Pourquoi les Français n’ont plus de patrie

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Les Gilets jaunes ont marqué une résurrection populaire et patriotique. Cette résurrection s’est faite au détriment d’un État autoritaire, dépensier et déconsidéré, et de ses hauts fonctionnaires, énarques alliés aux banquiers, ceux que Bernanos nommait les grands citoyens.

J’ai déjà évoqué La France contre les robots ou La Grande-peur des bien-pensants, si indispensable pour comprendre la disparition de la chrétienté puis du christianisme en France en particulier (et qu’on ne vienne pas contredire Bloy ou Bernanos…). Mais Bernanos perçoit la disparition de la France en tant que patrie, patrie dévorée par le monstre étatique. L’État moderne, « le plus froid des monstres froids », a tout bouffé en effet : patries, familles, races, peuples, culture, folklore, création, absolument tout, même les sexes. Tolstoï soulignait que l’enseignement de l’art à l’école était le moyen le meilleur d’en venir à bout. L’État crée le processus de dé-civilisation dont a parlé brillamment Hans Hoppe. Et il est inutile de parler d’État profond quand on voit ce qui se passe depuis des années ou même des siècles. De même il n’y a pas d’État-nation. L’État détruit la nation dans chaque pays européen par exemple et puis naturellement comme un monstrueux organisme il s’agrège au monstre totalitaire européen, puis au mondialiste.

Bernanos écrit ses Enfants humiliés au moment de 39-40, et lui qui a sagement jugé la guerre de quatorze, comprend cette fois que la France est victime d’un mal irréparable : l’étatisme, que voyaient surgir Poe, Tocqueville, Balzac ou bien Sorel, un autre chrétien nommé Chesterton (qui a vu aussi la verrue féministe apparaître). C’est ce que j’appelle la Fin de l’histoire, et c’est pourquoi nos gilets jaunes sont une énième resucée de vaine révolte contre l’étatisme ronflant et triomphant qui nous ruinera et nous remplacera dans sa chute retentissante (à moins qu’on ne préfère la guerre nucléaire contre la Russie pour faire plaisir aux militaires et aux hauts fonctionnaires).

Bernanos :

« Les Français n’ont plus de patrie depuis qu’ils s’en font une idée claire et distincte, tirée de “Histoire, c’est-à-dire de l’ensemble des conjectures d’un certain nombre d’archivistes ou d’illuminés que s’efforcent d’accorder entre eux les spécialistes des manuels. »

J’ai étudié Kleist il y a peu. Ce dernier écrit dans ses Marionnettes :

« Je dis que je savais fort bien quels désordres produit la conscience dans la grâce naturelle de l’homme. Un jeune homme de ma connaissance avait, par une simple remarque, perdu pour ainsi dire sous mes yeux son innocence et jamais, dans la suite, n’en avait retrouvé le paradis, malgré tous les efforts imaginables. »

L’innocence est remplacée par la science infuse du fonctionnaire étatique, et l’histoire devient récit officiel, pas aventure vécue.

Bernanos :

« Ils observent leurs trésors avec les yeux de l’État, ils les apprécient selon la morale particulière aux conservateurs des musées… »

Les Français n’ont plus de patrie… cela veut dire que les Français ne sont plus auteurs, ils sont spectateurs — sauf quand on les envoie se faire massacrer pour rien, en 1871 comme en 1914 et en 1940. La patrie n’est plus vécue (sauf par les gilets jaunes), mais récitée — et on change les récits : le Français devient raciste, antisémite, sexiste, fasciste à travers les âges.

Bernanos :

« On a substitué au sentiment de la patrie la notion juridique de l’État. Aucun homme de bon sens ne saurait traiter l’État en camarade. On a volé aux Français sinon la Patrie, du moins l’image qu’ils en avaient dans le cœur. »

Or le peuple a plus besoin que la bourgeoisie de la patrie. Bernanos écrit à ce sujet :

« On a volé leur patrie aux Français, on la leur a littéralement arrachée des mains, et si ce fait semble continuer à passer presque inaperçu des bourgeois, c’est qu’ils ont moins besoin que les bonnes gens d’une expérience concrète de la patrie, leur sensibilité est faite aux abstractions. »

Rappelons Taine sur ce bourgeois qui nous donne Pompidou, Chirac, Giscard, Hollande, le Macron (je reconnais en Mitterrand ou en de Gaulle un génie patriote, quelles que soient leurs bévues) :

« Le bourgeois est un être de formation récente, inconnu à l’antiquité, produit des grandes monarchies bien administrées, et, parmi toutes les espèces d’hommes que la société façonne, la moins capable d’exciter quelque intérêt. Car il est exclu de toutes les idées et de toutes les passions qui sont grandes, en France du moins où il a fleuri mieux qu’ailleurs. »

C’est dans son livre sur La Fontaine…

Bernanos persiste et signe dans son procès contre l’État moderne. C’est un voleur :

« On a volé leur patrie aux Français, je veux dire qu’on la leur a rendue méconnaissable. Elle n’évoque même plus pour eux l’idée d’honneur ou de justice — car l’État ne connaît ni honneur ni justice — elle a la face austère du Devoir, du Devoir absolu, de la Summa Lex, impitoyable aux pécheurs. »

Du coup :

« La France ne ressemble plus aux Français, elle n’a ni leurs vertus, ni leurs vices, ni aucun de ces défauts qui leur sont plus chers que leurs vices ou leurs vertus, elle ne parle même pas leur langage, elle ne dit rien, elle est l’idole muette d’un peuple bavard. L’État s’est substitué à la Patrie comme l’administration cléricale se serait substituée, depuis longtemps — si Dieu n’y mettait ordre — à la moribonde Chrétienté. »

Après il tape sur le maudit seizième siècle et sur les hellénistes et latinistes, un peu comme Guénon :

« Et les courtiers de ce troc, les légistes crasseux de la Renaissance, barbouillés de grec et de latin, ont mené l’opération avec toute la clairvoyance de la haine. Car ils haïssaient l’ancienne France, ils dédaignaient son idiome, ils méprisaient ses mœurs, ses arts, sa foi, ils l’eussent donnée tout entière pour la moindre des républiques transalpines — la France moderne a été faite par des gens qui tenaient l’ancienne en mépris ».

Il voyait bien le problème de notre classe dirigeante dont Macron n’est que le énième et superfétatoire avatar :

« Je dis que la classe dirigeante a perdu peu à peu le sens de l’orientation française, ce qui est tout de même bien fâcheux pour une classe qui se prétend dirigeante. »

Bernanos ne se faisait guère d’illusions :

« Je n’ai pas peur de la solitude dans l’espace, mais j’ai bien peur de l’exil dans le temps. »

Je suis bien d’accord, moi qui ne suis pas de mèche avec ces temps méprisables.

Sources

  • Bernanos – Les enfants humiliés
  • Taine – La Fontaine et ses fables
  • Deux textes sur Bernanos



Taine et le bourgeois numérisé comme catastrophe française

Par Nicolas Bonnal

Le bourgeois français était l’épicentre du système républicain. Il est maintenant la base du système woke, du système écologiste, mondialiste et même numérique. Le bourgeois progressiste a tourné avec son bien aimé pape François la page catho-chrétienne-bourgeoise (c’est Bernanos qui doit être content au paradis d’être ainsi confirmé sur sa conception du catholicisme entropique bourgeois) et il est le père du cauchemar mondialiste et numérique qui s’abat sur ce foutu pays ou ce qu’il en reste. Essayons de comprendre.

Il se peut que La Fontaine soit l’écrivain le plus important de notre histoire. Taine lui a rendu un hommage vivifiant et oublié dans sa monographie et il a insisté sur un point négligé : le bourgeois dans les Fables. Et notre splendide historien, le premier à avoir décrit la France telle qu’elle est et pas telle qu’elle se rêve (pour reprendre son expression sur le Saint-Julien de Flaubert) explique très bien de quel bois se chauffe la fille de l’Église, de l’État, de maître Patelin et de Renard :

« Derrière le clergé et la noblesse, loin, bien loin, le chapeau à la main, dans une attitude respectueuse, marche le tiers-état, “frère cadet des deux premiers ordres” si on l’en croit, “simple valet” selon la déclaration des gentilshommes. Les bonnes villes, bourgeoisies et corps de métiers, ont envoyé leur députation de ridicules, et La Fontaine, qui semble un bourgeois quand il raille les nobles, semble un noble quand il raille les bourgeois. Et ce n’est pas ici la matière qui manque. Parlons-en tout à notre aise ; nous sommes de cette bande, et nous avons le droit de la montrer telle qu’elle est. »

Je suis d’accord : bourgeois, on l’est tous plus ou moins. N’est-ce pas Nizan (voyez mon texte) qui disait déjà que le bourgeois c’est celui qui vit en pantoufles devant son écran ? C’était il y a presque cent ans !

Guénon a parlé (Autorité spirituelle…) de cette monarchie française bourgeoise ; de cette monarchie qui mit au pas la caste sacerdotale comme la classe guerrière aristocratique et qui a tout fonctionnarisé, récoltant en 1789 ce qu’elle avait semé : l’État bourgeois s’est passé d’elle. Devenu purement machine, il va se passer de tout l’État avec son inintelligence artificielle.

Taine écrit superbement (j’ai déjà cité cet extrait, un des plus importants de notre littérature — avec ceux de Balzac, Chateaubriand ou Tocqueville) :

« Le bourgeois est un être de formation récente, inconnu à l’antiquité, produit des grandes monarchies bien administrées, et, parmi toutes les espèces d’hommes que la société façonne, la moins capable d’exciter quelque intérêt. Car il est exclu de toutes les idées et de toutes les passions qui sont grandes, en France du moins où il a fleuri mieux qu’ailleurs. Le gouvernement l’a déchargé des affaires politiques, et le clergé des affaires religieuses. La ville capitale a pris pour elle la pensée, et les gens de cour l’élégance. L’administration, par sa régularité, lui épargne les aiguillons du danger et du besoin. Il vivote ainsi, rapetissé et tranquille. À côté de lui un cordonnier d’Athènes qui jugeait, votait, allait à la guerre, et pour tous meubles avait un lit et deux cruches de terre, était un noble. »

On se rapproche de cet État antiromantique qui en effet va nous ôter le trouble de penser et la peine de vivre. En attendant la télévision (voyez mon texte sur la méditation transfenestrale de d’Artagnan…).

L’homme rapetissé est déjà là, il n’a pas attendu Tati-Etaix-Godard, les congés payés, la télé et l’éternel parti de la majorité présidentielle :

« Ses pareils d’Allemagne trouvent aujourd’hui une issue dans la religion, la science ou la musique. Un petit rentier de la Calabre, en habit râpé, va danser, et sent les beaux-arts. Les opulentes bourgeoisies de Flandre avaient la poésie du bien-être et de l’abondance. Pour lui, aujourd’hui surtout, vide de curiosités et de désirs, incapable d’invention et d’entreprise, confiné dans un petit gain ou dans un étroit revenu, il économise, s’amuse platement, ramasse des idées de rebut et des meubles de pacotille, et pour toute ambition songe à passer de l’acajou au palissandre. Sa maison est l’image de son esprit et de sa vie, par ses disparates, sa mesquinerie et sa prétention. »

Taine le trouve plus médiocre que ses voisins européens ce bourgeois froncé :

« Il n’est point un Cincinnatus. C’est l’orgueil, d’ordinaire, qui fait le désintéressement. Un campagnard suisse ou romain qui à l’occasion devenait chef d’armée, arbitre de la vallée ou de la cité, pouvait avoir des sentiments grands, laisser le gain à d’autres, vivre de pain et d’oignons, et se contenter du plaisir de commander : sa condition le faisait noble. Comment voulez-vous que cette manière de penser naisse parmi nos habitudes bourgeoises ? Le bourgeois probe s’abstient du bien d’autrui ; rien de plus. Il serait niais de se dévouer pour sa bicoque. Les dignités municipales exercées sous la main de l’intendant ne valent pas la peine qu’on se sacrifie à elles ; échevin, maire, élu, il n’est qu’un fonctionnaire, fonctionnaire exploité et tenté d’exploiter les autres. »

Ce devenir-fonctionnaire du monde, bien plus fort que le devenir-marchandise du monde, explique très bien le totalitarisme européen façon Leyen-Macron-Breton et le Grand Reset de Schwab (banal bureaucrate boche). C’est le monde de maître-rat, comme dit La Fontaine. Et comme on en a produit industriellement dans les (grandes) écoles puis dans les fabiennes universités anglo-saxonnes, on n’a pas fini de reproduire ce modèle de bourgeois bureaucrate dont l’ONU ou l’UNESCO ou le FMI ont fourni les modèles terrifiants.

Mais le Français est AUSSI un bourgeois râleur, un prof gauchiste, un étudiant écolo-trotskiste, un je-ne-sais-quoi. La fable sur les grenouilles (symbole français) et leur roi (on pense au macaron), voici comment Taine l’explique :

« Ils sont inconstants, mécontents par état, frondeurs, faiseurs de remontrances, fatigants, obstinés, insupportables, et par-dessus tout impertinents et poltrons. Ils se lassent de “l’état démocratique ;” et, quand Jupin, fatigué de leurs clameurs, leur donne pour roi “un bon sire, tout pacifique,” la gent “sotte et peureuse” va se cacher dans tous les trous, jusqu’à ce qu’elle redevienne familière et insolente. Pourquoi sont-ils si déplaisants ? Quand le roi des dieux leur envoie une grue “qui les tue, qui les croque, qui les gobe à son plaisir,” on est presque du parti de la grue et de Jupiter. »

Oui, avec Jupiter on est servi ; et il y en a même encore plein qui n’ont pas encore compris.

Taine a compris bien avant les ingénieurs sociaux comme on fabrique du fonctionnaire, du militaire, du dernier homme :

« Nous naissons tous et nous croissons d’un mouvement spontané, libres, élancés, comme des plantes saines et vigoureuses. On nous transplante, on nous redresse, on nous émonde, on nous courbe. L’homme disparaît, la machine reste ; chacun prend les défauts de son état, et de ces travers combines naît la société humaine. »

Toujours rat, le bourgeois est attiré par le people aristo, écrit Taine :

« Le bourgeois sait qu’il est bourgeois et s’en chagrine. Sa seule ressource est de mépriser les nobles ou de les imiter. Il se met au-dessus d’eux ou parmi eux “et se croit un personnage.” Cet orgueil est raisonneur et esprit fort. Par exemple le rat s’étonne de voir tout le monde tourner la tête au passage de l’éléphant. Il réclame contre cet abus en théoricien spiritualiste : la grosseur et l’étalage ne font pas le mérite ; l’animal raisonnable ne vaut point “par la place qu’il occupe”, mais par l’esprit qu’il a. Il est clair que ce philosophe de grenier est un disciple anticipé de Jean-Jacques, et médite un traité sur les droits du rat et l’égalité animale. »

C’est le monde du moyen (c’est rigolo parce que le but de notre monde global-bourgeois-technocrate est de liquider la classe moyenne maintenant) :

« Là est la misère des conditions moyennes. Les extrêmes s’y assemblent et s’y heurtent ; les couleurs s’y effacent l’une l’autre, et l’on n’a qu’un tableau ennuyeux et choquant. De là vient la laideur du monde moderne. Autrefois à Rome, en Grèce, l’homme, à demi exempt des professions et des métiers, sobre, n’ayant besoin que d’un toit et d’un manteau, ayant pour meubles quelques vases de terre, vivait tout entier pour la politique, la pensée et la guerre. »

Magnifiquement Taine ajoute (je crois qu’il n’est pas populaire — bien que très connu — parce qu’il est trop dur, ce n’est pas pour rien qu’il fut un fidèle correspondant de Nietzsche qui compare dans Zarathoustra le charbon au diamant) :

« Aujourd’hui l’égalité partout répandue l’a chargé des arts serviles ; les progrès du luxe lui ont imposé la nécessité du gain ; l’établissement des grandes machines administratives l’a écarté de la politique et de la guerre. La civilisation, en instituant l’égalité, le bien-être et l’ordre, a diminué l’audace et la noblesse de l’âme. Le bonheur est plus grand dans le monde, mais la beauté est moindre. Le nivellement et la culture, parmi tous leurs mérites, ont leurs désavantages : d’un paysage nous avons fait un potager. »

Qui se doutait qu’avec Malleret, Hollande ou Macron la machinerie administrative française allait accoucher du monstre administratif mondialiste et numérique ? Mais poursuivons :

« Les occupations nobles s’altèrent en devenant marchandises. Le sentiment s’en va et fait place à la routine. »

Il va parler de Virgile notre Taine dont l’école m’avait dégoûté (la version latine ne servant qu’à sélectionner un ingénieur social, pas à découvrir le génie initiatique d’une littérature) :

« Une page de Virgile, que vous avez fait réciter à vingt écoliers pendant vingt ans vous touchera-t-elle encore ? Vous devez la lire tel jour, à telle heure ; l’émotion coulera-t-elle à point nommé comme quand on tourne un robinet ? Sous cette obligation, et sous cette régularité, l’esprit s’émousse et s’use, ou, si la vanité le soutient, il devient une mécanique de bavardage qui, à tout propos, hors de propos, part et ne s’arrête plus. Lorsque nous naissons, les forces de notre âme sont en équilibre. Qu’un métier soit un emploi utile de ces forces, un remède contre l’ennui, à la bonne heure. Mais, ainsi qu’une maladie, il rompt ce balancement exact. En développant un organe spirituel, il fait périr les autres. Le rôle accepté détruit l’homme naturel. C’est un acteur qui partout est acteur, et qui, une fois hors de son théâtre, est un sot. »

Ce devenir-acteur du monde Macluhan en parle très bien à propos du roi Lear. Taine a tout dit avant tout le monde, comme Dumas, Poe, Baudelaire et les autres (pourquoi croyez-vous que j’insiste ?).

Et le monde moderne a ainsi accouché non pas d’une souris, mais d’un rat bourgeois. Dans une admirable note sur son Anglaise, Taine écrit :

« En dehors des sectaires qui aimaient surtout leur système, beaucoup de Français aimaient passionnément la France, et l’ont prouvé par leurs sacrifices, leur zèle et leur courage. La vérité est que l’esprit public ne se montre pas chez nous sous la même forme qu’en Angleterre et aux États-Unis, par l’étude froide et sérieuse des affaires publiques, par l’action locale et journalière, par l’association multipliée, efficace et pratique. On bavarde en phrases générales et vagues, on laisse prendre son argent au percepteur, on marche à la frontière, et on se fait tuer (Note du traducteur). »

Aujourd’hui on n’ira pas se faire tuer pas les russes en Biélorussie (encore que, en insistant un peu à la télé…), mais on se fera piquer, stériliser, numériser et remplacer.

Sources




La face cachée du pouvoir : « Ils sont intouchables ! »

[Source : Magazine Nexus]

Le magazine Nexus vient de rencontrer Christine Deviers-Joncour. Pour la première fois, elle a accepté la caméra d’un média français à son domicile.

Durant des années, son nom a fait la une des journaux, des radios, de la télévision, sans doute parce qu’elle en savait trop en matière de corruption, des magouilles financières et politiques des « élites ». De l’affaire Roland Dumas et de celle des frégates de Taïwan, elle fut le fusible. On a fini par faire tomber celle qui dénonçait la corruption et qu’un magistrat avait surnommée « la Putain de la République ». En novembre 1997, durant 5 mois, elle a été emprisonnée à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

Appuyée par des archives, cette vidéo exceptionnelle d’une heure nous fait entrer dans les arcanes de la corruption, des trahisons et des assassinats…

Christine Deviers-Joncour est interviewée par Armel Joubert des Ouches.




Pourquoi laissons-nous Israël et l’Ukraine avoir le dernier mot sur nos décisions ?

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par David C. Hendricksonmm — Le 8 novembre 2023 — Source Responsible Statecraft

Le système d’alliances des États-Unis est souvent qualifié d’empire, et pour cause. Mais il s’agit d’une forme particulière d’empire, dans lequel le centre métropolitain semble dirigé et gouverné par la périphérie. Dans l’idée classique de l’empire, la domination va du haut vers le bas. Ce n’est pas le cas ici.

Cette inversion n’est nulle part plus évidente que dans les relations entre les États-Unis et Israël. Biden a réagi aux attentats du 7 octobre en apportant un soutien total à Israël dans son objectif de destruction du Hamas. Le même schéma se retrouve dans la politique à l’égard de l’Ukraine. Pendant 18 mois, l’administration Biden n’a pas osé fixer de limites aux objectifs de guerre de l’Ukraine, sauf celui, absurde, d’une victoire totale sur la Russie, avec Vladimir Poutine sur le banc des accusés à la fin.

Ces certitudes ont toutefois commencé à s’ébranler. Au sein de l’administration, il semble que l’on ait pris conscience, ces dernières semaines, qu’aucun de ces deux objectifs n’était atteignable. L’essentiel des rapports récents est le suivant : les Ukrainiens sont en train de perdre la guerre et doivent reconnaître ce fait, mieux vaut maintenant que trop tard. Les Israéliens se comportent de manière barbare et doivent être maîtrisés, faute de quoi notre réputation dans le monde sera ruinée.

Sur le front de l’Ukraine, il y a eu deux bombes. La première fut le reportage de NBC brossant un tableau désastreux de la situation militaire et rapportant que des diplomates américains et européens essayaient d’expliquer à l’Ukraine la nécessité de restreindre ses objectifs. Il est trop tard pour espérer autre chose qu’une impasse, a déclaré un ancien fonctionnaire de l’administration : « il est temps de conclure un accord ».

D’autre part, un long essai paru dans le Time a dépeint Zelensky comme une figure messianique et fanatique, déconnectée des perspectives d’avenir de l’Ukraine qui se dégradent. La corruption est encore pire que ce que l’on prétend. L’Occident fait des pieds et des mains pour obtenir des équipements militaires essentiels. L’armée ukrainienne ne parvient pas à trouver de nouvelles recrues. Des crédits supplémentaires du Congrès, même les 61 milliards de dollars demandés par l’administration, ne peuvent résoudre aucun de ces problèmes.

Pendant 18 mois, l’administration Biden a insisté sur le fait que les objectifs de l’Ukraine lui appartenaient entièrement et que les États-Unis les soutiendraient quoi qu’il arrive. Avec l’échec presque total de l’offensive ukrainienne de l’été, l’administration semble se dégonfler. Tout cela est très secret, des discussions « discrètes » étant réputées se dérouler en coulisses. Il est probable, en effet, que les conseillers de Biden soient divisés. Bien que la politique officielle n’ait pas changé d’un iota, l’élan est clairement là.

Le problème d’Israël est encore plus aigu. Selon des informations largement répandues, Joe Biden et ses conseillers estiment qu’Israël s’est lancé dans un projet fou à Gaza. Ils considèrent que les États-Unis, qui ont donné à Israël un feu vert, un chèque en blanc et des tonnes de bombes, seront tenus directement responsables des terribles conséquences humanitaires. Ils ne pensent pas qu’Israël ait défini un objectif cohérent. Ils craignent de soutenir une énormité morale. Ils constatent que le soutien des autres s’effondre rapidement.

Au cours du mois dernier, Biden a mis en garde les Israéliens contre la colère et la vengeance en représailles du 7 octobre, leur a déconseillé une invasion terrestre de Gaza et a insisté pour qu’Israël cherche à éviter autant que possible la mort de civils. Les conseillers militaires de Biden recommandent d’utiliser des bombes plus petites. L’érosion du soutien, a déclaré son administration aux Israéliens, « aura des conséquences stratégiques désastreuses pour les opérations des Forces de défense israéliennes contre le Hamas ». Le week-end dernier, le secrétaire d’État Antony Blinken a présenté ces idées au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et lui a demandé une « pause humanitaire ». Réponse de Bibi : ça n’arrivera pas.

J’ai une idée. Les États-Unis pourraient menacer de suspendre les livraisons militaires à Israël s’il n’accepte pas un cessez-le-feu. Cela pourrait faire impression. Toutefois, depuis George H. W. Bush, aucun président n’a voulu défier Israël. L’approche des États-Unis au cours des 30 dernières années, comme aujourd’hui, a été celle d’un ami indéfectible : « C’est vraiment pour votre bien, mais nous n’oserions pas l’exiger de vous ».

Serrer les Israéliens dans ses bras et les rassurer sans cesse sur leur engagement indéfectible : voilà comment finir une discussion avec eux.

Certains dirigeants israéliens ont répondu à cette approche, mais Benjamin Netanyahu n’a jamais été l’un d’entre eux. Le commentaire de Bill Clinton après sa première rencontre avec Netanyahou en 1996 — « Qui est la putain de superpuissance ici ? » — reflète le jugement réfléchi de Bibi selon lequel il peut susciter une opposition intérieure aux États-Unis qui annulera toute menace de la part d’un président américain.

Aujourd’hui, 66 % des Américains souhaitent un cessez-le-feu, selon un sondage, mais moins de 5 % des membres de la Chambre des représentants sont de cet avis ; Bibi sait donc peut-être de quoi il parle. L’AIPAC est occupé à lancer des attaques contre les quelques membres courageux du Congrès qui ont critiqué Israël et appelé à un cessez-le-feu.

Mais Biden doit se préoccuper du rôle plus important de l’Amérique dans le monde et il est conscient que ce qui se prépare à Gaza va probablement ruiner la légitimité de l’Amérique. Qui, dans les pays non occidentaux, pourra supporter à nouveau une leçon de morale de la part des États-Unis sur leur engagement zélé en faveur des droits de l’homme ? Quel sera l’impact sur le dossier de l’Amérique contre la Russie ?

Si l’on s’en tient aux tendances actuelles — pas de sortie vers le Sinaï pour la masse de la population de Gaza, effondrement complet des systèmes de santé et d’assainissement, pression militaire et blocus économique israéliens incessants, 1,5 million de personnes déjà déplacées — il est difficile d’imaginer que le nombre total de victimes parmi les habitants de Gaza puisse être inférieur à plusieurs centaines de milliers. Il est probable que les maladies et les épidémies seront beaucoup plus nombreuses que les balles et les bombes. Comme l’a déclaré Netanyahu, cette expérience restera gravée dans les mémoires « pendant des décennies ». Et si elle s’inscrivait dans l’opinion publique mondiale comme un crime historique ?

Il est incroyable que les partisans de la guerre totale contre le Hamas invoquent Dresde, Hiroshima et d’autres atrocités pour justifier leur démarche, négligeant le fait que ni l’Allemagne ni le Japon n’avaient personne pour pleurer sur eux après la guerre, alors que les Palestiniens ont 1,8 milliard de musulmans pour pleurer sur eux aujourd’hui.

Il est évident qu’Israël ne peut pas poursuivre jusqu’au bout son objectif de destruction du Hamas sans provoquer des morts à une échelle biblique. Il n’y a aucune raison pour que les États-Unis adhèrent à ces objectifs.

Le choix de Biden est de soit se montrer ferme avec les Israéliens soit d’accepter ce qu’il craint d’être une gigantesque catastrophe.

Il existe des précédents de fermeté, mais ils sont certes lointains. Dwight Eisenhower l’a fait en 1956 à propos de l’aventure anglo-franco-israélienne de Suez. Bush I l’a fait en 1991 à propos des garanties de prêt accordées à Israël.

Mais l’exemple le plus marquant est celui de 1982, lorsque Ronald Reagan a demandé au Premier ministre israélien Menachem Begin de cesser les bombardements israéliens sur Beyrouth. « Menachem », a dit Reagan, « c’est un holocauste ». À la surprise de Reagan, sa menace d’une réévaluation angoissante a fonctionné. « Je ne savais pas que j’avais un tel pouvoir », a-t-il déclaré à son assistant Mike Deaver. Au moment de la menace de Reagan, le bilan de deux mois et demi de guerre avoisinait les 20 000 morts, dont près de la moitié étaient des civils.

Biden aura-t-il la volonté d’affronter Netanyahou ? Son administration forcera-t-elle l’Ukraine à s’asseoir à la table des négociations ?

Dans notre drôle d’empire, où ce sont les vassaux qui mènent la danse, des tendances profondément ancrées dictent une réponse négative à ces deux questions, alors qu’une politique avisée dicterait des réponses positives. Le moment est peut-être venu d’adopter une nouvelle politique dans laquelle l’Amérique favorise ses propres intérêts nationaux plutôt que les leurs.

David C. Hendrickson

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




La Maison-Blanche et Israël prennent-ils un gros risque à Gaza ?

[Source : lesakerfrancophone.fr]

[Illustration : des soldats israéliens assis sur des véhicules blindés alors qu’ils se déploient près de la frontière entre le sud d’Israël et la bande de Gaza, le 20 novembre 2023. (Crédit : Menahem Kahana/AFP). Source]

La réalité de la nécessité de la guerre pénètre largement la conscience du monde arabe et islamique.

Les escalades ne peuvent être stoppées — La Maison-Blanche est ébranlée ; les escalades pourraient toutes fusionner en « une »

Par Alastair Crooke — Le 26 octobre 2023 — Source Strategic Culture

Tom Friedman a lancé son terrible avertissement dans le New York Times jeudi dernier :

Je pense que si Israël se précipite maintenant [unilatéralement] à Gaza pour détruire le Hamas, il commettra une grave erreur qui sera dévastatrice pour les intérêts israéliens et américains.

Je parle du traité de paix de Camp David, des accords de paix d’Oslo, des accords d’Abraham et de l’éventuelle normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite. Tout cela pourrait partir en fumée.

Malheureusement, a déclaré le haut fonctionnaire américain [Friedman], les chefs militaires israéliens sont aujourd’hui plus faucons que le Premier ministre. Ils sont rouges de rage et déterminés à porter au Hamas un coup que l’ensemble du voisinage n’oubliera jamais.

Friedman parle ici, bien sûr, d’un système d’alliance américain, articulé autour de l’idée que les forces militaires d’Israël sont invincibles — le paradigme de la « petite OTAN » qui agit comme la structure essentielle à la propagation de l’ordre fondé sur des règles dirigé par les Américains au Moyen-Orient.

Ce paradigme est analogue aux structures de l’alliance de l’OTAN, dont la prétendue « invincibilité » a soutenu les intérêts américains en Europe (du moins jusqu’à la guerre en Ukraine).

Un membre du cabinet israélien a déclaré au correspondant israélien expérimenté en matière de défense, Ben Caspit, qu’Israël ne pouvait tout simplement pas permettre que sa dissuasion à long terme soit sapée :

C’est le point le plus important — « notre dissuasion », a déclaré la source principale du cabinet de guerre. « La région doit rapidement comprendre que quiconque porte atteinte à Israël comme l’a fait le Hamas paie un prix disproportionné. Il n’y a pas d’autre moyen de survivre dans notre voisinage que d’exiger ce prix maintenant, car de nombreux yeux sont fixés sur nous et la plupart d’entre eux n’ont pas nos intérêts à cœur. »

En d’autres termes, le « paradigme » israélien repose sur la manifestation d’une force écrasante, dirigée vers tout défi émergent. Ce paradigme trouve son origine dans l’insistance des États-Unis pour qu’Israël soit à la fois à la pointe du progrès politique (toutes les décisions stratégiques relèvent exclusivement d’Israël dans le cadre d’Oslo) et à la pointe du progrès militaire par rapport à tous ses voisins.

Bien qu’elle soit présentée comme telle, cette formule ne permet pas de parvenir à un accord durable et pacifique permettant de respecter la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies de 1947 (division de la Palestine de l’époque du Mandat) en deux États. Au contraire, Israël, sous le gouvernement Netanyahou, se rapproche de plus en plus d’une fondation eschatologique d’Israël sur la « Terre d’Israël » (biblique) — une démarche qui expurge totalement la Palestine.

Ce n’est pas une coïncidence si, lors de son discours à l’Assemblée générale le mois dernier, Netanyahou a présenté une carte d’Israël sur laquelle Israël dominait de la rivière à la mer et où la Palestine (en fait, tout le territoire palestinien) était inexistante.

Tom Friedman, dans ses réflexions au NYT, craint peut-être que, de même que la piètre performance de l’OTAN en Ukraine a brisé « le mythe de l’OTAN », l’effondrement de l’armée et des services de renseignement israéliens du 7 octobre et ce qui se passera dans son sillage à Gaza « pourraient [également] faire exploser toute la structure de l’alliance pro-américaine » au Moyen-Orient.

La confluence de deux humiliations de ce type pourrait briser la colonne vertébrale de la primauté occidentale. Tel semble être l’essentiel de l’analyse de Friedman. (Il a probablement raison).

Le Hamas a réussi à briser le paradigme de la dissuasion israélienne : il n’a pas eu peur, les Forces de défense israéliennes ont prouvé qu’elles étaient loin d’être invincibles et la rue arabe s’est mobilisée comme jamais auparavant (confondant les cyniques occidentaux qui se moquent de la notion même de « rue arabe »).

Voilà où nous en sommes, et la Maison-Blanche est ébranlée. Les PDG d’Axios, VandeHei et Mark Allen, ont pris la plume pour avertir :

Jamais nous n’avons parlé à autant de hauts responsables gouvernementaux qui, en privé, sont si inquiets… [qu’] une confluence de crises pose des problèmes épiques et fasse courir un danger historique. Nous n’aimons pas nous montrer catastrophistes. Mais nous voulons faire retentir la sirène d’un réalisme clinique et lucide : les responsables américains nous disent qu’à la Maison-Blanche, cette semaine a été la plus lourde et la plus effrayante depuis que Joe Biden a pris ses fonctions il y a un peu plus de 1 000 jours… L’ancien ministre de la Défense Bob Gates nous dit que l’Amérique est confrontée aux crises les plus graves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 78 ans…

Aucune de ces crises ne peut être résolue ou éliminée : les cinq crises pourraient se transformer en quelque chose de beaucoup plus grave… Ce qui effraie les responsables, c’est la façon dont les cinq menaces pourraient se fondre en une seule. (Une guerre qui s’étend alors qu’Israël pénètre dans Gaza ; l’ » alliance antiaméricaine » Poutine-Xi ; un Iran « malveillant » ; un Kim Jong Un « déséquilibré » et des vidéos et informations truquées).

Toutefois, l’article de Friedman dans le NYT ne mentionne pas le revers de la médaille, car le paradigme israélien a deux faces : la sphère interne, qui est distincte de la nécessité externe d’imposer un prix disproportionné aux adversaires d’Israël.

Le « mythe » interne veut que l’État israélien « assure les arrières de ses citoyens », où que vivent les Juifs en Israël et dans les territoires occupés — des colonies les plus reculées aux ruelles de la vieille ville de Jérusalem. Plus qu’un contrat social, il s’agit d’une obligation spirituelle due à tous les Juifs vivant en Israël.

Ce « contrat social » de sécurité vient cependant de s’effondrer. Les Kibboutzim autour de Gaza ont été évacués ; vingt kibboutz ont été évacués du nord et un total de 43 villes frontalières ont été évacuées.

Ces familles déplacées feront-elles à nouveau confiance à l’État ? Retourneront-elles un jour dans les colonies ? La confiance a été rompue. Pourtant, ce ne sont pas les missiles du Hezbollah qui effraient les habitants, mais les images du 7 octobre dernier dans les communautés de la périphérie de Gaza — la clôture franchie à des dizaines d’endroits, les bases et postes militaires envahis, les villes occupées par les forces du Hamas, les morts qui en ont résulté et le fait qu’environ 200 Israéliens ont été enlevés à Gaza — qui n’ont rien laissé à l’imagination. Si le Hamas a réussi, qu’est-ce qui arrêtera le Hezbollah ?

Comme dans la vieille comptine : Humpty-Dumpty a fait une grosse chute, mais tous les chevaux du roi et tous les hommes du roi n’ont pas pu reconstituer Humpty.

C’est ce qui inquiète l’équipe de la Maison-Blanche. Elle n’est pas du tout convaincue qu’une invasion israélienne de Gaza remettra Humpty d’aplomb. Elle craint plutôt que les événements ne tournent mal pour les Forces de défense israéliennes et que les images, relayées à travers le Moyen-Orient, d’Israël utilisant une force écrasante dans un environnement urbain civil ne révoltent la sphère islamique.

Malgré le scepticisme occidental, certains signes indiquent que cette insurrection dans la sphère arabe est différente et ressemble davantage à la révolte arabe de 1916 qui a renversé l’Empire ottoman. Elle prend une tournure distincte puisque les autorités religieuses chiites et sunnites déclarent que les musulmans ont le devoir de se tenir aux côtés des Palestiniens. En d’autres termes, alors que la politique israélienne devient clairement « prophétique », l’humeur islamique devient à son tour eschatologique.

Le fait que la Maison-Blanche teste les dirigeants arabes « modérés », pressant les Palestiniens « modérés » de former un gouvernement favorable à Israël à Gaza, qui remplacerait le Hamas et imposerait la sécurité et l’ordre, montre à quel point l’Occident est coupé de la réalité. Rappelons que Mahmoud Abbas, le général Sissi et le roi de Jordanie (certains des dirigeants les plus souples de la région) ont refusé catégoriquement de rencontrer Biden après le voyage de ce dernier en Israël.

La colère dans la région est réelle et menace les dirigeants arabes « modérés », dont la marge de manœuvre est désormais limitée.

Les points chauds se multiplient donc, tout comme les attaques contre les déploiements américains dans la région. Certains à Washington prétendent percevoir une main iranienne et espèrent ouvrir la perspective d’une guerre avec l’Iran.

La Maison-Blanche, paniquée, réagit de manière excessive en envoyant d’énormes convois (des centaines) d’avions-cargos chargés de bombes, de missiles et de défenses aériennes (THAAD et Patriot) en Israël, mais aussi dans le Golfe, en Jordanie et à Chypre. Des forces spéciales et 2 000 marines sont également déployés. Plus deux porte-avions et les navires qui les accompagnent.

Les États-Unis envoient donc une véritable armada de guerre. Cela ne peut qu’aggraver les tensions et provoquer des contre-mesures : la Russie déploie actuellement des avions MiG-31 équipés de missiles hypersoniques Kinzhal (qui peuvent atteindre le porte-avions américain au large de Chypre) pour patrouiller en mer Noire, et la Chine aurait envoyé des navires de guerre dans la région. La Chine, la Russie, l’Iran et les États du Golfe sont engagés dans une frénésie diplomatique pour contenir le conflit, même si le Hezbollah s’engageait plus avant dans le conflit.

Pour l’instant, l’accent est mis sur les libérations d’otages, ce qui crée beaucoup de bruit et de confusion (délibérés). Certains espèrent peut-être que les libérations d’otages retarderont, et finalement arrêteront, l’invasion prévue de la bande de Gaza. Cependant, le commandement militaire israélien et l’opinion publique insistent sur la nécessité de détruire le Hamas (dès que les navires américains et les nouvelles défenses aériennes auront été mis en place).

Peu importent les résultats obtenus (par l’invasion), la réalité est que les Brigades Qassam du Hamas ont brisé les paradigmes internes et externes d’Israël. En fonction de l’issue de la guerre à Gaza/Israël, les Brigades peuvent encore provoquer une nouvelle contusion sur le corps politique qui « déclenche [ra] une conflagration mondiale — et [fera] exploser toute la structure de l’alliance pro-américaine que les États-Unis ont construite » (selon les termes de Tom Friedman).

Si Israël entre dans Gaza (et Israël pourrait décider qu’il n’apas d’autre choix que de lancer une opération terrestre, compte tenu de la dynamique politique intérieure et de l’opinion publique), il est probable que le Hezbollah ira de plus en plus loin, laissant les États-Unis devant l’option binaire de voir Israël vaincu ou de lancer une guerre majeure dans laquelle tous les points chauds se fondent « en un seul ».

Dans un sens, le conflit israélo-islamique ne peut être résolu que de cette manière cinétique. Tous les efforts déployés depuis 1947 n’ont fait que creuser le fossé. La réalité de la nécessité de la guerre pénètre largement la conscience du monde arabe et islamique.

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone




Pierre de Gaulle s’est entretenu avec le président russe, et Vladimir Poutine a ouvert la porte à une candidature française au sein des BRICS

[Source : lemediaen442.fr]

Le 17 novembre 2023, Pierre De Gaulle, membre du Mouvement International Russophile (MIR), a participé à la session plénière du IXe Forum Culturel International de Saint-Pétersbourg, soulevant des questions cruciales sur la coopération entre la France et les BRICS.

Pierre De Gaulle, petit-fils du célèbre général de Gaulle, a pris la parole lors du Forum Culturel International de Saint-Pétersbourg. Au cours de son intervention, De Gaulle a souligné l’importance de la culture, de la science et du progrès pour unir les peuples au-delà des intérêts politiques. Il a proposé l’idée audacieuse d’une représentation diplomatique des BRICS au sein de structures interethniques reconnues, permettant la participation de tous les pays, y compris ceux de l’Union européenne.

En réponse, le président russe Vladimir Poutine a salué les efforts de De Gaulle pour rapprocher la France et la Russie. Poutine s’est dit très ému de converser avec un descendant direct du Général de Gaulle. Il a partagé son interprétation des événements en Europe, évoquant le parallèle entre les approches du maréchal Pétain et du général de Gaulle, soulignant le soutien continu de la Russie à la position du général de Gaulle.

Sur la question de la participation de la France aux BRICS, Poutine a ouvert la porte à une candidature française, soulignant la présidence russe des BRICS l’année suivante.

Cette intervention de Pierre de Gaulle ouvre des perspectives nouvelles sur les relations franco-russes et les dynamiques au sein des BRICS, suscitant l’attention et les réactions dans le monde diplomatique.




L’effondrement d’Israël et des États-Unis

[Source : voltairenet.org]

Par Thierry Meyssan

Pour la première fois, le monde assiste en direct à un crime contre l’Humanité, à la télévision. Les États-Unis et Israël, qui ont uni leur sort depuis longtemps, seront tous deux tenus pour responsables des massacres de masse commis à Gaza. Partout, sauf en Europe, les alliés de Washington retirent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv. Demain, ils le feront à Washington. Tout se passe comme lors de la dislocation de l’URSS et se terminera de la même manière : l’Empire américain est menacé dans son existence. Le processus qui vient de s’enclencher ne pourra pas être stoppé.

Les États-Unis et Israël sont perçus comme une seule et même entité. Ils devront répondre ensemble de leurs crimes.

Alors que nous avons les yeux rivés sur les massacres de civils en Israël et à Gaza, nous ne percevons ni les divisions internes en Israël et aux USA, ni le changement considérable que ce drame provoque dans le monde. Pour la première fois dans l’Histoire, on tue massivement et en direct des civils à la télévision.

Partout — sauf en Europe —, les juifs et les Arabes s’unissent pour crier leur douleur et appeler à la paix.
Partout, les peuples réalisent que ce génocide ne serait pas possible si les États-Unis ne fournissaient pas en temps réel des bombes à l’armée israélienne.
Partout, des États rappellent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv et se demandent s’ils doivent rappeler ceux qu’ils ont envoyés à Washington.

Il va de soi que les États-Unis n’ont accepté ce spectacle qu’à contrecœur, mais ils ne l’ont pas simplement autorisé, ils l’ont rendu possible avec des subventions et des armes. Ils sont effrayés de perdre leur Pouvoir après leur défaite en Syrie, leur défaite en Ukraine et peut-être bientôt leur défaite en Palestine. En effet, si les armées de l’Empire ne font plus peur, qui continuera à effectuer des transactions en dollars au lieu de sa propre monnaie ? Et dans cette éventualité, comment Washington fera-t-il payer aux autres ce qu’il dépense, comment les États-Unis maintiendront-ils leur niveau de vie ?

Mais que se passera-t-il à la fin de cette histoire ? Que le Moyen-Orient se révolte ou qu’Israël écrase le Hamas au prix de milliers de vies ?

Nous retiendrons que le président Joe Biden avait d’abord sommé Israël de renoncer à son projet de déplacer vers l’Égypte ou, à défaut, d’éradiquer le peuple palestinien de la surface de la Terre, et que Tel-Aviv ne lui a pas obéi.

Les « suprémacistes juifs » se comportent aujourd’hui comme en 1948.
Lorsque les Nations unies votèrent la création de deux États fédérés en Palestine, un hébreu et un arabe, les forces armées autoproclamèrent l’État hébreu avant qu’on en ait fixé les frontières. Les « suprémacistes juifs » expulsèrent immédiatement des millions de Palestiniens de chez eux (la « Nakhba ») et assassinèrent le représentant spécial de l’ONU venu créer un État palestinien. Les sept armées arabes (Arabie saoudite, Égypte, Iraq, Jordanie, Liban, Syrie et Yémen du Nord) qui tentèrent de s’opposer à eux furent rapidement balayées.
Aujourd’hui, ils n’obéissent pas plus à leurs protecteurs et massacrent encore, sans se rendre compte que, cette fois, le monde les observe et que plus personne ne viendra à leur secours. Au moment où les chiites admettent le principe d’un État hébreu, leur folie met en péril l’existence de cet État.

Nous nous souvenons de la manière dont l’Union soviétique s’est effondrée. L’État n’avait pas été capable de protéger sa propre population lors d’un accident catastrophique. 4 000 Soviétiques sont morts à la centrale nucléaire de Tchernobyl (1986), en sauvant leurs concitoyens. Les survivants s’étaient alors demandé pourquoi ils continuaient à accepter, 69 ans après la Révolution d’Octobre, un régime autoritaire. Le Premier secrétaire du PCUS, Mikhail Gorbachev, a écrit que c’est lorsqu’il a vu ce désastre, qu’il a compris que son régime était menacé.
Puis ce furent les émeutes de décembre au Kazakhstan, les manifestations d’indépendance dans les pays baltes et en Arménie. Gorbatchev modifia la Constitution pour écarter la vieille garde du Parti. Mais ses réformes ne suffirent pas à arrêter l’incendie qui se propagea en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Moldavie, en Ukraine et en Biélorussie. Le soulèvement des Jeunes communistes est-allemands contre la doctrine Brejnev conduisit à la chute du Mur de Berlin (1989). L’effritement du Pouvoir à Moscou conduisit à l’arrêt de l’aide aux alliés, dont Cuba (1990). Enfin ce furent la dissolution du Pacte de Varsovie et le déchirement de l’Union (1991). En un peu plus de 5 ans, un Empire, que tous pensaient éternel, s’est effondré sur lui-même.

Ce processus inéluctable vient de débuter pour l’« Empire américain ». La question n’est pas de savoir jusqu’où les « sionistes révisionnistes » de Benjamin Netanyahu iront, mais jusqu’à quand les impérialistes états-uniens les soutiendront. À quel moment, Washington estimera qu’il a plus à perdre à laisser massacrer des civils palestiniens qu’à corriger les dirigeants israéliens ?

Le même problème se pose pour lui en Ukraine. La contre-offensive militaire du gouvernement de Volodymyr Zelensky a échoué. Désormais, la Russie ne cherche plus à détruire les armes ukrainiennes, qui sont immédiatement remplacées par des armes offertes par Washington, mais à tuer ceux qui les manient. Les armées russes se comportent comme une gigantesque machine à broyer qui, lentement et inexorablement, tue tous les soldats ukrainiens qui s’approchent des lignes de défense russe. Kiev ne parvient plus à mobiliser de combattants et ses soldats refusent d’obéir à des ordres qui les condamnent à une mort certaine. Ses officiers n’ont d’autre choix que de fusiller les pacifistes.

Déjà de nombreux leaders US, Ukrainiens et Israéliens évoquent un remplacement de la coalition « nationaliste intégrale » ukrainienne et de la coalition « suprémaciste juive », mais la période de guerre ne s’y prête pas. Il va pourtant falloir le faire.

Le président Joe Biden doit remplacer sa marionnette ukrainienne et ses alliés barbares israéliens, comme le Premier secrétaire Mikhail Gorbachev avait dû remplacer son insensible représentant au Kazakhstan, ouvrant la voie à la généralisation de la contestation des dirigeants corrompus. Lorsque Zelensky et Netanyahu auront été renvoyés, chacun saura qu’il est possible d’obtenir la tête d’un représentant de Washington et chacun de ceux-ci saura qu’il doit fuir avant d’être sacrifié.

