Fin de l’humanité avant 2100 ou changement rapide vers une civilisation nouvelle ?

[Note de Joseph : L’article suivant aborde les questions environnementales dans la ligne du Club de Rome, du GIEC et d’Extinction Rébellion]

de Laurent Dapoigny
Docteur en agronomie, jardinier paysagiste, auteur.

Après
cette 25ème COP (Conference of Parties ou Sommet sur le Climat de
l’ONU) qui a eu
lieu à Madrid en novembre 2019, les gouvernements n’ont pas été à
la hauteur des défis planétaires auxquels nous devons faire face.
Devant l’ampleur des dégâts causés aux écosystèmes, la survie de
l’humanité est
en jeu. Le changement mondial à effectuer pour nous assurer un
futur, tout simplement, ne concerne pas seulement le réchauffement
climatique mais toute notre relation avec l’environnement dans tous
les domaines de l’activité humaine.

Selon
les calculs de l’ONG Global FootPrint Network, les capacités de
renouvellement de la Terre ont été dépassées en 2019 le 29
juillet. Depuis cette date, et jusqu’à la fin de l’année 2019, tout
ce que nous prélevons sur la Planète se fera sans qu’aucun
renouvellement des ressources naturelles prélevées ne soit
possible. Car trop, c’est trop. Tout poisson, tout arbre, toute
ressource renouvelable prélevée ne pourront pas être remplacés
par le renouvellement naturel normalement permis par les écosystèmes
à condition de leur laisser le temps de le faire. La restauration
des écosystèmes est possible à condition de ne pas les détruite à
nouveau avant qu’ils ne se reconstituent de façon naturelle. Mais
l’activité humaine s’accélère à n’en plus en finir, s’activant
comme elle le peut pour assouvir ses désirs matériels qui semblent
insatiables. Les humains ponctionnent à outrance les richesses que
la Terre lui fournit sans lui laisser le temps de les remplacer.
Est-ce que cela peut durer encore longtemps comme cela ? A force de
trop se tendre, l’élastique claque, ce qu’une économie folle,
aveugle et avide, ne saurait comprendre et entrevoir dans sa vision
court-termiste ? A côté des discours catastrophistes pour notre
futur, d’autres sont confiants. Ils attendent sereinement, grâce à
leur foi en l’innovation, que la science et la technique résolvent
tous les problèmes du monde.

Sept
milliards sept cents millions d’êtres humains vivent sur Terre. Ce
nombre a bien sûr un impact très important sur l’aspect destructeur
de l’humanité vis-à-vis de son environnement. Si nous n’étions que
3,7 milliards comme en 1970, la date de dépassement serait plus
raisonnablement proche de la fin de l’année et le devenir de
l’humanité ne serait pas en jeu. Mais plus la population mondiale
est élevée, plus elle exerce à comportement égal une pression
importante sur les écosystèmes et la biosphère dans son ensemble.
Par contre, à nombre égal, le comportement de l’homme a une
influence importante sur la biosphère de par l’intensité, forte ou
faible, et même voire nulle, de son impact écologique. Ainsi, bien
qu’à 7,7 milliards d’habitants, et même d’avantage chaque jour (225
000 de Terriens par jour en plus), il est possible de changer nos
comportements pour faire baisser notre impact écologique sur les
écosystèmes et donc les préserver, voire les restaurer.

Une
planète Terre n’est plus suffisante pour répondre aux désirs
matériels des humains. D’après les calculs de l’ONG Global
FootPrint Network, l’humanité vit comme si nous avions 1,75 Terres.
Ce chiffre est de 0.7 pour les Indiens, de 5 pour les Américains des
Etats-Unis et de 2,8 pour les Européens. Si tous les Chinois et les
Indiens vivaient comme les Américains, la Terre ne serait-elle pas
ravagée, d’après ces données, en moins de six mois ? Pour les
partisans en l’innovation, on trouvera toutes les ressources
nécessaires sur les autres planètes. Mais avons-nous vraiment le
temps de réagir en espérant quelques solutions rapides de
remplacement extraterrestres ? Il faut des mois pour faire
l’aller-retour sur Mars avec la technologie actuelle. La Lune,
proche, serait-elle notre dernier secours ? Mais pourquoi vouloir
quitter un si beau navire que la Terre pour s’exiler sur une planète
désertique ou un satellite inhospitalier ? Pourquoi donc ne pas
préserver la Terre et la restaurer plutôt que de choisir des
solutions coûteuses, lointaines et qui prennent du temps à se
mettre en place ?

La
Planète a été surexploitée à partir de l’année 1971. Avant,
c’était limite. Mais ça allait encore. Le premier jour du
dépassement fut donc celui du 24 décembre 1971. C’est l’année de
la sortie du rapport du Club de Rome, « Halte à la croissance »
produit par le Massachussets Institute of Technology (MIT). Pour la
première fois, une étude systémique sur notre futur est réalisée
en prenant en compte la population mondiale, la production
manufacturée, les ressources renouvelables et non renouvelables et
la pollution. Le constat est clair : notre mode de vie occidental,
basé sur la consommation et la croissance, n’est pas viable car la
planète est finie. Elle est limitée dans le temps et l’espace et ne
saurait supporter une croissance infinie comme le suppose et le
propose l’économie dominante. Et, qu’avec les croissances économique
et démographique, la pollution empoisonnera la Terre. Voilà
quarante-six ans pourtant que cela dure

et
que le mouvement dominant qui nous emporte n’a pas changé. Au
contraire, la force de l’humanité ne fait que s’accroître et la
planète est entrée dans la période de l’anthropocène. Les humains
sont devenus la première force de changement géologique sur Terre.
Ils modèlent la vie et l’histoire de la planète au même titre que
les grandes forces biogéochimiques qui l’avaient façonnée jusqu’à
maintenant.

Depuis
ce 24 décembre 1971, le jour du dépassement des ressources
planétaires se rapproche, d’année en année, du début de l’année
du fait d’un prélèvement sans cesse accru des ressources
planétaires. En 2000, elle avait lieu le 25 septembre, en 2006, le
24 août, et cette année en 2019, le 29 juillet. Et si cette
tendance continuait au même rythme ? Une extrapolation du graphe de
l’évolution de la date du jour de dépassement au cours du temps
(voir Figure 1) indique que le 1 janvier 2091, les richesses que la
Terre nous fournit seront déjà épuisées au premier jour de
l’année. La Planète serait alors ravagée sans qu’il n’y ai plus de
quoi vivre. L’évolution de la date du jour du dépassement de la
Terre prévoit une fin possible de notre humanité pour la fin du
XXIème siècle.

Figure 1 : Evolution du jour de dépassement des capacités de renouvellement de la Terre depuis 1971. Projection linéaire et prévision de la destruction totale des capacités de renouvellement de la Terre.

Cette simple projection se fait en supposant que rien ne change par rapport aux relations entre les hommes et la Terre et que les capacités de dépassement de renouvellement de la terre gardent une relation linéaire dans le temps, ce qui est loin d’être vrai vue la dynamique complexe du vivant et des écosystèmes. Les systèmes complexes, très solides dans leur état stable, peuvent s’effondrer très rapidement comme un château de carte, lorsque de multiples perturbations les éloignent de cette stabilité. Il est alors possible, voire très probable, qu’un effondrement généralisé des écosystèmes ait lieu bien avant cette date supposée de 2090. De plus, la population mondiale devrait continuer de croître pour atteindre les 9,5 milliards d’habitants en 2050. La pression sur l’environnement sera d’autant plus grande. Et il n’y aura déjà plus de poissons dans les océans, leur quasi- disparition étant prévue pour 2050. De plus, les oiseaux et les insectes sont aussi en voie d’extinction. Si nous continuons sur notre lancée actuelle, les dégradations faites à l’environnement s’accentueront d’autant (déforestation, infertilité des sols par une agriculture intensive, incendie, désertification, pollutions chimique et plastique), les pollutions s’accroîtront encore, et les nombres d’espèces végétales, animales diminueront encore et encore nous faisant vivre les pires moments des grandes extinctions massives de la Planète. La dernière en date a eu lieu il y a 70 millions d’années laquelle inaugure la fin des dinosaures. Elle a été causée par la chute d’un astéroïde. Aujourd’hui, l’homme est la cause première de cette hécatombe généralisée. Avec entre 5000 à 25 000 espèces qui disparaissent par an, le taux d’extinction actuelle est de 100 à 1000 fois supérieur aux taux des précédentes extinctions géologiques. La dernière étude publiée le 6 mai 2019 par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services (IPBES) annonce qu’un million d’espèces animales et végétales sont menacées à court terme.

Si
le rythme d’évolution du jour de dépassement pris depuis 1971 ne
change pas, le 1 janvier 2091, il n’y aura bientôt rien pour que
l’homme vive. Mais, prendre en compte la façon dont on vivait il y a
30 ans ou 40 ans a-t-il du sens alors que des changements ont eu lieu
dans notre façon de vivre ? Non. Alors, prenons le rythme
d’évolution de la date jour de dépassement depuis 2009, juste après
la crise de 2008, à aujourd’hui, et extrapolons la droite linéaire
vers le futur (Figure n°2).

Figure 2 : Evolution du jour de dépassement des capacités de renouvellement de la Terre depuis 2009. Projection linéaire et prévision de la destruction totale des capacités de renouvellement de la Terre.

La
date de la fin des ressources planétaires est alors repoussée de 30
ans pour arriver au début de l’année 2120. Si à cette date, les
capacités de renouvellement de la Terre seront dépassées dès le
début de l’année, c’est que l’humanité aurait disparu avant, car
faute d’environnement viable, l’homme ne peut vivre.

Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas.

Prophétie d’un Amérindien Cree.

Les
effondrements de notre civilisation et des écosystèmes auraient
lieu des années avant l’année 2120, toujours dans l’hypothèse que
les calculs de Global FootPrint Network aient une réalité, et que
rien ne change dans la dynamique de croissance de l’économie et de
la consommation. Si cela est le cas, la date de la destruction totale
de la biosphère telle que l’on la connaît risque de venir bien plus
tôt que beaucoup ne le pensent. Les avertisseurs de danger sont
allumés de toute part, mais les discours alarmants sont-ils à la
hauteur de ce qui se passe réellement? Comme indiqué précédemment,
à force de trop se tendre, l’élastique claque.

Espérons
que cette simple projection des tendances actuelles vis-à-vis de nos
comportements actuels sur cette Planète nous fasse prendre
conscience de l’urgence de la situation. Pensez à l’avenir des
enfants qui naissent aujourd’hui a-t-il du sens si nous ne changeons
pas drastiquement notre façon de vivre ? Car aucun avenir décent ne
leur est proposé dans un futur qui risque davantage d’être fait de
catastrophes, sauf si un changement radical dans notre relation à la
Planète advenait. Changement drastique également, et nécessaire,
des relations entre les humains vers plus de fraternité, de
coopération et de partage. Mais ce changement positif général
auquel on aspire n’est-il pas déjà un peu en cours ?

Il
reste peu de temps avant que la situation ne soit irréversible, mais
l’espoir est encore permis car les solutions existent pour s’en
sortir

Nous
avons l’espoir que les choses soient encore réversibles car les
solutions existent déjà pour vivre dans un monde en harmonie avec
l’environnement et la Planète. Et il n’y a qu’à les appliquer pour
changer les tendances sombres qui viennent sur nous pour une
perspective bien plus radieuse. Comme l’écrit Edgar Morin, quand
tout semble perdu, l’impossible est parfois possible. Et l’abîme
peut être évité à condition, bien sûr, de changer de cap à cent
pour cent comme en temps de guerre. Un pays transforme son économie
et son industrie du jour au lendemain lorsqu’il est attaqué par un
pays ennemi. Comme le rappelle Lester R. Brown, c’est ce qu’a fait
Franklin Delano Roosevelt en décembre 1941 suite à Pearl Harbour.
Et il doit donc être possible à nos gouvernements de changer
radicalement de cap pour sauver la Terre et l’humanité, comme le
suggère Lester R. Brown.

Fort heureusement, la société civile n’attend pas que les gouvernements changent. Partout dans le monde et chaque jour, de nouvelles solutions sont proposées. Elles sont aptes à changer notre relation avec notre environnement pour moins de prélèvements, plus de respect pour l’environnement et une vie harmonieuse avec la Planète. Ces solutions permettent d’économiser l’eau (par exemple, la douche infinie du finlandais Jason Selvarajan, ) , de disposer d’eau dans le désert (voir la Warka-water de l’italien Arturo Vittori ou la gourde solaire de l’autrichien Kristof Retezar), de dépolluer l’eau et les océans (Ocean Clean-up, la machine à récupérer les plastiques du néerlandais Boyan Slat), et les sols (la phytorestauration de Thierry Jacquet), de restaurer les écosystèmes, de transformer les déserts en forêts (le zimbabwéen Allan Savory, le coréen John Di Liu, le burkinabé Yacouba Sawadogo); de réutiliser des sols qui étaient devenus incultivables (les français Lydia et Claude Bourguignon), et d’utiliser facilement l’énergie solaire qui devient l’énergie la moins chère du marché (la technique existe pour stocker l’énergie solaire à faible coût grâce aux volants en béton du français André Gennesseaux), et produire des aliments sains et respectueux des sols et de l’économie locale, grâce à l’agroforesterie et la permaculture, de produire sans pesticides chimiques grâce à l’agriculture biologique, de créer des réserves océaniques pour la restauration des population de poissons, créer de grandes murailles vertes contre l’avancée du désert (en Chine et au Sahel), de reboiser grâce au lancer de bombes à graines (voir en Thaïlande) , de produire une énergie décentralisée grâce aux tuiles ou aux vitres solaires, d’isoler les bâtiments avec des toits ou des murs végétaux, de dépolluer l’air en absorbant les polluants atmosphériques ou le CO2 ou grâce à des murs végétaux ( le projet City Tree qui, pour 7 m3 est équivalent à 275 arbres; ou l’aspirateur à pollution du néerlandais Daan Roosegaarde, la smog free tower qui transforme le CO2 en diamant), enfin de créer des villes forêts (voir les projets de l’italien Stefano Boeri)…

Des
actions citoyennes ont lieu partout dans le monde pour réveiller les
consciences et forcer les gouvernements à agir. Depuis son discours
à la conférence pour le climat de la COP 24 en décembre 2018,
l’adolescente suédoise Greta Thunbergte parcourt le monde pour faire
entendre son message et encourager les jeunes à faire engendre leur
voix. Le futur des jeunes générations est menacé à cause de
l’inaction des adultes. Les belles paroles des gouvernements aux
conférences sur le climat ne suffisent plus. Il faut maintenant des
actions concrètes de leurs parts. Greta Thunberg propose aux lycéens
de faire une grève de l’école tous les vendredis pour manifester
pour le climat. Elle était le 23 septembre 2019 à la tribune de
l’ONU à New York pour renouveler son appel auprès des dirigeants
des Nations.

Le
mouvement écologiste mondial « Extinction
rébellion
 »
crée en octobre 2018 au Royaume-Uni fait entend sa voix et appel à
la désobéissance civile face, toujours, à l’inaction des
gouvernements devant l’effondrement écologique qui s’annonce et aux
changement climatiques. Il se veut un mouvement pacifique ouvert à
la diversité et au changement régénérateur et souhaite la
création d’une assemblée citoyenne chargée d’impulser une société
juste, équitable et respectueuse de l’environnement.

La
liste n’est pas exhaustive et elle serait encore bien longue. La
multiplication de ces projets et leur généralisation est assurément
un espoir immense pour que demain, un avenir meilleur que celui qui
vient sur nous, advienne. Mais pour cela, il faut agir, sortir de la
routine de cette société qui a oublié que c’est la vie biologique
et son environnement qui donne vie à l’homme. Car l’homme seul n’est
rien. Il provient de la conjonction d’une longue histoire qui l’unit
totalement à un environnement écologique comme cosmique. Alors ?
Pourquoi ne pas opter pour un futur meilleur pour tous ?
Arrêtons-nous, changeons de cap et évitons l’abîme. Appliquons au
niveau global les solutions qui marchent au niveau local. Face aux
menaces (météorologiques, incendies, disparitions des espèces,
pollutions, guerres pour l’eau potable, faim, famines…) qui
viennent, l’argent de manque pas pour induire des actions concrètes.
Chaque année, nos gouvernements dépenses près de 1700 milliards de
dollars dans l’armement. Une économie de guerre amène la guerre et
la mort.

Aujourd’hui,
devant l’inaction durable des gouvernements et de leurs réunions
répétitives (G7, G20, COP xx ), seule l’expression de la voix des
peuples pourra vraiment induire un changement véritable d’ampleur
mondial et faire que leurs belles paroles deviennent des actes.
L’argent de la guerre peut être disponible pour l’utiliser en
priorité à créer demain, un monde viable en promouvant la vie en
restaurant les écosystèmes. En arrêtant l’extinction des espèces
et la destruction des écosystèmes qui ont lieu chaque jour. En
investissant massivement dans la vie plutôt que dans la guerre, il
est possible techniquement et financièrement de changer radicalement
de cap et nous assurer un futur meilleur que les pronostics sombres
actuels. Les discours ne suffisent plus. Seuls les actes préservant
les écosystèmes pourront sauver l’humanité du pire. Le seul futur
possible sera fait de fraternité, de partage et de coopération.
Pour cela, les citoyens du monde doivent faire la demande claire d’un
monde meilleur en faisant entendre haut et fort leur voix pour que
« Demain » soit synonyme d’un futur plein de promesses. Une
fois le changement engagé pour de bon, le jour de dépassement des
ressources de la Terre ne sera alors plus qu’un vieux souvenir. Une
nouvelle civilisation, véritablement humaine et respectueuse de
tous, pourra s’épanouir.




Voici 66 Aliments Qu’on Peut Faire Pousser à la Maison dans des Pots

[Source : Esprit Spiritualité Métaphysique]

Pas de jardin ? Voici 66 aliments que vous pouvez faire pousser à la maison dans des pots

Faire
pousser sa propre nourriture est passionnant, non seulement parce qu’on
voit les graines se transformer en fruits et légumes mûrs à point, mais
aussi parce qu’ils ne contiennent pas de pesticides, et n’ont pas
parcouru des milliers de kilomètres pour arriver jusque dans votre
assiette.

Il s’avère qu’avec peu d’efforts, tout le monde peut être jardinier. Si vous acceptez de relever le défi, et ce n’en est vraiment pas un grand, faire pousser votre propre nourriture peut être très gratifiant. De plus cela revient beaucoup moins cher et le goût n’a rien à voir avec les fruits et légumes qu’on achète dans les supermarchés ! Il faut juste choisir la bonne jardinière ou le bon conteneur , apprendre à bien l’entretenir, et trouver quelques graines ! (ou du semis).

Voici une liste de départ de toutes les choses
folles, que même les jardiniers urbains, qui n’ont pas d’espace pour un
jardin, peuvent faire pousser à la maison.

Arbres fruitiers

1.
Les pommes peuvent pousser dans un pot ; vous pouvez aussi les faire
pousser sur le balcon ou un autre petit espace à l’aide d’une technique appelée espalier.
2. Les kumquats.
3. Les avocats (vous pouvez trouver de nombreux conseils sur internet)
4. Les mûres
5. Les myrtilles (vous pouvez trouver des vidéos utiles en ligne)
6. Les grenades
7. Les cerises
8. Les figues
9. Les poires
Voir les arbres fruitiers qui poussent sur les terrasses

Les agrumes

Les
agrumes en particulier sont réputés pour être faciles à faire pousser
pour les jardiniers débutants, alors ne laissez pas votre manque
d’expérience ou d’espace extérieur vous empêcher de profiter de fruits
fraîchement cueillis.

10. L’oranger nain
11. Les pamplemousses
12. Les mandarines
13. Les citrons Meyer
14. Les limes
Voir comment faire pousser des agrumes à la maison

Les fruits tropicaux

Les
fruits tropicaux peuvent également être étonnamment faciles à cultiver à
l’intérieur, même dans les climats non tropicaux. Comme …

15. Les bananes (cherchez des conseils pour le jardinage en conteneur en ligne)
16. Les ananas
17. Les papayes
18. Les goyaves (plusieurs variétés)
Voir comment faire pousser fruits tropicaux à la maison

Aliments qu’on peut faire pousser à la maison dans des pots:

Les vraies surprises

19. Le houblon
20. L’Aloe Vera
21. Les fraises
22. Le thé (même la tisane).
23. Le quinoa !

Et sans surprise:

24. Les tomates.
25. Les courges d’été
26. Les citrouilles
27. Les piments
28. Les poivrons
29.Les concombres

Les melons

30. Le petit cantaloup
31. Le melon Jenny Lind
32. La pastèque golden midget

Les herbes

33. Le basilic
34. L’origan
35. Le persil
36. Le romarin
37. La ciboulette
38. L’herbe à chat
39. Le thym
40. La sauge
41. L’estragon
42. La menthe.

Les légumes verts à feuilles

43. Le chou kale
44. Le mesclun
45. Les épinards
46. Les blettes
47. Les laitues
48. Les feuilles de moutarde
49. Les feuilles de chou vert
50. La roquette
Voir LE JARDINAGE D’INTÉRIEUR

Les légumes racines

51. Les carottes
52. Les betteraves
53. Les pommes de terre
Exemple 1 Cultiver ses légumes à l’intérieur avec une « windowfarm »
Exemple 2 Faire pousser ses légumes bio sans jardin

Autres aliments sains :

54. Les choux de Bruxelles
55. Les haricots mungo
56. L’herbe de blé
57. Le chou-rave
58. Les navets
59. Les rutabagas
60. Le céleri-rave
61. Les panais
62. Les topinambours
63. Les pois mange-tout
64. La rhubarbe (ce n’est pas l’idéal dans un pot, mais ça peut marcher)
65. Les champignons (vous trouverez plus de conseils en ligne)
66. Et les haricots verts.
Voir Faire pousser ses légumes bio sans jardin
Crédits Voici 66 aliments qu’on peut faire pousser à la maison dans des pots : Rachel Cernansky de Wakeup World

Traduction  Claire C.

http://www.espritsciencemetaphysiques.com/voici-66-aliments-quon-peut-faire-pousser-a-la-maison-dans-des-pots.html




Un médecin explique la glande pinéale et sa destruction par des produits chimiques toxiques

Publié par Laurent Freeman

UN BREF APERCU

Les faits : Le Dr Klinghardt partage ses préoccupations concernant les divers facteurs environnementaux qui affectent directement nos glandes pinéales

Réfléchissez bien:Vivez-vous un mode de vie sain ?

Êtes-vous soucieux de votre santé ?

Il est important de s’inquiéter, mais de
ne pas avoir peur. Il y a des choses que nous pouvons faire pour
demeurer en santé dans un environnement qui a besoin d’énormément de
changement.

La glande pinéale,
que beaucoup de cultures appellent aussi le troisième œil ou le siège
de l’âme, est située dans votre cerveau et beaucoup croient que c’est la
porte vers l’au-delà. La diméthyl-tryptamine (DMT) est produite ici
naturellement et est libérée en petites quantités lorsque nous rêvons et
lorsque le corps physique meurt.

La Glande pinéale ou « Troisième oeil »

Beaucoup de mystiques et de cultures à
travers le monde croient que cette glande est notre connexion directe
avec le Soi, ou Conscience. Malheureusement, il a été démontré que
divers produits chimiques dans notre environnement bloquent l’accès à
cette glande, ce qui, à son tour, peut rendre plus difficile la
connexion avec notre nature spirituelle et, par conséquent, avec notre
vrai moi.

Jetez un coup d’œil (Vidéo) Les secrets de la glande pinéale pour en savoir plus sur cet organe étonnant.

Rencontrez le Dr Dietrich Klinghardt

Dietrich Klinghardt est fondateur de la
Klinghardt Academy (USA), de l’American Academy of Neural Therapy,
directeur médical de l’Institute of Neurobiology, et clinicien en chef
du Sophia Health Institute, situé à Woodinville, Washington. Il est
également fondateur et président de l’Institut de neurobiologie en
Allemagne et en Suisse. La Klinghardt Academy (USA) dispense des
enseignements au monde anglophone sur les interventions biologiques et
les techniques d’évaluation Autonomic Response Testing.

Klinghardt a enseigné aux universités de
l’Illinois, de l’Utah, de Fribourg, d’Adélaïde, de la Capital
University (Washington DC) et autres, ainsi qu’aux facultés de médecine
de Genève et Zurich. Entre 1996 et 2005, il a été professeur agrégé au
Département de neurobiologie appliquée de l’Université Capital. Il est
régulièrement invité à donner des ateliers dans le cadre de la
prestigieuse Medicine Week à Baden-Baden, en Allemagne, et des
conférences internationales sur les maladies de Lyme et les maladies
associées (ILADS). Parmi ses livres, on trouve la Psychokinésiologie
innovante “Une nouvelle approche en médecine psychosomatique” sur la
psychothérapie musculaire guidée par le feedback-guid. Plusieurs de ses
enseignements, manuels, DVD de séminaires et outils cliniques sont
disponibles sur son site Web www.klinghardtacademy.com.

Dans la vidéo qui suit, le Dr Klinghardt partage ses préoccupations concernant les divers facteurs environnementaux qui affectent directement nos glandes pinéales.

Cette vidéo nous rappelle à tous d’être conscients de ces toxines – ce que nous mettons dans notre corps et ce à quoi nous nous exposons.

“La glande pinéale est la partie la plus sensible de notre système nerveux central et elle est très sensible à 4 choses : aluminium, glyphosate, fluor et WiFi.”

Lors du troisième Symposium
international sur les vaccins en mars 2014 et dans le cadre du 9e
Congrès international sur l’auto-immunité, la Dre Stephanie Seneff,
scientifique du MIT, a fait une présentation intitulée “Rôle de la
glande pinéale dans les lésions neurologiques à la suite d’un vaccin
avec adjuvant à l’aluminium”.

Dans son article souvent cité, elle
explique combien de troubles neurologiques courants, comme l’autisme et
la maladie de Parkinson, par exemple, ont une origine commune. Il s’agit
d’un apport insuffisant de sulfate au cerveau et d’une exposition
accrue aux métaux toxiques (p. ex. aluminium, mercure) en raison de
notre capacité réduite à les détoxifier et à les éliminer. Elle montre
également que ces métaux interfèrent avec la synthèse des sulfates,
provoquant l’accumulation de débris cellulaires.

Il explique ensuite que le sulfate
d’héparane dans les lysosomes est essentiel au recyclage des débris
cellulaires, des ordures et des dommages qui pourraient mener à des
maladies. De multiples études ont montré qu’une carence en sulfate
d’héparane entraîne l’autisme. En résumé, l’article souligne l’idée que
l’autisme et la maladie d’Alzheimer, dont les taux continuent
d’augmenter, sont causés par une grave carence en sulfate au cerveau, et
que la glande pinéale, que René Descartes appelle “le siège de l’âme”
peut synthétiser le sulfate stimulé par la lumière solaire et
l’administrer par la mélatonine sulfate. L’aluminium, le mercure et le
glyphosate, ensemble, peuvent faire dérailler ce processus. Ils
travaillent en synergie.

En conclusion, les chercheurs déclarent :

“Dans cet article, nous avons développé
l’argument que le glyphosate, l’ingrédient actif de l’herbicide Roundup
et l’aluminium, un métal toxique omniprésent dans notre environnement,
agissent en synergie pour induire un dysfonctionnement de la glande
pinéale qui mène au trouble du sommeil caractéristique de plusieurs
maladies neurologiques, dont l’autisme, le THADA, la dépression, la
maladie d’Alzheimer, la SLA, le trouble anxieux et la maladie de
Parkinson. Nous soutenons en outre que l’altération de l’apport de
mélatonine et de sulfate au cerveau en raison de lésions pinéales peut
expliquer comment le sommeil perturbé peut entraîner des lésions
neurologiques plus générales, et nous proposons que cela constitue un
élément important du processus de la maladie. L’augmentation constante
de l’utilisation du glyphosate sur les cultures de maïs et de soja
s’harmonise remarquablement bien avec l’augmentation des troubles du
sommeil et de l’autisme, ainsi que d’autres maladies neurologiques. Nous
avons montré comment la perturbation des enzymes CYP et la promotion de
l’anémie et de l’hypoxie, dues à la fois à l’aluminium et au
glyphosate, et la perturbation des bactéries intestinales par le
glyphosate, peuvent provoquer une pathologie entraînant des carences en
mélatonine et en sulfate du liquide céphalorachidien, qui est
caractéristique de l’autisme et de la maladie d’Alzheimer.
L’insuffisance de sulfate entraîne une altération du recyclage lysosomal
des débris cellulaires, et l’insuffisance de mélatonine entraîne des
troubles du sommeil, des maladies vasculaires et une diminution de la
protection contre les lésions ROS dans le cerveau.”

Voici une ventilation facile à comprendre du document, gracieuseté du Dr Jess.

Alors, que pouvons-nous faire ?

Comme il le dit, il espère que ce n’est
qu’une coïncidence que tous ces facteurs combinés soient si destructeurs
pour nos glandes pinéales, mais y a-t-il vraiment des coïncidences ?
Heureusement, nous pouvons éviter certains de ces contaminants.

Prenons le fluorure par exemple,
certains d’entre nous, surtout si nous vivons en Europe, à l’exclusion
du Royaume-Uni, ou dans de nombreuses régions du Canada, n’ont pas à se
soucier du fluorure dans notre eau, mais malheureusement la plupart des
Américains et les Français n’ont pas ce luxe. Il existe différents
filtres à eau qui éliminent le fluorure, et l’achat d’eau filtrée comme
l’eau distillée ou l’osmose inverse est également une option.

En ce qui concerne le glyphosate, un
pesticide utilisé en abondance dans l’agriculture moderne, une solution
très simple consiste à passer aux produits biologiques et à limiter ou à
éviter considérablement les aliments transformés, notamment les
organismes génétiquement modifiés (OGM). Je comprends que les produits
biologiques peuvent être chers, auquel cas faites de votre mieux !
Songez à utiliser les listes Clean 15 et Dirty Dozen pour savoir quels
aliments devraient toujours être achetés biologiques et lesquels ne sont
pas si importants.

WiFi – Celui-ci est un peu plus délicat,
car il est un peu partout ! La plupart d’entre nous l’avons dans nos
maisons, et on peut la trouver un peu partout dans les villes. Bien sûr,
vous pouvez toujours revenir à une bonne vieille connexion Internet
filaire, mais à moins de vivre au milieu de nulle part, vous ne pouvez
pas vraiment y échapper complètement. C’est pourquoi c’est une bonne
idée de passer du temps loin des écrans et de s’entraîner à la mise à la
terre (marcher sur la terre nue sans chaussures, étreindre les arbres,
nager dans des plans d’eau naturels) le plus souvent possible. Cela vous
aidera à mettre votre énergie à la terre et à émettre des ions négatifs
dans votre corps. Le simple fait d’être dans la nature, loin du WiFi,
pour une longue période de temps ou aussi souvent que vous le pouvez,
fera certainement du bien à votre corps, à votre esprit et à votre
esprit !

En ce qui concerne l’aluminium –
celui-ci est délicat… l’aluminium se trouve dans de nombreux aliments,
de nombreux médicaments d’ordonnance, des vaccins et des chemtrails.
Heureusement, nous pouvons détoxifier l’aluminium du corps en suivant
des protocoles sécuritaires et faire ce que nous pouvons pour limiter
notre exposition aux facteurs environnementaux.

Dernières réflexions

Comme l’a dit le médecin, ces quatre
facteurs combinés sont ceux qui causent le plus de dommages, donc si
nous pouvons faire ce que nous pouvons pour limiter de façon drastique
notre exposition à ces substances autant que possible, c’est un énorme
pas dans la bonne direction. Il est également important de savoir que
l’information fournie ici n’est pas conçue pour vous faire peur ou pour
vous faire peur, mais pour vous sensibiliser et vous donner les moyens
de prendre les meilleures décisions pour votre santé et votre sécurité
et celles de vos proches.

Le premier pas vers le changement est la
prise de conscience, et afin de créer tout type de changement, nous
devons d’abord être conscients.

