Les villes sont le cancer de la Terre

04/11/2023 (2021-01-14)

Par Joseph Stroberg

L’Histoire tend à démontrer que l’urbanisation s’est toujours accompagnée d’un mouvement de l’agriculture vers les monocultures et l’exploitation paysanne. Lorsqu’une ville s’implantait puis grossissait dans une région initialement rurale comportant des fermes autosuffisantes pratiquant la polyculture, pour survivre, elle devait mettre en place tout un processus d’approvisionnement alimentaire à partir de la campagne environnante. Les paysans devaient produire bien plus, et d’une manière telle que la récolte soit plus rapide.

La polyculture pratiquée dans une ferme familiale autosuffisante, sur une surface de l’ordre de quelques hectares (entre deux cents et cinq cent mille pieds carrés), permettait de nourrir quelques familles de taille moyenne ou une famille nombreuse. C’était possible même sans les pratiques utilisées actuellement en permaculture (qui permettent de meilleures récoltes sans retourner la terre). De telles fermes dispersées sur une région suffisaient donc en général à l’alimentation de la communauté rurale correspondante, même en cas de mauvaises récoltes à certains endroits de cette région, car il pouvait y avoir quelques surplus dans d’autres fermes. Cependant, lorsqu’une ville apparaît dans un tel voisinage, les habitants de cette dernière ne sont pas producteurs agricoles et dépendent donc des paysans environnants.

Plus une ville grossit, et plus elle parasite le milieu agricole environnant. Une forte population urbaine met bien évidemment davantage à contribution les paysans des alentours, demandant une production augmentée proportionnellement à la croissance de la ville. Cependant, les pratiques de polyculture ne sont plus alors adaptées à un tel besoin. Les ressources agricoles n’étant pas suffisantes, la civilisation urbaine naissante tend à imposer une nouvelle approche agricole pour perdurer (voir la Note sur l’effondrement des civilisations). Elle réclame une méthode permettant de récolter et de distribuer plus efficacement la production. C’est ainsi que le plus souvent, on voit alors apparaître des exploitations agricoles de plus en plus tournées vers la monoculture sur de grandes surfaces.

Le problème de la monoculture (surtout avec des moyens mécaniques, en retournant la terre, et en utilisant des engrais chimiques et des pesticides) est la facilité avec laquelle elle détruit les sols, et appauvrit les paysans pour finir par les asservir au bénéfice des citadins. Dans le même temps, par le fait qu’elle concentre une forte population sur une surface réduite, la ville est un facteur important de pollution environnementale, car elle ne possède pas un espace suffisant pour bénéficier des capacités régénératrices de la planète. Et le cas est aggravé lorsque les habitants de la ville deviennent surconsommateurs et gaspilleurs. Alors, elle évacue ses quantités industrielles de déchets aux alentours, sans que ceux-ci puissent être rapidement assimilés par la terre.

Finalement, une ville se comporte comme une tumeur cancéreuse. Elle se nourrit aux dépens de la santé de son hôte (la région agricole) et tend à croître encore et encore, au point d’arriver de nos jours à d’immenses mégapoles de plusieurs millions d’habitants. Et bien sûr, celles-ci sont d’autant plus polluées et génératrices de dégradation environnementale. Les villes tuent à petit feu, et parfois plus rapidement, les paysans, les animaux, les arbres, et la vie planétaire en général. Ce sont de véritables cancers pour la planète. Le Nouveau Monde verra au contraire la disparition progressive des villes, condition indispensable au retour vers la santé planétaire.

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