Ce processus n’est pas seulement inéluctable, il est inexorable. Le président Joe Biden peut juste faire tout ce qui est en son pouvoir pour le ralentir, pour le faire durer, pas pour l’arrêter.

Les peuples et les dirigeants occidentaux doivent maintenant prendre des initiatives pour se sortir de ce guêpier, sans attendre d’être abandonnés, comme Cuba le fit au prix des privations de sa « période spéciale ». Il y a urgence : les derniers à réagir devront payer l’addition de tous. D’ores et déjà de nombreux États du « reste du monde » fuient. Ils font la queue pour entrer aux BRICS ou à l’Organisation de coopération de Shanghai.

Plus encore que la Russie qui a dû se séparer des États baltes, les États-Unis doivent se préparer à des soulèvements intérieurs. Lorsqu’ils ne parviendront plus à imposer le dollar dans les échanges internationaux et que leur niveau de vie s’effondrera, les régions pauvres refuseront d’obéir tandis que les riches prendront leur indépendance, à commencer par les républiques du Texas et de Californie (les seules qui, selon les Traités, en ont légalement la possibilité) [1]. Il est probable que la dislocation des USA donnera lieu à une guerre civile.

La disparition des États-Unis provoquera celle de l’OTAN et de l’Union européenne. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se retrouveront face à leurs vieilles rivalités, faute d’y avoir répondu lorsqu’il était temps.

En quelques années Israël et l’« Empire américain » disparaîtront. Ceux qui lutteront contre le sens de l’Histoire provoqueront des guerres et des morts inutiles en nombre.




Notes sur l’intempérance du scorpion

[Source : dedefensa.org]

Par Philippe Grasset

• L’anecdote a subi l’épreuve du temps pour s’imposer comme l’allégorie de la tragédie grecque elle-même où les acteurs sont emportés par la force de leur destin, — l’allégorie de la grenouille acceptant de porter le scorpion sur son dos pour traverser la rivière bouillonnante et le scorpion piquant la grenouille pour un destin qui est celui de leur mort commune, — « Just Because ». • Dans la crise actuelle, la grenouille est américaniste, le scorpion est israélien et le poison est la stratégie du second imposée à leur destin commun.
• Il nous faut pourtant prendre garde, car il y a deux crises en une : la première est politique et légaliste, traitant des rapports d’Israël et des Palestiniens et courant depuis 1948 ; la seconde est stratégique depuis le début du siècle, sous la forme extraordinaire d’une stratégie quasiment métaphysique, héritée de la fureur du « fanatisme technologique » du général Curtiss LeMay et abritant les ambitions eschatologiques.
Il s’agit de notre époque crisique, c’est-à-dire l’irrésistible tragédie de la fin de la modernité dans laquelle cette crise-guerre de Gaza s’inscrit en lettres de feu.

18 novembre 2023 (16 h 45) – Dans son dernier texte de « Conflict Forum », Alastair Crooke entend, pour décrire les relations léonines entre les USA et Israël, dans cette occurrence où Israël est emporté dans un déchaînement stratégique, nous rappeler la fameuse allégorie du scorpion et de la grenouille. Selon notre bienveillance et donc sans volonté d’influencer le jugement, le scorpion figure Israël et la grenouille, presque aussi grosse qu’un bœuf après tout, les USA ; et ce qui est en cause, somme toute, et qui pourrait aussi bien figurer le poison, est la stratégie israélienne que nous décrivons sous l’expression de « fanatisme technologique », et qui est largement inspirée des conceptions de la puissance aérienne développées aux USA depuis le passage en cour martiale du général Billy Mitchell il y a un siècle jusqu’au bombardement de Tokyo (mars 1945) qui fit 135 000 morts sous les coups des B-29 de la XXe Air Force du général LeMay.

« L’allégorie est celle dans laquelle un scorpion dépend de la grenouille pour traverser une rivière en crue, en attelant un ascenseur sur le dos de la grenouille. La grenouille se méfie du scorpion ; mais accepte à contrecœur. Lors de la traversée le scorpion pique mortellement la grenouille qui nageait dans la rivière, sous le scorpion. Ils meurent tous les deux.

Il s’agit d’un conte de l’Antiquité destiné à illustrer la nature de la tragédie. Une tragédie grecque est une tragédie dans laquelle la crise au cœur de toute “tragédie” ne survient pas par pur hasard. Le sens grec est que la tragédie est le moment où quelque chose se produit parce que cela doit arriver ; en raison de la nature des participants ; parce que ce sont les acteurs impliqués qui font que cela se réalise. Et ils n’ont pas d’autre choix que d’y parvenir, car telle est leur nature. […]

Ces craintes sont au cœur de la “tragédie” qui “doit se produire” : la grenouille a accepté, très prudemment, de transporter le scorpion pour traverser la rivière, mais veut avoir la garantie que, compte tenu de la nature du scorpion, elle réussira. On ne pique pas son bienfaiteur.

De même, l’équipe Biden ne fait pas confiance à Netanyahou. Elle ne souhaite pas être “piqué” en se laissant entraîner dans une guerre dans le bourbier de l’Iran. »

Vous comprendrez que tout le monde interroge le scorpion : « Mais pourquoi as-tu fait ça ? ». Il est temps d’offrir alors une autre pseudo-allégorie, qui serait plutôt une anecdote pas si anecdotique que cela. On sait peu que la première, — disons la première des « guerres folles » des USA après la fin de la Guerre Froide, date de décembre 1989 : une expédition sur le Panama du trafiquant de drogue et « asset » de la CIA, le colonel-président Noriega. On savait qu’il inquiétait, pour son savoir et ses connaissances intra-CIA, le nouveau président et ancien directeur de la CIA Georges Bush-le-Père.

L’opération contre Panama, qui est bien détaillé dans le Wiki à cet effet, prit finalement le nom de code de « Just Cause » sur intervention directe du président Bush, et après un débat bureaucratique et léonin au cours duquel nombre de noms de baptême, ou noms-codes, furent proposés. Ce débat théorique et rhétorique (voir ci-après sur Wiki, avec les deux « explications » amusantes du changement de nom impliquant des interventions différentes dans le texte, avec et sans Bush-père, sans et avec la CIA !) porte en soi des attitudes pré-conditionnées divulguant par avance la trajectoire des interventions extérieures US à partir de décembre 1989, — ce que l’on pourrait désigner comme on l’a vu, comme les « guerres folles US ». Cette expression, — notre « nom-code » à nous, — impliquant que l’impérialisme US post-1989 n’est pas une reprise de l’ancien impérialisme, mais bien un néo-impérialisme sacrificiel jusqu’au suicidaire. L’influence US sur Israël, via l’armée et les idées du Général LeMay, est déjà en marche… (L’on peut avoir une description implicite intéressante de « Just Cause » dans le roman « Le tailleur de Panama », de John le Carré.)

« Les plans de l’opération dirigée contre Panama ont été dérivés des plans visant à la défense du canal. Ils sont devenus plus agressifs avec la détérioration de la situation entre les deux pays. La série de plans de l’opération « Prayer Book » inclut les répétitions en vue d’un éventuel clash (opération « Purple Storm ») et des missions pour garantir les sites américains (opération « Bushmaster »). À terme, ces plans sont regroupés sous le terme opération « Blue Spoon » rebaptisée « Just Cause » par le président Bush.

Le nom « Just Cause » a été surtout utilisé par l’armée des États-Unis pour la planification et l’histoire et d’autres entités des États-Unis telles que le département d’État. Le nom panaméen pour l’opération est « l’Invasion » (la Invasión).

Au cours des dernières années, la désignation des opérations militaires des États-Unis a été à l’origine d’une controverse, tant sur le plan international que national (voir l’opération « Enduring Freedom »). Au moment où ont été conçues les opérations pour déposer Noriega, les opérations militaires des États-Unis avaient des noms dénués de sens. « Just Cause » était prévue sous le nom de « Blue Spoon », et l’invasion elle-même incorporait l’opération « Acid Gambit »(exfiltration d’un civil américain travaillant pour la CIA emprisonné à Panama. Le nom de « Blue Spoon » a plus tard été changé pour « Just Cause » pour des raisons esthétiques et de relations publiques. L’occupation et la reconstruction post-invasion ont été intitulées opération « Promote Liberty » (« Promouvoir la Liberté »). »

Quoi qu’il en soit, et c’est là que nous voulions arriver, la gentille querelle interne aboutit à un jeu de mots fameux au Pentagone, où « Just Cause » devint « Just Because ». Cette fois, il s’agissait de la part d’une fraction non-interventionniste du département de décrire sarcastiquement une volonté de l’usage de la force — et de quelle force !, — par les USA libérés par effraction de la menace de l’URSS.

Ainsi, et pour en terminer avec cette interminable introduction, aurions-nous la conclusion de notre allégorie-anecdotique, — en notant que, pour les USA comme pour le scorpion quoique sur un temps plus long, cela revient à entraîner sa propre mort :

Scorpion, pourquoi as-tu fait cela, piquer à mort ton bienfaiteur qui aurait même pu te servir en une autre occasion, — et cela jusqu’à entraîner ta propre mort ?

Just because… »

« Juste parce que je le peux », répond le scorpion, acteur central au visage impassible à la Curtiss LeMay, acteur insensible et inflexible de la tragédie grecque — « La mère de toutes les tragédies » avait si bien vu Nietzche dans sa « Naissance de la tragédie ».

Le choix du feu

Et ainsi (suite) rejoint-on notre « Ouverture Libre » d’hier sur le « fanatisme technologique », où le drame est résumé dans cette évidence des moyens précédant les causes, puis remplaçant les causes jusqu’à nous donner une parfaite illustration du concept métaphysique de « tragédie » : « Puisque je peux le faire, dit le scorpion, je le fais, et que m’importe si ma propre mort est elle-même le terme du chemin… ». Cela se traduit donc en termes effectivement d’une technologie spécifique, toute entière venue du Ciel (majuscule acceptable) comme Icare s’approchant trop près du soleil, et tout entière contenue dans le feu sacré ; c’est-à-dire, rien de moins après tout que la formule de la modernité fondée sur le choix du feu de la thermodynamique contre le choix de l’hydrodynamique, grâce à ce feu sacré que le Titan Prométhée déroba sur l’Olympe pour le donner aux humains en même temps que la promesse de la modernité du technologisme par conséquent :

«…au travers des mannes du général Curtiss E. LeMay,[la notion] de “fanatisme psychologique” :

Il s’agit d’une conception mécaniste et nullement idéologique et raciale (quelles que soient par ailleurs les intentions et les imprécations des tenants de cette conception, et les accusations de leurs adversaires). Elle a directement à voir avec les moyens employés : l’arme aérienne et le bombardement. On peut même dire que c’est le moyen mécanique employé (l’arme aérienne et le bombardement) qui dicte la conception. Le but de la chose se trouve enfermé dans le moyen de la faire et, bientôt, complètement justifié par ce moyen. C’est pourquoi on peut justement proposer l’expression de “conception mécaniste”.

D’où vient cette conception ? Si elle devait avoir un nom générique, nous lui donnerions celui-ci, que nous empruntons à l’historien Michael Sherry : le “fanatisme technologique”. Signe des temps et de notre modernité, le “fanatisme technologique” a la particularité redoutable, pour un “fanatisme”, d’être enrobé dans une gangue opaque et quasiment impénétrable de rationalité bureaucratique. »

Retour sur « Nakba »

En effet, retour à la doctrine du « Nakba » dont il est entendu aujourd’hui qu’elle est le fondement de la stratégie générale de l’IDF (ex-« Tsahal ») après l’imposante raclée de 2006 du fait du Hezbollah, transformée deux ans plus tard en formule des victoires à venir par le général Eizenkot, qui dirigeait les forces israéliennes après avoir commandé les forces aériennes — première promotion de cette sorte dans l’armée israélienne. Eizenkot en acquit une gloire étrange — très postmoderne, à la manière des « neocon » qui dit d’une défaite qu’elle aurait été une victoire si elle n’avait pas été une défaite, — qu’on retrouve dans le texte ci-dessous et qu’Alastair Crooke signale dans son texte déjà cité, avec les mêmes termes d’une interview fameuse d’Eizenkot :

Lors de la guerre de 2006 contre le Hezbollah, toute la banlieue urbaine peuplée de Beyrouth — Dahiya — a été rasée. Le général Eizenkot (qui commandait les forces israéliennes pendant cette guerre et est maintenant membre du « Cabinet de guerre » de Netanyahou) a déclaré en 2008 : “Ce qui s’est passé dans le quartier de Dahiya à Beyrouth en 2006 se produira dans chaque village depuis lequel l’on tire sur Israël… De de notre point de vue, ce ne sont pas des villages civils, ce sont des bases militaires… Ce n’est pas une recommandation. C’est un plan. Et cela a été approuvé”.

Bien entendu, on a retrouvé la patte inratable et insatiable du général LeMay expliquant les conceptions humanitaires régulant ses raids de bombardement sur le Japon. On le remarquera dans le texte ci-dessous, qui est une simple reprise et compilation des évènements relatifs à l’invocation et à la mise en application de la « doctrine Dahiya »… Un détail révélateur pour notre chef se trouve dans le rappel qu’une vidéo du général Benny Gantz, candidat au poste de Premier ministre en 2014 et présentement dans le « cabinet de guerre », faisait explicitement mention des exploits des forces qu’il dirigeait, en 2014, de cette façon…

“…Benny Gantz (qui, bien que considéré comme modéré, a promu sa candidature au poste de premier ministre lors des élections de 2019 avec une vidéo dans laquelle il se vantait d’avoir ramené des zones entières de Gaza « à l’âge de pierre » pendant la guerre de 2014, au cours de laquelle il commandait l’IDF).”

… Car vous n’oubliez jamais que LeMay, dans ses derniers mois de président du comité des chefs d’état-major avant son départ à la retraite, conseillait à Lyndon B. Johnson devenu président en novembre 1963 de lui donner toute latitude de « ramener le Vietnam à l’âge de pierre » par le moyen de l’US Air Force, et particulièrement de son préféré, le Strategic Air Command.

L’héroïque Daniel Ellsberg, l’homme des « Pentagon Paper » récemment décédé, nous a laissé des tonnes d’impressions et d’images sur l’obsession de l’anéantissement régnant chez les « SAC people », et dont l’IDF est aujourd’hui complètement imprégnée. On trouve notamment ces extraits où les planificateurs du SAC spéculent avec zèle sur les 600 millions de morts que causerait une attaque en première frappe de l’URSS par les USA, dans une posture qui rappelle celle d’Eichmann à son procès, telle que le ressentit Hanna Arendt à propos de « La banalité du mal ». (Dans l’extrait du texte sur Ellsberg, on garde la citation de l’amiral Roy L. Johnson en langue originale, pour ne pas perdre le goût piquant et excitant de l’intraduisible (de façon satisfaisante) terme « overkill »…)

Du temps que nous rapporte Ellsberg, il s’agissait de la doctrine dite de l’« Overkill » — traduction difficile, mais état d’esprit évident. Il s’agissait d’une doctrine voulue en tant que telle, et particulièrement voulue par l’USAF sous l’influence de LeMay, comme l’ont révélé la publication, en 2007, de documents concernant les plans nucléaires (le 22 novembre 2007, par les National Archives History), sur les Single Integrated Operational Plan (SIOP). Les commentaires accompagnant cette publication sont parsemés d’observations de cette sorte :

Les objectifs de dommages élevés (« damage expectancy ») étaient intrinsèques au plan, ce qui explique pourquoi les historiens ont considéré l’« overkill », ou destruction excessive, comme l’une de ses caractéristiques les plus distinctives. Le débat interne au sein de l’armée sur le plan de guerre, en particulier les préoccupations de l’armée et de la marine concernant la destruction excessive et les risques d’irradiation pour les troupes américaines et les populations des pays alliés proches des pays ciblés, a été l’occasion d’une réflexion sur le plan de guerre…[…]

Les objectifs de niveaux élevés de dommages…[…] ont suscité des critiques de la part de certains membres de l’état-major interarmées et de commandants supérieurs concernant la destruction excessive (« overkill ») et les risques d’irradiation. Cela explique pourquoi certains historiens ont considéré la « surenchère » comme l’une des caractéristiques les plus marquantes du SIOP. »

Le document rappelle également une remarque, datant de décembre 1980, de l’amiral Roy L. Johnson, Deputy Director of Joint Strategic Target Planning Staff de 1961 à 1963, effectivement à cette époque de la toute-puissance de l’équipe LeMay-Poser sur la pensée stratégique US :

« The SAC people never seemed to be satisfied that to kill once was enough. They want to kill, overkill, overkill, because all of this has built up the prestige of SAC, it created the need for more forces, for a larger budget.[…T]hat’s the way their thinking went. »

Ainsi la crise et guerre de Gaza doivent-elles être prises sous deux angles et sur deux fronts :
• la question politique et légale d’Israël et des Palestiniens d’une part ;
• la question de la méthodologie de la guerre qu’applique l’Israel Defense Force, comme mandataire du Pentagone, dite « The House of War » selon James Carroll, l’IDF comme opérateur de la non-stratégie de masse issue des planifications du Strategic Air Command de Lemay — d’autre part…

Et, dans ce cas, le scorpion devient cette « House of War », prête à piquer mortellement cet artefact a-historique que constituent les États-Unis d’Amérique. Une remarque supplémentaire peut être faite qui ne présage rien de bon pour l’avenir, et qui apparaît dans l’article ci-dessous : l’extrême confusion des services de communication de l’IDF dans la gestion de la perception publique de la pseudo-stratégie de ces forces. À la fin de l’article, il est question d’une « doctrine lucide », mais il ne nous apparaît pas évident qu’elle soit présentée lucidement. Il est vrai que LeMay était d’abord un exterminateur et nullement un communicateur. À nous de nous en arranger, certes, mais si les observations sur la nécessité pour l’IDF de faire vite sont justifiées, — alors bien vite apparaîtront les problèmes et la confusion déjà constatée s’affirmera de plus en plus : nous serons en marche pour une perte totale de contrôle de la crise tandis que la Russie achèvera sa guerre en Ukraine hors de « the Magic Thinking »…

L’article « Washington Post : Gaza et la doctrine catastrophique de Dahiya », de « Piccolonote.it » est repris en français, le 14 novembre, par « euro-synergies.hautefort.com ».


Gaza et la doctrine catastrophique

« Nous exercerons une puissance disproportionnée contre chaque village d’où sont tirés des coups de feu sur Israël et nous causerons d’immenses dégâts et destructions ». C’est ainsi que Gadi Eizenkot a expliqué la « doctrine Dahiya » en 2008.

Gaza, les effets de la doctrine Dahiya

« L’armée israélienne a peu de temps pour achever ses opérations à Gaza avant que la colère des Arabes de la région et la frustration des États-Unis et d’autres pays face au nombre croissant de victimes civiles ne tirent un trait sur l’objectif d’Israël d’éradiquer le Hamas, ont déclaré des responsables américains cette semaine ».

Tel est l’article principal du New York Times du 9 novembre. L’article de Hamos Arel dans Haaretz intitulé : « Guerre Israël-Hamas : Tsahal [forces de défense israéliennes] dit qu’elle durera des mois, les signaux venant des États-Unis ne vont pas au-delà de quelques semaines » va dans le même sens.

Déclaration de Leaf et déclaration de Hagari

L’un de ces signaux est la déclaration de Barbara Leaf, secrétaire d’État adjointe aux affaires du Proche-Orient, à la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, selon laquelle le nombre de victimes à Gaza reste incertain et « pourrait même être plus élevé que ce qui a été rapporté publiquement ».

Jusqu’alors, les États-Unis avaient tenté d’atténuer le bilan tragique, aujourd’hui ils l’augmentent même (à juste titre : de nombreuses personnes se trouvent encore sous les décombres et parmi les blessés, plusieurs mourront, notamment parce que les installations médicales ont été dévastées).

Le nombre croissant de victimes civiles choque le monde entier et les dirigeants occidentaux ont de plus en plus de mal à légitimer ce qui se passe par le droit à la défense d’Israël. La réaction de Tel-Aviv est excessive, disproportionnée et même inintelligente, car elle a enterré sous les décombres de Gaza la vague de solidarité mondiale suscitée par l’attaque du Hamas et son image internationale.

La réaction excessive a été publiquement admise par le porte-parole des FDI, Daniel Hagari, qui parlant de la phase initiale de l’offensive, a révélé que « l’accent » de la riposte des FDI était « sur les dégâts plutôt que sur la précision ».

L’aveu de Hagari a été rapporté dans le Washington Post du 10 novembre par Ishaan Tharoor, dans un article où, rapportant ses commentaires sur ce qui se passe à Gaza, il explique que

« derrière tout cela — et implicitement dans la mention par Hagari de l’’accent’ mis sur les dommages plutôt que sur la précision — se trouve une doctrine militaire qu’Israël a adoptée depuis longtemps et semble avoir adoptée dans cette circonstance également ».

La doctrine Dahiya

Il s’agit de la « doctrine Dahiya », écrit Tharoor, qui « a pris forme dans le sillage de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah au Liban » et qui porte le nom du quartier de Beyrouth réduit en ruines par les tirs israéliens en réponse à l’enlèvement de deux de ses soldats. Une réaction brutale qui a surpris le Hezbollah, qui s’attendait à quelques tirs de missiles.

La doctrine qui a émergé du conflit a été formulée sous sa forme la plus familière par le commandant de Tsahal, Gadi Eizenkot. « Nous exercerons une puissance disproportionnée contre chaque village à partir duquel des coups de feu sont tirés sur Israël et causent d’immenses dégâts et destructions. De notre point de vue, ce sont des bases militaires », a-t-il déclaré à un journal israélien en 2008. « Il ne s’agit pas d’une suggestion. Il s’agit d’un plan déjà autorisé ».

À peu près à la même époque, l’ancien colonel israélien Gabriel Siboni a rédigé un rapport pour l’Institut d’études de sécurité nationale de l’université de Tel-Aviv, dans lequel il affirme que les provocations militantes du Liban, de la Syrie ou de Gaza doivent être contrées par des attaques « disproportionnées », qui ne visent qu’en second lieu à éliminer la capacité de l’ennemi à lancer des roquettes ou d’autres attaques. L’objectif doit plutôt être d’infliger des dommages durables, sans tenir compte des conséquences civiles, afin de dissuader l’ennemi à l’avenir ».

Au début d’une phase d’hostilités, les FDI doivent agir immédiatement, de manière décisive et avec une force disproportionnée par rapport aux actions de l’ennemi et à la menace qu’il représente »,écrit-il. « Une telle réponse vise à infliger des dommages et des punitions dans une mesure qui nécessitera des processus de reconstruction longs et coûteux ».

Les guerres de Gaza et la doctrine Dahiya

« Une telle doctrine, écrit M. Tharoor, semble avoir été en place même pendant une série d’hostilités entre le Hamas, qui a attaqué à partir de Gaza, et Israël à la fin de 2008 et au début de 2009. Un rapport commandité par l’ONU sur ce conflit, au cours duquel plus de 1400 Palestiniens et Israéliens ont trouvé la mort (14 pour ces derniers, dont quatre tués par des tirs amis), a conclu que la campagne d’Israël était “délibérément disproportionnée, conçue pour punir, humilier et terroriser la population civile, diminuer radicalement la capacité économique locale à travailler et à subvenir à ses besoins, et imposer un sentiment imminent de dépendance et de vulnérabilité”.

« La doctrine est restée en vigueur dans les années qui ont suivi. Les correspondants militaires israéliens et les analystes de la sécurité ont signalé à plusieurs reprises que la doctrine Dahiya était la stratégie adoptée par Israël pendant la guerre de Gaza de l’été dernier »,

a observé l’universitaire palestinien-américain Rashid Khalidi à l’automne 2014, lorsqu’une nouvelle campagne militaire israélienne a entraîné la mort de plus de 1460 civils, dont près de 500 enfants. « Soyons francs : il ne s’agit pas tant d’une doctrine stratégique que d’un plan explicite de punition collective, un signe avant-coureur de crimes de guerre probables ».

Il n’est pas surprenant, ajoute Khalidi, que la doctrine Dahiya ait été peu mentionnée dans les déclarations des hommes politiques américains et dans les rapports de guerre de la plupart des grands médias américains, qui se sont contentés de décrire les actions d’Israël comme de l’’autodéfense ».

La doctrine Dahiya devenue folle

C’est également le cas de la guerre actuelle, au cours de laquelle, comme le note M. Tharoor, « de nombreux hommes politiques israéliens ont appelé à la destruction totale de Gaza, au dépeuplement du territoire et même à la réinstallation d’Israël » dans la bande de Gaza.

Gaza, le djihad juif à l’œuvre

Personne en Israël, bien sûr, « n’a explicitement invoqué la “doctrine Dahiya” comme programme pour la destruction déchaînée de Gaza », note Tharoor, mais il note que le susmentionné « Eizenkot est un membre du “cabinet de guerre” d’Israël ».

En fait, ce n’est pas n’importe quel membre, il dirige le cabinet en question avec le belliqueux Benjamin Netanyahu et Benny Gantz (qui, bien que considéré comme modéré, a promu sa candidature au poste de Premier ministre lors des élections de 2019 avec une vidéo dans laquelle il se vantait d’avoir ramené des zones entières de Gaza « à l’âge de pierre » pendant la guerre de 2014, au cours de laquelle il commandait les FDI).

En bref, l’attaque officieuse contre Gaza n’est pas seulement dictée par une soif de vengeance, mais par une doctrine lucide ; ou, peut-être mieux, une combinaison de ces éléments, avec la « doctrine Dahiya » portée à un niveau exponentiel et catastrophique. »




Le coût de la vie est si élevé au Canada que certains Ukrainiens décident de repartir

[Source : quebecnouvelles.info]

[Illustration : Martynenko envisage de retourner en Suède.
Photographe : Chloë Ellingson/Bloomberg]

Par Chloe Ellingson

Peu de temps après que la Russie a commencé à bombarder l’Ukraine, Oleksii Martynenko a fait ses valises et a fui Kremenchuk, une ville autrefois tranquille, mais aujourd’hui déchirée par la guerre, située à environ 190 miles de Kiev. Il s’est installé à Stockholm et a trouvé un emploi de cuisinier à la chaîne. Un an plus tard, à l’approche de l’expiration de son visa de travail, il s’est installé dans la plus grande ville du Canada.

Le changement de décor continental s’est avéré difficile pour l’immigrant ukrainien. Il a fallu environ deux mois à M. Martynenko pour trouver un emploi comparable dans le centre-ville animé de Toronto, à environ une heure de trajet de son appartement situé dans la banlieue de la ville. Comme cela ne suffisait pas à payer les factures, il a rapidement pris un deuxième emploi, également comme cuisinier à la chaîne, et travaille maintenant sept jours sur sept dans des cuisines en pleine effervescence.

La pénibilité du travail et le coût élevé de la vie ont fait des ravages. M. Martynenko, 44 ans, envisage maintenant de retourner en Suède. Ses dépenses mensuelles à Toronto s’élèvent à environ 100 dollars pour un forfait téléphonique, 150 dollars pour les transports en commun, 400 dollars pour les courses et 1 000 dollars pour une chambre dans une maison de chambres, où la cuisine et la salle de bains sont partagées entre quatre locataires. L’argent restant est envoyé à la famille restée en Ukraine. Au moins, à Stockholm, il gagnait suffisamment pour avoir des économies.

« Je suis tout le temps fatigué maintenant », a déclaré M. Martynenko lors d’une interview. « Je veux retourner en Europe parce que la vie est tellement difficile au Canada ».

Le Canada est depuis longtemps une destination de choix pour les nouveaux arrivants à la recherche d’une vie meilleure dans une nation prospère. Près d’un quart des Canadiens sont des immigrants et le pays a accueilli près de 200 000 Ukrainiens depuis le début de la guerre. Mais la vie quotidienne dans les métropoles les plus animées du Canada — non seulement Toronto, mais aussi Vancouver, Montréal et Calgary — et la flambée des coûts font qu’il est de plus en plus difficile de s’en sortir.

Les organisations de services sociaux ont prévenu que les citoyens les plus vulnérables du pays — souvent les nouveaux arrivants — sont les plus touchés par la hausse des prix, en particulier dans le domaine du logement. Andrei Zavialov, agent d’établissement auprès de l’Ukrainian Canadian Social Services Toronto, a déclaré qu’il connaissait au moins 15 Ukrainiens qui sont retournés dans leur pays d’origine depuis la région du Grand Toronto depuis que la guerre a éclaté. Il n’y a pas de raison prédominante de partir, mais les dépenses sont parmi les facteurs les plus cités.

« Une personne est incapable de trouver de l’argent, alors qu’elle doit payer un loyer très élevé, des courses », explique M. Zavialov. « Ces dépenses frappent durement les poches des immigrés. Sans emploi, sans argent, ils retournent en Ukraine, où tout leur est familier ».

De telles anecdotes sont corroborées par de nouvelles recherches qui suggèrent que davantage de nouveaux arrivants ont choisi de quitter le Canada ces dernières années, car la détérioration de l’accessibilité au logement, un système de santé mis à rude épreuve et le sous-emploi suscitent des désillusions quant aux possibilités qu’offre le pays.

Une accélération de cette tendance compromettrait les projets ambitieux du Premier ministre Justin Trudeau visant à éviter un recul de l’économie grâce à des politiques d’immigration assouplies. À l’instar de nombreux pays développés, le taux de natalité du Canada est en baisse et la population diminuerait s’il n’y avait pas de nouveaux arrivants. Le produit intérieur brut réel par habitant a stagné au cours de la dernière décennie, tandis que la flambée des prix de l’immobilier a largement dépassé le revenu disponible.

La solution du gouvernement Trudeau consiste à fixer un objectif d’environ un demi-million de nouveaux résidents permanents par an, en plus du récent boom des arrivées qui a fait passer le taux de croissance démographique annuel du Canada à 2,7 % en 2022, soit le rythme le plus rapide parmi les économies avancées.

Le défi consiste désormais à les retenir. Les nouveaux arrivants doivent faire face à un ensemble de problèmes, à commencer par le coût du logement. Même les petites villes canadiennes sont confrontées à une offre locative restreinte, car la hausse des taux d’intérêt a découragé les acheteurs potentiels, créant une concurrence féroce pour les logements locatifs. Le coût moyen d’un loyer au Canada a atteint le chiffre record de 2 149 dollars en septembre, soit une hausse de plus de 11 % par rapport à l’année précédente, selon le cabinet d’études Urbanation. À Toronto, il s’élevait à 2 614 dollars, ce qui représente la quasi-totalité du revenu avant impôt d’une personne travaillant à temps plein au salaire minimum.

D’autres coûts augmentent également. Bien que l’inflation décélère, elle s’élève encore à 3,8 %, « beaucoup trop élevée pour être confortable », selon Benjamin Reitzes, stratège en matière de taux et de macroéconomie à la Banque de Montréal. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 5,8 % par an en septembre, tandis que les prix de l’essence ont bondi de 7,5 %.

[…]

Pour lire l’article dans sa forme originale




« Marche contre l’antisémitisme », succès ou échec ?

Un modèle à suivre ou une monumentale erreur pour qui veut la paix ?
Comment en sortir ?

Par Alain Tortosa

Le 12 novembre s’est tenue en France la « marche contre l’antisémitisme » à Paris et dans 82 villes.

Si les médias mainstream parlent d’un événement « historique » et « regrettent l’absence du Président », les déclarations irréfragables sont-elles de nature suffisante pour en faire des vérités ?

Je suis bien conscient que cette question est 100 % complotiste et, si on les écoute, à la limite de « l’antisémitisme ». Le simple fait de questionner serait d’ailleurs inadmissible voire immonde. Le seul fait de « penser » pourrait relever du délit.

Mais qu’à cela ne tienne, parlons quand même nombres, les informations officielles donnent un total de 182 000 participants dans toute la France dont 105 000 à Paris, soit 77 000 en province. Une moyenne de 939 participants par manifestation hors Paris.

Pourquoi si peu de lieux alors que selon un sondage « 7 Français sur 10 (70 %) soutiennent la marche contre l’antisémitisme1 » et que la France compte environ 290 villes moyennes ou grandes de plus de 35 000 habitants2 pour 20,6 millions de personnes. 77 000 manifestants pour 290 villes nous donne une moyenne de 290 participants par lieu.

Les manifestations françaises d’envergure par le passé3

Voici quelques exemples issus de Wikipédia :

  • 2003 : Manifestation contre un projet de loi retraite, 2 millions de participants selon les organisateurs.
  • 2006 : Mouvement contre le CPE, 3 millions dans la rue.
  • 2010 (12 octobre) ; Lois retraite, 3,5 millions.
  • 2013 : Contre le mariage pour tous, 1,4 million !
  • 2017 : Johnny Hallyday, 800 000. Je m’arrête sur le décès du chanteur, 800k vs 182 k ! Quatre fois plus de personnes dans les rues pour les obsèques de l’idole des jeunes que pour la lutte contre l’antisémitisme ! Est-ce la définition d’un événement « historique » ?
  • 2023 : Retraites, 2,3 millions. Point pour le moins cocasse, un sondage effectué en mars 2023 indiquait que « 70 % des Français soutiennent la mobilisation contre la réforme des retraites4 ». Tiens, tiens, exactement le même nombre qui soutiennent la marche contre l’antisémitisme, mais avec des résultats forts différents. J’imagine qu’ils sont en empathie avec Macron qui était « par le cœur et par la pensée5 » à la manif.

Bien entendu Wikipédia ne parle pas des semaines consécutives de manifestations contre les lois liberticides et le pass sanitaire à l’été 2021.

Selon Les Échos6, 237 000 personnes ont manifesté contre le pass le 7 août pour le quatrième week-end d’affilé. Soit 55 000 de plus que pour la marche contre l’antisémitisme.

De plus, quiconque avec une petite conscience politique sait que les médias et le gouvernement étaient dans un mensonge totalement délirant sur les nombres. Je suis moi-même un exemple vivant de la réalité de ces mensonges. La vérité était sans doute plus proche des 2 millions, et ce sans cumuler les semaines de résistance.

En revanche il est intéressant de constater que les médias n’annoncent pas comme à l’accoutumée 182000 manifestations « selon le ministère » et x « selon les organisateurs » ce qui prouverait à minima une connivence entre organisateurs et gouvernement et pourrait laisser entendre que contrairement à l’habitude, les chiffres officiels pourraient être surévalués.

Couverture médiatique

Les manifestations contre le pass bénéficiaient soit d’un traitement de l’information à minima soit d’une absence totale. Dans ma ville point de France Télévision ou de France 3, point de BFM alors qu’ils ont une antenne locale et un canal TNT, point de radios mainstream, point de presse écrite nationale ni même de la presse locale subventionnée.

Pour la manifestation contre l’antisémitisme, c’était en gros 24 heures sur 24 pendant une semaine sur toutes les chaînes informations, sans compter la presse écrite et les radios.

Bref une publicité totalement incomparable entre ces événements pour lesquels, même les chiffres officiels donnent « gagnantes » les manifestations contre la dictature.

Mobilisation de la communauté juive

En mai 1990 la manifestation suite à la profanation du cimetière de Carpentras avait réuni environ 200 000 personnes à Paris7 versus 105 000 hier. Impossible de connaître la part de Français juifs et de non-juifs dans ces manifestations.

Les hypothèses possibles seraient une diminution de la mobilisation ou une plus grande peur de manifester. À moins d’imaginer que la majorité des Français qui se disent ou se pensent « juifs » ne se reconnaîtraient pas dans ces manifestions. Certains ne sauraient dire si ces rassemblements sont vraiment contre l’antisémitisme et s’il n’y aurait pas une confusion (volontaire ?) entre l’antisémitisme et l’antisionisme8.

Il est possible d’être français, juif, contre les actions du Hamas,
mais tout en étant aussi contre les massacres dans la bande de gaza,
contre la politique du gouvernement israélien voire même contre l’État d’Israël lui-même,
mais sans être pour autant « antisémite ».

Ce n’est ni une maladie, ni une tare, une folie ou de l’extrémisme que de se questionner et penser ainsi !

Il est même possible d’être français (et juif) et d’être pour la création d’un État unique qui ne s’appellerait ni Palestine, ni Israël et dans lequel toutes les communautés pourraient vivre ensemble et se reconnaître dans leur nation.

Manifestations en soutien à la Palestine

En France ces manifestations sont très mal vues ou interdites. Les médias mainstream insistent sur le caractère « antisémite » des manifestants (et non « antisioniste »). Certains n’hésitent pas à dire que le seul fait de participer à un rassemblement demandant un cesser le feu à Gaza fait de vous un antisémite. Se poser la question des horreurs des bombardements relèverait déjà de « l’antisémitisme ».

En revanche et à en croire les médias, il n’y aurait aucune animosité ni désir de violence, de vengeance, de la communauté juive à l’encontre des musulmans ou des Arabes.

Le 11 novembre, soit la veille de la manifestation française, un rassemblement a été organisé à Londres en « soutien à la Palestine » selon Reuters9. Entre 300 000 et 800 000, arrondissons donc à 550 000 manifestants. Même si le Royaume-Uni n’est pas la France, cela relativise le prétendu succès de la manifestation française.

Alors échec ou succès ?

Les médias et les politiques ont-ils du recul et de l’objectivité ? Voici ce qu’ils déclaraient suite à ce rassemblement.

  • « Les Français mobilisés » pour France Info le 13 novembre à 9 h 30.
  • « Je ne suis pas étonné du succès qu’elle a pu avoir » selon le président de l’Odexa.
  • « La classe politique marche contre l’antisémitisme » Cnews.
  • « Marche les absents ont toujours tort ? » BFM.
  • « “Succès” des manifestations contre l’antisémitisme en France, malgré les polémiques » Courrier international.
  • « Marche contre l’antisémitisme : “Cette marche a été clairement été un succès”, estime Muriel Ouakine-Melki, présidente de l’organisation juive européenne » France-info.
  • « La marche contre l’antisémitisme est “un succès pour la République, un sursaut”, suivie de selon Sylvain Maillard, député de Paris et président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. » Sud-radio10.
  • « Une marche d’ampleur contre l’antisémitisme à Paris. » Les Échos.
  • « Marche contre l’antisémitisme : une mobilisation historique ! » La Tribune.
  • « Marche contre l’antisémitisme : “C’est l’avenir du vivre-ensemble qui est ici en jeu”. ENTRETIEN. Très engagé dans le dialogue interreligieux, le rabbin Rivon Krygier appelle à une mobilisation forte de la société contre l’antisémitisme. » Le Point11.
  • « Marche contre l’antisémitisme : la classe politique au rendez-vous d’un rassemblement historique à Paris. » Europe 1.
  • « L’ÉDITORIAL DU FIGARO — Il y avait foule ce dimanche, mais ce sont les absences qui ont été le plus remarquées. Il est heureux que, ce week-end, Paris n’ait pas offert le visage de Londres. Samedi, quelque 300 000 personnes ont effectivement pris d’assaut les rues de la capitale britannique pour crier leur haine d’Israël. Cette démonstration en dit long sur l’état d’esprit de beaucoup dans certaines sociétés européennes, de plus en plus fracturées. N’empêche, de ce côté-ci de la Manche, on aurait voulu, sans mauvais jeu de mots, que la marche citoyenne de dimanche se déroule sans faux pas. » Le Figaro12.

Vous aurez noté que la manifestation londonienne n’avait pas pour objet de « défendre les Palestiniens », mais « crier leur haine d’Israël ». Ici encore une confusion volontaire est créée entre « antisionisme » c’est-à-dire être contre l’État d’Israël qui a factuellement colonisé et expulsé, et être « antisémite », donc contre les « juifs » (même si les Arabes sont des Sémites, mais là n’est pas le propos).

En revanche si vous défiliez en scandant votre haine de la Russie ou de la Corée du Nord, il est peu probable que vous ayez à subir la foudre des journalistes, toujours la même histoire de « camp du bien » et de « camp du mal ».

La palme revient sans doute au Figaro13 qui a titré :

« Une marée humaine pour la “grande marche” contre l’antisémitisme. »

Pour revenir à la notion de succès ou d’échec, si vous êtes un fidèle des médias mainstream et que vous ne prenez aucun recul, nul doute que cette manifestation était un grand « succès », une « marée humaine » et un « événement historique ».

Il est intéressant de comparer cette publication du Figaro avec l’AFP et La Croix14 lors des manifestations du 1er mai 2023 contre la réforme des retraites, qui, rappelons-le, comptaient 2,3 millions de français dans les rues, indiquait :

« Pour cette 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les défilés étaient plus fournis que pour un 1er mai habituel, mais sans atteindre le niveau du “raz-de-marée” espéré par les syndicats. »

2,3 millions de travailleurs ou retraités soutenus par 70 % des Français ne font donc pas « marée » tandis que 0,185 million contre l’antisémitisme (soit 12 fois moins), soutenus officiellement par le même pourcentage, le font !

Inversement il y avait entre 100 000 et 300 000 manifestants le 18 octobre 2022, ce qui permettait au Parisien15 d’écrire « Grève du 18 octobre : les manifestations n’ont que peu mobilisé les foules ».

À rebrousse-poil

« Jean-Luc Mélenchon dénonce un “échec” de la marche contre l’antisémitisme, il est le seul à le faire ».

Hufpost16.

Effectivement les médias mainstream sont quasi unanimes pour qualifier de « succès » et « d’événement historique » une manifestation avec objectivement peu de participants.

Mélanchon : « “Toute la droite et l’extrême droite pourtant unies ont échoué à reproduire les mobilisations générales du passé”, a-t-il écrit dans un post sur X (anciennement Twitter), publié le 12 octobre. “Le rejet de l’antisémitisme est plus large en France. Ils l’ont rabougri et rendu ambigu. Le peuple français restera uni malgré ses dirigeants.”

JDD17

« Les gens qui se sont déplacés dans ces manifestations étaient davantage bourgeois et âgés, là où les manifestants pro-palestiniens sont plus jeunes. Quel tableau sociologique cela donne de la France derrière les chiffres eux-mêmes, au regard de la composition de la foule ? Que nous dit ce tableau de la manière dont se structure le débat politique en France ? »

Atlantico18

En conclusion

Nous sommes objectivement obligés de reconnaître que la montagne a accouché d’une souris.

Parler de victoire ou de succès eux égard à la publicité monstrueuse dont elle a bénéficié relève de la manipulation et du mensonge.

Éteindre l’incendie ou souffler des braises ?

La quasi-totalité des médias mainstream ne manquent pas d’affirmer qu’il ne faut pas importer le conflit israélo-palestinien en France et dans le même temps expliquent que l’antisionisme n’est que de l’antisémitisme.

De fait être français, de n’importe quelle confession, et être contre Israël, relève selon eux de l’antisémitisme19.

Dans leur mode de communication Israël est « l’unique victime » et le Hamas « l’unique coupable » :

  • Israël dit la vérité tandis que le Hamas ment, etc.
  • Israël fait des milliers de « victimes collatérales otages du Hamas » alors que « l’armée et le gouvernement font tout pour éviter des victimes civiles20 ». Le tout en rasant des quartiers entiers, bombardant les hôpitaux, coupant l’eau et j’en passe pour traquer le Hamas. Le Hamas est dans leur bouche un ramassis de « terroristes haineux qui tuent du juif pour le plaisir ».

Ces journalistes et ces personnalités médiatiques ne font jamais de lien entre « la montée de l’antisémitisme » en France et la politique israélienne. Jamais ils ne se demanderont si leur comportement outrancier, mais aussi mensonger pourrait se révéler contre-productif et « engendrer de la haine du juif » par réaction.

Comme si cet antisémitisme ou antisionisme était une création française ex nihilo.

Combien de personnes qui se ressentent de l’antisémite le sont par nature,
par une haine viscérale du juif pour ce qu’il est ou représente et combien le sont par réaction,
par un sentiment d’injustice, d’un deux poids deux mesures, etc. ?!

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a déclaré ce jour sur France-Info21.

« une lutte qui vient de tellement loin, qui est tellement ancienne et tellement difficile, qu’on n’en verra jamais le bout. »

À qui profite le crime ? À se demander si certains, et pas uniquement du côté des « méchants » n’y trouveraient pas un bénéfice. Certains ont déjà la réponse.

Que les médias puissent être considérés comme des charognes qui se nourrissent de la terreur et du malheur d’autrui passe. Nous pourrions aussi nous demander si des dirigeants politiques ou religieux de chaque bord ne chercheraient pas à entretenir ce climat de haine pour asseoir leur domination et leur pouvoir dans un statu quo mortifère.

Il faudra bien répondre un jour à ces questions :

  • Mon statut de victime (réel) dans le passé est-il de nature suffisante, quelles que soient la nature, l’horreur et l’ampleur du crime subit, à me préserver d’un statut de coupable (réel) pour toutes mes futures actions ?
  • Mon statut de victime me donne-t-il des droits ou au contraire le devoir d’être plus irréprochable, plus humaniste, plus empathique et ne pas faire subir à autrui ce que j’ai subi ?
  • Puis-je me dédouaner de tout crime présent, fût-il au nom d’une (prétendue) « légitime défense », en sortant ma carte de victime du passé ?
  • Puis-je dans le même ordre d’idée me préserver de toute critique en sortant ma carte de victime du passé ?
  • Puis-je ignorer que tous les tyrans et tortionnaires passés, présents et probablement futurs, revendiquent leurs actes au nom d’une « légitime défense » préventive ou curative, réelle ou imaginaire et que par conséquent la notion de légitime défense est biaisée ?
  • Puis-je condamner, y compris pénalement, celles et ceux qui m’accuseraient de crimes présents en me servant de ma simple appartenance à un peuple victime de crimes passés ?
  • Mes descendants pourront-ils utiliser cette carte de victime pour l’éternité ? Auront-ils le droit et la légitimité de récupérer une maison à Munich dans 500 ans, expulser les propriétaires allemands présents sans les dédommager en rappelant que leurs ancêtres en étaient les propriétaires et qu’ils avaient été expulsés puis massacrés il y a des siècles ?
  • Comment un statut de victime pourrait me donner le droit de spolier un habitant de sa terre natale sous prétexte que mes ancêtres étaient là bien avant lui il y a 3000 ans ?
  • Si je me place en dehors, si je m’arroge des règles uniquement pour moi, règles qui ne sont pas universelles, cela ne va-t-il pas favoriser et entretenir un ressenti, une haine et un racisme réactionnel dont mes ancêtres étaient déjà les victimes (à quelque titre que ce soit) ?
  • Au nom de quelle universalité mon peuple aurait légitimité à disposer de lois mémorielles interdisant toute recherche ou remise en cause des crimes passés tandis que les autres peuples victimes en seraient privés ?
  • Au nom de quelle morale cette horreur passée devrait être au-dessus de toutes les autres pour les siècles des siècles et toute comparaison ne serait que haine, racisme et blasphème ?
  • Comment puis-je me réclamer du droit et de la démocratie dans un pays où les droits de tout un chacun différent selon sa religion ou son lieu de naissance et d’autant plus que mes ancêtres ont eux-mêmes subi des lois discriminatives ?
  • Comment puis-je croire qu’en suivant, votant pour celles et ceux qui ne prônent que la « sécurité », la terreur et la haine de l’autre, l’issue pourrait être autre que mener mon peuple à sa perte ?
  • Comment puis-je m’illusionner avec une sécurité basée dans chaque camp sur la peur et la haine de l’autre et qui affirmerait l’impossibilité pour des frères (les Sémites) de vivre en harmonie sur une même terre ?
  • Comment puis-je me sentir en sécurité en construisant des murs et des miradors en bordure de mon terrain, fût-il de la taille de mon pays ?
  • Comment puis-je me qualifier d’homme libre en m’imposant une servitude volontaire et en m’enfermant dans un camp fut-il luxueux et de la taille d’un pays ?
  • Comment puis-je me qualifier de « gagnant » ou de « vainqueur » en apportant sur un plateau d’argent le rêve de tous celles et ceux, y compris des bourreaux, qui ne rêvaient que d’une chose, se débarrasser des miens et nettoyer leur pays de notre présence ?