Beaucoup d’amour

Source : Alanna Ketler https://galacticconnection.com/doctor-explains-the-pineal-gland-its-destruction-by-toxic-chemicals/?fbclid=IwAR1KZr8FJruQS_I9w4P0tjIbM7GB4__dhx_DcPtyzT72tMnoJPkQoC02mAk




Quelques bons gros mensonges scientifiques

[Source : Le Saker Francophone]

Par Denis G. Rancourt − Le 8 juin 2010 − Source Activist Teacher

Denis Rancourt.JPG

« La majorité des politiciens, selon les preuves dont nous disposons, ne sont pas motivés par la vérité, mais par le pouvoir, et par la préservation de ce pouvoir. Pour qu’ils puissent conserver ce pouvoir, il est essentiel que les gens restent dans l’ignorance, qu’ils vivent sans connaître la vérité, y compris la vérité de leur propre vie. Nous ne sommes donc environnés que d’un étalage de mensonges, dont nous nous nourrissons. »

Harold Pinter, discours du Prix Nobel (de Littérature), 2005.

La préservation des structures hiérarchiques qui contrôlent nos vies dépend du « vaste étalage de mensonges duquel nous nous nourrissons »
de Pinter. Les institutions en place, qui nous positionnent dans la
hiérarchie, comme les écoles, les universités, les médias de masse ou
les sociétés de productions audiovisuelles, ont comme fonction
principale de créer et de préserver cet étalage. Les scientifiques de
l’establishment répondent à ces mécanismes, ainsi que tous les
intellectuels ayant pour fonction d’« interpréter » la réalité.

En fait, scientifiques et « experts » définissent
la réalité afin qu’elle se conforme avec l’étalage mental dominant, qui
mute pour s’adapter en permanence au moment. Ils inventent et
construisent également de nouvelles branches de l’étalage, afin de
souscrire aux intérêts de groupes de pouvoir spécifiques, en leur
offrant de nouvelles voies ouvertes à l’exploitation. Ces grands prêtres
sont récompensés de leurs bons et loyaux services par un statut de
classe élevé.

Le mensonge de l’argent

Les économistes en constituent un exemple des plus probants. Ce n’est
sans doute pas par accident que ce soit aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle, que les économistes soient devenus les premiers analystes professionnels à « pénétrer par effraction »
dans une bataille visant à définir les limites de la liberté académique
des universités. À partir de ce point, le système académique allait
imposer une stricte séparation opérationnelle entre le travail d’enquête
et la théorisation, considérés comme des disciplines acceptables, et la
réforme sociale considérée comme inacceptable 1.

Tout universitaire désireux de préserver sa position comprit ce que
cela signifiait. L’effet de bord en fut que les universitaires devinrent
maîtres en l’art de cultiver une image importante de soi, malgré la
limitation mortelle de leur pertinence sociale, avec des verbiages du
genre : « La vérité est notre arme la plus puissante », « la plume est plus forte que l’épée », « une bonne idée peut changer le monde », « la raison nous sortira des ténèbres », etc.

Ainsi l’entreprise de l’économie fut-elle dévolue à masquer le
mensonge de l’argent. La pratique d’emprunts toxiques, la fixation des
prix, et les contrôles monopolistiques étaient les principales menaces à
la justice naturelle d’un marché libre, et ne constituaient que des
erreurs dans le cadre d’un système autorégulé, qui restait modérable par
l’ajustement des taux d’intérêts et par d’autres « protections ».

Pendant tout ce temps, aucune théorie économique dominante ne fit
jamais mention du fait que tout l’argent qui circule, sans exception,
est créé de toutes pièces par un système bancaire à réserve
fractionnaire, détenu par des intérêts privés obscurs et secrets, et
disposant du permis de fabriquer et de distribuer de la dette qui doit
être remboursée (avec intérêts) par l’économie réelle ; de quoi
poursuivre la concentration de la propriété et du pouvoir face à toute
économie, locale ou régionale.

Aux restants, la tâche de gagner de l’argent plutôt que simplement le
fabriquer, sans jamais en accumuler. La classe moyenne court en
permanence derrière le paiement d’un loyer ou le remboursement d’un
emprunt immobilier. L’esclavage salarial est perpétré et de plus en plus
déclassé dans les zones stables, et se voit installé, dans ses
variantes les plus vicieuses, dans tous les territoires nouvellement
conquis.

Il est tout à fait singulier que la plus grande escroquerie à l’exploitation (la création monétaire privatisée, ou dette) jamais promulguée et appliquée à la planète tout entière ne figure même pas dans les théories économiques.

Les économistes sont tellement occupés à modéliser les évolutions des
profits, des retours sur investissements, des chiffres de l’emploi, de
la valeur des marchés boursiers, et les bénéfices des
fusions-acquisitions pour les exploiteurs du milieu de l’échelle, qu’ils
ne remarquent pas leur propre évitement de ces éléments fondamentaux.
Ils modélisent le schéma de construction tout en refusant de reconnaître
que le terrain où l’édifice est bâti se situe en zone sismique, et que
les vautours planent déjà en cercle au-dessus de leurs têtes.

Et pendant ce temps, les financiers rédigent et amendent les règles à
leur gré, selon un processus qui, lui non plus, ne figure pas dans les
théories macroéconomiques. Le seul élément humain considéré par les
économistes dans leurs modèles mathématiques « prédictifs » est
le comportement du consommateur de bas niveau, en aucun cas les
manipulations en haut du système. La corruption est la norme, mais non
écrite. Les économies, les cultures, les infrastructures des nations
sont volontairement détruites pour s’attirer de nouveaux bataillons
d’esclaves, via des dettes nationales grandissantes, pour les
générations à venir ; et les économistes couvrent ces dettes en
expliquant les conséquences catastrophiques supposées qui surviendraient
si ces dettes n’étaient pas remboursées…

Des outils de gestion pour les maîtres, un rideau de fumée pour nous autres — merci les experts économistes.

La médecine : le mensonge de la santé

Qui n’a pas entendu quelque DM (Docteur en Médecine) interviewé à la
radio, émettant l’affirmation assurée que l’espérance de vie a augmenté
grâce à la médecine moderne ? Rien n’est plus éloigné de la vérité.

L’espérance de vie a augmenté dans le monde développé du fait de
l’absence historique de guerres civiles et territoriales, d’une
nourriture meilleure et plus accessible, d’une baisse des accidents (du
travail, et autres), et de meilleures conditions de vie et de travail en
général. Le seul indicateur de santé individuelle au sein d’un pays, et
d’un pays à l’autre, est le statut économique, indépendamment de
l’accès aux technologies médicales et pharmaceutiques.

C’est en fait pire que cela : la médecine porte en fait des impacts
négatifs sur la santé. Les erreurs médicales (sans compter les décès non
attribués à l’administration d’un « traitement » dans les
règles) constituent le troisième vecteur de décès aux USA, après les
troubles cardiaques et les cancers, et l’écart est très important entre
cette sous-estimation très conservatrice des décès par erreurs médicales
et la quatrième cause de décès2.
La médecine n’ayant que peu de moyens de régler les problèmes
cardiaques et les cancers, et la médecine n’ayant qu’un impact positif
statistiquement marginal dans le domaine des interventions traumatiques,
nous en concluons que la santé publique se trouverait améliorée si tous
les docteurs en médecine s’évaporaient purement et simplement. Et
pensez une minute au temps perdu et au stress que les gens malades
s’épargneraient…

L’hôpital constitue l’un des endroits les plus dangereux de notre
société. On compte parmi les erreurs médicales les mauvais diagnostics,
les erreurs de prescriptions, les prescriptions de médicaments qui ne
devraient pas être combinés entre eux, les interventions non
nécessaires, et les traitements mal administrés, dont chimiothérapies,
traitements par radiations, et opérations réparatrices.

Le mensonge s’étend jusqu’au mythe selon lequel les docteurs en
médecine sont proches de comprendre le corps humain. Et ce mensonge bien
gardé nous encourage à faire confiance aux docteurs, ce qui ouvre la
porte à un filon fort juteux pour la big pharma.

La première chose que les volontaires de Médecins sans frontière (MSF) doivent faire pour apporter une aide significative aux zones sinistrées est d’« oublier leur formation médicale » et d’aller travailler sur les tâches prioritaires : l’eau, la nourriture, les abris, et la prévention de propagation des épidémies ; pas la vaccination, ni les opérations, ou les prescriptions médicales… La santé publique résulte de la sûreté, de la stabilité, de la justice sociale, et du pouvoir d’achat économique, pas d’unités d’IRM (Imagerie par résonance magnétique) ou de prescriptions de traitements.

Ces têtes de nœud appliquent de manière routinière des « traitements recommandés »
et prescrivent des médicaments dangereux pour tout : pour les niveaux
de tensions élevés dus à un mode de vie sédentaire et à une mauvaise
nutrition, pour l’apathie à l’école, pour l’anxiété à se trouver dans un
lieu public, pour les fonctions érectiles postadolescence, pour les
troubles du sommeil non conventionnels, et pour tous les effets
secondaires des propres drogues qu’ils prescrivent.

Dans un renversement de la logique professionnelle mais non moins
remarquable, les docteurs prescrivent des drogues pour supprimer des
symptômes qui sont des indicateurs de risques, au lieu de s’occuper des
causes de ces risques : ils ne font qu’agresser le corps encore plus.

Les effets que la médecine a eu et continue d’avoir sur nous sont
incroyables : il s’agit simplement d’une manière de plus de nous garder à
l’état de stupidité (l’ignorance de notre propre corps) et
artificiellement dépendants de la hiérarchie de contrôle. Les gens
économiquement défavorisés ne meurent pas d’un manque de « soins »
médicaux — ils meurent des contraintes qui pèsent sur leurs vies et des
dettes résultant directement de leur pauvreté. Combien de docteurs en
médecine ont formulé cette vérité évidente à la radio?

LES MENSONGES DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

L’exploitation par extraction de ressources, par expropriation
territoriale, et par la création et la préservation d’esclaves salariés
dévastent les populations indigènes et l’environnement sur des échelles
continentales. Il est donc vital de couvrir ces crimes sous un voile
d’analyses d’experts et sous une diversion de politiques de
développement. Une classe importante d’intellectuels rend ici service,
en la matière des scientifiques et consultants en environnement.

Les scientifiques en environnement travaillent naïvement ou en
connaissance de cause main dans la main avec les charlatans de la
finance et du monde de l’entreprise, les médias dominants, les
politiciens, les bureaucrates d’état et internationaux, pour masquer les
vrais problème et pour générer des opportunités de profits aux élites
au pouvoir. Voici des exemples notables de cas spécifiques.

Le fréon et la couche d’Ozone

Connaissez-vous quelqu’un qui a été tué par le trou dans la couche d’ozone ?

Le protocole de Montréal de 1987, interdisant les chlorofluorocarbones (CFC), est considéré
comme un cas d’école, voyant la science, conjuguée à une gouvernance
responsable, amènent à un traité emblématique protégeant la Terre et
tous ses habitants. N’est-ce pas merveilleux ?

Au moment où le brevet de DuPont [Une entreprise géante de chimie, NdT]
sur le Fréon (TM), le réfrigérant CFC le plus usité au monde, allait
expirer, les médias dominants s’emparèrent d’observations et
d’hypothèses scientifiques impénétrables quant à la concentration de
l’ozone dans les hautes couches de l’atmosphère, aux abords des pôles.

Il s’ensuivit une mobilisation internationale pour criminaliser les
CFC ; et DuPont développa et breveta un réfrigérant de remplacement, qui
fut promptement homologué.

Un prix Nobel de chimie fut attribué en 1995 à une preuve en
laboratoire que les CFC peuvent appauvrir l’ozone dans des conditions
atmosphériques simulées. En 2007, il fut démontré que ces travaux
avaient pu être fortement biaisés par une surestimation du taux
d’épuisement d’un ordre de grandeur, ce qui invalidait le mécanisme
proposé d’épuisement de la couche d’ozone par les CFC 3.
Sans parler du fait que les expériences en laboratoires sont très
différentes des hautes couches de l’atmosphère… L’attribution du prix
Nobel serait-elle biaisée par les médias et les pressions d’intérêts
particuliers ?

Mais c’est encore mieux que cela. Il s’avère que le réfrigérant de
remplacement de DuPont est, sans grande surprise, moins inerte que ne
l’était le Fréon. Il s’ensuit qu’il corrode les composants du cycle de
réfrigération beaucoup plus rapidement. Les anciens frigidaires et
congélateurs avaient une durée de vie pratiquement illimitée, et voilà
qu’à présent ils sont bons à jeter en huit ans environ. La conséquence
en a été un empilement dans des proportions inédites d’appareils
électroménagers en fin de vie dans les sites de décharges en Amérique du
Nord ; encouragés par la propagande verte vantant des consommations
électriques ultraefficaces des nouveaux appareils, testés à porte fermée
(vous avez bien lu, ces modélisations supposent que l’on n’ouvre jamais
la porte du frigo, pour consommer moins et obtenir la note « A+++ »).

En outre, on nous a frénétiquement exhortés à éviter le soleil,
l’index des UV maintient entières notre peur du cancer et notre
dépendance à l’establishment médical, et une nouvelle industrie de
blocage du soleil, comparable à une ligue de protection des vampires »,
a été créée. Et, bien sûr, les chimistes universitaires sont à la
recherche de la molécule de blocage du soleil parfaite, qui pourra être
brevetée par la big pharma. Et dès que le brevet sera posé, ma
prédiction est que nous verrons des interviews dans les médias, avec des
experts en cancer de la peau…

Les pluies acides et la forêt boréale

Dans les années 1970, c’étaient les pluies acides. Des milliers de
scientifiques du monde entier (comprendre : de l’hémisphère nord)
étudiaient ce « problème des plus urgents pour la planète ».
La forêt boréale constitue le plus grand écosystème terrestre, et on
signalait que ses millions de lacs mouraient du fait des pluies acides
qui tombaient du ciel.

Les centrales à charbon laissaient s’échapper des sulfures dans
l’atmosphère, rendant la pluie acide. Il fut postulé que les pluies
acides rendaient les sols et les lacs acides dans la forêt boréale, mais
cette acidification fut en pratique impossible à détecter. Des lacs
sauvages, au cœur des parcs nationaux, devaient faire l’objet d’études
pour essayer de détecter une acidification statistiquement
significative.

Pendant ce temps, les lacs et leurs bassins versants étaient en cours
de destruction du fait de l’industrie des maisons de campagne, de
l’agriculture, de l’exploitation forestière, de l’extraction minière, de
la surpêche et du tourisme. Aucune de ces destructions, locales ou
régionales, ne fit jamais l’objet de la moindre étude ni de la moindre
médiatisation. Au lieu de cela, les scientifiques pointèrent leur regard
vers de lointaines centrales à charbon, vers la distribution
atmosphérique, et postulèrent que des réactions chimiques se
produisaient au sein des gouttes de pluie. Une étude découvrit que la
reproduction en aquarium d’une espèce de poissons se montrait très
sensible à l’acidité (pH). On écrivit de longs traités sur l’équilibre
des charges des cations et sur leur transport, et l’attention fut
détournée du terrain, vers un problème aseptisé de chimie atmosphérique,
résultant de l’industrialisation et du progrès, mais pas d’exploitants
identifiables.

Pour ce qui me concerne, physicien et praticien des sciences de la
terre, devenu scientifique de l’environnement, j’ai moi-même lu
pratiquement chaque article scientifique écrit au sujet des pluies
acides ; je n’y ai pas trouvé un seul exemple de démonstration d’un
impact négatif sur les lacs ou sur les forêts du aux pluies acides. À
mon avis, en opposition des affirmations répétées des auteurs
scientifiques, la recherche sur les pluies acides démontre que les
pluies acides ne peuvent pas constituer la source du problème.

Ce modèle de blanchiment des exploiteurs, coordonné par les élites,
allait se répéter à une échelle encore plus importante quelques
décennies plus tard, avec le réchauffement climatique mondial.

Le réchauffement climatique : une menace pour l’humanité

En 2005 et 2006, plusieurs années avant que le scandale du Climategate de novembre 2009 n’explose la bulle médiatique qui maintenait l’opinion publique dans l’acceptation des crédits de carbone, du système de plafonnement, et du filon financier associé, chiffré en milliers de milliards de dollars, qui peut encore fonctionner, j’exposai le scandale de la cooptation au réchauffement planétaire dans un article qu’Alexander Cockburn, décrivit dans The Nation comme « l’une des meilleures études sur la fabrication du mythe de l’effet de serre, du point de vue de la gauche » 4 5 6.

Mon étude amena David F. Noble à explorer la question, et à écrire The Corporate Climate Coup [« Le coup d’État climatique des multinationales », NdT],
pour exposer la manière dont les médias s’emparèrent du sujet par suite
de la compréhension par le secteur de la finance du potentiel
gigantesque de bénéfices que le passage au vert pouvait constituer7.

Les paragraphes d’introduction de Global Warming: Truth or Dare? sont reproduits ici 4.:

J’avance également qu’il existe de fortes motivations
sociétales, institutionnelles, et psychologiques, derrière la
construction puis le maintien du mythe d’une grande menace de
réchauffement planétaire (le mythe du réchauffement climatique, pour
faire court). Je décris ces motivations s’agissant des travaux de la
profession scientifique, ainsi que du réseau des multinationales, de la
finance mondiale, et de ses ombres gouvernementales.

J’affirme que la force la plus destructrice de la planète, et de
loin, réside dans les financiers menés par le pouvoir, et les sociétés
mues par la recherche du profit, ainsi que leurs cartels soutenus par la
puissance militaire ; et que le mythe du réchauffement planétaire
constitue une fausse piste qui contribue à cacher cette vérité. À mon
avis, les activistes qui, quelles que soient leurs justifications,
entretiennent le mythe du réchauffement planétaire, ont été mis sous
contrôle, ou à tout le moins, se sont fait neutraliser.

D’autres extraits suivent 4.:

Les scientifiques en environnement et les agences
gouvernementales sont financés pour étudier et examiner des problèmes
qui ne menacent pas les intérêts corporatifs ni financiers. Il n’est
donc pas surprenant qu’ils s’en prennent à la dévastation à l’échelle
d’un continent, due à l’extraction des ressources, par la lorgnette du
CO2. Le principal inconvénient de cette stratégie et qu’on ne prend pas
le contrôle d’un monstre affamé en lui demandant de chier moins que ce
qu’il avale.

Le réchauffement climatique constitue un problème strictement dans
l’imaginaire de la classe moyenne du monde développé. Personne d’autre
ne s’en préoccupe. Les travailleurs des usines, exploités dans le Tiers
Monde se fichent du réchauffement climatique. Les enfants irakiens ayant
subi des mutations génétiques du fait de l’uranium appauvri qui y a été
répandu par les guerres étasuniennes se fichent du réchauffement
climatique. Les populations indigènes dévastées ne sont pas non plus
concernées par le réchauffement climatique, sauf peut-être comme
représentation de la seule solidarité à laquelle nous pourrions
souscrire.

Ce n’est pas un sujet de limitation des ressources. [« Les montants
dépensés pour l’alimentation des animaux de compagnie aux USA et en
Europe chaque année équivalent aux montants nécessaires pour apporter
une nourriture et des soins médicaux de base à l’ensemble des
populations du Tiers Monde, et encore resterait-il une assez coquette
somme à dépenser. » (rapport de développement de l’ONU, 1999)]. C’est un
sujet d’exploitation, d’oppression, de racisme, de pouvoir, et
d’avidité. La justice économique, humaine, et animale amène d’elle-même
une pérennité économique qui est elle-même toujours fondée sur des
pratiques renouvelables. La reconnaissance des droits élémentaires des
populations indigènes modère automatiquement l’extraction de ressources
et préserve les habitats naturels. Empêcher les guerres et les
interventions impérialistes tarit automatiquement l’exploitation à
l’échelle des nations. Un vrai contrôle démocratique de la politique
monétaire permet très largement de supprimer l’extorsion basée sur la
dette. Etc.

Et il y a une critique approfondie de la science qui sert à nourrir une tendance à grand bruit, et un aveuglement intéressé 4.. Le Climategate ne fait que confirmer ce qui devrait sauter aux yeux de tout scientifique en exercice : cette science constitue une mafia quand elle ne se résume pas à une pilule soporifique.

[Développement récent (mars 2011) : déconstruction tranchante du récit de la science climatique dominante – ICI.]

Conclusion

Cela continue sans s’arrêter. Que reste-t-il, qui n’est pas mensonge ?

Considérez l’escroquerie récente au H1N1 — un autre cas d’école. Le
cirque se poursuit et fait dans le grotesque : des gels antiseptiques à
chaque porte en un clin d’œil, des lycéens se shootant en buvant
l’alcool des gels, obsolescence de la souche virale avant que le vaccin —
pré-payé — ne puisse même être produit, efficacité non prouvée, aucune
exigence que l’efficacité en soit garantie, des garanties du
gouvernement aux fabricants contre les poursuites lancées par les
clients, dans les universités, des agents de sécurité enseignant aux
étudiant la bonne manière de tousser, etc.

De la folie pure. Quelque chose a-t-il déclenché notre réflexe de stupidité génétiquement enraciné de pays développé ? Cela s’inscrit-il dans notre marche vers le fascisme8 ?

En voici encore un échantillon. Les éducateurs promeuvent le mensonge selon lequel nous apprenons parce que nous recevons un enseignement. Le mensonge de l’éducation est franchement dénoncé par les éducateurs radicaux9 10.

Les professeurs d’université conçoivent des programmes comme si les étudiants apprenaient effectivement chaque élément qui y est professé, alors qu’en réalité les étudiants n’apprennent pas les éléments qui y sont professés : chacun n’apprend que ce qu’il apprend. On pourrait chambouler complètement l’ordre dans lequel les cours sont donnés, et l’on ne verrait pas de différence notable quant à ce que les étudiants en retiennent. Les étudiants produisent des absurdités et les professeurs n’en sont pas gênés. L’obéissance et l’endoctrinement sont les vrais composantes de tout le processus, et la seule compétence réellement exigée est de faire semblant. Les étudiants le savent, et ceux qui l’ignorent ne savent pas ce qu’ils savent, et ne se connaissent pas eux-mêmes. 8.9.10..

Choisissez n’importe quelle opinion d’expert ou n’importe quel paradigme dominant : ils sont les constituants d’un racket.

Nous n’acceptons pas la vérité, parce que la vérité est brutale.

Denis G. Rancourt était professeur titulaire à 
temps plein de l’Université d’Ottawa au Canada. Il suivit une formation 
de physicien et pratiqua la physique, les sciences de la terre, et la 
science de l’environnement, domaines en lesquels il fut financé par une 
agence nationale et dirigea un laboratoire reconnu à l’international. Il
 a publié plus de cent articles dans des journaux scientifiques de 
premier plan. Il a développé des cours d’activisme populaire et a 
constitué un critique franc de l’administration universitaire. Il est un
 défenseur des droits des Palestiniens. Il a été mis à la porte en 2009 
par un président qui est un défenseur inconditionnel de la politique 
israélienne. [Voir www.academicfreedom.ca]
Note du Saker Francophone

Il a aussi publié une longue étude sur les tenants et les aboutissants de la globalisation.

Traduit par Vincent, relu par Olivier pour le Saker Francophone

Notes

  1. « No Ivory Tower – book » écrit par Ellen W. Schrecker
  2. Interview radiophonique du Dr. Barbara Starfield: CHUO 89.1 FM, Ottawa; 21 janvier 2010
  3. Nature 449, 382-383 (2007)
  4. « Global Warming: Truth or Dare? – essay » par Denis G. Rancourt
  5. « Questioning Climate Politics – Denis Rancourt says the ‘global warming myth’ is part of the problem »; April 11, 2007, interview par The Dominion
  6. Climate Guy blog
  7. « The Corporate Climate Coup – essay » par David F. Noble
  8. “Canadian Education as an Impetus towards Fascism – essay” par Denis G. Rancourt
  9. « Pedagogy of the Oppressed – book » par Paulo Freire
  10. “The Ignorant Schoolmaster – book” par Jacques Rancière



Un biologiste ciblé pour avoir exposé le pesticide changeur de genre – l’atrazine – qui empoisonne l’Amérique

[Source : Sott]

[Auteur de la version originale anglaise : Christina Sarich]

Tyrone Hayes

Le biologiste Tyrone Hayes est un professeur à l’Université de
Californie avec un message important. L’un des pesticides les plus
couramment utilisés en agriculture [NdT : interdit en France depuis
2003], l’atrazine, est responsable selon ses recherches, de la
féminisation des amphibiens. Plus important encore, le produit chimique
élimine efficacement les chromosomes mâles à un rythme alarmant, il
suffit de niveaux trois fois inférieurs à ceux qui se trouvent
actuellement dans notre eau potable. Ce n’est pas seulement le plomb et
le fluor qui doivent nous préoccuper, mais un perturbateur endocrinien
connu, créé par Syngenta, qui modifie complètement notre patrimoine
génétique.

Hayes combat Syngenta depuis des décennies pour signaler les effets
nocifs de l’atrazine. Ses articles scientifiques décrivent comment
l’atrazine perturbe les gonades masculines, produisant des lésions
testiculaires associées à une réduction du nombre de cellules germinales
chez les poissons, amphibiens, reptiles et mammifères téléostés, et
induit une féminisation partielle et/ou complète chez les poissons,
amphibiens et reptiles. Ces effets sont forts (càd statistiquement
significatifs), uniformes d’une classe de vertébrés à l’autre
et spécifiques. La réduction des niveaux d’androgènes et l’induction de
la synthèse d’œstrogènes – démontrée chez les poissons, les amphibiens,
les reptiles et les mammifères – représentent des mécanismes plausibles
et cohérents qui expliquent ces effets.

Les puissants de l’agro alimentaire s’en prennent à un lanceur d’alerte

D’autres scientifiques se sont depuis fait connaitre pour corroborer les affirmations de Hayes, mais ce n’est qu’après que Syngenta eût déposé un document de 102 pages visant à discréditer le scientifique.

L’atrazine est utilisée sur tout, des champs de maïs (75 pour cent
d’entre eux sont pulvérisés avec de l’atrazine aux États-Unis) aux
fermes d’arbres de Noël, et c’est un des produits chimiques les plus répandus en agriculture.
Syngenta a demandé à Hayes de faire des recherches sur le produit
chimique, mais après qu’il ait trouvé des résultats auxquels le
fabricant d’atrazine ne s’attendait pas, il a été ciblé d’une manière
qui, avec le temps, est malheureusement devenue familière aux lanceurs
d’alerte.

Le plomb, le fluor et maintenant l’atrazine

Alors que nous nous inquiétons du fluor et du plomb, à juste titre, dans
notre eau potable, un produit chimique encore plus sinistre s’infiltre
dans nos eaux souterraines et finit par s’infiltrer dans les réserves
d’eau municipales.

L’atrazine affecte négativement les hommes, en rétrécissant
littéralement leurs gonades, ou en les amenant à devenir des femmes,
mais elle affecte aussi les femmes, causant de faibles niveaux
d’œstrogènes et des règles irrégulières. Dans l’ensemble, ce produit
chimique agit exactement comme beaucoup d’autres poisons figurant à
l’ordre du jour de l’ONU le font – des chimiothérapies aux vaccins, des
BPA qui sont des xénoestrogènes connus aux produits pharmaceutiques, en
passant par les contraceptifs oraux qui passent sans encombres grâce du
réseau des eaux usées à nos eaux potable – ce qui rend la fertilité
telle une roulette russe génétique.

Faut-il croire qu’un produit chimique qui provoque une castration
chimique complète chez les grenouilles africaines mâles à griffes n’aura
pas finalement des effets similaires sur nous ? Plus de 3600
tonnes de cette substance sont utilisées chaque année, mais avec toutes
les tentatives de faux drapeaux et les crises de l’eau à Flint, au
Michigan, qui peut se tenir informé des nombreuses méthodes qu’ils
utilisent pour éliminer les masses ?

La population des États-Unis est censée chuter de 78,2 %, passant de
316+ millions à 69 millions de personnes SEULEMENT en 2025, selon un
site Web du gouvernement, et beaucoup ont fait des déclarations
admettant vouloir réduire la population de la terre.

Même le CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) en décembre 2014, a offert la comparaison choquante dans les totaux de population de 2007 à 2013, où ils déclarent « Il y a eu 3,93 millions de naissances aux États-Unis en 2013, en baisse de moins de 1% par rapport à 2012 et 9% par rapport au sommet de 2007. Le taux général de fécondité aux États-Unis était à son plus bas niveau en 2013. »

Est-ce la vraie raison pour laquelle Tyrone Hayes est visé ?

Il dit que nous fabriquons des  » bébés toxiques  » en raison du poison
chimique le plus vendu par l’une des plus grandes compagnies chimiques
au monde. Il est interdit dans l’UE, mais encore largement utilisé aux
États-Unis, et même réenregistré par l’Environmental Protection Agency
l’année même où il a été interdit à l’étranger. 0,1 partie par milliard
d’exposition à l’atrazine change le sexe d’une grenouille. Combien de
parties par milliard cela prendra-t-il pour empêcher votre capacité de
reproduction ? Il est peut-être temps d’écouter M. Hayes.

Traduction Sott.net


[Vidéos en anglais :









]




Les « miracles verts » de ce jeune jardinier belge sur 15m2

[Source : Mr Mondialisation via Les moutons enragés]

Logo Mr Mondialisation

À quelques kilomètres de Bruxelles, Arthur, âgé de 17 ans à peine, soigne un micro-potager d’une productivité époustouflante. Ses succès, partagés sur les réseaux sociaux, suscitent un véritable engouement et surtout de la curiosité. Nous l’avons rencontré.

Avec son potager, Arthur emporte un véritable succès sur les réseaux sociaux. Sur Instagram, où il poste les photographies de ses réussites, plus de 5000 personnes le suivent alors qu’il commence à peine. Le jeune homme, qui vit à une dizaine de kilomètres de la capitale Belge y explique comment, sur un espace d’à peine 15 mètres carrés, il obtient une productivité importante, le tout sans intrant et autres produits de synthèse.

Crédit image : lepotagerdarthur.com

Sélection stricte des légumes et permaculture

« J’ai commencé à jardiner à l’âge de 7 ans », se souvient le jeune homme. « C’est un proche de mes parents âgé de plus de 80 ans qui m’a transmis cette passion fantastique », complète-t-il. Inspiré des techniques de la permaculture et des nombreux livres qu’il a lus, il jardine de manière écologique et privilégie les associations de cultures. Les photos de son petit espace en témoignent : les légumes sont plantés serré et chaque interstice est exploité. On y trouve des céleris, des choux, des haricots, des concombres. Et afin de gagner encore un peu plus de place, Arthur fait pousser les courges le long d’une palissade. Au programme également, le paillage du sol et l’installation de « Ollas », des pots en argile enterrés et remplis d’eau qui permettent de réduire la fréquence des arrosages. « En saison, je récolte des légumes tous les jours. Cette année, j’ai eu beaucoup de tomates ! », se réjouit-il.

Qu’en est-il des insectes et des champignons pouvant s’attaquer aux légumes ? « Je laisse faire l’écosystème. Et si ça ne marche pas, la plante meurt », confie le jeune homme avec beaucoup de philosophie. C’est un peu la part que la biodiversité prend pour elle. Néanmoins observe-t-il : la nature fait bien les choses, « de manière générale, les écosystèmes sont bien réglés », si bien qu’une « invasion de pucerons par exemple est régulée par l’arrivée de prédateurs naturels, comme les larves de coccinelles ». Les scientifiques observent effectivement que, dans la nature, l’augmentation d’une proie génère l’augmentation des prédateurs et inversement, permettant une auto-régulation dans le temps. Ceci n’est évidemment pas possible dans les monocultures industrielles où les mécanismes naturels sont bloqués par l’activité humaine.


https://www.instagram.com/p/BlnoPPqgGO4

Crédit image : lepotagerdarthur.com

Une passion partagée avec ses camarades

Pour Arthur, le jardinage, ce n’est pas seulement la joie de pouvoir consommer des légumes frais. « Je suis toujours époustouflé par les plantes qui se développent à partir de si petites graines »,nous explique-t-il avec fascination. Et puis, travailler au jardin, c’est aussi l’occasion de bricoler : « les hôtels à insectes « fonctionnent du tonnerre. Au printemps ça ressemble plus à une ruche qu’à un simple hôtel ! »

Si l’on a souvent l’image d’une jeunesse qui ne s’engage pas, Arthur participe à démontrer le contraire. Le jeune homme partage sa passion avec ses camarades et échange des semences avec ceux qui jardinent tout comme lui. À l’école, il a même été invité à présenter son projet en cours. Et pour la suite ? Il ne sait pas encore exactement. Néanmoins, à l’avenir, il espère pouvoir s’investir à son échelle contre le changement climatique. Osons lui avouer qu’il le fait déjà, et ce d’une très belle manière…

Pour suivre le travail inspirant d’Arthur, son site web et sa page Instagram.

