pas encore visible), quoique multiforme, n’a en effet pas de limites, puisqu’au-delà de l’adage, non seulement le fond a été atteint, et même dépassé, mais les gnomes non plus de Zurich, mais du Quai (d’Orsay) le creusent toujours encore « plus loin » (jusqu’à ne même plus lire les notes de la DGSE sur le Niger et donc encore moins les transmettre…), risquant de se trouver en Chine alliée de la Russie membre des Brics dont l’hôte de leur futur sommet aurait cependant refusé la venue du Mr Smith installé à la Lanterne par la Secte SHAA (et se remettant toujours d’une tournée sensuellement arrosée à Kinshasa…), en attendant d’y être pendu ?…

Mais non ! Cela ne se fait plus, et c’est même déconseillé, surtout pour les délinquants étrangers (alors que ces derniers ne s’en privent pas d’appliquer « leur » sentence, certes avec d’autres moyens : voiture, couteau, marteau — ah les filles ah les filles [elles me rendent marteau]). Haro sur les autochtones ayant le malheur de l’être (définition même du « racisme » pourtant, mais chut, il est même peu recommandé de se défendre…). Alors que dans certains endroits d’Afrique la sanction mutilante semble bien être de nouveau conseillée, du moins son synonyme en matière de sévérité : à commencer par couper quelques mains aux voleurs dont le geste peut mettre en danger la vie de toute une famille, voire un clan, lorsqu’il s’agit d’un vol de vaches comme le relate Anne-Laure Bonnel. Ceci peut expliquer le pourquoi d’une adhésion plus incisive à l’islam originel prôné par certains groupes et ce à l’identique de ce qui s’est passé en Afghanistan, les affidés, avides d’une justice efficace — sanctionnant le coupable au lieu de l’excuser — préfèrent et parfois faute de mieux s’en remettre à ce pouvoir politico-religieux violent et par ailleurs suffisamment malin pour se surajouter aux structures ancestrales comme les tribus au lieu de les écarter ou les remplacer, celles-ci étant bien loin d’avoir disparu, mais seulement mises en sommeil par la tentative surfaite depuis la fin officielle de la colonisation de remplacer leurs institutions (chefferie, palabres) par un système de partis politiques qui correspond bien plus à l’essaimage urbain brassé au fil des ans (via les corporations métiers salons, clubs) qu’il soit occidental ou indien…

L’analyse fine de cette complexité-là ne plaît certes pas aux caciques du Quai qui ont de plus en plus « désappris » depuis des lustres la philosophie politique des relations internationales à l’aulne de ce retour au marxisme vulgaire qu’est le léninisme (voyant par exemple seulement la mécanique impérialiste comme « stade suprême »), alors qu’elle a toujours été la constante première de toute géopolitique digne de ce nom, comme on le voit bien aujourd’hui lorsque les franges ultra de l’État mafieux démocratico-républicain US (ayant eu la peau de JFK, de son frère et bientôt du neveu ?…) ont décidé de casser les reins européens en empêchant l’UE et en particulier l’Allemagne de prospérer conjointement à une Russie en pleine expansion (5e puissance mondiale tous critères confondus) par le biais d’un cheval de Troie, le régime mafieux installé à Kiev (qui pourtant avait décidé de négocier dès mars 2022 à Minsk et à Istanbul) afin d’éviter toute « Eurasie » possible, et par là toute concurrence ; mais ce non pas en vue de « préparer » l’affrontement supposé avec « la » Chine dominée également par un régime mafieux (qui d’ailleurs cache bien son jeu comme il a été vu lors de ladite crise sanitaire avec ses accointances avec l’OMS de Bill Gates sans parler des labos militaires), mais surtout en vue de rester le seul « hégémon », coûte que coûte, assis avec entêtement tel Picsou sur la pyramide Ponzi des 30 000 milliards de dettes qu’il faut bien contenir… par la guerre… à l’exception de celle avec Pékin par trop périlleuse et surtout contre-productive depuis que les Brics se sont considérablement renforcés…

Le statu quo dans ce cas prévaut, celui dit de « l’état stationnaire » vivifié cependant par la Grande Réinitialisation avec « urgence » climatique à la clé maintenant que les idées de « passe » et de « confinement » auront été médiatisées en suffisance comme il a été vu par toute personne se réinformant aux bonnes sources (d’où l’idée cependant de l’en empêcher, encore plus, à partir du 25 août…).

À cette misère intellectuelle (s’aggravant vu l’état de feu-SciencePo en particulier, de l’Université en général, mais aussi d’officine privée comme l’Iref) s’ajoute un tiers-mondisme bas de gamme (mâtiné cependant de Samir Amin — Centre/Périphérie ressourcé dans du Bourdieu ou « la faute à »…) encore diffusé au plus haut niveau pourtant, parlant par exemple toujours de » pays défavorisés » ou en « voie de » y ajoutant maintenant l’impact supposé négatif des réseaux sociaux, surtout s’ils ne sont pas domestiqués et mis hors d’état de nuire lorsqu’ils sont supposés être dans des mains « poutiniennes », simplifiant ainsi à l’extrême la complexité du rejet actuel de l’influence et présence française (en particulier azertienne comme on l’a vu au Cameroun dernièrement) ce qui permet de maintenir, même involontairement, l’alliance implicite entre les diverses strates mafieuses inter et extra-africaines. Ainsi le reproche de Bamako à Paris de n’avoir pas écrasé les Touaregs au nord du Mali… Résultat : ces derniers ainsi pressés par ces éléments maliens formés au jacobinisme germanopratin font de plus en plus alliance avec certains djihadistes plus ou moins tolérés d’ailleurs par la junte installée à Alger et aussi par les forces spéciales américaines installées depuis plusieurs années en sous-main dans les zones pétrolières névralgiques sahariennes y voyant là un moyen d’affaiblir encore plus l’influence française…

Ainsi, avec tous ces impairs et manques rien ne va plus à la roulette macronienne. Et pourtant le maître bateleur continue de distribuer des leçons d’universalisme, confondu, hélas, avec l’Universel réel ou ce résultat effectif de ce qui est techniquement nécessaire mais qui, lui, ne peut être jamais imposé, seulement choisi comme optimum d’organisation par « les » populations, si et seulement si « elles » y trouvent intérêt, à un certain degré de leur histoire commune ; ce qui est loin d’être le cas s’agissant du système des partis, du moins dans certains pays à la structure socio-économique bien peu « urbaine » en ce sens où ne s’y trouvent pas encore suffisamment brassés familles et clans par et dans d’autres polarités (corporations, métiers, salons, clubs…) comme ce fut le cas en Occident avec l’émergence de la Ville et en Inde avec la diminution progressive du pouvoir des Castes…

Toute cette approche en analyse sociopolitique et socioculturelle n’est, bien sûr, toujours pas faite, mais la suffisance du Quai reste sans égale, gardant seulement pourtant du faste diplomatique d’antan sa seule apparence mondaine et ses recyclages embarrassés de ministres remerciés (quoiqu’aigris pour certains accusant ainsi « l’extrême droite » d’avoir comploté contre eux… Gageons que les Vérificateurs sauront les… conforter sur ce point…). Pendant ce temps, la Roue tourne (dirait Soljenitsyne)