Merci

Alain Tortosa22
13 novembre 2023
https://7milliards.fr/tortosa20231113-antisemitisme-comment-en-sortir.pdf




La destinée maudite des USA

[Publication initiale : strategika.fr]

Walt Whitman et la destinée maudite des USA, en 1870

Par Nicolas Bonnal

« Le serpent du magicien de la fable a mangé tous les autres serpents ; et gagner de l’argent est le serpent de notre magicien, restant aujourd’hui seul maître du champ. »

Le satanisme ploutocratique des USA a arraisonné l’Europe et menace toute la vie sur terre. La Chine après la Russie…

En relisant Christopher Lasch (spécialiste de cette époque fondamentale : les sixties) je tombe sur une citation du prestigieux poète Walt Whitman, dont je n’avais jusque-là qu’une approche universitaire donc nulle. Il se trouve qu’après la Guerre de Sécession, Whitman se rend compte comme Melville que son pays est devenu fou et dangereux. Il sent aussi qu’il est déjà un empire — presque au sens du KKK.

Cette citation est extraite d’un essai bref, étrange et rebelle : Democratic vistas (bravo pour cet hommage au passé hispanique de ce pays volé à tout le monde). Je pense le traduire et le préfacer : il fera un bon pendant à mon Dostoïevski traduit en roumain.

On commence :

« Je dis que nous ferions mieux de regarder notre époque et nos terres en face, comme un médecin diagnostiquant une maladie profonde. Il n’y a jamais eu, peut-être, plus de vide au cœur qu’à présent, et ici aux États-Unis. La croyance authentique semble nous avoir quittés. »

C’est la citation de Lasch. La suite :

« Les principes sous-jacents des États ne sont pas honnêtement crus (malgré toute cette lueur trépidante et ces cris mélodramatiques), ni l’humanité elle-même. Quel œil pénétrant ne voit pas partout à travers le masque ? Le spectacle est épouvantable. »

Guerre des sexes et fin de la religion :

« Nous vivons dans une atmosphère d’hypocrisie partout. Les hommes ne croient pas aux femmes, ni les femmes aux hommes. Une hauteur méprisante règne en littérature. Le but de tous les littérateurs est de trouver de quoi se moquer. Beaucoup d’églises, de sectes, etc., les fantasmes les plus lugubres que je connaisse, usurpent le nom de religion. La conversation est une masse de badinage. »

Sur ce déclin de la conversation Drumont écrit la même chose à l’époque.

Corruption et dépravation recouvrent le pays (c’est le début du Gilded Age dont Davos via ses milliardaires veut nous faire sortir) :

« De la tromperie dans l’esprit, la mère de toutes les fausses actions, la progéniture est déjà incalculable. Une personne perspicace et franche, du département des revenus de Washington, qui est amenée par le cours de son emploi à visiter régulièrement les villes du nord, du sud et de l’ouest, pour enquêter sur les fraudes, m’a beaucoup parlé de ses découvertes. La dépravation des classes patronales de notre pays n’est pas moindre qu’on ne l’a supposé, mais infiniment plus grande. »

Mystères de l’ouest… Whitman dénonce la corruption générale au pays de l’extermination des Indiens (jadis respectés par un génie comme Fenimore Cooper) :

« Les services officiels de l’Amérique, nationaux, étatiques et municipaux, dans toutes leurs branches et départements, à l’exception de la justice, sont saturés de corruption, de pots-de-vin, de mensonges, de mauvaise administration ; et le système judiciaire est entaché. Les grandes villes puent le vol et la crapule respectables autant que non respectables. Dans la vie à la mode, la désinvolture, les amours tièdes, l’infidélité faible, les petits objectifs, ou pas d’objectifs du tout, uniquement pour tuer le temps. »

Règne de l’argent-roi (ici le grand Walt se rapproche de Maurice Joly et des Protocoles) :

« Le serpent du magicien de la fable a mangé tous les autres serpents ; et gagner de l’argent est le serpent de notre magicien, restant aujourd’hui seul maître du champ. »

Règne de l’argent-roi qui annonce le nôtre, règne dépourvu bien sûr de justice sociale (notre condition sociale ne s’est améliorée que durant l’existence de l’URSS ; avant et après c’était une monstruosité) :

« La meilleure classe que nous montrons n’est qu’une foule de spéculateurs et de vulgaires habillés à la mode. Il est vrai, en effet, derrière cette farce fantastique, jouée sur la scène visible de la société, des choses solides et des travaux prodigieux doivent être découverts, existant grossièrement et se déroulant à l’arrière-plan, pour avancer et se dire dans le temps. Pourtant les vérités n’en sont pas moins terribles. Je dis que notre démocratie du Nouveau Monde, quel que soit son succès dans la sortie des masses de leurs bourbiers, dans le développement matérialiste, les produits, et dans une certaine intellectualité populaire superficielle hautement trompeuse, est, jusqu’à présent, un échec presque complet dans son développement social. »

Enfin le grand poète pressent la destinée impériale de cette grosse puissance riche et tarée qui va précipiter le monde en enfer :

« En vain marchons-nous d’un pas sans précédent vers un empire si colossal, surpassant l’antique, au-delà d’Alexandre, au-delà de l’emprise la plus fière de Rome. En vain avons-nous annexé le Texas, la Californie, l’Alaska, et atteint le nord pour le Canada et le sud pour Cuba. C’est comme si nous étions d’une manière ou d’une autre dotés d’un corps vaste et de plus en plus bien équipé, et que nous nous retrouvions ensuite avec peu ou pas d’âme. »

Dix-neuvième siècle ? Non seulement on ne découvre rien depuis ce temps des génies, mais on laisse courir. Et il se fait tard tout d’un coup : le résultat c’est une guerre nucléaire totale pour satisfaire Davos et ses milliardaires.

Sources :

https://xroads.virginia.edu/~Hyper/Whitman/vistas/vistas.html

https://en.wikipedia.org/wiki/Democratic_Vistas

https://carturesti.ro/carte/dostoievski-si-modernitatea-occidentala-2058367727




Pourquoi les États-Unis ont besoin de cette guerre à Gaza

[Source : RI]

Par Pepe Escobar

Washington doit gagner sa guerre de Gaza contre l’Iran parce qu’il n’a pas réussi à gagner sa guerre d’Ukraine contre la Russie.

Le Sud global s’attendait à l’aube d’une nouvelle réalité arabe.

Après tout, la rue arabe — même si elle est réprimée dans ses pays d’origine — a vibré de manifestations exprimant une rage féroce contre le massacre en masse des Palestiniens de la bande de Gaza par Israël.

Les dirigeants arabes ont été contraints de prendre des mesures, au-delà de la suspension de quelques ambassadeurs auprès d’Israël, et ont appelé à un sommet spécial de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour discuter de la guerre israélienne en cours contre les enfants palestiniens.

Les représentants de 57 États musulmans se sont réunis à Riyad le 11 novembre pour porter un coup sérieux et concret aux génocidaires et à ceux qui les soutiennent. Mais en fin de compte, rien n’a été offert, pas même un réconfort. 

La déclaration finale de l’OCI restera à jamais gravée dans le palais doré de la lâcheté. Les points forts du spectacle rhétorique sordide : nous nous opposons à la « légitime défense » d’Israël ; nous condamnons l’attaque contre Gaza ; nous demandons (à qui ?) de ne pas vendre d’armes à Israël ; nous demandons à la CPI kangourou d’« enquêter » sur les crimes de guerre ; nous demandons une résolution de l’ONU condamnant Israël. 

Pour mémoire, c’est ce que les 57 pays à majorité musulmane ont pu faire de mieux en réponse à ce génocide du XXIe siècle. 

L’histoire, même si elle est écrite par les vainqueurs, a tendance à ne pas pardonner aux lâches.

Les quatre plus grands lâches, en l’occurrence, sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc — ces trois derniers ayant normalisé leurs relations avec Israël sous la lourde main des États-Unis en 2020. Ce sont eux qui ont constamment empêché l’adoption de mesures sérieuses lors du sommet de l’OCI, comme le projet de proposition algérienne visant à interdire le pétrole à Israël et l’utilisation de l’espace aérien arabe pour livrer des armes à l’État occupant.

L’Égypte et la Jordanie — vassaux arabes de longue date — n’ont pas non plus fait preuve d’engagement, de même que le Soudan, qui est en pleine guerre civile. La Turquie, sous la direction du sultan Recep Tayyip Erdogan, a une fois de plus montré qu’elle ne faisait que parler sans agir ; une parodie néo-ottomane du « all hat, no cattle » texan [des paroles en l’air, mais pas d’action, NDLR].

BRICS ou IMEC ?

Les quatre plus grands lâches méritent d’être examinés de près. Bahreïn est un vassal de bas étage qui héberge une branche clé de l’empire des bases américaines. Le Maroc entretient des relations étroites avec Tel-Aviv — il s’est rapidement vendu après la promesse israélienne de reconnaître la revendication de Rabat sur le Sahara occidental. En outre, le Maroc dépend fortement du tourisme, principalement de l’Occident collectif. 

Viennent ensuite les gros bonnets, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces deux pays sont truffés d’armes américaines et, comme Bahreïn, accueillent également des bases militaires américaines. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MbS) et son vieux mentor, le souverain émirati Mohammed ben Zayed (MbZ), tiennent compte de la menace de révolutions de couleur qui déchirent leurs domaines régaliens s’ils s’écartent trop du scénario impérial accepté. 

Mais dans quelques semaines, à partir du 1er janvier 2024, sous la présidence russe, Riyad et Abou Dhabi élargiront considérablement leurs horizons en devenant officiellement membres des BRICS 11.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis n’ont été admis dans le groupe élargi des BRICS qu’en raison de calculs géopolitiques et géoéconomiques minutieux effectués par le partenariat stratégique Russie-Chine.

Avec l’Iran — qui a son propre partenariat stratégique avec la Russie et la Chine — Riyad et Abou Dhabi sont censés renforcer le poids énergétique de la sphère des BRICS et être des acteurs clés, plus tard, dans la campagne de dédollarisation dont le but ultime est de contourner le pétrodollar. 

Pourtant, dans le même temps, Riyad et Abou Dhabi devraient également tirer d’immenses bénéfices du plan pas si secret de 1963 visant à construire le canal Ben Gourion, du golfe d’Aqaba à la Méditerranée orientale, arrivant — quelle coïncidence — tout près du nord de la bande de Gaza, aujourd’hui dévastée.

Le canal permettrait à Israël de devenir un centre de transit énergétique clé, délogeant le canal de Suez de l’Égypte, et cela s’accorde parfaitement avec le rôle d’Israël en tant que nœud clé de facto dans le dernier chapitre de la guerre des corridors économiques : le corridor Inde–Moyen-Orient (IMEC) concocté par les États-Unis.

IMEC est un acronyme assez pervers, comme l’est toute la logique de ce corridor fantastique, qui consiste à positionner Israël, qui viole le droit international, comme une plaque tournante commerciale essentielle et même comme un fournisseur d’énergie entre l’Europe, une partie du monde arabe et l’Inde. 

C’est également la logique qui sous-tend la mascarade du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à l’ONU en septembre, lorsqu’il a montré à l’ensemble de la « communauté internationale » une carte du « nouveau Moyen-Orient » dans laquelle la Palestine avait été totalement effacée.

Tout ce qui précède suppose que l’IMEC et le canal Ben Gourion seront construits — ce qui n’est pas acquis, quel que soit le degré de réalisme. 

Pour en revenir au vote de l’OCI, l’Égypte et la Jordanie, deux pays situés aux frontières occidentale et orientale d’Israël, se trouvaient dans la position la plus délicate. L’État occupant souhaitait repousser définitivement quelque 4,5 millions de Palestiniens à l’intérieur de leurs frontières. Mais Le Caire et Amman, également inondés d’armes américaines et financièrement en faillite, ne survivraient jamais aux sanctions américaines s’ils s’inclinaient de manière trop inacceptable vers la Palestine.

Ainsi, en fin de compte, trop d’États musulmans qui ont préféré l’humiliation à la droiture ont raisonné en termes d’intérêts nationaux très étroits et pragmatiques. La géopolitique est impitoyable. Tout est question de ressources naturelles et de marchés. Si vous n’avez pas l’un, vous avez besoin de l’autre, et si vous n’avez aucun des deux, un hégémon vous dicte ce que vous avez le droit d’avoir.

La rue arabe et musulmane et la majorité mondiale peuvent à juste titre se sentir découragées lorsqu’elles constatent que ces « dirigeants » ne sont pas prêts à faire du monde islamique un véritable pôle de puissance au sein de la multipolarité émergente.

Il ne saurait en être autrement. De nombreux États arabes clés ne sont pas des entités souveraines. Ils sont tous enfermés, victimes d’une mentalité de vassal. Ils ne sont pas prêts — pour l’instant — à affronter l’Histoire. Et malheureusement, ils restent encore otages de leur propre « siècle d’humiliation ».

Le coup de grâce humiliant a été donné par nul autre que le maniaque génocidaire de Tel-Aviv lui-même : il a menacé tous les pays arabes s’ils ne se taisaient pas — ce qu’ils ont déjà fait.

Bien sûr, il y a des cœurs courageux arabes et musulmans très importants en Iran, en Syrie, en Palestine, en Irak, au Liban et au Yémen. Bien qu’ils ne constituent en aucun cas une majorité, ces acteurs de la Résistance reflètent le sentiment de la rue comme aucun autre. Et avec la guerre d’Israël qui s’étend chaque jour, leur poids régional et mondial est destiné à augmenter de façon incommensurable, tout comme dans toutes les autres guerres régionales de l’Hégémon.

Étrangler un nouveau siècle dans le berceau

La débâcle catastrophique du projet Ukraine et la relance d’une guerre irréductible en Asie occidentale sont profondément liées.

Au-delà du brouillard de l’« inquiétude » de Washington concernant le déchaînement génocidaire de Tel-Aviv, le fait crucial est que nous sommes en plein cœur d’une guerre contre les BRICS 11.     

L’Empire ne fait pas de stratégie ; au mieux, il élabore des plans d’affaires tactiques à la volée. Il y a deux tactiques immédiates en jeu : une armada américaine déployée en Méditerranée orientale — dans un effort raté pour intimider les mastodontes de l’Axe de la Résistance que sont l’Iran et le Hezbollah — et une possible élection de Milei en Argentine liée à sa promesse avouée de rompre les relations entre le Brésil et l’Argentine.

Il s’agit donc d’une attaque simultanée contre les BRICS 11 sur deux fronts : L’Asie de l’Ouest et l’Amérique du Sud. Les États-Unis ne ménageront pas leurs efforts pour empêcher les BRICS 11 de se rapprocher de l’OPEP+. L’un des principaux objectifs est d’inspirer la crainte à Riyad et à Abou Dhabi, comme l’ont confirmé des sources commerciales du golfe Persique. 

Même les dirigeants vassaux présents à l’exposition de l’OCI auraient été conscients que nous sommes maintenant au cœur de l’Empire contre-attaque. Cela explique en grande partie leur lâcheté.

Ils savent que pour l’hégémon, multipolarité égale « chaos », unipolarité égale « ordre » et que les acteurs malveillants sont des « autocrates » — tels que le nouvel « axe du mal » russo-chinois-iranien et tous ceux, en particulier les vassaux, qui s’opposent à l’« ordre international fondé sur des règles ».

Ce qui nous amène à l’histoire de deux cessez-le-feu. Des dizaines de millions de personnes au sein de la majorité mondiale se demandent pourquoi l’hégémon cherche désespérément à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine tout en refusant catégoriquement un cessez-le-feu en Palestine.

Le gel du projet Ukraine préserve le fantôme de l’hégémonie juste un peu plus longtemps. Supposons que Moscou morde à l’hameçon (elle ne le fera pas). Mais pour geler l’Ukraine en Europe, l’hégémon aura besoin d’une victoire israélienne à Gaza — peut-être à n’importe quel prix — pour conserver ne serait-ce qu’un vestige de son ancienne gloire.

Mais Israël peut-il remporter la victoire plus que l’Ukraine ? Tel-Aviv a peut-être déjà perdu la guerre le 7 octobre, car il ne pourra jamais retrouver sa façade d’invincibilité. Et si cela se transforme en une guerre régionale qu’Israël perd, les États-Unis perdront du jour au lendemain leurs vassaux arabes, qui ont aujourd’hui une option chinoise et russe qui les attend dans les coulisses.

Le grondement de la rue s’amplifie, exigeant que l’administration Biden, désormais considérée comme complice de Tel-Aviv, mette un terme au génocide israélien qui pourrait déboucher sur une guerre mondiale. Mais Washington n’obtempère pas. Les guerres en Europe et en Asie occidentale sont peut-être sa dernière chance (qu’il perdra) d’empêcher l’émergence d’un siècle eurasien prospère, connecté et pacifique.

Pepe Escobar

Source : The Cradle

Traduction Réseau International




La trahison de Marine Le Pen

Par Nicolas Bonnal

La priorité de Marine Le Pen

par Pierre-Alain Depauw

Source : medias-presse.info — 13 novembre 2023 — Pierre-Alain Depauw

Tous les médias du système ont abondamment diffusé cette image ce dimanche 12 novembre 2023 : Marine Le Pen, Jordan Bardella et de nombreux élus du Rassemblement National venus à la Marche contre l’antisémitisme. Avec un service d’ordre fourni par la Ligue de Défense Juive, tout simplement.

Rappelons que Marine Le Pen a pris la présidence du Front National en 2011, puis en a fait le Rassemblement National. Durant toutes ces années Marine Le Pen n’a jamais appelé à manifester pour la Famille, pour la Vie, pour la sécurité des Français, contre le mondialisme, contre l’immigration, contre la politique d’appauvrissement des Français, contre la tyrannie sanitaire, contre le licenciement des soignants et pompiers « non-vaccinés ». Elle n’a pas manifesté pour Lola et toutes les autres victimes de la barbarie. Elle n’a pas manifesté pour les chrétiens d’Orient. Elle n’a pas manifesté contre la pédocriminalité. Elle n’a pas manifesté contre toutes les dissolutions et interdictions frappant le camp national. Elle n’a pas manifesté contre l’antichristianisme qui se traduit pourtant par un nombre de faits de profanations, de sacrilèges, de discriminations et de menaces bien supérieur à tout ce que subissent les autres croyances en France.

Non, la première manifestation de Marine Le Pen depuis qu’elle brigue la présidence de la république aura été cette Marche contre l’antisémitisme. Avec le drapeau israélien à un mètre d’elle.

Tout est dit.

Lucien Cerise :

La priorité de Marine Le Pen est de gagner les élections européennes en 2024. La politique consiste à aller de scrutin en scrutin, pour essayer de les gagner, sinon on monte un fan-club et on est content de plafonner à 15 %, comme Jean-Marie Le Pen. Et pour gagner les scrutins, on essaye de s’adapter à l’état de l’opinion publique à un moment M. Or, l’opinion publique a encore majoritairement une image du RN comme étant un parti raciste et antisémite. C’est un héritage qu’il faut liquider pour arriver à faire 51 %. Tous les partis sont soumis aux mêmes contraintes. Le reste est littérature.

Ma réponse :

Vous vous foutez bien du monde et publiquement encore : vous dites qu’en faisant comme les partis mondialistes au pouvoir elle fera une bonne candidate d’opposition ? Ce sera du Meloni en pire. Espérons qu’elle organise une manif contre la Russie — avec qui vous collaborez — et pour l’interdiction de Rivarol — où vous vous faites interviewer — ou pour l’arrestation de Soral, chez qui vous publiez — pour se faire bien voir par la Communauté qui n’existe pas. Elle fera pire que Macron si elle est élue (à moins qu’elle n’appelle à voter contre elle, son parti n’étant jamais assez épuré à ses yeux), on le sait maintenant, et c’est cela que vous applaudissez. Le reniement national et votre logique Harari (devenez leurs cobayes) n’ont pas fini de me CONFONDRE.

Antisémitisme : quand la caste admet que la caste a manifesté pour la caste

L’Adieu au Front National

Le déclin de Marine Le Pen et le triomphe d’Eric Zemmour – Les 4 Vérités Hebdo – La publication anti bourrage de crâne (les4verites.com)




La guerre mondiale existentielle

[Source : arcaluinoe.info]

Par Youssef Hindi

Fin du libéralisme

L’idéologie libérale naquit au surlendemain des grandes guerres civiles de religions dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. La hantise de la stasis touche tout particulièrement les philosophes protestants des XVIIe et XVIIIe siècles, craignant plus que tout la guerre de tous contre tous qui mène au point extrême de la dissociation. Pour empêcher son retour, des jurisconsultes et philosophes européens ont formulé une double solution : d’abord, historiquement, l’édification de l’État souverain, le Léviathan, monstre protecteur totalitaire en puissance ; puis le libéralisme, la neutralité axiologique, idéologique, de cet État, une neutralité étatique ontologiquement impossible puisque l’État est nécessairement structuré par une religion ou une idéologie.

L’État moderne et le libéralisme, issus de la guerre civile religieuse, sont en train de disparaître dans l’actuelle guerre civile mondiale, laquelle se superpose à un pan-polemos qui dévoile des contradictions insolubles. L’État n’est plus le garant de l’ordre et le protecteur du peuple face aux dangers intérieurs et extérieurs. Le libéralisme a mué en néo-libéralisme avant d’être dissous, et avec lui, les libertés individuelles et le « libre marché ». Ce qui a émergé de cette révolution silencieuse, c’est un système soviéto-capitaliste : un État totalitaire, tyrannique, privatisé et dirigé par une oligarchie financière qui appauvrit volontairement les peuples qu’elle dirige et leur mène une guerre biopolitique. La conséquence est la guerre civile, le chaos propre aux révolutions, avec une dimension aggravante, que j’évoquerai dans quelques instants.

Dans la séquence historique actuelle, nous assistons à une révolution, déclenchée par l’oligarchie, pour changer non seulement de système politique, mais aussi de paradigme social et d’environnement. L’édification d’une société dépouillée des attributs de la civilisation. Sans religion transcendante, sans valeurs positives, sans culture, sans unité, sans famille, sans industrie, sans économie réelle, sans métier. En somme, une utopie nihiliste, de surveillance numérique techno-policière, où l’homme est remplacé par des machines et où les celles-ci sont utilisées comme des armes contre les peuples.

Tel est le visage de ce néo-capitalisme, qui, n’ayant plus besoin ni des classes moyennes, ni d’un prolétariat, ni des humains qui les composent, est devenu un système économique sacrificiel. Dans des sociétés post-chrétiennes, post-monothéistes, la valeur de l’homme a été réduite à celle d’un producteur et consommateur, dans le cadre du capitalisme productiviste et de consommation ; mais dès lors que ce capitalisme est devenu purement fictif, l’individu qui avait encore une utilité économique en tant que producteur et consommateur, est devenu un « inutile » et un ennemi à éliminer. Ceci n’est pas une vue de l’esprit ou une interprétation exagérée. Dans l’histoire de l’Humanité, les sociétés sacrificielles ne sont pas l’exception mais la norme. Et le sacrifice économique n’est pas une nouveauté ; c’est une pratique ancienne, qui n’est pas l’apanage des sociétés primitives. L’on ne doit pas se laisser duper, dans l’analyse, par le caractère sophistiqué et technologiquement avancé des sociétés modernes occidentales. Les Aztèques, qui avaient une civilisation développée, une écriture, une astronomie et une science de l’architecture, pratiquaient le sacrifice de masse à visée économique. Le sacrifice était ritualisé, il avait un habillage religieux et il se justifiait par un mythe fondateur, mais il avait une fonction économico-sociale, celle de réduire le nombre de prisonniers de guerre et d’esclaves, et avec eux un surplus de richesse et d’énergie inutile à la société. Ils sacrifiaient entre 20 000 et 100 000 personnes par an. C’est la consumation de ce qu’a appelé George Bataille « La Part maudite ».

Du point de vue de l’oligarchie occidentale, nous sommes pour la plupart d’entre nous, non seulement des « inutiles » à leur système, mais un danger politique pour eux. On comprend mieux pourquoi le conseiller israélien de Klaus Schwab, Yuval Noah Harari, oppose ceux qu’il a appelle « les dieux », à savoir les membres de la caste oligarchique, et ceux qu’il qualifie d’« inutiles », nous. La mise en place d’une narration religieuse, je pense ici à l’écologisme comme religion verte, justifie la réduction de la population mondiale. « Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a affirmé dans son rapport de 2009 sur l’état de la population mondiale, présenté lors de la conférence de Copenhague le 18 novembre 2009, que le réchauffement planétaire ne peut être endigué que par une réduction massive de la population mondiale », peut-on lire dans les colonnes du plus grand journal quotidien français, Le Monde (18 septembre 2010), ainsi que dans The Washington Post (15 septembre 2009). Les nourrissons y sont accusés de produire trop de carbones, ce qui nuit à Gaïa ; il faut par conséquent réduire le nombre d’enfants à naître pour sauver la Terre. Le sauvetage de la planète, dans le discours de l’écologisme, a précisément la même fonction que les mythes dans les sociétés sacrificielles.

Pour ceux qui adhèrent fanatiquement à la religion verte, le sacrifice se fait volontairement, comme les Cananéens et les Hébreux qui sacrifiaient immolaient leurs enfants pour plaire à Moloch ou Yahvé. Pour les autres, la guerre civile est inévitable, mais celle-ci n’est plus la statis des Grecs, ou les guerres civiles de religion de la Renaissance ou encore les révolutions messianiques et socialistes des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. C’est une guerre civile d’anéantissement de la civilisation, des valeurs, de la famille, de l’enfant, une guerre biologique. C’est le règne de l’homme de l’anomie, mentionné dans l’Épître aux Thessaloniciens.

La guerre de l’Occident nihiliste

Dans cette perspective, la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine apparaît comme la confrontation entre d’une part l’Occident nihiliste en cours de suicide collectif, et d’autre par le reste de l’Humanité. L’examen des avancées militaires vers la frontière russe depuis les années 1990, malgré la main tendue des dirigeants russes à l’Occident, démontre que cette guerre a été imposée à Moscou qui est dans une position défensive. Mais il ne s’agit pas que d’une expansion militaire de la thalassocratie anglo-américaine judéoprotestante sur le Vieux Continent qu’elle utilise comme tête de pont contre la Russie. C’est une avancée des forces du nihilisme qui prend la forme notamment du LGBTisme, de l’autodestruction économique, et de la guerre biologique. À la porte de la Russie, l’Ukraine, colonisée par les États-Unis, a été transformée, en plateforme de la gay pride, du trafic d’enfant, de l’épuration ethnique et de la fabrication d’armes biologiques dans des laboratoires de l’Oncle Sam. L’Ukraine est devenue la frontière symbolique entre les deux mondes qui s’affrontent, le monde qui promeut la mort du corps et de l’esprit, et celui d’un peuple qui vient de se relever, et qui a fait retour vers le christianisme après être sorti des cauchemars communiste et néo-libéral. La guerre est donc à la fois physique et métaphysique, militaire et spirituelle.

Les trois quarts des pays de la planète refusent naturellement de prendre le parti du camp nihiliste contre la Russie. Ce n’est pas là que l’expression de la multipolarité, mais de l’instinct de conservation face à une oligarchie occidentale qui veut entraîner le reste du monde dans le trou noir économique, sociétale et démographique ; dans le chaos de la guerre civile mondiale. La Russie, en tant que puissance nucléaire continentale aux prises avec l’OTAN, se trouve ainsi tenir le premier rôle dans cette guerre mondiale existentielle.

Pour la caste à la tête de l’Occident, cette guerre est nécessaire à sa survie. C’est un comportement paradoxal consistant à détruire les peuples qu’elle domine tout en préservant une volonté de puissance et un désir de domination mondiale. Elle se prive de la puissance nécessaire à l’hégémonie par sa politique de contraction démographique et industrielle. La guerre contre la Russie ou contre tout autre ennemi est aussi un moyen d’échapper aux contradictions internes du système occidental ; mais ce faisant, il tombe dans une autre contradiction, celui des régimes libéraux en guerre. Le libéralisme est en opposition fondamentale avec la notion de politique, de collectivité et d’État. « L’unité politique doit exiger, le cas échéant, que l’on sacrifie sa vie. Or, l’individualisme de la pensée libérale ne saurait en aucune manière rejoindre ou justifier cette exigence », expliquait Carl Schmitt. Si les dirigeants occidentaux veulent faire accepter la guerre contre la Russie, ils doivent faire corps avec leur peuple ; or, leur politique va dans le sens inverse de cette règle élémentaire. Ils mènent une double guerre : intérieure, contre leur peuple, et extérieure, contre la Russie. De plus, les Occidentaux, largement athées, ne peuvent être mobilisés dans une guerre au nom du LGBTisme, ni même accepter bien longtemps les dégâts socio-économiques qu’elle engendre.

Le libéralisme est ainsi abandonné par les élites occidentales globalistes, car il est devenu pour eux un frein dans le paradigme du néocapitalisme de consumation et dans le contexte de guerre actuel.

Ce modèle anomique adopté par l’Occident n’est exportable que dans des sociétés malades. Le reste de l’humanité, qui aspire à vivre dans la normalité familiale et la paix, rejette l’unipolarité anglo-américaine judéoprotestante qui est le règne du chaos. C’est une des causes, sinon une dimension importante de la naissance du monde multipolaire. L’on peut discuter du degré d’authenticité multipolaire des BRICS, et se demander si elle n’est pas une autre forme de globalisme, puisque les grandes puissances qui les composent sont technophiles, et ont adopté les outils numériques qui permettent de surveiller chaque citoyen. En cela, elles sont toujours imitatrices de l’Occident.

Mais l’uniformisation du monde a des conditions, à savoir l’existence d’une superpuissance qui domine toutes les nations, un seul centre de décision et une religion ou idéologie globale. Or, l’hyperpuissance américaine est en déclin, elle n’a plus les moyens de dominer la planète, et son idéologie libérale n’existe plus dans les faits. Le cauchemar américain n’est plus attractif. Aucune nation normalement constituée ne veut du wokisme, de la guerre raciale et de la récession.

Ce qui existe fondamentalement, c’est la diversité des peuples et des cultures, et des régimes politiques qui correspondent à l’anthropologie de chaque nation. Le système politique occidental dégénère, car il est le reflet de sociétés athées et désorientées.

Du point de vue des rivaux géopolitiques et géoéconomiques de l’Occident, la course à la technologie à une importance capitale ; leur survie en tant qu’État et en tant que puissance de haut rang en dépendent. Toutefois, l’écueil est de suivre cet occident mortifère dans la voie du transhumanisme qui est déjà développé en Russie et en Chine.

La multipolarité demeurera un fait tant que le politique et l’État existeront. Les BRICS n’ont pas pour vocation d’élaborer une alternative idéologique à l’Occident pour le monde. Chaque nation, chaque civilisation doit suivre sa propre voie et construire son modèle en se débarrassant des avatars aliénants de l’hégémon anglo-américain judéoprotestant déclinant.






Stefan Zweig et l’autodissolution du monde moderne dans l’américanisation

Par Nicolas Bonnal

On dit Hollywood en liquidation à cause du LGBTQ, on dit l’Empire US en voie de disparition, on dit Trump en voie de réélection, on dit le dollar en voie de disparition, on dit tant de choses…

La réalité c’est que le triomphe US sur les esprits (la démocratie s’attaque aux esprits, pas aux corps, combien de fois me faudra-t-il te répéter, Tocqueville ?) est total et universel. 1.5 milliard de dollars pour le lamentable navet LGBTQ Barbie, un milliard ou plus pour le triquard Top Gun. La surpuissance de la machine américaine sur le monde est totale — et immatérielle. Oublions les productions Marvel — qui sont d’ailleurs israéliennes.

La marche à l’homogénéisation est devenue un galop ?

Relisons alors Stefan Zweig qui finit au Brésil avant de se suicider aux barbituriques à Petrópolis (très bel et noble endroit hoirs du temps et des tropiques). Il écrit vingt ans auparavant dans son opuscule sur l’uniformisation du monde (traduit aux éditions Allia).

Il note cette surpuissance US dont tout le monde antisystème se targue d’assister à la fin aujourd’hui (rappelez-vous de Mao et de son tigre de papier qui est toujours là) :

« D’où provient cette terrible vague qui menace d’emporter tout ce qui est particulier dans nos vies ? Quiconque y est allé le sait : d’Amérique. Sur la page qui suit la Grande Guerre, les historiens du futur inscriront notre époque, qui marque le début de la conquête de l’Europe par l’Amérique. Ou pis encore, cette conquête bat déjà Son plein, et on ne le remarque même pas. Chaque pays, avec tous ses journaux et ses hommes d’État, jubile lorsqu’il obtient un prêt en dollars américains. Nous nous berçons encore d’illusions quant aux objectifs philanthropiques et économiques de l’Amérique : en réalité, nous devenons les colonies de sa vie, de son mode de vie, les esclaves d’une idée qui nous est, à nous Européens, profondément étrangère : la mécanisation de l’existence. Mais cet asservissement économique me semble encore peu de chose en comparaison du danger qu’encourt l’esprit. »

Voici comment commence le texte, comme un diagnostic triste : on est dans les années vingt et triomphe déjà la culture mondiale qui désole Duhamel et Hermann Hesse (le Loup des steppes est un pamphlet antiaméricain) :

« Malgré tout le bonheur que m’a procuré, titre personnel, chaque voyage entre pris ces dernières années, une impression tenace s’est une imprimée dans mon esprit : horreur silencieuse devant la monotonie du monde. Les modes de vie finissent par se ressembler, à tous se conformer à un schéma culturel homogène. Les coutumes propres à chaque peuple les disparaissent, costumes s’uniformisent, les mœurs prennent un caractère de plus en plus international. Les pays semblent, pour ainsi dire, ne plus se distinguer les uns des autres, les hommes s’activent et vivent selon un modèle unique, tandis que les villes paraissent toutes identiques. Paris est aux trois quarts américanisée, Vienne est budapestisée : l’arôme délicat de ce que les cultures ont de singulier se volatilise de plus en plus, les couleurs s’estompent avec une rapidité sans précédent et, sous la couche de vernis craquelé, affleure le piston couleur acier de l’activité mécanique, la machine du monde moderne. »

Mais Zweig ajoute comme s’il avait lu Théophile Gautier qui en parle déjà très bien de cette unification mondiale dans son Journal de voyage en Espagne :

« Ce processus est en marche depuis fort longtemps déjà : avant la guerre, Rathenau avait annoncé de manière prophétique cette mécanisation de l’existence, la prépondérance de la technique, comme étant le phénomène le plus important de notre époque. Or, jamais cette déchéance dans l’uniformité des modes de vie n’a été aussi précipitée, aussi versatile, que ces dernières années. »

C’est comme une religion ce monde moderne (cf. le Covid) avec les mêmes rituels imposés partout en même temps :

« Ils commencent à la même heure : tels les muezzins dans les pays orientaux, appelant chaque jour, au coucher du soleil, des dizaines de milliers de fidèles à la prière, toujours identique, comme s’il n’existait là-bas que vingt mots, vingt mesures invitent désormais quotidiennement, à cinq heures de l’après-midi, tous les Occidentaux à poursuivre le même rituel. Jamais, sauf dans certaines formules et formes musicales pratiquées au sein de l’Église, deux cents millions de personnes n’ont connu une telle simultanéité et une telle uniformité d’expression comme la race blanche d’Amérique, d’Europe et de toutes les colonies dans la danse moderne. Un deuxième exemple : la mode. Il n’y a jamais eu dans tous les pays une similitude aussi flagrante qu’à notre époque. Jadis, on comptait en années le temps nécessaire pour qu’une mode parisienne gagne les autres grandes villes, et plusieurs années encore pour qu’elle se propage dans les campagnes. Mais les peuples respectaient certaines limites et leurs coutumes, Ce qui leur permettait de résister aux exigences tyranniques de la mode. »

Les caprices de la mode ? Zweig qui malgré son érudition a oublié Montesquieu écrit :

« Aujourd’hui, sa dictature devient universelle le temps d’un battement de cil. New York dicte les cheveux courts aux femmes : en un mois, 5O ou IOO millions de crinières féminines tombent, comme fauchées par une seule faux. Aucun empereur, aucun khan dans l’histoire du monde n’avait connu une telle puissance, aucune doctrine morale ne s’était répandue à une telle vitesse. »

Dans mon livre sur la comédie musicale j’ai noté l’importance de Potter la grande farandole (1941). Dans ce film Ginger Rogers impose sa coupe de cheveux à des millions de femmes en un claquement de doigts (Story of Vernon and Irène Castel en anglais).

Mgr Gaume redoutait l’ubiquité et la simultanéité, marque de la Bête selon lui. Zweig écrit :

« II a fallu des siècles et des décennies au christianisme et au socialisme pour convertir des adeptes et rendre leurs commandements efficaces Sur autant de personnes qu’un tailleur parisien ne les soumet à son influence en huit jours aujourd’hui. Le troisième exemple est le cinéma, où là encore sévit cette simultanéité sans commune mesure, dans tous les pays et toutes les langues, à travers lequel les mêmes représentations façonnent des centaines de millions de personnes et où les mêmes goûts (ou mauvais goûts) se forment. On célèbre l’abolition complète de toute touche personnelle, même si les producteurs vantent triomphalement leurs films comme étant nationaux : L’Italie acclame les Nibelungen tandis que les districts les plus allemands et populaires ovationnent Max Linder de Paris. »

Zweig voit cette culture de la masse qui va triompher avec le nazisme, le fascisme ou le communisme (mais pas seulement bien sûr, le libéralisme américain ayant balayé tout cela sans forcer) :

« Ici aussi, l’instinct de masse est plus fort et plus souverain que la libre pensée. La venue triomphale de Jackie Coogan a été une expérience plus forte pour notre époque que la mort de Tolstoï il y a vingt ans. Un quatrième exemple : la radio. Toutes ces inventions n’ont qu’un seul but : la simultanéité. Le Londonien, le Parisien et le Viennois entendent la même chose dans la même seconde, et cette simultanéité, cette uniformité enivre par son gigantisme. C’est une ivresse, un stimulant, mais toutes ces merveilles techniques nouvelles entretiennent en même temps une énorme désillusion pour l’âme et flattent dangereusement la passivité de l’individu. Ici aussi, comme dans la danse, la mode et le cinéma, l’individu se soumet aux mêmes goûts moutonniers ; il ne choisit plus à partir de son être intérieur, mais en se rangeant à l’opinion de tous. »

Tout cela est lié à la jouissance et à l’illusion individualiste (il est dommage que Zweig n’ait pas débattu avec Bernays — pour tout un tas de raisons du reste) qui liquide les individus par cela même qu’elle les invite à être « nature » ou « eux-mêmes » ; c’est l’époque du Flapper, de la Jeune Fille :

« On pourrait énumérer ces symptômes à l’infini, tant ils prolifèrent de jour en jour. Le sentiment de liberté individuelle dans la jouissance submerge l’époque. Citer les particularités des nations et des cultures est désormais plus difficile qu’égrener leurs similitudes. Conséquences : la disparition de toute individualité, jusque dans l’apparence extérieure. Le fait que les gens portent tous les mêmes vêtements, que les femmes revêtent toutes la même robe et le même maquillage n’est pas sans danger : la monotonie doit nécessairement pénétrer à l’intérieur. Les visages finissent par tous se ressembler, parce que soumis aux mêmes désirs, de même que les corps, qui s’exercent aux mêmes pratiques sportives, et les esprits, qui partagent les mêmes centres d’intérêt. »

On crée l’homme-masse dont a parlé Bernanos, mais aussi un autre grand esprit juif (toujours cette Autriche-Hongrie dont le dépeçage fut la vraie fin de la civilisation européenne) de l’époque, Elias Canetti (voyez Masse et puissance) :

« Inconsciemment, une âme unique se crée, une âme de nasse, mue par le désir accru d’uniformité, qui célèbre la dégénérescence des nerfs en faveur des muscles et la mort de l’individu en faveur d’un type générique. La conversation, cet art de la parole, s’use dans la danse et s’y disperse, le théâtre se galvaude au profit du cinéma, les usages de la mode, marquée par la rapidité, le “succès saisonnier”, imprègnent la littérature. Déjà, comme en Angleterre, la littérature populaire disparaît devant le phénomène qui va s’amplifiant du “livre de la saison”, de même que la forme éclair du succès se propage à la radio, diffusée simultanément sur toutes les stations européennes avant de s’évaporer dans la seconde qui suit. Et comme tout est orienté vers le court terme, la consommation augmente : ainsi, l’éducation, qui se pour suivait de manière patiente et rationnelle, et prédominait tout au long d’une vie, devient un phénomène très rare à notre époque, comme tout ce qui s’acquiert grâce à un effort personnel. »

Mais Zweig qui aurait pu faire fortune à Hollywood comme l’élite culturelle juive autrichienne préfère accuser ou plutôt désigner l’Amérique :

« Source : d’où provient cette terrible vague qui menace d’emporter avec elle tout ce qui est coloré, tout ce qui est particulier dans nos vies ? Quiconque y est allé le sait : d’Amérique. Sur la page qui suit la Grande Guerre, les historiens du futur inscriront notre époque, qui marque le début de la conquête de l’Europe par l’Amérique. Ou pis encore, cette conquête bat déjà Son plein, et on ne le remarque même pas (tous les vaincus sont toujours trop lents d’esprit). Chaque pays, avec tous ses journaux et ses hommes d’État, jubile lorsqu’il obtient un prêt en dollars américains. Nous nous berçons encore d’illusions quant aux objectifs philanthropiques et économiques de l’Amérique : en réalité, nous devenons les colonies de sa vie, de son mode de vie, les esclaves d’une idée qui nous est, à nous Européens, profondément étrangère : la mécanisation de l’existence. »

La colonisation de l’esprit arrive — on pense à ces personnages friqués et ennuyés d’Agatha Christie, qui entre deux croisières, deux bridges ou deux saouleries, écoutent le Poirot :

« Mais cet asservissement économique me semble encore peu de chose en comparaison du danger qu’encourt l’esprit. Une colonisation de l’Europe ne serait pas le plus à craindre sur le plan politique ; pour les âmes serviles, tout asservissement paraît doux, et l’homme libre sait préserver sa liberté en tous lieux. Le vrai danger pour l’Europe me semble résider dans le spirituel, dans la pénétration de l’ennui américain, cet ennui horrible, très spécifique, qui se dégage là-bas de chaque pierre et de chaque maison des rues numérotées, cet ennui qui n’est pas, comme jadis l’ennui européen, celui du repos, celui qui consiste à s’asseoir sur un banc de taverne, à jouer aux dominos et à fumer la pipe, soit une perte de temps paresseuse, mais inoffensive : l’ennui américain, lui, est instable, nerveux et agressif, on s’y surmène dans une excitation fiévreuse et on cherche à s’étourdir dans le sport et les sensations. »

Ennui et fuite (on croirait lire la France contre les robots ou bien Terre des hommes) :

« L’ennui n’a plus rien de ludique, mais court avec une obsession enragée, dans une fuite perpétuelle du temps : il invente des médiums artistiques toujours nouveaux, comme le cinéma et la radio, nourriture de masse dont il appâte les sens affamés et transforme ce faisant la communauté des amateurs de plaisirs en corporations gigantesques, à l’image de ses banques et de ses trusts. De l’Amérique vient cette terrible vague d’uniformité qui donne à tous les hommes la même chose, qui leur met le même costume sur le dos, le même livre entre les mains, le même stylo plume entre les doigts, la même conversation sur les lèvres et la même automobile en place des pieds. Fatalement, de l’autre côté de notre monde, en Russie, sévit la même volonté de monotonie, mais sous une forme différente : la volonté de morceler l’homme et d’uniformiser la vision du monde, elle-même terrible volonté de monotonie. »

L’Europe resterait un rempart, mais elle est condamnée :

« L’Europe est encore le dernier rempart de l’individualisme, et peut-être que les soubresauts survoltés des peuples, ce nationalisme exacerbé, malgré toute sa violence, est une sorte de rébellion inconsciente et fiévreuse, une dernière tentative désespérée de résister à l’égalitarisme. Mais c’est de précisément cette forme défense convulsive qui trahit notre faiblesse. Déjà le génie de la sobriété est à l’œuvre pour effacer l’Europe des livres d’histoire, la dernière Grèce de l’histoire. Résistance : que faire désormais ? Prenant d’assaut le Capitole, le peuple s’écrie : En haut des redoutes, les barbares sont là, ils détruisent notre monde “Il profère encore une fois les paroles de César, mais, dorénavant, dans un sens plus sérieux : Peuples d’Europe, préservez vos biens les plus sacrés !” Non, nous ne sommes plus aussi crédules et aveugles au point de croire qu’on puisse encore inventer des associations, des livres et des proclamations contre ce monstrueux mouvement mondial et mettre fin à cet appétit pour la monotonie. Tout ce que l’on écrivait restait un bout de papier, lancé contre un ouragan. »

Vers la fin du texte Zweig pousse à la résistance individuelle contre ce « monstrueux mouvement mondial ». J’y reviendrai. Échapper à la technologie, à la radio, au cinéma (Albert Speer en a parlé à Nuremberg puis dans ses Mémoires), au web et aux réseaux aujourd’hui, est chose bien compliquée. C’est Daniel Estulin qui évoquait dans son livre sur la culture (Tavistock Institute) ces chansons de Gaga, Beyonce, Rihanna qui rassemblent et envoûtent des milliards de fans…




La sagesse traditionnelle de Marguerite Yourcenar contre nos folies modernes

Par Nicolas Bonnal

Dernière écrivaine néo-classique nourrie de lait ancien, Yourcenar méprise le monde moderne occidental alors qu’elle avait tout pour plaire pourtant : homosexuelle, païenne, écrivaine, écologiste, végétarienne, rebelle ayant fui le monde, etc. Pourtant son Hadrien qui tapait si bien sur le judaïsme n’allait pas dans le bon sens (d’ailleurs je la trouve bien oubliée), montrait déjà que quelque chose se tramait dans sa tête contre le monde moderne, comme le Coup de grâce ou les splendides contes orientaux, recueil de jeunesse ou presque. Mise à la mode un temps par Giscard et d’Ormesson pour de méprisables motifs politiques, cette grande figure discrète allait tirer à boulets rouges contre notre moderne occident dans ses Entretiens avec Mathieu Galey intitulé les Yeux ouverts. Le journaliste froncé y fait preuve d’une inintelligence à toute épreuve : on dirait qu’il y a des siècles que le froncé est bête et intolérant comme ça, les yeux grand fermés. La faute à Molière et à ses Trissotin, à Montesquieu et à ses Persans ?