Crédit image : lepotagerdarthur.com
Crédit image : lepotagerdarthur.com
Crédit image : lepotagerdarthur.com
Crédit image : lepotagerdarthur.com
Crédit image : lepotagerdarthur.com

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Ça s’est passé en 1948

En 1948, ont eu lieu en particulier les événements suivants [Sources : L’internaute, Wikipédia] :

Wiener pose les bases de la cybernétique
Le
mathématicien Norbert Wiener publie en 1948 un ouvrage retentissant
intitulé, « Cybernétique, ou le contrôle et la communication dans
l’animal et la machine ». Il y définit pour la première fois la
cybernétique comme une science des mécanismes de communication et de
contrôle chez les êtres vivants, les machines et les systèmes organisés.
C’est la mesure de l’information fournie par une série de messages. Ce
livre connaît un grand succès dès sa publication. Il sera considéré
comme la référence en matière de cybernétique.
Le GATT [ancêtre de l’OMC] entre en vigueur
Le General Agreement on Tariffs and Trade (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) entre en vigueur. Signé le 30 octobre 1947 par vingt-trois pays, il a pour objectif la relance du commerce mondial par l’abaissement et l’harmonisation des barrières douanières tarifaires et quantitatives. Par la suite, le GATT fera l’objet de plusieurs négociations multilatérales, communément appelées « rounds », alors que ses membres seront de plus en plus nombreux. Les principaux cycles de négociations, comme le Kennedy Round ou le Tokyo Round, auront pour conséquence l’abaissement radical des droits de douane. Un autre, primordiale, l’Uruguay Round, portera sur les domaines de l’agriculture et des services et, au terme des discussions, aboutira à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Assassinat de Gandhi
Le « père de la nation indienne » est assassiné de trois balles par l’extrémiste indoue Nathuram Godse lors d’une prière publique. Godse reproche à Gandhi d’être trop favorable à la cause des indiens musulmans. Durant 78 ans, Mohandas Karamchand Gandhi, dit le Mahatma Gandhi (Mahatma signifiant «Grande Âme»), aura professé la non-violence radicale, « l’ahimsa » et la résistance passive contre l’occupant britannique. Gandhi avait choisi de faire entendre sa voix par le jeûne politique jusqu’à obtenir satisfaction de ses revendications. Deux millions d’Indiens assisteront à ses funérailles.
Signature du Traité de Bruxelles
Les représentants du Benelux, de la Grande-Bretagne et de la France signent le traité de Bruxelles qui institue l’UEO (Union de l’Europe occidentale). Il s’agit d’un pacte régional d’assistance militaire et économique valable sur une période de 50 ans auquel d’autres pays peuvent se rallier. A la demande de la France, l’Allemagne est désignée comme adversaire potentiel dans la partie du traité concernant la défense commune. Les instances militaires du traité de Bruxelles seront incorporées à celles de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en décembre 1950.
Création de l’OECE [ancêtre de l’OCDE]
Afin de répartir les aides financières proposées par le plan Marshall pour faciliter la reconstruction européenne, des organismes administratifs communs sont mis en place. Ainsi, l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) est créée et chargée de dépenser équitablement les crédits entre les différents Etats d’Europe occidentale. Son but consiste aussi à renforcer les relations économiques entre ses dix-sept membres ainsi que de libéraliser les échanges commerciaux et monétaires. Mais à la fin des années 1950, l’OECE sera fragilisée par les désaccords entre les membres de la CEE et les Etats favorables à une zone de libre-échange. En 1961, l’OECE laissera place à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Congrès européen à la Haye
Sous l’impulsion du Comité international de coordination des Mouvements pour l’unité européenne, près de 800 délégués de toutes les tendances politiques européennes se réunissent à la Haye. Quelques représentants du Canada et des Etats-Unis sont également présents. C’est Winston Churchill qui est chargé de présider le congrès. En septembre 1946, lors d’un discours à Zurich, ce dernier avait déjà montré son intérêt pour une éventuelle création des « Etats-Unis d’Europe ». Ainsi, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’idée d’une unité européenne revient au premier plan et se renforce dans les esprits. Le but du congrès est de mettre en place une union européenne économique, politique, culturelle et monétaire. De cette réunion naîtra le Mouvement européen et le Conseil de l’Europe.
La naissance de l’Etat d’Israël
Le jour même où s’achève le mandat britannique sur la Palestine, le président Chaïm Weizmann proclame l’Etat d’Israël. L’ancien Etat d’Israël avait disparu en 70 après Jésus Christ, lorsque Jérusalem avait été détruite par les romains. L’ONU décide d’officialiser la création d’Israël en divisant l’ancienne Palestine en deux Etats, l’un arabe, l’autre juif. Le monde arabo-musulman rejettera le compromis et attaquera aussitôt Israël.
Début du blocus de Berlin
En riposte à la décision des Alliés de violer les accords de Postdam en fusionnant les zones d’occupation américaine, anglaise et française et en instaurant le Deutschemark, Staline décide d’établir un blocus autour de Berlin. Face à ce blocage, les occidentaux ne mettront que deux jours pour trouver une solution qui évite la guerre et dont l’efficacité, tant factuelle que symbolique, est garantie : il mettent en place un blocus aérien pour ravitailler la ville. Mais, désormais, la rupture entre les deux blocs, et par conséquent entre les deux Allemagnes, semble entérinée. Même si le blocus dure moins d’un an, Berlin-Ouest revêt son statut d’enclave pour plus de quarante ans.
Déclaration universelle des droits de l’homme
L’ONU adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme. Inspirée par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ce texte a été essentiellement rédigé par René Cassin et John Peters Humphrey. Il énonce les droits fondamentaux de tous les individus, notamment celui de l’égalité à la naissance. La valeur de ce texte est avant tout symbolique, aucune institution n’étant en mesure de le faire appliquer.
Orwell achève l’écriture de son roman « 1984 »
1984 est publié l’année suivante (en 1949).
Création du Conseil œcuménique des Églises
Le Conseil œcuménique des Églises est une organisation non gouvernementale à intérêt social et à caractère confessionnel, fondée en 1948, qui se veut une « communauté fraternelle d’Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s’efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ». L’objectif du COE est l’harmonie entre les chrétiens au travers de réalisations concrètes communes. Il n’a pas vocation à devenir une « super-Église ». Son siège est situé à Genève en Suisse.
Genèse de l’OTAN
L’OTAN a été signée en 1949, mais ses prémisses remontent à l’année précédente

Est-ce une simple coïncidence si la plupart de ces événements peuvent avoir un rapport avec le Nouvel Ordre Mondial, comme précurseurs, comme briques constitutives ou comme annonciateurs?
Pour rappel, le Nouvel Ordre Mondial (ou NOM, en abrégé) implique :

  • un gouvernement mondial unique (précurseur : ONU);
  • une monnaie internationale unique (précurseur : pétrodollar);
  • un système judiciaire international (précurseurs : Cour Internationale de Justice et Cour Pénale Internationales);
  • un système économique unique (précurseur : OMC);
  • un système de santé unique (précurseur : OMS);
  • une religion mondiale unique (précurseurs : COE, New Age, et Humanisme issu de la Franc-maçonnerie);
  • une armée mondiale (précurseurs : Casques bleus de l’ONU et OTAN);
  • une police mondiale (précurseur : Interpol);
  • un système éducatif unique (précurseurs : systèmes scolaires de la plupart des pays occidentaux, qui obéissent approximativement aux mêmes règles, et accessoirement Hollywood et Internet);
  • un identifiant individuel unique (précurseurs : passeports et cartes d’identité);
  • etc.?

Notons également que 1948 a été marquée par la Première Guerre Israëlo-Arabe et peut être considérée comme prélude de la Résistance au Nouvel Ordre Mondial.




Monnaies sociales et complémentaires

Dans divers endroits du monde, il existe déjà des dispositifs alternatifs aux monnaies officielles pour faciliter les échanges de travaux, de services, de produits ou de biens.
Par exemple, la page https://www.ritimo.org/Monnaies-sociales-complementaires mentionne :

Monnaies sociales & complémentaires

8 décembre 2011

Les monnaies dites sociales et complémentaires (ou Monnaies Complémentaires Communautaires, MCC) désignent des dispositifs d’échange, des outils de paiement, organisés autour d’une unité de compte spécifique, permettant d’échanger des biens et services et utilisés en complément du système monétaire officiel du pays en question (le dollar, l’euro, etc.). Largement ignorées de la science économique dominante, ces monnaies occupent pourtant une place de choix dans la recherche de modèles économiques alternatifs, et attirent de plus en plus d’intérêt des acteurs locaux. Dans le contexte français, elles s’inscrivent dans la mouvance de l’économie sociale et solidaire, mais il s’agit d’un phénomène à l’échelle mondiale, visible notamment en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Europe et en Asie (notamment au Japon). Si les innovations foisonnent, notamment depuis les années 1980, leur impact réel reste encore marginal, que ça soit en termes économiques, sociaux ou environnementaux.

Définition développée

Partout où elles émergent, les sociales et complémentaires s’inscrivent dans une histoire et un contexte particuliers, et le mouvement d’ensemble se caractérise par une diversité foisonnante. D’après certaines estimations, il y aurait dans les années 2000 plus de 4000 dispositifs de ce type à l’œuvre dans le monde [1], mais ce chiffre est à prendre avec beaucoup de précaution, vu l’absence de données fiables. Par exemple l’enquête de l’économiste Jérôme Blanc sur la période de 1988-1996 a répertorié 465 monnaies dans 135 pays différents [2].
Cette diversité va au-delà des monnaies sociales et complémentaires : celles-ci ne sont en réalité qu’une partie d’une catégorie plus large, celle des « monnaies parallèles », où on retrouve également des dispositifs mis en place par les entreprises (cartes de fidélité, différentes sortes de « points » gagnés, etc.) dans un but strictement commercial, notamment pour fidéliser leurs clients. Comme ces dernières, les monnaies sociales et complémentaires circulent en parallèle de la monnaie principale du pays donné, en la complétant mais sans vouloir la remplacer. Ce qui distingue les deux groupes, ce sont les objectifs assignés aux monnaies et les motivations de leurs promoteurs : les monnaies sociales et complémentaires poursuivent des objectifs d’ordre social : cohésion territoriale, renforcement du lien social, relocalisation des échanges locaux, sobriété énergétique, consommation responsable, etc.
Ces objectifs sociaux peuvent s’appuyer sur des outils techniques différents : billets physiques ou transactions électroniques, monnaie locale ou monnaie-temps, systèmes d’échange locaux… Quelle que soient leurs modalités concrètes, explique l’économiste Marie Fare, « toutes ces monnaies ont pour caractéristique essentielle d’être restreintes dans leur usage, qu’il s’agisse d’une frontière territoriale ou d’un groupe spécifique d’utilisateurs. Cette limite représente une contrainte mais offre aussi, en retour, trois effets potentiellement positifs au regard du développement soutenable :
 relocalisation des activités ;
 stimulation des échanges locaux ;
 changement des comportements individuels [3] ».
Soulignant le lien entre monnaie, emploi et crédit, Bernard Lietaer vante les mérites du WIR qui, selon James Stodder, est un facteur explicatif de la stabilité de l’économie suisse, de par sa capacité de résilience face aux mouvements financiers mondiaux [4]. Qu’elles soient comptabilisées sur la base du temps horaire (« banques du temps » en Italie, Time dollar en Amérique du Nord), ou pour financer des prestations non couvertes par l’Assurance maladie (Fureai Kippu au Japon) ou dans le cadre d’échanges locaux (LETS, SEL, projet SOL, etc.), elles font preuve d’une réelle utilité sociale, voire écologique (Voir le cas du Projet Interreg Européen pour une monnaie de réduction carbone, avec les villes de Breme, Bristol, Bruxelles et Dublin). Certaines d’entre elles (Chiemgauer en Bavière) sont des monnaies fondantes appelées encore monnaies franches [5], qui sont périssables dans la mesure où elles se déprécient si elles sont thésaurisées et qu’elles ne circulent pas dans le cadre d’échanges.
S’inscrivant à l’encontre de l’utopie d’une suppression de l’outil monétaire, qui omet son rôle de vecteur des échanges et d’instrument de médiation sociale, les monnaies sociales et complémentaires véhiculent ainsi une autre approche de l’économie : la monnaie et le système monétaire doivent répondre aux besoins de la société, et les objectifs économiques doivent être subordonnés aux objectifs sociaux et/ou environnementaux.
Face à la compétence régalienne des États de batte la monnaie (constitutive de la souveraineté), les monnaies complémentaires supposent donc une véritable révolution des mentalités et sont, comme l’évoque Jérôme Blanc « une invite à une révision critique du concept de monnaie [6] ». Raison qui amène également Pierre Calame, dans la réflexion sur l’œconomie, à invoquer « le droit de créer des monnaies locales et la possibilité de paiement partiel des impôts locaux en monnaies locales [7] ».

Exemples

Parmi les monnaies complémentaires en circulation, on peut citer :
 le Wir Suisse, qui serait utilisé par près d’une PME sur cinq ;
 le Ithaca Hours (créée en 1997 à Ithaca, État de New York) ou le Time dollar : on signalerait l’existence de plus de 400 réseaux de la sorte en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) ;
 au Japon, le Fureai Kippu ou le Yamato Love (LOcal Value Exchange, initié par la mairie de la ville de Yamato où un tiers des habitants utilisent ce système de monnaie complémentaire, chacun créant son propre sous-système à partir d’une carte à puce qui permet de comptabiliser et d’effectuer les échanges) [8] ;
 en Allemagne, le Chiemgauer, le Roland, ou encore le Regio (RegioNetzwerk, avec 28 systèmes locaux opérationnels et 35 autres en formation).
 le C3 en Uruguay : Circuito de Crédito Comercial, une monnaie alternative développée en Uruguay afin de soutenir le développement des PME et dans une perspective de relocalisation de l’économie.
 les SOL, comme le SolViolette à Toulouse [9],
 le Banco Palmas dans le Nordeste du Brésil,
 Etc.

Parmi d’autres projets de monnaies complémentaires ou parallèles :
 le Terra TRC (Trade Reference Currency), projet sur lequel travaille Bernard Lietaer , conçu pour fonctionner à l’échelle mondiale, réservé à des transactions multimillionnaires entre grandes entreprises. Le Terra « est une monnaie complémentaire dont l’objectif spécifique est d’encourager les entreprises à penser à long terme [10] » et qui « a la caractéristique « de s’appuyer sur un panier de ressources en matière première afin d’éviter le décollage par rapport à l’économie réelle [11] » ;
 les systèmes envisagés dans le cadre du programme européen EQUAL et préconisé dans le Rapport “Reconsidérer la Richesse” de Patrick Viveret ; le Saber, la création d’une monnaie favorisant la réduction carbone dans le cadre d’un projet Interreg européen, ou encore celui du WIR européen ;
 Enfin, le principe de l’Open Money ou monnaie libre développé par le français Jean-François Noubel et le Canadien Michael Linton, qui repose sur une question en apparence simple : pourquoi chacun n’aurait-il pas le droit d’inventer sa monnaie ?

Historique de la définition et de sa diffusion

Sur le plan théorique, ce débat concerne le rôle de la monnaie (et de la création monétaire) dans l’économie. Pour l’économie néoclassique (la théorie « quantitative » de la monnaie), la monnaie est un intermédiaire neutre aux échanges, un bien particulier qui facilite les échanges mais qui n’y intervient pas. Pour les critiques de cette théorie, la monnaie est au contraire un outil à la fois malléable et puissant, dont l’impact sur l’économie réelle est profond : différents systèmes monétaires façonnent différemment le comportement des agents économiques et donnent lieu à des formes d’échanges différents. Aussi Bernard Lietaer, un des principaux promoteurs des monnaies sociales et complémentaires aujourd’hui, affirme-il que « l’effet du type d’argent utilisé n’est pas neutre ni sur la transaction, ni sur la relation entre les utilisateurs [12] ; par exemple, il n’est pas neutre pour l’économie réelle que « Moins de 5% des échanges quotidiens sur les marchés financiers correspondent à des biens et services réels [13] ».
Ce courant critique parmi les économistes, qui inspire souvent les promoteurs des monnaies sociales et complémentaires, remonte à Silvio Gesell et son ouvrage L’ordre économique naturel [14]. Gesell retrace les trois fonctions de la monnaie – moyen d’échange, unité de compte et réserve de valeur – et observe les contradictions qui émergent lorsque la même monnaie est utilisée pour stimuler les activités (faciliter la production et les échanges) et pour accumuler des réserves de valeur (l’épargne qui cherche tantôt un retour sur capital maximal, tantôt la sécurité). Formulée par Gesell au début du XIXe siècle, cette analyse trouverait sa démonstration avec la Grande dépression et résonnerait dans la Théorie générale de John Maynard Keynes, malgré les critiques de ce dernier à l’égard de l’auteur de L’ordre économique naturel. En temps de crise économique, la préférence à liquidité réduit la circulation de la monnaie (réduction des crédits par les banques, préférence aux placements à vue des épargnants) et étouffe encore l’économie réelle. La solution proposée par Gesell consiste à séparer les deux fonctions en créant une monnaie « fondante » (qui perd une partie de sa valeur de façon programmée, incitant les acteurs à la dépenser et lieu d’accumuler les réserves), dédiée uniquement à stimuler les échanges. De cette distinction fondamentale découle l’idée d’une pluralité des monnaies qui est à la base des projets de monnaies sociales et complémentaires, qu’ils soient ou non inspirés des travaux de S. Gesell.

Utilisations et citations

La pluralité monétaire ne commence pourtant pas avec S. Gesell ; historiquement, c’est la pluralité et la complémentarité, et non une monnaie unique contrôlée par l’Etat central, qui est la règle. Pourtant, observe Jérôme Blanc, « nos économies contemporaines fonctionnent généralement sur la base d’un principe d’exclusivité monétaire nationale, au sens où, dans un État contemporain quelconque, la monnaie doit généralement être :
  unique car elle ne relève que d’une seule autorité et l’ensemble des instruments monétaires dérive de cette autorité ;
  exclusive car on lui confie le rôle de pouvoir d’achat généralisé et elle est la seule à posséder ce rôle. Elle est ainsi censée couvrir la totalité du champ des pratiques monétaires internes au territoire considéré,
  et propre à l’État dans le territoire duquel elle circule, au sens où l’autorité monétaire en question est l’État lui-même [15] ».

Les monnaies parallèles, qu’elles soient sociales ou autres, viennent bousculer ce principe ; d’où les controverses dont elles font l’objet. Si l’histoire moderne a vu l’instauration du monopole des Etats (ou plutôt du système bancaire formés par les banques privées et la banque centrale) sur la création monétaire, le thème de la pluralité monétaire est revenu dans les années 1920, dans le sillage de la Grande dépression. Les années d’entre-deux-guerres donneraient ainsi lieu à une série d’expérimentations monétaires dans le but de relancer l’économie locale. De cette première génération des monnaies complémentaires, ne reste aujourd’hui que la monnaie suisse WIR, utilisée actuellement par environ 60 000 PME suisses. Son intérêt principal est de fournir aux entreprises l’accès au crédit lorsque le système bancaire traditionnel le leur refuse : « Confrontées au resserrement du crédit et à la crise de liquidité, les PME suisses augmentent leurs transactions en WIR ; lorsque la conjoncture s’améliore, elles reviennent au franc suisse [16] », ce qui explique la capacité de résilience de l’économie suisse.
Une nouvelle vague de monnaies sociales et complémentaires commence au début des années 1980 ; Marie Fare parle à cet égard de quatre générations des monnaies. Les deux premières apparaissent dans les années 1980 avec les systèmes d’échange locaux (SEL) et les banques de temps. « Il s’agit de systèmes de crédit mutuel basés sur une unité de compte interne (…) ou sur le temps, donc avec l’heure d’activité comme unité de compte [17] ». Une troisième génération débute en 1991 avec l’Ithaca Hour. « Ces modèles visent à insérer la monnaie sociale dans la consommation quotidienne, et dépendent par conséquent de la participation des entreprises et des commerces locaux. Ils se veulent plus efficaces dans leur gestion et prétendent avoir plus d’impact que les générations précédentes, puisque les échanges ne concernent pas un cercle restreint des adhérents mais un territoire entier. » Le cas le plus connu mondialement est celui la monnaie brésilienne Palmas, lancée à Fortaleza en 2000.
Enfin, une quatrième génération de monnaies sociales a émergé au début des années 2000. « Elle a pour particularité de combiner plusieurs objectifs jusqu’ici demeurés séparés et d’impliquer plusieurs types d’acteurs. La complexité technique de ces projets alourdit leur coût financier et conduit leurs promoteurs à nouer des partenariats avec les collectivités locales, les entreprises, voire les organisations nationales ou internationales – et à expérimenter avant de se lancer à une échelle plus large ».

Si les innovations foisonnent [18], notamment depuis les années 1980, leur impact réel reste encore marginal, que ça soit en termes économiques, sociaux ou environnementaux. En termes de volumes échangés, la monnaie suisse WIR reste loin devant toutes les autres. Son volume des échanges s’élevait en 2008 à 1,5 milliards de francs suisses [19], un chiffre très supérieur au poids d’autres monnaies parallèles mais qui reste modique (0,35%) une fois rapporté à la masse monétaire globale.

Notes

[1Jérôme Blanc, Exclusion et liens financiers : Monnaies sociales, rapport 2005-2006, Paris : Economica, 2006, 547 p. & Marie Fare, Monnaies sociales comme outil du développement soutenable, février 2012, publié sur le site de l’Institut Veblen pour les réformes économiques : http://veblen-institute.org/Monnaies-sociales-comme-outil-du?lang=fr

[2Jérôme Blanc, Les monnaies parallèles : évaluation du phénomène et enjeux théoriques, publié sur le site de l’IRE : http://i-r-e.org/fiche-analyse-219_fr.html ; Version originale publiée dans la Revue d’économie financière, septembre 1998, n°49, pp.81-102

[3Marie Fare, Op. cit.

[4Bernard Lietaer, Créer des monnaies régionales pour traiter la crise globale, séance du 13 mai 2009 à l’Ecole de Paris du management, organisée en collaboration avec l’IRE (Initiative internationale pour repenser l’économie) et Prospective 2100, Compte rendu rédigé par Yves Dougin : http://www.i-r-e.org/bdf/docs/bl130509.pdf

[5Selon le principe popularisé par l’économiste états-unien Irving Fisher et imaginé avant lui par Silvio Gesell, selon lequel cette monnaie se déprécie à chaque période donnée, si on ne lui applique pas un timbre d’un montant équivalent à la perte

[6Cf. Jérôme Blanc, Les monnaies parallèles : évaluation du phénomène et enjeux théoriques : http://www.i-r-e.org/bdf/docs/blancmops1998hal.pdf

[7cf. Pierre Calame « essai sur l’œconomie », Éditions Charles Léopold Mayer, février 2009, http://www.i-re.org/bdf/docs/annexe_7_aot_avec_intro_agencements_institutionnels_oeconomie.pdf

[8Bernard Lietaer, Créer des monnaies régionales pour traiter la crise globale, Op.cit.

[9Sur l’engouement autour du Sol Violette, voir : Sol Violette : quatre fois plus d’utilisateurs que prévu, http://www.recma.org/node/1546

[10Terra economica (revue) N°40, Op. Cit

[11Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, Op.cit

[12Bernard Lietaer, 2009, Op.cit.

[13Chiffres donnés lors de sa conférence à Lille : Mutation mondiale, crise et innovation monétaire, Éditions de l’Aube, juin 2008, cité par Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, EDD : http://encyclopedie-dd.org/encyclopedie/developpement-durable/1-1-de-l-eco-developpement-au/reconsiderer-la-richesse.html ; et « Bernard Lietaer, a pu avancer qu’avant la crise, sur les 3 200 milliards de dollars qui s’échangeaient quotidiennement sur les marchés financiers, seuls 2,7% correspondaient à des biens et services réels !… » Vive la sobriété heureuse, Avant première de la leçon inaugurale 2009 de Patrick Viveret in Les défis de l’agriculture au XXIe siècle – Leçons inaugurales du Groupe ESA : www.vintagemaster.com/IMG/pdf/Post3_Les_defis_de_l_agri.pdf ; voir à ce sujet la carte proposée par le Monde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/speculation

[14Gesell, Silvio, L’ordre économique naturel, traduit de l’allemand : Die natürliche Wirtschaftsordnung durch Freiland und Freigeld, 1911, 8e édition, par Swinne Félix, Marcel Rivière, Paris, 1948

[15Jérôme Blanc, 1998, Op.cit.

[16Wojtek Kalinowski (2012), Pluralité monétaire et stabilité économique : l’expérience suisse, Institut Veblen pour les réformes économiques, février 2012 : http://veblen-institute.org/IMG/pdf/pluralite_monetaire_et_stabilite_economique_fr_oct_2011_.pdf

[17cette citation et les suivantes sont extraites de Marie Fare, Monnaies sociales comme outil du développement soutenable, février 2012, Op.cit.

[18Bernard Lietaer déclare ainsi : « Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce phénomène, au début des années 1990, il y avait environ 300 monnaies complémentaires dans le monde, dont le WIR. Il y en a aujourd’hui plus de 5 000 ! », cf. Bernard Lietaer, Créer des monnaies régionales pour traiter la crise globale, Op.cit

[19Gwendolyn Hallsmith & Bernard Lietaer, Creating Wealth : Growing Local Economies with Local Currencies, New Society Publishers, 2011




Marcel Leroux et le Réchauffement climatique

[Source : Guerre de Classe]

Par Adrien

Marcel Leroux (1938-2008), professeur émérite de climatologie, nous expose dans ces deux articles une analyse radicalement différente de la vulgate officielle du réchauffement climatique anthropique portée par le GIEC, officine inter-étatique de falsification institutionnelle. Il convient de rappeler que toute vérité officielle est mensonge de classe par essence, que Marcel Leroux fait partie d’une longue liste de chercheurs ostracisés et que tout totem idéologique aboutit inévitablement aux mêmes conclusions culpabilisantes…



« La vérité n’est-elle pas tout simplement ce que le gouvernement ordonne, la recherche n’étant qu’un tiers superflu et importun, mais qu’il faut se garder de désavouer complètement, à cause de l’étiquette ? »

Karl Marx – Remarques à propos de la récente instruction Prussienne sur la censure -1843

« À toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes ; autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. Les individus qui composent la classe dominante ont, entre autres choses, une conscience aussi, et c’est pourquoi ils pensent. Il va de soi que, dans la mesure où ils dominent en tant que classe et déterminent une époque dans tout son champ, ils le font en tous domaines ; donc, qu’ils dominent, entre autre choses, comme penseurs aussi, comme producteurs de pensées ; bref, qu’ils règlent la production et la distribution des idées de leur temps, si bien que leurs idées sont les idées dominantes de l’époque. »

Karl Marx – L’idéologie Allemande – 1845


Marcel Leroux :

Le réchauffement climatique est un mythe !

AGRICULTURE & ENVIRONNEMENT
N° 18 – OCTOBRE 2004

Aujourd’hui, il n’est presque plus possible de participer à un
colloque consacré à l’agriculture sans que soient évoqués le
réchauffement climatique et l’effet de serre. Préoccupation majeure de
l’agriculteur, la question du climat suscite un intérêt évident car ses
aléas ont des répercussions immédiates sur les résultats des
exploitations. Marcel Leroux, professeur en climatologie à l’université
Jean Moulin de Lyon III et directeur depuis 1986 du Laboratoire de
Climatologie, Risques, Environnement (CNRS), est l’auteur du premier
livre de climatologie en français traduit en anglais, La Dynamique du
temps et du climat (éditions Dunod, 1996). Après la parution de The
Meteorology and Climate of tropical Africa, aux Editions Springer en
2001, il achève son troisième ouvrage, Global Warning, myth or reality,
qui sera disponible en décembre. Pour ce climatologue iconoclaste, qui
conteste la validité des modèles informatiques actuels, les variations
climatiques s’expliquent tout naturellement, lorsque l’on prend en
compte ce qu’il appelle les anticyclones mobiles polaires (AMP), vastes
lentilles d’air glacial de 1500 mètres d’épaisseur et de 2.000 à 3.000
km de diamètre, générées quotidiennement par les pôles et se déplaçant
vers l’équateur.

Tout le monde s’accorde à dire que la planète se réchauffe.
Qu’en pensez-vous ?

En me parlant de réchauffement, vous voulez sûrement me faire peur,
moi qui ai vécu 40 ans en Afrique ! Personnellement, je souhaite que la
terre se réchauffe. C’est d’ailleurs la position de la Russie, qui
considère qu’un réchauffement serait bénéfique. En effet, cela nous
ferait faire d’immenses économies de chauffage, et donc de matières
premières comme le pétrole. En outre, nous gagnerions de larges étendues
de terres cultivables en direction des régions subpolaires, comme cela
fut le cas dans les années 1930 à 60. A l’époque, les exploitations
agricoles du nord du Canada et de la Scandinavie s’étaient en effet
déplacées vers le nord. Dans les années 1970, lorsqu’il était plutôt à
la mode de parler du retour du petit « âge de glace », elles ont
rétrogradé vers le sud. La même chose s’est d’ailleurs produite en
Afrique subsaharienne, où les éleveurs se sont d’abord déplacés vers le
nord, puis sont redescendus vers le sud, lorsque la sécheresse a
commencé dans les années 1970. Car lors de toute période chaude, à
l’échelle paléoclimatique comme à l’échelle récente, les pluies
tropicales sont plus abondantes. Ce qui veut dire que paradoxalement, si
le réchauffement était effectif, la sécheresse cesserait dans le Sahel !
Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Pourquoi parle-t-on alors de
réchauffement climatique ?

Pourquoi parle-t-on alors de réchauffement climatique ?

Parce ce que tout le monde accorde foi à la courbe de
température globale publiée tous lesans par l’OMM (Organisation
MétéorologiqueMondiale) et le GIEC (Groupe intergouvernemental sur
le changement climatique). Or, cette courbe n’est autre qu’une
moyenne des températures mesurées dans 7.000 stations de la
planète, traitées à l’Université d’East Anglia, à Londres, sous
la direction de Philipp Jones. L’augmentation serait de 0,6° de
1860 à nosjours, soit la différence de température qu’on
observe à l’échelle moyenne annuelle entre Nice et Marseille. Quel
extraordinaire bouleversement ! Une telle valeur, donnée avec une
fourchette de précision de plus ou moins 0,2° sur un siècle et demi,
est ridicule, car elle est de l’ordre de la précision de la mesure.
Cette courbe n’est d’ailleurs pas validée par les mesures récentes
effectuées par les capteurs de satellites qui, depuis 1978, ne
montrent au contraire aucune évolution notoire, pas plus que
les mesures issues de millions de radio-sondages. En outre, comment
parler de moyenne à l’échelle globale en mélangeant des
températures marines, continentales, urbaines et surtout des
températures de régions qui se refroidissent alors que d’autres se
réchauffent ? Par exemple, l’Arctique occidental (au nord du
Canada) se refroidit, alors que l’Arctique au nord de la mer de Norvège
se réchauffe. Que fait-donc alors vraiment l’Arctique ? On ne
peut pas du tout dire avec certitude que la terre se réchauffe.

Les modèles ne prévoient-ils pas pourtant une augmentation de la température de 2 à 6°C d’ici l’an 2100 ?

On n’a pas besoin de modèle pour faire une telle prédiction. Le chimiste suédois Svante Arrhénius (1859-1927)
avait déjà « prédit » exactement la même chose en 1903 ! Il
avait appliqué une règle de trois entre le taux de CO2 de son
époque, celui du futur et la température correspondante. C’est
exactement ce que font les modèles informatiques en insistant sur
l’effet de serre. Un modèle n’est qu’un super calculateur qui
dépend entièrement des données qu’on lui fournit et de la démarche
qu’on lui impose pour traiter ces données. Il ne faut pas
prêter aux modèles des vertus « magiques », d’autant plus
qu’ils ne donnent qu’une vision très incomplète et déformée de la
réalité météorologique. En particulier, ils ne tiennent pas
compte de la circulation générale de l’atmosphère, de son organisation
et de son mouvement. Pour ces modèles, les discontinuités, pourtant
présentes partout dans la nature, ne sont tout simplement pas prises
en considération. Les modèles utilisés pour la prédiction climatique
sont fondés sur les mêmes principes que ceux utilisés pour la prévision
météorologique. Or, ces derniers se trompent constamment : ils
n’ont pas été capables de prévoir les tempêtes de 1999, les
inondations de Nîmes ou Vaison la Romaine, la canicule de
2003 et l’été pourri de 2004. Comment pourraient-ils être fiables à
l’horizon de 2100 ? D’ailleurs, comme le rappelle
l’océanographe Robert Stevenson, ces modèles prévoyaient une
augmentation de la température de 1,5° pour l’an 2000 ; or, c’est
six fois plus que ce que l’on a observé.