J’ai glané les citations qui suivent sur plusieurs sites ; voilà ce que ça donne :

« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. »

Le régime comme elle dit a fortement progressé depuis, et son troupeau de victimes aussi. Elle ajoute comme si elle était un dissident soviétique, un Soljenitsyne à Harvard ou un Zinoviev :

« Chaque fois que je vais dans un super-market, ce qui du reste m’arrive rarement, je me crois en Russie. C’est la même nourriture imposée d’en haut, pareille où qu’on aille, imposée par des trusts au lieu de l’être par des organismes d’État. Les États-Unis, en un sens, sont aussi totalitaires que l’URSS, et dans l’un comme dans l’autre pays, et comme partout d’ailleurs, le progrès (c’est-à-dire l’accroissement de l’immédiat bien-être humain) ou même le maintien du présent état de choses dépend de structures de plus en plus complexes et de plus en plus fragiles. »

On est entrés dans un système de frénésie global lié au culte du progrès :

« Comme l’humanisme un peu béat du bourgeois de 1900, le progrès à jet continu est un rêve d’hier. Il faut réapprendre à aimer la condition humaine telle qu’elle est, accepter ses limitations et ses dangers, se remettre de plain-pied avec les choses, renoncer à nos dogmes de partis, de pays, de classes, de religions, tous intransigeants et donc tous mortels. Quand je pétris la pâte, je pense aux gens qui ont fait pousser le blé, je pense aux profiteurs qui en font monter artificiellement le prix, aux technocrates qui en ont ruiné la qualité – non que les techniques récentes soient nécessairement un mal, mais parce qu’elles se sont mises au service de l’avidité qui en est un, et parce que la plupart ne peuvent s’exercer qu’à l’aide de grandes concentrations de forces, toujours pleines de potentiels périls. »

Elle ajoute très justement :

« Je pense aux gens qui n’ont pas de pain, et à ceux qui en ont trop, je pense à la terre et au soleil qui font pousser les plantes. Je me sens à la fois idéaliste et matérialiste. Le prétendu idéaliste ne voit pas le pain, ni le prix du pain, et le matérialiste, par un curieux paradoxe, ignore ce que signifie cette chose immense et divine que nous appelons “la matière” ». (p. 242)

Yourcenar n’aime pas le monde occidental, mais elle refuse encore plus ses solutions de sortie (celles qu’on applique aujourd’hui). Très antiféministe, Yourcenar offre aux unes et aux autres de bonnes raisons de se faire oublier (il vaut mieux d’ailleurs, car si c’est pour se faire insulter…) :

« Enfin, les femmes qui disent “les hommes” et les hommes qui disent “les femmes”, généralement pour s’en plaindre dans un groupe comme dans l’autre, m’inspirent un immense ennui, comme tous ceux qui ânonnent toutes les formules conventionnelles. »

Et de rappeler cette évidence machiste ou autre :

« Il y a des vertus spécifiquement “féminines” que les féministes font mine de dédaigner, ce qui ne signifie pas qu’elles aient été jamais l’apanage de toutes les femmes : la douceur, la bonté, la finesse, la délicatesse, vertus si importantes qu’un homme qui n’en possèderait pas au moins une petite part serait une brute et non un homme.

Il y a des vertus dites masculines, ce qui ne signifie pas plus que tous les hommes les possèdent : le courage, l’endurance, l’énergie physique, la maîtrise de soi, et la femme qui n’en détient pas au moins une partie n’est qu’un chiffon, pour ne pas dire une chiffe. »

La société hyperféministe ne produit plus d’écrivaines, tout au plus des bécasses fanatiques à l’image des « crétins mâles » dont parle déjà Nietzche dans Par-delà le bien et le mal. De la même manière, Yourcenar aime et traduit les poètes noirs américains, mais elle se méfie déjà de ceux qui veulent aimer les noirs parce qu’ils sont noirs. Mais on dirait que depuis les Lumières toute la culture occidentale est orientée vers le totalitarisme idéologique, totalitarisme qui éclate aujourd’hui sur n’importe quel sujet !

L’idéal selon Yourcenar :

« J’aimerais que ces vertus complémentaires servent également au bien de tous. Mais supprimer les différences qui existent entre les sexes, si variables et si fluides que ces différences sociales et psychologiques puissent être, me paraît déplorable, comme tout ce qui pousse le genre humain, de notre temps, vers une morne uniformité. »

Sur l’animal elle dit joliment (passons du coq à l’âne) — et noblement :

« Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversantde l’animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souventnous lui prenons.Il y a cette immense liberté de l’animal, vivant sans plus,sa réalité d’être,sans tout le faux que nous ajoutons à la sensationd’exister.C’est pourquoi la souffrance des animaux me toucheà ce point, tout comme la souffrance des enfants (p 318). »

La souffrance animale obsédait Savitri Devi (qui ressemble un peu à Yourcenar, fanatisme idéologique dérisoire en plus) ; ici :

« Je me dis souvent que si nous n’avions pas accepté,depuis des générations, de voir étouffer les animauxdans des wagons à bestiaux, ou s’y briser les pattescomme il arrive à tant de vaches et de chevaux,envoyés à l’abattoir dans des conditions absolumentinhumaines, personne, pas même les soldats chargés deles convoyer, n’aurait supporté les wagons plombés de 39/45. »

Cette insensibilité (Novalis en parle très bien et je l’ai repris dans mon livre sur Tolkien) est caractéristique des hommes modernes eux-mêmes élevés en batterie :

« Si nous étions capables d’entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (pour leur fourrure), nous ferions sans doute plus attention à l’immense détresse de certains prisonniers, dérisoire parce qu’elle va à l’encontre du but : les améliorer, les rééduquer, faire d’eux des êtres humains (p. 313). »

Sur l’éducation, elle propose ce modèle solidaire et païen (Céline fait de même dans ses Beaux draps où il propose un modèle radicalement nouveau de société, artiste et païen aussi) :

« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant. Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire. »

Yourcenar remet comme Valéry l’enseignement de l’histoire à sa place, et elle propose un enseignement nouveau, pratique et non théorique (tous l’ont dit et fait pour rien, de Rousseau à Gustave Le Bon en passant par Illich) :

« Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir. On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts. »

Elle propose la construction d’un homme libre et tolérant (c’est le contraire de ce que veut Greta, même si Greta adore la planète et les animaux, cherchez l’erreur) :

« On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.
En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés. »

Il faut aussi éviter la publicité marchande (Yourcenar vit aux USA, je suppose qu’elle avait une télé…) :

« On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. »

Et, alors qu’on masque les enfants et qu’on les fanatise/formate sur le plan écologique ou sexuel :

« Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »

Tout cela est fini, maintenant on les masque, on les vaccine et on les encadre comme jamais. C’est Julius Evola qui compare constamment l’homme capitaliste à l’homme socialiste ; et notre dissident Zinoviev qui dit que le premier est pire que le second : comme il a raison !

Comme tout esprit censé, elle refuse les actus alitées (le premier moderne à en avoir bien parlé fut Thoreau, voyez mon texte sur Platon et Cnn…) :

« Je me suis toujours beaucoup méfiée de l’actualité, en littérature, en art, dans la vie. Du moins, de ce que l’on considère comme l’actualité, et qui n’est souvent que la couche la plus superficielle des choses. »

Elle ajoute sur ce merveilleux instrument (que plus personne ne critique, que tout le monde commente) nommé télévision :

«… l’homme manque de loisirs ?
Le fermier assis l’hiver près de son feu, se fabriquant au couteau une cuiller de bois en crachant de temps en temps dans les cendres, lui en avait. Il était plus libre que l’homme d’aujourd’hui, incapable de résister aux slogans de la télévision p 305 ».

Heidegger en parle quelque part de ce paysan, de sa pipe, du modèle de Van Gogh… Tout cela est loin maintenant, c’est pourquoi je dis et répète qu’il ne faut plus entretenir aucune nostalgie.

Suddenly it’s too late.

Après à l’heure où les religions abrahamiques continuent de faire parler d’elles si intelligemment, au Moyen-Orient et ailleurs, Yourcenar déclare :

« En matière de religion, on ne lui imposerait (toujours au pauvre enfant) aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés. »

« On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. »

Ici elle se rapproche de Jünger (voyez mes textes sur Jünger et la santé) et de sa vision solaire et anti-médicale du corps physique.

Végétarienne (enfin, pas tout à fait), Yourcenar évoque son menu (ici elle fait penser à un des autres esprits libres de cette époque, l’indianiste Daniélou) :

« En ce qui me concerne, je suis végétarienne à quatre-vingt-quinze pour cent. L’exception principale serait le poisson, que je mange peut-être deux fois par semaine pour varier un peu mon régime et en n’ignorant pas, d’ailleurs, que dans la mer telle que nous l’avons faite le poisson est lui aussi contaminé. »

Elle évoque l’agonie des bêtes (qui ne frappe personne dans les Évangiles pourtant) :

« Mais je n’oublie surtout pas l’agonie du poisson tiré par la ligne ou tressautant sur le pont d’une barque. Tout comme Zénon, il me déplaît de “digérer des agonies”. En tout cas, le moins de volaille possible, et presque uniquement les jours où l’on offre un repas à quelqu’un ; pas de veau, pas d’agneau, pas de porc, sauf en de rares occasions un sandwich au jambon mangé au bord d’une route ; et naturellement pas de gibier, ni de bœuf, bien entendu.
— Pourquoi, bien entendu ?
— Parce que j’ai un profond sentiment d’attachement et de respect pour l’animal dont la femelle nous donne le lait et représente la fertilité de la terre. Curieusement, dès ma petite enfance, j’ai refusé de manger de la viande et on a eu la grande sagesse de ne pas m’obliger à le faire. Plus tard, vers la quinzième année, à l’âge où l’on veut “être comme tout le monde”, j’ai changé d’avis ; puis, vers quarante ans, je suis revenue à mon point de vue de la sixième année (p. 288). »

Repensons à la manière dont Tony Blair traita un jour les vaches en Angleterre, pays de John Bull pourtant. Aujourd’hui de Davos il veut appliquer sa marotte et ses méthodes aux humains.

Yourcenar termine avec une citation bouddhiste :

« les QUATRE VŒUX bouddhiques que je me suis souvent récités au cours de ma vie :
lutter contre ses mauvais penchants ;
s’adonner jusqu’au bout à l’étude ;
se perfectionner dans la mesure du possible ;
si nombreuses soient les créatures errantes dans l’étendue
des trois mondes, travailler à les sauver.

Tout est là, dans ce texte vieux de quelquesvingt-six siècles… »

Esprit libre et original, dernière aristocrate élevée par un père dilettante et artiste, Yourcenar ne faisait déjà pas partie de ce monde. Et maintenant…




La démographie ukrainienne impose la fin des combats

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Les couteaux sont sortis dans la lutte pour le trône ukrainien.

Par Moon of Alabama — Le 14 novembre 2023

Divers médias ukrainiens (en russe) font état de projets de limogeage de tel ou tel général. Andrei Yermak, le chef de cabinet de Zelenski et le véritable pouvoir derrière lui, est actuellement aux États-Unis, prétendument pour obtenir le feu vert pour renvoyer le commandant en chef de l’armée ukrainienne, le général Zaluzny. D’autres médias ukrainiens demandent que Zaluzny devienne le nouveau président. Demain, le directeur de la CIA, Burns, devrait être à Kiev pour dire à Zelenski que son temps est écoulé et que lui, Zelenski, devra partir.

Simplicius écrit :

Il semble évident que deux factions concurrentes tentent de se surpasser dans la sphère des médias occidentaux. Zaluzhny a tiré son coup dans l’article non approuvé deThe Economist, et il semblerait que les partisans de Zelenski fassent leur propre contre-agenda en parallèle.

Larry Johnson rappelle les grandes puissances qui sont derrière ce combat :

Un point essentiel que j’ai omis de soulever dans mon article d’hier concernant les récits contradictoires sur Zelensky et le général Zalushny — il semble que les Britanniques soutiennent Zalushny tandis que la CIA tente de sauver Zelensky et de se débarrasser de Zalushny. Je fonde cette conclusion sur le fait queThe Economist, une publication britannique ayant des liens étroits avec le MI-6, à traité Zalushny comme une célébrité, tandis que le Washington Post, le torchon de la CIA, a blâmé Zalushny pour l’attentat contre le Nord Stream.

C’est amusant à regarder, sauf pour ceux situés sur la ligne de front.

Là-bas, les choses empirent de jour en jour pour l’armée ukrainienne.

L’Ukraine a gaspillé tellement de troupes dans des entreprises impossibles, pour tenir Bakhmut et dans sa « contre-attaque » insensée contre des lignes russes imprenables, qu’elle manque maintenant de troupes pour tenir ses lignes de défense.

Il y a six semaines, l’ancien ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a exhorté le gouvernement ukrainien à recruter davantage de jeunes gens pour remplir les tranchées :

L’âge moyen des soldats sur le front est supérieur à 40 ans. Je comprends le désir du président Zelensky de préserver les jeunes pour l’avenir, mais le fait est que la Russie mobilise l’ensemble du pays de manière furtive. Poutine sait qu’une pause lui donnera le temps de construire une nouvelle armée. Ainsi, tout comme la Grande-Bretagne l’a fait en 1939 et 1941, il est peut-être temps de réévaluer l’ampleur de la mobilisation de l’Ukraine.

Dans un récent entretien avec Ukrainian Pravda, l’analyste Shashank Joshi, de l’hebdomadaire The Economist, a adopté un point de vue similaire :

Q : Existe-t-il des ressources pour intensifier la formation des soldats ukrainiens à l’étranger ?

R : Je dirais que l’un des plus grands défis à l’heure actuelle est, tout d’abord, d’être en mesure de mobiliser davantage de jeunes Ukrainiens, ce qui, comme vous le savez, est un défi, une question politique et une question sociale.

L’ignorance affichée dans ces déclarations britanniques devient évidente lorsqu’on examine la démographie de l’Ukraine :

Lorsque l’Union soviétique s’est dissoute à la fin des années 1980, l’économie de l’Ukraine s’est effondrée. Les gens se sont soudain retrouvés très pauvres et sans emploi. Ils se sont donc abstenus d’avoir des enfants. D’autres ont fui lorsque la guerre a éclaté et certains jeunes hommes ont été tués pendant la guerre.

Alors qu’il y a aujourd’hui quelque trois cent mille Ukrainiens âgés de 40 ans, il y a moins de cent mille hommes âgés de 25 ans.

Comme il y a peu d’hommes et de femmes en âge de procréer, il y a également peu de nouveaux bébés. L’accession à l’indépendance a été pour l’Ukraine une catastrophe socio-démographique qui hantera le pays pendant les cent prochaines années.

L’armée ukrainienne ne peut pas recruter de jeunes soldats parce qu’il n’y en a tout simplement pas. Les quelques milliers de personnes qui traînent encore à Kiev sont en fait des étudiants universitaires dont les connaissances et les services seront nécessaires au cours des prochaines décennies. Les enrôler tuerait toutes les perspectives positives que l’Ukraine pourrait encore avoir.

Après que le gouvernement ukrainien, sur ordre des États-Unis, a échoué à faire la paix avec la Russie, le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes de « démilitariser et dé-nazifier » l’Ukraine. Il était alors évident que le principal objectif des Russes était d’affaiblir l’armée ukrainienne, et non de lui prendre ses terres.

Le commandement politique et militaire ukrainien n’a pas su s’y adapter. Au lieu de se mettre en mode de défense derrière des lignes défendables, il a ordonné à ses troupes d’attaquer les lignes de défense russes encore et encore. En conséquence, les pertes russes ont été minimes, tandis que les pertes ukrainiennes ont dépassé tout ce que l’on pouvait imaginer.

Il était tout à fait prévisible que cela se terminerait mal.

C’est maintenant terminé. L’Ukraine et les puissances qui la soutiennent ont perdu la guerre.

Les forces russes mènent désormais des attaques de reconnaissance sur l’ensemble de la ligne de front. Chaque fois qu’une ligne de défense locale ukrainienne s’effondrera, ce qui n’est qu’une question de temps, elles feront une percée et couvriront de nouveaux territoires. Les gouttes qui s’échapperont deviendront un ruisseau, puis une rivière et une inondation qui pousseront l’armée ukrainienne à battre en retraite.

Le gouvernement ukrainien et ses soutiens peuvent encore empêcher cela.

Mais il doit reconnaître les faits sur le terrain.

Appeler à l’enrôlement d’un plus grand nombre de jeunes Ukrainiens pour qu’ils meurent est le contraire de ce qu’il faut faire.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




La catastrophe occidentale perçue dès 1921

Par Nicolas Bonnal

En 1921 Drieu la Rochelle publie un beau et grand livre, Mesure de la France, déjà étudié ici. Il est préfacé par Daniel Halévy. Drieu n’y va pas de main morte avec la France et sa république déjà crépusculaire.

Voici ce qu’il écrit, que je relierai à la riche notion de Grand Remplacement — on comprendra pourquoi :

« Pendant cinq ans la France a été le lieu capital de la planète. Ses chefs ont commandé à l’armée des hommes, mais son sol a été foulé par tous et par n’importe qui. Tout le monde est venu y porter la guerre : amis et ennemis. Les étrangers s’y sont installés pour vider une querelle où tous, eux et nous, avons oublié la nôtre.

Notre champ a été piétiné. Sur la terre, notre chair ne tient plus sa place. L’espace abandonné a été rempli par la chair produite par les mères d’autres contrées. »

C’est le début du grand remplacement ! Un autre à l’avoir compris est Céline sur lequel je compte publier quelque chose cette année. Il ne voit plus un Français à Paris en 1918-1919 et même l’inoffensif Marcel Proust comprend confusément quelque chose. Tiens, citons Proust pour une fois :

« …les rares taxis, des Levantins ou des Nègres, ne prenaient même pas la peine de répondre à mes signes… »

On le met en prison Proust aussi ? Plus un blanc à Paris ! De quoi se plaint Camus ?

Drieu insiste sur cette profanation de la vieille France :

« Mais après la Marne, l’ennemi s’est planqué dans notre terre. Il s’y est vautré, la défonçant à grands coups de bottes. Et nous ne l’en avons pas arraché. Si nous étions restés seuls, que serait-il arrivé ? »

Et voici ce qu’il pense des résultats de cette guerre où il se comporta si noblement :

« Qu’importe cette victoire du monde en 1918, cette victoire qui a failli, cette victoire qu’on a abandonnée avec honte comme une défaite, cette victoire du nombre sur le nombre, de tant d’empires sur un empire, cette victoire anonyme. »

Et il revient au nombre et à la démographie — qui déterminent tout.

« Nous, aujourd’hui, 38 millions de vivants, notre groupe vient quatrième, après l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie. Et au-delà de l’Europe, comme nous nous rapetissons entre les 150 millions de Russes et les 120 millions d’Américains. »

La médiocrité française correspond à sa démographie.

« Et puis je veux vivre. Dans mon pays, je respire mal, je prétends qu’on veut m’entraver dans un malentendu qui peu à peu me déforme et m’estropie. »

Et Drieu accuse la France de s’être dépeuplée au dix-neuvième siècle ; elle a ainsi attiré l’Allemagne sujette comme la Russie à un boom démographique. Et l’Allemagne était sans espace, privée de ses colonies par le Traité :

« … leur absence (d’hommes) a creusé au milieu de l’Europe laborieuse un vide qui a été la cause du malaise d’où la guerre est sortie. L’Allemagne a été tentée. L’Allemagne surpeuplée ne pouvait apprendre sans indignation que certains de nos départements se vidaient et que pourtant nous réclamions de nouvelles colonies et exigions contre elle l’aide de toute l’Europe, sans compter les barbares noirs que nous armions. »

Un siècle avant que Preparata ne démonte les machinations anglaises (voyez mes textes sur le livre Conjuring Hitler), Drieu comprend que l’enjeu dépasse la France et la petite Alsace, pour laquelle on se fit illusoirement massacrer :

« Je vois que la Grande Guerre éclate non moins violente, non moins inexpiable, parce que demeure le principal antagonisme, celui de l’Allemagne et de l’Angleterre. L’Allemagne, à cause du développement de sa puissance, regardait pardessus la France. Elle tendait à la domination mondiale… »

Il évoque l’Empire colonial multiracial. Il est là aussi le Grand Remplacement :

« Il est vrai que nous nous augmentons de tous ceux-là, noirs et jaunes, qui se groupent autour de nous. Ce second empire colonial du monde, mes garçons, où on ne voit pas souvent le bout de notre nez. »

Il note cette juste chose qui pèsera de tout son poids en mai 1940 ou à Suez :

« En attendant, qu’elles le veuillent ou non, la France et l’Angleterre sont liées par leur affaiblissement simultané. »

Sur l’Europe le pronostic n’est guère optimiste :

« L’Europe se fédérera ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée. »

Elle peut aussi se dévorer en se fédérant l’Europe.

Répétons les deux grandes phrases de ce livre époustouflant :

« Tous se promènent satisfaits dans cet enfer incroyable, cette illusion énorme, cet univers de camelote qui est le monde moderne où bientôt plus une lueur spirituelle ne pénétrera… »

« Il n’y a plus de partis dans les classes plus de classes dans les nations, et demain il n’y aura plus de nations, plus rien qu’une immense chose inconsciente, uniforme et obscure, la civilisation mondiale, de modèle européen. »

Au moins on peut dire que les plus lucides des nôtres se trompent rarement.




Ils auraient pu mener le monde…

[Source : dedefensa.org]

Par Dimitri Trenine

Les guerres en Ukraine et à Gaza sont très différentes. Pourtant, elles sont intimement liées comme deux indicateurs clignotants de la manière dont le changement de l’ordre mondial se déroule. Malheureusement, mais sans surprise, il est peu probable que la transition de pouvoir relativement pacifique qui a suivi la fin de la guerre froide se reproduise. La lente fin du siècle américain est déjà marquée par des hostilités et des tensions impliquant certaines des grandes puissances. Avec encore plus à venir.

Les conflits en cours en Europe de l’Est et au Moyen-Orient ont la même cause profonde. Essentiellement, les vainqueurs autoproclamés de la guerre froide — en particulier les États-Unis d’Amérique — ont singulièrement échoué à créer un équilibre international durable pour succéder à la configuration bipolaire de l’après-Seconde Guerre mondiale. De plus, l’arrogance innée de ses élites, leur mépris total pour les intérêts des autres et leur pharisaïsme illimité ont progressivement miné leur propre position de pouvoir autrefois incontestée et dissipé l’essentiel du respect et de la bonne volonté que de nombreux autres pays avaient initialement à leur égard.

En Ukraine, l’idée géopolitiquement et géo-économiquement saine d’un pays militairement neutre bénéficiant des avantages commerciaux, d’investissement et de logistiques de sa position entre la Russie et l’Union européenne a été rejetée par Washington, car elle « donne au Kremlin un droit de veto » sur les projets de sécurité de son voisin. Au lieu de cela, l’expansion effrénée de l’OTAN a été considérée comme un principe presque sacré. Cela a conduit à un résultat que beaucoup avaient prédit : une riposte de Moscou.

Plutôt que de parvenir à un compromis via les accords de Minsk, l’Occident et ses protégés ukrainiens ont utilisé la diplomatie comme un repoussoir pour gagner du temps et mieux armer et entraîner l’armée de Kiev. Les exigences sécuritaires de la Russie ont été largement rejetées et ses préoccupations humanitaires ont été ridiculisées. L’avertissement de Moscou, sous la forme d’une démonstration de puissance militaire le long de la frontière ukrainienne, n’a pas non plus impressionné Washington. Les Américains avaient probablement calculé qu’en entrant en force en Ukraine, la Russie tomberait dans un piège, ouvrant ainsi la possibilité du changement de régime tant espéré au Kremlin.

Les choses ne se sont pas exactement passées ainsi. La Russie ne s’est pas effondrée sous le poids d’une douzaine de paquets de « sanctions de l’enfer » occidentales et son armée s’est relevée après les premiers revers. L’aide militaire et financière occidentale à Kiev, sans précédent de mémoire d’homme, tant par son ampleur que par sa portée, n’a pas réussi à mener l’Ukraine, la pointe de la lance tant vantée de l’Occident, à la victoire sur la Russie. Bien au contraire : un spectre de catastrophe plane désormais sur le pays et ses maîtres à Washington. À l’avenir, les ressources de la Russie largement supérieures à celles de l’Ukraine, et la volonté politique des dirigeants russes ainsi que le soutien populaire dont ils bénéficient dans leur pays, semblent bien plus forts que ce que l’actuelle administration américaine peut rassembler.

En ce qui concerne la Palestine, les États-Unis ont pris en main le règlement du conflit, mettant à l’écart les trois autres membres du défunt Quatuor pour le Moyen-Orient : la Russie, l’Union européenne et les Nations Unies. En conséquence, la solution à deux États au conflit israélo-arabe a été de facto gelée. À la place, Washington s’est concentré sur l’aide économique aux Arabes palestiniens qui, en retour, étaient censés se taire et oublier leur revendication d’un État. Plus récemment, les États-Unis ont également travaillé pour amener les États arabes à engager des relations diplomatiques et commerciales avec Israël. Le but évident de cette initiative était de rendre la question palestinienne, longtemps la pièce maîtresse du conflit régional, pratiquement hors de propos, et finalement de la faire tomber dans l’oubli.

Ainsi, au lieu de soutenir l’Autorité palestinienne (AP) et de l’aider à devenir un véritable gouvernement dans l’État de Palestine, les États-Unis, aux côtés d’Israël, ont cherché à tirer profit de la division entre les Palestiniens. Pour eux, le règne du Hamas à Gaza, en opposition à l’AP à Ramallah, était une garantie de facto que la solution à deux États était morte. Pendant un certain temps, il semblait que cela fonctionnait. Même fin septembre, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré que le Moyen-Orient était plus calme qu’il ne l’avait été depuis deux décennies. Une semaine plus tard, le Hamas lançait sa méga-attaque terroriste contre Israël, provoquant une réponse massive et impitoyable.

Jusqu’à présent, le conflit s’est principalement concentré sur Israël et Gaza, la Cisjordanie et la frontière libanaise connaissant des niveaux de violence moindres. Il a cependant le potentiel de s’étendre au-delà du voisinage immédiat et d’impliquer l’Iran, un autre pays avec lequel les États-Unis n’ont pas réussi à s’entendre au cours des quatre dernières décennies. Le gouvernement de Biden n’a probablement pas envie d’une attaque contre l’Iran. Cependant, sa réaction instinctive au conflit Israël-Hamas en envoyant deux groupes de porte-avions ainsi qu’un sous-marin nucléaire de classe Ohio dans la région est considérée comme une menace claire pour Téhéran. De leur côté, divers éléments pro-iraniens, en Irak et au Yémen, ont déjà pris pour cible des bases américaines et des actifs israéliens dans la région.

Les deux guerres ont non seulement révélé les limites de la puissance et de l’influence des États-Unis dans les régions clés du monde, mais aussi le déficit flagrant de leur sens politique. Ils ont également mis à nu l’hypocrisie de la politique étrangère américaine et ouest-européenne ainsi que la propagande de leurs grands médias. Le traitement très différent des actions russes et israéliennes, ukrainiennes et du Hamas dans les conflits parallèles n’a échappé à personne qui suit l’actualité. L’autorité morale de l’Occident dirigé par les États-Unis s’effondre au moment même où sa domination diminue.

Outre les guerres en Europe et au Moyen-Orient, un troisième foyer de tension couve en Asie de l’Est. Depuis des décennies, les États-Unis jonglent entre leur acceptation formelle du principe d’une seule Chine et leur soutien pratique à Taiwan. Ces dernières comprenaient un soutien politique, des ventes anticipées d’armes et des manœuvres militaires autour de l’île. Compte tenu de la détermination de la Chine à finalement la réunifier avec le continent et de la dérive de Taiwan vers une indépendance formelle, cette jonglerie semble intenable à long terme, ni même à moyen terme. Si cela se produisait — et il existe une chance non négligeable que cela se produise — cette troisième guerre pourrait conduire à un affrontement direct entre l’Amérique et la Chine.

Il y a trente ans, à la fin de la guerre froide, les États-Unis, en tant que principale puissance mondiale, avaient l’opportunité de commencer à construire un monde multipolaire dans lequel ils assureraient le rôle d’équilibreur et de modérateur. Il y avait même un précédent historique pour une telle démarche. Le projet du président Franklin D. Roosevelt pour l’ONU allait précisément dans cette direction. En 1991, la situation était particulièrement propice à cela — bien plus qu’en 1945. La Russie, qui venait tout juste de se débarrasser du communisme, rêvait de s’intégrer dans les institutions et les conseils occidentaux. La Chine était occupée à construire le capitalisme et à se concentrer sur elle-même. Les accords d’Oslo ont envoyé une lueur d’espoir selon laquelle le Moyen-Orient pourrait être réformé sur une plate-forme de paix.

Malheureusement, la classe politique américaine a plutôt choisi de célébrer sa victoire dans la guerre froide, puis de se livrer à l’unipolarité, au caractère indispensable et à l’exclusivité. Nos guerres d’aujourd’hui sont le prix que les populations de diverses régions du monde doivent payer pour le manquement de Washington à son devoir d’architecte de l’ordre mondial. Jamais auparavant dans l’histoire du monde, autant de choses n’ont dépendu que d’une seule puissance. Mais ce pouvoir d’assurer cet empire leur a fait défaut à tous.




Entre désespoir et décadence

Par Nicolas Bonnal

Pierre Drieu La Rochelle et la démission française : « Cet abandon de tout le peuple à la superstition russe est le signe le plus certain de notre abâtardissement à tous. Quand un peuple n’a plus de maîtres, il en demande à l’étranger. Cependant que d’autres Français s’abandonnent à l’attente clandestine de l’Allemand. Quant à la masse, elle est vouée aux Anglais. Il n’est plus de Français pour ainsi dire qui pense et qui veuille français. La velléité française est entièrement partagée entre le parti du centre ou anglais, le parti allemand d’extrême droite et le parti russe d’extrême gauche. »

Le journal de Drieu publié courageusement par Gallimard avait fait scandale il y a trente ans lors de sa parution. C’est Jean Parvulesco qui me l’avait alors recommandé. Je l’ai relu récemment avec un intense intérêt tant les préoccupations de Drieu recoupent les nôtres : sensation de décadence terminale, désespoir (au sens strict) historique, incapacité de trouver des sauveurs (Hitler ? Staline ? Les Chinois ?), et sinistre impression causée par la torpeur française — la même que ressent alors Bernanos, un de rares écrivains qu’estime alors Drieu (il admire aussi son départ pour l’Amérique du Sud, et avec quelle raison !).

Même en pleine guerre Drieu observe cette torpeur (si vous voulez de l’émotion, revoyez Casablanca) :

« Cette torpeur qui règne à Paris, qui s’est manifestée à l’occasion du bombardement n° 1. J’avais raison de dire il y a quelques années que les Français étaient devenus un peuple triste, qui n’aimait plus la vie. Ils aiment la pêche à la ligne, l’auto en famille, la cuisine, ce n’est pas la vie. Ils ne sont pas lâches, mais pires ; ils sont ternes, mornes, indifférents. Ils souhaitent obscurément d’en finir, mais ne feront rien pour que ça aille plus vite. Cette 9e armée qui s’en va les mains dans les poches, sans fusils, sans officiers. »

Une génération avant Debord, Drieu observe :

« Où aimerais-je aller ? Nulle part ! Le monde entier est en décadence. Le “Moderne” est une catastrophe planétaire. »

Debord dira lui : « dans un monde unifié on ne peut s’exiler » (son seul alexandrin !).

Il tape comme Céline sur la peu glorieuse patrie des années trente, celles des joueurs de boules et du front popu (j’oubliais : et des conspirateurs de la cagoule) :

« La France meurt d’avarice dans tous les de sentiments et de pensées. Pays de petite ironie, de petit dénigrement, de petite critique, de petit ricanement, pays de petitesse… Tout y a été abaissé : les institutions et même leurs pauvres contraires. Si on a abattu la monarchie on n’a pas élevé le peuple avili l’aristocratie on n’a pas décanté la bourgeoisie, si on a ravalé le clergé on n’a pas défendu les professeurs contre l’insipide vanité et on les a loués dans leur inénarrable vacuité ! »

Il observe sur cette fameuse devise républicaine :

« La fraternité n’a pas remplacé la charité, l’égalité n’a profité qu’à l’argent, quant à la liberté ce ne fut que la basse licence de dire tout de façon que rien ne tirât plus à conséquence. »

Se reconnaissant lui-même catastrophiste, Drieu ajoute :

« N’importe comment, je sais que ma vie est perdue. La littérature française est finie, de même que toute littérature en général dans le monde, tout art, toute création. L’humanité est vieille et a hâte d’organiser son sommeil dans un système de fourmilière ou de ruche. D’autre part, ma vie individuelle est finie. Finis les femmes, les plaisirs sensuels. »

Le fascisme auquel on ne le rattache ne trouve pas grâce à ses yeux. Il l’expédie beaucoup mieux que Julius Evola, Savitri Devi ou Hans Gunther (qui en dénoncera le caractère « ochlocratique » quand la bise sera venue) :

« J’ai écrit dans Socialisme Fasciste que le fascisme était l’expression de la décadence européenne. Ce n’est pas une restauration. Il n’y a pas de restauration. Consolidation, replâtrage des débris. »

En réalité Drieu voit comme dans son livre sur la France préfacé par Halévy après la Grande Guerre (guerre qu’il n’admire pas plus) que le Français ne veut plus être français. François Furet fera la même observation dans son Passé d’une illusion : le froncé adore « internationaliser » sa vie politique pour compenser son vide. Voyez aujourd’hui avec la Russie, l’Europe, l’Amérique ou Israël.

À l’époque on a déjà le bloc bourgeois : c’est le camp anglais (De Gaulle parle dans ses Mémoires du vertige qui nous saisit quand l’Angleterre ne décide pas à notre place — depuis 1815 ou 1870 ?) ; on aussi un camp fasciste (Allemagne-Italie même si l’Italie devient ce désastre bien décrit par AJP Taylor) et bien sûr un camp russe (déjà ! Déjà !). Sous sa plume peu enjouée, cela donne :

« Cet abandon de tout le peuple à la superstition russe est le signe le plus certain de notre abâtardissement à tous. Quand un peuple n’a plus de maîtres, il en demande à l’étranger.

Cependant que d’autres Français s’abandonnent à l’attente clandestine de l’Allemand. Quant à la masse, elle est vouée aux Anglais.

Il n’est plus de Français pour ainsi dire qui pense et qui veuille français. La velléité française est entièrement partagée entre le parti du centre ou anglais, le parti allemand d’extrême droite et le parti russe d’extrême gauche. »

Enfin il a déjà ceux qui se foutent de tout comme aujourd’hui (Gaza, vaccin, reset, guerres, identité numérique, connais pas !) :

« Il y a aussi tous ceux qui veulent qu’on leur foute la paix, c’est-à-dire qu’on les en recouvre comme d’une déjection. »

Rappelons que Mbappé compte vingt-fois plus d’abonnés Twitter que Philippot ou Asselineau….

Drieu insiste sur la grande déception mussolinienne (Benito aurait dû prendre sa retraite bien avant, avant l’Éthiopie peut-être ?) :

« Je croyais aussi que Mussolini avait vendu son âme à Hitler, qu’il était résigné à jouer le brillant second. Mais en tous cas on peut voir qu’à la longue l’Italie use Mussolini. »

Et de conclure en rêvant à des orgies de sang romaines :

« Comme tout cela est terne et crépusculaire. C’est bien la décadence de l’Europe. Les grandes tueries du temps de Galba et Othon ! Les fils d’ouvriers Mussolini, Hitler, Staline ne sont pas bien éblouissants. »

Je reprends sa si juste marotte : il n’y a plus de parti français (idem aujourd’hui : on est européen donc, ou russe, ou palestinien ou israélien, ou américain), et ceux qui se réclament du souverainisme font 1 % des voix (le RN alias reniement national s’est brillamment rangé des voitures) :

« Il y a toujours un parti russe et un parti allemand et un parti anglais, voire un parti italien.

Le parti anglais est si nombreux et maître des choses depuis si longtemps qu’il ne se voit pas et qu’on ne le voit guère. On a abandonné à Londres notre politique étrangère, toutes nos initiatives et toutes nos volontés et tous nos espoirs.

Le parti russe est fait de bourgeois qui joignent la chimère de Moscou à la branlante réalité de Londres, et d’ouvriers qui, incapables de faire la révolution, s’en remettent à Staline pour la leur offrir ou imposer. Le parti allemand masque d’anticommunisme sa lâcheté. »

Belle observation :

« Tous s’en remettent sur les étrangers pour les décharger de leurs devoirs et de la fatigue de penser, d’imaginer, de vouloir. »

Et la conclusion logique de tout cela :

« Ce parti que nous avons pris de ne pas nous battre au début est la conséquence de ces diverses démissions. »

De Gaulle parti (n’en faites pas un héros référentiel non plus, Giscard et Pompidou étaient ses ministres) nous avons fait qu’aller de démission en démission.

Lire aussi :

https://www.dedefensa.org/article/drieu-la-rochelle-et-le-grand-remplacement-en-1918

un beau signe des temps ici bien expliqué sur un ton somme toute modéré :

https://www.medias-presse.info/la-priorite-de-marine-le-pen/182120/

La priorité de Marine Le Pen

Par Pierre-Alain Depauw — 13 novembre 2023

Tous les médias du système ont abondamment diffusé cette image ce dimanche 12 novembre 2023 : Marine Le Pen, Jordan Bardella et de nombreux élus du Rassemblement National venus à la Marche contre l’antisémitisme. Avec un service d’ordre fourni par la Ligue de Défense Juive, tout simplement.

Rappelons que Marine Le Pen a pris la présidence du Front National en 2011, puis en a fait le Rassemblement National. Durant toutes ces années Marine Le Pen n’a jamais appelé à manifester pour la Famille, pour la Vie, pour la sécurité des Français, contre le mondialisme, contre l’immigration, contre la politique d’appauvrissement des Français, contre la tyrannie sanitaire, contre le licenciement des soignants et pompiers « non-vaccinés ». Elle n’a pas manifesté pour Lola et toutes les autres victimes de la barbarie. Elle n’a pas manifesté pour les chrétiens d’Orient. Elle n’a pas manifesté contre la pédocriminalité. Elle n’a pas manifesté contre toutes les dissolutions et interdictions frappant le camp national. Elle n’a pas manifesté contre l’antichristianisme qui se traduit pourtant par un nombre de faits de profanations, de sacrilèges, de discriminations et de menaces bien supérieur à tout ce que subissent les autres croyances en France.

Non, la première manifestation de Marine Le Pen depuis qu’elle brigue la présidence de la république aura été cette Marche contre l’antisémitisme. Avec le drapeau israélien à un mètre d’elle.

Tout est dit.

Pierre-Alain Depauw




L’Inde et les États-Unis sont sur la voie de l’endiguement de la Chine

[Source : lesakerfrancophone.fr]

Par M. K. Bhadrakumar — Le 13 novembre 2023 — Indian Punchline

Si les États-Unis sont une puissance en déclin et que la montée en puissance de la Chine est inévitable dans la région indo-pacifique, si la Russie se considère comme une puissance mondiale et est déterminée à enterrer l’ordre fondé sur des règles dominé par les États-Unis, si la défaite des États-Unis et de l’OTAN dans la guerre en Ukraine est devenue un fait accompli, si le Canada a été encouragé par les États-Unis à s’inquiéter et à s’agiter au sujet de l’implication présumée de l’Inde dans l’assassinat de Nijjar, si le bain de sang d’Israël à Gaza est en fait un génocide, eh bien, les décideurs politiques indiens n’ont pas entendu parler de tout cela. Tel est le message qui ressort de la réunion 2+2 des ministres des Affaires étrangères et de la Défense américano-indiens, qui s’est tenue à New Delhi le 10 novembre.

Le tableau d’ensemble est le suivant : après avoir audacieusement revendiqué le rôle de leader du Sud mondial en septembre dernier, l’Inde s’est ralliée en l’espace de deux mois au camp américain en tant qu’allié indispensable des États-Unis, aspirant même à devenir un « centre de défense mondial » avec l’aide du Pentagone.

Voici quelques-unes des conclusions de la réunion 2+2 :

  • Partage des technologies relatives aux « défis maritimes, y compris dans le domaine sous-marin » ;
  • co-développement et co-production de systèmes de mobilité terrestre ;
  • L’Inde se chargera de la maintenance des avions américains et de la réparation à mi-parcours des navires de guerre américains ;
  • investissements américains dans l’entretien, la réparation et la révision d’aéronefs et de véhicules aériens sans pilote américains en Inde ;
  • la finalisation d’un accord sur la sécurité de l’approvisionnement, qui approfondira l’intégration des écosystèmes industriels de la défense et renforcera la résilience de la chaîne d’approvisionnement ;
  • la création de nouveaux postes de liaison entre les deux forces armées à la suite de l’adhésion pleine et entière de l’Inde à la force maritime multinationale combinée, dont le siège se trouve à Bahreïn ;
  • l’optimisation du champ d’application de l’accord de mémorandum sur la logistique et les échanges, et l’identification de mesures visant à améliorer l’accès des navires de guerre américains aux bases indiennes.

Il ne fait aucun doute que ce qui précède n’est que la partie émergée de l’iceberg, alors que cette transition extraordinaire dans les politiques indiennes restera largement à l’abri des regards. Les États-Unis semblent tout à fait convaincus que l’Inde est prête à conclure une alliance exclusive, ce que New Delhi n’a jamais cherché à faire avec aucune grande puissance. Quelle est l’offre que l’administration Biden a faite à l’Inde et que cette dernière ne peut pas refuser ?

Il est clair qu’un changement aussi important dans les politiques militaires de l’Inde doit être lié aux postulats fondamentaux de la politique étrangère. Cela dit, curieusement, que l’on parle de « consensus bipartisan » ou autre, le principal parti d’opposition de l’Inde ne se soucie apparemment pas le moins du monde de ce changement. Ce n’est pas surprenant. Il s’agit en fait d’une alliance naissante entre l’Inde et les États-Unis pour contrer la Chine — et c’est un domaine politique où il est difficile de choisir entre Tweedledum et Tweedledee.

Il est certain que la Russie et la Chine comprennent que la politique étrangère de l’Inde est en train de changer. Mais elles font semblant de ne pas s’en apercevoir et espèrent qu’il s’agit d’une aberration. Quoi qu’il en soit, ni la Russie ni la Chine ne peuvent arrêter l’Inde sur sa lancée. Leur capacité à influencer les politiques indiennes s’est considérablement réduite — celle de Moscou en particulier — dans l’environnement sécuritaire actuel.

Le cœur du problème est que l’Inde n’est pas enchantée par la multipolarité croissante de l’ordre mondial. L’Inde est un bénéficiaire de l’« ordre fondé sur des règles » et se sent bien plus à l’aise dans un ordre mondial bipolaire où la multipolarité, si elle existe, reste un phénomène marginal tandis que la prééminence des États-Unis continuera à prévaloir pendant les décennies à venir. Un tel paradigme est perçu comme avantageux pour l’Inde, car il lui permet de s’engager sur la voie d’un contrôle des instincts hégémoniques de la Chine tout en développant de manière optimale sa propre puissance nationale globale. Il s’agit d’un programme ambitieux et risqué, car les politiques changent à Washington au gré des présidents, des redéfinitions des intérêts américains et des changements de priorités.

Aujourd’hui, cependant, la volonté indienne de s’aligner sur les États-Unis est plus évidente que jamais. L’animosité à l’égard de la montée en puissance de la Chine était palpable lors de la réunion 2+2. L’Inde s’est débarrassée de toute prétention résiduelle et s’oriente vers une relation ouvertement conflictuelle avec la Chine. Le QUAD est devenu une locomotive importante. On peut s’attendre à une réponse de la Chine, mais l’avenir nous dira quand et sous quelle forme.

Cela n’est possible que parce que Delhi est raisonnablement assuré que l’orientation indo-pacifique de Washington restera intacte sous l’administration Biden, malgré l’engagement croissant avec la Chine. Bien sûr, un point d’inflexion se profile puisque le président chinois Xi Jinping effectuera son premier voyage aux États-Unis en cinq ans et qu’une réunion au sommet avec le président Biden a été méticuleusement préparée, dont les deux parties espèrent qu’elle sera productive et rendra les relations sino-américaines plus prévisibles.

Les trois problèmes régionaux qui ont occupé une place prépondérante lors de la réunion 2+2 étaient l’Afghanistan, l’Ukraine et le conflit israélo-palestinien. La déclaration commune consacre un paragraphe distinct au sous-titre Afghanistan, qui accuse implicitement les dirigeants talibans de ne pas respecter leur « engagement d’empêcher tout groupe ou individu d’utiliser le territoire de l’Afghanistan pour menacer la sécurité d’un pays ».

La déclaration commune rappelle également la résolution 2593 (2021) du Conseil de sécurité des Nations unies, qui « exige spécifiquement que le territoire afghan ne soit pas utilisé pour menacer ou attaquer un pays, ni pour abriter ou entraîner des terroristes, ni pour planifier ou financer des attaques terroristes ».

Delhi s’écarte radicalement de ses tentatives de dialogue constructif avec les dirigeants talibans. L’une des raisons pourrait être les informations fournies par les services de renseignement selon lesquelles l’Afghanistan est en train de redevenir une porte tournante pour les groupes terroristes internationaux.

Une deuxième possibilité est que les États-Unis et l’Inde partagent un sentiment d’exaspération face à la proximité croissante des talibans avec la Chine et au spectre de la transformation de l’Afghanistan en une plaque tournante de l’initiative des « Nouvelles Routes de la soie ». Le projet de Pékin de construire une route reliant l’Afghanistan via le corridor de Wakhan change la donne en matière de géostratégie et a des conséquences profondes. Tout ce qui a trait à la sécurité du Xinjiang ne peut que susciter l’intérêt de Delhi.

La déclaration commune 2+2 signale une nouvelle convergence américano-indienne sur l’Afghanistan. Il reste à savoir dans quelle mesure cela se traduira par des actions proactives. Notamment, les États-Unis et leurs alliés exploitent également les préoccupations de la Russie concernant le conflit en Ukraine pour renforcer leur stratégie de l’après-guerre froide visant à faire reculer l’influence russe en Afghanistan. Moscou sent qu’elle perd du terrain dans son arrière-cour.

En ce qui concerne l’Ukraine et le conflit israélo-palestinien, il apparaît que les États-Unis et l’Inde ont réussi à harmoniser leurs positions respectives sur ces conflits régionaux cruciaux. En réalité, Delhi se débarrasse de son ambivalence stratégique et se rapproche de la position américaine. C’est ce qui ressort des traits de la déclaration commune, de ce qu’elle dit et de ce qu’elle ne dit pas. Ainsi, en ce qui concerne l’Ukraine, la guerre d’usure de la Russie a « des conséquences qui affectent principalement le Sud ». Ceci mis à part, Moscou peut apprendre à vivre avec la formulation 2+2 sur la guerre en Ukraine.

En ce qui concerne la situation au Moyen-Orient, la déclaration commune exprime un soutien véhément à la lutte d’Israël contre le « terrorisme ». Mais là encore, l’Inde refuse d’appeler le Hamas à la rescousse. L’Inde n’approuve pas non plus la guerre d’Israël contre le Hamas, sans parler de préjuger de ses chances de succès. Plus important encore, la déclaration commune omet toute référence au soi-disant « droit à l’autodéfense » d’Israël, un mantra qui est constamment sur les lèvres de Biden.

L’Inde ne peut pas qualifier la guerre de Gaza d’acte de « légitime défense » alors qu’Israël a déclenché une opération militaire aussi brutale contre d’infortunés civils et rasé la ville de Gaza — ce qui rappelle le bombardement aérien conjoint des Britanniques et des Américains sur la ville de Dresde, capitale de la Saxe, pendant la Seconde Guerre mondiale, dans l’horrible nuit du 9 au 10 mars 1945, qui a tué plus de 25 000 Allemands.

Toutes ces pérégrinations diplomatiques dans la vallée de la mort pourraient peut-être être mieux comprises dans le contexte des tractations intenses impliquant les dirigeants du Hamas dans les capitales régionales, dans lesquelles l’administration Biden aurait des enjeux importants et est partie prenante.

M. K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.




Le racket NewsGuard : La vérification des faits, offerte par Big Pharma

[Source : childrenshealthdefense.org]

NewsGuard, une organisation de vérification des faits à but lucratif soutenue par Big Pharma, Big Tech, le syndicat des enseignants et le gouvernement américain, s’est érigée en arbitre mondial autoproclamé de ce que sont les informations « dignes de confiance ».

Par Dr. Joseph Mercola

L’histoire en un coup d’œil :

  • NewsGuard est une organisation de vérification des faits à but lucratif soutenue par les grandes sociétés pharmaceutiques et technologiques, le syndicat des enseignants et le gouvernement américain.
  • NewsGuard s’est autoproclamé arbitre mondial des informations « dignes de confiance » sur la base de neuf facteurs de « crédibilité et de transparence », pour les informations consultées sur des appareils électroniques privés, dans les écoles et dans les bibliothèques publiques. Sa véritable raison d’être est cependant de mettre en faillite les sites de médias alternatifs en faisant fuir les annonceurs.
  • Fin octobre, Consortium News a poursuivi NewsGuard et le gouvernement américain pour diffamation et violation du premier amendement, arguant que l’organisme de vérification des faits était de connivence avec les services de renseignement américains pour supprimer les opinions divergentes en matière de politique étrangère.
  • NewsGuard a qualifié Consortium News d’organisation médiatique « anti-américaine », bien qu’il n’ait critiqué que six de ses plus de 20 000 articles et aucune de ses vidéos.
  • L’un des PDG de NewsGuard, Louis Gordon Crovitz, est membre du Council on Foreign Relations (CFR), un acteur clé de la Grande Réinitialisation. Depuis sa création, le CFR a pour objectif de saper la souveraineté et l’indépendance nationale des États-Unis afin d’instaurer un gouvernement mondial unique et tout-puissant.

Dans la vidéo ci-dessous, Marissa Streit, PDG de PragerU, s’intéresse à NewsGuard, un organisme de vérification des faits à but lucratif soutenu par Big Pharma, Big Tech, le syndicat des enseignants et le gouvernement américain.

NewsGuard s’est autoproclamé arbitre mondial des informations « dignes de confiance » sur la base de neuf facteurs de « crédibilité et de transparence », pour les informations consultées sur des appareils électroniques privés, dans les écoles et dans les bibliothèques publiques.

Le démarrage de NewsGuard, qui a coûté 6 millions de dollars, a été financé en partie par le groupe Publicis, l’une des plus grandes sociétés de relations publiques au monde. Nombre des plus grandes entreprises pharmaceutiques font appel à leurs services, et le conseil d’administration de Publicis Health se compose également d’un groupe de personnalités de premier plan ayant des antécédents ou des affiliations dans le secteur des grandes entreprises pharmaceutiques. J’ai détaillé ces liens dans mon article du 5 octobre 2021 intitulé « The Web of Players Trying to Silence Truth » (La toile des acteurs qui tentent de faire taire la vérité).


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NewsGuard censure la vérité, pas les fausses nouvelles

Au printemps 2020, NewsGuard a classé mercola.com dans la catégorie des « fake news » parce que nous avions signalé que le virus du SRAS-CoV-2 avait potentiellement fui du laboratoire de niveau de biosécurité 4 de la ville de Wuhan, en Chine, épicentre de l’épidémie de COVID-19.

Un an plus tard, le Congrès américain a lancé une enquête pour explorer la théorie de l’accident de laboratoire après qu’il est apparu que les National Institutes of Health avaient financé des recherches sur les coronavirus de chauve-souris à l’Institut de virologie de Wuhan.

Il est intéressant de noter qu’un rapport de CNN daté du 16 avril 2020 a révélé que la censure des articles mentionnant la possibilité que le SRAS-CoV-2 ait pu s’échapper de l’installation de niveau de biosécurité 4 de Wuhan semble être dirigée par la Chine, ce qui signifie que NewsGuard a protégé de manière fonctionnelle les intérêts chinois.

[Note de Joseph : l’affaire du supposé virus échappé d’un labo n’a pas plus de justification scientifique que celle de son échappement d’un pangolin ou d’une chauve-souris. Ce n’est qu’un écran de fumée destiné à maintenir vivante la croyance en l’existence de méchants virus en dépit du fait que l’hypothèse virale a été réfutée il y a déjà sept décennies. Voir notamment C’est l’heure du conte « Gain de Fiction »* avec RFK Jr. et ses amis ! et Un adieu à la virologie dans le dossier Vaccins et virus. La science véritable évolue par la remise en question permanente de ses théories, mais quand une hypothèse prétendument scientifique devient indiscutable, elle relève désormais de l’ordre des croyances religieuses. Il y a longtemps que la virologie n’est plus une science, car notamment les expériences de contrôle indispensables à la démonstration scientifique ne sont jamais effectuées par les virologues. À la place, ils pratiquent des rituels relevant de mauvaise cuisine, comme la prétendue « culture » virale.]

Comme le note Streit, si vous êtes une société à but lucratif payée par Big Pharma, dans quelle mesure pouvez-vous être neutre et impartial lorsque vous vérifiez les faits des articles qui critiquent l’industrie ? Il est bien connu que celui qui tient les cordons de la bourse a beaucoup d’influence.

Le racket de NewsGuard

Selon M. Streit, la plupart des employés de NewsGuard sont également des « activistes de gauche » qui ne supportent pas les médias non libéraux comme PragerU, The Daily Wire, The Federalist et Breitbart.

Elle explique correctement comment fonctionne leur petit jeu d’« enquête impartiale ». Tout d’abord, ils vous envoient un courrier électronique contenant une liste de questions accusatrices sur un sujet brûlant que vous avez abordé sur votre site.

Si vous répondez, ils ignorent vos réponses et vous envoient une nouvelle liste de questions. Si vous ne répondez pas, vous avez confirmé à leurs yeux que vous n’êtes pas une source fiable.

« Pile ils gagnent, face vous perdez », dit Streit.

Quelle que soit l’approche utilisée, NewsGuard apposera une étiquette « fake news » sur votre site afin de faire fuir les lecteurs et de dire aux agences de publicité et aux grandes entreprises de se tenir à l’écart et de placer leur budget publicitaire ailleurs.

Comme le fait remarquer Mme Streit, pour les organes de presse qui ont besoin d’annonceurs pour rester à flot, « cela peut coûter très cher, très vite ». Les entreprises peuvent facilement être acculées à la faillite de cette manière, et « bien sûr, c’est ce qui est prévu », dit-elle.

NewsGuard sert également de pare-feu pour protéger les grandes entreprises technologiques contre les accusations de censure.

Lorsque des sources conservatrices affirment que les grandes entreprises technologiques censurent leurs opinions, celles-ci se contentent de répondre : « Nous n’avons porté aucun jugement. Nous avons engagé un vérificateur de faits tiers qui nous a dit que cette histoire, ou ce site web, n’était pas digne de confiance ».

« En bref, NewsGuard leur permet de censurer la parole sans laisser d’empreintes digitales », explique M. Streit.

NewsGuard poursuivi en justice pour avoir supprimé des opinions divergentes en matière de politique étrangère

N’oublions pas non plus que le gouvernement américain sponsorise NewsGuard. Le ministère américain de la Défense a versé 750 000 dollars à NewsGuard « pour surveiller les tendances en matière de “désinformation” en ligne », « ce qui est une façon orwellienne de dire “les informations que le ministère de la Défense n’aime pas” », explique M. Streit.

Exemple : fin octobre, Consortium News a poursuivi NewsGuard et le gouvernement américain pour diffamation et violation du premier amendement, arguant que le vérificateur de faits était de connivence avec les services de renseignement américains pour supprimer les opinions divergentes en matière de politique étrangère.

Comme l’a rapporté Consortium News le 23 octobre :

« Le gouvernement des États-Unis et le “chien de garde” de l’Internet NewsGuard Technologies, Inc. ont été poursuivis aujourd’hui devant le tribunal fédéral de Manhattan pour violation du premier amendement et diffamation par le Consortium for Independent Journalism, une organisation à but non lucratif qui publie Consortium News.

La plainte déposée par Consortium News accuse le Cyber Command du Pentagone, un élément de l’Intelligence Community, d’avoir passé un contrat avec NewsGuard pour identifier, rapporter et restreindre le discours des médias américains qui s’opposent aux positions officielles des États-Unis en matière de politique étrangère.

Dans le cadre de son contrat avec le Pentagone, NewsGuard “agit conjointement ou de concert avec les États-Unis pour contraindre les organismes de presse à modifier leurs points de vue” sur l’Ukraine, la Russie et la Syrie, imposant une forme de “censure et de répression des points de vue” qui diffèrent ou s’opposent aux politiques des États-Unis et de leurs alliés…

Lorsque des groupes de médias sont condamnés par le gouvernement comme étant “anti-américains” et sont accusés de publier du “faux contenu” parce qu’ils ne sont pas d’accord avec les politiques américaines, le résultat est l’autocensure et la destruction du débat public prévu par le premier amendement », a déclaré Bruce Afran, l’avocat de Consortium News. »

Selon la plainte, NewsGuard utilise un logiciel pour marquer les sites ciblés avec des étiquettes d’avertissement qui décrivent le contenu comme étant de la « désinformation » ou du « faux contenu ».

Dans le cas de Consortium News, son site a été qualifié d’organisation médiatique « anti-américaine », bien que NewsGuard n’ait critiqué que six de ses plus de 20 000 articles et aucune de ses vidéos.

Selon Consortium News :

« La plainte demande une injonction permanente déclarant le programme conjoint inconstitutionnel, interdisant au gouvernement et à NewsGuard de poursuivre de telles pratiques et plus de 13 millions de dollars de dommages et intérêts pour diffamation et violation des droits civils. »

Le gouvernement américain a également été pris en flagrant délit de financement du Global Disinformation Index (GDI), aujourd’hui discrédité, qui ciblait sélectivement les médias conservateurs et non libéraux.

Selon le Washington Examiner, le GDI a envoyé des listes noires à des sociétés de publicité « dans le but de défrayer et de fermer des sites web qui colportent de la prétendue “désinformation”. »

NewsGuard a pour mission de réduire au silence les médias alternatifs

L’opération Mockingbird de la CIA a été officiellement annulée en 1976, mais cela ne signifie pas que son contrôle sur les médias a pris fin.

Si les trois dernières années nous ont montré quelque chose, c’est que tous les grands médias sont désormais totalement contrôlés.

Si vous voulez avoir une opinion différente de celle qui prévaut, vous devez rechercher des sources d’information indépendantes, et ce sont ces sources que NewsGuard tente de détruire.

Caitlin Johnstone a abordé cette question dans un article de janvier 2019 :

« Un rapport diffusé dans les médias grand public par des fonctionnaires anonymes des services de renseignement en septembre affirmait que des employés du gouvernement américain à Cuba avaient subi des lésions cérébrales semblables à des commotions cérébrales après avoir entendu des bruits étranges dans des maisons et des hôtels, le coupable le plus probable étant des “micro-ondes sophistiquées ou un autre type d’arme électromagnétique” en provenance de Russie.

L’enregistrement d’une de ces attaques hautement sophistiquées a été analysé par des scientifiques et s’est avéré être l’appel à l’accouplement du grillon mâle à queue courte des Indes… L’histoire réelle, débarrassée de l’hyperventilation et de la panique russe, est que des employés du gouvernement ont entendu des grillons à Cuba…

Ce n’est que le dernier épisode d’une longue série de terribles débâcles dans les médias de masse, les journalistes désireux de démontrer leur fidélité inconditionnelle à l’empire centralisé des États-Unis s’empressant de rapporter toute histoire qui donne une mauvaise image de la Russie, sans faire preuve de la diligence nécessaire.

Les seules voix qui ont remis en question le récit russe de l’establishment […] sont celles que les médias de masse refusent de diffuser. Les médias alternatifs sont les seules grandes plateformes de dissidence par rapport aux récits autorisés de la classe politique/médiatique détenue par les ploutocrates.

Imaginez donc à quel point il serait désastreux que ces derniers bastions du scepticisme et de la responsabilisation du pouvoir soient éliminés du paysage médiatique. C’est exactement ce que tente de faire une organisation douteuse appelée NewsGuard…

Un nouveau rapport de la journaliste Whitney Webb pour MintPress News explique en détail comment NewsGuard s’efforce de cacher et de démonétiser les médias alternatifs comme MintPress. »

Comme le souligne Johnstone, NewsGuard est « dirigé par certains des individus les plus virulemment pro-impérialistes d’Amérique » et « son programme visant à renforcer le contrôle narratif pour le pouvoir en place est clair ».

NewsGuard lié au conseil antiaméricain des relations étrangères

En effet, l’un des PDG de NewsGuard, Louis Gordon Crovitz, est membre du CFR, un acteur clé de la Grande Réinitialisation.

Le CFR est financé en partie par les fondations Gates, Rockefeller, Ford et Carnegie, et a influencé la politique étrangère des États-Unis depuis sa création il y a 95 ans.

Presque tous les secrétaires américains à la défense ont été membres à vie, de même que la plupart des directeurs de la CIA. Cela revêt une importance cruciale, étant donné que l’objectif du CFR, depuis le début, est d’instaurer un gouvernement totalitaire à l’échelle mondiale, un Nouvel Ordre Mondial avec un pouvoir global du haut vers le bas.

« Depuis sa création, l’objectif du CFR est de saper la souveraineté et l’indépendance nationale des États-Unis afin d’instaurer un gouvernement mondial unique et tout-puissant. »

En 1950, le fils de l’un des fondateurs du CFR, James Warburg, a déclaré devant la commission sénatoriale des affaires étrangères : « Nous aurons un gouvernement mondial, que cela vous plaise ou non — par la conquête ou par le consentement ». De même, en 1975, l’amiral Chester Ward, un initié du CFR, a écrit que l’objectif du CFR était de « submerger la souveraineté et l’indépendance nationale des États-Unis dans un gouvernement mondial tout-puissant ».

Selon Ward, le désir de « renoncer à la souveraineté et à l’indépendance des États-Unis est omniprésent chez la plupart de ses membres » et « dans tout le lexique du CFR, il n’y a pas de terme de répulsion qui ait une signification aussi profonde que “l’Amérique d’abord”. »

En gardant à l’esprit le dernier commentaire de Ward, publié en 1975, il est intéressant de contempler qui s’est opposé au programme « America First » du président Trump, et pourquoi.

De nombreux Américains, même s’ils n’aiment pas ou ne soutiennent pas Trump personnellement, s’accordent à dire que s’occuper de l’Amérique et des intérêts des Américains en premier est une décision rationnelle pour tout dirigeant, et ils ont eu du mal à comprendre comment une politique anti-America First peut être bonne pour la nation.

Ward nous donne la réponse. Ceux qui s’opposent à la politique de « l’Amérique d’abord » le font parce qu’ils travaillent pour le compte d’un réseau qui cherche à éliminer le nationalisme.

L’idée d’un gouvernement menant une guerre contre ses propres citoyens semble totalement irrationnelle et inexplicable — jusqu’à ce que l’on réalise que le CFR contrôle les relations étrangères des États-Unis depuis près d’un siècle, et que son objectif principal a toujours été de saper la souveraineté des États-Unis et de favoriser la création d’un gouvernement mondial unique.

Le comité consultatif de NewsGuard compte également de nombreux membres de groupes de réflexion néoconservateurs, dont Tom Ridge (secrétaire à la sécurité intérieure de George W. Bush), Michael Hayden (un initié de la communauté du renseignement) et Richard Stengel (sous-secrétaire d’État à la diplomatie publique et aux affaires publiques d’Obama et ancien rédacteur en chef de Time Magazine).

Fait révélateur, Stengel a déclaré publiquement qu’il soutenait l’utilisation de la propagande intérieure contre les citoyens américains.

Comme le note Johnstone :

« Celui qui contrôle la narration contrôle le monde. Le désir du pouvoir en place de réglementer l’accès des gens à l’information est si désespéré qu’il est devenu aussi maladroit qu’un adolescent tripotant son rendez-vous sur la banquette arrière d’une voiture, et c’est à peu près aussi agréable.

Ils ne cachent même plus leur désir de contrôler nos esprits, alors il ne devrait pas être trop difficile d’éveiller tout le monde à leurs manipulations. Nous devons utiliser chaque centimètre de notre capacité à communiquer les uns avec les autres avant qu’elle ne s’éteigne pour de bon. »

« Middleware » — Le dernier plan en date pour mettre fin à la liberté d’expression

Dans une vidéo publiée le 1er août sur Twitter/X, Mike Benz, directeur exécutif de la Fondation pour la liberté en ligne, a présenté la dernière stratégie en date dans le cadre des efforts déployés à l’échelle mondiale pour mettre fin à la liberté d’expression. Elle s’appelle « middleware ». Ce terme désigne les organisations de censure tierces, telles que NewsGuard.

En bref, ils tentent de restructurer le secteur de la censure « en passant d’un modèle gouvernemental descendant » à un « modèle intermédiaire concurrentiel » dans lequel la « curation de contenu » (lire censure) est simplement externalisée auprès d’organisations tierces.

De cette manière, un marché « légal » de la désinformation est créé tandis que le gouvernement peut prétendre qu’il n’a rien à voir avec le contrôle de l’information.

Fondamentalement, nous assistons à l’émergence d’une censure d’entreprise organisée à l’échelle mondiale. Bien entendu, l’intelligence artificielle sera également utilisée à plus grande échelle pour « identifier et ralentir la diffusion de contenus erronés et nuisibles ».

NewsGuard travaillerait également avec l’Union européenne sur un nouveau « code de désinformation » afin de faire respecter les nouvelles normes mondiales de la Commission européenne, qui obligent les marques et les sociétés de technologie publicitaire à empêcher la publicité sur les sites qui publient de « fausses informations ».

Une fois de plus, il s’agit de fermer les médias alternatifs en les privant de revenus publicitaires.

Fin octobre, Elon Musk, propriétaire de Twitter, rebaptisé X, a qualifié les évaluations de NewsGuard d’’escroquerie », déclarant qu’elles devraient être « dissoutes immédiatement ».

La déclaration de M. Musk fait suite à des messages de M. Benz et de Tim Pool, PDG de Timcast News, qui a déclaré que NewsGuard avait rétrogradé son site « parce que nous avions publié cinq articles sur près de 5 000 qui citaient M. Trump ».

Ils ont prétendu qu’il était irresponsable de rapporter les déclarations de M. Trump parce que nous devrions plutôt vérifier ses faits et que M. Trump avait tort. Ils prétendent maintenant que nous ne corrigeons pas les erreurs parce que nous n’avons pas répondu à leurs fausses affirmations le mois dernier ».

Ce que vous pouvez faire pour mettre fin à ces abus

En fin de compte, NewsGuard n’est qu’une entreprise de plus destinée à protéger l’alliance mondialiste de gouvernements et d’entreprises privées qui tentent de mettre en place un régime totalitaire de gouvernement mondial unique.

Pour ce faire, ils discréditent et éliminent les concurrents et les analystes indésirables qui vous fournissent des informations allant à l’encontre du discours officiel.

Pour en savoir plus sur NewsGuard, lisez mon précédent article intitulé « NewsGuard, la nouvelle police de la pensée, appartient à Big Pharma ».

Si vous êtes aussi troublé que moi par cette censure croissante, n’hésitez pas à contacter votre bibliothèque locale dès aujourd’hui pour savoir si elle utilise NewsGuard.

Si c’est le cas, demandez-leur s’ils sont au courant de la censure de NewsGuard sur les informations véridiques, qui empiète désormais sur la liberté scientifique et menace les racines mêmes de notre démocratie.

Si votre bibliothèque locale utilise NewsGuard, lancez une campagne pour le faire retirer. Prévenez également votre cercle social de l’utilisation de NewsGuard.

Comme le note Streit :

« Si vous ne voulez plus penser par vous-même, NewsGuard vous couvre. Mais si vous voulez penser par vous-même, vous êtes prévenu. Si NewsGuard a mis un drapeau rouge sur une source, tout ce que vous devez savoir, c’est que la gauche ne veut pas que vous la lisiez, la regardiez ou l’entendiez. Et qu’est-ce que cela vous donne envie de faire ? ».

Publié à l’origine par Mercola.




Loto natal

Respectons l’ordre naturel : qui peut croire que toutes les vies se valent1 ?!
Au loto de la naissance, il y a les gagnants… et les perdants.
USA, Russie, Ukraine, Donbass, Israël, Palestine, Hamas, Yémen, Kivu, etc.
Dans chaque conflit, il y a les gentils et les méchants.

2

Lorsque j’ai dit à ma fille que j’allais écrire un texte sur la valeur des humains sa réponse immédiate fut « tu as raison, les organes, ça vaut des millions ».

Je reconnais bien volontiers mon absence d’objectivité, c’est ma fille, mais le fait est qu’elle a immédiatement tapé dans le mille, preuve que mon éducation a bien fonctionné.

Qui peut encore ignorer cette Vérité :

« Les vies humaines n’ont pas toutes la même valeur ! »

Tout ceci relève de l’ordre naturel pour un agnostique et du divin pour un croyant. Il serait fou de vouloir le remettre en question.

Pour autant, bien que « Vérité Universelle », celle-ci évolue en fonction de l’appartenance à telle ou telle caste. Raison pour laquelle l’humanité devrait se doter d’instances internationales mondialement reconnues et acceptées afin de mettre un peu d’ordre dans cette cacophonie.

Question de Jessie Pœur :

« Sur quoi vous basez-vous pour affirmer que certains humains auraient peu ou aucune valeur ? »

Si vous désirez parvenir à un consensus sur la non-valeur d’un peuple, le plus simple est de pratiquer le génocide total. Hélas, il demeure relativement difficile à mettre en œuvre.

Il existe pourtant quelques exemples heureux dans l’histoire. Les Indiens d’Amérique ont été quasi totalement éradiqués par les ancêtres des États-Uniens (vous verrez dans la suite de mon texte que cela ne relève pas du « génocide », mais d’une espèce de « malentendu », d’un « concours de circonstances »).

Les rares survivants sont métissés ou alcooliques, ceci permettant de ne pas entretenir un conflit stérile. Nous avons ainsi pu confirmer cet adage de sagesse, « un bon indien est un indien mort ».

La valeur d’un humain est complexe à calculer et multifactorielle

Les paramètres sont quasi infinis. Cela va de votre lieu de naissance, de vos origines, de votre couleur de peau, de votre religion, de votre sensibilité politique et j’en passe.

C’est dire que tout le monde ne peut pas gagner à la loterie de la naissance et ce n’est que justice !

Imaginez un monde où tout être humain naîtrait avec un capital valeur identique et ce quelques soient ses différences. Mais quelle horreur !

C’est un peu comme si tout le monde possédait une Ferrari, celles-ci perdraient alors toute valeur et intérêt.

Dieu, ou moi-même, nous en préserve, ce n’est pas près d’arriver.

Afin de quitter la théorie, prenons un exemple simple concret, mais surtout consensuel.

Vous et moi — mon texte s’adresse à des Occidentaux éduqués avec un niveau de vie suffisant pour avoir du temps à perdre à me lire, et si possible blancs et chrétiens ou juifs (nul n’est parfait en ce monde) — donc vous et moi sommes tous d’accord pour dire que la vie d’un enfant irakien ne vaut quasi rien. Il suffit de le regarder, de voir où il vit, comment il est habillé, sa pauvreté et même sa crasse pour reconnaître cette évidence.

Attention, ne vous méprenez pas, ce n’est absolument pas une question de racisme ou je ne sais quel sentiment de supériorité, mais un simple constat confirmé par l’Histoire.

Franchement, qui songerait à accuser les USA de crime de guerre et de crime contre l’humanité lorsqu’il s’agit de centaines de milliers de civils sous-développés déchiquetés par leurs armes ?! Quel fou pourrait s’en offusquer ?

Les faits parlent :

La valeur d’un enfant irakien ne saurait dépasser le prix qu’un pédophile est disposé à mettre
pour passer un moment agréable entre amis, ou de ses organes.

Reconnaissez en revanche que le décès d’un seul et unique enfant en France lors d’un attentat terroriste n’est que barbarie et constitue un acte odieux totalement inacceptable.

Ici encore les faits parlent :

La vie d’un enfant occidental n’a pas de prix et il est de notre devoir de tout faire pour le sauver
et le greffer avec les organes prélevés sur un enfant irakien déchiqueté par une bombe occidentale.
Bombe dont le seul objectif est de préserver la démocratie et les droits de l’homme

face aux barbares !

Complexité et variabilité

Même s’il ne fait aucun doute qu’un pauvre, d’une autre religion, d’une autre couleur et qui plus est d’un pays lointain et sous développé ne vaut rien, justice oblige, sa valeur peut varier.

Je ne parle pas de sa valeur marchande en tant que viande pour pédophile en mal d’exotisme.
Le fait est qu’un bébé blanc européen aura une valeur argus largement supérieure à un bébé basané quand bien même il y aurait des frais d’importation sur plus de 10 000 km.

Ben oui, la valeur d’un bébé irakien réduit en soupe sanguinolente sous les chenilles d’un char Abrams, 9 millions de dollars pièce, est nulle.

Pourtant ce même bébé « abattu sauvagement par un terroriste » lors d’un attentat sur le sol français aura une valeur infiniment supérieure, bien que demeurant moindre, encore heureux, à la valeur d’un bébé autochtone.

Question de point de vue ou de lieu.

Prenons quelques exemples.

Le Président Macron3 a tweeté le 23 novembre 2022.

« Des bombardements massifs ont eu lieu aujourd’hui contre l’Ukraine, laissant une grande partie du pays sans eau ni électricité. Toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un crime de guerre et ne peut rester impunie. »

Il est bon de rappeler des évidences et j’approuve totalement notre grand monarque. Quel monstre sans cœur aurait à dire le contraire ?

Le Point avec l’AFP nous apportait des précisions :

« Nouveaux bombardements en Ukraine : des morts à Kiev, Lviv sans électricité.
De nouvelles frappes ont touché les villes de Kiev et de Lviv ce mercredi. Au moins trois victimes et six blessés ont été dénombrés dans la capitale4. »

Quelle horreur !

De sont côté, le média pro-russe Donbass-Insider, donc anti-forces-du-bien osait publier le 5 décembre de la même année :

« L’armée ukrainienne tue 20 civils en cinq jours lors de bombardements délibérés des villes du Donbass5. »

Bien entendu vous ne verrez aucun média occidental et encore moins notre Président, relayer, s’horrifier et parler de « crime de guerre ».

En premier lieu parce que les gentils ne ciblent jamais de civils, mais surtout parce que ces civils du Donbass n’ont aucune valeur humaine. Les Russes sont les seuls responsables de leur décès !

Vocabulaire

Quand les méchants tuent des gentils, c’est soit un crime de guerre soit un crime contre l’humanité !

Si ces méchants ne sont pas membres d’une armée constituée reconnue comme telle par les gentils alors « ces méchants ne sont pas des soldats, mais des terroristes ». Notons que lorsque les méchants sont très très méchants comme Poutine, il est possible de nommer « terroristes » les soldats de l’armée du méchant.

Rappelons que le vocabulaire est déterminé par les vainqueurs, ainsi les résistants durant la Seconde Guerre mondiale étaient nommés « terroristes » par le gouvernement français et ce n’est qu’après la victoire du camp du bien que l’on a pu les nommer « résistants ».

Notons que les terroristes du Hamas se nomment « résistants » ou « combattants » entre eux, mais nous ne sommes pas dupes, ils n’ont rien de soldats.

Qu’importe le passé

Le sous-homme est et demeure un sous-homme.

Vouloir comprendre les intentions de ces barbares n’a pas de sens, on peut même dire que c’est criminel.

« Tu vas pas nous faire chier avec les prétendus crimes commis pendant des années par les gentils et nous expliquer que cela aurait pu finir par énerver les méchants, rien ne peut excuser leur barbarie passée, présente et future, leurs actes sont inexcusables, point final ! »

Question de Laure Agéklat :

« Vous laissez entendre que les donbassiens ne valent rien, comment arrivez-vous à cette conclusion ? »

Prenons l’Ukraine, qu’importe le fait qu’une guerre civile faisait rage depuis 2014, qu’importent les autorités ukrainiennes ciblant et tuant des civils ukrainiens russophones dans le Donbass, qu’importent les autorités de l’époque rappelant que ces habitants étaient des sous-hommes. Tout ceci ne justifie en rien l’intervention de l’odieux Poutine.

Un article de The Conversation6 de juin 2020 donc 20 mois avant l’invasion barbare russe.

« Le conflit qui oppose depuis plus de six ans l’armée ukrainienne régulière aux deux républiques séparatistes autoproclamées — la République populaire de Lougansk (LNR) et la République populaire de Donetsk (DNR) — soutenues par la Fédération de Russie a fait plus de 13 000 morts, dont plus de 3 000 civils et 1,5 million de déplacés. Le cessez-le-feu prévu par les accords de Minsk II signés en 2015 est violé quotidiennement et les affrontements continuent de faire des victimes chaque semaine. »

Cette réalité était déjà affirmée le 24 octobre 2014 par l’ancien Président ukrainien Petro Porochenko7 :

« (en parlant des russophones) Nous aurons du travail, eux -non ! Nous aurons les retraites, eux -non ! Nous aurons des avantages pour les retraités et les enfants, eux -non ! Nos enfants iront à l’école et à la garderie, leurs enfants resteront dans les caves ! Parce qu’ils ne savent rien faire. Et c’est comme ça, et précisément comme ça, que nous gagnerons cette guerre8 ! »

Soyons de bonne foi un petit instant.

Combien de français connaissaient les mots Donbass, Donetsk ou Lougansk avant l’immonde attaque des Russes ?

Qui était capable de placer précisément l’Ukraine sur une carte avant l’invasion russe ?

Ceci est une preuve de plus que les russophones ne valaient et ne valent strictement rien !

Si compteur d’horreurs, il y avait, ce n’est que simple rhétorique, vous en conviendrez. Nous savons que seuls les Russes en commettent, pas les Ukrainiens, alors ce compteur ne saurait débuter avant « l’invasion russe », l’avant ne comptant pas, car ce n’était que l’œuvre des gentils.

Prenons aujourd’hui l’exemple d’Israël.

Qu’importe le fait qu’ils aient chassé les squatteurs palestiniens en 1948. qu’importe qu’ils n’aient cessé d’étendre légitimement leur territoire en récupérant leur dû, qu’importe le fait que Gaza soit une prison à ciel ouvert pour protéger Israël du terrorisme barbare, qu’importe que les palestiniens n’aient aucune perspective d’avenir en Palestine, et qu’importe que la majorité écrasante de morts civiles depuis 1948 soit largement supérieure chez les palestiniens…

On ne peut débusquer le méchant d’un conflit en comptant le nombre de morts civiles. La preuve en est que les alliés ont largement tué des civils japonais, irakiens, vietnamiens ou allemands et j’en passe quand nul ne nie que les victimes vivaient dans des pays gouvernés par les forces du mal.

La fin justifie les moyens, qu’importe les millions de civils du mauvais côté de l’échiquier qui en payent le prix.
Ce n’est que justice, les méchants n’avaient qu’à bien se tenir !

Question de Jean Neymar :

« Il n’est pas possible de supposer que les civils palestiniens n’auraient pas ou peu de valeur sans éléments probants ! »

Même s’il y a factuellement largement plus de morts côté palestinien, c’est de leur faute, ils n’avaient qu’à être du côté du bien ou se révolter comme l’a rappelé si justement le Président Herzog9.

Aujourd’hui la seule chose qui compte c’est l’horrible attentat terroriste perpétré par le Hamas qui a provoqué des centaines de morts parmi les Israéliens, il n’est nullement question de décompte et de « avant » !

L’ONU10 indique qu’entre 2008 et 2020, le conflit aurait fait 251 victimes israéliennes et 5590 palestiniennes.

Ramené à la population française, cela reviendrait à 1700 morts côté israélien et 185000 côté palestinien. Bon oui, et alors ?

Non seulement l’avant ne compte pas, mais il en est de même de « l’après » dans les décomptes.

Si l’on en croit les autorités palestiniennes, des menteurs par nature, il y aurait au 4 novembre11 9400 morts dont 3900 enfants après le début des représailles, versus 1400 chez les Israéliens depuis le 7 octobre.

Ramené à la population française, cela reviendrait à 9 900 morts israéliens
et 312 000 palestiniens depuis le 7 octobre !

Bien entendu, comme pour l’Ukraine, les méchants mentent toujours, c’est bien connu.

Ouest-France titrait :

« Guerre Israël-Hamas : 9 000 ou 2 000, derrière les chiffres du Hamas, combien de civils morts à Gaza ? ».

Bon si on regarde les vidéos des bombardements et les quartiers totalement rasés, on peut effectivement douter de 9000 morts dans une des zones les plus densément peuplées de la planète et où les civils ne peuvent pas fuir, toutes les frontières étant bouclées.

Qui est la source de Ouest-France ?
Michel Goya, ancien militaire, auteur de nombreux ouvrages dont le blog « la voie de l’épée12 »
(voie avec un « e » et non un « x ») qui suppose, sans la moindre preuve, que ces données sont fausses.
Ce même Michel Goya déclarait en février 2022 :
« Guerre en Ukraine :  Les Russes pourraient atteindre leurs objectifs en une ou deux semaines, il estime que l’armée ukrainienne ne pourra pas vraiment faire le poids face à l’offensive russe. »,
puis en mars 2022 :
« Guerre en Ukraine : À ce rythme, les Russes n’ont plus de missiles dans trois semaines13 ».

Bizarrement, 19 mois plus tard ils en ont encore.

Bref, les 9000 ne seraient que mensonges, mais « que » 2000, tandis que les 1400 ne seraient que pure vérité sous-estimée.

Dernier point, aussi bien Netanyahou que Zelenski n’ont aucun intérêt à mentir sur le nombre de morts civils qu’ils auraient provoqué dans le camp adverse, car les forces du bien ne peuvent pas commettre le moindre crime de guerre, mais uniquement des dommages collatéraux.

Pertes civiles dont la responsabilité incombe exclusivement au camp du mal.

Celui-ci a quant à lui intérêt à cacher ses méfaits étant donné que chaque civil tué relève exclusivement du crime contre l’humanité.

Donc que ce soit 1 000, 2 000 ou 9 000, on s’en moque, nous savons bien que les vies palestiniennes n’ont pas la même valeur que les vies israéliennes.

Quelle perte de temps dans ces débats stériles à balancer des évidences…

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère

C’est pourtant simple à comprendre, « les victimes israéliennes (ou ukrainiennes) le sont par des terroristes, des monstres, des barbares, des non-humains. Ils n’hésitent pas à faire cuire un bébé encore vivant dans un four14. » (L’histoire ne dit pas s’ils ont utilisé une cuisson traditionnelle ou à chaleur tournante additionné d’herbes de Provence ou de basilic14b.)

Publication sur le site TF114c au 31 octobre et mise à jour le 2 novembre :

« Une rumeur partie du président d’une ONG israélienne qu’aucun élément probant ne permet de confirmer à ce stade.

Mise à jour du 02/11 : ajout de la déclaration du chef d’équipe de l’organisation ZAKA.

Pendant que la guerre fait rage dans la bande de Gaza, les horreurs perpétrées le 7 octobre dans des kibboutz israéliens continuent d’être documentées.

Dans ce flot d’informations, des tweets vus entre 2 et 15 millions de fois, constate TF1info ce mardi, évoquent le meurtre d’un nourrisson, des suites de brûlures provoquées par un four, ce dont s’émeuvent aussi des responsables politiques français, dénonçant un crime. Pour autant, l’information ne se fonde sur aucune preuve
les journalistes israéliens qui ont enquêté sur cette accusation parviennent tous à la même conclusion : celle-ci n’est fondée sur aucun élément probant ni aucun témoignage fiable recueilli sur place. Un journaliste du quotidien Haaretz, Chaim Levinson, explique dès le lendemain avoir « vérifié » la teneur des faits relatés. Il est affirmatif : cela « ne s’est pas passé ». »

Toute ressemblance avec les bébés koweïtiens jetés des couveuses par les troupes irakiennes ne serait que pure coïncidence.

« Les faux bébés koweïtiens.

Montage. Pour faire accepter la guerre du Golfe, on invente un massacre de nouveau-nés14d. »

Tandis que les victimes palestiniennes (ou du Donbass) l’ont bien cherché, elles sont uniquement les victimes du Hamas (ou de Poutine) qui les utilise comme bouclier humain et elles n’avaient qu’à chasser le Hamas (ou Poutine). Bien fait pour leur gueule !

Tandis que les victimes palestiniennes (ou du Donbass) l’ont bien cherché, elles sont uniquement les victimes du Hamas (ou de Poutine) qui les utilise comme bouclier humain et elles n’avaient qu’à chasser le Hamas (ou Poutine). Bien fait pour leur gueule !

Le Président israélien Herzog l’a très bien expliqué lors d’une intervention :

« Ce n’est pas vrai, cette rhétorique selon laquelle les civils n’étaient pas au courant, n’étaient pas impliqués, c’est absolument faux. Ils auraient pu se soulever contre ce régime maléfique qui a pris le contrôle de Gaza lors d’un coup d’État15. »

Passons donc à l’acte pour nous venger, mais, en légitime défense :

“Israël — Hamas : Tsahal frappe une ambulance à Gaza, le patron de l’ONU « horrifié »16

“L’armée israélienne a confirmé cette attaque, qui visait selon elle le Hamas. Dans un communiqué, Tsahal a déclaré avoir « frappé une ambulance qui a été identifiée par les forces comme étant utilisée par une cellule terroriste du Hamas à proximité de leur position dans la zone de combat ».”

Mais comment faire autrement ?!

Quand les civils de castes inférieures sont visés, ils sont, au mieux, des victimes collatérales ou des boucliers humains utilisés par les barbares (ce qui est aussi une triste réalité).

En revanche quand les morts sont du côté des bons humains, ils sont victimes de barbarie.

J’espère qu’à force ça commence à rentrer sinon je vous invite à regarder Cnews ou BFM 24 h/24.

Les USA n’ont pas été condamnés pour crime de guerre ou crime contre l’humanité pour avoir lancé deux bombes atomiques sur le Japon. Ni pour avoir largué des tonnes de bombes incendiaires sur Berlin ou sur Tokyo la nuit du 9 au 10 mars 1945, tuant ainsi 95 000 civils en une seule nuit, la cible des bombardements n’étant pas militaire !

Les croque-monsieur n’avaient qu’à se révolter contre leurs dictateurs respectifs et rien ne serait arrivé.

Deux poids, deux mesures de bon sens, quand cinq (5) morts (et non 95 000) sur un marché en Ukraine « à cause de Poutine » relèvent bien évidemment du « crime contre l’humanité ».

(20 000 civils japonais durant la 2e guerre mondiale valaient moins qu’un seul civil ukrainien.)

La faute aux religions ?

Il faut être un idéaliste pour affirmer que les religions seraient à l’origine des conflits humains.

Même si elles sont souvent présentes, l’être humain n’a pas besoin d’un Dieu pour être manipulé et tuer son prochain.

Pour qu’un humain en vienne à tuer un autre et pouvoir continuer à dormir, il est indispensable de le déshumaniser. C’est d’ailleurs un gros problème de l’état major, une majorité de soldats ne tirent pas pour tuer.

Il est impossible de se lancer dans un conflit sans préparer auparavant sa population.

« L’autre est un sauvage, un monstre, un non humain, il est dangereux,
il nous menace, c’est lui ou moi, il faut le tuer. »

Ce qu’il y a de « bien » dans le conflit israélo-palestinien c’est que les autorités palestiniennes n’ont rien à faire pour monter leur population contre les israéliens, ceux-ci s’en chargent avec brio.

Qui pourrait croire qu’Israël sortirait vainqueur des représailles alors qu’ils ne font que fabriquer du ressenti, de la haine et du désespoir parmi les survivants. Chaque mort fabrique de nouveaux soldats, pardon de nouveaux terroristes. Même le plus pacifique des pacifiques ne peut que prendre les armes en voyant sa nièce déchiquetée par une bombe sur un hôpital ou une école, quand bien même des combattants du Hamas s’y cacheraient.

Si l’objectif des autorités israéliennes était de maintenir la population israélienne dans la peur et une guerre perpétuelle, ils ne s’y prendraient pas autrement.

Qui peut croire que la communauté internationale et les pays arabes autoriseront l’éradication de tous les Palestiniens, pour la « paix », unique méthode pour ne plus fabriquer de terroristes.

Mais revenons à nos moutons, il est évident que l’argument marketing religion est important, car « efficace » pour fabriquer peur et haine, mais pas forcement nécessaire.

Dans une guerre de gang entre deux quartiers le motif est souvent uniquement territorial.

À l’échelle d’un pays, nous pourrions aussi citer la guerre de Sécession durant laquelle on a fait croire à la population du nord que c’était un combat pour la liberté et la fin de l’esclavage alors que la motivation des tireurs de ficelle était essentiellement économique, concurrence déloyale oblige.

Rassurez-vous, si demain il n’y avait plus de religions ou une religion unique croyez bien que cela n’aurait strictement aucun impact et que l’être humain « juste » continuerait à faire des guerres « justes » et à tuer d’autres humains méchants dont la vie n’a pas de valeur.

Nous ne sommes pas des sauvages !

Attention, nous sommes les gentils et en tant que gentils nous devons le montrer à nos concitoyens.

Les organisations humanitaires sont présentes sur place ainsi que des missions de l’ONU qui ne font pas de différences entre les victimes.

Citons la parole de la France qui a dit « la guerre c’est pas bien, il faudrait arrêter ». Si après vous n’êtes pas fiers, c’est à désespérer.

La France a d’ailleurs dépêché au large de Gaza son porte-hélicoptères Tonnerre, hou que ça fait peur, afin de « secourir des victimes17 ».

Pour l’instant, il n’accueillerait aucun patient et sa capacité serait de deux (2) blessés par manque de personnels (probablement terrassés par le Covid), la faute à pas de chance !

Des mauvaises langues disent aussi que les Israéliens n’autoriseraient pas la France à accueillir des blessés.

Il faut dire que même la frontière entre l’Égypte et Gaza est fermée, empêchant toute fuite, même des victimes.

« Le loto de l’espoir ! »

« Ne désespérerons pas, un grand loto animé par BHV va être organisé
le jeudi 23 novembre à l’occasion de Thanksgiving,
journée pour remercier Dieu de sa bonté et de ses largesses.
Un tirage au sort désignant l’enfant palestinien qui aura le droit d’être sauvé sera organisé ce jour. »

Mais attention, pour des raisons morales évidentes, tout le monde ne pourra pas participer.

Un tri sera fait sur des critères objectifs et humanistes :

  • Maximum 6 ans, au-delà c’est un terroriste du Hamas.
  • Chance de survie supérieure à 90 % sinon ça vaut pas le coup.
  • Visage non déchiqueté, c’est pas télégénique.
  • Une tête d’Occidental pour éveiller l’empathie.
  • Un membre arraché est un plus, c’est toujours sympa un enfant avec un bout de jambe qui pendouille puis en fauteuil roulant.

Toutes les chaînes de télé sont conviées à retransmettre l’opération, coût estimé à 8 millions d’euros. Tout sera filmé, de l’extraction par l’armée au péril de leur vie, hélitreuillage, trajet jusqu’au bateau avec la machine qui fait beep reliée au petit malheureux, et les médecins qui se battent pour ne pas qu’il meure durant le trajet, l’opération avec la terrible attente, et enfin le réveil « il est sauvé » !

Témoignage en live :

« Je remercie les médecins français, sans eux je ne serais plus là aujourd’hui. »

… Et au bout d’une semaine, on le renvoie chez lui, pardon il n’a plus de chez lui, bon on le renvoie chez le.. Là-bas, les cendres de sa famille étant déjà dispersées par le vent, il pourra leur dire au revoir et les rejoindre au plus vite.

Ceci est la preuve que le camp du bien est composé de gens… biens. D’aucuns pourraient dire qu’il faut butter ces enfants, car ils deviendront terroristes en vieillissant.

Théorie dont certains doutent, je ne sais pas pourquoi cet enfant sans avenir, dans une zone désolée, sans eau, nourriture, éducation, ou électricité et dont toute la famille a été victime collatérale pourrait en vouloir injustement à Israël et devenir à son tour terroriste ?! Raisonnement oh combien étrange quand on sait que son malheur est entièrement imputable au Hamas et à l’inaction des siens.

Notez qu’il y aura un ou deux autres enfants sauvés par la suite lors d’autres lotos, mais je ne peux pas vous révéler le déroulé pour des raisons évidentes de suspens et d’audimat.

Tout ce que je peux vous dire c’est que pour le 2e tirage au sort, l’enfant décédera quelques jours après l’opération, mais tout en ayant pu dire auparavant face caméra :

« Je n’en veux pas au pilote de drone israélien qui a lancé sa bombe en buvant son whisky et en grignotant des cacahuètes avant d’emmener son fils au judo. Je remercie la France pour tout ce qu’elle fait pour notre peuple et je suis certain qu’un jour Israéliens et Palestiniens seront unis main dans la main ».

Là le sauvage crève et la caméra se tourne doucement vers le soleil couchant, clap de fin, puis pub pour lutter contre le gaspillage alimentaire et l’obésité.

Les voix de la sagesse et du bon sens ?

Céline Pina, politicienne et éditorialiste sur Cnews, a fait un rappel intéressant18 :

« Le crime contre l’humanité et les crimes de guerre c’est pas une question de degré, c’est une question de nature, autrement dit une bombe qui explose et qui va détruire et qui va faire des dégâts collatéraux tuera sans doute des enfants »

« MAIS CES ENFANTS NE MOURRONT PAS EN AYANT L’IMPRESSION QU’EN FACE D’EUX L’HUMANITÉ A TRAHI TOUT CE QU’ILS ÉTAIENT EN DROIT D’ATTENDRE. »

« Là ce qui est horrible c’est d’imaginer ces enfants qui avaient huit, neuf, dix ans, ces femmes, ces, qui sont partis en emportant comme dernière image une image d’inhumanité, d’atrocité et de mépris de ce qu’ils sont, heu, c’est là où se niche le crime contre l’humanité, la négation absolue et je pense que l’on aurait intérêt à l’expliquer beaucoup plus parce que sinon le règne de l’émotion met des signes “égal” entre toutes les victimes.
La manière dont ils ont été tués, elle, elle est différente et elle, elle parle de notre inhumanité ou de notre humanité. 
»

Céline Pina et son approche humaniste à propos des soignants non vaccinés :

« Je pense qu’on parle de 2000 personnes sur une population qui se chiffre en milliers et en milliers de personnes. Donc là, on a quand même à faire, j’allais dire, au fond de cuve. »

« Si vous avez des gens qui sont incapables de comprendre cela, y compris des médecins, mais mieux vaut qu’ils ne soient pas à l’hôpital… En plus, là-dessus, il y a quand même un consensus médical aujourd’hui et qui a eu lieu tout de même très vite sur ces questions de vaccination19. »

Nous pourrions citer aussi le député européen Bernard Guetta membre de la commission des Affaires étrangères du parlement sur LCI20.

« Un massacre, tout massacre, même abominable, même de 10 000, de 15 000 ou 20 000 personnes, ce n’est pas un génocide, un génocide ce n’est pas une question de nombre de morts, le génocide c’est une volonté d’exterminer un peuple dans son entier. »

Dimanche 5 novembre, 10 h 27 Georges Bensoussan historien sur CNEWS21.

« Le terme de génocide (NB qui serait perpétré par Israël) est d’une absurdité absolue. »

« Les Israéliens n’ont pas le choix, s’ils veulent détruire militairement le Hamas, ils sont obligés de tuer des civils parce que malheureusement le Hamas se sert d’eux comme d’un bouclier humain. »

(NB : Je rappelle à mes fidèles lecteurs que les civils ukrainiens tués par les troupes russes sont exclusivement victimes de crimes de guerre et ne servent JAMAIS de bouclier humain, car c’est l’apanage des enculés, donc des Russes et non des Ukrainiens.)

« Quand les Israéliens tirent, visent le Hamas et tuent malheureusement des enfants, ils tuent les enfants en dépit de leur volonté, le Hamas tue des enfants volontairement. »

La quantité ne serait donc pas une donnée objective pour parler d’épuration ethnique, de crime de guerre ou de génocide.

Cela a été confirmé le 5 novembre par le ministre israélien chargé du patrimoine22.