Pourtant, il y a unanimité chez les climatologues pour dire que le réchauffement est une réalité …

Non, on insiste sur un prétendu consensus chez les
climatologues, alors que celui-ci n’existe pas. Ensuite, il y
a plusieurs sortes de« climatologues ». Prenons le GIEC,
présenté comme l’autorité en la matière. En réalité, il s’agit d’un
groupement intergouvernemental, c’est-à-dire que la nomination de ses
membres est politique, et ne répond pas à des critères
scientifiques. D’ailleurs, la grande majorité de ses membres ne sont
pas climatologues, à l’instar de Michel Petit, ingénieur en télécommunications, ou bien Jean Jouzel,
qui est un excellent chimiste glaciologue, mais dont les
connaissances scientifiques sur le climat sont limitées. Depuis
l’avènement de l’informatique, nombre de ceux qui s’autoproclament
« climatologues » sont en réalité des
informaticiens-modélisateurs, qui accordent de très loin la préférence à
la statistique et aux téléconnexions, sans se préoccuper des liens
physiques réels. Il existe toutefois des climatologues météorologues,
comme le spécialiste suédois de l’élévation du niveau de la mer Nils-Axel Mörner, ou encore le météorologiste canadien Madhav Khandekar,
qui en revanche se préoccupent en priorité de l’observation des
phénomènes réels et des principes physiques qui les relient.
C’est aussi, naturellement, le souci premier de notre laboratoire.
Ces derniers sont loin d’être convaincus par les résultats des modèles.
Même parmi les modélisateurs, certains, comme l’Américain Richard Lindzen,
restent très sceptiques concernant l’hypothèse du réchauffement
climatique. Le problème du GIEC, comme d’ailleurs de Météo France,
c’est que depuis les années 1980, ces organismes sont dominés
par les modélisateurs, vedettes des médias. Les climatologues
réellement soucieux de l’analyse du temps se sont d’ailleurs
regroupés en association, dont l’une particulièrement active est
intitulée « climat sceptics ».

Le rôle nocif sur le climat des gaz à effet de serre est quand même une donnée objective ?

Il n’y a rien de moins objectif qu’une telle affirmation ! Mettre
l’accent sur les gaz à effet de serre donne une vision très
simpliste du climat, alors que d’autres facteurs sont beaucoup
plus importants ; en particulier, ceux qui déterminent la
dynamique de l’atmosphère, les transferts méridiens d’air et d’énergie,
et pour faire simple, les transferts d’air froid et d’air chaud. Chacun
est capable d’observer que la température est fonction de ces
brusques changements, et qu’elle n’évolue pas de façon linéaire.
L’important, c’est d’abord de savoir pourquoi et comment des masses
d’air froid se forment et se déplacent ; pourquoi elles remplacent ou
sont remplacées par de l’air chaud – autrement dit de préciser le
mécanisme de la machine atmosphérique. Le temps dépend au jour
le jour de ces changements de masses d’air ; en revanche, sur le
long terme, la variation dépend de l’activité solaire (tâche,
magnétisme, éruption et vent solaires), des projections
volcaniques, de la turbidité de l’air, des paramètres
astronomiques, etc… Comment voulez-vous que leur responsabilité dans
le climat puisse être mise en évidence dans des modèles qui ne
prennent tout simplement pas en compte l’ensemble de ces paramètres ?
L’effet de serre est donc totalement marginal, sinon même
insignifiant, d’autant plus que le principal effet de serre
n’est pas réalisé par le CO2 ou le CH4, mais par la vapeur
d’eau. Or, même la part réelle de la vapeur d’eau dans l’effet de serre
n’est pas considérée à sa juste valeur dans les modèles.

Qu’observe-t-on alors à l’échelle globale ?

On n’observe rien, car il n’y a pas de « climat global ». En
revanche, on connaît parfaitement l’évolution des climats régionaux qui
suivent des évolutions fort dissemblables. D’ailleurs, il est
très révélateur de constater que, de l’aveu même du GIEC, leurs
modèles sont incapables de restituer ces variations régionales !
Dans son deuxième rapport de 1996, le GIEC écrit : « Les valeurs
régionales des températures pourraient être sensiblement différentes de
la moyenne globale, mais il n’est pas encore possible de déterminer avec
précision ces fluctuations. » Cela signifie que les modèles du
GIEC seraient capables de donner une valeur moyenne sans
connaître les valeurs régionales qui permettent d’établir précisément
cette moyenne ! Ce n’est pas très sérieux !

Dans l’Atlantique Nord, on observe un refroidissement de la
façade ouest (Canada, Etats-Unis à l’est des Rocheuses), alors
que l’Europe occidentale se réchauffe, notamment la Scandinavie.
L’Europe centrale, elle, se refroidit, comme la Méditerranée
orientale, ou comme la Chine. Ces différences de comportement
résultent de la dynamique aérologique. Cela dépend en effet des
trajectoires des anti-cyclones mobiles polaires (AMP). Ceux-ci sont de
vastes lentilles d’air glacial de 1500 km de rayon, générées
quotidiennement par les pôles. Ces lentilles glissent au ras du sol,
sous les couches d’air chaud plus légères, contournant les reliefs
pour se diriger vers l’équateur. Sur leurs faces avant, elles
provoquent le retour vers leur pôle respectif de l’air réchauffé sous
les tropiques. Les AMP représentent l’exemple même de discontinuité
que les modèles informatiques refusent d’incorporer. En outre,
ils pointent du doigt le comportement particulier et l’importance des
régions polaires qui, contrairement aux prédictions des modèles,
ne se réchauffent pas, mais au contraire se refroidissent.

Vous voulez dire qu’il n’y a pas de fonte des calottes glaciaires ?

C’est un fait inconstestable ! Cependant, évitons de généraliser
: dans le détail, la glace de mer fond au nord de la mer de Norvège ou
dans la région des Aléoutiennes dans le Pacifique nord, où
arrivent de l’eau marine et de l’air chauds. En revanche, la
banquise ne varie pas au Nord du Canada. Comme l’écrit
correctement M. Postel-Vinay, rédacteur de la revue La Recherche, «le
gros de la calotte antarctique n’a pas fondu depuis sa formation,
voici 60 millions d’années.» L’observation satellitale montre même
qu’au cours de la période 1979-1999, qui est celle de la plus forte
hausse supposée de la température, la surface de la banquise a
globalement augmenté autour du continent antarctique. Au Groenland,
certaines régions fondent, notamment sur les pourtours, mais la
masse de glace augmente au centre de l’île, comme la masse de
la plupart des glaciers scandinaves. Le refroidissement des pôles
a atteint 4 à 5°C pendant la période 1940-90 – c’est-à-dire plus de la
moitié, mais en négatif, de la valeur prévue pour 2100 ! C’est le
démenti le plus flagrant apporté aux prévisions des modèles. Il est
d’ailleurs surprenant que ceux-ci aient pu concevoir un tel
réchauffement alors qu’il n’y a aucune raison physique qui puisse
le justifier ! Est-ce seulement pour faire peur aux gens avec une
prétendue montée des eaux qui en résulterait ?

En revanche, ce qui est sûr, c’est que comme les pôles se
refroidissent, la puissance et la fréquence des AMP augmentent, les
contrastes de températures s’élèvent, les confrontations entre
l’air froid et l’air chaud sont plus vigoureuses et le temps
devient de plus en plus violent et de plus en plus contrasté
dans nos latitudes. Il devient aussi toujours plus irrégulier, avec des
périodes étendues de froid puis de chaud, des pluies abondantes
et des sécheresses. Des records de chaleur comme de fraîcheur
sont d’ailleurs constamment dépassés. Par exemple, le Canada a
subi la pire tempête de verglas de son histoire en 1998, et la
Mongolie a connu deux hivers successifs tellement rigoureux que
l’Etat a dû faire appel à l’aide internationale. Il serait donc
plus judicieux de tenir compte de cette évolution réelle, plutôt que
d’un hypothétique scénario à l’horizon 2100, pour assurer, par
exemple, une meilleure gestion de l’eau, notamment dans le domaine
agricole. La France n’est pas plus épargnée qu’une autre région
du monde. Nous avons déjà eu des chutes de neige sur la forêt
méditerranéenne, en 2002. La canicule de l’été 2003 est encore un
autre exemple, bien qu’elle ait été présentée comme la preuve
du réchauffement climatique par M. Besson, Président de Météo France.
Cette erreur de jugement est à la base de la mise en place du plan
anti canicule pourl’été 2004, canicule qui n’a bien sûr pas eu lieu.
J’avais pourtant adressé, en août 2003, une note rectificative aux
principaux médias écrits et audiovisuels pour expliquer les causes
de la canicule. Il s’agissait tout simplement d’une hausse de
pression, elle-même conséquence d’une augmentation de fréquence des
AMP, visibles sur les images satellitales, mais dont les
modélisateurs ne veulent pas entendre parler !

Un article paru dans le
quotidien Le Monde du 18 septembre explique que la violence du
cyclone Ivan constitue précisément une preuve du réchauffement
climatique.

C’est très ironique car Ivan a connu des prédécesseurs plus
redoutables que lui, comme Hugo, ou Andrews. En outre, le GIEC,
dans les années 1990, prétendait que les modèles sont incapables
de prévoir l’évolution de la cyclogenèse, qui ne montre
aucune tendance à la hausse sur l’Atlantique Nord depuis un
siècle. Les modèles annonçaient alors que le réchauffement allait nous
apporter une plus grande clémence climatique : « Les tempêtes aux
latitudes moyennes (…) résultent de l’écart de température entre
le pôle et l’équateur (…). Comme cet écart s’affaiblira avec
le réchauffement (…), les tempêtes aux latitudes moyennes seront plus
faibles », écrivait le GIEC en 1990. Mais aujourd’hui,
puisque le temps n’est pas conforme aux prévisions, le même GIEC
oublie ses propres dires et récupère la violence – plus médiatique –
du temps, en annonçant qu’il est précisément dû au réchauffement.

Comment expliquez-vous une telle désinformation sur ce sujet ?

Prédire le temps a toujours été une passion. Or, prédire que
rien d’alarmant ne va se produire n’est pas très intéressant. Au début
du XXe siècle, les prédictions alarmistes étaient déjà très à la
mode. Cependant, elles n’ont jamais réussi à s’imposer, car tous
les faits les contredisaient. C’est seulement à partir des
années 1985 que sont réapparus, lorsque la climatologie a été
monopolisée par les informaticiens, les scénarios les plus
catastrophistes. Oubliant tout simplement la météorologie, les
modélistes ont appliqué des calculs en vérité extrêmement
simplistes dans des modèles super sophistiqués pour imposer leurs
concepts. Mais les hypothèses sur le réchauffement climatique n’ont
jamais été vérifiées par l’observation, pas plus au début du XXe siècle
qu’au début du XXIe. La fameuse courbe du GIEC n’est qu’un
artefact, constamment démenti par les mesures et les observations
satellitaires. En réalité, le problème dit du climat est en permanence
confondu avec celui de la pollution, deux domaines pourtant bien
séparés, qui ne seront bien traités l’un et l’autre que
lorsqu’ils seront dissociés. Il sert également de prétexte pour
imposer une restriction à l’activité humaine, considérée à tort
comme à l’origine du réchauffement climatique. La connexion
d’intérêt qui s’est établie entre certains laboratoires, plusieurs
institutions internationales et certains hommes politiques, a
imposé la notion de réchauffement global. Suivre aveuglément les «
recommandations pour décideurs » du GIEC fait passer à côté des
phénomènes réels, dépenser vainement des sommes colossales pour des
réunions par définition inutiles, et n’autorise pas des mesures de
prévention efficaces contre les véritables aléas climatiques que
nous allons connaître. A quoi sert de préparer l’économie d’un pays à
un réchauffement, alors que tous ses thermomètres signalent un
refroidissement ? Finalement, le réchauffement climatique revêt de
plus en plus un caractère de manipulation, qui ressemble
vraiment à une imposture « scientifique », et dont les premières
victimes sont les climatologues qui ne perçoivent de financements
que lorsque leurs travaux vont dans le sens du GIEC.


La fable du réchauffement climatique

La Nouvelle Revue d’Histoire n°31, Juillet/août 2007

Publié par La Nouvelle Revue d’Histoire n°31, Juillet/août 2007, pp.
15-18 le 26/9/2007 (Paru dans le dernier numéro de la revue NRH) :
L’exploitation excessive de la nature ou encore les nuisances
provoquées par la société industrielle et l’économie de
gaspillage sont des réalités évidentes. Certains de leurs effets
sont visibles, d’autres moins. En marge de ces réalités
préoccupantes naissent cependant des modes ou des phobies
qui s’apparentent à des mystifications. L’une d’entre elles est
la question du “réchauffement global” de la planète, tarte à la crème
d’habiles charlatans qui rapportent gros, misant sur la crédulité et la
peur du public. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Marcel
Leroux, professeur émérite de climatologie, ancien directeur du
LCRE (Laboratoire de climatologie, risques, environnement) du
CNRS, membre de l’American Meteorological Society et de la Société
météorologique de France.

NRH : Le propre du climat est
de changer. Or, il existe un discours actuel qui prétend que les
changements actuels vont dans le sens d’un réchauffement
inéluctable de la planète. L’étude du passé permet-elle de confirmer
cette interprétation?

Marcel Leroux : Non, car, à l’échelle
paléoclimatique, les bouleversements ont été beaucoup plus
importants que ceux que l’on nous annonce. Ainsi, en Afrique,
lors du DMG (dernier maximum glaciaire), c’est-à-dire entre 18 000 et
15 000 par rapport à nos jours, les températures moyennes étaient
inférieures de 5°C à celles que nous connaissons aujourd’hui et
le désert s’étendait considérablement vers le sud, tandis que la
forêt avait quasiment disparu.Au contraire, lors de l’OCH (optimum
climatique holocène), entre 9000 et 6000 par rapport à nos jours, les
températures étaient supérieures de 2°C à celles d’aujourd’hui et la
forêt dépassait très largement son étendue actuelle. Quant au Sahara, il
recevait des pluies relativement abondantes, d’origine à la fois
méditerranéenne et tropicale. Parsemé de lacs et de marécages, il était
parcouru par des éleveurs, comme l’attestent les nombreux dessins
rupestres.

NRH : Après avoir perdu la
longue mémoire paléoclimatique, ne perdons-nous pas également notre
mémoire immédiate en matière climatique ?

ML : Aujourd’hui, la mémoire est très sélective, car
on omet de rappeler l’automnale fraîcheur du surprenant mois d’août
2006, et on s’empresse d’oublier l’hiver 2005-2006 qui a battu des
records de froid ou de chutes de neige, ou bien encore l’hiver 2000,
lorsque la Sibérie a enregistré ses plus basses températures et que
la Mongolie a fait appel à l’aide internationale. Sans parler
de l’Afrique qui, au cours des années soixante, bénéficia d’une
pluviométrie supérieure à la normale. Elle avait fait remonter la zone
sahélienne vers le nord, avec recul du désert. Á la même époque, en
Eurasie du Nord et au Canada, la forêt boréale et l’exploitation
agricole gagnaient vers le nord. Puis, à partir de 1972, renversement de
tendance, la pluviométrie a dramatiquement décru, et le Sahel a
progressivement glissé une nouvelle fois vers le sud.

NRH : Les hommes doivent-ils avoir peur du réchauffement annoncé par certains ” experts” ?

ML : Historiquement, nous pouvons constater que
les périodes chaudes ont toujours été des périodes fastes,
comme par exemple au début de notre ère lors des années
triomphantes de la République romaine et de l’Empire. Lors de l’épopée
des Vikings vers le Groenland et l’Amérique du Nord, entre 1150 et
1300, un optimum climatique régnait sur l’Europe centrale et
occidentale, déplaçant les cultures et en particulier celle de la vigne
de 4 à 5 degrés de latitude vers le nord. Le ” doux douzième (gentle
twelfth century) représente dans la tradition écossaise un “âge d’or”
avec ses hivers doux et ses étés secs. Ensuite, après une chute de
températures, s’est produit le retour d’une période “chaude” connue
par les spécialistes sous le nom d’optimum climatique médiéval
(OCM) qui a notamment favorisé les grands voyages de découvertes. Par
opposition, les épisodes froids ont été considérés comme des “périodes
sombres” (dark ages), comme celle qui, après 1410, a coupé les
relations avec le Groenland ou celle du “petit âge de glace”
entre 1600 et 1850, qui a atteint sa plus grande rigueur vers
1708-1709 dénommée par Réaumur “l’année du grand hiver”, période au
cours de laquelle les glaciers alpins ont atteint une grande extension,
comme en témoignent en 1789 les Cahiers de doléances des
paysans chamoniards dont les prairies étaient envahies par la glace. Il
est donc ridicule de la part des médias de prétendre que la chaleur est
synonyme de calamité, en particulier à des gens qui, au cours de
l’hiver, ne pensent qu’à l’été, rêvant pour leur retraite de
résider dans le Midi ou en Espagne, voire au Maroc,
c’est-à-dire au soleil ! De cette façon, ” l’invraisemblable
douceur ” du mois de décembre 2006 et la facture de chauffage
allégée ont pu être présentées par les médias comme des catastrophes !

NRH : Vous soutenez que si
le désert du Sahara “avance”, ce n’est pas pour les raisons
habituellement invoquées. Mais si un réchauffement climatique
durable se produisait, ne serait-il pas à craindre en Afrique
où l’on nous prédit des catastrophes terrifiantes dues à
l’élévation des températures ?

ML : L’histoire nous montre que toutes les
périodes “chaudes” ont été en Afrique des périodes pluvieuses,
notamment le Moyen-Âge qui a permis la prospérité (entre 1200 et 1500)
des grands empires sahélo-soudaniens. Quant à la diminution actuelle de
la pluie au sud du Sahara, c’est tout le contraire d’un scénario de
“réchauffement”, ce qui apporte un démenti flagrant à ce que prétend le
GIEC (Groupement intergouvernemental pour l’étude du climat). Il faut en
effet souligner que sous les tropiques les précipitations
tombent majoritairement en saison chaude. Si un
réchauffement devait réellement se produire, il se traduirait par une
amélioration pluviométrique, or ce n’est pas le cas actuellement. Le
glissement actuel vers le Sud de la zone sahélienne, donc du
Sahara, est de l’ordre de 200 à 300 km et le phénomène, qui a
débuté dans les années 1970, s’inscrit comme au DMG, entre
18000 et 15000 avant nos jours, lorsque le Sahara s’était déplacé de
1000 km vers le sud, non pas dans un contexte de réchauffement des pôles
mais au contraire dans un schéma d’accentuation du refroidissement des
pôles, ce qui contredit encore une fois le scénario infondé
du GIEC, des écologistes et des médias.

NRH : Sur quoi repose alors ce que vous qualifiez de “myhe du réchauffement global” planétaire ?

ML : En 1988, les États-Unis vécurent dramatiquement
une sécheresse accompagnée de vents de poussière, qui évoquaient les
années 1930, celles du dust-bowl, illustré par John Steinbeck dans Les
Raisins de la colère. En juin 1988, J. Hansen (de la Nasa)
présenta devant le Congrès une courbe sur laquelle il ajouta, à des
moyennes annuelles, une moyenne établie sur les cinq derniers mois, ce
qui eut pour effet de faire grimper artificiellement la courbe thermique
des États-Unis. Ce procédé malhonnête déclencha alors la ” panique
climatique ” déjà préparée de longue date par les mouvements
écologistes, ce qui conduisit en 1989 à la création du GIEC. Á partir de
cette date, le nombre de prétendus climatologues, le plus souvent
auto-proclamés ou désignés par les gouvernements, augmenta d’une façon
vertigineuse. Le climat devint l’affaire des organisations écologistes,
de journalistes dits scientifiques, des médias et des politiques. Dans
le même temps, tout fut hypersimplifié par des délégués désignés par les
gouvernements et dénommés “experts” (donc des politiques ou des
scientifiques politisés) qui établissent, comme à Paris en février 2007,
le ” Résumé pour Décideurs” (Summary for Policymakers). C’est à
l’occasion de ces réunions que sont orchestrés, avec
force simplifications et marchandages, voire mensonges éhontés,
les “coups” médiatiques destinés à impressionner l’opinion. De
cette façon, en 1995, avait été introduite, hors débat
scientifique, la formule, toujours non prouvée, de ” la responsabilité
de l’homme dans le changement climatique”. On est alors très loin du
climat lui-même ! Mais c’est de cette façon que les
politiques et les médias surenchérissent dans la catastrophisme
du réchauffement…avec la même assurance et la même vigueur que
dans les années 1970 lorsqu’ils annonçaient le retour d’un ” nouvel âge
de glace” !

NRH : Venons-en, si vous le
voulez bien, à l’effet de serre. Doit-on croire les “experts” et les
médias quand ils soutiennent que le CO2 est le facteur “unique” du
changement climatique et de tous les phénomènes météorologiques ?

ML : Pour 95%, l’effet de serre est dû à la
vapeur d’eau. Le dioxyde de carbone, ou CO2 , ne représente,
quant à lui, que 3,62% de l’effet de serre, soit 26 fois moins que la
vapeur d’eau. La vapeur d’eau étant à presque 100% d’origine
naturelle, comme la majeure partie des autres gaz émissifs ( CO2
et CH4 ou méthane), l’effet de serre est donc essentiellement
un phénomène naturel. Seule une faible proportion (effet de
serre dit anthropique) peut être attribuée aux activités humaines
et cela pour une valeur totale de 0,28% de l’effet de serre
total, dont 0,12% pour le seul CO2 , c’est-à-dire une proportion
insignifiante, voire tout à fait négligeable.Il est donc stupide de
prétendre que les taux actuels n’ont jamais été aussi élevés depuis…650
000 ans selon la dernière affabulation. D’autant plus que les
études paléoclimatiques n’ont révélé aucune relation entre le
CO2 et la température ! En résumé, aucune relation
causale, physiquement fondée, prouvée et quantifiée, n’a été
établie entre l’évolution de la température (hausse, mais aussi
baisse) et la variation de l’effet de serre par le CO2. A fortiori,
aucune relation n’est démontrée entre les activités humaines et
le climat : l’homme n’est en aucune façon responsable du
changement climatique.

NRH : Pardonnez cette question brutale : la terre se réchauffe-t-elle, oui ou non ?

ML : La température moyenne dite “globale” a
augmenté de 0,74° au cours de la période 1906-2005 (GIEC, 2007).
Mais, surtout, les données d’observation montrent que des
régions se réchauffent tandis que d’autres se refroidissent. Certaines
régions se sont ainsi refroidies comme l’Artique occidental et le
Groenland, tandis que d’autres se sont réchauffées comme la mer
de Norvège et ses pourtours, à l’échelle annuelle de ±1°C et en hiver
de l’ordre de ±2°C, au cours de la période 1954-2003. L’espace
Pacifique nord connaît une évolution comparable avec un
refroidissement sur la Sibérie orientale, particulièrement en
hiver, et un fort réchauffement sur l’Alaska et le détroit de
Béring. Il est donc absolument inexact de prétendre que la
planète se réchauffe. Le “changement climatique” n’est pas synonyme de
“réchauffement global” car il n’existe pas de “climat global”. De
plus, et comme je viens de vous le dire, l’évolution du
climat ne dépend en aucune façon du CO2, et l’homme n’est en aucun
cas responsable de ce dernier, sauf dans le cadre limité des villes.

NRH : Que répondre à ceux qui annoncent de fortes menaces sur l’Artique et sur l’Antarctique ?

ML : On mélange tout : climat, pollution, écologie
et écologisme, développement durable, scoops médiatiques, propagande
et faits réels, souvent déformés d’ailleurs, politique et
intérêts économiques (avoués et inavoués). Ainsi les
incohérences, les affirmations gratuites, les impossibilités
physiques et les mensonges éhontés sont multiples.

NRH : Pourtant, le ” Groenland fond ” et l’Antartique se disloque.

ML : C’est vrai que la glace fond dans les basses
couches, sur les pourtours du Groenland baignés par l’air chaud venu du
sud. Mais, en 1816 et 1817, par exemple, on avait pu atteindre le Pôle
en longeant les côtes groenlandaises. En revanche, le satellite
prouve que la partie sommitale du Groenland se refroidit et s’élève
de 6 cm par an en raison des chutes de neige abondantes. Quant à
l’Antartique, il est particulièrement stable et bénéficie même d’un gain
de masse glaciaire dans sa partie orientale. La péninsule antarctique
constitue une exception bien connue des climatologues. En raison de sa
latitude et de la proximité des Andes qui canalisent vigoureusement vers
le sud le flux cyclonique chaud et humide (M.Leroux, 2005), les
dépressions australes connaissent ici une évolution remarquable.
Elles sont de plus en plus creusées, tandis que leur
trajectoire est de plus en plus méridionale, et la température
de l’air est croissante (A. Pommier, 2006). Ainsi, comme dans le
voisinage de la mer de Norvège (ou encore dans la région
Alaska-détroit de Béring), le réchauffement de la péninsule
antarctique, faussement attribué par le GIEC à l’effet de serre, est
commandé par une intensification vers le Pôle de la circulation d’air
chaud et humide de lointaine origine tropicale.

NRH : Comment expliquez-vous alors les changements que l’on observe en Europe ?

ML : Afin de répondre à votre question de façon à
être compris par des non-spécialistes, disons que dans l’espace de
l’Atlantique Nord, tandis que l’Artique occidental se refroidit
et que les anticyclones qui quittent le Pôle sont plus
puissants, les remontées d’air cyclonique associé aux dépressions
transportent davantage d’air chaud et humide d’origine
subtropicale, voire tropicale, vers la mer de Norvège et
au-delà. En conséquence, la température s’élève et les
précipitations (neigeuses en altitude, sur le Groenland et la
Scandinavie) augmentent. Tandis que la pression baisse, la
tempêtuosité s’accroît, avec des dépressions plus nombreuses
atteignant des latitudes plus septentrionals (A. Pommier, 2005). Comme
l’Europe occidentale est située sur la trajectoire ees remontées
cycloniques du sud, elle bénéficie aussi d’un réchauffement, voire
localement d’un excès de pluie.

Il faut bien voir que sur l’Atlantique, l’agglutination
anticyclonique (AA), couramment appelée anticyclone des Açores,
est plus puissante et plus étendue vers le sud et c’est
pourquoi le Sahel atlantique et notamment l’archipel du Cap-Vert,
subit une sécheresse plus prononcée que sur le continent
voisin. La Méditerranée qui prolonge cet espace atlantique est plus
froide et donc plus sèche sur son bassin oriental (comme sur l’Europe
centrale), tandis que la pression de surface est également croissante.
C’est en particulier cette hausse de pression, et non le CO2,
qui est responsable dans nos régions à la fois de longues
séquences sans pluie (ou sans neige en montagne) lorsque la
situation reste longtemps anticyclonique, ou des périodes de chaleur,
voire de canicule comme en août 2003.

NRH : Mais pourtant, comme on le dit souvent, ” les glaciers disparaissent…”

ML : Pourquoi ne pas dire qu’ils ont été plus
réduits encore dans les Alpes au Moyen Âgen et que la longueur
aujourd’hui observable de leur langue glaciaire dépend de leur
alimentation en neige antérieure à la période actuelle ? C’est d’autant
plus vrai à l’altitude des neiges du Kilimandjaro, autre exemple hyper
médiatisé, proche de 6000 mètres, où ce n’est pas la
température (ici inférieure à 0°C) qui a varié mais, comme
ailleurs, les conditions de la pluviosité (M.Leroux, 1983,2001).

NRH : On dit également que les cyclones vont être de plus en plus nombreux et de plus en plus violents.

ML : Les spécialistes de météorologie tropicale
ne sont pas de cet avis, mais ils ne sont pas écoutés… Ils
affirment même qu’aucune tendance à la hausse n’est observée.
Quant au colloque sur les cyclones tropicaux tenu au Costa
Rica sous l’égide de l’OMM (Organisation météorologique
mondiale) en décembre 2006, il a même conclu que ” aucun cyclone ne peut
être directement attribué au changement climatique”. Chris Landsea,
spécialiste incontesté des cyclones, a préféré démissionner du GIEC pour
” ne pas contribuer à un processus motivé par des objectifs préconçus
et scientifiquement non fondés “. Mais les dégâts provoqués par les
cyclones offrent de si ” belles images” aux revues et aux
journaux télévisés… L’exemple de “Katrina” est exploité sans vergogne,
alors que la rupture des digues de La Nouvelle-Orléans était une
catastrophe annoncée depuis déjà fort longtemps…

NRH : Dans le registre catastrophique, certains médias prétendent même que le Gulf Stream va s’arrêter…

ML : Il faudrait pour cela que le vent, qui est le
moteur des courants marins superficiels, cesse de souffler,
c’est-à-dire que toute la circulation aérienne comme océanique
soit bloquée, ce qui est naturellement invraisemblable ! On dit
aussi que ” la mer monte”…mais aucune courbe ne le prouve,
sauf pour quelques hypothétiques centimètres (12 cm en 140
ans), et aucune terre n’a encore disparu. Les prédictions,
souvent de caractère “hollywoodien”, sont issues de modèles
climatiques dont l’efficacité est fortement discutée. En premier
lieu, et c’est le comble pour des modèles numériques, par les
mathématiciens eux-mêmes qui jugent que “les modèles employés
sont à ce point sommaires, grossiers, empiriques, fallacieux que les
conclusions qui en sont tirées sont dépourvues de toute valeur
prédictive” (B. Beauzamy 2006).

NRH : Quel est l’avenir de la climatologie dans l’actuel politiquement correct climatique ?

ML : Au lieu de tirer des plans très hypothétiques
sur la comète 2100, la climatologie, dans une impasse conceptuelle
depuis une cinquantaine d’années, devrait plutôt chercher à
contribuer efficacement à déterminer les mesures idoines de
prévention et d’adaptation au climat du futur proche. Car le
changement climatique -c’est le propre du climat d’évoluer constamment-
est bien réel, mais antinomique du scénario ” chaud ” qui nous est
actuellement imposé, comme le prouve la hausse continue de la pression
atmosphérique au-dessus de nombreuses régions dont la France. Ce
changement du climat n’est pas celui qui est prédit par le
GIEC. Mais les théoriciens et les modélisateurs se soucient peu
de l’observation des phénomènes réels. Ce sont les raisons et
les mécanismes de ce changement permanent qu’il convient à
la climatologie de définir sérieusement. Dans le même temps, les
autres disciplines, desservies par le mélange des genres et qui n’ont
pas besoin de l’illusoire épouvantail climatique, pourront
elles-mêmes se consacrer efficacement à la lutte contre la pollution
ou s’investir dans le développement durable.


Voir aussi :




Le monde bizarre de l’hypothèse du temps fantôme

Note d’Alliance : Article un peu spécial, mais fort intéressant si vous aimez l’histoire des peuples. Est-ce possible qu’une partie de notre civilisation manque de références ou même de temps ?

Il y a de nombreuses théories de conspiration … La Terre plate, les clones de célébrités, les reptiliens; le Programme Spatial Secret, le réchauffement climatique, et j’en passe…. Il ne semble pas y avoir de fin à ce que nous essayions de comprendre vis à vis de la réalité qui nous est présentée, parfois par le biais d’hypothèses qui peuvent soulever quelques interrogations.

L’une d’entre elles est l’idée que non seulement plusieurs siècles de l’histoire que vous pensez connaître sont inexistants, mais que vous vivez maintenant au 18ème siècle et que la plupart de ce que vous savez de l’histoire est complètement faux. C’est l’histoire [Hypothèse] d’un « black program » qui remonterait au pape Grégoire XIII…

Bienvenue dans le monde étrange de la théorie du temps fantôme

Tout commence avec un historien, éditeur et auteur allemand Heribert Illig,
qui était un fervent défenseur du révisionnisme historique et qui avait
un intérêt obsessionnel pour réviser et mettre à jour les chronologies
conventionnelles de la préhistoire et de l’Égypte ancienne en
particulier.

Il s’est ensuite tourné vers le début du Moyen Âge, dont il était
convaincu que la période était étrangement dépourvue de documents
historiques profonds et détaillés. Il a donc commencé à élaborer et à
concocter une hypothèse pour en tenir compte.

Sa réponse était pour le moins étrange, car, de l’avis de
Illig, il s’agit du fait que, selon lui, les années 614-911 de notre ère
ne se sont tout simplement pas produites. 

Selon Illig, tout tourne autour de l’empereur romain, Otto II et du
pape Sylvestre II, ainsi que probablement de l’empereur byzantin
Constantin VII.

Il semble que tous ces dirigeants avaient en commun d’avoir pensé
qu’il serait utile de gouverner le millénaire en l’an 1 000, car ce fut
une étape millénaire dans «anno domini» ou «l’année du problème. Le
problème était qu’il leur manquait plusieurs centaines d’années.

Illig affirmait ainsi qu’ils avaient comploté pour faire avancer le
calendrier européen de plusieurs centaines d’années afin que ce soit la
date souhaitée.

Pour ce faire, ils ont prétendument réécrit l’histoire future,
modifié le calendrier, modifié les enregistrements, falsifié des
documents et tout simplement inventé des événements et des personnages
historiques, le tout dans une transformation intentionnelle sophistiquée
et orchestrée de l’histoire, laissant à peu près 300 ans sur le sol de
la salle de coupe, ce qui nous ramène à 1000 après JC.

Selon ce que l’on a appelé l’hypothèse de l’époque du fantôme,
tout ce que nous croyons savoir qui s’est passé au début du Moyen Âge a
été soit inventé à d’autres époques, soit simplement fabriqué, dans une
série de ce que Illig appelle «des distorsions chronologiques divines».

Selon lui, nous vivons actuellement au 18ème siècle.

Heribert Illig

Il y a beaucoup de «preuves» que Illig et les défenseurs ultérieurs de l’idée ont présentées.

La principale chose que Illig a utilisée pour illustrer son
hypothèse concerne le calendrier grégorien, introduit en 1582 par le
pape Grégoire XIII et que nous utilisons aujourd’hui.

Il a été conçu par Gregoire comme un moyen de corriger un décalage de
10 jours qui existait dans l’ancien calendrier julien et qui avait été
mis en vigueur en 45 av JC. La différence a été causée par le fait que
chaque année du calendrier julien était trop longue de 10,8 minutes.

Le calcul commun de Gregoire était que 1257 années s’étaient
écoulées entre les deux calendriers, mais selon les calculs d’Illig, il a
été modifié pour ressembler davantage à une différence de 13 jours, ce
qui la rapprocherait de celle de 1 627 années.

Il y a aussi la notion posée par Illig selon laquelle bon nombre des
événements supposés se produire et des personnes supposées exister
pendant les années mystérieusement ajoutées ne se résument pas et ne
s’additionnent pas.

Il cite de nombreuses lacunes et incohérences historiques et affirme
que les histoires de personnages tels que l’empereur romain germanique
Charlemagne et le souverain Alfred le Grand étaient si incroyables
qu’elles devaient sûrement être des personnages de fiction.

Selon Illig, une autre contradiction majeure concerne la grande ville
de Constantinople, qui fut autrefois la capitale des empires romain et
byzantin. Selon la logique d’Illig, il semble étrange que la ville ait
été au début un modeste village agricole en 558 et qu’elle ait été
achevée en 908, ce qui signifie qu’il a fallu inexplicablement 350 ans
pour construire la ville. pour en rendre compte.

Il cite également l’existence d’une architecture romane claire
présente dans l’Europe occidentale du Xe siècle, ce qui signifie que
l’époque romaine s’est terminée plus tard que prévu, ainsi que de
nombreuses incohérences dans la datation du début du Moyen Âge.

Il remet en cause confiance qu’on peut accorder aux écrits de cette
époque, et prétend que l’histoire a probablement été construite, et
présente tout cela comme preuve que ces siècles n’ont tout simplement
jamais eu lieu. Selon lui, il est également  étrange que la plupart des
rares preuves archéologiques tirées de cette époque n’aient pas été
datées de manière fiable pour coïncider avec ces années.

Il y a en outre le détail suspect qui l’a amené à l’hypothèse de
départ, à savoir qu’il existe de nombreux événements historiques et
significatifs qui se sont produits avant et après la période de 614 à
911. Ces années elles-mêmes semblent avoir peu d’importance et sont en
fait plutôt ennuyeuses, ce qui est révélateur du fait qu’elles sont en
quelque sorte une création échafaudée.

Ceci est encore exacerbé par le fait qu’il y a eu également très peu
de progrès technologiques ou d’évolution dans des domaines tels que
l’architecture, la céramique, la littérature et l’agriculture au cours
de la période en question.

De plus, selon Illig, cette période semble bien moins étoffée que le ères précédentes ou suivantes, en terme de progrès.

L’idée qu’il y ait eu un complot pour ces 300 ans et que nous
vivons vraiment au 18ème siècle semble totalement absurde, pour la
grande majorité des historiens.

Non seulement toutes les «preuves» légitimant cette hypothèse,
publiées pour la première fois en 1991, sont au mieux circonstancielles,
mais en plus, ce très grand bond en avant vers un postulat étrange est
fondé sur quelques incohérences dans les archives historiques qui
pourraient avoir beaucoup d’autres explications.

Il y a aussi le fait que l’hypothèse semble très euro-centrique, et
efface en quelque sorte les preuves évidentes de ces périodes dans le
monde islamique, la Chine, l’empire byzantin et l’Angleterre
anglo-saxonne. Car cela aurait alors été une entreprise de grande
envergure qui semblerait avoir été au-delà de la portée de quelques
dirigeants comploteurs qui pensaient qu’il serait cool de gouverner en
l’an 1000 de notre ère.

Il existe également certains événements et des prédictions
astronomiques qui semblent s’être indiscutablement produites au cours
des années fantômes d’Illig, faisant du « temps fantôme » une
pseudo-histoire pour le grand public.

Cependant, il existe en fait un nombre surprenant de
personnes qui souscrivent à l’hypothèse du temps fantôme et en discutent
et en débattent à ce jour.

L’un des plus connus est le Dr. Hans-Ulrich Niemitz, qui en 1995 a publié un article intitulé Le début du Moyen Âge existait-il vraiment?

De nombreux chercheurs de la « Nouvelle chronologie» affirment que
notre calendrier est parasité par 297 ans ! Les historiens seraient
ainsi victimes d’une multitude de documents faux, falsifiés
volontairement ou non, depuis le Moyen Age. Cela signifierait que tous
les artefacts (documents, œuvres d’art, tombes etc.) attribués à ces
trois siècles appartiennent à d’autres périodes, et que tous les
événements ont bel et bien eu lieu mais soit avant soit après cette
période reconstruite.

La genèse de l’idée semble émerger avec les nombreux problèmes de datation des documents médiévaux.

Horst Fuhrmann, président de la Monumenta Germaniae Historica et
médiéviste reconnu, explique qu’il y un grand nombre de contrefaçons et
de documents suspects et souligne que de nombreux documents historiques
sont truqués.

Nous ne serions pas en 2019, mais en 1722… Mais quels sont les arguments qui viennent étayer cette thèse?

D’autres chercheurs ont également proposé des modifications
de la chronologie conventionnelle: certains ne variant que légèrement de
la chronologie académique, d’autres nécessitant un réagencement
significatif.

Anatoly Fomenko (né le 13 mars 1945), est un
scientifique russe, docteur ès sciences, professeur, titulaire de la
chaire de géométrie différentielle et des applications de la faculté
mécanico-mathématique de l’Université de Moscou. Il a reçu en 1996, le
prix d’État de la Fédération de Russie, mais il est plus connu comme
l’un des principaux théoriciens de la « Nouvelle Chronologie »
historique.

La nouvelle chronologie selon Anatoly Fomenko est, une
réécriture de l’Histoire, fondée sur le fait que la chronologie du monde
tel que nous le connaissons aujourd’hui est fondamentalement erronée.
La « nouvelle chronologie » est nettement plus courte que la chronologie
traditionnelle.

En 1980, Fomenko et quelques collègues du département de
Mathématiques de l’Université de Moscou, ont publié plusieurs articles
sur les «nouvelles méthodes mathématiques dans l’histoire» dans plusieurs revues scientifiques. Ces articles ont évidemment suscité des controverses.

Au début des années 1990, Fomenko tire les conséquences de
cette hypothèse à partir d’exemples : une série d’événements ont été,
selon lui, enregistrés à plusieurs reprises à partir de perspectives
différentes, et à chaque itération, l’événement aurait été affecté à une
période différente.

L’idée de l’existence de doublons chronologiques remonte au début du
XVIIIe siècle et à Newton ou à Hardouin qui ont estimé que de nombreux
anciens documents historiques sont beaucoup plus récents qu’on ne le
croit.

En effet,l’un des plus grands scientifiques de l’Histoire,
Sir Isaac Newton (1643-1727), avait lui-même mis en avant le problème de
la chronologie conventionnelle :
les données historiques officielles étaient, pour lui, inexactes .

Il affirmait que les Grecs classiques devaient être replacés et se situer environ 300 ans plus proches de nous.

Jean Hardouin (1646-1729) était un érudit français
qui avait une prédilection pour la littérature classique. En 1685, il
publia une remarquable édition de l’Histoire Naturelle de Pline.

Selon Hardouin, la majorité des classiques de la littérature grecque et romaine n’avait pas été produite par des auteurs grecs et romains, mais avait été forgée au Moyen Age par un groupe de moines bénédictins.

Hardouin soutenait que tous les conciles censés avoir eu lieu avant celui de Trente étaient fictifs et dans ses Chronologiae ex nummis antiquis restitutae
(1696), il entendait prouver que, à l’exception des œuvres d’Homère,
d’Hérodote et de Cicéron, de l’Histoire naturelle de Pline, des
Géorgiques de Virgile, et des Satires et des Épîtres d’Horace, tous les
écrits classiques de la Grèce antique et de Rome étaient des faux,
fabriqués par des moines du XIIIe siècle, sous la direction d’un
certain Severus Archontius.

Il niait l’authenticité de la plupart des œuvres d’art, des
pièces de monnaie et des inscriptions anciennes, et assurait que le
Nouveau Testament avait été à l’origine écrit en latin.

Nouvelle chronologie du monde : une fascinante hypothèse

Avec Anatoly Fomenko et Heribert Illig, d’autres érudits tels que Uwe
Topper ou Hans-Ulrich Niemitz, se sont mis en quête de distorsions
chronologiques.

Uwe Topper émet l’hypothèse que la plus grande partie de l’Histoire mondiale a été écrite après le XVIe siècle, et que beaucoup des événements qui auraient eu lieu avant 1400 ne doivent pas être considérés comme des faits authentiques.

Selon Illig et Niemitz, nous ne disposons actuellement que de
témoignages écrits et archéologiques plutôt approximatifs sur le Haut
Moyen Age.

Dans son article « Did the Early Middle Ages Really Exist ? », le Dr. Hans-Ulrich Niemitz indique :

Si certains de nos collègues nous accusent d’être des irréalistes
ou de fantaisistes, je tiens à dire que ce n’est pas un péché mortel
que d’interroger les paradigmes existants de la science. Notre thèse
produit de nouveaux problèmes et donc de nouvelles questions. 
Nous
devons résoudre les problèmes de l’historiographie du Haut Moyen Age.
Évidemment notre projet est s’inscrit dans le cadre d’une recherche
interdisciplinaire. C’est seulement de cette façon que nous pouvons
avoir la distance nécessaire. »

Ce n’est pas le Moyen-Âge dans l’Histoire qui est remis en
question, mais une certaine histoire du Moyen- Âge, la durée qui nous
sépare de l’Antiquité gréco-romaine devant alors être revue à la baisse.

Si ces courants de pensée d’Histoire alternative parvenaient à
ébranler la chronologie conventionnelle, il s’agirait d’une de ces
révolutions profondes, de celles qui bouleversent entièrement
l’Humanité…

Réalisé à partir de plusieurs sources

Vous pouvez partager ce texte à condition d’en respecter l’intégralité et de citer la source et le site: http://www.elishean.fr/

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La vie sociale des plantes

[Source : Le temps d’y penser]

« La vie sociale des plantes »

30 Décembre 2016

Rédigé par Le Temps D’y Penser et publié depuis Overblog


Hiérarchiser le vivant est une erreur, le respecter dans son ensemble est un acte d’humanité.

NDLR : Cet article aborde un sujet sensible qui a tendance à déchaîner les passions. Merci, avant de commenter, de le lire intégralement afin de bien comprendre l’intégralité de mon raisonnement et de ne pas buter sur le début qui part volontairement de 0 pour arriver à ma position claire exprimée en toute fin. Bonne lecture et au plaisir de débattre sereinement avec vous !

Si je me permets de paraphraser Jean Marie Pelt c’est pour aborder un sujet qui me tient à cœur et qui n’est pas sans rapport avec de nombreux discours que je peux entendre, tout particulièrement lors des consommations excessives d’aliments de ces périodes festives.

Ici je vais revenir, non pas pour détruire, mais pour compléter et faire relativiser certains arguments lancés par les porte-parole de ceux allant du simple refus de manger de la viande à l’attitude plus drastique de ne plus utiliser quelques produits que ce soit issus de l’exploitation animale (soit pour résumer des végétariens aux végans).

Alors là tout de suite je sais que je m’aventure en terrain glissant tant ces militants de la cause animale défendent leur cause avec une passion certaine dont, au passage, pourraient s’inspirer nos responsables politiques totalement dénués de toute passion. Mais, en tant que biologiste (j’ai un master 2 en écologie), certains arguments me font tiquer et un en particulier : l’accusation que l’on me fait d’être spéciste et ce que cette notion induit.

Qu’est-ce dont que ce nouveau mot en « iste » ? Et bien, c’est une sorte d’application à l’ensemble du vivant du concept de racisme. Pour faire simple, c’est le fait de considérer que l’homme est par essence une espèce supérieure aux autres. D’après Wikipédia : « Le spécisme (du mot anglais speciesism de même sens) est la considération morale supérieure que les humains accordent à leur propre espèce, et le traitement discriminatoire qui en découle ». On peut aussi trouver cette définition (wiktionnaire) « Discrimination basée sur l’espèce, qui fait de l’espèce en soi un critère pour déterminer la manière dont un être peut être traité. » ce qui est grosso modo la même chose. Enfin, d’après veganfrance.fr le spécisme c’est la « Discrimination basée sur l’espèce, qui fait de l’espèce en soi un critère justifiant un comportement portant préjudice aux droits fondamentaux d’un être vivant »

Soyons clairs ! Je n’ai rien contre cette définition. Elle est nette et limpide. Clairement, elle s’applique à l’ENSEMBLE du vivant, quel qu’il soit. Là où je tique, c’est, tout d’abord, qu’en tant que biologiste, je ne peux être qualifié ainsi, car une des premières leçons de biologie évolutive est de dire que TOUTES les espèces présentes sur terre sont d’égale évolution, de la bactérie vivant au fin fond des océans, aux majestueux albatros en passant par le chêne centenaire. En biologie on refuse l’idée qu’il y est des espèces supérieures, ou plus utiles à l’écosystème, que d’autres. On ne peut être biologiste et spéciste.

Voilà pour mon cas personnel, mais plus généralement si je comprends bien cette définition, elle englobe l’ensemble des espèces, donc du vivant tout entier. Or ce vivant est divisé en grandes catégories : les bactéries, les archées et les eucaryotes (dont nous faisons partie) eux-mêmes divisés entre animaux, végétaux et champignons. Dès lors, les défenseurs de la cause animale sont aussi spécistes puisqu’ils se nourrissent d’aliments végétaux ou fongiques (champignons) qui, dans notre système actuel, sont ultra majoritairement issus d’un modèle agricole productiviste niant la réalité naturelle pour produire toujours plus. Les végétaux et champignons sont dès lors placés en dessous des animaux et on accepte leur exploitation sur le critère de l’espèce. Peut-être ai-je mal compris la définition, auquel cas merci de me l’expliciter, je prendrai toute remarque constructive avec grand plaisir !

Maintenant que ce point est clair, revenons à ma démonstration sur les plantes. Nombre d’études et d’observations tendent à prouver que les végétaux sont bien plus complexes que les simples plantes vertes inanimées. Je vous mettrai des sources en bas de cet article pour que vous puissiez vérifier par vous-même que « la vie sociale des plantes » ce n’est pas qu’un effet d’annonce. Plusieurs exemples me viennent à l’esprit pour illustrer mon raisonnement.

Tout d’abord, je pense aux mycorhizes qui, en plus d’être un putain de bon moyen de gagner une partie de scrabble, sont en réalité une association symbiotique (= réciproquement bénéfique) entre des champignons et des racines de plantes. De véritables échanges de composés chimiques, mais aussi d’informations circulent ainsi à travers les racines des plantes, sous nos yeux. Dans la même verve a été observé un véritable processus de communication entre les végétaux en réponse à une menace : lorsqu’un pathogène ou un insecte parasite attaque un arbre, il existe des cas où celui-ci émet des molécules dans l’atmosphère entraînant ainsi, chez ses voisins, une sécrétion de molécules de défense vis-à-vis de ce pathogène. Je pense aussi à la capacité de certaines jeunes pousses à « explorer » leur environnement immédiat afin, par exemple, de trouver un support sur lequel se développer. Enfin, il est tout à fait possible de voir une plante réagir à une situation stressante (en biologie, le stress est l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement). Je pense par exemple à des plantes s’adaptant à la sécheresse ou à l’inondation ou alors à une attaque de pathogènes, mais aussi à des lésions (couper une branche).

Tout ceci amène à penser que le monde végétal est bien plus complexe qu’il n’y paraît et qu’une vision anthropocentrique et anthropomorphique des plantes amène à considérer comme impossible l’existence de phénomènes tels que la douleur, la peur, le stress. Or, s’il existe une règle à retenir pour tout bon scientifique, c’est que « l’absence de preuves n’est pas la preuve de l’absence » et je vous ai ici fourni tout un tas de preuves.

Avant que l’on me fasse tout procès que ce soit clair pour tout le monde : je ne nie pas la souffrance animale, je récuse simplement qu’on rabaisse les plantes à de simples êtres de second ordre de facto, par rapport aux animaux auxquels il est plus facile de s’identifier, par la négation de ce qu’elles pourraient ressentir. De même, il ne sera jamais possible de savoir ce que ressent exactement un animal, car, même si la similitude des structures sensorielles des animaux d’élevage (c’est différent pour les invertébrés) et des humains du point de vue de la douleur est réelle, il est impossible de savoir ce que ressent un animal. Peut-être même que nous minorons ce qu’ils vivent (comme l’inverse), bien que très peu probable. Bref, dans le doute, principe de précaution oblige, il faut prévoir au moins pire et donc corriger drastiquement les conditions d’élevage et d’abattage.

Nous arrivons donc à la conclusion de mon propos. Ce que je voulais ici c’était écorner la notion de spécisme souvent employée à mon avis à tort tout en vous prouvant que les végétaux sont des organismes tout aussi complexes et potentiellement tout aussi sensibles que les animaux, même si les manifestations de ces phénomènes passent par des canaux auxquels les êtres humains ne sont pas sensibles.

Mais alors, me direz-vous, tout va bien. On peut continuer comme on fait en traitant tout le monde pareil ? Ou alors on ne va pas non plus faire souffrir les plantes, car c’est tout aussi horrible ? Personnellement mon avis est que d’un point de vue environnemental (et de santé publique) il est INDISPENSABLE que tout le monde réduise sa consommation de protéines carnées et que ce qui est consommé soit élevé dans des modes d’élevages bannissant l’intensif. Et pour les plantes, me direz-vous ? Eh bien, tout pareil, ou presque. Ma philosophie est que le mal que nous faisons n’est pas de manger de la viande, mais d’industrialiser le vivant. En mettant sur un pied d’égalité animal et végétal, un élevage intensif ou productivité se fait au détriment de toute considération du développement naturel du vivant. C’est le même procédé qu’un vaste champ de céréales en open field que l’on cultive avec comme seule motivation d’avoir toujours plus de rendement. Dans les 2 cas, on entasse du vivant en le dopant pour produire le plus possible.

NB : L’élevage peut avoir un impact écologique et paysager très positif dans nos contrées, car il maintient une diversité paysagère et écologique que nous apprécions tous lors de nos promenades dans les pâturages alpins ou les prairies calcaires couvertes d’orchidées qui disparaîtraient sous d’épaisses forêts en quelques décennies sans élevage). Évidemment que détruire une forêt amazonienne pour y mettre des bœufs c’est une hérésie de ce point de vue.

Pour enfin finir, que faire ? Arrêter avec les pratiques intensives de l’agriculture qui détruisent le vivant et le biotope (le support pour faire simple) sur lequel il se trouve. Respecter le vivant dans son intégralité comme faisant partie d’un tout sans le hiérarchiser de façon trop radicale. Privilégier le local et les petits producteurs qui aiment leur métier, qui aiment leurs bêtes et qui aiment leur terre.

En vous remerciant d’avoir lu jusqu’au bout ce propos que je voulais vous tenir depuis longtemps. Pensez y en préparant vos repas de fêtes !

Che De Fermont.


[Sources]

La liste des sources qui ne sont pas déjà insérées dans l’article, n’hésitez pas à les lire et à les écouter, elles reprennent le gros de ce que je dis en plus approfondi.

Conférence « végétal sans végéter » https://www.youtube.com/watch?v=ZxQwnE_Zjv8 de Pierre Kerner, Maître de conférences à l’université Paris Diderot

« sentir bouger, communiquer : les plantes aussi ! » site web de l’INRA (institut national pour la recherche agronomique http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Biologie-vegetale/Tous-les-dossiers/Sentir-bouger-communiquer-les-plantes-aussi

Planête Gaïa « le plantes communiquent ! » http://planete.gaia.free.fr/vegetal/botanique/com.chimiquement.html

snpn « l’élevage en zone humide » http://www.snpn.com/IMG/pdf/ZHI_75-76_Elevage_en_zone_humide.pdf [Lien non fonctionnel]

actu-environnement « Pelouses sèches, un réservoir de biodiversité aujourd’hui menacé » http://www.actu-environnement.com/ae/news/preservation-espaces-naturels-pelouses-calcaires-22254.php4

Communauté de Communes des Pays de l’Ormes « Les Pelouses Calcaires » http://www.ccpom.fr/les-competences/environnement/pelousescalcaires [Lien non fonctionnel]


[Voir aussi : L’intelligence des plantes]




L’Inga, arbre « magique », pourra-t-il sauver la forêt amazonienne?

Première victime de la politique du président brésilien Jair Bolsonaro et du réchauffement climatique, la forêt amazonienne a été la cible de 90.000 feux, en 2019. Mais son écosystème humide pourrait bientôt être sauvé par un arbre « magique », l’Inga.

© Pablo COZZAGLIO / AFP Feu de forêt, le 26 août 2019.

L’enjeu est crucial pour l’avenir de l’humanité. Depuis le début de l’année 2019, l’Amazonie a été victime de près de 90.000 incendies (le plus lourd bilan depuis près d’une décennie) qui ont ravagé quelques 7.853 kilomètres carré de forêt. Mise à mal par une déforestation massive et par le développement de la culture du soja et du palmier à huile, notamment au Brésil, la forêt humide, où l’on recensait il y a encore peu plus de 16.000 espèces d’arbres différentes, a perdu près d’un cinquième de sa superficie en 50 ans.

« Les propriétaires de ranchs et les grands agriculteurs ont pu bénéficier d’un sentiment d’impunité depuis l’accès au pouvoir du président brésilien Jair Bolsonaro », estiment Elodie Vieille Blanchard et Frédéric Mesguich, de l’Association végétarienne de France dans une tribune publiée en août dernier dans le journalLe Monde. Selon les spécialistes, « la carte des départs de feu en Amazonie recoupe sans surprise les bordures entre forêt, champs mis en culture et surtout aires de reproduction des troupeaux de plus de 100.000 têtes. »

L’arbre Inga pousse rapidement sur des terrains dévastés

Mais au milieu des décombres et de la poussière, traces indélébiles des feux, une lueur d’espoir pointe le bout de son nez. Son nom, Inga, tient en quatre lettres et il pourrait à lui seul, semble-t-il, reconstituer rapidement les écosystèmes détruit. L’arbre Inga compte 300 espèces est une plante particulière: elle est connue pour pousser rapidement sur des terrains ravagés par les feux et accélérer ainsi la renaissance de la flore sauvage. En libérant une grande quantité d’azote, un nutriment essentiel pour les végétaux, l’arbre Inga draine les sols, qui deviennent de nouveau assez fertiles pour que d’autres espèces de végétaux s’y enracinent.

Selon la Fondation Inga, l’arbre peut atteindre une taille maximale de 20 mètres de haut et permet ainsi de « protéger les sols, supprimer les mauvaises herbes et de fournir de la nourriture ». Quant à sa fleur de 30 à 40 centimètres de long, elle renferme de nombreuses graines plates, dont la membrane est comestible. Une source de nourriture bienvenue pour les populations locales et tribus autochtones, dont les ressources en denrées alimentaires se raréfient à mesure que la forêt brûle.

Une campagne de soutien pour les agriculteurs qui plantent des arbres

Aussi, planter l’Inga permettrait de créer des sortes de corridors de végétation et à la faune sauvage de survivre, dans les zones ravagées par les incendies. « C’est vraiment une sorte « d’arbre miracle » car certaines espèces peuvent faire des choses étonnantes », a déclaré Toby Pennington, professeur de diversité végétale tropicale et de biogéographie à l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni dans une interview à la BBC.

De son côté, l’institut brésilien Ouro Verde vient de se lancer une campagne de soutien pour inciter les agriculteurs de la région à planter des arbres Inga. Les associations écologistes de la région espèrent aussi convaincre les petits exploitants de ne plus céder leurs terres à de grandes entreprises agroalimentaires qui défrichent chaque jour un peu plus la forêt, pour y implanter d’autres ressources, et principalement du soja.  

« Il est primordial d’offrir de nouvelles opportunités et de nouvelles technologies vertes pour aider les petits exploitants. L’agriculture familiale joue également un rôle essentiel dans la production alimentaire mondiale. Au Brésil, ils sont responsables de 70% de la consommation alimentaire nationale », précise le spécialiste à la BBC. 

Stopper les feux de forêt

Pour que l’initiative ne soit pas vaine et sauve l’écosystème tropical humide, qui s’étend sur plus de 6 millions de m2 répartis sur neuf pays (Brésil, Pérou, Colombie, Bolivie, Venezuela, Guyane, Surinam, Equateur et la Guyane française), il faudrait d’abord que les feux cessent.

Avec une hausse de 93% de la déforestation en 2019 par rapport à la période de janvier à septembre de 2018, d’après les données de l’Institut national de recherche spatiale (INE), le scénario idyllique ne semble pas encore à l’ordre du jour.

Lundi 23 septembre, s’exprimant pour la première fois à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies ce mardi, le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé qu’il était « faux » de dire que l’Amazonie faisait partie du patrimoine de l’humanité, et a accusé certains pays de se comporter de façon « coloniale » à l’égard du Brésil.

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/monde/linga-arbre-magique-pourra-t-il-sauver-la-for%C3%AAt-amazonienne/ar-AAJBXhU?ocid=spartandhp




Lettre à notre fils qui se bat « pour le climat »

[Source : Nice Provence Info via Les moutons enragés]

Mon chéri,

Vendredi, plutôt que d’aller au lycée, tu as participé à la manifestation pour la défense du climat et le sauvetage de la planète.
Tu n’imagines pas combien nous avons été fiers de te voir engagé dans
une cause aussi essentielle. Profondément émus par tant de maturité et
de noblesse d’âme, nous avons été totalement conquis par la pertinence
de ton combat.

Aussi, je t’informe que ta mère et moi avons décidé d’être
indéfectiblement solidaires et, dès aujourd’hui, de tout faire pour
réduire l’empreinte carbone de notre famille.

Alors pour commencer, nous nous débarrassons tous les smartphones de
la maison. Et puis aussi de la télévision. Tu ne verras aucune
objection, naturellement, à ce que ta console subisse le même sort : on
dit qu’ils contiennent des métaux rares que des enfants, comme toi,
extraient sous la terre dans des conditions honteuses.

Évidemment, nous avons entrepris de résilier aussi tous les
abonnements téléphoniques et la box d’accès à l’internet. Nous avons
pris conscience que tous ces gigantesques data-centers qui stockent les
données des réseaux sociaux et des films en « steaming » sont des
gouffres énergétiques. J’ai aussi contacté un plombier pour faire
retirer le système de climatisation particulièrement énergivore. Nous
nous le remplacerons par des ventilateurs basse consommation dont nous
nous efforcerons de ne pas faire une utilisation abusive.

Nous pensons également qu’il est nécessaire de corriger nos modes de
vie : nous cesserons donc de partir en vacances au ski ou à l’étranger.
Ni même sur la Côte d’Azur avec le camping-car que, d’ailleurs, nous
avons la ferme intention de revendre. Et bien sûr, fini l’avion ! Pour
l’été prochain, ta mère et moi avons programmé de remonter le canal du
Midi par les berges, à vélo. Comme tu iras désormais au collège avec ton
VTT, cela te fera un excellent entraînement.
Oui, parce que la batterie de ta trottinette électrique n’étant pas
recyclable, il te faudra oublier ce mode de locomotion. Mais c’est déjà
fait, j’imagine.

Ah ! pour tes vêtements, nous avons décidé de ne plus acheter de
marques (ces vêtements sont fabriquées par des mains d’enfants dans les
pays du tiers-monde comme tu le sais). Tu nous approuveras, nous en
sommes persuadés. Nous envisageons par conséquent de t’acheter des
vêtements en matières éco-responsables, comme le lin ou la laine, que
nous choisirons de préférence écrus (les teintures sont parmi les plus
grands polluants).

Dans la foulée, nous nous mettrons à l’alimentation bio et
privilégierons les circuits courts. Et pour aller au plus court, nous
songeons même à acheter des poules afin d’avoir des œufs frais à portée
de main : tu vas adorer ! Ta mère a même pensé à un mouton pour tondre
le gazon. Et puis, j’ai adressé une candidature en bonne et due forme à
la mairie pour obtenir l’affectation d’une parcelle dans les jardins
familiaux partagés. Nous comptons sur toi pour nous aider à cultiver nos
légumes. Il va sans dire que, dans cette démarche, nous bannirons les
aliments industriels. Désolé pour le Coca et le Nutella dont tu faisais
grande consommation et dont tu devras te priver à présent. Mais nous ne
doutons pas un instant de ton approbation.

Enfin, pour palier le manque de distractions par écrans interposés,
le soir, nous nous remettrons à la lecture (dans des livres en papier
recyclé, cela va de soi) ou nous jouerons aux échecs et pourquoi pas aux
petits chevaux : il y a une éternité que nous n’avons pas fait une
partie de ce jeu désopilant. Nous achèterons un plateau et des pièces en
bois du Jura, comme il se doit. Et nous veillerons à nous coucher plus
tôt pour économiser la lumière.

Voilà, nous sommes certains que tu adhèreras pleinement à ce
sympathique programme qui s’inscrit en ligne directe dans ton combat
pour sauver la planète. Et nous te remercions encore de nous avoir
ouvert les yeux.

Tes parents qui t’admirent et qui t’aiment.

(courrier écrit sur du papier recyclé)


[Voir aussi :




80 communes françaises ont pris un arrêté contre les pesticides

[Source : Libération]

Par Benjamin Monnet — 19 septembre 2019

Depuis le mois de septembre, les arrêtés pour interdire ou encadrer l’usage de pesticides se multiplient dans les collectivités françaises. Ces municipalités et départements concernent 5,1 millions de Français.

  •   80 communes françaises ont pris un arrêté contre les pesticides

Tous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, le green graph.

Après que le gouvernement a proposé début septembre une distance minimale de cinq à dix mètres entre l’épandage de pesticides et les habitations, et qu’une consultation en ligne a été lancée pour recueillir l’avis des citoyens, les arrêtés municipaux pour interdire ou encadrer l’usage de pesticides se sont multipliés en France métropolitaine.