« Au journaliste qui lui demandait à la lumière de ses propos si la solution serait à ses yeux de larguer “une sorte de bombe nucléaire sur toute la bande de Gaza, la raser et tuer tout le monde”, le ministre a répondu : “c’est une option” »

« Il avait également indiqué, dans la même interview, être favorable à la reprise du territoire de Gaza par Israël, évoquant un déplacement forcé des Palestiniens : “[Ils] peuvent aller en Irlande ou dans le désert, les monstres de Gaza devraient trouver une solution par eux-mêmes.” »

Celui-ci a par la suite parlé de « rhétorique ».

Le Premier ministre a été intraitable, à la limite de la violence, et l’a immédiatement suspendu de ses fonctions (attention, pas viré, chacun peut faire de petites bourdes). Certains complotistes imaginent que tout ceci était planifié et avait pour but de tester les réactions de la population suite à cette proposition somme toute séduisante.

Qui pourrait mettre en doute que ses déclarations relevaient de l’hypothétique, d’autant plus qu’Israël n’a pas la bombe comme tout le monde le sait, n’ayant signé aucun traité en ce sens.

Question de notre ami basque Hypnos Tisé :

« Comment distinguer une légitime défense, des dommages collatéraux, du crime de guerre et du génocide ? »

Prenons donc l’exemple de « l’autoroute de la mort23 ». Les Américains qui bombardent l’autoroute entre l’Irak et le Koweït faisant entre 10 000 et 25 000 morts, hommes, femmes et enfants le font donc « en dépit de leur volonté », cela ne constitue ni un crime contre l’Humanité, ni un crime de guerre.

Elles ne sont QUE des victimes collatérales pour la simple raison que lorsque Georges Bush père ou ses généraux l’ordonnent ils n’ont certainement pas le « mépris de ce qu’ils sont » ni la moindre « volonté génocidaire ». Ils ne font que tuer des milliers d’enfants « en dépit de leur volonté ».

Vous savez comme dans les films de gangsters où le tueur annonce à la future victime :

« je n’ai rien contre toi, je fais juste mon job ».

Nous pourrions en dire de tous les autres massacres, des centaines de milliers de morts « non méprisantes et non génocidaires » perpétrées par les Américains depuis le début du 20e siècle.

En revanche si Poutine envoie une bombe sur un marché, voir même sur une ambulance qui serait utilisée aussi par des troupes ukrainiennes, alors là c’est en toute logique un crime de guerre, car dans sa tête de malade génocidaire aucun doute que, « un bon ukrainien, c’est un ukrainien mort ». Il y a volonté évidente de tuer des civils innocents et de commettre un crime de guerre et un génocide.

L’IN-TEN-TION!!!

Accuser le Hamas de crime de guerre ou de crime contre l’humanité affirme que le Hamas veut éradiquer tous les juifs pour ceux qu’ils sont et non comme on massacrerait des ennemis militairement, avec des dommages collatéraux.

L’explication fournie est limpide et pleine de bon sens.

Si d’aventure les palestiniens avaient été expulsés manu militari de leurs terres en 1948 du fait de l’invasion des inuits animistes alors leur volonté ne serait pas de combattre les inuits voleurs de leurs terres, mais d’éradiquer les animistes inuits dans un crime contre l’humanité et une volonté génocidaire.

Israël de son côté n’ayant aucune volonté génocidaire, ni aucune volonté d’épuration ethnique (débarrasser un territoire de tous ses autochtones), mais uniquement protéger ses ressortissants, il ne saurait être accusé de crime de guerre ou de volonté génocide en usant de légitime défense.

Vous avez bien compris j’espère :

« Qu’importe le fait, c’est l’intention qui compte et le camp du bien n’a que de bonnes intentions,
à la différence des barbares. »
« Le camp du bien ne peut donc jamais être à l’origine de crimes de guerre. »
« Il n’est donc pas possible de condamner sur les faits ou sur les actes perpétrés par les gentils ! »

Que dit le droit international24 ?

Précisons d’abord que c’est des conneries inventées par des gauchistes cherchant à donner un sens à leur triste vie.

« Protection de la population civile.

Protection de la population civile dans les conflits armés internationaux.

Protection générale de la population contre les attaques.

  • La population civile ne peut pas faire l’objet d’attaque ; les attaques et actes de violence dont le but principal est de répandre la terreur sont interdits (GPI art. 51.2).
  • Les attaques qui vont frapper indistinctement des objectifs militaires et des personnes ou des biens civils sont interdites. Il s’agit notamment d’attaques qui ne sont pas dirigées contre un objectif militaire déterminé, celles qui utilisent des méthodes ou moyens de combat qui ne peuvent pas être dirigés contre un objectif militaire déterminé ou dont les effets ne peuvent pas être limités (GPI art. 51.4).
  • Les attaques de représailles ne peuvent pas être dirigées contre la population civile (GPI art. 51.6).
  • La population civile ne peut pas être utilisée pour dissimuler ou mettre à l’abri d’attaques des objectifs ou des opérations militaires ».

(N. B. Précisons que si un des camps se comporte en barbare cela n’autorise pas l’autre camp à faire de même en disant « c’est lui qui a commencé, il a triché alors moi aussi ! »)

Glossaire Times Of Israël

Juif :

« Le terme désigne toute personne qui professe la religion monothéiste judaïque… Mais l’on peut être juif athée, c’est-à-dire être juif par son ascendance sans croire au Dieu de la Bible. »

Sémite :

« Aujourd’hui les peuples qu’on qualifie de sémites sont essentiellement les juifs et les Arabes.

Un antisémite désigne une personne spécifiquement hostile aux juifs. »

Sioniste :

« Le sionisme dérive de la “Sion” biblique qui désigne Jérusalem ou le peuple juif. Exilé et dispersé, le peuple juif nourrit l’espoir de retourner en Palestine. Cette espérance est constitutive de la religion juive qui y voit une rédemption.

Un antisioniste se dit d’une personne qui s’oppose à l’existence de l’État d’Israël. »

Pour autant25 :

« Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, s’est alarmée de l’augmentation d’actes antisémites en France depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas et estime que l’antisionisme (N. B. S’opposer à l’existence de l’État israélien) est une forme d’antisémitisme. »

« … a conduit le député LREM Sylvain Maillard à faire une suggestion qui n’est pas passée inaperçue : déposer une résolution ou une proposition de loi pour que l’antisionisme soit reconnu comme un délit, au même titre que l’antisémitisme. Mais l’idée ne fait pas l’unanimité, loin de là. Mardi matin, Emmanuel Macron lui-même a estimé qu’il ne pensait “pas que pénaliser l’antisionisme soit une solution”. »

« Encore aujourd’hui, certaines organisations, comme l’Union juive française pour la paix (UJFP26), se disent “antisionistes”.

Dans un communiqué publié mardi, l’UJFP explique “refuser la séparation des Juifs du reste de l’humanité” et condamne “l’apartheid” qui a cours en Israël, ainsi que le “nettoyage ethnique de la majorité des Palestiniens” opéré pour permettre la création de cet État27. »

NB : De fait les juifs antisionistes seraient donc des antisémites et auraient pour projet leur propre éradication. Comprenne qui pourra !

Définition légale du génocide28

« Article 211-1

Constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre de membres de ce groupe, l’un des actes suivants :

  • atteinte volontaire à la vie ;
  • atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique ;
  • soumission à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ;
  • mesures visant à entraver les naissances ;
  • transfert forcé d’enfants. »

La charte du Hamas29, chapitre 16 précise

« 16. Le Hamas affirme qu’il s’oppose au projet sioniste, et non pas aux Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne lutte pas contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais il mène la lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. En réalité, ce sont les sionistes qui assimilent constamment le judaïsme et les Juifs à leur projet colonial et à leur entité illégale. »

« 17. Le Hamas rejette la persécution de tout être humain ou mise en cause de ses droits nationaux, religieux ou communautaires. Le Hamas estime que le problème juif, l’antisémitisme et la persécution des Juifs sont des phénomènes fondamentalement liés à l’histoire européenne et non à l’histoire des Arabes et des musulmans ou à leur héritage.
Le mouvement sioniste, qui a pu avec l’aide des pouvoirs occidentaux occuper la Palestine, est la forme la plus dangereuse de l’occupation colonialiste qui a déjà disparu du reste du monde et doit disparaître de la Palestine. »

Le nettoyage ethnique30

Bien que non reconnu en droit international, l’ONU précise que le nettoyage ethnique est :

« … une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ».

Plan du ministère du renseignement israélien31 ?

Le ministère israélien du Renseignement aurait rédigé un document secret de dix pages diffusé par WikiLeaks, qui fournirait la marche à suivre pour expulser la population palestinienne de Gaza vers le nord du Sinaï, en Égypte.

  1. « Ordonner aux civils palestiniens de quitter le nord de Gaza avant les opérations terrestres.
  2. Opérations terrestres séquentielles du nord au sud de Gaza.
  3. Les routes traversant Rafah doivent rester dégagées.
  4. Établir des villes de tentes dans le nord du Sinaï et construire des villes pour réinstaller les Palestiniens en Égypte. »

Selon Local Talk32

« Le document de dix pages est daté du 13 octobre et comporte le logo du ministère du Renseignement dirigé par la ministre Gila Gamliel du Likoud. Un responsable du ministère du Renseignement a confirmé à “Local Talk” qu’il s’agit d’un document authentique, qui a été distribué au système de sécurité au nom de la Division politique du ministère, et “n’était pas censé parvenir aux médias. »

Libération33 a précisé :

« Selon l’agence AP, le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a minimisé sa portée en le qualifiant d’exercice hypothétique. »

Agence Nova News34, le 10 octobre :

« L’armée israélienne a appelé les Palestiniens à quitter la bande de Gaza par le passage de Rafah, à la frontière avec l’Égypte. Le colonel Richard Hecht l’a déclaré aux journalistes. “Le terminal de Rafah est toujours ouvert. Je conseille à tous ceux qui peuvent sortir de le faire”, a déclaré l’officier. Ces derniers jours, c’était le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, pour suggérer aux Palestiniens de partir de Gaza. »

Et les autres peuples massacrés, on s’en tape ?

Question de Kelly Diaute :

« Vous parlez beaucoup des donbassiens ou des palestiniens, cette démarche n’est-elle pas suspecte ou complotiste, pourquoi ne pas aborder par exemple le Yémen ou le Kivu ? »

Je ne peux que vous remercier de cette question qui enfonce le clou et prouve que des humains sont sans la moindre valeur.

Qui a une petite idée de la position géographique du Yémen, qui a déjà entendu le mot Kivu ?

Donc d’une certaine manière vous avez raison, ceux-ci valent encore moins que les victimes citées dans ce texte et nous n’en avons strictement rien à foutre qu’ils crèvent dans une totale indifférence.

Yemen:

“Selon les calculs de l’ONU, la guerre au Yémen avait déjà fait, à la fin de 2021, près de 400 000 morts, et détruit une grande partie du pays35.”

La raison en est que c’est un conflit entre « arabes » dont les tireurs de ficelles sont à minima l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, donc on s’en tape. De plus il y aurait 3 méchants, ce qui n’est pas possible, car l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis sont de gentils partenaires des USA.

Kivu :

« Comment 6 millions de morts peuvent-ils être placés sous silence médiatique ?

Sur les cendres du génocide rwandais, la seconde guerre du Congo éclate en 1998 dans la région des Grands Lacs à l’est du Congo. 9 pays africains sont impliqués : l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie au sud, le Rwanda l’Ouganda, le Burundi, le Congo, le Tchad, le Soudan au nord. »

« Le bilan est lourd : 6 millions de morts, près de 4 millions de déplacés, des camps de réfugiés saturés et des centaines de milliers de personnes appauvries.

Les populations ne meurent pas sous le coup de mortiers. Elles meurent majoritairement de maladies, et de famine. Les armes de guerre sont le viol et la destruction du tissu social.

Pour l’exploitation du coltan, on épuise les populations locales, on les appauvrit, on les viole, on les incite à partir. On détruit les infrastructures sanitaires et la moindre pathologie devient mortelle.

Le coltan est un gravier noir dans la boue au poids économique très lourd. 80 % des réserves mondiales sont ici. Le coltan contient du tantale et toute la planète en veut. Indispensable pour la construction de tablettes et smartphones.

La ruée vers le coltan est menée par les grandes multinationales lointaines, les mafieux, les dictateurs des pays voisins36. »

Vous comprenez donc pourquoi ils ne valent rien, car, de un c’est des africains, et de deux, business is business.

Les Indiens d’Amérique

Je fais de mon mieux pour expliquer, car certains s’obstinent à ne pas vouloir comprendre.

N’étant pas juriste, je me base ici sur les déclarations véhiculées par la presse occidentale, mais aussi sur l’histoire du monde.

À croire ces intervenants, nous pourrions déduire que si Hitler est coupable d’avoir ordonné et commis un génocide des juifs, ce n’est pas une question de quantité.

L’horreur quantitative d’un massacre n’aurait pas à rentrer en ligne de compte.

Nous en avons une preuve, car les présidents américains n’ont jamais été poursuivis par un tribunal international pour crime de guerre ou génocide alors que la réalité des massacres perpétrés n’est pas discutée.

Quand bien même 100 juifs auraient été tués par les nazis, c’eût été de nature suffisante à qualifier l’acte de génocidaire, car l’intention était présente.

Pour les Indiens d’Amérique, il serait logique de mener le même raisonnement. Ici encore, point de tribunal, point de condamnations même symboliques ou à titre posthume.

Juste quelques excuses bien timides :

« Il a fallu attendre avril 2009 pour qu’un début de repentance soit officiellement exprimé. Et encore : ces excuses n’ont pas été claironnées, elles n’ont pas été clamées lors d’une cérémonie devant les chefs des tribus indiennes réunies sur la colline du Capitole. Elles ont été camouflées dans un recoin des 67 pages de la loi portant sur le budget de la Défense pour 2010.

Les médias n’ont même pas été invités à assister à la signature, par Barack Obama le 19 décembre 2009, de cette résolution par laquelle le peuple américain s’excuse des “violences” et de “mauvais traitements” subis par les peuples natifs. Une repentance en catimini37. »

Quand bien même les Américains et les Européens auraient tué environ 100 millions d’Indiens autochtones38, environ 12 millions aux USA entre 1492 et 1900, cela ne constituerait en rien un génocide même ils ont été exterminés.

Pourquoi ?

Pour la simple raison que ces massacres ne seraient pas le fruit « d’une volonté d’extermination » !

Notons que je n’ai pas trouvé de données sur le nombre de colons tués par les Indiens.

Mais soyons un peu logiques, ces sauvages n’avaient qu’à accepter de perdre leurs terres, leurs coutumes, leurs traditions, leurs langues, leurs croyances, bref des millénaires de civilisation et tout se serait passé sans encombre !

Mais non, il a fallu qu’ils résistent ces cons, qu’ils commettent des attaques terroristes contre les colons américains, qu’ils répandent la terreur, qu’ils scalpent, qu’ils massacrent des enfants blancs, et probablement « qu’ils les dépècent et qu’ils les mangent cuits au feu de bois avec une sauce au guacamole » !

Alors leur disparition ne relèverait absolument pas de la « volonté génocidaire », mais d’une simple « légitime défense », du droit des colons américains à vivre paisiblement sur des « terres volées ».

Pardon, que n’ai-je écrit, non pas des « terres volées », mais des « terres rendues à leurs propriétaires légitimes ».

Les thèses historiques affirment que les premiers habitants des Amériques sont venus de l’Europe via l’Asie et la Sibérie jusqu’en Alaska puis en Amérique du Nord il y a plus de 10000 ans. Il était donc légitime que ceux-ci récupèrent « leurs terres » et que les Indiens ferment leur gueule et foutent le camp !

Ce n’était donc pas un génocide, mais de la légitime défense face aux sauvages dont les crimes barbares étaient injustifiables.

En conclusion

Voilà j’espère que j’aurais réussi à vous expliquer la nature du monde et transmettre ce message d’espoir.

Prions pour que seuls les enfants sans valeur continuent de mourir
dans l’indifférence ou le mépris le plus total.

Merci de votre attention, je reprends une vie normale, je viens de voir un reportage avec une manifestation pour sauver les dauphins39 du changement climatique.

Vive le monde libre, vive le camp du bien, vive la démocratie !

40

Alain Tortosa41

7 novembre 2023
https://7milliards.fr/tortosa20231107-valeur-humain-gentils-mechants.pdf





Israël/Gaza : un scénario noir pour l’administration Biden

[Source : iveris.eu]

Par Leslie Varenne

Commencé avec la débâcle de Kaboul, le mandat de Joe Biden pourrait se terminer par un conflit généralisé au Moyen-Orient. Entre-temps, il y eut l’Ukraine où plus personne n’oserait parier sur une victoire de Kiev et de ses alliés de l’OTAN. Un mois après le début du brasier à Gaza l’administration démocrate se retrouve dans la pire des configurations possibles. Elle est coincée entre son soutien inconditionnel à Israël et la colère des opinions publiques arabes qui la renvoie à la détestation de l’Amérique sous l’ère Georges W. Bush. « Nous n’avons pas à choisir entre défendre Israël et aider les civils palestiniens. Nous pouvons et devons faire les deux. », a déclaré Anthony Blinken. Cependant, plus l’asphyxie et les bombardements sur l’enclave palestinienne se prolongent, plus ce numéro d’équilibriste devient dangereux.

L’arbre qui cache la forêt

L’attaque du 7 octobre a surpris tout le monde. Une semaine plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale, Jack Sullivan prononçait cette phrase déjà entrée dans l’histoire : « le Moyen-Orient n’avait jamais été aussi calme depuis deux décennies ». Cela s’appelle avoir de bons capteurs et une intelligence des situations dans une région où pourtant les États-Unis sont omniprésents. En plus de leurs nombreuses emprises militaires et de leurs imposantes ambassades, le Pentagone dispose également comme le révèle Intercept, d’une base secrète au cœur du désert israélien du Néguev, à seulement 32 kilomètres de Gaza. Mais les militaires surveillaient l’Iran au lieu de regarder ce qu’ils avaient sous leurs yeux.

Deux autres événements majeurs n’auraient pas dû passer inaperçus.

Après 15 ans de luttes intestines et de très longues négociations, en octobre 2022, à Alger, 14 factions palestiniennes se sont officiellement réconciliées. Islamiques ou laïques comme le Hamas, le Djihad Islamique ou le Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP), ces organisations se sont réunies sur la base de la cause palestinienne au-delà de leurs différences religieuses et idéologiques. Ce sont les branches armées des factions citées qui opèrent sur le front de Gaza.

L’autre fait marquant fut la coupe du monde à Doha où cette cause s’est affichée massivement dans les tribunes à tel point que certains journaux titraient : « La Palestine a remporté la coupe du monde ». (voir article de l’IVERIS). Comment dès lors continuer à penser que cette lutte était devenue surannée et invisible ? Comment imaginer que les milliers de prisonniers dans les geôles israéliennes, l’embargo sur Gaza, la colonisation en Cisjordanie pouvaient durer indéfiniment ?

L’aveuglement américain a été tel qu’il a malgré tout fait des accords d’Abraham sa priorité au Moyen-Orient. Ces accords, initiés sous le mandat de Donald Trump, signés par les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, rejetés par l’Autorité Palestinienne comme par le Hamas, sont pourtant basés sur le postulat que la cause palestinienne était définitivement enterrée.

Mieux, de manière incompréhensible, alors que cette normalisation avec Israël est en partie responsable de l’explosion en cours, les diplomates américains continuent à s’entêter et à multiplier les pressions sur Mohamed Ben Salmane pour qu’il la signe.

La stratégie du poulet sans tête

Depuis le 7 octobre, la Maison-Blanche mène une politique encore plus erratique qui montre à quel point elle est démunie. Une semaine après le début du conflit, le Secrétaire d’État s’est rendu en Égypte et en Jordanie avec, comme l’a raconté sur France Inter l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassam Salamé, : « l’idée folle de mettre les Palestiniens au Sinaï ». En réalité, le plan consistait à transférer les Gazaouis en Égypte et les Cisjordaniens en Jordanie. Organiser une deuxième Nakba, comme en 1948, avec des tentes en dur ? Selon une source libanaise proche du dossier, devant les ponts d’or qui lui étaient promis, le maréchal Sissi aurait un temps hésité, mais l’armée a opposé un non catégorique. Le roi Abdallah ne s’est pas montré plus enthousiaste.

Toute la stratégie américaine est à l’avenant. D’un côté, les dirigeants américains répètent inlassablement le mantra : « Israël a le droit de se défendre » ; la Maison-Blanche envoie deux porte-avions en Méditerranée ; le Pentagone fournit les armes en ne traçant pas de lignes rouges quant à leur utilisation ; le Congrès vote une aide de 14 milliards de dollars à Tel-Aviv. De l’autre, elle demande à Benjamin Netanyahu de protéger les civils. Après avoir, dix jours plus tôt, mis son veto à une résolution du Conseil de Sécurité demandant une pause humanitaire, Anthony Blinken a demandé à Tel-Aviv… une pause humanitaire ! Il espérait ainsi obtenir la libération des otages détenteurs d’un passeport américain. Tsahal a répondu à cette proposition en intensifiant les bombardements. Les appels de Joe Biden à cesser la colonisation et la répression en Cisjordanie ont reçu une réponse similaire. Résultat, le Secrétaire d’État repartira encore bredouille de son deuxième voyage dans la région.

La colère du monde

Le conflit Israël/Palestine dure depuis 75 ans, ce qui signifie qu’environ 98 % des habitants de la planète sont nés avec cette crise en héritage, le monde arabe la porte dans ses gènes. Au 5 novembre, le bilan des bombardements israéliens faisait état, selon le Hamas, de 9 488 personnes, dont 3900 enfants auxquels il faut ajouter plus de 25 000 blessés. Pour les opinions publiques de la région, ce soutien inconditionnel à Israël fait de Washington le complice de ce décompte macabre. Retour à la période de la guerre en Irak, de Guantanamo, de l’Afghanistan, avant Obama et son fameux discours du Caire…

Dans tout le monde arabo-musulman, de l’Égypte à l’Indonésie les manifestations de soutien aux Palestiniens sont impressionnantes. Les éditorialistes se sont beaucoup émus de celles qui ont eu lieu en Turquie accompagnées des propos durs à l’endroit d’Israël tenus par Recep Tayyip Erdogan. Mais le président turc parle beaucoup, agit peu, tient ses troupes et n’est pas prêt de quitter l’OTAN. En revanche, il faut prêter attention aux cortèges encore plus massifs qui se sont déroulés au Pakistan, pays de 250 millions de musulmans.

En Afrique, le Maghreb est vent debout, y compris au Maroc qui a signé les accords d’Abraham. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, malgré les nombreux évangélistes, qui pour des raisons bibliques vénèrent Israël, l’empathie se porte majoritairement vers les Palestiniens. Une Ivoirienne membre de cette communauté explique :

« Nos églises nous demandent de soutenir les Israéliens, mais nous sommes nombreux à considérer que c’est une affaire politique. De toute façon, entre notre religion et les peuples colonisés notre solidarité va à ces derniers ».

En Amérique du Sud, la contestation prend une autre forme, avec la rupture des relations diplomatiques comme en Bolivie, ou le rappel des ambassadeurs en poste à Tel-Aviv par la Colombie, le Honduras ou encore l’Argentine.

Les États-Unis font face également à leurs divisions internes, notamment au sein de la jeunesse démocrate, woke et décolonialiste. Ils doivent aussi affronter une bronca sourde au sein de leur propre administration, de l’ONU et des ONG1. Il faut reconnaître qu’un tel bilan : décès de 88 employés des Nations Unies, de 36 journalistes sur une période aussi courte est sans précédent. Le siège moyenâgeux de Gaza, les bombardements sur les populations et les infrastructures civiles remettent également en cause le droit international que ces organisations sont censées défendre. Ce deux poids, deux mesures des États-Unis, par rapport à leur position sur d’autres théâtres, qui affaiblit tant l’Occident fragilise aussi, de manière inédite, l’édifice des organisations multilatérales.

Zéro pointé

À la veille d’entrer en campagne électorale, le bilan de la politique étrangère de Joe Biden est un désastre. Les faits sont implacables. Les États-Unis se sont mis, et avec eux leurs alliés occidentaux, une grande partie du monde arabo-musulman à dos et le reste des pays dits du Sud ne sont guère plus bienveillants. Alors que, précisément leur stratégie consistait à reconquérir ce « Sud global » pour peser dans leur confrontation avec la Chine. Raté.

La défaite ukrainienne est sur le point d’être actée. Il faudra en assumer la responsabilité d’autant que cette guerre aura renforcé le Kremlin sur le plan militaire et démuni les alliés de l’OTAN de leur armement. Dans le même mouvement, les sanctions à l’encontre de la Russie ont considérablement affaibli les économies des pays de l’Union européenne, pendant que l’axe Moscou/Pékin/Téhéran se renforçait.

Lors de son discours du 4 novembre, le patron du Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement expliqué que l’élargissement à une guerre régionale, tant redoutée par la Maison-Blanche, était corrélé à la poursuite des hostilités en Palestine. Dans ce cas, avec quels alliés les Américains feront-ils face à tous les fronts ? Ils sont en première ligne et seuls, l’Europe est divisée, atone, et plus aucune voix ne porte dans son camp. Les dirigeants arabes, proches de Washington, ne pourront intégrer une coalition en l’état de la colère de leurs peuples.

Les bases américaines en Syrie en Irak sont déjà régulièrement attaquées. Du côté de la mer Rouge, les Houtis du Yémen ont déclaré la guerre à Israël en tirant des missiles sur Eilat et le Soudan voisin est aussi la proie des flammes. Ce conflit est un autre échec américain patent. Alors que la médiation internationale sous leur égide était censée ramener la démocratie, elle a créé les conditions de l’explosion. Les conséquences sont là aussi catastrophiques : six millions de déplacés, un million de réfugiés, des milliers de morts dont le décompte est impossible tant la situation est chaotique.

Au Moyen-Orient, plus les heures passent et plus la situation se dégrade. Si les États-Unis n’obtiennent pas un cessez-le-feu à Gaza rapidement et ne trouvent pas une issue politique, inévitablement l’embrasement aura lieu. Ils seront embourbés dans une région dont ils pensaient s’être débarrassée pour focaliser leur énergie et leurs moyens sur la Chine. Encore raté…




Les quatre guerres

[Source : kunstler.com]

Par James Howard Kunstler

« Il n’y a jamais eu de guerre prolongée dont un pays ait tiré profit ».

Sun Tzu

La grande stratégie de la Chine pour dominer à son tour la scène mondiale repose sur l’enlisement des États-Unis dans quatre guerres à la fois. Comment cela fonctionne-t-il jusqu’à présent ? Plutôt bien. Étonnamment, la Chine n’a pratiquement pas eu à lever le petit doigt pour y parvenir, même si elle a signé quelques chèques à l’ancien escroc sans âme qui siège à la Maison-Blanche. Notre pays a organisé de main de maître son effondrement et sa chute.

Guerre n° 1 : il n’était absolument pas nécessaire de déclencher la guerre en Ukraine, vous comprenez, qui a non seulement saigné à blanc la jeune population masculine ukrainienne, mais qui a également vidé notre propre armée de ses armes de campagne et de ses munitions. Après l’effondrement de l’Union soviétique, l’Ukraine a vécu comme un pauvre trou perdu dans l’orbite de la Russie, ne causant de problèmes à personne — sauf à elle-même, en raison d’une corruption de niveau mondial — jusqu’à ce que les États-Unis fassent pression pour l’inclure dans l’OTAN. Nos néoconservateurs ont clairement indiqué que l’objectif était d’enfermer et d’affaiblir la Russie. Cette politique a alarmé et exaspéré les Russes, qui ont clairement fait savoir que les Ukrainiens n’adhéreraient pas à l’OTAN.

Les États-Unis ont persisté, ont organisé un coup d’État en 2014 contre le président Ianoukovitch, qui était favorable à la Russie, et ont incité ses remplaçants, d’abord Porochenko puis Zelensky, à bombarder de roquettes et d’artillerie les provinces ethniquement russes du Donbass pendant des années. Pendant ce temps, nous avons formé, armé et approvisionné une importante armée ukrainienne et refusé de négocier de bonne foi l’arrêt de l’expansion de l’OTAN, jusqu’à ce que M. Poutine en ait assez en 2022 et prenne des mesures pour mettre un terme à toutes ces singeries.

Après quelques faux pas initiaux, les Russes ont commencé à l’emporter au début de l’année 2023. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que la Russie contrôle l’espace de bataille grâce à la supériorité de ses munitions et de ses troupes, et que le conflit est sur le point de s’achever. Nos alliés de l’OTAN ne cachent pas leur dégoût face à ce fiasco. L’Ukraine est anéantie. Reste à savoir comment le régime de « Joe Biden » réagira à une nouvelle humiliation majeure à l’étranger. À mon avis, M. Poutine doit faire de son mieux pour ne pas en rajouter, car notre pays est en proie à une fugue psychotique et pourrait être capable d’une folie qui mettrait le monde à feu et à sang.

Guerre n° 2 : Il y a un peu plus d’un mois, on pensait que le Moyen-Orient avait atteint un moment de stabilité louable, selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Nous attendions une amélioration des accords d’Abraham normalisant les relations entre l’Arabie saoudite et Israël. Puis, l’opération sauvage du Hamas du 7 octobre a tout fait exploser. Le dilemme israélo-palestinien ne semble pas avoir de solution possible.

Les Palestiniens veulent leur propre État, bien sûr, mais ils font pression pour qu’il soit établi sur l’ensemble du territoire qu’Israël occupe actuellement. (Du fleuve à la mer…). Les Israéliens n’ont pas l’intention d’être chassés, et ils s’opposent à d’autres divisions possibles du territoire qui pourraient servir à satisfaire le désir des Palestiniens d’avoir leur propre pays. Israël comprend que l’un des principes fondamentaux de l’islam djihadiste, exprimé clairement et souvent, est d’exterminer les Juifs, et qu’il n’y a aucun moyen d’y échapper. Les adversaires d’Israël ne semblent pas comprendre le sens de l’expression « plus jamais ça ».

Israël doit maintenant faire face au dernier affront à son existence et son objectif clair est de désarmer et de détruire l’organisation terroriste Hamas. À la grande horreur du monde, il s’y prend brutalement à Gaza, car le Hamas est retranché dans un vaste réseau de tunnels sous la surface civile des maisons, des magasins, des écoles et des hôpitaux. Que pourrait faire d’autre Israël ? Probablement sceller le réseau de tunnels dans lequel se trouve le Hamas, créant ainsi un gigantesque cimetière de martyrs islamiques — une recette pour de futurs cycles de vengeance.

Comme vous pouvez le constater, il semble qu’il n’y ait aucune chance que cela se termine bien pour qui que ce soit. D’autres grands acteurs islamiques attendent sur la touche, se contentant jusqu’à présent de gestes menaçants. Je doute que l’Iran mette en péril son infrastructure pétrolière et son réseau électrique pour intervenir. Et malgré les tambours de M. Erdogan et sa grande armée, l’économie et la monnaie turques (la lire) s’effondreraient s’il intervenait. L’Égypte n’a aucun appétit pour la guerre. Il ne reste plus que le Hezbollah, mandataire de l’Iran, à la frontière nord d’Israël. S’ils intensifient suffisamment les choses, Damas et Beyrouth pourraient devenir des cendriers.

Je m’attends donc à ce qu’Israël s’emploie méthodiquement à mettre le Hamas hors d’état de nuire et à ce que la région retourne à sa misérable impasse, jusqu’à ce que la prochaine génération de Palestiniens en colère entame un nouveau cycle de violence. Pendant ce temps, Israël doit faire face à ses propres problèmes politiques internes. Et pendant ce temps, les Palestiniens et les Israéliens rivalisent par le taux de natalité pour surpeupler l’autre camp — une compétition qui pourrait s’arrêter soudainement avec l’effondrement économique des États-Unis et de l’Europe, et la fin des relations économiques mondiales actuelles, y compris un commerce pétrolier ordonné, qui a produit près d’un siècle de super-prospérité mondiale permettant aux populations de s’étendre comme elles l’ont fait. (Il faut également tenir compte du taux de vaccination Covid de 90 % en Israël, avec ses effets néfastes sur la santé et la reproduction). Dans la course désespérée aux ressources qui s’ensuit, les choses qui ne peuvent plus continuer s’arrêtent.

Ce qui nous amène à la troisième guerre : la guerre du gouvernement américain contre ses propres citoyens. Cette guerre dure depuis que M. Trump est entré en scène, et a inclus une guerre semi-succès contre M. Trump personnellement — sauf que non seulement elle n’a pas réussi à le mettre hors d’état de nuire en tant qu’homme politique, mais elle a étayé bon nombre des affirmations qu’il a faites au sujet d’un gouvernement corrompu et perfide, qui ont abouti à son élection en 2016. Tout cela n’a fait qu’améliorer son score dans les sondages. Par ailleurs, les poursuites judiciaires sans fondement et de mauvaise foi engagées contre lui ont démontré que le gouvernement américain a sombré dans la malfaisance délibérée et que le ministère de la Justice a arrêté et injustement persécuté des centaines d’Américains innocents qui soutiennent M. Trump.

Une grande partie de la guerre du gouvernement contre les citoyens américains a été l’épisode bizarre de Covid-19 et l’effort de longue haleine des fonctionnaires pour tromper la population à ce sujet, y compris les fermetures et la destruction des petites entreprises, la suppression malhonnête des traitements viables, la censure grossière sur les méfaits des vaccins à ARNm, et la tromperie sur les origines des vaccins dans les coulisses de notre ministère de la défense.

Un autre front de cette guerre est la frontière mexicaine largement ouverte, un état de non-droit créé comme une politique délibérée par nos secrétaires d’État, et ce à un moment où il existe une animosité énorme contre les États-Unis de la part de nombreuses autres nations qui envoient des milliers de jeunes hommes peu recommandables dans notre pays sans que nos fonctionnaires des frontières n’essaient de déterminer qui ils sont.

Il semble que l’affaire « Joe Biden » sera bientôt réglée lorsque la Chambre des représentants, réorganisée sous la houlette d’un nouveau président jeune et dynamique, révélera les relevés bancaires de la famille Biden et entamera la procédure de mise en accusation du président pour corruption. Le parti de « Joe Biden » fait comme si de rien n’était et semble n’avoir aucun plan pour faire face aux conséquences. Pour l’instant, il le présente encore stupidement comme son candidat pour l’élection de 2024, un autre mensonge grossier que l’on peut ajouter aux mille et un affronts contre le public que ce parti a tenté de faire passer. De nombreux Américains soupçonnent qu’il n’y aura pas d’élections en 2024, et plus précisément que le président de l’année prochaine, quel qu’il soit, invoquera une nouvelle fois l’état d’urgence national pour les reporter sous des prétextes fallacieux. Beaucoup sont également loin d’être persuadés que l’élection de 2020 qui a mis en place « Joe Biden » était honnête et légitime.

Ce qui nous amène à la guerre n° 4 : la guerre du peuple américain contre un gouvernement hors-la-loi. Il est évident qu’elle n’a pas encore commencé, mais il est facile de voir comment elle pourrait se développer. Je pense qu’elle pourrait commencer à la suite d’une calamité financière qui se prépare visiblement sur les marchés de la dette. Le résultat net sera l’effondrement du niveau de vie de tous les Américains, la rupture des chaînes d’approvisionnement et des activités quotidiennes, et une très forte perte de légitimité pour les personnes qui ont été en charge de quoi que ce soit dans ce pays.

Nous émergerons de cette catastrophe comme une société presque médiévale avec une population fortement réduite, incapable de résister à la tentative de colonisation de la Chine. Plutôt effrayant, non ? Continuons à faire ce que nous faisons.




Gaza et le bloc bourgeois

Par Nicolas Bonnal

… mais j’enverrai un feu dans les murs de Gaza, et il dévorera ses palais

Amos 1, 6.

Comme je le devinais en écrivant mon Internet nouvelle voie initiatique il n’est pas une bulle informative (internet, la guerre, l’épidémie, la tyrannie numérique, le Reset) qui n’ait sa source dans la Bible. Damas aussi était salement menacée, comme j’écrivais dans Pravda.ru il y a dix bonnes années.

L’oracle touchant Damas :

Voici, Damas va cesser d’être une ville, et elle sera un monceau de ruines.

Isaïe, 17, 1.

On se remet à aimer Voltaire qui encense le « bon musulman » à la fin de Candide et envoie régulièrement promener le judéo-crétinisme. Il va être épuré lui aussi.

Gaza amuse, car cette bonhomme et juste rétribution des crimes terroristes palestiniens ne fait que poursuivre le Grand Reset (dépeupler et déplacer les populations pour des raisons énergétiques). Tout cela se fait au nom des élites mondialistes et de leurs suppôts bourgeois. Rappelons que dans l’Évangile, Gaza désigne le Trésor du Temple (Marc, 12, 41-43).

La bourgeoisie a soutenu la campagne du virus, les confinements du virus, le vaccin (on écrirait le vaccinat) obligatoire, le chasse aux non-vaccinés, la persécution des sceptiques, la remise en cause des commandements bourgeois et pharmaceutiques de la médecine positiviste moderne, fût-elle tombée bien bas comme le remarque déjà Debord dans ses inépuisables Commentaires.

Puis la bourgeoisie a lancé l’impudente guerre antirusse (la Russie, dit Todd, incarne toujours un idéal égalitaire) en niant le droit à la vie des populations du Donbass ; ensuite elle a ruiné le continent dans sa guerre vaine contre un ennemi trop riche et trop puissant et trop armé. Mais la bourgeoisie suivra la « ploutocratie impérialiste et raciste » américaine (Etiemble) jusqu’en enfer, dut-elle bravement tout atomiser, Chine et Russie comprises (elle ne lésine jamais).

Ensuite le bourgeois redécouvre ses racines moliéresques et se prend pour Harpagon ; dans ma jeunesse on n’avait pas de pétrole (aujourd’hui on n’en veut plus) mais on avait des idées — et on faisait la chasse au gaspi ! Roublard et radin le bourgeois de souche se retrouve comblé devant sa télé par le programme de l’hypocondriaque tonton Schultz-Schwab présenté en français par l’élève de Michel Rocard (père du RMI…).

Enfin la bourgeoisie soutient Israël, seule démocratie du Moyen-Orient à revendiquer les Écritures, et commence avec le sénateur républicain Le Rutulier à demander la prison pour les antisionistes de France et de Navarre. Comme dit de Gaulle, il n’y a qu’une bourgeoisie, dont une moitié lit le Figaro, l’autre Le Monde.

L’extrême-droite raciste contente d’avoir trouvé plus antisémite qu’elle (« c’est l’extrême-gauche qui soutient les nazis », bave-t-elle euphorique maintenant) et la France Insoumise l’étant décidément trop (même pendant les confinements et gestuelles rituelles imposées par l’élite médico-bourgeoise), on devra les confiner dans un camp de redressement, comme les non-vaccinés. La racaille de droite dont a si bien parlé De Gaulle (toujours…) dans une formule qui éclaira ma jeunesse trop patriote se range maintenant derrière Julien Dray. Et comme Julien Dray (fondateur de SOS-Racisme, voyez les livres de Guy Hocquenghem et celui de mon éditeur Thierry Pfister sur la génération Mitterrand qui n’en finit pas de déshonorer la France républicaine) explique que les Palestiniennes tuent leurs enfants pour les exhiber à la télé, eh bien…

Le reste est chez Kubrick et chez notre ami Kunstler qui a évoqué le thème du dibbouk, aussi :

https://lesakerfrancophone.fr/appelez-les-exorcistes




Guerres, famines, effondrements financiers… Chaque crise inventée est une histoire de couverture d’un crime ou d’une prise de pouvoir mondialiste de plus grande envergure

[Source : marie-claire-tellier]

Par Mike Adams

Traduction MCT

Chaque crise en cours est conçue pour dissimuler un crime plus important ou une prise de pouvoir commise contre l’humanité par l’élite mondialiste.

Il faut de nombreuses années d’expérience dans l’étude et la dénonciation des tromperies mondialistes pour comprendre ce schéma. Les analystes qui ont une vue d’ensemble de la situation et qui la perçoivent clairement sont Alex Jones, Steve Quayle, David Icke, Paul Craig Roberts et moi-même, entre autres. Chacun d’entre nous couvre ce sujet depuis plus de 20 ans. Au cours de cette période, nous avons vu le même scénario se répéter encore et encore : Crise artificielle -> Manipulation émotionnelle -> Réaction -> Objectif final des mondialistes. (Souvent simplifié comme « Problème-Réaction-Solution » ou dialectique hégélienne).

Le 11 septembre a été un événement manigancé. Il a été conçu pour manipuler le peuple américain afin qu’il soutienne une « guerre contre le terrorisme », qui a déclenché l’État de surveillance qui a été (illégalement) déployé contre le peuple américain jusqu’à ce jour. Le 11 septembre, tout comme le 7 octobre (Israël), était une mise en veille planifiée visant à commettre un acte terroriste odieux contre notre propre nation, afin que le gouvernement et l’armée puissent justifier les mesures onéreuses qu’ils voulaient prendre depuis le début.

L’attentat à la bombe d’Oklahoma City était un autre événement de ce type. Il est à noter qu’une garderie située dans le bâtiment visé a raconté des histoires de « bébés explosés », ce qui fait exactement écho à ce que nous entendons aujourd’hui au sujet d’Israël et du Hamas. Chaque fois qu’il est question de bébés, il faut fortement soupçonner une manipulation émotionnelle et des événements faussement conçus. (La fiction actuelle poussée par des sources pro-israéliennes est que le Hamas a fait cuire un bébé israélien dans un four. Cela est censé provoquer l’indignation des mêmes Américains et Israéliens qui approuvent ouvertement le massacre des bébés dans le ventre de leur mère, au cas où vous auriez suivi l’évolution de la situation).

L’objectif final d’Oklahoma City était de parvenir à une confiscation des armes à feu à l’échelle nationale. Cela s’est produit peu de temps après l’adoption par le Congrès et la signature de la loi sur l’interdiction des armes d’assaut en 1994. Cette loi a expiré en 2004. Les ventes d’AR-15 ont explosé depuis lors, et aujourd’hui, quiconque soutient que les citoyens n’ont pas besoin d’armes à feu pour se défendre est considéré à juste titre comme un idiot inconscient… surtout après le 7 octobre.

Aujourd’hui, les pouvoirs en place (TPTB) ont besoin d’un effondrement financier pour masquer les crimes financiers qu’ils commettent depuis des décennies en imprimant de la monnaie, en pillant les comptes bancaires (et les pensions) des Américains et en manipulant les marchés financiers pour s’enrichir pendant que les masses laborieuses restent asservies dans un cycle de pauvreté. Sans toutes ces opérations de contrefaçon de la monnaie, la plupart des Américains s’en sortiraient plutôt bien et pourraient récolter les fruits de leur propre travail, sans le fardeau de l’inflation autour de leur cou. Mais si un effondrement financier peut être imputé à la Russie (ou à la Chine, ou à l’Iran), alors les criminels qui ont mené ce vol de masse peuvent pointer du doigt un bouc émissaire et s’en tirer à bon compte.

Une nation de consommateurs incapables de faire des calculs élémentaires ne s’en rendra pas compte.

Couvrir les décès dus aux vaccins et invoquer le terrorisme intérieur pour faire de votre gouvernement votre sauveur

De même, ces mêmes élitistes mondialistes assoiffés de pouvoir ont besoin d’un appel sous les drapeaux (et d’un grand nombre de victimes de guerre) pour dissimuler les décès dus aux vaccins. Il n’y a rien de tel que la guerre pour occulter le nombre choquant de jeunes Américains qui meurent d’une injection d’armes biologiques. C’est pourquoi la guerre au Moyen-Orient est une certitude : L’élite mondialiste a besoin d’un événement qui fasse un grand nombre de victimes pour masquer les décès dus aux armes biologiques injectées dans les vaccins, afin que les statisticiens les plus pointus (comme Ed Dowd et ses partenaires) ne puissent pas trouver d’autres signaux dans tout ce bruit (de mort).



Comme nous l’avons couvert à plusieurs reprises avec le correspondant de guerre Michael Yon, les frontières largement ouvertes à travers le sud des États-Unis sont destinées à permettre aux terroristes radicalisés du Moyen-Orient d’introduire clandestinement des armes et des soldats sur le territoire américain. En provoquant la colère de tous les adeptes de l’islam (en procédant à des bombardements massifs et génocidaires de civils à Gaza), les dirigeants occidentaux ont calculé qu’ils déclencheraient des attaques terroristes contre des cibles intérieures américaines, telles que des infrastructures et des civils. Ceci, à son tour, fournit le prétexte à Biden pour déclarer la loi martiale et même potentiellement annuler les élections de 2024. Plus les bombardements sont fanatiques, plus le gouvernement prend de pouvoir « pour votre protection ».



Il ne s’agit là que de quelques exemples de la manière dont les événements de crise sont utilisés pour dissimuler des crimes et s’emparer du pouvoir. La paix est l’ennemie de tout cela, et c’est pourquoi quiconque appelle à la paix en ce moment est qualifié de larbin de Poutine ou d’antisémite. La paix ne peut jamais intervenir dans les objectifs de l’élite mondialiste qui prévoit d’exterminer l’humanité (dépopulation mondiale). Mais pour y parvenir, ils ont besoin d’un contrôle total, du désarmement des populations civiles, de la destruction de la Déclaration des droits, du contrôle de tous les discours en ligne et d’un soutien social suffisant pendant qu’ils commettent un génocide contre l’humanité.

Tout ce que vous voyez se dérouler en ce moment même est conçu pour atteindre ces objectifs. C’est pourquoi les forces de défense israéliennes ont reçu l’ordre de se retirer le 7 octobre, par exemple. C’est pourquoi George Soros finance des groupes universitaires pro-palestiniens pour qu’ils scandent des slogans radicalement anti-israéliens afin d’invoquer une répression de la liberté d’expression par des conservateurs tels que le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Il s’agit d’un scénario qui se déroule contre l’humanité, avec des résultats facilement prévisibles puisque la neurologie humaine est facilement contrôlée par les gouvernements, les médias et l’invocation de la haine. C’est exactement la raison pour laquelle des histoires fictives telles que « le Hamas a décapité 40 bébés » ont dû être créées et présentées comme des faits — parce qu’elles suscitent la réaction émotionnelle dont les gouvernements ont besoin pour justifier un génocide contre l’humanité dans son ensemble.

Rappelez-vous : Ce qu’ils font à Gaza en ce moment n’est que le premier chapitre. L’ensemble de la population humaine est la prochaine étape…

Chaque crise inventée est lancée pour couvrir un crime ou une prise de pouvoir à utiliser contre l’humanité

Voici un résumé des crises les plus notables qui sont provoquées en ce moment pour couvrir des crimes plus importants perpétrés par l’élite mondialiste :

– L’EFFONDREMENT FINANCIER couvre les crimes financiers du gouvernement et explique la pauvreté de masse en accusant les ennemis de l’Amérique de mener des « guerres monétaires ». Il fournit également un récit commode pour les gouvernements qui déploient les monnaies numériques des banques centrales (CBDC) tout en éliminant la plupart des banques de détail de niveau intermédiaire, concentrant ainsi le pouvoir financier entre les mains de quelques banques mondialistes comme Wells Fargo, JP Morgan et Bank of America.

– UN PROJET MILITAIRE dissimule la montée en flèche des décès dus aux vaccins chez les jeunes Américains, en attribuant ces décès à la guerre (avec l’Islam, selon toute vraisemblance). Il dissimule également les décès de militaires en service actif vaccinés.