A LIRE AUSSI : De plus en plus d’arrêtés antipesticides

Qu’il s’agisse d’un village principalement composé de surfaces agricoles ou d’une grande métropole dans laquelle le premier utilisateur de glyphosate s’appelle la SNCF, que la mairie soit aux couleurs du PCF ou de l’UDI, Libération les a recensés sur cette carte animée. Leur point commun ? Ils sont – presque – tous contestés par la préfecture puis annulés par le tribunal administratif. 

Présentée comme précurseuse, la commune bretonne de Langouët n’a toutefois pas été la première à interdire l’usage du glyphosate sur son territoire. En 2012 et 2016, plusieurs communes ont pris des arrêtés dans ce sens. Puis, en mars 2019, Dijon est devenu la première métropole à adopter un arrêté antiglyphosate, au nom du «principe de précaution».

Toutefois, comme on le constate avec le graphique, le nombre d’arrêtés interdisant ou limitant l’usage des pesticides sur une commune a véritablement explosé depuis le printemps 2019, suivant le cas, très médiatisé, de Daniel Cueff, le maire de Langouët. Le nombre total d’arrêtés municipaux recensé par Libération concerne aujourd’hui 80 communes.

62 arrêtés municipaux, soit 77,5% du total, ont été pris après le 18 mai 2019, jour où le maire breton signa le sien. On observe une très nette accélération depuis le 27 août, date à laquelle le tribunal administratif de Rennes a suspendu l’arrêté de Daniel Cueff. Depuis, cela représente une moyenne d’environ deux arrêtés municipaux signés chaque jour. 

Parmi les municipalités prenant des arrêtés antipesticides, 75% se situent sur la gauche de l’échiquier politique (hors sans-étiquettes). Les mairies PS représentent à elles seules 30% des arrêtés pris. Le Parti communiste est également très présent, particulièrement en région parisienne, avec des villes comme Gennevilliers ou Stains. 

Parmi toutes ces villes, 21 (soit 26,25% du total) ont pris des arrêtés antipesticides sans posséder le moindre hectare de terre agricole utilisée. Ces arrêtés peuvent cependant empêcher l’utilisation de produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts d’une copropriété ou d’une entreprise.

Au contraire, dans onze communes concernées par un arrêté, les terres agricoles utilisées représentent plus de 50% de la superficie, à l’image de Saint-Eloi-de-Fourques en Normandie ou de Ruelle-sur-Touvre, en Charente. En moyenne, ces terres représentent 23% de la surface de la commune ayant limité ou interdit l’usage de pesticides. 

Parfois symboliques, ces arrêtés ont également été pris par deux départements. Dernier en date, la Seine-Saint-Denis qui, après le Val-de-Marne, a interdit mercredi 18 septembre l’usage de pesticides sur son territoire. Au total, plus de 5,1 millions de Français vivent dans des communes ou départements ayant adopté un décret antipesticides. 

Encore faut-il que celui-ci soit validé par la préfecture, ce qui n’a jamais été le cas en 2019. Le 16 septembre, le tribunal administratif de Besançon a suspendu les arrêtés pris par les communes d’Audincourt et de Boussières, estimant qu’interdire les pesticides n’est pas du ressort des maires.

Il faut remonter à 2016 pour trouver trace d’un arrêté antipesticides validé par la préfecture. C’était à Balacet, dans l’Ariège : une commune dont les 23 habitants vivent désormais loin de tout produit phytosanitaire. 

La cartographie interactive que nous utilisons ici pour rassembler nos données a été réalisée par Libé Labo à partir des publications dans la presse et des déclarations spontanées d’élus.




Aperçu de la vie en Corée du Nord

[Source : Le Grand Soir]

Corée du Nord : un voyage au pays du grand-père, du père et du fils afin de ne pas avoir affaire avec le saint Esprit !

[Auteur :] Jidel

Au
préalable quelques interrogations introductives. Est-il plus
socialisant de voir un gamin snobant ses semblables avec sur son
vêtement une virgule horizontale ou un gamin en pantalon bleu, chemise
blanche et foulard rouge bénéficiant d’applaudissements des autres
élèves parce qu’à l’enseignant il a bien répondu ? Est-il plus aliénant
de s’agenouiller devant un acrobate métallique accroché à une croix que
de s’incliner devant une fresque en mosaïque d’un des leaders suprêmes
visitant une usine ? Est-il plus rationnel de tourner à plusieurs
milliers, sous le soleil, autour d’un vaste cube noir dans le désert que
de visiter la maison de naissance du grand-père Kim ? Est-il plus digne
de créer une émeute pour du faux chocolat en réclame dans un
supermarché plutôt que de réaliser collectivement un spectacle vivant
devant le leader suprême ? Est-il plus valorisant d’avoir un dirigeant
qui se qualifie de Jupiter plutôt qu’un leader suprême ? Qu’est-ce qui
est plus louable communiquer pour vous vendre une voiture neuve, un truc
inutile et jetable ou écouter la propagande du leader suprême à propos
des sanctions économiques. Si on n’observe pas les faits de manière un
peu dialectique on peut affirmer que les routes qui montent sont aussi
des routes qui descendent et cela en vertu de notre position sur ladite
route. Pour monter une route qui descend, il suffit de monter à reculons
et cela nos grands prêtres du prêt à porter des idées savent très bien
faire

Dans les lignes suivantes trois questions sont brièvement abordées. Pourquoi aller en Corée du Nord ? Qu’est-ce qu’on peut y apercevoir ? Que retenir ?

Pourquoi y aller ?

– Premièrement, parce qu’une opportunité
s’est présentée, proposée avec un voyage et un séjour organisés par
l’association d’amitié belge avec la Corée. Il existe en Europe comme en
France des associations actives d’amitié avec la Corée du Nord. Il
convient de rappeler que la France se singularise en étant avec
l’Estonie les seuls pays européens à ne pas avoir d’ambassade à
Pyongyang. Cette pratique se calque d’ailleurs sur celles de grands
spécialistes historiques de l’autonomie des peuples que sont Israël, le
Japon et les Etats-Unis. Il parait que le socle de la diplomatie
française consiste à reconnaître les Etats mais pas les gouvernements
c’est d’ailleurs ce que fit la France avec le Chili du général Pinochet.

– Deuxièmement, y aller car selon l’adage il vaut mieux
(si on le peut, bien sûr) voir une fois qu’entendre cent fois. Avec la
Corée du Nord le discours est multiple mais unique et sans nuance,
lorsque des voies solitaires s’expriment, elles peuvent vite être taxées
publiquement « d’illuminés, de derniers staliniens, de frustrés
planétaires… » Des amis, des voisins peuvent même se montrer abasourdis
par votre courage et votre ingéniosité supposés puisque vous êtes
parvenu à entrer dans un pays qu’il est impossible de visiter.

– Troisièmement, un pays qui résiste
depuis si longtemps à l’impérialisme américain ne peut que susciter la
curiosité intellectuelle. Comment construire et structurer une société
ostracisée à ce point et cela depuis 70 ans ?

– Quatrièmement, la confession est sans
vergogne, c’est un reste d’orthodoxie antiimpérialiste, qu’une nation,
un Etat s’obstine dans un modèle de développement socialiste est, à
priori sympathique. Alors la curiosité et l’opportunité aidant, la
visite a lieu au mois de mai 2019 mais il y avait longtemps que
taraudait le souhait de comprendre « comment on peut être coréen du
Nord ? » pour paraphraser Montesquieu et Charvin.

Qu’est-ce qu’on y aperçoit ?

– Il est écrit « aperçu » car
évidemment un séjour de 7 jours est bien court pour approcher un début
d’exhaustivité. De surcroît ce séjour, comme tous les voyages organisés
concentrent les volontés de l’organisateur. Il n’en demeure pas moins
que ce voyage a permis de traverser en de multiples déplacements la
capitale et de la quitter pour un déplacement à la campagne. Les visites
organisées ont décliné des approches industrielles, éducatives,
agricoles et les soins médicaux.

– Alors au titre des visites, il y eut des usines de
textiles, de cosmétiques, de chaussures et de nourriture pour enfants.
Bien sur ces visites sont choisies et montrées pour leur aspect modèle
industriel et pour leurs équipements pédagogiques. L’aspect et la
qualité des produits soutiennent sans soucis la comparaison avec leurs
homologues européens. De ce qui est visible, il est évident que les
procédés de fabrication et l’organisation de la production sont au
niveau de l’occident capitaliste avec une dimension supplémentaire
néanmoins. Le travail humain ne s’apparente pas à de l’exploitation
physique et mentale, le travailleur est respecté et son environnement
professionnel est très soigné.

– Les écoles visitées à Pyongyang
sont sûrement ce que le pays peut offrir de mieux en terme éducatif,
tant en ce qui relève des moyens matériels que des démarches
pédagogiques. Et là encore, c’est impressionnant ! Des contenus de
qualité, une recherche de rigueur, une culture scientifique sans cesse
revendiquée et sollicitée et cela avec les outils les plus performants
qui existent y compris donc ceux dits de la réalité virtuelle. La
discipline, le respect et la volonté de savoir, mis en œuvre en Corée,
requalifieraient définitivement en France le métier d’enseignant. Du
jardin d’enfants à l’école normale tout semble relever du désir de
comprendre et de faire. L’enfant est sollicité dans toute ses
dimensions : sens, muscle et esprit. Du chant, de la musique, de la
danse, du volley, des échecs au pilotage de robot, la personnalité est
conçue et vécue comme multiple.

– La campagne se fut rapide,
une nuit dans un gîte d’accueil thermal un peu rustique mais si
pratique et sans mercantilisme, puis une demi-journée dans une ferme
collective. Des rizières à perte de vue et un accueil chaleureux et
politique par les responsables de la coopérative ont été au menu. Le
contraste avec la capitale est conséquent, les villages traversés sont
plutôt austères, voire pauvres et la population croisée est tout occupée
au labeur manuel. Comme Cuba, embargo oblige notamment ou en
particulier, les engrais sont absents pour le meilleur mais aussi pour
le moins pratique. Entre deux demies journées de travail, les hommes sur
un terrain aménagé s’adonnent avec sérieux et plaisir à d’interminables
parties de volley-ball. Le pays est essentiellement montagneux et s’il
se dit que le sous-sol est potentiellement riche en minerais, il semble
que les sols, eux soient à classer en terme pédologique parmi les sols
pauvres.

– A travers la déambulation urbaine encadrée par
un chauffeur et deux guides, on aperçoit pas mal de pratiques
quotidiennes « bavardes » sur le pays. D’abord la ville de Pyongyang est
splendide ! De toute évidence une vitrine. Mais quelle vitrine ! La
conception actuelle de la ville ; bâtiments et espaces publics relèvent
de la cohérence, de la fonctionnalité et de l’harmonie. Les nouveaux
immeubles sont tout en couleurs accordées et gaies, leurs formes
arrondies peuvent être lisibles sans nécessairement de modes d’emploi
architecturaux élitaires, ici une fleur, là la représentation planétaire
de l’atome. Sens du collectif et rappel de l’histoire se déclinent en
de vastes espaces et en monumentalité où parfois des cheminements
interminables et strictement organisés conduisent en la demeure de Kim
il Sung enfant, ou vers un arc de triomphe le disputant en taille au
nôtre. La circulation automobile est modeste, les transports en communs
pratiques, la marche facilitée à l’extrême par la conception de
l’espace public. Même le carrefour le plus fréquenté de la capitale peut
se traverser sans voisiner avec une auto, des passerelles bleues et
blanches survolent la circulation. Le métro, une copie plus modeste de
celui de Moscou, est tout à la fois esthétique, moderne et fonctionnel.
Les dernières rames proposent en continu des dessins animées. Le domaine
public est tout à la fois impeccable, propre, entretenu et attrayant.
Pas de réclame, pas de graffiti, pas de papier au sol… Par contre il
n’est guère possible d’échapper au poids de l’histoire de la famille
Kim : fresques et statuts sont partout présentes pour rappeler leurs
influences et la population, les riverains organisés entretiennent leurs
abords. Souvent il est loisible de voir quatre, cinq ou plus de
personnes du quartier, penchées sur deux mètres carrés de gazon,
affairées à repiquer plan par plan quelques graminées. Un coup d’œil par
la fenêtre de l’hôtel conduit à constater que la centrale thermique
délivre un gros panache de fumée noire polluante mais les sanctions
« internationales » ne laissent guère que le charbon comme source
d’énergie conséquente. L’usage du téléphone portable est totalement
courant, il est fabriqué par les intelligences et les moyens du pays et
ne permet de communiquer que dans le pays. Dans la rue les policiers
sont rares, les militaires beaucoup plus présents mais tous, à part
devant les ministères, sont sans armes ni bidules. Vigipirate et autres
inventions sécuritaires n’ont pas d’existence !

– A la rubrique loisir, Pyongyang
c’est aussi, un delphinium, un cirque aux numéros les plus prisés au
monde, un magnifique centre aquatique très fréquenté par des habitants
aussi enjoués que mauvais nageurs. Plusieurs fois dans la semaine, des
flots de jeunes femmes dans des tailleurs seyants (sans doute surannés
pour nos modistes), instrument de musique à l’épaule se retrouvent avant
le travail sur une place, à répéter le spectacle collectif vivant, qu’à
l’occasion d’une fête, elles proposeront. Coincé entre plusieurs
immeubles, il est loisible de pratiquer en toute tranquillité et
sécurité, dans des parcs de toutes tailles, le volley-ball, les échecs,
les cartes à jouer, le bavardage et de confier les enfants à des jeux
d’explorations physiques.

– La santé et les soins à l’œil.
C’est le tarif, c’est gratuit moderne et équipé ! Entre le centre pour
enfants handicapés et l’hôpital ophtalmique ultramoderne il est
difficile de concevoir que ce pays est depuis tant d’années sous embargo
strict. Une consultation en ophtalmologie c’est sans délais, en France
cela peut attendre deux années.

– Les arts dans une fabrique. Surprenant ce complexe quasi-industriel par sa taille et ses productions. Sur une surface de plusieurs hectares, des sculptures, des tableaux, des poteries, des dessins animés… sont conçus, produits et vendus. Les artistes y travaillent comme salariés à la commande, sous inspiration avec une esthétique un peu codifiée mais efficace et émouvante.

Que retenir ?

La certitude renouvelée par le concret, le terrain que le sens de la vie humaine se conjugue dans l’épanouissement collectif et la raison scientifique.

-L’épanouissement collectif, opposé ici à l’individualisme
toujours renforcé de nos modes de penser et d’être, est la seule option
face à « l’exterminisme » qui nous menace. Le socialisme comme unique
réponse à la barbarie du capitalisme. Dans les classes coréennes les
élèves qui répondent aux sollicitations des enseignants bénéficient
systématiquement des encouragements de leurs camarades. Le faux nez du
capitalisme : « la permissivité libérale libertaire », chère à
Clouscard, n’existe pas en RPDC, les fantasmes ne s’exposent ni ne se
vendent et la discipline collective est la clef du vivre ensemble.

– La science et la tradition plutôt que le non futur !
Les sciences et le travail ont permis à l’homme de sortir de la
préhistoire, en République Populaire et Démocratique on en reste à cette
affirmation. Les campagnes anti science, anti vaccination, antiogm,
antinucléaire, …, n’ont pas d’écho. La RPDC valorise, développe les
sciences, récemment un vaste équipement pédagogique dédié aux sciences
et une avenue du même nom, en sont l’affirmation concrète.

– Survivance de l’idolâtrie, culte de la personnalité ou
… Certains sont choqués d’autres seulement perturbés par cet aspect de
la vie publique d’une société réellement moderne. Pour l’expliquer, en
dehors de ceux qui disent que la tartine tombe toujours du côté beurré
mais qui, au préalable, ont bien pris le soin de la beurrer sur les deux
faces et sur la tranche (sait-on jamais), il y a la persistance de mode
de production antérieur, le confucianisme, l’état de guerre latent et
les sanctions économiques. Il y a bien sûr la crainte des dirigeants
nord-coréens de la formidable capacité de séduction du capitalisme et
son corollaire l’aliénation. L’Etat a beau assumer la quasi-totalité des
services publics : éducation, santé, logement, la déstabilisation, le
sabotage, peut miner l’édifice socialiste, l’impérialisme n’en serait
pas à son coup d’essai.

– Après plus de trente ans d’occupation japonaise, une dizaine d’années de guerre avec l’impérialisme
étasunien et treize années de rudes sanctions économiques, le pays
existe toujours ! Et pourtant l’importation de produits pétroliers,
chimiques au sens large, de métaux, de produits manufacturés, de denrées
alimentaires sont extrêmement limités. La République populaire mesure
les dégâts induits par les appétits des grandes puissances. Il s’agit
pour elle et dans le contexte actuel de construire en tout indépendance
sa voie vers le socialisme cela en comptant d’abord sur ses propres
forces. La quête d’indépendance en Corée du Nord est économique,
politique et militaire, il suffirait sans doute que le pays baisse la
garde pour être comme la Yougoslavie, l’Iraq, la Syrie, la Lybie en
proie au dépeçage et au retour médiéval.

Kim Jong Un conjugue dans
une même approche le développement de l’économie et celui du nucléaire,
se protéger pour exister et se développer. Un espoir demeure, l’enjeu
étant d’abord coréen, le Parti du Travail professe la réunification de
la nation coréenne du Nord au Sud dans un État fédéral avec une nation
et deux Etats, ce n’est sûrement pas qu’un vœu pieux, c’est aussi une
stratégie politique. L’enjeu n’est pas que coréen, ce n’est pas simple,
quels sont les grands états de ce monde réellement prêts à soutenir ce
désir ? Les 2 Corée réunifiées une belle perspective pour les coréens
mais pour beaucoup une crainte.

– Avec ce voyage il était question de capter un mouvement,
de tenter de saisir à travers un autre développement, un espoir concret
de fonctionnement où nous serions plus dans l’avoir exclusif mais dans
l’être pour faire un autre clin d’œil à Clouscard. Cette société, si
l’impérialisme lui laisse le temps et si les coréens lui résistent, peut
devenir grosse d’harmonie et d’épanouissement.

Jidel

URL de cet article :
https://www.legrandsoir.info/coree-du-nord-un-voyage-au-pays-du-grand-pere-du-pere-et-du-fils-afin-de-ne-pas-avoir-a-faire-avec-le-saint-esprit.html




Ce réfugié soudanais apprend l’agro-écologie en France

[Source : PositivR via Stop Mensonges]

Abdelrheim ne s’attendait pas à être accueilli de la sorte, mais il a eu de la chance. Grâce au maraîchage, il a découvert des gens ouverts et solidaires.

Par Axel Leclercq

D’ici une dizaine d’années, prévient le réseau Fermes
d’avenir, il manquera 100 000 paysans dans l’agriculture biologique.
Autrement dit, si l’on s’y prépare, ce secteur pourrait être un
formidable pourvoyeur d’emplois. Démonstration avec Abdelrheim, un
réfugié soudanais de 31 ans qui, grâce à l’agro-écologie, parvient petit
à petit à se faire une place en France. Une vidéo émouvante et pleine
d’espoir.

Associé au Groupe SOS Solidarités (spécialisé dans l’entrepreneuriat social) le réseau Fermes d’avenir, qui encourage la transition agro-écologique, a imaginé un système de compagnonnage permettant à des réfugiés de se former au maraîchage. Abdelrheim a intégré cette opération et, en larmes, il n’en revient toujours pas. Regardez :



Faire preuve de solidarité et d’ouverture tout en se donnant les
moyens de mieux nourrir la population française ? Une démarche
remarquable et exemplaire.

Cette vidéo est extraite d’un reportage de France 2 à découvrir en intégralité ici.




Agriculture biologique et permaculture

Quelques exemples et informations :

Terre vivante
1+1=Salade
Le jardin comestible
La ferme des Quatre-temps




Permaculture vs agriculture industrielle : le sens des priorités

[Source de l’article suivant : le blog de Denis la Plume]

Le progrès technologique est décidément prodigieux : avec une moissonneuse-batteuse, un seul homme peut couvrir à lui seul des hectares de terrain, avec un avion il peut répandre des pesticides à volonté.

Lorsqu’on regarde la productivité par heure travaillée dans l’agriculture, la technologie fait des miracles :

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 181108-lca-agriculture.jpg.

C’est là tout le danger de ne raisonner que sur des chiffres et des statistiques détachées de la réalité : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

La véritable question à se poser est la suivante : parmi toutes les statistiques, dans l’éventail complet des possibilités, que faut-il privilégier, où doit-on mettre les priorités ? Si la première priorité que l’on retient est effectivement la productivité par heure/humain travaillée alors, aucune hésitation, il est indispensable de faire avancer la technologie encore davantage, au point même où des robots pourraient eux-mêmes faire les semis, l’arrosage, l’épandage de pesticides, fongicides, engrais, et la récolte voire même les transformations et emballages des produits. Tout cela pour plus de profits financiers pour les propriétaires terriens puisque plus un seul être humain ne serait nécessaire pour dégager des bénéfices d’une parcelle de terrain.

Pendant ce temps, en gardant un esprit ouvert, alerte et à l’affût de toutes les données qui peuvent nous aider à prendre des décisions, on peut constater que :

  • l’utilisation massive de pesticides provoque de multiples effets secondaires, dont l’empoisonnement des humains et de la faune (on pense aux abeilles mais c’est tout l’écosystème qui est touché, dont on sait pourtant qu’il est formé de boucles de rétroactions et de cycles de consommation par les chaînes alimentaires), la contamination des sols et de l’eau des sous-sols qui se répand dans tout l’environnement y compris dans vos verres et dans vos assiettes,
  • la culture industrielle oblige à la monoculture, pari très risqué lorsqu’un unique parasite détruit un type de culture comme ce fut le cas en Irlande avec la pomme de terre, d’autant plus que, en éliminant les arbres sur les surfaces cultivées, le sol et la végétation sont exposés à l’asséchement puisque non protégés des rayons du soleil et du vent, obligeant l’agriculteur à gaspiller de l’eau pour tenter de garder de l’humidité dans son champ,
  • le choix de la monoculture pousse à l’usage de pesticides car la plante cultivée, privée d’un environnement naturel, ne bénéficie d’aucune aide de son environnement pour résister à des attaques et doit donc être protégée artificiellement,
  • le labour combiné à la chimie appauvrit considérablement les sols, éliminant toute vie en son sein et en profondeur (disparition massive des vers de terre), de laquelle dépend pourtant tout ce qui peut pousser en surface,
  • l’agriculture industrielle est très consommatrice d’énergie (pétrole principalement) et accessoirement de ressources (métal, caoutchouc, etc.) alors que nous savons que nous utilisons déjà les ressources de la planète de manière irraisonnée et non durable dans le temps,
  • la population mondiale augmente,
  • les surfaces cultivables sur l’ensemble du globe sont quasiment toutes déjà utilisées et tendent même à diminuer dans certaines régions, remplacées par du béton, nous avons donc intérêt à tirer parti au maximum de chaque mètre carré pour produire de la nourriture afin de nourrir tout le monde,
  • les rendements au mètre carré obtenus en permaculture dépassent de très loin ceux de la monoculture industrielle, l’inconvénient étant que la permaculture nécessite l’intervention humaine constante et ne peut être mécanisée ou industrialisée, chaque lopin de terre ayant ses propres particularités,
  • par ailleurs, la permaculture utilise très peu de ressources si ce n’est de la matière grise et de l’huile de coude, toutes deux proportionnelles au nombre de bouches à nourrir,
  • les humains sont remplacés partout et dans tous les domaines par des machines, conduisant à un chômage qui ne peut qu’augmenter de manière irréversible dans les décennies à venir, provoquant par ailleurs une crise existentielle puisque l’humain devient inutile, sans compter que, dans le système économique et social actuel, cela le conduit à mourir de faim ou à être « entretenu » par des systèmes palliatifs de charité, on a connu avenir plus glorieux…

Ces constats énoncés, il semble évident que nous devons arrêter l’agriculture industrielle et basculer au plus tôt vers la permaculture partout, avec pour résultats quasi immédiats :

  • quantité de nourriture produite à l’hectare bien supérieure,
  • suppression du chômage, reconnexion des humains avec la nature et leur environnement,
  • utilisation raisonnée des ressources (eau, pétrole, etc.),
  • revigoration des sols, de la flore et de la faune, restaurant les cycles naturels et augmentant les rendements encore davantage.

L’unique inconvénient étant le manque à gagner de l’industrie des pesticides et des machines, provoquant sans aucun doute un ralentissement de la Sacro-Sainte Croissance. Est-ce bien grave ? Ça l’est sans aucun doute pour le système de la monnaie-dette qui nous étrangle aujourd’hui, mais en changeant de système monétaire, c’est au contraire un véritable salut.

Restons tout de même conscients que l’un des principaux défis de la permaculture est qu’il n’y a pas un manuel universel pour procéder. Une fois acquises un certain nombre de grandes lignes, elle requiert une formation solide dans de nombreux domaines (chimie, botanique, physique, etc.), tâtonnements, expérimentations, en fonction du type de terrain et de la topologie, du climat, des ressources disponibles en eau… c’est exactement à cela que l’humain excelle et qui sera très difficilement automatisable. Dans un premier temps, on peut envisager que l’intelligence artificielle, par l’accumulation de retours d’expériences, pourra permettre d’aider l’humain à faire des choix. Mais il est encore loin, le jour où des robots suffisamment multifonctionnels comme ceux de la série Humans nous remplaceront dans des champs en permaculture. Ce jour-là, peut-être pourrons-nous alors définitivement nous reposer sur nos lauriers, et enfin faire de notre vie exactement ce qui nous chante. À condition bien sûr que nous ayons d’ici là repris la pleine souveraineté sur la monnaie et la prise des décisions collectives.




La religion du gazon tondu

[Source : Le 4ème singe]

Auteur : Stéphane Hairy


La machine démarre dans un barnum apocalyptique, vous avancez frénétiquement, puis reculez, puis avancez, puis reculez, tel un robot qui exécute la tâche pour laquelle il a été conçu. Après trente minutes passées à faire des allers-retours machinales dans un boucan insupportable, une jubilation intérieure explose littéralement. Ça y est, c’est propre ! Tout est rasé à 2 millimètres, c’est beau, une précision millimétrique, cela en est presque jouissif.   Vous connaissez certainement autour de vous une personne dont vous avez l’impression qu’elle passe le plus clair de son temps à tondre sa pelouse, comme un automatisme compulsif la poussant malgré elle à rectifier les deux, trois misérables brins d’herbes essayant de pousser péniblement. Peut-être avez-vous même l’impression étrange que je parle de vous. Si c’est le cas, ne vous en faites pas, rien de grave, vous êtes seulement un tondéiste qui s’ignore. Le tondéisme est une religion moderne qui pousse les humains (malgré eux), à des tontes compulsives et régulières envers tout ce qui prend un aspect « sauvage ». Les axiomes de cette religion sont le contrôle, l’ordre et la maîtrise parfaite de l’environnement humain.

Depuis l’antiquité, nous avons toujours plus ou moins considéré les autres espèces comme étant inférieures à nous. Nous permettant de justifier leur soumission à notre espèce et leur exploitation. Et si cela est ainsi, ça n’est pas pour des raisons intrinsèques à notre psychologie (car il existe des peuples humains qui respectent les non humains), mais parce que nous le pouvons. Je dirais même, parce que la morale nous le permet. Dans nos jardins, sur nos gazons « à l’anglaise » et même dans nos potagers, certains d’entre nous vont considérer d’un mauvais œil certaines herbes sauvages, non pas parce qu’elle sont invasives, ni même pour la concurrence qu’elles pourraient faire aux légumes du potager et encore moins  pour leur dangerosité, si toxicité il y a. Ça n’est pas vraiment ça qui pousse le tondéiste à tondre, c’est bien pire que ça : il faut absolument tuer les « mauvaises herbes » pour faire « joli ». Les « mauvaises » herbes étant assimilées au mal,  s’opposent au « beau gazon », lui-même étant, « bon et propre ». Ce raisonnement, aussi manichéen et dichotomique qu’il puisse être, pourrait prêter à sourire. Pourtant ces pratiques devraient aujourd’hui changer, pour des raisons évidentes !

Oeuvre de l’artiste polonais Pawel Kuczynski

L’extinction massive des insectes

Une récente étude faite sur le territoire allemand nous montre que plus de 75% des populations d’insectes volants ont disparus depuis 27 ans. Autrement dit, il ne s’agit ni plus, ni moins d’une extinction massive en cours et d’autres études tendent à le démontrer (1). Pour vous donner un ordre de grandeur peut-être un peu plus parlant, imaginez 4 milliards 750 millions d’êtres humains qui meurent subitement en l’espace de 27 ans sans raison apparente. Ça calme…  

Plus prosaïquement, il est possible que certains aient jubilé à l’annonce de cette étude. Oui, parce que cela signifie moins de moustiques, de mouches, de guêpes, de frelons, et de tout ces êtres insectoïdes qui en dérangent certains à l’heure de l’apéro. Car oui, c’est très important l’apéro ! Mais si nous sortons des considérations, ô combien vitales, d’homo sapiens, cela signifie aussi une perte non remplaçable dans les processus complexes écosystémiques.  

En effet, les petites bêtes ne passent pas le plus clair de leurs temps à fomenter de nouvelles combinent pour ruiner la vie de certains, ils ont tout au contraire des activités et rendent des « services » absolument vitaux dans le fonctionnement des écosystèmes. Pour commencer, ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire, en effet, ils nourrissent un grand nombre d’oiseaux, qui d’ailleurs disparaissent à une vitesse vertigineuse d’après plusieurs études scientifiques, tout comme les animaux terrestres, dont 60% ont disparu en l’espace de 40 ans…(2)

Concernant celui des oiseaux, il est maintenant plus ou moins admis que leur déclin est en grande partie imputable aux pratiques agricoles (qui ont entraîné la disparition progressive des insectes) et à la destruction de leurs habitats naturels . La belle réaction en chaîne…  

Mais ce déclin des insectes n’impacte pas seulement les oiseaux, en effet les amphibiens en passant par les lézards, les araignées, les chauves-souris ou encore les taupes, sont tous dépendant des insectes comme source de nourriture irremplaçable (3). Ils permettent aussi de faire le « recyclage » des animaux et végétaux morts en permettant de rendre disponible des nutriments pour d’autres organismes (4), de structurer les sols en participant activement à la création des terres arables (5). Bref, ils font un boulot monstrueusement utile dans la plus grande ignorance des humains.  

Tout comme les mauvaises herbes, les insectes « nuisibles » sont perçus comme inutiles et donc exterminables.

La question qui devrait donc naturellement se poser à nos esprits est : pourquoi disparaissent-ils ? A cette question, beaucoup répondent que l’agriculture est le principal responsable, à cause notamment de l’utilisation de néonicotinoïde qui perturbent le système nerveux des insectes attirés par les champs contaminés, traités par des biocides. Et effectivement, il existe un lien très fort entre les pratiques agricole « productivistes » et la disparition massive des insectes volants comme le suggère l’étude citée plus haut. Pour ne pas dire qu’il s’agit d’après cette étude de la cause principale de cette extinction massive. Mais ça n’est pas la seule.  

En effet, l’anthropisation (j’aime les gros mots) a elle aussi un rôle important dans cette disparition. Par anthropisation, il faut comprendre : transformation des paysages, des espaces ou des écosystèmes par l’être humain. Bien entendu l’agriculture en fait partie, mais aussi les villes, les routes, les habitations, les forêts « gérées » par l’homme, en faite tout ce que nous touchons et modifions. De par notre développement, nous interagissons négativement sur les espèces non humaines, nous détruisons les écosystèmes seulement par notre présence et notre développement accélère cette destruction.  

Le problème du manque de solution

Face à ces questions d’une importance capitale, puisque nous parlons de l’avenir de l’humanité, que faire ? A cette question, il y a bien évidemment plusieurs réponses. Parmi celles-ci, il y a la solution « advienne que pourra », qui n’est rien d’autres qu’un laissé faire sous couvert d’un aveu d’impuissance justifiant l’inaction. En gros, nous ne faisons rien car nous ne pouvons rien faire. Mais bien évidement, comme rien ne se fait sans rien, forcément, si l’on ne fait rien, les choses ne vont pas se faire toutes seules. C’est donc une gentille excuse pour dire « on s’en fou ! ».  

Ensuite viennent les solutionnistes et parmi eux les « techno-solutionnistes ». Pour eux, c’est une évidence,  la technologie, la future technologie (celle en développement) ou encore la technologie qui sera pensée dans le futur (la technologie du futur, dans le futur) nous sauvera. Car notre imagination et notre ingéniosité est illimitée, sans faille et disruptive. Et s’il est vrai que la technologie permet de résoudre des problèmes, elle permet aussi d’en créer. Notre inépuisable ingéniosité à concevoir des technologies pour résoudre nos problèmes est inversement proportionnelle à l’impossibilité de résoudre les problèmes générées par ces mêmes technologies. Ce positionnement implique aussi un certain détachement sur l’existant prêt à disparaître. Au lieu de permettre aux insectes de vivre, ils partent du postulat que rien ne pourra empêcher ce déclin, il faut donc trouver une solution sans eux. Et loin de moi l’idée de rejeter toutes les technologies ou LA technologie en règle générale, ça n’est pas le propos. Je pense seulement qu’envisager les solutions sous le seul angle technique ferme la porte à certaines investigations peut-être plus fondamentales.    

RoboBee est un robot de petite taille et qui a la capacité de voler, développé par une équipe de recherche en robotique de l’université Harvard dans le Massachusetts. Constitué en essaim autonome il servirait pour la pollinisation artificielle et pour la recherche et le sauvetage.

Comme nous l’avons vu précédemment, la problématique des insectes est intriquée à celle de l’agriculture. Alors ! C’est simple ! Il suffit de changer d’agriculture ! C’est par exemple l’opinion de beaucoup de néoruraux se lançant dans le maraîchage sur sol vivant, la permaculture (la vraie, pas les buttes et spirales aromatiques), de beaucoup de militants anti Monsanto-Bayer, c’est aussi l’avis assez partagé des « biovores » et autres « locavores ». Bref, c’est l’avis de beaucoup de personnes que l’on pourrait étiqueter « écolos ». Et il est vrai que l’agriculture est un élément fondamental du sujet, certainement le plus important. Mais aussi celui sur lequel nous n’avons que peu d’emprise. Nous pouvons effectivement devenir maraîcher, permaculteur et développer une éthique de consommateur et nous vous encourageons vers ces voies. Mais nous serons toujours dépendant des décisions politiques et des choix économiques de nos dirigeants ou de structures trans-étatiques. Si par exemple, les subventions sont laissées entre les mains des pollueurs, ceux là continueront à proliférer, car le système permettra cette possibilité. Il est aussi possible qu’une structure supra-étatique défavorise une agriculture plus vertueuse. Bref, nous sommes encore pieds et poings liés par la politique.  

Mais il y a un autre axe de réflexion et d’action, surtout si vous n’êtes pas spécialement intéressés pour mettre vos mains dans la terre (oui, oui, ça existe). Ce levier d’action est aussi simple, qu’efficace. Il faut laisser la nature reprendre ses droits… Chez vous !

Bon… Pas forcément comme ça, mais vous comprenez l’idée.

Naturalisons les espaces !

Logiquement si vous êtes encore en train de lire ces lignes c’est soit que vous êtes déjà acquis à la cause, soit que vous avez une grande ouverture d’esprit. En effet, laisser la nature reprendre ses droits, cela veut dire, lâcher prise, avoir comme jardin un « terrain vague », ne plus « s’occuper » de la nature, mais la laisser faire son occupation toute seule, comme durant des milliards d’années d’évolution. Bref, ne presque plus rien faire ! Et il y a beaucoup d’intérêts à faire ça.

– Premièrement, c’est très simple à faire, donc c’est accessible à tout le monde, là on n’a pas d’excuse ! Il est beaucoup plus simple et moins coûteux en énergie de laisser le vivant se débrouiller tout seul sur un terrain nous appartenant, que de lutter activement contre l’agriculture intensive et consort (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas lutter, au contraire). C’est donc une solution citoyenne facile et rapide à mettre en application pour accroître la biodiversité sans rien faire, c’est pas beau ça ?  

– Cela vous permet d’avoir un impact positif sur la biodiversité très rapidement, sans effort, il suffit juste de passer outre les standards de conformismes actuel sur « l’entretien » de son jardin. Au bout de quelques mois, vous verrez les papillons, abeilles solitaires et autres insectes volants non identifiés envahir votre espace de vie auparavant bien vide. En effet, certaines études scientifiques démontrent l’impact des prairies et des gazons sur la biodiversité, comme vous pouvez vous en douter, les prairies spontanées entretiennent une bien plus grande biodiversité (6).  

– En plus de cela, le « laisser faire » permet l’augmentation de la biodiversité végétale, vous allez donc découvrir de nouvelles plantes et si vous êtes intéressé par le sujet cela vous permettra de découvrir leurs utilités pour les humains, pour les non humains, pour la vie et l’amélioration du sol. Si vous laissez pousser les plantes, vous allez pouvoir augmenter vos connaissances sur les plantes très rapidement.  

– Si vous cultivez la terre, cela permettra d’agrader votre sol, c’est à dire de l’améliorer d’année en année. En effet les plantes spontanées permettent via plusieurs procédés d’améliorer les caractéristiques des sols. Elles permettent par exemple la décompaction du sol, la dépollution, l’apport en matière organique pour stimuler la vie du sol, d’enrichir le sol via leur mécanisme de rhizodéposition afin de stimuler la vie microbienne du sol.

– Cela réduit aussi la consommation de CO2 envoyé dans l’atmosphère par vos tondeuses et autres rotofils, donc évite une pollution inutile. Et surtout, c’est calme et ça, ça fait du bien !  Après quelques altercations avec vos voisins qui ne comprendront pas votre acte inconsidéré, ils se rendront vite compte qu’il n’y aura plus de siestes coupées par le monstrueux bruit du rotofil ou de la tondeuse du voisin.

– Vous éviterez aussi la pollution des nappes phréatiques par le lessivage de vos sols. Car les plantes spontanées permettront, comme expliqué plus haut, de garantir une amélioration continue de votre sol.  

– Plus besoin d’arroser votre pelouse en été par des temps caniculaires. Et oui, quand la nature reprend ses droits, elle le fait bien et s’organise pour mettre en œuvre une certaines résilience face aux perturbations climatiques. Une prairie spontanée n’a pas besoin d’être arrosée si celle-ci est assez riche en biodiversité. Plus besoin non plus d’herbicide ou de produit anti-mousse. Laissez la mousse pousser la ou elle veut, en plus c’est très agréable pour marcher pied nu ! Ces produits, en plus de tuer la vie de votre sol, pollueront vos sols. Donc économie d’argent aussi et préservation de la vie de votre sol et des nappes phréatiques.  

– Et oui, on n’y pense pas assez, mais c’est une sacrée économie d’argent que de laisser la nature faire sa vie. Plus besoin de tondeuse, de rotofil, ni de produits chimiques, ni d’essence et d’huile pour la tondeuse. Vous allez gagner de l’argent en faisant ça, si c’est pas extraordinaire !  

– Vous vous souvenez du temps que cela vous prenait « d’entretenir votre jardin » ? C’est à dire de lutter contre la nature pour avoir un « truc » esthétiquement dans la norme ? Oubliez tout ça, c’est terminé ! Vous allez pouvoir faire de vraies activités beaucoup plus enrichissantes que de tondre la pelouse, couper les buissons en boules, détruire les petites herbes qui poussent sur votre gravier, etc. C’est un gain de temps considérable pour tout ceux qui ont déjà eu un jardin « entretenu ».  

– Et si vous souhaitez tout de même garder un coin tondu (ce qui est compréhensible), vous pouvez opter pour le fauchage ou la tondeuse à main. Dans les deux cas, ça vous fera une petite activité physique histoire de garder la forme. Et concernant la faux, ça permet aussi de retrouver un geste, un savoir faire, qui, avec le temps, tend à disparaître. Une raison de plus pour contacter des « anciens » qui pourraient vous apprendre et entretenir un lien avec une génération qui ne demande que de nous enseigner tout leur savoir.  

– J’oubliais presque l’aspect esthétique. Qui a dit qu’une prairie était moche ? C’est moche ça ? 

Pascal Legouic dans son jardin sauvage.
Beaucoup trop de fleurs… Un paysage insoutenable !
Encore un horrible jardin

Le véritable problème de l’esthétisme d’un jardin, c’est l’effet de mode. On ne va pas se mentir, si tout le monde aujourd’hui coupe sa pelouse à 2 cm c’est principalement parce que tout le monde le fait ! Si demain la mode vient à devenir le jardin forêt, le jardin sauvage, ou que sais-je, le jardin bétonné (l’enfer biologique), beaucoup de gens s’empresseront de changer leur jardin pour être dans la mode et les autres suivront par conformisme. Oui, nous sommes comme ça, nous les humains…  

– Ensuite vient un aspect encore plus intéressant. Si les plantes vous intéressent et que vous commencez à les identifier, à vous renseigner sur comment elles étaient utilisées avant, vous vous rendrez vite compte que votre jardin est une mine d’or. Du garde-manger à la pharmacie, les plantes sauvages regorgent d’utilité que les citadins ignorent bien souvent. Rendez-vous compte, qu’en ne faisant rien (à part apprendre), vous allez pouvoir manger gratuit et vous soigner gratuitement.  

– La liste des avantages serait vraiment longue si je devais la détailler entièrement, mais disons qu’en plus de ce qui est dit plus haut, les plantes sauvages n’ont pas besoin d’être entretenues car elles sont naturellement adaptées à votre sol et très résistantes aux maladies, insectes, champignons, etc. Elles changent selon les années et les saisons, donc vous allez constamment découvrir de nouvelles choses. Si vous faite un potager, c’est parfait, elles vont attirer une biodiversité incroyable pour polliniser vos plantes et pour équilibrer l’écosystème dans votre jardin. Donc fini les invasions de pucerons, de limaces, etc. Plus vous augmentez la biodiversité, plus vous favorisez la venue d’auxiliaire sur votre terrain (abeilles, bourdons, syrphes, araignées, papillons, hérissons, oiseaux, coléoptères, etc), plus votre potager s’en portera mieux. C’est aussi un formidable outil pédagogique pour les enfants. Quoi de mieux que de leur apprendre les plantes, les insectes, les oiseaux ? En plus ils adorent ça, on ne va pas s’en priver !  

Et enfin pour finir, je dirais que c’est une solution au manque de moyens financiers des villes (moins de machines, moins de produits biocides, revalorisation du métier par la connaissance des écosystèmes, changement des pratiques). Donc à l’échelle d’un territoire cela a aussi certains avantages. La ville de Saint-Maur-des-Fossés a d’ailleurs lancée depuis 2011 une expérimentation des trottoirs enherbés en étudiant la biodiversité que pouvait générer ces espaces. Entre 2011 et 2013 plus de 180 espèces végétales et 43 espèces animales ont été recensées dans ces trottoirs en permettant l’observation d’espèces non observées depuis le XVIIIe et le XIXe siècle.

Saint-Maur-des-fosses, un terrifiant trottoir enherbé.

Mise à part ça, il y a quand même des inconvénients de laisser pousser l’herbe, mais il ne sont pas si nombreux que ça. Certains prétendront que l’aspect « sauvage » les dérangent et qu’ils préféreront l’esthétisme d’un jardin classique. Le regard des autres est aussi évoqué, lorsque vous faites ça chez vous, les gens vous demandent ce qu’il se passe. C’est tellement inhabituel ! Donc c’est le moment pour un faire peu de pédagogie, parlez de l’extinction massive des insectes, ça calme tout le monde ! Après il y a les problèmes techniques, quand l’herbe est très haute, la tondeuse ne passe plus (mon dieu), c’est un peu comme-ci tout avait été conçu et pensé pour vous obliger à tondre toutes les semaines…

Enfin certains parleront des tiques et effectivement il faudra être plus attentif à ça. Bien que, vous aurez plus de chance d’en attraper en forêt lorsqu’il fait bien chaud. Mais malgré ces quelques inconvénients qui sont, selon moi, minimes par rapport aux avantages qu’ils procurent. Cela devrait tous nous inciter à développer et laisser grandir la nature partout où nous le pouvons. Les non humains doivent reprendre la place qui leur est due, sans cela, nous sombrerons petit-à-petit dans un monde aseptisé, homogénéisé, dans lequel nous ne sommes même pas sûr de pouvoir survivre…

Stéphane Hairy  

Sources :




Les projets Oasis

Qu’est-ce qu’une Oasis?

Une oasis se construit autour de cinq principes fondamentaux, cinq leviers de changement individuel et collectif:

  • Agriculture et autonomie alimentaire
  • Éco-construction et sobriété énergétique
  • Mutualisation
  • Une gouvernance respectueuse
  • L’accueil et l’ouverture sur le monde



Réchauffement planétaire et environnement : Rejeter l’alarmisme et se concentrer sur des améliorations concrètes

[Source : Parti Populaire du Canada]

Enjeu

Le gouvernement libéral dépense des milliards de dollars ici et à
l’étranger pour lutter contre le réchauffement planétaire – que l’on
préfère maintenant appeler « changement climatique » pour inclure
n’importe quel événement météorologique naturel et son contraire.

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il a imposé
des taxes et d’innombrables règlements, il subventionne des
« technologies vertes » inefficaces et coûteuses, et bloque le
développement des ressources pétrolières essentielles à notre
prospérité.

Il est indéniable que le climat mondial a toujours changé et
continuera de changer. Jusqu’à il y a douze mille ans, une grande partie
du Canada était recouverte de glace, et c’est grâce au changement
climatique naturel que nous pouvons aujourd’hui vivre ici.

Il n’existe cependant aucun consensus scientifique sur la théorie
disant que le CO2 produit par l’activité humaine est la cause d’un
réchauffement planétaire dangereux ou le sera dans l’avenir, et que le
monde est confronté à des catastrophes environnementales si ces
émissions ne sont pas réduites de manière draconienne. De nombreux
scientifiques renommés continuent de contester cette théorie.

Le débat politique sur le réchauffement n’est plus fondé sur la
science. Il a été détourné par les partisans d’un gouvernement
interventionniste qui utilisent des techniques de propagande grossières
pour imposer leurs vues. Ils ridiculisent et harcèlent publiquement
quiconque exprime des doutes. Ils exagèrent les faits afin d’effrayer
les gens. Ils manipulent même les enfants dans les écoles en les
incitant à faire pression sur leurs parents et à manifester dans la rue.

Faits

L’alarmisme climatique est basé sur des modèles imparfaits qui n’ont
jamais réussi à prédire correctement l’avenir. Aucune des prédictions
cataclysmiques faites depuis les années 1970 ne s’est réalisée. Pas de
nouvelle ère glaciaire. Pas de réchauffement constant en relation
directe avec l’augmentation des niveaux de CO2. Pas de disparition des
calottes polaires. Pas de hausse exceptionnelle du niveau des océans.
Aucune augmentation anormale des événements météorologiques
catastrophiques. Pas d’effondrement de l’agriculture et de famine
généralisée.

En fait, le CO2 est bénéfique pour l’agriculture et il y a récemment
eu un « verdissement » mesurable du monde en partie grâce à des niveaux
plus élevés. Malgré ce que prétend la propagande sur le réchauffement,
le CO2 n’est pas un polluant. C’est un ingrédient essentiel à la vie sur
Terre et nécessaire à la croissance des plantes.

Notre plan

Compte tenu des incertitudes entourant les fondements scientifiques
du réchauffement et des coûts énormes certains des mesures conçues pour
le combattre, il n’y a aucune raison impérieuse de compromettre notre
prospérité en augmentant l’intervention gouvernementale sur ce plan.

Un gouvernement du Parti populaire :

  • Se retirera de l’Accord de Paris et abandonnera les objectifs irréalistes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Cessera d’envoyer des milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à réduire leurs émissions.
  • Abolira la taxe sur le carbone du gouvernement libéral et laissera
    les gouvernements provinciaux adopter des programmes de réduction des
    émissions s’ils le souhaitent.
  • Abolira les subventions aux technologies vertes et laissera les
    acteurs privés développer des alternatives rentables et efficaces.
  • Investira dans des stratégies d’atténuation si des problèmes résultent d’un changement climatique naturel.
  • Priorisera la mise en œuvre de solutions pratiques pour rendre
    l’air, l’eau et les sols plus propres au Canada, y compris en s’assurant
    que les communautés éloignées des Premières Nations aient accès à de
    l’eau potable.



Le « paysan-chercheur » Félix Noblia invente l’agriculture sans pesticides et sans labour

[Source : Reporterre]

Chloé Rebillard

Après avoir
repris la ferme de son oncle, Félix Noblia a bouleversé la manière de
travailler les sols. Il lance des expérimentations en agroécologie en
souhaitant semer les graines d’un renouveau du monde paysan.

SPÉCIAL SALON DE L’AGRICULTURE — À l’occasion du Salon international de l’agriculture, la vitrine des « puissants » du secteur, Reporterre a choisi de mettre en avant les « petits »,
ceux qui bousculent les codes du milieu. Toute la semaine, nous
présenterons des alternatives qui marchent. Samedi, nous avons fait le
point sur la situation des néo-paysans, lundi, nous avons enquêté sur la floraison des microbrasseries lorraines, mardi, nous avons rencontré des producteurs d’amandes et aujourd’hui, le « paysan-chercheur » Félix Noblia nous fait découvrir ses expérimentations agroécologiques.


  • Bergouey-Viellenave (Pyrénées-Atlantiques), reportage

Trois rues longées de maisons blanches composent le petit village
basque de Bergouey avec, en contrebas, la partie Viellenave qui se love
contre la rivière. Tout autour, des collines vertes sur lesquelles se
succèdent des cultures, des pâturages et des forêts. C’est dans ce décor
que Félix Noblia a déboulé au début des années 2010. Lui, l’enfant de
la côte, qui a grandi entre Bidart et Biarritz, aimant le surf et la
guitare et dont les parents ne sont pas agriculteurs, a décidé de
reprendre la ferme de son oncle sans réelles connaissances en
agriculture. Il est pourtant vite devenu un « paysan-chercheur » et a fait de son exploitation un lieu d’expérimentation pour les techniques d’agroécologie.

Au bord d’un de ses champs, d’un coup de bêche, le jeune homme sort une motte de terre : « Regardez, le réseau racinaire et la faune qui s’y développe, la biologie travaille pour nous ! »
En surface de la motte, un paillage en décomposition nourrit le sol. Ce
paillage est la recette du fonctionnement de sa ferme, car Félix Noblia
pratique le semis direct sous couvert végétal en agriculture
biologique.

En agriculture conventionnelle, le semis direct — c’est-à-dire que le
sol n’est pas travaillé au préalable — est répandu, les mauvaises
herbes étant détruites par du glyphosate. En agriculture biologique, le
travail de la terre par le labour pour arracher les plantes indésirables
est souvent présenté comme inévitable. Or, les deux systèmes ont leurs
inconvénients. En conventionnelle, l’usage des pesticides a des effets
nocifs sur la biodiversité et la santé humaine. En biologique, l’érosion
et l’épuisement des sols menace la durabilité de l’agriculture. Pour
Félix Noblia, le dilemme se résume ainsi : « En utilisant des pesticides, on tue des humains ; en travaillant le sol, on tue l’humanité. » Il a refusé de choisir entre les deux et a converti sa ferme en agriculture biologique tout en pratiquant le semis direct.

« Si tous les agriculteurs
se mettaient à cette technique, nous pourrions stocker tout le carbone
émis par les énergies fossiles et stopper le réchauffement » 

Il s’est inspiré d’agriculteurs étasuniens qui ont développé le semis
direct sous couvert végétal. Le principe consiste à semer des plantes
qu’il passe ensuite au rouleau cranté quand elles ont atteint leur
taille optimale. Elles forment alors un paillage recouvrant le sol, qui
se décompose pour former de l’humus. Puis, il sème les espèces qu’il
cultive : du maïs, de l’orge, du soja, du colza, etc. Sur ses 150
hectares de terres, il a eu l’occasion de tester de nombreuses
combinaisons d’espèces et, grâce aux réussites et aux échecs, d’observer
les rendements les meilleurs : ainsi, il a pu constater que le pois
fourrager constitue le meilleur couvert végétal pour du maïs. Mais, la
nouveauté par rapport à ses prédécesseurs aux États-Unis, c’est sa
conversion en agriculture biologique. Félix Noblia parvient à se passer
de produits phytosanitaires en jouant sur les temporalités : le paillage
étouffe les mauvaises herbes jusqu’à ce que la taille des plantes
issues de ses semis soit suffisante pour concurrencer toute autre
pousse.

Le rouleau cranté que l’agriculteur a fait fabriquer exprès pour pratiquer le couvert végétal.

Selon Félix Noblia, les avantages de cette technique sont
innombrables. Elle lui permet notamment de stocker du carbone dans ses
sols grâce aux plantes en décomposition. « Si
tous les agriculteurs se mettaient à cette technique, nous pourrions
stocker tout le carbone émis par les énergies fossiles et stopper le
réchauffement »,
explique-t-il. Des
scientifiques ont calculé que, pour stocker l’ensemble du carbone émis
par les activités humaines, il faudrait que le sol absorbe 0,4 % de carbone supplémentaire chaque année. L’initiative « 4 pour mille » lancée au moment de la COP21
reprend ce calcul. Or, les paysans qui utilisent cette technique depuis
deux décennies ont vu la croissance du stock de carbone augmenter de
2,5 %. Pour Félix Noblia, « ça
veut dire que, aujourd’hui, on sait comment faire pour arrêter le
réchauffement, mais on constate que les coopératives et les institutions
traînent des pieds, et c’est un euphémisme ! »
.

Les sols en bonne santé évitent également les inondations et
contribuent à filtrer l’eau et donc à la dépolluer. Lors du débordement
d’une rivière sur une de ses parcelles, Félix a pu constater que la
théorie fonctionnait et annonce, non sans fierté : « Je n’ai pas perdu un kilo de terre dans mon champ. » Lui voudrait que les paysans soient rémunérés aussi pour ces services rendus à la société. « La dépollution de l’eau aujourd’hui, c’est cinq fois le budget de la PAC », dit-il.

L’agriculture de
conservation des sols permet aux vers de terre d’être plus présents.
Ils sont un maillon essentiel de la bonne santé d’un sol.

L’agriculteur est également éleveur. Il a un troupeau d’environ 60
vaches, de races angus et blonde d’Aquitaine. Dans ce domaine aussi,
Félix Noblia a changé le mode d’élevage : elles sont en pâturage
tournant dynamique, c’est-à-dire qu’elles ne restent pas plus de 48
heures sur la même parcelle afin de redynamiser les herbes. Cette
technique, très utilisée en agroécologie, a pour objectif de se
rapprocher le plus possible des comportements des animaux en savane. Les
pâturages étant moins sollicités et étant fertilisés par les déjections
des animaux, ils repoussent mieux et avec des apports alimentaires plus
importants.

« De l’alimentation tu feras ta première médecine », disait Hippocrate 

L’autre avantage de cette technique avancé par l’agriculteur concerne
l’alimentation humaine. Dans sa vie précédente, Félix Noblia a fait une
première année de médecine : « Je me suis aperçu que le nombre de cancers explosait et que l’âge auquel ils se déclenchaient avait été avancé de vingt ans ! Or, comme l’a dit Hippocrate, “de l’alimentation tu feras ta première médecine”. Actuellement,
les aliments que nous mangeons ont beaucoup perdu en richesse car les
sols sont pauvres en azote, en phosphore et surtout en oligo-éléments à
cause des techniques d’agriculture moderne. Le taux d’oméga 3 dans le
cerveau humain a baissé de 20 %. »
En pratiquant une agriculture de conservation des sols, il espère changer la donne.

Outre ses innovations déjà en place, l’agriculteur hyperactif
continue d’expérimenter pour inventer de nouvelles façons de construire
avec la nature. Il vient d’installer des panneaux solaires sur l’étable
dans laquelle ses vaches passent les mois d’hiver, de décembre à
février. Cela lui permet d’être autonome en énergie et de revendre le
surplus de production à Enedis. Il envisage également de se lancer dans
le maraîchage en construisant des terrasses et en utilisant la pente
pour irriguer les plantations. Il souhaite aussi innover en
agroforesterie et planter des mûriers blancs qui serviraient également
de pâturage pour son troupeau. Selon sa propre estimation, environ 8 % de ses terres sont aujourd’hui utilisées pour des expérimentations : « Cela fait un trou dans ma trésorerie, mais on n’a plus le temps d’attendre », estime-t-il.

Les panneaux solaires sur l’étable.

Toutes ces expériences sont chronophages et Félix Noblia passe du
temps sur les routes et en conférences pour expliquer ses manières de
faire. Assis au soleil à l’arrière de sa maison où deux ruches sont déjà
actives en ce mois de février à cause d’un temps particulièrement
clément, le jeune homme admet une certaine fatigue : « Dans une autre vie, je faisais du ski, j’allais à des concerts. Aujourd’hui, je n’ai plus le temps de faire la fête. »
Il a trouvé un sens dans cette nouvelle vie consacrée au travail pour
la santé des sols et le renouveau de l’agriculture. Alors que sa
compagne est enceinte de leur deuxième enfant, il confie se battre
également pour eux. Il a lu les essais de collapsologie et est persuadé
que, « si on ne fait rien, en 2100, il n’y aura plus qu’un milliard d’êtres humains sur terre ».
Pour éviter d’en arriver là, Félix Noblia a bien l’intention de
continuer à innover et à convaincre. Autour de lui, des voisins se sont
déjà mis au couvert végétal et il échange avec des agriculteurs de
divers pays sur les techniques d’agroécologie. Les graines d’espoir
qu’il a contribué à semer commencent doucement à germer.




« Les plantes sont extraordinaires : c’est un modèle décentralisé dont tous les membres participent à la décision »

[Source : Basta]

par Olivier Favier

Photo : Libertia, famille des iris, en Nouvelle-Zélande
CC James Gaither

Quand
Stefano Mancuso fonde le laboratoire de neurobiologie végétale en 2005,
parler d’« intelligence des plantes » scandalise encore une large part
de la communauté scientifique. Pour ce botaniste, tout dépend de la
définition du mot : les plantes n’ont pas de système nerveux central,
mais ont une « capacité à résoudre des problèmes ». L’animal
réagit aux difficultés en changeant d’environnement, la plante doit les
surmonter. En étudiant ces stratégies, Stefano Mancuso veut non
seulement changer notre regard sur les plantes, mais aussi utiliser ces
connaissances pour stimuler l’innovation et résoudre des problèmes qui
menacent désormais l’humanité entière.

Basta ! :
Je voudrais revenir sur une première expérience que vous proposez
durant vos conférences. Vous projetez la photographie d’une forêt et
demandez au public ce qu’il voit. Il indique alors invariablement
l’animal qu’on aperçoit dans l’image : un cheval, un lion, un singe. Si
vous présentez en revanche une forêt sans animal, le public répond
aussitôt qu’il n’y a rien à voir. Par cet exemple, vous montrez que nous
ne sommes pas habitués à considérer les plantes. Elles représentent
pourtant 85 % de la biomasse de la planète. Mais leur organisation est
complètement différente de la nôtre, qui est pyramidale, avec un cerveau
qui commande…

Stefano Mancuso : Tout ce que nous construisons au
niveau de nos organisations sociales est bâti sur le modèle du corps
animal. Or les animaux – humains compris – ne représentent que 0,3 % de
la vie sur la terre, bien moins que les trois autres catégories que sont
les végétaux, les champignons et les êtres monocellulaires. L’écrasante
majorité des êtres vivants utilise des modèles différents du nôtre, qui
est très fragile. Il suffit d’enlever la tête et toute l’organisation
s’écroule. Il y a eu des empires, comme ceux des Aztèques et des Incas,
des civilisations très avancées, dont l’organisation reposait
exclusivement sur l’Empereur. Il a suffi aux Espagnols de s’attaquer à
ce dernier pour que tout le système s’écroule instantanément.

Par son organisation horizontale, une plante survit même si,
par exemple, un animal mange ou détruit une partie de son corps, quand
un animal meurt dès qu’un de ses organes vitaux ou son cerveau sont ôtés
ou détruits. Comment ce modèle peut nous inspirer dans l’organisation
des sociétés humaines ?

Dans le modèle du corps animal, le lieu où le problème doit être
résolu est très éloigné de celui où les décisions sont prises. Imaginons
par exemple une organisation mondiale, il y en a beaucoup aujourd’hui.
Disons qu’elle a son siège aux Nations-Unies. Elle doit prendre une
décision sur un problème en Europe ou en Asie. Les informations qu’elle
aura seront nécessairement partielles, et elles n’auront jamais ce degré
de détail des informations obtenues sur place. Gardons toujours
l’exemple de cette organisation mondiale, où toutes les décisions sont
prises par un conseil d’administration d’une dizaine de personnes. Cela
n’arrive jamais dans la nature. Si en revanche toutes les personnes qui
travaillent dans cette organisation ont la possibilité de proposer des
solutions, celles-ci seront nécessairement plus justes.

C’est ce que racontait déjà le « théorème du jury » de Condorcet,
mathématicien et homme politique français, à la fin du 18ème siècle à
propos de la décision à prendre pour un condamné. Selon Condorcet, plus
grand est le nombre des personnes qui composent le jury, plus grande est
la probabilité que la décision prise soit correcte. Nous ne parlons pas
de politique ou d’éthique, mais de mathématiques. C’est pourquoi dans
la nature toutes les organisations sont faites de manière à ce que tous
ses membres participent à la décision.

Pourrions-nous penser à construire nos modèles ainsi ?

Bien sûr. C’est parfois le cas. La structure physique d’internet est
conçue comme une plante. Prenons l’exemple de Wikipédia : dans les
encyclopédies classiques, il y a la direction générale, puis celles des
différents secteurs, puis des spécialistes pour chaque sous-secteur,
bref une pyramide de personnes. Ces encyclopédies produisent en général
un volume tous les deux ou trois ans. Wikipédia en anglais a produit en
dix ans l’équivalent de 38 000 volumes de l’Encyclopædia britannica. On
pourrait penser que la qualité des informations s’en ressent, mais c’est
faux. Une étude comparative a montré que les informations sont plus
détaillées, approfondies et mises à jour que dans l’encyclopédie papier.

C’est une organisation complètement décentralisée qui bénéficie d’un
contrôle mutuel permanent. Je ne connais rien en physique, et je
pourrais écrire que les ondes gravitationnelles sont les soupirs des
fées. Personne ne m’empêche de le faire. Une minute plus tard cependant,
mille physiciens effaceront mon apport et écriront ce qu’est vraiment
une onde gravitationnelle. Un chef n’est pas nécessaire pour dire que ce
qui est écrit est faux. C’est un jeu continuel de la démocratie.

On peut utiliser cela aussi dans le domaine économique. Prenons le
cas de la Morning Star Company, qui transforme environ un quart des
tomates produites en Californie et répond à 40 % de la demande
étasunienne dans ce secteur. Elle n’a pas de manager. En moyenne, dans
les entreprises, le management représente 30 % des dépenses ; et le
reste des effectifs est appelé employés, ou même dipendenti en italien,
ce qui veut dire qu’elles dépendent de ceux qui sont au-dessus d’eux.
C’est une terminologie qui détermine le caractère subalterne du
travailleur. Dans le cas de la Morning Star Company, le terme utilisé
est celui de « collègue ». Cela ne veut pas dire que dans cette
entreprise toute le monde a le même salaire. Il n’y a simplement pas
d’échelle de rémunérations en fonction d’une hiérarchie des postes, mais
selon une évaluation publique des capacités. En d’autres termes il y a
des règles mais elles sont différentes.Je lis, j’aime, je vous soutiens

Dans votre livre L’intelligence des plantes, publié en
français en 2018, vous évoquez Darwin, que vous considérez comme l’un
des plus grands savants de l’Histoire. Vous expliquez que son intérêt
pour les plantes est aussi considérable que méconnu. De lui, à la fin du
19ème siècle, on se souvient d’une lecture partiale et controversée :
le darwinisme social. À cette théorie, Pierre Kropotkine répond par le
concept d’ « entraide », lui aussi facteur d’évolution. Comment s’opère
l’évolution chez les plantes ? S’agit-il seulement de sélection, ou
retrouvons-nous différents mécanismes, parmi lesquels une forme de
solidarité ?

En général, nous croyons que l’évolution est une sorte de lutte pour
la sélection du meilleur. C’est une lecture inventée par les darwinistes
sociaux, qui va donner naissance à toute une série d’horreurs, comme
l’eugénisme. Pour Darwin, le processus de l’évolution sélectionne non le
meilleur mais le plus adapté, ce qui est complètement différent.
Kropotkine, qui était un théoricien de l’anarchisme mais aussi un grand
biologiste, écrit un livre pour réfuter les stupidités du darwinisme
social. Ce qu’il appelle « l’entraide » est une des formes fondamentales
de l’évolution. Il avait raison, même si nous lui donnons un autre nom,
par exemple la « symbiose ».