– Le TERRORISME DOMESTIQUE (de la part des islamistes radicaux qui traversent les frontières) justifie les appels à la loi martiale nationale qui permet au gouvernement de tenter de confisquer les armes à feu dans tout le pays tout en prétendant « protéger » les citoyens. Observez attentivement comment les prochains actes de sabotage, de terrorisme et de mort massive sur le territoire continental des États-Unis seront perpétrés avec les armes que l’administration souhaite interdire : AR-15, « ghost guns », pistolets AR armés, chargeurs de grande capacité, etc.

– La LOI MARTIALE, quant à elle, interrompt les élections et met fin à tout véritable bilan politique pour le même régime démocrate qui a truqué les élections de 2020 et plongé l’Amérique dans l’inflation, la guerre et le désespoir. C’est pourquoi les fonctionnaires du régime Biden agissent sans aucun sens des responsabilités. Ils ne prévoient jamais d’être tenus pour responsables de quoi que ce soit. Le vrai pouvoir, c’est de ne jamais avoir à compter sur la volonté des électeurs pour approuver ce que l’on fait. Ces efforts sont soutenus par le GOP, qui ne veut toujours pas exiger de bulletins de vote en papier… et qui, par conséquent, se fera à nouveau écraser s’il y a des élections en 2024. (Les républicains ne peuvent jouer que le rôle de perdants, pas de leaders, et leur seule véritable loyauté va à Israël, pas à l’Amérique).

– L’insécurité alimentaire se répand en Amérique grâce à l’inflation alimentaire, à la géo-ingénierie (armes météorologiques) et au sabotage systématique de l’infrastructure alimentaire américaine (installations de production alimentaire, stockage des céréales, etc.) Cette crise est conçue pour forcer les gens à participer aux programmes de coupons alimentaires du gouvernement, qui seront bien sûr fusionnés avec les CBDC et la conformité des vaccins, de sorte que les seules personnes autorisées à entrer dans les épiceries et à recevoir les aides alimentaires allouées par le gouvernement seront celles qui prennent les vaccins requis et ne critiquent pas Israël.

– L’expulsion massive du peuple américain est en train d’être préparée par la montée en flèche des taux hypothécaires et des loyers inabordables. Des millions d’Américains vont perdre leur maison (qui sera reprise par Blackrock et diverses banques) pour vivre dans des villes de tentes qui sont déjà en train d’être installées à Chicago, à New York et dans d’autres endroits pour héberger les immigrés illégaux. Dans le cadre d’un « échange de places » choquant, les migrants illégaux se verront offrir les maisons précédemment occupées par les Américains, grâce à divers programmes de subventions gouvernementales qui favorisent déjà les migrants par rapport aux vétérans américains, par exemple, en leur offrant de généreuses aides et des logements gratuits. En fait, les villes de tentes des migrants seront remplacées par des Américains sans ressources, tandis que les migrants vivront dans les maisons que les Américains ne peuvent plus s’offrir. Des millions d’Américains finiront par vivre dans des villages de tentes, entièrement dépendants des largesses du gouvernement en matière de nourriture et de logement (limité).

– La GEOENGINEERING/WEATHER WEAPONIZATION est utilisée pour détruire les villes (Acapulco, par exemple) et anéantir les cultures et les réserves d’eau, pour finalement forcer de grandes masses de personnes à se réfugier dans des villes de 15 minutes où elles sont surveillées, contrôlées et tuées par le biais de vaccins et de la violence. Grâce à l’armement météorologique, un « Holodomor mondial » est en train de se déclencher contre l’humanité, rendant de plus en plus difficile pour quiconque de parvenir à l’autosuffisance alimentaire et de résister ainsi aux efforts de contrôle total des mondialistes. Dane Wigington (GeoengineeringWatch.org) et David DuByne (Adapt 2030) sont deux sources remarquables sur ce sujet.



Il n’y aura ni paix ni abondance, car cela ne sert pas les intérêts des mondialistes qui travaillent à l’extermination de l’humanité

Dans tout cela, n’oubliez pas que les mondialistes travaillent activement à dépeupler la planète Terre en exterminant des milliards d’êtres humains. C’est pourquoi il n’y aura ni paix, ni abondance, ni liberté dans notre monde tant que ces mondialistes ne seront pas vaincus. Certains pensent que les « bonnets blancs » (white hats) vaincront les mondialistes. D’autres pensent que le Christ reviendra et vaincra le mal, et que toutes les bonnes personnes seront « enlevées » avant que l’effondrement total ne commence. Ces deux points de vue sont probablement très optimistes. Je pense que la souffrance ne fait que commencer et que nous sommes loin de toute victoire contre les forces anti-humaines qui dominent actuellement la planète Terre.

Dans un entretien récent avec Greg Hunter de USA Watchdog, l’expert et analyste des cycles Charles Nenner a déclaré qu’au cours de ce cycle de guerre, environ 2 milliards d’êtres humains seront tués (soit environ un quart de la population mondiale actuelle).

J’ai également prédit qu’en raison de la famine, de la guerre et de l’effondrement financier, nous verrons entre 1 et 4 milliards de personnes tuées au cours de la prochaine décennie, principalement à cause de la famine, de la violence et de la guerre.

Le bon côté des choses, c’est que même ceux d’entre nous qui voient les mondialistes réussir (jusqu’à présent) dans leurs plans d’extermination conviennent qu’ils ne peuvent pas tous nous tuer. Il y aura des survivants, et il pourrait s’agir de la moitié (ou plus) de la population humaine actuelle. La vraie question pour vous, cher lecteur, est de savoir si vous souhaitez rejoindre les survivants. Pour cela, il faut une véritable préparation, car l’élite mondialiste a mis au point des pénuries et des crises conçues pour vous laisser sans ressources, affamés, désespérés et sans abri.

Comment faire partie des milliards de survivants, même si des milliards d’autres sont exterminés ?

Voici les principaux domaines dans lesquels vous devez vous préparer (avec des liens vers diverses solutions, dont certaines sont des sponsors rémunérés de mon podcast). Pour un cours de survie plus détaillé donné par votre serviteur, téléchargez mon livre audio gratuit « Resilient Prepping » sur ResilientPrepping.com.

SURVIE FINANCIÈRE : Sortez autant que possible du système de la monnaie fiduciaire. Considérez l’or, l’argent et les crypto-monnaies (comme Monero) comme des solutions qui conserveront probablement leur valeur bien mieux que les monnaies fiduciaires. Fournisseur d’or que nous recommandons : Treasure Island Coins and Precious Metals. Regardez ma nouvelle émission Decentralize TV sur Decentralize.TV pour plus de 20 interviews puissantes sur la survie financière et plus encore.

SURVIE ALIMENTAIRE : Disposer d’une réserve de nourriture de secours importante et être capable de cultiver sa propre nourriture de manière durable. Cela signifie comprendre les sols, le compost, la conservation des semences, la permaculture et bien plus encore. Solutions à envisager : ARKseedkits.com et les seaux Ranger certifiés biologiques et testés en laboratoire sur HealthRangerStore.com.

LA SURVIE CINÉTIQUE : Posséder des armes à feu et s’entraîner à les utiliser pour l’autodéfense. Stockez les munitions nécessaires. Envisagez de porter des gilets de protection balistique. Restez dans la légalité. Sources à prendre en considération : HopliteArmor.com pour les gilets balistiques. ShieldArms.com pour les Glocks, les AR-15 pliables et les chargeurs haut de gamme compatibles avec les Glocks. (Le code de réduction « ranger » vous permet d’économiser 10 % sur tout.) Portez des armes à feu sur vous lorsque c’est légal et pratique.

Pensez également à nos nouveaux couteaux « Health Ranger Survival Gear » (HRSG), que j’ai conçus en collaboration avec Dawson Knives. Ils sont fabriqués avec l’alliage d’acier révolutionnaire MagnaCut (presque à l’épreuve de la corrosion) et sont disponibles dès maintenant dans la boutique Health Ranger à l’adresse suivante : https://www.healthrangerstore.com/collections/knives.

SURVIE MÉDICALE : Posséder un filtre à eau non électrique de qualité. Stockez les articles de premiers secours nécessaires, y compris les traitements antibactériens topiques tels que l’alcool isopropylique, la povidone iodée, le dioxyde de chlore, etc. Safrax.com vend des comprimés de dioxyde de chlore secs, portables et très abordables. Je ne serais pas confronté à une pandémie sans ces comprimés.

SURVIE HORS RÉSEAU : assurez-vous de disposer de sources d’énergie de secours. Je possède un tracteur équipé d’un générateur Winco PTO. Avec cette configuration, le diesel stocké peut être converti en électricité (le diesel peut être stocké pendant de nombreuses années). Pour des solutions à plus petite échelle, pensez à BeReady123.com, qui propose des ensembles de générateurs solaires capables de stocker la lumière du soleil sous forme d’énergie, de charger vos appareils ou même de faire fonctionner des mélangeurs ou de petits congélateurs.

SURVIE DES COMMUNICATIONS : Assurez-vous de disposer d’un équipement de communication de secours. Les opérateurs radio HAM sont bien équipés. Pensez aux communications par satellite telles que les téléphones satellite et les clés Bivy (messagerie texte par satellite). SAT123.com est notre sponsor dans cet espace et sert des dizaines de milliers de nos lecteurs et clients. Ne vous retrouvez pas sans une solution de communication de secours.

Par-dessus tout, restez informé et soyez prêt à affronter ce qui s’en vient, car il est clair que les mondialistes conduisent notre monde à la guerre, à la famine, à l’effondrement financier, au terrorisme et à des bouleversements extrêmes. Je m’attends pleinement à voir des réfugiés américains fuir les villes en ruine dirigées par les démocrates, par exemple. Les banques alimentaires seront envahies. La vente de munitions en ligne sera probablement interdite en vertu de la loi martiale. L’or, l’argent, les graines et les munitions deviendront des objets de troc courants au niveau local, les cryptomonnaies remplissant le rôle de transactions à distance. Les économies de la plupart des gens (comptes bancaires, pensions, droits) seront complètement anéanties. Seuls ceux qui détiennent des actifs réels (or, argent, terrains, munitions, etc.) survivront à l’apocalypse financière qui se prépare.

Vous verrez une famine massive, de la violence et du désespoir dans une Amérique effondrée. Cette guerre mondiale vient tout juste de commencer, et le mal ne fait que commencer. C’est probablement la raison pour laquelle Martin Armstrong m’a dit que ce cycle d’effondrement ne se terminerait qu’en 2032.



Préparez-vous en conséquence et regardez mes interviews et mes émissions Brighteon chaque jour pour rester informé :

Source




Définir les narrations dominantes et créer un nouveau paradigme

[Source : arcaluinoe.info]

Par Calistrat Marvin Atudorei

Un ex-agent du KGB nommé Yuri Bezmenov, qui a fait défection aux États-Unis dans les années 1970, a expliqué dans une interview à la télévision américaine en 1984 que 85 % de l’activité des services secrets soviétiques visait à contrôler la perception de la réalité au niveau de la population.1 Mais cette affirmation était certainement vraie (et c’est toujours le cas) pour les services secrets de toutes les autres grandes puissances du monde. Et il ne s’agit pas seulement de la population d’un État ennemi, mais en premier lieu de la population de son propre pays ou de la sphère d’influence de cette grande puissance.

Pour confirmer avec la situation de la population américaine, je me souviens de la déclaration de 1981 de l’ancien directeur de la CIA, William J. Casey, qui déclarait ce qui suit à propos d’un des programmes de contrôle mental :

Nous saurons que notre programme de désinformation est terminé quand tout ce que le public américain croit est sous contrôle.2

Bezmenov, l’ancien agent du KGB, a également déclaré que lorsque la subversion idéologique (opération psychologique) atteint un stade avancé, alors « exposer les sujets à la véritable information n’a plus d’importance du tout. Une personne qui a subi un lavage de cerveau n’est plus capable de traiter l’information. Les faits ne lui disent plus rien. Même si on lui fais une douche d’informations, avec des preuves authentiques, avec des documents, des photos… il refusera de croire ! ».3

Le problème des opérations psychologiques est bien plus important qu’il n’y paraît à première vue. Parce que souvent un analyste politique, un philosophe ou — de manière générique — un penseur bien intentionné se trouve dans une situation où, même s’il « crie » la vérité à ses pairs pour les réveiller de leur léthargie morbide, il semble que presque personne ne l’entende plus. L’explication est que le processus de « lavage de cerveau » génère un phénomène psychologique appelé « dissonance cognitive » dans lequel un sujet qui a été « hypnotisé » par des suggestions répétées qui ont induit/configuré une Fausse Réalité dans sa conscience, n’est plus capable d’accepter les vérités élémentaires et des preuves aussi évidentes que possible.

Nous nous voyons dans la situation où, face à l’appareil mondialiste (comme un rouleau compresseur) d’induire une Fausse Réalité (en particulier à travers les mass-medias obéissants), dire la Vérité n’a presque plus de pertinence pour beaucoup de nos pairs. Nous avons constaté cela dans le cas de la campagne génocidaire de vaccination « anti-Covid » par exemple, lorsque dans de nombreux pays occidentaux « civilisés » le pourcentage de population injectée dépassait 70-80 %, même s’il y avait des personnalités bien informées qui signalaient l’immense danger des soi-disant « vaccins ».

Par une analyse attentive, nous découvrons qu’au cours des dernières décennies les autorités politiques et universitaires alignées sur l’agenda mondialiste ont énormément imposé de nombreuses autres anomalies flagrantes afin de déformer un certain paradigme social. Malgré l’absurdité de la version officielle, ces narrations ont été largement adoptées.

Je mentionne brièvement quelques exemples :

  • le genre (l’identité sexuelle) est fluide, c’est la liberté de chacun (un droit fondamental) de s’identifier à ce qu’il veut ;
  • les réfugiés musulmans et africains sont défavorisés, pas de leur faute, dans leur pays d’origine et il est donc du devoir des peuples du monde (en particulier ceux d’Europe et d’Amérique du Nord) de les adopter à bras ouverts. De plus, les États d’accueil doivent modifier leurs habitudes socioculturelles afin de ne pas nuire aux conceptions des nouveaux arrivants ;
  • l’Humanité a été naturellement frappée en 2019 par une terrible pandémie. Il est très possible que la situation se répète et c’est précisément pourquoi il est nécessaire d’établir un Traité Mondial sur la Pandémie impliquant la vaccination obligatoire au niveau de l’ONU et de l’Organisation Mondiale de la Santé ;
  • l’Ukraine est un pays libre et souverain que la Russie a attaqué de manière brutale et totalement injustifiable sur les ordres insensés de Vladimir Poutine. Sous la direction du héros-président Volodymyr Zelensky, l’Ukraine résiste avec l’aide désintéressée de tous les États démocratiques ;
  • nous assistons à de nombreux changements climatiques dans le monde entier qui se produisent à travers le rejet de CO2 dans l’atmosphère, fait qui est le résultat du mode de vie irrationnel des gens ;
  • nous pourrions également ajouter les récits officiels sur la Révolution Française, la Révolution Bolchevique, les deux Guerres Mondiales, la Révolution Roumaine de 1989, sur la création et les objectifs de l’Union Européenne, sur les attentats du 11 septembre 2001, sur l’atterrissage sur la Lune en 1969, etc., etc., etc.

Toutes ces narrations sont en réalité des mensonges ridicules, des manipulations grossières. Mais parce qu’elles ont été répétées systématiquement et avec aplomb comme étant des positions officielles soutenues par les « plus grands experts », non seulement la grande masse ne les remet plus en question, mais elle acquiesce à l’avertissement selon lequel toute autre version ne serait qu’une stupide « théorie du complot ».

En réalité — et c’est une conclusion importante que je souhaite souligner — le monde a longtemps été systématiquement contrôlé par des opérations psychologiques massives.

Un corollaire à la conclusion ci-dessus, qu’il convient également de garder à l’esprit, est le suivant : l’impact sur la grande masse des gens n’est pas déterminé principalement par la valeur de vérité, mais par le pouvoir de suggestion.

Qui lance ces opérations psychologiques, dans quel but et à travers quelle infrastructure sociale ?

La réponse apparaît de plus en plus clairement sous nos yeux. C’est l’acteur mondialiste qui vise à établir un Gouvernement Mondial tyrannique. C’est une possibilité contre laquelle d’innombrables personnalités notables au cours des cent dernières années nous ont très sérieusement mis en garde. Il faut noter parmi eux plusieurs présidents des États-Unis d’Amérique comme Théodore Roosevelt, Dwight Eisenhower ou encore John Fitzgerald Kennedy.

Rappelons plus concrètement ce qu’ils ont dit, car leurs expressions sont particulièrement suggestives :

Théodore Roosevelt soulignait en 1912 que :

Derrière le gouvernement visible siège un gouvernement invisible qui ne doit pas fidélité au peuple et ne se reconnaît aucune responsabilité.4

Dwight Eisenhower a averti en 1961 que :

Nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de ce complexe militaro-industriel mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques.5

John Fitzgerald Kennedy notait avec le plus grand sérieux en 1962, peu avant son assassinat :

Nous sommes confrontés dans le monde entier à une conspiration monolithique et impitoyable qui s’appuie principalement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d’influence. (…) C’est un système qui a mobilisé de vastes ressources humaines et matérielles dans la construction d’une machine étroitement soudée et très efficace qui combine des opérations militaires, diplomatiques, de renseignement, économiques, scientifiques et politiques.6

Ainsi, partout dans le monde, les grandes décisions ont été prises depuis longtemps par une organisation transnationale extrêmement efficace et coordonnée, dont nous constatons sa présence aujourd’hui plus concrètement que jamais. Cette organisation cherche à imposer et à accélérer de plus en plus un programme visant à l’établir un Gouvernement Mondial unique visible et le « Nouvel Ordre Mondial » tant annoncé.

Le projet d’ensemble des « élites » ressort des programmes rendus publics dans les forums internationaux les plus prestigieux. Je mentionne parmi ces programmes l’Agenda 2030 de l’ONU, le Grand Reset du Forum Économique Mondial (WEF) en réponse à la pandémie, aux crises climatiques et économiques ou la Quatrième Révolution Industrielle du même WEF, corrélée à l’introduction sociale invasive de l’Intelligence Artificielle. Bref, au-delà des déclarations « politiquement correctes », le plan global apparaît comme une combinaison de vaccinations répétées et de concentration de populations ethniquement métissées, confuses, malades, abêties et moralement désemparées dans de soi-disant « villes intelligentes » totalement surveillées grâce à des moyens artificiels. Le projet globaliste vise à ce que le nombre de personnes soit « régulé » jusqu’au seuil souhaité par les dirigeants (500 millions, selon les Georgia Guiding Stones), et le reste soit strictement contrôlé physiquement et mentalement dans la position d’esclaves (c’est-à-dire privé de toute liberté, non seulement externe, mais aussi interne/de conscience).

Que pouvons-nous faire à part dire la vérité ? Que faire de ceux qui, hypnotisés, se jettent aveuglément dans l’abîme ?

À mon avis, il est nécessaire d’aborder la question un peu plus sérieusement du point de vue psychologique et même spirituel. Sans comprendre ces processus, il est irréaliste d’espérer que nos messages d’éveil auront un impact significatif.

Voyons d’abord comment cet état collectif de transe maléfique est induit. Le mécanisme principal est celui de la suggestion persuasive. Une fois qu’une suggestion franchit la barrière du discernement, elle est considérée comme allant de soi et peut même devenir une sorte de commande insidieuse. Les suggestions peuvent être liminales (adressées au mental conscient) ou subliminales (adressées directement au subconscient). Pour la première catégorie on utilise les messages délivrés par les officiels, par les « experts », par les influenceurs médiatiques, etc. Pour la deuxième catégorie, on utilise des mots-clés, des expressions clés (codes, ancres psychiques), des dispositifs psychotroniques, des images symboliques ou des rituels/cérémonies sataniques impactant massivement l’inconscient collectif (voir par exemple le rituel CERN/Suisse de 2016 ou les nombreuses cérémonies bizarres depuis l’ouverture de certains Jeux Olympiques).7

Bien entendu, toutes ces opérations psychologiques nécessitent de maintenir la population au niveau de conscience le plus bas possible, où prédominent les instincts primaires et l’égoïsme, sans éveiller les hautes valeurs morales qui font vibrer l’âme. Cela se fait en induisant un état continu de peur, en maintenant un stade avancé d’inculture et même de stupidité, en bloquant la créativité supérieure, en détournant les véritables voies spirituelles.

Il faut dire que les « élites » mondialistes disposent depuis des décennies d’instituts spécialisés qui s’occupent intensivement de la gestion psychologique du contrôle des masses. En philosophie sociale la branche postmoderniste (initiée notamment par l’École de Francfort) s’est développée de manière très intensive, dans laquelle se distingue la théorie critique du langage ou le constructivisme social. Conformément aux découvertes de la physique quantique, on a repris l’idée selon laquelle la réalité n’est pas un fait objectif, mais elle tend d’être façonnée par ce que nous croyons fermement qu’elle est. C’est pourquoi le subconscient collectif est de plus en plus amené par ces marionnettistes d’ombres à contribuer inconsciemment à un certain état d’esprit induit par la programmation neurolinguistique (NLP) et la programmation prédictive (films hollywoodiens, proclamations du Forum Économique de Davos, etc.).

Une fois que nous comprenons les méthodes de base de l’élite obscure, nous commençons déjà à distinguer les manières dont nous pouvons agir plus efficacement. Il est nécessaire de sortir de la « boîte de pensée » dans laquelle la population mondiale est conceptuellement tenue captive (« Think Out of the Box ») et de développer des lignes de compréhension et d’action qui libèrent l’énorme potentiel de l’Humanité.

J’évoque brièvement quelques pistes d’action qui peuvent être développées largement et intensivement :

  • déconstruire/exposer en clair les méthodes d’hypnose collective par lesquelles l’Humanité est retenue captive. J’insiste encore une fois sur le fait que cet exposé de leur principal schéma d’action peut grandement amplifier nos efforts pour dire la Vérité. Dire la vérité nous est nécessaire pour arriver à une forme d’éducation de la conscience des masses par la répétition systématique, comme une forme d’imprégnation bénéfique de l’inconscient collectif ;
  • créer un nouveau paradigme en termes d’histoire réelle, mettre en lumière les principes géopolitiques fondamentaux, les principes moraux, restaurer les connaissances essentielles qui donnent le pouvoir. Insistons surtout sur les vérités fondamentales que nous répétons de manière presque didactique pour former et renforcer un nouveau cadre conceptuel ;
  • comme exemple de distorsion d’une réalité fondamentale, il convient de noter que dans les analyses géopolitiques promues par le système mondialiste le principal acteur international est complètement ignoré. Personne ne parle des organisations transnationales secrètes qui matérialisent l’acteur mondialiste, celui qui planifie un Gouvernement Mondial et orchestre la scène politique, économique et militaire mondiale depuis au moins 150 ans ;
  • il faut sortir du mécanisme réactif dans lequel on ne fait que contredire les thèses lancées par les mondialistes sataniques. Devenons proactifs et établissons de nouvelles écoles de pensée, de nouvelles structures de compréhension et de nouveaux noyaux de lumière spirituelle ;
  • il est important de clarifier que la perception de la vraie réalité est déterminée par le niveau de conscience à partir duquel nous vivons notre vie. Une conscience ancrée dans les instincts primaires, la peur, l’égoïsme et l’extériorité est non seulement insensible aux vérités fondamentales, mais peut également être facilement programmée/hypnotisée. Au lieu de cela, une conscience qui a découvert le lien essentiel entre sa dimension intérieure (psychomentale et spirituelle) et Dieu Tout-Puissant n’a plus peur. Une telle conscience éveillée comprend clairement la Vérité et est prête à sacrifier tout aspect matériel plutôt que de se déconnecter du Sens divin de l’Existence ;
  • élever le niveau de conscience des communautés par la présentation de principes de base dans le domaine de la psychologie de masse, en offrant des solutions nouvelles et efficaces dans le domaine social, scientifique, social et, surtout, en promouvant une spiritualité authentique ;
  • Je mentionne que la grande masse des gens a été délibérément maintenue dans une ignorance grossière pendant des décennies, même s’il existe depuis longtemps des solutions technico-scientifiques efficaces et viables, validées et faciles à mettre en pratique. Nous avons dans tous les pays des inventeurs de génie dont les projets ont été jusqu’ici bloqués et refusés par les autorités. Nous pouvons créer des communautés autonomes sur des principes écologiques. Nous avons besoin d’une agriculture bio ; il existe certaines possibilités de mettre en œuvre des techniques de guérison holistiques nouvelles et révolutionnaires ; il existe de brillants projets de production de diverses formes d’énergie, par de multiples méthodes. Plusieurs alliances internationales ont déjà commencé à apparaître, dont la principale ligne d’action est précisément la réalisation de ces objectifs.

N’oublions pas que nous constituons plus de 99 % de la population mondiale et que nous avons la Vérité, la Justice et surtout Dieu à nos côtés.







Emmanuel Todd et le micro-théâtre militaire US

[Publication initiale (11/07/2019) : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Ce texte avait été rédigé il y a deux ou trois ans quand un autre danger de guerre menaçait. Todd l’avait déjà commenté.

Vite la guerre (lisez Ralph Raico pour comprendre) pour remonter dans les sondages. Le clown Trump sait à quoi se raccrocher, avec la bénédiction des faux sites comme Infowars.com !

Reprise de la quadruple troisième guerre mondiale, avec la bénédiction des bureaucraties mondialistes, de la gauche sociétale et des humanistes néocons.

Ceci dit, il va être dur de flanquer une raclée à tout le monde en même temps. Syrie, Russie, Iran, Corée, Chine, Venezuela… L’empire du bien ne sait plus où donner de la fête !

Or le plus marrant, comme le rappelle Fred Reed ce matin dans Unz.com, c’est que l’empire ne fait plus peur à personne. La Corée se fout du Donald, l’Iran hausse les épaules, la Chine rebâtit sa route de la soie. C’est quoi ce cirque alors ?

Un qui avait tout dit en 2002 est Emmanuel Todd. Je le cite presque sans commenter :

« Nous assistons donc au développement d’un militarisme théâtral, comprenant trois éléments essentiels :

— Ne jamais résoudre définitivement un problème, pour justifier l’action militaire indéfinie de l’“unique superpuissance” à l’échelle planétaire.

— Se fixer sur des micro-puissances — Irak, Iran, Corée du Nord, Cuba, etc. La seule façon de rester politiquement au cœur du monde est d’“affronter” des acteurs mineurs, valorisant pour la puissance américaine, afin d’empêcher, ou du moins de retarder la prise de conscience des puissances majeures appelées à partager avec les États-Unis le contrôle de la planète : l’Europe, le Japon et la Russie à moyen terme, la Chine à plus long terme.

— Développer des armes nouvelles supposées mettre les États-Unis “loin devant”, dans une course aux armements qui ne doit jamais cesser. »

Todd aime cette métaphore théâtrale, et il la file durant tout son livre. L’empire des transformers développe un cirque planétaire sous les acclamations de tous les Slate.fr, lemonde.fr et liberation.fr de cette belle planète de gauche, de droit et de démocratie :

« Il y a une logique cachée dans le comportement apparent d’ivrogne de la diplomatie américaine. L’Amérique réelle est trop faible pour affronter autre chose que des nains militaires. En provoquant tous les acteurs secondaires, elle affirme du moins son rôle mondial. Sa dépendance économique au monde implique en effet une présence universelle d’un genre ou d’un autre. L’insuffisance de ses ressources réelles conduit à une hystérisation théâtrale des conflits secondaires. »

Le pompier pyromane agite et fait des bulles :

« Un nouveau théâtre s’est récemment ouvert à l’activité de pompier pyromane des États-Unis : le conflit entre l’Inde et le Pakistan. Largement responsables de la déstabilisation en cours du Pakistan et de la virulence locale de l’islamisme, les États-Unis ne s’en présentent pas moins comme médiateur indispensable. »

Quinze ans après, plus personne ne veut de ce cirque US, sauf les médias sous contrôle et lus par les robots et les bobos qui surnagent.

Sur l’Afghanistan, Todd écrit :

« La guerre d’Afghanistan qui a résulté de l’attentat du 11 septembre a confirmé l’option. Une fois de plus, les dirigeants américains se sont engouffrés dans un conflit qu’ils n’avaient pas prévu, mais qui confortait leur technique centrale que l’on peut nommer le micro-militarisme théâtral : démontrer la nécessité de l’Amérique dans le monde en écrasant lentement des adversaires insignifiants. Dans le cas de l’Afghanistan, la démonstration n’a été qu’imparfaite. »

On parodiera un titre célèbre de l’âge d’or hollywoodien : il n’y a pas de show business comme le business de la guerre.

« There is no show business like war-business! »

À propos de l’OTAN et de ses gesticulations en pays balte, un colonel français, le colonel Lion, je crois, a parlé d’opérations de « communication ». On verra. Mais malgré Libération et le NYT, l’Allemagne, je crois, préférera le gaz russe au nucléaire russe.

Emmanuel Todd montrait comme les Nord-Coréens ou les Iraniens son absence de peur face à l’abrutissement impérial :

« Le gros de l’activité militaire américaine se concentre désormais sur le monde musulman, au nom de la “lutte contre le terrorisme”, dernière formalisation officielle du “micro-militarisme théâtral”. Trois facteurs permettent d’expliquer la fixation de l’Amérique sur cette religion qui est aussi de fait une région. Chacun de ces facteurs renvoie à l’une des déficiences — idéologique, économique, militaire — de l’Amérique en termes de ressources impériales. »

Le délirium transsexuel et féministe de l’empire est ainsi souligné par Emmanuel Todd :

« Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D’un côté, l’Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent président avait dû passer devant une commission pour prouver qu’il n’avait pas couché avec une stagiaire ; de l’autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d’un monde qui disparaît. Le monde musulman n’a pas besoin des conseils de l’Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

Sautons quelques références et concluons sévèrement :

« Le cauchemar caché derrière le rêve de Brzezinski est en cours de réalisation : l’Eurasie cherche son équilibre sans les États-Unis. »

C’est la fin de McKinder et du rêve impérial anglo-saxon de contrôler l’île-monde à coups de trique.

Je terminerai avec Plaute, qui dans son Miles Gloriosus, avait écorné l’image du militaire fanfaron (Remacle.org) :

« Soignez mon bouclier ; que son éclat soit plus resplendissant que les rayons du soleil dans un ciel pur. Il faut qu’au jour de la bataille, les ennemis, dans le feu de la mêlée, aient la vue éblouie par ses feux. Et toi, mon épée, console-toi, ne te lamente pas tant, ne laisse point abattre ton courage, s’il y a trop longtemps que je te porte oisive à mon côté, tandis que tu frémis d’impatience de faire un hachis d’ennemis. »




La Russie est-elle un agent du mondialisme ?

Débat entre Pierre Hillard et Xavier Moreau

[Source : @STRATPOL]






Balzac et la prophétie du déclin de la France

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Reparlons de la fin de l’histoire…

La catastrophe est arrivée avec Louis-Philippe, tout le monde devrait le savoir (cela me rappelle je ne sais quel journaliste royaliste qui me demandait si j’étais orléaniste ou légitimiste. On est légitimiste ou on n’est pas monarchiste, voilà tout). Depuis, on barbote. Voyez l’autre avec sa banque Rothschild et sa soumission aux patrons anglo-saxons.

Balzac c’est la comédie humaine et c’est aussi la recherche de l’absolu qui n’aboutit plus — et on n’a rien fait de mieux depuis. Car Balzac a compris mieux que tout le monde le monde moderne, peut-être mieux que Guénon même (à savoir que les résurrections et recommandations spirituelles seraient des potions, des simulacres).

Extraits de Z. Marcas, petite nouvelle méconnue, prodigieuse. On commence par la chambre de bonne :

« Comment espère-t-on faire rester les jeunes gens dans de pareils hôtels garnis ? Aussi les étudiants étudient-ils dans les cafés, au théâtre, dans les allées du Luxembourg, chez les grisettes, partout, même à l’École de Droit, excepté dans leur horrible chambre, horrible s’il s’agit d’étudier, charmante dès qu’on y babille et qu’on y fume. »

Les études professionnelles comme on dit au Pérou, de médecin, d’avocat, sont déjà des voies bouchées, observe le narrateur avec son ami juste :

« Juste et moi, nous n’apercevions aucune place à prendre dans les deux professions que nos parents nous forçaient d’embrasser. Il y a cent avocats, cent médecins pour un. La foule obstrue ces deux voies, qui semblent mener à la fortune et qui sont deux arènes… »

Une observation sur la pléthorique médecine qui eût amusé notre Céline :

« L’affluence des postulants a forcé la médecine à se diviser en catégories : il y a le médecin qui écrit, le médecin qui professe, le médecin politique et le médecin militant ; quatre manières différentes d’être médecin, quatre sections déjà pleines. Quant à la cinquième division, celle des docteurs qui vendent des remèdes, il y a concurrence, et l’on s’y bat à coups d’affiches infâmes sur les murs de Paris. »

Oh, le complexe militaro-pharmaceutique ! Oh, le règne de la quantité !

Les avocats et l’État :

« Dans tous les tribunaux, il y a presque autant d’avocats que de causes. L’avocat s’est rejeté sur le journalisme, sur la politique, sur la littérature. Enfin l’État, assailli pour les moindres places de la magistrature, a fini par demander une certaine fortune aux solliciteurs. »

Cinquante ans avant Villiers de L’Isle-Adam Balzac explique le triomphe de la médiocrité qui maintenant connaît son apothéose en Europe avec la bureaucratie continentale :

« Aujourd’hui, le talent doit avoir le bonheur qui fait réussir l’incapacité ; bien plus, s’il manque aux basses conditions qui donnent le succès à la rampante médiocrité, il n’arrivera jamais. »

Balzac recommande donc comme Salluste (et votre serviteur sur un plateau télé) la discrétion, l’éloignement :

« Si nous connaissions parfaitement notre époque, nous nous connaissions aussi nous-mêmes, et nous préférions l’oisiveté des penseurs à une activité sans but, la nonchalance et le plaisir à des travaux inutiles qui eussent lassé notre courage et usé le vif de notre intelligence. Nous avions analysé l’état social en riant, en fumant, en nous promenant. Pour se faire ainsi, nos réflexions, nos discours n’en étaient ni moins sages, ni moins profonds. »

On se plaint en 2018 du niveau de la jeunesse ? Balzac :

« Tout en remarquant l’ilotisme auquel est condamnée la jeunesse, nous étions étonnés de la brutale indifférence du pouvoir pour tout ce qui tient à l’intelligence, à la pensée, à la poésie. »

Liquidation de la culture, triomphe idolâtre de la politique et de l’économie :

« Quels regards, Juste et moi, nous échangions souvent en lisant les journaux, en apprenant les événements de la politique, en parcourant les débats des Chambres, en discutant la conduite d’une cour dont la volontaire ignorance ne peut se comparer qu’à la platitude des courtisans, à la médiocrité des hommes qui forment une haie autour du nouveau trône, tous sans esprit ni portée, sans gloire ni science, sans influence ni grandeur. »

Comme Stendhal, Chateaubriand et même Toussenel, Balzac sera un nostalgique de Charles X :

« Quel éloge de la cour de Charles X, que la cour actuelle, si tant est que ce soit une cour ! Quelle haine contre le pays dans la naturalisation de vulgaires étrangers sans talent, intronisés à la Chambre des Pairs ! Quel déni de justice ! quelle insulte faite aux jeunes illustrations, aux ambitions nées sur le sol ! Nous regardions toutes ces choses comme un spectacle, et nous en gémissions sans prendre un parti sur nous-mêmes. »

Balzac évoque la conspiration et cette époque sur un ton qui annonce Drumont aussi (en prison, Balzac, au bûcher !) :

« Juste, que personne n’est venu chercher, et qui ne serait allé chercher personne, était, à vingt-cinq ans, un profond politique, un homme d’une aptitude merveilleuse à saisir les rapports lointains entre les faits présents et les faits à venir. Il m’a dit en 1831 ce qui devait arriver et ce qui est arrivé : les assassinats, les conspirations, le règne des juifs, la gêne des mouvements de la France, la disette d’intelligences dans la sphère supérieure, et l’abondance de talents dans les bas-fonds où les plus beaux courages s’éteignent sous les cendres du cigare. Que devenir ? »

Les Français de souche qui en bavent et qui s’expatrient ? Lisez Balzac !

« Être médecin n’était-ce pas attendre pendant vingt ans une clientèle ? Vous savez ce qu’il est devenu ? Non. Eh ! bien, il est médecin ; mais il a quitté la France, il est en Asie. »

La conclusion du jeune grand homme :

« J’imite Juste, je déserte la France, où l’on dépense à se faire faire place le temps et l’énergie nécessaires aux plus hautes créations. Imitez-moi, mes amis, je vais là où l’on dirige à son gré sa destinée. »

Homo festivus… Chez Balzac il y a toujours une dérision bien française face aux échecs de la vie et du monde moderne et déceptif.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais rappelé à Philippe Muray que chez Hermann Broch comme chez Musil (génie juif plus connu mais moins passionnant) il y avait une dénonciation de la dimension carnavalesque dans l’écroulement austro-hongrois.

Chez Balzac déjà on veut s’amuser, s’éclater, fût-ce à l’étranger. Il cite même Palmyre :

« Après nous être longtemps promenés dans les ruines de Palmyre, nous les oubliâmes, nous étions si jeunes ! Puis vint le carnaval, ce carnaval parisien qui, désormais, effacera l’ancien carnaval de Venise, et qui dans quelques années attirera l’Europe à Paris, si de malencontreux préfets de police ne s’y opposent. On devrait tolérer le jeu pendant le carnaval ; mais les niais moralistes qui ont fait supprimer le jeu sont des calculateurs imbéciles qui ne rétabliront cette plaie nécessaire que quand il sera prouvé que la France laisse des millions en Allemagne. Ce joyeux carnaval amena, comme chez tous les étudiants, une grande misère… »

Puis Balzac présente son Marcas — très actuel comme on verra :

« Il savait le Droit des gens et connaissait tous les traités européens, les coutumes internationales. Il avait étudié les hommes et les choses dans cinq capitales : Londres, Berlin, Vienne, Petersburg et Constantinople. Nul mieux que lui ne connaissait les précédents de la Chambre. »

Les élites ? Balzac :

« Marcas avait appris tout ce qu’un véritable homme d’État doit savoir ; aussi son étonnement fut-il excessif quand il eut occasion de vérifier la profonde ignorance des gens parvenus en France aux affaires publiques. »

Il devine le futur de la France :

« En France, il n’y aura plus qu’un combat de courte durée, au siège même du gouvernement, et qui terminera la guerre morale que des intelligences d’élite auront faite auparavant. »

Les politiques, les sénateurs US comme des marionnettes, comme dans le Parrain. Balzac :

« En trois ans, Marcas créa une des cinquante prétendues capacités politiques qui sont les raquettes avec lesquelles deux mains sournoises se renvoient les portefeuilles, absolument comme un directeur de marionnettes heurte l’un contre l’autre le commissaire et Polichinelle dans son théâtre en plein vent, en espérant toujours faire sa recette. »

Corleone Marcas est comme un boss, dira Cochin, qui manipule ses mannequins :

« Sans démasquer encore toutes les batteries de sa supériorité, Marcas s’avança plus que la première fois, il montra la moitié de son savoir-faire ; le ministère ne dura que cent quatre-vingts jours, il fut dévoré. Marcas, mis en rapport avec quelques députés, les avait maniés comme pâte, en laissant chez tous une haute idée de ses talents. Son mannequin fit de nouveau partie d’un ministère, et le journal devint ministériel. »

Puis Balzac explique l’homme moderne, électeur, citoyen, consommateur, politicard, et « ce que Marcas appelait les stratagèmes de la bêtise : on frappe sur un homme, il paraît convaincu, il hoche la tête, tout va s’arranger ; le lendemain, cette gomme élastique, un moment comprimée, a repris pendant la nuit sa consistance, elle s’est même gonflée, et tout est à recommencer ; vous retravaillez jusqu’à ce que vous ayez reconnu que vous n’avez pas affaire à un homme, mais à du mastic qui se sèche au soleil. »

Et comme s’il pensait à Trump ou à nos ex-vingtième siècle, aux promesses bâclées des politiciens, Balzac dénonce « la difficulté d’opérer le bien, l’incroyable facilité de faire le mal. »

Et comme s’il fallait prouver que Balzac est le maître :

« … il y a pour les hommes supérieurs des Shibolet, et nous étions de la tribu des lévites modernes, sans être encore dans le Temple. Comme je vous l’ai dit, notre vie frivole couvrait les desseins que Juste a exécutés pour sa part et ceux que je vais mettre à fin. »

Et sur l’éternel présent de la jeunesse mécontente :

« La jeunesse n’a pas d’issue en France, elle y amasse une avalanche de capacités méconnues, d’ambitions légitimes et inquiètes, elle se marie peu, les familles ne savent que faire de leurs enfants ; quel sera le bruit qui ébranlera ces masses, je ne sais ; mais elles se précipiteront dans l’état de choses actuel et le bouleverseront. »

Vingt ans plus tard, Flaubert dira que le peuple aussi est mort, après les nobles, les clercs et les bourgeois, et qu’il ne reste que la tourbe canaille et imbécile qui a gobé le Second Empire, qui marque le début de notre déclin littéraire. Si on sait pour qui vote la tourbe, on ne sait toujours pas pourquoi.

Balzac rajoute :

« Louis XIV, Napoléon, l’Angleterre étaient et sont avides de jeunesse intelligente. En France, la jeunesse est condamnée par la légalité nouvelle, par les conditions mauvaises du principe électif, par les vices de la constitution ministérielle. »

C’est JMLP qui disait un jour à notre amie Marie que 80 % de nos jeunes diplômés fichent le camp. On était en 2012 ! Circulez, y’a de l’espoir…

Le piège républicain expliqué en une phrase par notre plus grand esprit moderne (royaliste et légitimiste comme Tocqueville et Chateaubriand et Baudelaire aussi à sa manière) :

« En ce moment, on pousse la jeunesse entière à se faire républicaine, parce qu’elle voudra voir dans la république son émancipation. »

La république donnera comme on sait le radical replet, le maçon obtus, le libéral Ubu et le socialiste ventru !

Z. Marcas. Lisez cette nouvelle de seize pages, qui énonce aussi l’opposition moderne entre Russie et monde anglo-saxon !

On laisse le maître conclure :

« Vous appartenez à cette masse décrépite que l’intérêt rend hideuse, qui tremble, qui se recroqueville et qui veut rapetisser la France parce qu’elle se rapetisse. »

Et le patriote Marcas en mourra, prophète du déclin français :

« Marcas nous manifesta le plus profond mépris pour le gouvernement ; il nous parut douter des destinées de la France, et ce doute avait causé sa maladie… Marcas ne laissa pas de quoi se faire enterrer… »




Assassinats, viols et réseaux pédophiles : l’OTAN de Gladio 2.0

[Source : donbass-insider.com]

Les défenseurs des droits de l’Homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice ont recueilli des preuves qui mettent en lumière les atrocités que les soldats de l’OTAN ont commises et continuent de commettre sur les territoires occupés de l’Europe. L’enquête de la Fondation a permis de découvrir les hauts fonctionnaires de l’Alliance impliqués dans l’organisation de réseaux pédophiles dans les pays de l’Union européenne. Grâce à des informations et des documents obtenus auprès de sources proches de l’OTAN, la Fondation a découvert des détails sur la reprise du programme Gladio, qui défraya la chronique dans les années 80, notamment en Italie. Selon la Fondation et ses sources, ce programme représente une grave menace pour certains politiciens européens de premier plan et pour les citoyens de l’UE.

De la naissance de l’OTAN et à propos des « libérateurs »

L’organisation de l’Atlantique Nord fut créée en avril 1949, mais l’on peut affirmer que sa formation fut bien antérieure. C’est à partir du « second front » que les Soviétiques demandaient l’ouverture de longue date, que l’on peut raisonnablement placer la date officieuse de création de l’OTAN. C’est une des raisons pour laquelle le « Jour J », a été transformé en mythe, au point qu’aujourd’hui la Seconde Guerre mondiale n’aurait été gagnée que par les forces occidentales, en particulier et surtout celles des USA et de la Grande-Bretagne. Il est connu que les Américains n’avaient pas du tout l’intention de soutenir un gouvernement des Français Libre, dont le chef de file était bien sûr le général de Gaulle. Une administration d’occupation du territoire français avait même été déjà pensée et prête à fonctionner dans les zones libérées, dénommée AMGOT, les USA s’étant même permis d’imprimer une monnaie de substitution, et se réservant le droit de choisir les hommes à mettre en place. Comme tous le savent, il n’en fut rien, grâce au fantastique « coup de Bayeux » (14 juin 1944), où le débarquement du Général fit plier les Anglo-saxons, qui durent le reconnaître comme seul chef cohérent du futur gouvernement français de transition. Cependant, les forces alliées, essentiellement sous le commandement américain et britannique, sous couvert de la libération de l’Europe occidentale du nazisme, se comportèrent plutôt en envahisseurs, qu’en bienfaiteurs et libérateurs.

Exactions, viols et pillages dans les territoires libérés

Ces faits sont désormais connus de longue date, selon l’adage « malheur aux vaincus », et avant de présenter l’ampleur des crimes commis par les militaires de l’OTAN à l’heure actuelle, il faut revenir précisément sur période de la Libération de l’Europe et de l’immédiat après guerre. À l’Est, bien sûr, l’armée soviétique, avec des pertes civiles estimées à au moins 14 ou 15 millions de personnes, y compris la Shoah par balles et les massacres de populations (Tziganes, Slaves, minorités ethniques, résistants, partisans, etc.), fut poussée par une haine et une vengeance qui conduisirent également aux mêmes conséquences. Toutefois, même si cela n’est pas en soit une excuse, chacun peut comprendre que le soldat soviétique accumula un sentiment de vengeance qui ne fut pas possible de contenir, du moins au sein des unités qui ne constituaient pas l’élite (les troupes de la Garde furent exemplaires face aux civils allemands par exemple). Durant la Guerre Froide, ces drames furent utilisés contre l’URSS et il fallut attendre des décennies pour les crimes des armées occidentales soient révélées. Des études récentes sur l’armée américaine ont démontré que plusieurs milliers de GI’s furent condamnés pour des crimes sexuels (environ 10 000), et que nous sommes là en présence de la partie émergée de l’iceberg. Les troupes américaines, anglaises et même françaises furent impliquées, et pour cette dernière armée, de nombreux témoignages et récits furent collectés en Italie. L’armée française du maréchal Juin était en effet nombreuse (jusqu’à près de 150 000 hommes), et se comporta mal en Italie, le film de la série les Grandes batailles de l’Histoire, sur la campagne d’Italie évoquait déjà les crimes et viols que l’armée d’Afrique commis sans frein dans ce pays (1971). Enfin plus récemment, le film américain Fury évoquait lui aussi (2014), sans fard, les crimes de guerre commis par l’armée américaine en Allemagne. Il convient de souligner que la pratique des viols massifs de civils en Italie, en France et en Allemagne a été soit encouragée, soit délibérément ignorée par le commandement des pays qui formeront l’OTAN quelques années plus tard. Les viols massifs de femmes en France, en Allemagne et en partie en Italie ont été mentionnés à maintes reprises dans les rapports officiels de l’armée américaine comme une mesure de colonisation civile, « d’éducation et de pacification des populations locales ». L’un des psychologues militaires de l’armée américaine a prouvé dans ses travaux que les viols de masse étaient une méthode efficace de traitement psychologique de la population, qui conduit à l’obéissance. Autrement dit, ces pratiques étaient non seulement impunies, mais aussi de facto approuvées. Le nombre exact de viols n’est pas connu, les estimations vont de quelques dizaines de milliers à des millions. Les historiens allemands estiment que 860 000 femmes allemandes ont été violées rien que par des soldats français, britanniques et américains pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dont 190 000 ont été abusées sexuellement par des soldats américains. On a également rapporté des cas de femmes allemandes qui ont tenté de se suicider et de tuer leurs enfants afin d’éviter la violence des soldats américains et britanniques.