On a découvert que la « symbiose », c’est-à-dire ce processus par
lequel deux êtres vivants s’unissent pour tirer profit l’un de l’autre
est l’un des grands moteurs de l’évolution : la cellule est née de la
symbiose entre deux bactéries. L’union, la communauté, est une force
beaucoup plus puissante que toute autre forme d’évolution.

De ce point de vue, les plantes sont extraordinaires. Elles ne
peuvent pas se déplacer. Quand tu as des racines, tous ceux qui sont
autour de toi sont fondamentaux. Une plante seule ne peut survivre, elle
a besoin de communauté, mais aussi d’autres organismes. La plante entre
en symbiose avec tous : bactéries, champignons, insectes, et même avec
nous les hommes, par exemple quand nous mangeons du maïs et que nous
emmenons cette plante partout dans le monde. La vie se fonde sur la
création d’une communauté, non sur la sélection d’un meilleur
hypothétique.

Parallèlement à votre laboratoire, vous avez créé une
start-up, PNAT (acronyme pour Project nature), avec d’autres chercheurs.
Ce think tank se définit comme « inspiré par les plantes ». Qu’est-ce
que cela signifie ?

Cette start-up produit des solutions technologiques qui sont en effet
toutes inspirées par les plantes. Nous prenons des solutions végétales
et nous les transposons. C’est le cas du plantoïde qui est un robot
utilisé pour explorer le sous-sol. Au lieu de s’inspirer du modèle
animal, il utilise des sortes de racines, car rien n’est aussi efficace
pour la mission qu’il doit remplir. Celles-ci peuvent se déplacer en
fonction des stimuli envoyés par les capteurs placés à leurs extrémités
et contourner de la sorte une pierre ou une zone polluée. Les feuilles
peuvent mesurer les différents paramètres de l’air ambiant. On imagine
sans peine les applications qu’une telle machine peut avoir pour
l’agriculture, la surveillance et la cartographie des terres.

Nous avons créé aussi la Jellyfish Barge, qui est une sorte de serre
flottante, totalement autosuffisante, elle n’a pas besoin d’eau douce
parce qu’elle dessale l’eau de mer, elle n’utilise pas le sol parce
qu’elle flotte, et pour toute énergie elle n’a besoin que de l’énergie
du soleil. Elle permet de produire suffisamment de fruits et de légumes
pour huit personnes. La Jellyfish Barge a été primée à l’Expo de Milan
en 2015, mais elle n’a pas encore inspiré d’applications concrètes hors
de nos expériences.

Actuellement nous travaillons sur la purification de l’air à
l’intérieur des espaces de vie. Nous passons 80% de notre temps dans des
édifices dont la qualité de l’air est quatre ou cinq fois pire que
celle du dehors. Pour purifier cet air, les plantes sont fondamentales.

Dans La Révolution des plantes, votre deuxième livre traduit en français, qui vient d’être publié chez Albin Michel, vous démontrez que les plantes sont non seulement intelligentes, mais aussi dotées de mémoire et d’une capacité d’apprentissage [1]. Ce sont toutes ces découvertes et redécouvertes qui vous ont inspiré le concept de « droits des plantes ». Mais dans une époque où les droits de tant de catégories de personnes sont niés ou remis en cause – je pense notamment à ceux des migrants – pourquoi jugez-vous important d’ouvrir ce nouveau front ?

Évidemment, parler du droit des plantes quand tant de personnes dans
le monde n’ont pas de droits peut sembler une abomination. Pourtant, je
crois que le processus des droits suit précisément celui de l’évolution.
Au temps des Romains, le père de famille était le seul être vivant qui
avait des droits. L’épouse et les enfants, pour ne rien dire des
esclaves, étaient la propriété du père de famille. Puis certains
pensèrent qu’on pouvait donner des droits au fils aîné et cela créa un
scandale. Chaque fois qu’on parle d’élargir les droits à d’autres êtres
vivants, la première réaction que nous avons est la stupeur. Mais
comment ? Même les plantes ? N’exagérons pas.

Depuis lors, les droits se sont élargis aux femmes, pour les
personnes d’origine différente, puis, en-dehors de la sphère humaine,
pour les animaux. Je suis donc certain que nous donnerons aussi des
droits aux plantes.

Pourquoi est-ce fondamental ? Parce que ce sont des êtres vivants et
que tous les êtres vivants devraient avoir des droits. Par ailleurs, ce
sont des plantes que dépend la vie des autres êtres vivants. Si de
nombreuses espèces animales disparaissent, c’est infiniment regrettable,
mais la survie de l’homme n’est pas compromise. Mais si les forêts
disparaissent, nous risquons de disparaître nous aussi. Donner des
droits aux plantes revient à donner des droits aux êtres humains.

Qu’est-ce que vous entendez par « droits des plantes » ?

Par exemple, les forêts devraient être déclarées intouchables. Elles
devraient être considérées comme des lieux naturels de vie des plantes.
Un autre droit que je considère fondamental est celui de ne pas les
considérer comme des moyens de production. On dit que la façon dont nous
élevons certains animaux est inhumaine, et que l’élevage industriel
devrait être interdit. C’est juste. De la même manière, l’agriculture
intensive et industrielle devrait être interdite. Si nous parvenions à
cela, le bénéfice serait énorme. L’agriculture industrielle représente
probablement 40% de l’impact humain sur l’environnement, plus que les
transports par exemple, et nous n’en avons guère conscience. Quand on
élargit les droits, tous les êtres vivants en profitent, sans exception.

Vous faites souvent référence au Club de Rome, qui, en 1972, décrivait avec précision le problème d’une société dont le modèle de croissance reposait sur une exploitation toujours plus importante de ressources limitées. En ce qui concerne la décroissance, la lenteur, le besoin de créer un autre rapport avec notre planète, il semble que l’Italie ait été capable de produire un discours radicalement nouveau, il y a cinquante ans, à travers certains intellectuels ou écrivains [2]. Pensez-vous que le discours que vous portez sur les plantes prolonge d’une part ces idées, et de l’autre fasse partie de ce grand laboratoire italien, dont on parle si souvent ?

Je pense que toute la partie qui concerne le fait de s’inspirer des
plantes suit la même ligne de la grande discussion qui a commencé en
Italie au début des années 1970 et qu’on nomme aujourd’hui le problème
environnemental.

À l’époque, ce problème était d’ailleurs interprété de manière
beaucoup plus correcte qu’aujourd’hui comme un véritable problème
politique. Ce n’est pas une question qui regarde une frange de personnes
qui aiment la nature. Non, l’environnement est l’unique question
politique, une question très sérieuse dont dépendent toutes les autres.
Il est clair qu’un modèle de croissance qui prévoit une consommation de
ressources toujours plus importante n’est pas durable. C’est une idée
d’une telle évidence et d’une telle banalité qu’elle fait douter de la
capacité logique des hommes.

Je souhaite que le laboratoire italien qui a fonctionné comme
avant-garde d’atrocités mais aussi de nouveautés intéressantes au cours
du siècle dernier puisse cette fois encore avoir une prise réelle sur le
reste du monde. Les chiffres sont très clairs : le protocole de Kyoto,
les Cop 21 et 22 n’ont eu aucune influence sur la production croissante
de dioxyde de carbone. Je pense que la seule possibilité sérieuse que
nous ayons d’inverser cette courbe, c’est d’utiliser les plantes de
manière correcte, par exemple en en recouvrant les villes. Le dioxyde de
carbone est produit en ville, et c’est là que les plantes doivent
l’absorber. Nos villes seraient aussi plus belles, plus saines, et cela
aurait un impact positif sur la santé et la psyché des êtres humains. Il
n’y a donc aucune raison de ne pas le faire.

Propos recueillis par Olivier Favier

Notes

[1] A ce sujet, Stefano Mancuso cite une expérience réalisée sur le mimosa pudique au 18e siècle par un élève du naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck. Cette plante, qui replie ses feuilles devant un danger, cesse de le faire si le stimulus est répété sans être accompagné d’une réelle agression. Si l’expérience est répétée après quelques mois, le mimosa conserve son comportement acquis et fait ainsi l’économie d’une réaction extrêmement coûteuse pour elle en énergie.

[2] Voir par exemple la lecture que fait Pier Paolo Pasolini du nazisme comme totalitarisme consumériste dans son film Salò (1975) et sur sa banalisation dans notre société. Sur ce dernier point, il rejoint les lectures de Goffredo Parise et de Nicola Chiaromonte, toujours inaccessibles en français. On ne peut que mettre leurs lectures en parallèle avec celles produites ailleurs en Europe et aux États-Unis par l’école de Francfort, Herbert Marcuse, Jacques Ellul, Ivan Illich, Jean Baudrillard ou bien sûr Guy Debord, toutes visant à prolonger la critique classique du capitalisme par des concepts tels que « société de consommation », « société du spectacle », « productivisme ». Un mot enfin pour saluer le rôle fondamental joué dans le Club de Rome par son fondateur Aurelio Peccei. Le rapport de 1972 ne prônait pas la décroissance – concept créé la même année par André Gorz – mais « la croissance zéro » pour les pays riches.




François Léger : « Les microfermes sont le chemin vers l’autonomie alimentaire et sociale »

[Source : Reporterre]

Entretien avec François Léger

<img src="https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH481/arton17638-31609.jpg?1558107194" alt="François Léger : «<small class="fine"> </small>Les microfermes sont le chemin vers l'autonomie alimentaire et sociale<small class="fine"> 

Comment tendre vers « l’innovation écologique radicale » ?
Pour le chercheur François Léger, chercheur en agroécologie, c’est en
s’intéressant aux microfermes qui permettent l’autonomie alimentaire et
sociale, et en repartant « de l’intime et du sensible pour repenser nos systèmes politiques ».

François Léger est
enseignant-chercheur au sein d’une unité mixte Inra/ AgroParisTech
dédiée à l’agriculture urbaine. De 2011 à 2015, il a coordonné une étude
sur la
« performance économique du maraîchage biologique en permaculture » à la ferme biologique du Bec Hellouin, située dans l’Eure.

François Léger

  • Cet entretien est publié dans le livre Un sol commun, aux éditions Wildproject, paru en mai 2019, et repris en « Bonnes feuilles ».

Marin Schaffner [1] — Quels ont été vos premiers pas dans l’agroécologie ?

François Léger — J’ai fait de la biologie à
l’université, où je me suis intéressé peu à peu à l’écologie des milieux
anthropisés et en particulier des milieux agricoles, ce qui m’a orienté
vers l’agronomie. J’ai enchaîné avec un doctorat d’écologie, sur la
relation de paysans mexicains à leur environnement. Ce qui a été pour
moi essentiel, ça a été de comprendre que ces paysans ne cultivaient pas
simplement du maïs : ils construisaient et géraient durablement un
agroécosystème. Cette « révélation »
m’a orienté vers une interprétation de l’agriculture comme médiation
technique entre les humains et les écosystèmes qu’ils habitent. Et les
rencontres avec certains des promoteurs de l’agroécologie
scientifique dans les années 1980 – Efraïm Hernandez Xolocotzi, Miguel
Altieri – m’ont permis de trouver le cadre théorique qui me faisait
défaut pour explorer cette voie et étudier des systèmes agricoles dans
leur globalité écologique, sociale et culturelle. De retour en France,
j’ai travaillé dans un organisme de recherche-développement en élevage.
J’ai eu à m’occuper des mesures agroenvironnementales à visée de
protection de la forêt méditerranéenne ou de conservation d’espèces et
d’habitats remarquables, impliquant des élevages extensifs. Une part
importante des éleveurs engagés dans ces mesures pratiquait des formes
d’agriculture très éloignées des modèles industriels/productivistes
partout recommandés. J’ai découvert que s’ils étaient généralement moins
efficaces en termes de volumes de production, beaucoup d’entre eux,
parce qu’ils fondaient leur action sur une intelligence écologique
aiguisée, gagnaient finalement mieux leur vie et avaient un bien-être au
travail nettement supérieur à celui de leurs homologues qui s’étaient
pliés à ce modèle dominant. Une bonne partie de mon combat – si je peux
dire – a été ensuite de contribuer à démontrer que vertu écologique,
construction de lien social dans les territoires, bien-être des
individus et efficacité économique n’étaient pas contradictoires. Cette
idée ne rencontrait pas forcément beaucoup de succès. Les verrouillages
cognitifs, scientifiques et institutionnels restaient trop nombreux et
trop forts. Ce n’est qu’il y a quelques années qu’elle a fini par être
partiellement admise, avec l’idée d’une « agriculture écologiquement intensive ». Et il aura fallu attendre 2017 pour que l’Insee publie une étude montrant – pour le lait, le vin et le maraîchage – que, oui, on gagne mieux sa vie en faisant de l’agriculture biologique.

Comment définiriez-vous l’agroécologie en quelques mots ?

L’agroécologie c’est avant tout un déplacement de l’attention de la
production vers les humains pris dans leurs écosystèmes, et même, plus
précisément, pris dans des réseaux d’interactions qui font écosystèmes,
le tout avec une finalité claire : la transformation des systèmes
alimentaires vers un plus grand bien-être des écosystèmes et des
humains. De ce point de vue-là, la devise des permaculteurs « prendre soin de la terre, prendre soin des humains »
me convient, et je dirais même que ce principe est à la base de toute
forme d’écologie politique, dans le sens où il n’y a pas de séparabilité
de l’environnemental et du social.

Tout à l’heure vous parliez « d’intelligence écologique », qu’entendez-vous par là ?

L’intelligence écologique, c’est la capacité à comprendre comment
faire avec le vivant et non contre lui. Mais comment acquérir cette
intelligence, comment la construire, voilà pour moi des questions
essentielles. J’ai passé une bonne partie de ma vie à côtoyer des
paysans qui ne travaillaient pas comme on leur disait de faire, et qui
devaient donc inventer leurs propres corpus de savoirs et de
savoir-faire. Ils m’ont montré que l’une des grandes forces de cette
intelligence écologique pragmatique, c’est qu’elle ne relève pas d’une
connaissance analytique exhaustive, mais plutôt d’une connaissance
holiste, intuitive, poétique et sensible.

L’Occident a réalisé cette abomination qu’est la négation de notre
appartenance à la nature, de notre existence comme corps vivant. À ne
vouloir être que le produit de notre cerveau, nous ne pouvons que nous
servir mal de lui. De là découle notre incapacité à développer une
pensée politique et morale sur l’environnement, puisque nous avons
réduit tout le réel en objets, en utilité immédiate, en valeur
marchande. L’urgence de l’écologie me semble être de reconnecter les
gens aux autres vivants (même aux guêpes et aux araignées, en assumant
la peur qu’elles nous inspirent). Nous devons repartir de l’intime et du
sensible pour repenser nos systèmes politiques. Et, à ce titre, face à
la dégradation de nos conditions de vie, les questions de santé me
semblent être centrales pour l’écologie, parce qu’elles remettent au
premier plan notre propre corporalité.

L’agriculture industrielle n’est-elle pas symptomatique de ce rapport utilitariste au monde ?

Si, bien sûr, puisque c’est une agriculture du détachement. Elle fait
fi de la réalité biologique et sensible du monde, tout en prétendant à
une capacité de contrôle absolu sur un vivant absolument chosifié. Cette
agriculture, et l’alimentation qui va avec, sont consubstantielles de
l’ordre capitaliste du monde. Le modèle de l’agriculture industrielle et
la relation dominatrice au monde qui lui est sous-jacente conduisent à
la destruction de la vie, à la disparition des paysans, à la malbouffe.
Cette souffrance du monde, des animaux, des plantes, des sols, des
humains eux-mêmes, n’a aucune justification.

Vous avez également travaillé sur les microfermes. Quelles analyses avez-vous pu en tirer ?

Le développement agricole de ces soixante dernières années, basé sur
des modèles d’exploitations toujours plus grandes, affirmait que le
progrès exigeait des économies d’échelle permettant de mettre en œuvre
des technologies toujours plus puissantes et sophistiquées. Pourtant, on
constate que même des très petites surfaces, inférieures à un hectare
en maraîchage, font des fermes parfaitement viables. Pour un écologue,
un intérêt majeur de ces toutes petites fermes, c’est que chacune sur
son territoire est une sorte de microcosme écologique, qui permet
notamment d’étudier les bienfaits de la diversité comme source de
résilience. Et, d’autre part, on observe autour des microfermes toute
une série d’enjeux sociaux de la transition écologique, en particulier
de reconstruction de liens sociaux non seulement autour des légumes « sains et bons »,
mais aussi autour de valeurs communes permettant de démarchandiser et
mutualiser des ressources. Tout cela mis bout à bout, on se rend compte
que ces microfermes sont des endroits vraiment intéressants pour penser
les manières concrètes de faire advenir de nouvelles autonomies
alimentaires et sociales.

Depuis votre perspective agroécologique, que pressentez-vous pour les dix prochaines années ?

J’imagine volontiers d’autres mondes. Par exemple, où nos systèmes
alimentaires seraient reconstruits dans une logique de proximité, à base
essentiellement de produits frais. Cela signifierait renoncer aux
produits industrialisés, donc reconsidérer nos façons de cuisiner. Il
faudrait alors repenser aussi nos modes de vie et de travail. Et comment
éviter que les femmes soient à nouveau soumises à la tyrannie du
domestique ? J’en arrive toujours à la
conclusion qu’il n’est de changement que total, même si je ne sais pas
penser le mouvement vers cette utopie réaliste. De plus, comment
stabiliser les connaissances nécessaires, quand le vice du capitalisme
de toujours privilégier l’efficacité immédiate bride la recherche
scientifique et citoyenne sur de nombreuses solutions vertueuses à moyen
ou long terme – notamment dans le biomimétisme, encore grandement
inexploré.

Enfin, la difficulté du changement, c’est son coût. Pour passer d’un
système peu rentable à un système plus rentable (sur les plans
économique, social et écologique), il y a forcément une, deux, trois
années ou plus d’apprentissages durant lesquelles l’efficacité chute. Le
rôle des politiques publiques devrait être de couvrir ce risque-là. Or,
aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’argent et d’énergie dépensés pour
maintenir le statu quo en agriculture que pour aller vers l’innovation, et encore moins vers « l’innovation écologique radicale ». Dans ces conditions, pour quelle obscure raison le monde changerait-il ?
Il change pourtant, mais ces changements sont portés par des individus
et des collectifs en marge, négligés et parfois dénigrés. Il faut
travailler avec ces marges et faire que leurs solutions deviennent assez
incontestables pour offrir des horizons crédibles à la société tout
entière.

L’agroécologie a-t-elle des leçons ou des conseils à donner à toutes ces transformations sociales ?

La démonstration apportée au Brésil, en Afrique, en Inde, que des
conduites agroécologiques donnent de meilleurs résultats en termes de
sécurité alimentaire, de qualité de la vie et de l’environnement, est un
acquis important. Il y a partout, en France aussi, une prise de
conscience de l’efficacité des systèmes agricoles écologisés. Mais
ceux-ci imposent des arbitrages nouveaux entre des registres de
performance multiples. Il ne s’agit plus de rechercher un optimum
d’efficacité économique sous contraintes mais de dévoiler les conditions
systémiques de la viabilité, c’est-à-dire du respect simultané et
permanent de seuils minimaux pour une batterie de critères écologiques
et sociaux. Cela implique un changement profond de façon de penser et de
construire la vision de notre futur, dans les sciences, les politiques
publiques. Et dans les têtes de chacun…

 Propos recueillis par Marin Schaffner


[1] Marin Schaffner, ethnologue de formation et voyageur au long cours (Asie du sud-est, Afrique de l’Ouest et quatre coins de France), mène de nombreux projets de recherche, d’animation et d’écriture sur l’écologie, la pédagogie, les migrations et le handicap. Ce livre d’entretiens Un sol commun – Lutter, habiter, penser est son premier ouvrage.




Le LA à 432 Hz, la fréquence de Guérison

Accord du LA à 432 Hz

La fréquence qui nous relie, à l’eau de LA …, de l’au-delà

« Harmoniser la vie en accord avec les fréquences de la nature et il y aura plus de joie, de bonheur et de beauté dans nos expériences de tous les jours. »

Edgar Cayce

432hz Water Music by Brian t’collins

Le LA à 440 Hz, adopté par l’Europe occidentale

Quasiment toute la musique occidentale est actuellement accordée avec
le La à 440 Hz. Cela veut dire que tous les instruments de musique, les
diapasons, les programmes de création musicale sont accordés à cette
fréquence.

La musique occidentale n’a pas toujours été accordée à 440 Hz.
Certains articles sur le net disent qu’en 1939 les Nazis décident par
leur ministre de la propagande Goebbels d’accorder le La de référence à
440 Hz comme standard, bien que la référence la plus utilisé
mondialement fût encore le La à 432 Hz.

En 1955 le La à 440 Hz devient le standard mondial ISO. On peut se
demander quelles raisons ont réellement poussé les hommes de pouvoir de
cette époque à adopter le La à 440 Hz par opposition au La à 432 Hz. Le
La à 432 serait beaucoup plus logique, plus riche d’arguments
scientifiques et de correspondances qu’on retrouve dans l’univers et la
nature qui nous entoure.

432, le nombre sacré

Le chiffre 432 est considéré comme sacré si on tient compte des
mensurations de la majorité des temples sur notre planète. Par exemple
le côté de la grande Pyramide d’Egypte serait de 432 unités terrestres
au niveau du niveau de l’eau qui inondait les pieds de la pyramide. Une
unité terrestre mesure environ 51,49 cm à 52,5 cm et est une ancienne
unité de mesure du temps de sa construction.

La grande pyramide du soleil du complexe Toltèque de Teotihuacan au
Mexique mesure sur toute la périphérie de sa base 864 UTS (Unités de
mesure Téotihuacan Standards), 864 est exactement le double de 432.
Selon le mythe, cette mesure leur a été transmise par les dieux des
étoiles.

Dans le calendrier Maya on retrouve aussi le chiffre 432, le cycle Katun
comprend 7 200 jours où l’on retrouve à nouveau le 72, le tiers de 432.
Dans le calendrier des Vedas on a un grand cycle de 432 000 ans.
Dans la bible aussi on retrouve souvent le chiffre 144, qui est aussi un
harmonique du Re correspondant quand le La est accordé à 432 Hz.

Comparaison 440 Hz – 432 Hz

la à 432 Hz

Voici la fréquencede
chaque note avec le La de référence à 440 Hz, suivi de leur fréquence
correspondante de chaque note accordé au La de référence à 432 Hz :

Do, C, 261,63 Hz, 256 Hz ;
Ré, D, 293,66 Hz, 288 Hz ;
Mi, E, 329,63Hz, 324 Hz ;
Fa, F, 349,23 Hz, 342 Hz ;
Sol, G, 392,00 Hz, 384 Hz ;
La, A, 440,00 Hz, 432 Hz ;
Si, S, 493,88 Hz, 484 Hz

Avec les formules de physique quantique de Louis de Broglie, pour le
calcul de l’onde lié à une particule, Yannick Van Doorne a pu calculer
les fréquences de résonance des atomes et molécules qui nous entourent.
C’est alors stupéfiant de voir que 432 Hz, est une harmonique d’une
fréquence de résonance de l’eau et non pas le 440 Hz.

Rappelons que l’eau est un constituant majeur de toute la vie sur terre,
des plantes aux animaux ou d’une bactérie jusqu’aux organismes les plus
développés.

Louis de Broglie est un physicien qui a reçu le prix Nobel de
physique pour ces découvertes de cette formule. Il aurait aussi dit que
ses découvertes concernant l’onde associée aux particules pourraient
s’appliquer à tout corpuscule, petit et grand, ainsi à tout objet. Ceci
nous fait percevoir le monde qui nous entoure et ces interactions d’un
point de vue complètement différemment que notre vision « matérialiste »
des choses.

Une vision d’interactions d’ondes, de dissonances, d’harmonies entre
toutes choses inertes et organismes vivants. L’ensemble alors est alors
plus que la somme de ces composants, comme en musique, un orchestre est
plus que la somme de ces musiciens. Ne dit-on pas « une harmonie
musicale » ou un concert de « l’ensemble » musical ?

Cette fréquence est inscrite jusque dans notre système solaire

La précession de la terre compte 25 920 années, c’est le cycle
apparent de la rotation des étoiles dans notre ciel, produit par le
mouvement de la terre dans l’univers, un peu comme une toupie qui a sa
précession. Le cycle est mesuré par la durée pour parcourir un mouvement
circulaire complet de 360 degrés.

Quand on divise 25 920 par 360, on arrive au chiffre 72, les
équinoxes se déplacent de 1° degré tous les 72 ans, ce qui correspond à
une harmonique de la note du Ré ou D à 288 Hz/4=72 Hz quand le La ou le A
est accordé à 432 Hz.

Quand la musique est accordée à 432 Hz, Yannick remarque alors aussi
que les autres notes correspondent exactement aux fréquences de
résonances des éléments naturels tel que le sol à 384 Hz pour l’oxygène.

Il est intéressant de remarquer l’étonnante coïncidence par rapport
au sol. En agriculture on aère le sol par le labour ou des outils, car
l’aération du sol amène plus d’oxygénation et augmente sa fertilité. La
coïncidence que la note nommé « sol » correspond à l’élément oxygène et
qu’un sol « oxygéné » est plus reconnu comme augmentant la fertilité,
qu’en plus on appelle la terre le sol en agriculture est au moins
impressionnante.

Les plantes aussi y réagissent favorablement, elles poussent plus vite et deviennent resplendissantes.

En cherchant encore un peu plus loin Yannick s’est demandé s’il y
aurait un lien avec les fréquences de la lumière et les fréquences les
plus absorbées par les plantes pour la photosynthèse. Il a été heureux
de découvrir que le « do » à 256 Hz est une fréquence de résonance qui
active le système chlorophyllien des plantes. La note do dans la gamme
du diapason 432 Hz est une note harmonique avec la fréquence de la
lumière la plus absorbé pour la photosynthèse !

Tout ceci ne peut plus être de simples coïncidences. Un calcul de
probabilité le démontrerait facilement, de quoi convaincre les plus
sceptiques, il leur suffit de refaire les mêmes calculs, c’est
mathématique.

Influence de la musique sur les plantations

la à 432 Hz

Une
étude scientifique récente encadrée par l’université de Florence sur
une plantation de vignes a démontré l’effet grandement bénéfique de
certaines musiques classiques baroques spécifiques.

Ainsi les vignes ont eu une croissance supérieure de plus de 30 % et
elles étaient beaucoup plus saines, sans maladies par rapport au groupe
témoin ! Cette étude était réalisée avec des musiques baroques
classiques au 440 Hz. On peut se demander de ce qu’il en serait s’ils
mettaient les musiques au diapason 432 Hz.

Un groupe d’étudiants l’a fait récemment en diffusant le La à la
fréquence 432 Hz durant 15 min sur la germination de haricots. Ils ont
pu constater une germination plus rapide et une croissance supérieure de
plus de 30 % en quelques semaines. La croissance donnée par la longueur
moyenne des plants du groupe témoin faisait 15 cm et 25 cm pour le
groupe traité à 432 Hz (essai 2010, expérience indicative d’un travail
d’étudiants). Ce sujet d’étude mérite plus d’attention et d’expériences
car les premiers résultats sont plus que prometteurs.

Quand le La est accordé à 432 Hz au lieu du 440 Hz, toutes les autres
notes de musiques sont aussi corrigées vers leurs fréquences
harmonieuses correspondant au La de référence et aux fréquences de la
nature qui nous entourent.

Quelques correspondances :

La : A : 432 Hz :

  • la à 432 Hz l’eau, Ondes Alpha cérébrales idéales au repos pour un fonctionnement cérébral harmonieux ;
  • Ré : 288 Hz : la précession de notre planète Terre, Battement idéal du cœur humain au repos;
  • Sol : 384 Hz : l’Oxygène ;
  • Do : 256 Hz : l’harmonique du pic de fréquence de la lumière absorbé par la chlorophylle des plantes.

Et il y a encore bien d’autres correspondances découvertes et encore à découvrir…

Les effets sur l’humain

Le battement du cœur de la planète aurait une pulsation de 144 Hz, la
plus saine qui existe. Le battement du cœur d’un être humain adulte au
repos est idéalement de 72 battements par minute, ce qui correspond
exactement à un sixième de 432 Hz ou la moitié de 144. Le 144 Hz est
aussi la fréquence du D ou du Ré quand le La est accordé au 432 Hz.

Le 432 Hz est aussi une harmonique du 8 Hz. Le 8 Hz est le rythme de
notre fréquence cérébrale Alpha dans laquelle notre processeur
parallèle, ou nos deux hémisphères du cerveau, sont synchronisés pour
fonctionner ensembles en harmonie.

Ceci dit dans ce cas 440 Hz en est aussi une harmonique mais c’est
bien une des seules correspondances qu’on peut trouver avec le 440.

Le néocortex du cerveau, 90 % inutilisé commence à s’éveiller avec
cette synchronisation et elle s’installe dans toutes les cellules du
cerveau pour créer un flux d’information maximal.

Écouter la musique accordée au La naturel harmonise nos hémisphères
cérébraux, ce qui nous éveille à l’orchestre de nos pensées, dans les
cathédrales de nos esprits.

L’écoute d’une musique en 432 Hz nous rapproche de la nature. Elle
nous met en résonance avec la nature. En 440 Hz cela nous éloigne de la
nature par le décalage avec les fréquences naturelles, alors ne soyons
pas surpris si l’humanité est décalée par rapport à la nature quand elle
écoute des musiques dis-harmonieuse avec elle.

Le LA à 440 Hz nous emmène plus vers une appréciation intellectuelle
de l’harmonie musicale, vers la réflexion, par contre une musique à
432 Hz nous emmène plus vers une réelle sensation de cœur ou nous
facilite la sensation vers nos sentiments les plus intimes en
profondeurs. En 432 Hz on arrive plus facilement à sentir la musique,
elle arrive plus facilement à nous émouvoir.

La musique à 432 Hz est souvent perçue comme plus douce, plus
chaleureuse, plus claire et plus belle à l’écoute. Une étude
scientifique au Pays Bas a démontré que plus de 76 % des gens ont perçu
la musique à 432 Hz comme plus belle par rapport à la même musique
accordée à 440 Hz. Une autre étude scientifique a même démontré des
effets plus bénéfiques sur le rythme cardiaque par rapport à une même
musique en 440 Hz.

Écouter la musique aux bonnes vibrations, aux bonnes fréquences nous
dynamise, nous apporte un sentiment de bien-être et de relaxation
profonde en harmonie avec la nature. Toutes des chemins qui nous mènent
vers des perceptions extrasensorielles et inspirations ou intuitions
plus fortes.

Les chamans de l’Amazonie nous disent qu’on peut communiquer avec les
plantes et qu’elles ont aussi des sentiments et une intelligence.
Respectons-les et soignons-les avec de belles musiques harmonieuses,
elles nous en seront reconnaissantes, elles seront encore plus
rayonnantes.

Un reportage sur l’histoire des Indiens Dakota en Amérique du nord
m’a appris une nouvelle chose. Il était dit que le « La » dans leur nom
Lakota, veut dire « amour ».

Quand on dit amour avec un grand A, n’y a-t-il pas aussi la note « La » dans L’Amour.

la à 432 Hz

Notre
monde actuel baigné, même noyé dans le 440 Hz par les diffusions
musicales à la radio, télévision, dans tous nos médias, n’aurait-il pas
tout intérêt à retrouver une certaine harmonie perdue du 432 Hz.

Imaginons un monde baigné dans la création musicale en 432 Hz, serions-nous pas tous plus intuitifs, plus en harmonie ? Nos ingénieurs et hommes politiques ne seraient-ils pas inconsciemment, plus inspirés avec des idées plus conciliantes, respectueuses et harmonieuses de la vie. Ceci vaut probablement pour tout le monde, pour chacun d’entre nous.

En prendre conscience, écouter ne serait-ce que une fois la différence entre 440 et 432 Hz est un petit geste, mais un grand pas pour l’humanité. Écouter la différence nous permet de lever un voile d’ignorance vers plus de clarté.

Lors de conférences, des personnes me demandent régulièrement où
trouver des diapasons en 432 Hz pour leur permettre d’accorder leurs
instruments.