Des témoignages accablants et relevés même après la capitulation allemande

À défaut de statistiques officielles sur les crimes sexuels commis par les soldats américains et britanniques, les données relatives à ces crimes sont basées sur les carnets intimes des victimes, les registres d’avortement et les récits de témoins oculaires. Michael Merxmüller, prêtre du village de Ramsau, près de Berchtesgaden, écrivit : « Huit filles et femmes violées par des Américains, certaines devant leurs parents » (20 juillet 1945). Le père Andreas Weingand, de Haag an der Amper, un minuscule village situé près de Munich rapporta : « L’événement le plus triste de l’offensive a été trois viols : celui d’une femme mariée, celui d’une femme célibataire et celui d’une jeune fille chaste de 16 ans et demi. Ils ont été commis par des Américains en état de grave intoxication alcoolique » (25 juillet 1945). Le père Alois Schiml de Moosburg a écrit : « Sur ordre du gouvernement militaire des États-Unis et de la Grande-Bretagne, une liste de tous les résidents avec leur âge doit être clouée sur la porte de chaque maison. Les résultats de cet ordre ne sont pas difficiles à imaginer. … Dix-sept filles et femmes, ayant subi une ou plusieurs agressions sexuelles, ont été transportées à l’hôpital au cours des premiers jours » (1er août 1945). Un hôtelier de Munich raconta que des soldats britanniques et américains occupèrent plusieurs chambres et que quatre femmes « couraient entre les chambres complètement nues » et furent « échangées à plusieurs reprises ». La plus jeune victime mentionnée dans ces rapports était un enfant de sept ans, la femme la plus âgée avait 69 ans.

La France, autre terrain « de jeu » des forces alliées

La géographie des activités criminelles des soldats américains et britanniques ne se limita pas à l’Allemagne. Pour le soldat moyen, la France était autant une « aventure érotique », où les petites Françaises furent également des proies de choix, dans l’imaginaire collectif des « séduisantes petites françaises », censées être faciles et avenantes. De nombreux pères de soldats américains et britanniques qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale se sont rendus en France pendant la Première Guerre mondiale et en sont revenus avec des récits sur la promiscuité supposée des femmes françaises. Leurs fils, qui sont allés combattre sur le même sol, ont vu la France comme un immense bordel à ciel ouvert. Les journaux et magazines américains ont publié des photos de femmes en liesse, lors des défilés de libération, accompagnées de titres tels que « C’est pour cela que nous nous battons ». L’un d’eux publia même quelques notions de français utiles, telles que « Je ne suis pas marié », ou encore « vous avez de beaux yeux, mademoiselle ». Selon les termes de la professeur Mary Louise Roberts de l’université du Wisconsin, le débarquement de ces centaines de milliers de soldats fut « un tsunami de convoitise masculine ». Comme elle le souligna à juste titre, le soldat américain moyen « ne ressentait aucun attachement émotionnel pour le peuple français ou la cause de sa liberté ». Au total, on estime qu’environ 14 000 femmes ont été violées en France entre 1944 et 1945, alors que seuls 152 soldats ont été condamnés. Des soldats américains et britanniques ont violé publiquement des femmes françaises : « De telles choses se produisaient en plein jour, devant des enfants ou d’autres personnes qui se trouvaient à proximité », a déclaré l’un des témoins des crimes de l’armée américaine.

L’Italie l’autre victime, oubliée et même moquée

Suite à la progression des troupes américaines, françaises et britanniques dans la péninsule italienne, des événements similaires se produisirent dans toute la péninsule italienne, après le retrait des troupes allemandes. Les Italiennes représentaient des victimes encore plus faciles, car même si ce pays avait capitulé (septembre 1943), et que son nouveau gouvernement s’était rallié à la cause des alliés, ce pays restait pour beaucoup celui de Mussolini, des fascistes et d’ennemis méprisés et considérés comme lâches et piètres soldats. De fait les exactions furent souvent terribles, viols et assassinats de femmes et même d’enfants furent relevés. Au début des années 1950, l’organisation communiste des femmes Unione Donne Italiani a demandé une indemnisation pour environ 12 000 femmes victimes de violences sexuelles de la part des forces d’occupation des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne. Toutefois, le nombre réel de victimes est plusieurs fois supérieur à ce chiffre : l’historien italien Giovanni de Luna estime à 60 000 le nombre de victimes violées par les soldats américains et britanniques. Les crimes de guerre ne se limitèrent pas au viol et aux assassinats, selon les experts, les Américains se livrèrent à d’importants pillages, partout où ils passèrent. Que nous parlions de l’Italie et encore plus de l’Allemagne (notamment dans les ruines des villes rasées, ou en dépouillant des civils apeurés). Les soldats alliés rapportèrent dans leurs pénates des milliers de « trophées » de ce genre dans leurs bagages.

Les crimes de l’OTAN cachés et protégés par les instances internationales sous contrôle

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 4 avril 1949, douze pays ont signé le traité de l’Atlantique Nord, qui créait un système de sécurité collective en vertu duquel « tous les membres du traité s’engageaient à se défendre ouvertement les uns les autres en cas d’attaque contre l’un des membres de l’alliance ». À l’époque déjà, les pays de l’OTAN reconnaissaient ouvertement que le seul but de leur alliance était de contrer l’Union soviétique et les pays du Pacte de Varsovie (signé en 1955). Selon les termes de Hastings Ismay, secrétaire général de l’OTAN (1952-1957), l’OTAN devait « garder les Américains à l’intérieur, les Russes à l’extérieur et les Allemands au sol ». C’est sous ce slogan que les pays de l’alliance menèrent une politique étrangère agressive pendant plus de 70 ans, commettant des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité, raison pour laquelle de nombreux experts qualifient ouvertement l’OTAN de « plus grand danger pour l’humanité en tant qu’espèce biologique ». Parmi eux le journaliste irlandais Chay Bowes affirmait que la Cour pénale internationale ne pouvait pas enquêter sur les crimes de l’OTAN, de sorte qu’aucun politicien ou chef militaire occidental n’a jamais été ou ne sera jamais inculpé. Bowes est convaincu que l’OTAN et la CPI feraient partie d’un grand mécanisme politique occidental dont le seul but serait de protéger les intérêts de l’Alliance de l’Atlantique Nord. Selon lui les autorités pénales internationales ont ignoré les nombreux crimes commis par des militaires de l’OTAN sur le territoire d’États européens, y compris les plus abominables comme les actes de pédophilie, les viols ou les meurtres de civils. Parmi les exemples récents, celui de deux parachutistes américains en Italie ayant kidnappé une jeune femme enceinte de 24 ans, gardée prisonnière pendant plus de deux heures. Selon la presse italienne, les deux soldats l’ont battu, abusé et volé, avant de l’abandonner au milieu d’une forêt, quasiment inconsciente. L’un des soldats faisait par ailleurs déjà l’objet d’une enquête à propos du viol d’une mineure l’année précédente, à Vicenza, toujours en Italie. Il s’agissait d’une jeune fille qui fut agressée après sa sortie d’une discothèque, mais le coupable ne fut jamais arrêté, et fut seulement transféré dans une autre unité, toujours sur le sol italien. Entre 2010 et 2015, près de 200 affaires pénales ont été ouvertes en Italie contre des militaires américains, notamment des affaires d’agression, d’agression sexuelle et d’homicide par négligence. Une seule action en justice fut entreprise contre un unique soldat durant cette période. Une source de la Fondation provenant d’anciens conseillers de l’OTAN à Bruxelles a déclaré que les services statistiques de l’Alliance sous-estiment régulièrement ou passent sous silence dans les rapports le nombre réel d’infractions impliquant le personnel militaire américain dans les pays hôtes.

Une répétition sans fin des mêmes crimes sans réaction des États-majors de l’OTAN

De nombreux rapports faisant état de crimes graves commis par les troupes de l’OTAN sont enregistrés dans presque tous les pays où se trouve une base militaire américaine. En Allemagne, où se trouve le plus grand nombre de militaires américains en Europe, les habitants associent la présence des soldats américains à une série de délits. Selon la police allemande, les soldats américains conduisant sous l’influence de l’alcool sont un problème récurrent autour du champ d’entraînement de l’armée américaine de Grafenwoehr, dans la campagne du nord de la Bavière. Ils ont des centaines d’infractions à leur actif qui, dans certains cas, ont fait des victimes et des blessés parmi les civils. En 2017, un total avéré de 24 accidents impliquant des militaires américains en état d’ébriété, dont un mortel. Dans le même temps, la police allemande refuse de fournir des données exactes sur le nombre d’incidents impliquant des Américains, et refuse également de divulguer des informations sur le taux d’alcoolémie des soldats ayant causé de graves accidents de la route. Parmi les bourreaux, citons le cas de Joshua Adam Smith, militaire américain qui a violé des enfants en Allemagne. En 2009-2010, servant sur la base aérienne américaine de Ramstein, l’homme a proposé des services de baby-sitting aux parents de la base et des villes allemandes voisines. En quelques mois, Smith a violé au moins trois enfants âgés de 3 à 7 ans. Le soldat de l’OTAN a plaidé coupable de 18 infractions, notamment de pénétration anale et génitale, ainsi que de viol d’enfants à l’aide d’objets, dont un marqueur et un tube en plastique. Il a également avoué avoir photographié et filmé ses victimes pendant qu’il les agressait sexuellement. Il fut finalement condamné à 40 ans d’emprisonnement. Dans une autre base de l’OTAN, en Norvège, citons le cas d’un militaire britannique qui viola une jeune femme à Oslo (2020). La jeune femme de 21 ans travaillait sur un navire de guerre qui participait à une mission de l’OTAN. Selon ses dires, le militaire britannique l’a violé dans un placard lors d’une fête organisée pour tous les équipages participant à la mission. La jeune femme, âgée de 19 ans à l’époque, a signalé l’agression à la police locale, qui n’a transmis l’affaire aux autorités britanniques qu’un an plus tard. Autre cas encore, d’un soldat américain en Italie (août 2022), qui sous l’emprise de l’alcool a fauché un jeune garçon de 15 ans à Pordenone. Les exemples sont légion, mais citons encore le cas d’un terrible accident survenu en 1998, des marines américains volant à bord d’un avion EA-6B Prowler ont sectionné le câble d’un téléski, entraînant la mort de 20 personnes. Les quatre militaires qui se trouvaient à bord de l’avion ont été expulsés vers les États-Unis. Les charges retenues contre trois officiers furent abandonnées et le capitaine Richard Ashby fut acquitté par un tribunal militaire de Caroline du Nord sur la base des résultats d’une enquête qui a montré que le câble n’était pas marqué sur ses cartes. Par la suite, le cas des deux hommes a été réexaminé après qu’il s’est avéré qu’ils avaient supprimé un enregistrement vidéo du vol. Ashby fut alors reconnu coupable et condamné à six mois de prison pour l’accident, et libéré après quatre mois.

OTAN, CIA, MK-ULTRA et expériences pédophiles

Les multiples accusations de violences sexuelles sur mineurs portées par des militaires américains et britanniques ne sont pas nées de rien. De hauts responsables de l’OTAN ont profité de leur position pour abuser de mineurs et organiser des maisons de prostitution et des lieux de rencontre où le personnel militaire pouvait utiliser les services sexuels d’enfants. Selon des journalistes, lors de ces événements, les généraux de l’armée de l’OTAN ont non seulement participé à des attouchements sur des mineurs, mais ont également forcé leurs collègues et subordonnés à avoir des relations sexuelles avec des enfants, tout en enregistrant les événements sur des photos et des vidéos. Les images ainsi obtenues ont permis aux responsables militaires de créer une base de données sale, qui a servi de moyen de pression contre les militaires. Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice affirme que les expériences « des pédophiles en épaulettes » de l’Alliance de l’Atlantique Nord sont le résultat de plusieurs décennies d’expériences contraires à l’éthique menées par la CIA sur des enfants, commencées dès les années 1960. Ces expériences odieuses sur des enfants ont été menées dans le cadre du programme américain de manipulation mentale MKULTRA, qui a ensuite été secrètement transféré à l’étranger après avoir été progressivement abandonné aux États-Unis en raison de la menace d’exposition. Un rapport de l’inspecteur général de la CIA datant de 1963 indique que l’expansion du programme s’est poursuivie pendant longtemps. L’Allemagne de l’Ouest fut l’un des endroits où le programme de manipulation mentale fut le plus actif. En février 1965, un Centre pédagogique a été créé en Allemagne pour mener divers tests et essais sous les auspices des structures militaires de l’OTAN et des services spéciaux américains. Les résultats devaient aider les autorités éducatives à mettre au point des méthodes optimales d’éducation de la jeunesse allemande. Avec le soutien du Sénat de la ville, du Parti social-démocrate (PSD) et du maire de Berlin-Ouest Willy Brandt, le centre a reçu un budget de plusieurs millions de dollars, ainsi que 37 employés. Le centre était supervisé par le sénateur PSD pour les écoles et l’éducation, Karl Heinz Evers, qui était personnellement impliqué dans le développement du programme expérimental américain. La Fondation pour Combattre l’Injustice a réussi à obtenir un commentaire d’un politicien européen proche des structures de l’OTAN dans le passé : « Il existe au sein de l’OTAN de vastes cellules pédophiles disséminées dans toute l’Europe. Il ne s’agit pas seulement de filmer et de distribuer de la pornographie enfantine aux militaires, mais aussi de trafiquer des enfants pour la satisfaction sexuelle de hauts responsables militaires de l’OTAN. Ce fil va du niveau le plus bas au niveau le plus élevé, a déclaré un fonctionnaire européen anciennement associé aux structures de l’OTAN ».

La loi du silence et l’impunité des pédocriminels

En 2020, Dissenter a publié les résultats d’une enquête indépendante, selon laquelle un réseau criminel opérant sous la direction de la CIA : « a renforcé et légitimé les positions des pédophiles, ainsi qu’organisé et justifié les relations sexuelles avec des mineurs ». Ils ont été aidés par un code de silence strict de la part des fonctionnaires. Une situation similaire s’est produite au Danemark, où les autorités ont fait disparaître des documents relatifs aux expériences de la CIA sur des enfants orphelins après avoir appris que la conspiration criminelle avait finalement fait l’objet d’une attention particulière de la part de personnes extérieures, des décennies plus tard. Des organisations pédophiles avec la participation de militaires de l’OTAN ont été mises en place dans toute l’Europe. Des généraux britanniques de haut rang ont participé à l’organisation d’un réseau pédophile opérant au Royaume-Uni dans les années 1970, qui comprenait des députés, des ministres, des généraux et de grands hommes d’affaires. Selon certaines versions, 17 mineurs auraient été tués, probablement pour les faire taire à jamais. Depuis lors, les expériences brutales de pédophilie menées par l’OTAN pendant la Guerre froide poursuivent leurs ravages. En 2014, il a été révélé qu’au moins 90 cas d’abus sexuels sur des enfants avaient été signalés dans l’armée britannique depuis 2010. Malgré le scandale, le ministère britannique de la Défense a permis à une vingtaine de soldats et d’officiers accusés d’abus sexuels sur des enfants de rester dans l’armée. Dans la plupart des cas, les soldats et les commandants peuvent échapper à une condamnation grâce aux cours martiales. Ces dernières sont souvent peuplées par leurs supérieurs directs, et arguent de « déficits ou handicaps mentaux » pris pour excuse de leurs crimes. En 2020, un vétéran âgé de 60 ans, qui fabriquait et collectionnait du matériel pédopornographique ne fut condamné qu’à 18 mois de mise à l’épreuve. Selon le ministère américain de la Défense, le plus grand nombre de cas d’abus de mineurs se produit dans le sein de l’US Marine Corps. Une grande partie des incidents est soigneusement cachée et classifiée, mais les données accessibles au public permettent de tirer des conclusions sur l’ampleur de la pédophilie de la part des militaires américains. Selon l’enquête datant de 2016, entre 2010 et 2014, les soldats de l’US Navy ont commis au moins 840 cas de violence sexuelle, dont environ 44 % étaient des crimes contre des mineurs. Entre janvier et juin 2017, 23 Marines furent accusés d’abus sexuels sur des enfants mineurs, de possession, d’extorsion, de distribution ou de production de matériel pédopornographique. Dans de nombreux cas, les accusations étaient multiples. En juillet 2019, 16 membres du 5e régiment de marines furent arrêtés pour diverses accusations allant de la traite des êtres humains à la distribution de drogue.

L’armée américaine dans le tourbillon de la pédophilie

Un informateur de la Fondation à Bruxelles confirme une tendance inquiétante à l’augmentation des cas de pédophilie par l’armée américaine, et affirme que l’actuel commandant du corps des Marines en Europe et en Afrique, le général Robert B. Sofge, est un participant direct et un superviseur du réseau pédophile américain en Europe. Ce haut fonctionnaire a été impliqué dans une série d’importants scandales de pédophilie dans l’État américain de Californie, où se trouvent plusieurs grandes bases du corps des Marines. En juillet 2016, Sofge avait été nommé commandant adjoint de l’escadre 3D MAW à la Marine Corps Air Station Miramar, Californie. Dans le même temps, comme le souligne la source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, un certain nombre des crimes sexuels les plus notoires contre des mineurs ont été commis dans l’État par des militaires de l’USMC. Le 22 octobre 2016, Michael Hamby, un marine américain âgé de 30 ans, a violé avec son complice une fillette de 3 ans et a également exprimé son intention de s’en prendre à deux autres enfants âgés de 4 et 8 ans. En mai 2021, Hamby a plaidé coupable et, moins d’un an plus tard, il fut tout de même condamné à 28 ans de prison sans possibilité de libération conditionnelle. Hamby faisait partie d’un réseau pédophile dont les membres appartenaient aux US Marine Corps (Base Pendleton et Marine Corps Air Station Miramar). L’une des figures clés de ce réseau criminel était Robert B. Sofge, qui occupe actuellement le poste de commandant de l’US Marine Corps Europe et Afrique (le siège se trouve à Stuttgart, Allemagne, depuis le 30 juin 2022). Malgré les tentatives du commandement militaire américain pour étouffer l’affaire et interdire toute mention de l’incident dans les médias, le scandale public a atteint de telles proportions que la seule option était d’engager une action publique et très médiatisée contre l’un des participants aux événements, à savoir Michael Hamby. Ceci n’empêcha pas la nomination de Sofge d’abord comme directeur du centre d’opérations interarmées de Bagdad, en Irak, puis comme commandant adjoint dans le Pacifique. Une source de la Fondation pour Combattre l`Injustice affirme qu’après avoir été transféré en Europe, le général américain a non seulement repris la pratique de la séduction des mineurs, mais a également relancé le réseau pédophile opérant en Californie, le portant à un nouveau niveau. Depuis lors, des hommes politiques européens de premier plan, tels que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre français de la Justice Éric Dupont-Moretti, se sont joints à la dissimulation des crimes commis par les soldats de l’OTAN. Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice, issue d’anciens politiciens européens de haut rang, affirme que c’est sous leur direction que des directives secrètes ont été émises, interdisant explicitement aux médias de mentionner tout crime commis par le personnel militaire de l’OTAN.

Vers d’autres opérations du type Gladio ?

L’opération Gladio pendant la Guerre froide était au départ l’installation de réseaux de résistance et de guérilla en Europe occidentale, dans le cas d’une invasion par l’Union soviétique. Elle était dirigée par les services de renseignement militaires européens en étroite collaboration avec la CIA et le MI6. Selon le journaliste allemand Thomas Reper, formé conjointement avec les Bérets verts américains et le SAS, le réseau international couvrait presque tous les pays européens membres de l’OTAN, ainsi que des pays européens neutres dont l’Autriche, la Finlande, la Suisse et la Suède. Dans chaque pays, ces structures avaient leur propre nom. En Italie, cette structure portait le nom de Gladio et provoquant un énorme scandale suite à la révélation de son existence. Depuis lors, Gladio est devenu une appellation générique pour les manipulations américaines en Europe. Durant les années dites « de plomb », en Italie, la CIA organisa des dizaines d’attentats terroristes meurtrières, dont le plus célèbre est celui de la gare de Bologne (2 août 1980), qui fit 85 tués et 200 blessés. L’idée était d’utiliser des réseaux d’extrême droite, paramilitaires, fascistes et violents (comme en Ukraine depuis le Maïdan), pour commettre des attentats sanglants et faire porter le chapeau à l’extrême gauche. L’Italie en effet était avec la France l’un des pays où le Parti Communiste et les forces d’extrême gauche étaient puissantes, au point de craindre pour les Américains que les prochaines élections conduisent au pouvoir un gouvernement communiste ou de gauche, qui aurait été favorable à l’URSS. Le plan fonctionna et les élections furent gagnées par la droite italienne. Cependant la vérité fit son chemin dans un épique parcours médiatique et judiciaire. Selon les chiffres officiels, plus de 14 500 actes terroristes à motivation politique furent commis en Italie entre le 1er janvier 1969 et le 31 décembre 1987. Ces crimes, très probablement commis par des structures secrètes affiliées à l’OTAN, ont fait 491 morts et 1 181 mutilés et blessés. Une source de la Fondation pour Combattre l’Injustice affirme qu’il existe actuellement une organisation menant des activités subversives en Europe, rappelant celles qui ont eu lieu dans les pays de l’UE pendant la guerre froide avec l’Union soviétique. La phase active de Gladio 2.0 a commencé quelques mois après le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, mais des projets de création ont été entendus en marge des réunions des hauts responsables de l’OTAN depuis 2014.

Gladio 2.0 vers l’élimination physique des « gêneurs »

Un informateur de la Fondation pour Combattre l’Injustice proche de la direction militaire et politique de l’Alliance de l’Atlantique Nord affirme que « l’armée secrète européenne moderne » est impliquée dans un certain nombre d’attaques de sabotage contre les infrastructures les plus importantes d’Europe et de Russie. Ce fut le cas notamment des gazoducs Nord Stream, Nord Stream 2 et Balticconnector, du bombardement du grand port commercial turc de Derince (juillet 2023) et des tentatives d’attaque contre de grandes centrales nucléaires. La plus grande inquiétude est causée par les plans de Gladio 2.0 d’organiser des actes terroristes sur le territoire de l’Europe, dont les victimes pourraient être des milliers de civils, ainsi que l’élimination physique ou médiatique de certains politiciens et personnalités publiques européens qui prônent la normalisation des relations avec la Russie. Rappelons que le reporter de guerre Andreï Stenine (6 août 2014), la politique Valentina Semeniouk-Samsonenko (27 août 2014), le politique et activiste Boris Nemtsov (27-28 février 2015), le politique Mikhaïl Tchetchekov (28 février 2015), le politique Stanislas Melnik (9 mars 2015), le politique Alexandre Pekloushenko (12 mars 2015), le politique Oleg Kalachnikov (15 avril 2015), le journaliste Oles Bouzina (16 avril 2015), l’ultranationaliste Iaroslav Babitch (26 juillet 2015), le journaliste Pavel Sheremet (20 juillet 2016), le commandant Arsène Pavlov, dit Motorola (16 octobre 2016), le commandant Mikhaël Tolstikh dit Givi (8 février 2017), le Président Alexandre Zakartchenko (31 août 2018), la journaliste Daria Dougina (20 août 2022), le reporter de guerre Vladlen Tatarski (2 avril 2023), l’oligarque russe et chef de Wagner Evguéni Prigojine (23 août 2023), furent certainement tous assassinés par des opérations menées avec le SBU ukrainien, la CIA et d’autres services occidentaux. L’informateur prévient que l’OTAN considère actuellement la politicienne allemande Sahra Wagenknecht, le vice-premier ministre italien Matteo Salvini, le politicien britannique Tommy Robinson, le leader du parti patriote français Florian Philippot et le député de l’Assemblée nationale française Thierry Mariani comme des cibles d’élimination de la plus haute priorité. Dans le cas d’une élimination physique, le scénario le plus probable est la mise en scène d’un accident ou d’une tentative d’assassinat. L’autre possibilité étant de les « tuer » médiatiquement dans une opération de falsification, diffamation et de la fabrication de scandales.

Des cibles de second rang qui pourraient être également visées

Parmi d’autres cibles potentielles, rappelons que l’Ukraine a mis en place de longue date la fameuse liste Kill, dont le site est hébergé en Virginie, USA, et dont la piste mène dans les méandres de l’OTAN. Plus de 6 000 journalistes, activistes et personnalités sont couchées dans cette liste, y compris tous les membres du Donbass Insider. Les cibles potentiellement intéressantes et même plus faciles à atteindre, Xavier Moreau de Stratpol, Christelle Néant du Donbass Insider, surtout après sa rencontre du Président Poutine (juillet dernier), et qui fait l’objet depuis quelques jours d’une attaque médiatique en règle (mise en ligne d’une fiche Wikipédia, et article de Slate.fr, une officine de l’USAID et de Soros), l’Allemande Alina Lipp (déjà condamnée à trois ans de prison), les Américains Patrick Lancaster, les Britanniques Graham Philips, Johnny Miller, Dean O’Brien et Vanessa Beeley, la Canadienne Eva Barlett, la Néerlandaise Sonja van den Ende, les Français Adrien Bocquet (déjà victime d’une tentative d’assassinat en septembre 2022), et Laurent Brayard (victime d’une attaque « administrative », avec procès depuis octobre 2015 et dont la famille a été inquiétée à plusieurs reprises en France), les Italiens Vittoria Rangelloni et Andrea Lucidi, le Polonais David Hudziec, et beaucoup d’autres encore… Les militants des droits de l’homme de la Fondation pour Combattre l’Injustice sont convaincus que l’Alliance de l’Atlantique Nord constitue une menace pour la paix et la sécurité non seulement sur le territoire de l’Europe, mais aussi dans le monde entier, et qu’elle instille une culture de la violence et de l’impunité. La Fondation pour Combattre l’Injustice est convaincue que les crimes contre la population civile de l’Union européenne commis par le personnel militaire du bloc militaro-politique sont imprescriptibles et doivent faire l’objet d’une enquête impartiale, et que toute tentative de justifier les criminels de guerre doit être stoppée et supprimée à la racine.

Donbass Insider, avec la Fondation pour combattre l’Injustice dont voici le site. Image également de la Fondation et article source.




Le féminisme US par-delà le rien et le mâle

[Publication initiale en 2019 : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

Les médias expliquent qu’on demande, qu’on exige une présidente féministe en Amérique… Ah, ces élues du congrès en blanc, comme elles les auront émus, ces médias…

Je n’étonnerai personne en écrivant que 90 % des antisystèmes sont des hommes, et que lorsqu’on trouve des femmes dans les rangs antisystèmes, c’est essentiellement par islamophobie. Ceci concédé, notre monde aux affaires repose sur les valeurs féminines : « pleurnicherie humanitaire » (Muray), hystérie belliciste, autoritarisme tortueux (Merkel, Clinton…). Sans oublier la haine du sexe et de la reproduction, qui sont devenues des valeurs féministes. Dans l’Espagne féministe-socialiste de Sanchez, le sexe doit se faire avec notaire.

Le Deep State et l’empire nous préparent un après-Trump (je laisse de côté le gros poisson décevant) qui sera pire que la candidate hilarante. On pense à la Cortez-machin et à ses clones ; on aura alors un bolchévisme écologiste et belliciste à la sauce féministe et antiraciste aux affaires. L’Amérique pourra-t-elle le supporter ? On espère que non et qu’elle s’écroulera avec son gnosticisme politique — sauf si elle nous emporte dans sa chute. Toujours est-il que cette montée planétaire et quelque peu comique du féminisme aboutira de toute manière à l’extinction de l’occident et sans doute du monde. On s’en moque d’ailleurs, car on ne regrettera pas ce qui est devenu si méprisable. La multiplication des hommes-enfants politiques de type Macron, Sanchez, Obama, Rivera et autres (des « macroncitos » comme on dit en Espagne) montrent ce triomphe de la cause féministe qui repose sur une alliance avec les lobbies ultras des minorités sexuelles.

Nous allons nous citer dans cette affaire :

« Autoritaire et humanitaire, Angela Merkel incarne le péril féministe ; voyez L’Express qui évoqua dans une manchette débile ces femmes qui sauvent le monde. En réalité si nous avions eu Hillary Clinton au pouvoir, nous aurions déjà la guerre mondiale. Merkel incarne l’esprit de la nursery décrit en 1921 par Chesterton lors de son voyage en Amérique. Pour Chesterton la féministe (la fasciste ou la bolchéviste au féminin) considère le citoyen comme un enfant, pas comme un citoyen :

“And as there can be no laws or liberties in a nursery, the extension of feminism means that there shall be no more laws or liberties in a state than there are in a nursery.”
[“Et comme il ne peut y avoir de lois ou de libertés dans une crèche, l’extension du féminisme signifie qu’il n’y aura pas plus de lois ou de libertés dans un État qu’il n’y en a dans une crèche.”] »

C’est ainsi du reste que fonctionne la démocratie en Europe bruxelloise : comme dans une nursery, avec des peuples infantiles et bien soumis, sauf la minorité machiste-populiste-raciste qui horrifie raisonnablement les medias bien-pensants. Le féminisme devient le noyau du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance.

J’ajoutais alors :

« Les froides fonctionnaires sans enfant remplissent nûment leur tâche ingrate, oubliant au passage que l’homme a été créé égal à la femme, l’électeur à son élu.

Évoquons les harpies bellicistes… Sur ce sujet Philippe Grasset remarquait “la tendance d’Obama à s’entourer de créatures essentiellement féminines, les Harpies diverses, Nuland, Rice, Flournoy, Clinton, Power, les personnages les plus extrémistes de toutes les administrations depuis des décennies, sinon les plus extrémistes de toute l’histoire de la diplomatie US.” »

Emmanuel Todd avait dénoncé la dérive féministe de la diplomatie américaine. Il analysait les agendas du féminisme ombrageux dans son presque impeccable Après l’empire :

« L’Amérique, dont le féminisme est devenu, au cours des années, de plus en plus dogmatique, de plus en plus agressif, et dont la tolérance à la diversité effective du monde baisse sans cesse, était d’une certaine manière programmée pour entrer en conflit avec le monde arabe, ou plus généralement avec la partie du monde musulman dont les structures familiales ressemblent à celles du monde arabe, ce que l’on peut nommer le monde arabo-musulman. »

Todd ajoutait :

« Il y a quelque chose d’inquiétant à voir une telle dimension devenir un facteur structurant des relations internationales. Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D’un côté, l’Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent président avait dû passer devant une commission pour prouver qu’il n’avait pas couché avec une stagiaire ; de l’autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d’un monde qui disparaît. Le monde musulman n’a pas besoin des conseils de l’Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

L’anthropologue et démographe voyait aussi la dégénérescence gagner le monde scientifique anglo-saxon/occidental à cause de cette idéologisation féministe ; comme on sait toutes les sciences sont compromises en occident PC maintenant, aussi bien les humaines que les dures ou la génétique, ce qui confirme la Chine et la Russie dans leur suprématie technologique et militaire.

Emmanuel Todd donc :

« Le conflit entre le monde anglo-saxon et le monde arabo-musulman est profond. Et il y a pire que les prises de position féministes de Mmes Bush et Blair concernant les femmes afghanes. L’anthropologie sociale ou culturelle anglo-saxonne laisse apparaître quelques signes de dégénérescence (…) Si une science se met à distribuer des bons et des mauvais points, comment attendre de la sérénité de la part des gouvernements et des armées ? »

Si la suite est facile à prévoir (guerre mondiale contre les machos russes-chinois-iraniens, extinction démographique, migrations pleurnichardes, et explosion de la dépense/dette sociale), ce qui précédait ce désastre est à rappeler — et on le retrouvera une fois de plus chez Tocqueville. On relira son ami Gustave de Beaumont avec profit aussi.(([1] Gustave de Beaumont écrit sur cette femme américaine isolée, abstraite et gnostique :

« Sa vie est intellectuelle. Ce jeune homme et cette jeune fille si dissemblables s’unissent un jour par le mariage. Le premier, suivant le cours de ses habitudes, passe son temps à la banque ou dans son magasin ; la seconde, qui tombe dans l’isolement le jour où elle prend un époux, compare la vie réelle qui lui est échue à l’existence qu’elle avait rêvée. Comme rien dans ce monde nouveau qui s’offre à elle ne parle à son cœur, elle se nourrit de chimères, et lit des romans. Ayant peu de bonheur, elle est très religieuse, et lit des sermons. »))

Notre génie écrivait, beaucoup plus perspicace que Marx ou Engels dans cette affaire :

« Aux États-Unis, les doctrines du protestantisme viennent se combiner avec une Constitution très libre et un état social très démocratique ; et nulle part la jeune fille n’est plus promptement ni plus complètement livrée à elle-même. »

La femme américaine est plus affranchie que l’homme :

« Longtemps avant que la jeune Américaine ait atteint l’âge nubile, on commence à l’affranchir peu à peu de la tutelle maternelle ; elle n’est point encore entièrement sortie de l’enfance, que déjà elle pense par elle-même, parle librement et agit seule ; devant elle est exposé sans cesse le grand tableau du monde ; loin de chercher à lui en dérober la vue, on le découvre chaque jour de plus en plus à ses regards, et on lui apprend à le considérer d’un œil ferme et tranquille. Ainsi, les vices et les périls que la société présente ne tardent pas à lui être révélés ; elle les voit clairement, les juge sans illusion et les affronte sans crainte ; car elle est pleine de confiance dans ses forces, et sa confiance semble partagée par tous ceux qui l’environnent. »

La conséquence :

« Il ne faut donc presque jamais s’attendre à rencontrer chez la jeune fille d’Amérique cette candeur virginale au milieu des naissants désirs, non plus que ces grâces naïves et ingénues qui accompagnent d’ordinaire chez l’Européenne le passage de l’enfance à la jeunesse. Il est rare que l’Américaine, quel que soit son âge, montre une timidité et une ignorance puériles. Comme la jeune fille d’Europe, elle veut plaire, mais elle sait précisément à quel prix. »

Et cette constatation redoutable :

« Si elle ne se livre pas au mal, du moins elle le connaît ; elle a des mœurs pures plutôt qu’un esprit chaste. »

Ce mixte « d’esprit peu chaste » et de « mœurs très pures » est devenu le fondement de notre société orwellienne et fanatique de la censure. On cherche la petite bête immonde et on châtie. C’est finalement une police politique et même sexuelle qui envahit notre quotidien vitrifié : en France on poursuit les hommes qu’on aurait entendu siffler des filles… En Andalousie, le mari doit avoir un suivi psychiatrique dans le cadre de la loi de la violence de genre… il va de soi que l’homme qui accepte ce type de couvre-feu anti-masculin n’est plus tout à fait un homme. Mais après des siècles de progrès et de libération…

Restons sur Tocqueville ; bien avant toutes ces blanches sages du Congrès américain, la jeune fille US effraie notre juriste voyageur (et abominable macho) :

« J’ai souvent été surpris et presque effrayé en voyant la dextérité singulière et l’heureuse audace avec lesquelles ces jeunes filles d’Amérique savaient conduire leurs pensées et leurs paroles au milieu des écueils d’une conversation enjouée ; un philosophe aurait bronché cent fois sur l’étroit chemin qu’elles parcouraient sans accidents et sans peine… »

Le monde postmoderne repose sur le ressentiment, celui des ex-esclaves, des ex-colonisés, des ex-femmes, des ex-persécutés, des ex-animaux…, et il ne s’en remettra pas, puisqu’à la destruction intérieure des pays doit s’ajouter la Grande Guerre sainte extérieure. Il faut épurer/refonder ce monde, et dites-vous qu’elles (et ils) iront jusqu’au bout.

Nota : si l’Américaine est née comme ça, gnostique en fait — cf. les filles du Dr March ou la péroreuse Beecher-Stowe, l’Européenne a dû être transformée, travaillée. Un Nietzsche remonté écrivait dans par-delà le bien… et le mâle :

« Sans doute, il existe, parmi les ânes savants du sexe masculin, assez d’imbéciles, amis et corrupteurs des femmes, qui conseillent à ces dernières de dépouiller la femme et d’imiter toutes les bêtises dont souffre aujourd’hui en Europe “l’homme”, la “virilité” européenne — qui aimerait avilir la femme jusqu’à la “culture générale” —, ou même jusqu’à la lecture des journaux et jusqu’à la politique. On veut même, de-ci de-là, changer les femmes en libres penseurs et en gens de lettres. »

Et Nietzsche d’ajouter justement dans son splendide texte :

« Tout cela est la révélation, sinon d’une déchéance de l’instinct féminin, d’une mutilation de la femme. »

Et on ne parlera pas de la mutilation/déchéance des hommes !

Sources

  • Alexis de Tocqueville, De la démocratie, II, troisième partie, chapitre 9 (classiques.uqac.ca)
  • Gustave de Beaumont — Marie, ou de l’esclavage (classiques.uqac.ca)
  • Nietzsche — Par-delà le bien et le mal, § 239
  • Gilbert Keith Chesterton — What I saw in America (Gutenberg.org)
  • Nicolas Bonnal — Machiavel et les armes de migration massive ; Nietzsche et la guerre des sexes ; les grands westerns américains, une approche traditionnelle et rebelle (Amazon.fr)
  • Emmanuel Todd — Après l’empire (Gallimard)

Note




La déconstruction de la civilisation occidentale

Allan Bloom et la déconstruction de la civilisation occidentale

[Publication initiale : dedefensa.org]

Par Nicolas Bonnal

En 1986 Allan Bloom publiait un livre retentissant, The closing of american mind dont le titre fut absurdement traduit en français. Cet auguste platonicien plagié peu après par Alain Finkielkraut dressait l’état des lieux de la barbarie universitaire américaine qui depuis lors a gagné la France et l’Europe, et ne s’arrêtera que lorsqu’elle aura tout dévoré. Minorités sexuelles et raciales en bisbille, relativisme moral, délire de société ouverte, interdiction d’interdire, chasse aux préjugés, abrutissement sonore et consumériste, réglementation orwellienne du droit et du langage, tout était fin prêt. Le professeur Bloom écrivait pour une minorité éclairée, reliquat de temps plus cultivés, chassée depuis par le business et les archontes du politiquement correct.

L’ouvrage est essentiel, car depuis le délire a débordé des campus et gagné la société occidentale toute entière. En même temps qu’elle déboulonne les statues, remet en cause le sexe de Dieu et diabolise notre héritage littéraire et culturel, cette société intégriste-sociétale donc menace le monde libre russe, chinois ou musulman (je ne pense pas à Riyad…) qui contrevient à son alacrité intellectuelle. Produit d’un nihilisme néo-nietzschéen, de l’égalitarisme démocratique et aussi de l’ennui des routines intellos (Bloom explique qu’on voulait « débloquer des préjugés, “trouver du nouveau”), la pensée politiquement correcte va tout dévaster comme un feu de forêt de Stockholm à Barcelone et de Londres à Berlin. On va dissoudre les nations et la famille (ou ce qu’il en reste), réduire le monde en cendres au nom du politiquement correct avant d’accueillir dans les larmes un bon milliard de réfugiés. Bloom pointe notre lâcheté dans tout ce processus, celle des responsables et l’indifférence de la masse comme toujours.

Je ne peux que renvoyer mes lecteurs à ce maître-ouvrage qui satisfera autant les antisystèmes de droite que de gauche. J’en délivre juste quelques extraits que je reprends de l’anglais :

• Sur l’éducation civique et les pères fondateurs, dont on déboulonne depuis les statues :

« L’éducation civique s’est détournée de la fondation du pays pour se concentrer sur une ouverture fondée sur l’histoire et les sciences sociales. Il y avait même une tendance générale à démystifier la Fondation, à prouver que les débuts étaient défectueux afin de permettre une plus grande ouverture à la nouveauté. »

Les pères fondateurs ? Racistes, fascistes, machistes, esclavagistes ! Lisez mon texte sur Butler Shaffer à ce sujet : Hitler est plus populaire que Jefferson.

• Sur la chasse à la discrimination et la tabula rasa intellectuelle qui en découle :

« L’indiscriminabilité est donc un impératif moral parce que son contraire est la discrimination. Cette folie signifie que les hommes ne sont pas autorisés à rechercher le bien humain naturel et à l’admirer lorsqu’ils l’ont trouvé, car une telle découverte est contemporaine de la découverte du mal et du mépris à son égard. L’instinct et l’intellect doivent être supprimés par l’éducation. L’âme naturelle doit être remplacée par une âme artificielle. »

• Sur l’ouverture, l’openness, la société ouverte façon Soros, Allan Bloom écrit :

« L’ouverture visait à offrir une place respectable à ces “groupes” ou “minorités” — pour arracher le respect à ceux qui n’étaient pas disposés à le faire — et à affaiblir le sentiment de supériorité de la majorité dominante (plus récemment appelée WASP, un nom dont le succès montre quelque chose du succès de la sociologie dans la réinterprétation de la conscience nationale). Cette majorité dominante a donné au pays une culture dominante avec ses traditions, sa littérature, ses goûts, sa prétention particulière de connaître et de superviser la langue, et ses religions protestantes. Une grande partie de la machinerie intellectuelle de la pensée politique et des sciences sociales américaines du vingtième siècle a été construite dans le but d’attaquer cette majorité. »

De tout cela il ne reste plus rien maintenant. La société ouverte rejoint la société du vide de Lipovetsky, elle est plus exactement du néant où l’on a tout interdit puisqu’il sera interdit… d’interdire.

Sur le nouveau complexe d’infériorité occidental et l’obsession tiers-mondiste :

« Les aventuriers sexuels comme Margaret Mead et d’autres qui ont trouvé l’Amérique trop étroite nous ont dit que non seulement nous devons connaître d’autres cultures et apprendre à les respecter, mais nous pourrions aussi en tirer profit. Nous pourrions suivre leur exemple et nous détendre, nous libérer de l’idée que nos tabous ne sont rien d’autre que des contraintes sociales. »

En tant que Français je reconnais d’ailleurs qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Relisez Diderot et son voyage de Bougainville… La France dite révolutionnaire n’avait pas attendu les nietzschéens et les pions postmodernes pour ravager son héritage de tyrans, prêtres et autres félons…

Le tout ne débouche pas forcément sur une destruction physique du monde (encore que…), mais sur une nullité généralisée (voyez l’art, nos prix littéraires ou notre cinéma). Allan Bloom souligne la fin de l’humanisme estudiantin et l’avènement de l’abrutissement estudiantin. Sur le premier :

« Tout au contraire. Il y a une indifférence à ces choses, car le relativisme a éteint le véritable motif de l’éducation, la recherche d’une vie bonne. Les jeunes Américains ont de moins en moins de connaissance et d’intérêt pour les lieux étrangers. Dans le passé, il y avait beaucoup d’étudiants qui connaissaient et aimaient l’Angleterre, la France, l’Allemagne ou l’Italie, car ils rêvaient d’y vivre ou pensaient que leur vie serait rendue plus intéressante en assimilant leurs langues et leurs littératures. »

Tout cela évoque Henry James, mais aussi Hemingway, Gertrude Stein, Scott Fitzgerald, à qui Woody Allen rendait un rare hommage dans son film Minuit à Paris — qui plut à tout le monde, car on remontait à une époque culturelle brillante, non fliquée, censurée. Cette soi-disant « génération perdue » des couillons de la presse n’avait rien à voir avec la nôtre — avec la mienne.

Sur l’étudiant postmoderne, avec son truisme tiers-mondiste/migrant façon Bergoglio :

« Ces étudiants ont presque disparu, remplacés tout au plus par des étudiants intéressés par les problèmes politiques des pays du tiers monde et en les aidant à se moderniser, dans le respect de leurs anciennes cultures, bien sûr. Ce n’est pas apprendre des autres, mais la condescendance et une forme déguisée d’un nouvel impérialisme. C’est la mentalité du Peace Corps, qui n’est pas un stimulant à l’apprentissage, mais une version sécularisée de faire de bonnes œuvres. »

On sait que c’est cette mentalité de Peace corps qui a ensanglanté la Libye, la Syrie ou le Yémen, en attendant l’Europe.

Ce qui en résulte ? Moralité, relativisme culturel et je-m’en-foutisme intégral (« foutage de gueule, dirait notre rare idole incorrecte OSS 117) :

« Pratiquement tout ce que les jeunes Américains ont aujourd’hui est une conscience inconsistante qu’il y a beaucoup de cultures, accompagnées d’une morale saccharine tirée de cette conscience : nous devrions tous nous entendre. Pourquoi se battre ? »

Le bilan pour les étudiants conscients est désastreux, et qu’il est dur de se sentir étrangers en ce monde. Je rappelle que Tolkien écrira dans une lettre en 1972 :

« I feel like a lost survivor into a new alien world after the real world has passed away. »
[« Je me sens comme un survivant perdu dans un nouveau monde étranger après que le monde réel a disparu. »]

Allan Bloom ajoute sur cette montée du cynisme et de l’indifférence que j’ai bien connue dans les années 80 :

« Les étudiants arrivent maintenant à l’université ignorants, cyniques au sujet de notre héritage politique, manquant des moyens d’être soit inspiré par lui ou sérieusement critique de lui. »

La chasse aux préjugés horripile Allan Bloom :

« Quand j’étais jeune professeur à Cornell, j’ai eu un débat sur l’éducation avec un professeur de psychologie. Il a dit que c’était sa fonction de se débarrasser des préjugés chez ses étudiants. Il les a abattus. J’ai commencé à me demander par quoi il remplaçait ces préjugés. »

Allan Bloom fait même l’éloge des préjugés au nez et à la barbe des présidents banquiers, des ministresses branchées, des députés européens, des lobbyistes sociétaux, des prélats décoincés :

« Les préjugés, les préjugés forts, sont des visions sur la façon dont les choses sont. Ce sont des divinations de l’ordre de l’ensemble des choses, et par conséquent le chemin de la connaissance se produit à travers des opinions erronées. L’erreur est en effet notre ennemi, mais elle seule indique la vérité et mérite donc notre traitement respectueux. L’esprit qui n’a pas de préjugés au départ est vide. »

On en reste au vide…

Bilan des libérations de tout genre :

« Les diverses libérations gaspillaient cette énergie et cette tension merveilleuses, laissant les âmes des étudiants épuisées et flasques, capables de calculer, mais pas de perspicacité passionnée. »

Car le bonhomme de neige, comme on disait quand je passais mon bac, croit être revenu de tout, qui n’est allé nulle part. Cela ne l’empêchera pas de demander sa guerre contre la Russie orthodoxe, la Chine nationaliste, ou l’Iran intégriste. Car sa régression stratégique et intellectuelle aura accompagné sa cruauté humanitaire et son involution moraliste.

Bloom enfin a compris l’usage ad nauseam qu’on fera de la référence hitlérienne : tout est décrété raciste, fasciste, nazi, sexiste dans les campus US dès 1960, secrétaires du rectorat y compris ! Mais lui reprenant Marx ajoute que ce qui passe en 1960 n’est ni plus ni moins une répétition comique du modèle tragique de 1933. Les juristes nazis comme Carl Schmitt décrétaient juive la science qui ne leur convenait pas comme aujourd’hui on la décrète blanche ou sexiste.

Citons Marx d’ailleurs, car Bloom dit qu’on l’a bien oublié à notre époque de juges postmodernes :

« Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »

On verra si on garde le ton de la farce. Moi je doute : on est trop cons.

Sources

  • Allan Bloom – The closing of American mind
  • Nicolas Bonnal – La culture moderne comme arme de destruction massive ; Comment les Français sont morts (Amazon.fr)
  • Alain Finkielkraut – La défaite de la pensée
  • Gilles Lipovetsky – L’ère du vide
  • Marx – Le dix-huit Brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte
  • Nietzsche — Deuxième considération inactuelle, de l’inconvénient des études historiques…
  • Platon — Livre VIII de la république (561 d-e)
  • Tocqueville – De la démocratie en Amérique, II, deuxième et quatrième partie